Bref, j'ai mangé un cookie

Lazarus ouvrit doucement les yeux. Il se réveillait d'une nuit assez calme. Et il s'en réjouissait. Cela annonçait une journée magnifique en perspective. Depuis un certain moment, ses rêves étaient agités. En fait... Depuis qu'il avait mis les pieds dans cet établissement... Le lycée Yokaï. Le seul lycée de monstres, invisible aux humains. Peut-être était-il stressé à l'idée de rencontrer et de s'adapter dans un univers qui lui est connu que depuis deux semaines. Il se redressa un peu, faisant le tour de sa chambre du regard. Un peu trop grande pour une personne d'ailleurs. C'est pour quatre maximum et il était le seul garçon de l'étage. Du coup, il se retrouvait seul. Le jeune sorcier soupira et prit la direction de la douche. Le manque de bruit dans les alentours l'interpela soudainement. Puis avec précipitation, il se dirigea vers la fenêtre, ouvrit les rideaux et la fenêtre de manière magistrale pour enfin ouvrir les volets. Le soleil était déjà dans le ciel, illuminant son visage et ses cheveux en batailles. C'était bizarre. D'habitude, à 8h30 le soleil n'était pas encore dans le ciel et aussi chaud. A moins que... Un flash passa dans son esprit. Et si il n'était pas 8h30 ?! Lazarus bondit, se dirigeant maintenant vers le réveil qui se trouvait à côté du lit.

3h46.

Il resta interdit, l'appareil à la main. C'était totalement impossible. Il faisait trop jour pour... Jusqu'à ce qu'il comprenne que la pile avait cessée de fonctionner en pleine nuit. Il chercha son téléphone. Quand il le trouva, il émit un petit cri effrayé.

8h56.

Il avait dormi plus que d’habitude et risquait de rater son cours... Qui commençait à 9h. Le cœur battant, il se rendait compte de la situation. Même pas le temps de passer au réfectoire. Il était vraiment dans la merde. L'élève se prépara à la va-vite (mais sans oublier de se brosser les cheveux), sortit en trombe de sa chambre et se dirigea en courant vers les salles de cours après avoir fermé à clé sa chambre. Dans le pire des cas, il arriverait avec 5 minutes de retard, c'était abordable. Ce n'est que seulement à quelques mètres de sa salle de cours qu'il se rendit compte d'un fait très problématique : son sac. il avait réussi à sortir du dortoir SANS son sac de cours.

Demi-tour. Lazarus piqua un sprint jusqu'au dortoir, monta les marches des escaliers quatre par quatre pour arriver à la limite de l’épuisement dans la chambre. En un coup de vent, il attrapa son sac puis reparti, prenant le soin de fermer à clé.

9h14

La situation devenait critique. Arriver en cours avec plus de dix minutes de retard, tout en étant nouveau. La première impression du professeur sera su-per-be. Enfin, si il arrivait à aller en cours. A croire que tout ce liguait contre lui. Une fois arrivé devant la salle de classe, le jeune sorcier remarqua un mot accroché sur la porte.

"Cours déplacé de salle. Rendez vous dans la salle B235"
Lazarus regarda une dernière fois l'heure sur son téléphone et soupira de manière las. Ce matin, cela n'allait pas être possible d'assister au cours. Il n'était pas question d'arriver vingt minutes après le début du cours, à moins que l'on veuille se faire incendier par le professeur. Ce début de journée finalement n'annonçait rien de bon. Il tourna les talons et se dirigea vers l'extérieur... Tout en faisant des détours. Oui, puisque la journée n'était pas assez pourrie comme ça, il fallait qu'il y ait des filles faisant parties de son fan club qui trainaient dans les couloirs. Il n'avait jamais compris pourquoi les filles de ce lycée lui couraient après au point de créer une sorte de club secret à son effigie.

" Journée de merde "

Il avait finis par arriver dans la roseraie, un endroit tranquille et agréable. le jeune homme trouva un banc pour s'asseoir. Il avait le moral au plus bas. Mais le milieu l'apaisait. La plupart des roses étaient écloses, ce qui embaumait l'air d'une douce senteur florale. Au bout de quelques minutes, il ouvrit son sac pour en sortir un paquet. Des cookies. La seule chose qui pouvait vraiment lui remonter le moral. Il se jeta vivement le paquet, savourant plusieurs gâteaux.

" Et mince... "

Soudainement, le sorcier fut pris d'une violente quinte de toux. Ses yeux larmoyaient et sa respiration se faisait rauque. Rapidement, Lazarus chercha dans son sac sa boite d'injection pour en sortir une seringue. Sa vision se voilait, ses sens semblaient s'éloigner de son corps doucement. Il se planta l'aiguille directement et maladroitement dans le haut du bras. Avant de sombrer, avec un sourire de contentement sur les lèvres, dans les profondeurs de l'inconscience.

Ce matin-là elle se leva une heure plus tôt qu'elle ne le devrait. Son premier cours était à 8 heure, elle était debout dés 6 heure. Elle avait simplement oublié de faire son exercice de math. Enfin oublié... Elle avait eu la flemme de le faire la veille au soir alors elle s'était dit qu'elle le ferai demain matin... Et c'est ce qu'elle fit. Ou presque.

Elle s'était mise devant son bureau, prête à ouvrir ses cahiers de math, mais son regard avait croisé la boite à musique rose et bleu qui trônait la. Une soudaine mélancolie l'avait envahit. Elle avait mis la boite devant elle, l'avait remonté, et l'avait ouverte. La ballerine avait commencé à tourner lentement au rythme de la douce musique qui réchappait de la boite. Que de souvenirs... La jeune fille avait alors commencé à pleurer.

Incapable de travailler à présent, elle avait commencé à ressasser ses souvenirs, en faisant répété inlassablement la mélodie de la boite, et en faisant tourner la danseuse, encore et encore. Avachi sur sa table, elle la regardait les larmes aux yeux, cette ballerine dans son petit tutu rose et sur une seule pointe. Son chignon si parfait ...

Elle aurait été tentée de rester ainsi des heures durant, mais son réveil sonna une deuxième fois pour signifier qu'il était 7 heures. Elle laissa la musique se terminer une dernière fois et avec toute les peines du monde, elle referma la boite pour la reposer là ou elle était avant. Probablement une mauvaise idée puisque d'elle qu'elle la reverrai, elle recommencerait.

Il était l'heure de se préparer, d'aller petit-déjeuner, et d'aller en cours. C'est ce qu'elle fit. Elle s'habilla simplement, pas d'humeur à revêtir autre chose qu'un simple jean et un t-shirt noir. Elle laissa ses cheveux détacher, sa longue chevelure brune continua d'onduler jusqu'au creux de ses reins.

Elle ne mangea pas beaucoup, elle n'avait jamais très faim le matin. C'était toujours vers 10 heure que son ventre se mettait à gronder. Bien qu'elle se forçait à avaler un morceau de pain garni de beurre et à boire un chocolat froid. Toujours froid, même en hiver. Puis elle prit ses affaires et son premier cours débuta. Long. Barbant. La jeune fille n'écouta pas un traître mot de ce que pouvait bien dire le professeur. Non, elle écoutait encore cette musique, celle de la boite. Dans sa tête elle tournait encore. Petite fille tourmentée par des souvenirs dont elle ne peut s'échapper. Elle sortit de ses songes lorsque la cloche sonna de nouveau pour annoncer la fin du cours. Une pause.

Elle avait un trou maintenant. Et comme elle était seule et que de toute façon elle n'avait pas envie de voir du monde, elle décida de partir en vadrouille en dehors du lycée. Elle s'était dit qu'elle ferait un tour à l'orée de la forêt comme d'habitude, mais au moment de prendre à gauche, elle prit à droite. Elle n'avait encore jamais prit ce chemin. Et qu'elle ne fût pas sa surprise lorsque celui-ci déboucha sur une roseraie. Elle n'en avait jamais vu en vrai mais c'était magnifique. Et plus encore que la vue, l'odorat lui aussi était comblée.

Elle se mit à marcher dans les différentes allées. Apaisée, elle était apaisée. Elle se rendit compte à cet instant qu'elle était fatiguée. Et qu'elle avait envie de dormir. Dommage qu'elle ne puisse pas le faire ici. C'est alors qu'elle entendit quelqu'un tousser. Et assez fort pour que cela l'inquiète d'ailleurs. Elle regarda autour d'elle, et elle le vit. Il venait de s'écrouler au sol, inconscient.

Elle couru dans sa direction et s'agenouilla près de lui. Elle remarqua immédiatement la seringue plantée dans son bras. Un drogué ?! Elle avait affaire à un drogué ?! Il y en avait ici ? Mais jusqu’où irait cette école ? Elle retira la seringue de son bras.

Que fallait-il faire ? Elle se pencha vers lui pour voir si il respirait et effectivement, elle sentait son souffle sur sa joue, et voyait son torse se bomber à chacune de ses respirations. Elle regarda autour d'elle pour constater qu'il n'y avait personne susceptible d'aller chercher de l'aide. Elle était seule. Que faire maintenant ? Elle paniquait complètement. Elle n'avait jamais eu affaire à ce genre de cas. Elle appela alors en le secouant légèrement.

"Eh... Eh ho ! Tu m'entends ?"

Que faire ? Que faire ? Que faire ? Aller chercher de l'aide en le laissant seul ici ? Mauvaise idée. Rester ici à ne rien faire ? Mauvaise idée. Elle était coincée, et paniquée, elle n'était vraiment pas d'une grande utilité !

"Réveille-toi je t'en prie..."

Elle regarda de nouveau autour d'elle. Toujours personne. Elle scruta les environs. Pourquoi n'y avait-il personne ici ?! Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur elle ?! Pourquoi ce crétin s'était-il drogué ?! Pourquoi, pourquoi, pourquoi !

Un champ de tournesol. Un espace doré qui s'étendait à perte de vue. Le vent soufflait doucement, faisant virevolter ses fines mèches de cheveux mauves du jeune sorcier. Lazarus serrait une jeune fille dans ses bras, ses mains lui caressant les cheveux. Il mit du temps à réaliser la situation. Cela devait être forcement un rêve. Que c'était t-il passé avait qu'il ne se retrouve ici ? Il ne s'en souvenait plus. Pourquoi Lynn était là, dans ses bras ? Puis, au bout de quelques minutes, il finit par en arriver à l'évidence. Oui, cela était vraisemblablement un rêve. Le jeune homme resserra son étreinte et versa quelques larmes silencieuses.

" Pourquoi pleures-tu ? "

La jeune humaine avait relevé la tête plantant ses yeux en amande dans ceux du sorcier. Ce dernier, surpris, essaya de lui expliquer. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il avait beau parler, articuler ou même crier, sa voix restait inaudible. Doucement, Lynn se défit de son étreinte, s'éloignant de lui, une expression d'effroi sur le visage, avant de disparaitre dans le vent. Un cri aigüe et sonore déchira la dimension. Le champ de fleurs s'était mis à fondre et à disparaitre, se transformant en un mélange d'eau et de sang. La pluie c'était mise à tomber violemment, de manière à fouetter le visage du sorcier. Une horde de harpies se dirigèrent vers lui, l'attaquant insatiablement, hurlant à plein poumon leur cri. Leurs visages étaient tous identiques. Le visage de Lynn déformé par la violence de leur hurlement. Lazarus s'écroula à genoux, les mains sur ses oreilles en sang. Le bruit était insupportable. Et leurs serres le blessaient profondément.

" Eh... Eh ho ! Tu m'entends ? "

Une voix douce avait remplacé le bruit engendré par la horde de harpies. Lazarus releva la tête. Les alentours étaient différents. Il s'était retrouvé sur un îlot de glace, flottant à la dérive. Lynn était de nouveau en face de lui, agenouillée à sa hauteur, le pénétrant de son regard azur. Elle passa sa main sur le visage du jeune homme avec une certaine douceur. En guide de réponse à la question il se contenta de hocher la tête avant de d'effleurer la main de la jeune fille. Puis, dans un élan, il ferma les yeux, approcha vivement son visage du sien, collant ses lèvres contre les siennes. Le baiser était glacé, comme quand on embrasse un mort. au bout de quelques secondes, il rouvrit les yeux. On aurait dit de la porcelaine. Cette matière si fragile, qui a un moindre effleurement se brise en morceaux.

" Réveille-toi je t'en prie... "

L'apparition de Lynn se brisait petit à petit comme une poupée de verre fin, s'émiettant entre les mains de Lazarus. Puis, ce fut au monde lui-même de s'écrouler, tout les éléments se craquelant doucement et s'enfonçant dans un noir abyssal.

" - Non reste ! Reviens ! Pourquoi tu...
- Parce que tu es un MOOONSTRE ! UN MONSTRE ! "

C'est sur ces mots qui se réveilla en sursaut. La première vision qu'il eut, fut deux noisettes au dessus de son visage. Enfin, deux yeux de couleur noisette à la lueur pétillante. Ahuri, il cligna des yeux essayant de se remettre dans le contexte. Il était allongé sur le gravier de la roseraie. Ah oui, il avait dû se faire une injection, c'est exacte. Lazarus observa de son regard profond la jeune personne au dessus de lui. Une fille. Une jeune fille aux cheveux bruns assez long. Et elle semblait très angoissée. Il émit une sorte de grognement avant d'essayer de se relever. Essayer est bien le mot, vu qu'il s'est retrouvé, suite à sa première tentative de nouveau par terre, lachant quelques jurons malgré lui. C'était bien la première fois que quelqu'un le voyait perdre le contrôle devant du chocolat, au point de tomber dans les pommes. Il venait d’inquiéter une jeune fille.

Et merde.

Le sorcier rampa pour se remettre sur le banc pour pouvoir mieux observer la jeune inconnue. Il devait la rassurer. mais il ne savait pas vraiment comment faire. Il rougit soudainement, mal à l'aise.

" Euh... Je... Bonjour. "

C'est alors qu'il remarqua que la jeune brune avait le regard rivé sur son bras gauche. Il tourna la tête dans cette direction... Jusqu'à se rendre compte qu'il avait encore l'aiguille de la seringue dans le bras. Et double merde. Avec précipitation, il se la retira, et la rangea avec précaution. Un silence s'imposa dans la roseraie. Puis, prenant son courage à de mains, il essaya d'entamer une conversation.

" Euh... C'est toi qui m'a réveillé ? Merci. Et euh... Je suis désolé de t'avoir fait peur, je ne pensais pas... Euh ce n'est pas de ma faute ! C'est vrai, j'étais stressé, je n'ai pas fait attention à la quantité et euh je... Je... "

Il s’arrêta dans sa phrase, ne sachant pas comment la finir. Il ne savait même pas qui était cette jeune fille finalement. Peut-être une élève, un professeur ou bien autre chose. Il n'en savait rien. Et il se sentait encore plus gêné. La poisse. La journée s'annonçait vraiment mal.

" Je suis désolé. Tu t'appelles comment ?

Autant commencer par les présentations. Rien de plus simple. Enfin... Rien n'était sûr en fait.

Spoiler:

Jimena resta presque ébahi devant le garçon ne sachant pas comment réagir. Il tentait avec peine de se redresser, à vrai dire il n'y parvint pas tout de suite. Elle devrait l'aider... Mais c'était un drogué, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même ! Un véritable combat intérieur se déroulait en la jeune fille.

Devait-elle l'aider ? Il allait mal et c'était ça le principal. Et puis voir et laisser des gens souffrir ainsi, Jimena ne pouvait pas le supporter.

Mais en même temps, il l'avait cherché, il n'avait u'à pas se faire du mal tout seul ! Se droguer c'est mal, et probablement qu'il le sait déjà, alors il n'a que ce qu'il mérite.

Mais ce n'est vraiment pas dans ses habitudes de "punir" les gens. Et en plus elle ne sait pas pourquoi il l'a fait. Si ça se trouve, il souffrait déjà avant, alors pour se soulager...

Non, non, et non. La drogue n'a jamais été une solution ! Il faut faire face à la vie, et ne pas choisir la faciliter !

Mais ... Qui était-elle au juste pour juger de cela ?

Perdue dans ses pensées la jeune fille ne remarqua pas que l'inconnu s'était littéralement traîné jusque sur le banc. Alors qu'elle-même allait se redresser ses yeux passèrent sur son bras ou se tenait encore la seringue, et inconsciemment elle se figea. Un drogué. Elle n'avait jamais eu affaire à ce genre de personne. Et cela la bouleversait terriblement. Devait-elle en parler ? A un médecin peut-être... Ou un prof... Alors même ici on pouvait trouver ce genre de personnage...

Ainsi donc ce n'était pas la première fois qu'il s'injectait du produit, ainsi donc il avait mal dosé, ainsi donc ce n'était pas sa faute... La jeune fille le regarda soudainement avec dédains. Elle n'en croyais pas un mot !

Elle ne dit rien et le laissa parler. Il lui demanda son prénom. La jeune fille, toujours à genoux sur le sol le regardait dans les yeux. Puis sur un ton cassant elle finit par dire

"C'est mal de se droguer."

Elle se releva ensuite et considérant son devoir accomplie commença à s'en aller sans plus lui adresser un regard.

Lazarus était dans une situation plus que pitoyable. Il venait de demander le nom à la jeune fille qui l'avait aidé. Et elle le regardait avec un air effaré, un doux mélange de colère et de dégout. Il ne comprenait pas pourquoi ces telles émotions étaient visibles sur son visage. La réponse à sa question lui fusa dans la tronche, le heurtant de plein fouet.

" C'est mal de se droguer. "

La jeune fille tourna les talons à peine avait elle craché ses mots. Il resta interdit quelques secondes sans comprendre leur sens. Drogué ? Pourquoi disait-elle cela ? Comment était-elle arrivée à cette conclusion si hâtive ? Ce n'était pas normal. Il se creusa les méninges pendant qu'elle s'éloignait doucement.

Un flash se fit dans son esprit. Elle l'avait trouvé une seringue dans le bras, évanoui. Merde. Un drogué. Il comprenait à présent le sens de la phrase. Elle avait bêtement pensé que l'injection qu'il s'était fait, était une injection de drogue et qu'il avait fait une over-dose. Il est vrai que personne n'est au vraiment au courant de son allergie.

Il se leva avec difficulté et regarda aux alentours. Elle était déjà rendue au bout de l'allée et s’apprêtait à tourner. Il devait dissiper le doute et le malentendu qui s'était installé. Il ne s'était pas encore plus rétabli de son malaise, titubant à chaque pas. Il devait la rattraper. Celle qui l'avait aidé et dont il ne connaissait toujours pas le nom.

" ATTENDS ! "

Dans un élan désespéré, il courut vers la jeune fille inconnue. Sa vision était encore trouble mais il s'en foutait. Il voulait partir sur de bonne base avec cette fille. il ne la connaissait pas, certes. Mais c'était une envie qu'il avait au fond de lui. Il la rattrapa avec pas mal de difficultés et une fois arrivé à proximité, il s'accrocha à la manche de son vêtement. Il était essoufflé. Son souffle se faisait rauque et sonore, son cœur battant la chamade. Elle ne devait pas s'attendre à ce qu'il la rattrape. Pour lui dire quoi ? Pour elle, il était un drogué sans scrupule qui se faisait des injections dans un endroit calme du Lycée; Mais elle était bien loin de la vérité.

" Attends s'il te plait il y a un mal entendu "

Sa tête lui tournait violemment. Quand est-ce qu'il se remettrait de cette perte de contrôle ? Pour éviter de s'évanouir de nouveau. Il s'assit sur le sol, respirant doucement. Il planta son regard mauve dans celui de la jeune fille et prit difficilement la parole.

" Désolé. Je crois que l'on est parti sur de mauvaises bases. Il faut que je dises... Bref, je ne suis pas ce que tu crois. Je ne suis pas un drogué. Cela peut te paraitre bizarre et je comprends tout à fait pourquoi tu as pensé ça. Et... Je suis désolé. J'ai fait une allergie violente au chocolat. Et j'ai du me faire une injection de cortisone. Si tu veux je peux même te montrer le produit. Je n'ai rien à cacher. J'ai pris une dose importante de chocolat sans faire exprès et j'étais en train d'étouffer. Et j'ai du faire une injection, c'est tout.

Il n'avait pas lâcher la jeune inconnu du regard. Il voulait lui prouver qu'il ne lui mentait pas. Il était franc de nature il n'allait rien lui cacher. Une brusque quinte de toux le prit et le plia en deux. Finalement, sa crise se calma. Il adressa un sourire désolé à l'inconnue. Il attendait sa réaction, en espérant qu'elle comprenne ce à quoi elle avait assisté.

Jimena n'en revenait toujours pas, elle s'était retrouvé face à un drogué ! Elle s'en voulait de partir ainsi, car quelque part elle avait l'impression de fuir et de ne pas vraiment l'aider. Elle fût surprise de voir que le garçon la suivait, mieux même, il venait de lui agripper la manche. Jimena le regarda, il était tout essoufflé, aussitôt elle s'en voulu de lui avoir infligé ça. Mais pourquoi l'avait-il rejoins ?

Il avait l'air vraiment mal en point, il finit par s'asseoir par terre. Jimena resta là, debout, sans bouger d'un poil, elle le regardait avec un air de surprise, il avait couru ainsi pour la rejoindre alors même qu'il allait mal. Pourquoi se donner cette peine ?

Puis il commença sa tirade. Au fur et à mesure, le visage de Jimena se détendit, et lorsqu'il eut finit, la jeune fille ne put s'empêcher d'exploser de rire. Comment avait-elle pu croire une chose aussi stupide ?! Et puis, tout le stress mine de rien qui était monté en elle, s'était évanoui maintenant, il n'y avait aucun problème !

Le garçon se mit à tousser, et c'est là que Jimena réalisa vraiment qu'elle avait fait une boulette. Elle s'agenouilla vers lui et lui tapota dans le dos, l'air sincèrement, sincèrement, navré.

"Pardon je suis ... Je suis confuse... Je suis vraiment désolée d'avoir cru que ... Vraiment j'ai été bête ! Je t'ai jugé sans savoir ... Je suis désolée ..."

Elle ne cessait de se fondre en excuse, comme si elle avait peur que ça ne suffise jamais. Le garçon avait plutôt l'air gentil, et à bien y regarder il n'avait pas la tête d'un de ses petits voyous accro aux drogues qu'on voit dans les films. Il lui pardonnerai sûrement, mais quand bien même, Jimena ne pouvait plus s'arrêter.

"Je... Pardon. En plus je t'ai fais courir... Mais ! Il faut que je t'emmène à l'infirmerie ! Vraiment je suis désolée... "

Décidément, elle était la reine des imbéciles. Comment avait-elle pu le juger aussi facilement ?! Puis même, un drogué n'aurait pas fais ça en pleins jour et au vu et au su de tout le monde ! ce qu'elle pouvait être bête !

"Je vais chercher tes affaires"

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle se remit sur pied et attrapa le sac et la boite de cookie, ainsi que la seringue en prenant garde de ne pas se piquer. Elle ne prit pas le soin de vérifier ce qu'elle contenait, elle s'en voulait déjà assez comme ça pour ne pas se montrer encore plus méfiante. Une fois ces affaires prises, elle rejoignit le garçon pour l'aider à se relever.

"Ca... Ca va mieux ?"

C'était stupide de demander ça, mais elle culpabilisait tellement...

Lui qui attendait une réaction de la part de la jeune fille… Et bien il était servi. Il n’avait pas prévu le fait qu’elle soit totalement dépassée par les informations qu’elle venait de recevoir et le fait qu’elle allait passer son temps à s’excuser dans tout les sens, s’agitant comme quelqu’un de perdu. Lazarus leva le bras histoire de la calmer et lui faire comprendre qu’il arriverait à se remettre de ce moment de faiblesse sans problème... Et finit par s’agiter tout comme elle, tout aussi gêné. Merde. A ce rythme là, ils n’arriveraient pas à grand-chose. Pourquoi était-il gêné déjà ? Ah oui, c’était parce qu’il s’était enfin rendu compte dans quelle situation embarrassante avait –il mis Jimena. Et cela l’horrifiait terriblement. Ce n’était pas à elle d’être désolée ! C’était à lui. Il aurait dû contenir ses envies des cookies et éviter une crise d’allergie aussi puissante que celle-là.

« Je... Pardon. En plus je t'ai fais courir... Mais ! Il faut que je t'emmène à l'infirmerie ! Vraiment je suis désolée...
Non mais ne t’excuse pas, ce n’est pas toi qui…
Je vais chercher tes affaires. »

Merde. Chacun de leur côté il était tout les deux énormément confus. Ce qui brouillait la conversation. Il n’avait pas réussit à lui expliquer qu’elle n’était en rien responsable de tout ça. Après tout, il était normal de penser tout de suite à un drogué dans une tel situation. Et puis c’était à lui de faire attention et non à elle de s’excuser, zut ! Mais elle était déjà partie vers le banc de leur rencontre, chercher les affaires du jeune homme ; D’ailleurs, il profita du fait qu’elle soit partie pour se relever et essayer de se calmer ses quintes de toux qui le prenaient régulièrement. Sacré allergie. Il aurait préféré être amputer et ne pas avoir une maladie comme celle-là. Oui, bien sure, ce n’était pas comme si le chocolat ce trouvait dans toute aliments. Mais c’était vachement frustrant d’aimer la chose et ne pas pouvoir en profiter, à moins d’en prendre en dose minime. Et encore c’est parce qu’il se refuse à arrêter de prendre du chocolat. Une vie sans chocolat c’est comme une vie sans musique c’est triste. Et terne. Il avait besoin de cet aliment interdit pour lui. Oui, au point de faire limite des malaises mais il était comme ça. En quelque sorte, Jimena n’avait pas tord en fait. Il était un drogué. Mais au chocolat. Ce n’était pas la même chose mais le même principe. Enfin non c’était différent ! Il était totalement embrouillé.

« Ça va mieux ? »

Il sursauta. Il était complètement perdu dans ses pensées et n’avait même pas remarqué que la jeune fille blonde était de retour à coté de lui. Elle le scrutait de ses grands yeux, essayant de déceler le futur mensonge qu’allait sortir Lazarus. Il sentit qu’elle allait bientôt renchainer avec une autre excuse. Avec douceur, il plaça son index tendu sur les lèvres de l’inconnue et lui adressa un fin sourire.

« Euh... Oui merci euh… Non c’est à moi d’être désolé ! J’aurai dû… Enfin euh… Rien rien. Et euh non, je vais bien, ça ne sert à rien d’aller à l’infirmerie. »

D’un côté il allait mieux que quand elle l’avait trouvé. Mais ce n’était pas la grande forme. Et puis, il n’était pas fan des infirmeries. Il venait à peine d’arriver dans le lycée, ça le foutrait mal de devoir aller dans un tel lieu quelques jours après son arrivée. De plus, son état n’était pas... catastrophique. Oui, c’est vrai, il avait juste une sévère quinte de toux qu’il essayait de réprimer toute les cinq minutes, un mal de crâne atroce dû aux effets secondaire de son injection mais sinon… Il arrivait à tenir debout, à discuter avec une fille qui l’avait prit pour un délinquant qui s’affichait dans un endroit fleuri et à être un tant soit peu lucide. D’ailleurs, sa lucidité lui rappela en flèche qu’il ne s’était toujours pas présenté et ne savait toujours pas le nom de l’inconnu qui l’avait aidé. Il récupéra son sac entre ses mains et la remercia d’un signe de tête.

« Merci. Ne t’inquiète pas pour moi, ça va aller… Euh... je m’appelle Lazarus, je suis... nouveau ici… enfin c'est-à-dire que je me perds encore un peu et que ça ne fait pas une semaine que je suis ici et que… »

Il se tut au plein milieu de sa phrase. Il était encore plus gêné auprès de cette jeune fille. Au point où ses joues avait tournées au rouge pourpre. Pour occuper le silence qu’il avait placé, il commença à se gratter. Le bras. Le cou. Puis l’abdomen. Zut. Une autre réaction allergique.

« Mince… Euh... Ne t’inquiète pas hein. Euh… C’est juste… Une réaction allergiqu… euh… Mince, ça gratte… Enfin non, non, je vais bien, ne t’inquiète pas ! »

Lazarus recula de quelques pas la regardant, inquiet de sa réaction future qui ne tarderait pas à s’installer sur ses traits. Surtout il ne fallait pas qu’elle s’inquiète et qu’elle s’excuse. Surtout, surtout, surtout !

Spoiler:

Jimena rosit lorsque le garçon plaça son doigt sur ses lèvres. C'était bien peu de chose, mais c'était pile le genre de chose qui la mettait dans tout ses états. Elle avait une fâcheuse tendance à être timide, et à l'être encore plus lorsque c'était un garçon en face d'elle. Elle se reprit néanmoins rapidement. Il bredouillait lui aussi, Jimena ne put s'empêcher que pour cela, ils se ressemblaient. Cela la calma un peu.

"Tu ... T'es sûr ?"

Elle n'était pas très rassuré, il venait tout de même de tomber dans les pommes. Il valait mieux prévenir que guérir non ? Et puis une question lui vint soudainement, de par cette réflexion. En effet, comment avait-il pu manger du chocolat sans s'en rendre compte ? Il faudrait qu'elle pense à le lui demander ! Mais pas maintenant, elle n'allait pas l'embêter avec ça tout de suite, après tout elle l'avait prit pour un drogué et même si il prétend que ce n'est pas sa faute .. Un tel affront ... Vraiment ce qu'elle pouvait être bête !

Il se présenta de nouveau. Lazarus, quel nom étrange ne pouvait-elle s'empêcher de penser. Pour elle Lazarus avait une connotation ... "Méchante". Mais cette connotation n'allait pas du tout avec celui qu'elle avait devant elle. Il avait l'air d'être tout l'inverse en fait.

Il était nouveau ici, et se perdait encore. Jimena pouvait parfaitement le comprendre. Le campus était assez grand, et bien qu'elle ait un bon sens de l'orientation, elle se souvint qu'à son arrivé ici, elle aussi s'était perdues à plusieurs reprises. Deux fois il lui semblait. C'était raisonnable pensait-elle.

"Ah je... Je comprends..."

Elle lui offrit son premier sourire. Sincère. Elle remarqua soudainement ses rougeurs. Il.. Il rougissait. D'habitude c'était elle qui rougissait et là... Elle rougit à son tour, gênée de le gêner... C'était stupide ! Puis il se mit à se gratter, et inconsciemment, Jimena fit de même, mais seulement sur son bras gauche.

Il se remit à bredouiller, mais quel âge avaient-ils tout les deux, pour être autant gêné ? Avec le recul, Jimena se rendit compte qu'ils devaient avoir l'air bête l'un comme l'autre, et cette pensée lui arracha un petit rire.

"Désolée mais ... On a l'air bête tout les deux ..."

Elle rit encore un peu et se frotta les yeux.

"Excuse-moi, je ne me suis pas présentée.. Je m'appelle Jimena. Et je suis pas nouvelle ici enfin... Je suis là depuis un bon moment maintenant."

L'atmosphère avait l'air plus détendue, en tout cas Jimena l'était. Jamais elle n'aurait pensé rencontrer quelqu'un comme elle... Et pourtant, c'était même un garçon !

Ouf. Elle n’avait pas remarqué qu’il était en train de faire une sérieuse réaction allergique. Elle devait avoir mis ça sous le compte de la gêne, rien de plus ; Lazarus retint un soupir de soulagement. Quelle aurait été sa réaction en apprenait qu’il était en train de faire une crise d’urticaire et qu’il serait extrêmement favorable qu’il se pointe à l’infirmerie ? Pendant qu'il essayait de s'exprimer avec le plus grand mal du monde, il remarqua qu'un sourire c'était crée sur le visage de la jeune fille.

« Désolée mais... On a l'air bête tout les deux... »

Cette réplique arracha un sourire à Lazarus. Elle n'avait pas tord. Ils avaient vraiment l'air bête. Elle était mignonne. Non non, ce n'avait rien avoir avec sa beauté, même si il était indéniable qu'elle était jolie. Mignonne parce qu'elle avait cette étincelle enfantine dans les yeux. De la naïveté à l'état pure. La seule envie en voyant un tel regard, c'était la prendre dans ses bras et la serrait fortement. Craquante. Hum oui elle était craquante. Une bouille à câlins. Mais bon , il ne la connaissait pas vraiment il n'allait pas câliner toutes les personnes qu'il trouvait craquants sans les connaître. Bref. À la suite de ses pensées, ses joues reprirent une fois de plus de la rougeur. Merde. Il devrait arriver à contenir ses émotions sans les laisser paraître. Il détourna les yeux d'elle et observa ses pieds pour dissimuler sa gêne.

« Excuse-moi, je ne me suis pas présentée.. Je m'appelle Jimena. Et je suis pas nouvelle ici enfin... Je suis là depuis un bon moment maintenant. »

Il releva la tête et adressa un timide sourire à la jeune fille. Jimena. Jolie prénom ma foi. Ce n'était pas très fréquent. Enfin, elle semblait fort sympathique, outre le quiproquo qu'il y avait eu entre les deux.

« Damned ! »

Il jeta un coup d’œil à son bras gauche. Il le brûlait sérieusement et il était presque totalement passé à la couleur écarlate. Le sorcier essaya tant bien que mal de cacher son bras dans son dos et plongea son regard sérieux dans celui de la jeune fille.

« Hum... tu saurais où se trouve l'infirmerie ? Euh.. Je pense que je vais être obligé d'y aller. J'ai... »

Il marqua une pause. Devait-il lui admettre qu'il avait un problème allergique qui prenait de la vigueur ? Ça ne serait pas super de lui cacher. Et puis, c'était tellement voyant son bras couvert de plaque rouge. Tant pis. Il devait lui dire. Et tant pis si après il devait gérer l’inquiétude de l'autre élève. Il prit une inspiration et rouvrit les yeux pour à nouveau les planter dans ceux de Jimena. Afin d'évaluer la monter d’inquiétude dans ses yeux.

« Je... Fais une crise d'urticaire. »

Elle le vit sourire et cela la rassura. Bien qu'il ai laissé entendre que c'était sa faute ce qui était arrivé, Jimena persistait à croire qu'elle s'était trop basé sur les apparences pour juger. Il avait l'air d'un garçon normal même si ses cheveux étaient d'une étrange couleur. Etaient-ils ainsi naturellement ? Elle n'en avait jamais vu de pareil et l'aurait presque jalousé pour ça. Mais Jimena se satisfaisait très bien de ces cheveux fins et ondulés.

Il était plutôt grand, en tout cas comparé à Jim', et était d'une corpulence normal, comme elle les apprécie. Les gros bras, très peu pour elle. Elle préférerait les tailles fines chez les hommes. Oui, physiquement Lazarus était plutôt son genre...

Elle balaya cette idée de la tête. Ce n'était pas le moment. Il semblait gêner lui aussi. Puis elle remarqua un détail sur son bras, il était rouge ! Il avait tenté de le cacher mais Jimena est assez bonne observatrice et elle avait bien vu que quelque chose clochait.

"Tu es... Sûr que ça va ?"

L'idée de l'infirmerie lui revint en tête. Il fallait faire quelque chose. Il se mit à la regarder dans les yeux, ils étaient... Comme ses cheveux, ne put-elle s'empêcher de penser. Il la devança.

« Hum... tu saurais où se trouve l'infirmerie ? Euh.. Je pense que je vais être obligé d'y aller. J'ai...»

De nouveau il plongea ses yeux dans ceux de Jimena. Comment devait-elle réagir face à pareil assaut ? Il la regardait le plus sérieusement du monde tandis que Jimena tentait de rester calme. Il finit sa phrase, la jeune fille réagit au quart de tour. Elle reprit sur elle les affaires de Lazarus en plus des siens et entreprit de lui attraper le bras, mais cela lui sembla une mauvaise idée. Alors elle le regarda et lui répondit.

"Viens je vais t'y emmener."

Puis sans attendre de réponse elle partie devant. Elle s'en voulait de ne pas avoir plus insisté pour l'emmener à l'infirmerie. L'infirmerie. Elle n'y avait jamais mis les pieds depuis qu'elle était arrivé ici. Même pas pour un mal de ventre dû à ses règles. Non, elle résistait. Tout d'abord parce que la gênerai de rater un cours pour ça, puis parce qu'elle se voyait mal se lever en pleins cours pour demander si elle pouvait y aller à cause d'un simple mal de ventre, aussi douloureux soit-il.

Bien qu'elle n'y ai jamais mit les pieds, elle sait ou se trouve l'infirmerie car elle était resté plus d'un quart d'heure devant à son arrivé, durant la visite de l'école. Le Directeur semblait avoir des choses à dire à son père et il avait choisit cet endroit. Elle prit donc la bonne direction, son coeur se serra au moment ou elle repensa à tout ça. Son père qui l'avait laissé là ce jour-là... Elle secoua la tête et chassa toute ses mauvaises pensées. Puis elle se mit à la hauteur de Lazarus pour voir comment il allait, s’inquiétant vraiment pour lui.

"J'aurai dû t'emmener tout de suite à l'infirmerie, je suis désolée."

Le bâtiment se profila devant eux, et déjà elle montait les escaliers du perron.

"On y est ... C'est cette porte là."

Elle frappe, espérant une réponse rapide, jetant des coups d'oeils sur le bras de Lazarus qui ne semblait pas s'arranger.

Jimena réagit au quart de tour. Aussitôt avait-il dit qu'il se sentait pas bien, elle avait reprit ses affaires et l’attrapa par le bras brusquement. Lazarus retint un gémissement de douleur. Ce n'était pas le fait qu'elle lui ai attrapé le bras qui lui faisait mal non, bien au contraire. C'était la pression sur ses rougeurs qui le faisait souffrir. Mais il ne voulait pas lui montrer. Sinon, d'après ce qu'il con naissait de cette jeune fille, elle risquait de s'affoler dans tout les sens. Aussi brusquement qu'elle lui avait attrapé le bras, elle le relâcha et lui adressa un regard.

« Viens, je vais t'y emmener. »

Et elle tourna le dos et devança rapidement le jeune homme. Surpris par une tel réactivité et rapidité, il dû limite courir pour la rattraper. Et apparemment, elle ne voulait pas qu'il récupère son sac, vu qu'elle voulait absolument le porter. Il ne dit rien mais ça le gênait tout de même. Il avait juste l'impression d'être un enfant suivant sa mère. C'était... dérangeant. En même temps, il n'avait pas trop le choix. Il était nouveau dans cet environnement et ne savait pas où se trouvait les différentes choses. La jeune fille se remit à son niveau et lui adressa un coup d'oeil inquiet avant de s'excuser une nouvelle fois. Lazarus lui répondit par un timide sourire. Pourquoi elle s'excusait ? Elle n'y était pour rien si il avait pris trop de chocolat. Il ouvrit la bouche pour le lui dire mais elle avait de nouveau accelerer le pas tout en montant les escaliers du batiments.

« On y est... C'est cette porte là. »

Elle avait frappé à la porte de manière impatiente. Le sorcier s'en voulait terriblement. Elle semblait réellement inquiète. Outre le fait qu'il ait des démangeaisons et qu'il se retienne pour ne pas s'arracher la peau, il se sentait bien. Il soupira et lui posa une main sur l'épaule et lui adressa un fin sourire pour la rassurer.

« Ce n'est pas à toi de t'excuse. C'est... plutôt à moi de m'excuser pour tout le soucis que je te crée. Et je devrais aussi te remercier pour ce que tu fais pour moi. Merci Jimena. Et puis, je ne vais pas trop mal. Tant que ça ne s'étend que de manière cutanée... »

Il se mordit la langue. Il ne devait pas en rajouter plus, il risquait sérieusement de l'affoler définitivement. Heureusement, la porte s'ouvrit ce qui lui sauva la vie. Une jeune femme en blouse blanche se tenait dans l'encadrement de la porte, les questionnant du regard quant à leur présence. Elle n'eut aucun besoin de poser la question, ses yeux se posant presque directement sur les bras du jeune homme. Elle écarquilla les yeux et lui adressa un regard affolé.

« Depuis quand avez-vous ça ? »

Lazarus recula d'un pas, surpris par la rapidité de la question. L'infirmière le rattrapa par le poignet et le tira à l'intérieur du bâtiment à toute vitesse. Apparemment... sa situation était plus grave qu'il ne le pensait, au point où l'infirmière elle-même est effrayée par l'ampleur de la chose. Elle l'ammena dans une salle de malades et l'assit de force sur un lit.

« Vous ne bougez plus hein ! Je vais chercher ce dont j'ai besoin. Depuis quand avez-vous ça bon dieu ?!
… Euh... pas longtemps presque une heure je cro...
UNE HEURE ?! Mais vous êtes dangereux ! Bon Mademoiselle, vous veuillez sur lui et venez me chercher si vous voyez qu'il est en train d'étouffer. C'est une réaction allergique, c'est dangereux ! Ça peut toucher les voies respiratoires ! Je reviens vite ! »

Et elle sortit de la pièce aussi rapidement qu'elle y était rentrée. Lazarus quant à lui se mordait la lèvre inférieure. Il n'avait jamais osé penser que son allergie et que son manque d'attention le menacerait autant. Et puis... Ce qu'il avait évité de dire à Jimena pour ne pas l'affoler... Et bien l'infirmière s'en était occupé à sa place. Tout ce qu'il espérait maintenant c'était soit qu'elle ne capte pas la dangerosité de la situation... soit... qu'elle n'ai pas perçu l'affolement de la soignante. Il jeta un coup d’œil à son amie. Le teint de la jeune fille devenait de plus en plus pâle, les yeux écarquillées. Et merde... Il essaya de lui adresser un sourire. Sourire qui s’apparentait plus à une grimace de douleur.

« Ne... Ne t'inquiète pas hein... je vais... bien. Oui c'est vrai, je vais bien. »

Lazarus... L'art de ne pas savoir mentir. Who else ?

Enfin l'infirmière ouvrit la porte. Ils n'eurent pas le temps d'exposer le problème que déjà elle avait posé les yeux sur son bras et avait prit un air affolé. Un air affolé. Etait-ce donc si grave que cela en avait l'air ? A peine eut-elle finit de poser sa question qu'elle l'agrippa de sa main valide et le fit entrer de force. Jimena se demanda alors si elle aussi devait entrer ou rester au dehors. Mais le voir s'éloigner ne faisait qu'accroître son angoisse, elle ne pouvait décemment pas attendre ici que les choses se passent sans être au courant de rien. Sans compter qu'elle portait toujours les affaires du jeune homme. Elle fit un pas timide d'abord, puis les voyant disparaître dans une autre salle et les rejoignit d'un pas rapide.

L'infirmière avait l'air aussi angoissé qu'en colère maintenant.

"UNE HEURE ?! Mais vous êtes dangereux ! Bon Mademoiselle, vous veuillez sur lui et venez me chercher si vous voyez qu'il est en train d'étouffer. C'est une réaction allergique, c'est dangereux ! Ça peut toucher les voies respiratoires ! Je reviens vite !"

...Dangereux ? La boule au ventre, Jimena resta tétaniser un moment à le regarder, l'angoisse pouvait facilement se lire sur son visage. Bon sang, il était en danger et elle n'avait rien vu ! L'avait prit pour un droguer de surcroît! Elle se secoua un peu et posa toutes les affaires dans un coin, puis s'approcha de lui, fixant son bras. Elle releva les yeux vers lui. Les voies respiratoires hein. Elle savait qu'un allergie pouvait causer un étouffement, mais de là à ce que ça se passe un jour sous ses yeux ! Elle se réprimanda intérieurement, non, il n'était pas en train d'étouffer, et ça n'allait pas arriver. Comment réagirait-elle si jamais ça arrivait ? Elle ne préférai même pas y penser !

"Je suis ..."

Elle fut coupée par un énième mensonge. Comment pouvait-il dire cela alors qu'il était apparent qu'il n'allait pas bien ?! Le prenait-elle pour une idiote ? Cela eut le don de l'agacer.

"Arrêtes de dire que tout va bien, non ça ne va pas et ça se voit ne me prend pas pour une débile !"

Elle soupira un peu, perdre son sang froid n'était pas dans ses habitudes et rares étaient les fois ou elle s'énervait ainsi. Seulement elle n'aimait pas être prise pour une idiote, même si elle savait que ce n'était pas ce qu'il voulait dire...

"Désolée, je voulais pas réagir comme ça, et je sais que tu ne fais qu'essayer de me rassurer..."

Elle espérait simplement que l'infirmière revienne au plus vite. Elle se demandait d'ailleurs ce qu'elle était aller chercher, pour les laisser seuls ainsi tout les deux. Etait-elle en train d'appeler ... Une ambulance ? Cela pouvait-il aller si loin ?

[ Dis moi si ça te convient sinon je change.><]

Une claque. Les mots avaient fusé comme un sacré claque dans la figure. Lui qui s'efforçait à ce que la personne qui l'accompagnait ne soit pas inquiète venait de se prendre des mots assez dur. Bon, ok, la situation était plus grave qu'il ne le pensait et qu'il ne voulait lui admettre. Mais il n'avait jamais voulu la prendre pour une idiote de première classe. Tout ce qu'il avait voulu, c'était éviter d’inquiéter Jimena alors qu'il la connaissait à peine. Et ce qu'il avait fait sans se rendre compte, c'était de la vexer. Lazarus soupira. Quelle journée de merde. Lui qui voulait assister à un cours tranquillement s'était d'abord retrouvé devant la salle en retard, puis avait fait un malaise suite à du chocolat et pour finir il était avec une parfaite inconnue à l'infirmerie qui l'engueulait par ce qu'il s’inquiétait pour elle. De quoi se cogner la tête contre le mur. Il releva la tête, perdant son regard triste dans l'encadrement de la porte.

« Pardon. Dis-toi que je n'ai jamais... voulu te prendre pour une idiote ni de... te blesser, loin de moi cette idée. Tout ce que je voulais c'était éviter de trop t’inquiéter pour moi.(toux) Sincèrement désolé. Tu peux partir si l'envie te prend. Tu m'as accompagné jusqu'à l'infirmerie, je suis pris en charge tu n'as plus à t'en faire. Après tout... On se connaît à peine... (toux) Tu ne devrais pas de faire trop de soucis pour moi... »

Une violente quinte de toux le plia en deux quelques secondes. Il avait de nouveau la tête qui lui tournait. Et re-merde. L'injection de cortisol qu'il s'était faite n'était pas suffisamment puissante. Le sorcier vacillant tout en étant assis sur le lit. Il s’agrippa violemment au matelas et ferma les yeux. Espérant que les symptômes finiraient par passer. Il essayait de respirer le plus calmement possible. D'ailleurs, il ne savait même pas si Jimena était partie de l'infirmerie pour le laisser. Bah ! Elle était sûrement partie. Après tout ce n'était pas ses oignons c'était les siens.

Soudainement, il entendit des bruits de pas précipités se rapprocher.

« Jeune homme ! Comment allez-vous ? »

L'infirmière accourut dans la salle et se posta devant lui. Lui, il n'arrivait même pas à répondre tellement ses vertiges le préoccupaient. Il sentit les doigts frais de la dame passer avec dextérité au niveau de ses bras et de son cou.

« Vous m'entendez ? »

Elle s'était adressé d'une voix douce et inquiète. Et Lazarus luttait contre le malaise. Bien sûr qu'il l'entendait. Mais le fait même de parler était susceptible de le faire tomber dans les pommes. En guise de réponse, il essaya de secouer la tête en signe de oui. La voix de la soignante était si... lointaine. Et il luttait pour qu'elle ne le devienne pas plus. Le sorcier aux cheveux mauves sentit des mains l'allonger sur le lit. Puis une sensation froide dans l'avant-bras.

« Je vous fait une injection plus forte. Apparemment la dose que vous aviez prise n'était pas suffisante avant de venir. Vous n'avez pas à vous inquiéter, je m'occupe de vous. »

Lazarus avait essayer en vain d'entendre la phrase dite par l'infirmière. Mais aucun son de lui parvenait. Évanoui ? Sûrement de nouveau...

~~~

Lazarus se réveilla en sursaut, hurlant. Il appliqua ses mains sur ses tempes, essayant de reprendre son souffle. Ce n'était qu'un rêve. Ce n'était pas la réalité. Il avait beau se dire ça, il n'arrivait pas à se calmer. Il sentait les gouttes de sueurs froides couler le long de son dos. Le sorcier se cacha le visage entre ses mains. De fines larmes se mirent à couler suivant les courbes de ses joues. Il s'en foutait qu'il y ait quelqu'un ou pas dans la pièce. Il était mal. Il fallait qu'il extériorise. Et il n'y pouvait rien.

Spoiler:

Jimena s'était laissée emporter et elle s'en voulait à présent. Ce qu'elle pouvait être bête ! Le voilà maintenant qui tentait de s'excuser à travers des quintes de toux. Jimena aurait voulu lui dire de se taire, qu'il était inutile de se fatiguer à dire cela, car elle le savait déjà. Mais il l'aurait mal prit, non ?

Elle n'eut pas plus le temps d'y réfléchir, une violente quinte de toux le reprit. Jimena se mit à paniquer, elle regarda autour d'elle et chercha des yeux l'infirmière qui n'arrivait pas. Elle sortit alors de la pièce pour la chercher et lorsqu'elle l'a trouva elle exposa ce qu'il se passait.

"Il... Lazarus, il va pas bien du tout là, il faut que vous veniez !"

L'imfirmière accourut à ses côtés, Jimena resta en retrait pour ne pas la déranger, elle s'inquiétait pour lui, et non elle ne partirait pas. Elle lui fit une injection et il sembla alors se calmer. Jimena se risqua à s'approcher un peu. L'infirmière se tourna alors vers et lui dit :

« Ne vous en faite pas, je veille sur lui, inutile pour vous de rester ici, il est inconscient pour un petit bout de temps, et je ne voudrais pas que vous ratiez trop de cours. Vous pourrez toutefois revenir après si vous le souhaitez. »

Comment pouvait-elle la renvoyer en cours après cela ? Elle ne parviendrait probablement pas à écouter quoi que ce soit. Mais en même temps, elle avait raison, elle ne pouvait se permettre de la laisser rater des cours. La jeune fille retint un soupir et reprit ses affaires, puis sortit au dehors, ne pouvant rien faire de plus.

Le cours avait commencé depuis 15 minutes environ lorsqu'elle entra. Elle s'installa silencieusement après s'être justifiée auprès du professeur, sortit ses affaires et tenta tant bien que mal de suivre. C'était déjà assez difficile pour elle de rester attentive durant tout le cours, alors si en plus quelques préoccupations (ce qu'elle avait souvent d'ailleurs) venait s'ajouter, il y avait 1/10 pour qu'elle retienne ne serait-ce que la plus petite information sortie des lèvres du prof.

Elle abandonna au bout de 10 minutes et se laissa aller à ses divagations, ressassent inlassablement les faits. Le quiproquo à propos de la seringue planté dans son bras, le début d'allergie, la mini-crise de nerf... Elle passa son temps à regretter ce qu'elle avait fait et dit. A se demander si les choses se seraient passées autrement si elle avait agis différemment. Elle penserait à s'excuser vivement envers lui après cela. Elle le devait.

Le cours dura deux longues heures. Deux longues heures durant lesquelles elle n'avait pas cesser de penser à ce qu'elle lui dirait lorsqu'elle le reverrai. La sonnerie retentit enfin, la libérant de cette torture mentale qu'elle s'infligeait. Elle rangea ses affaires rapidement et fila à l'infirmerie aussi vite que possible.

Elle frappa, puis entra. L'infirmière la reconnut.

"Ah, je ne crois pas qu'il soit encore réveillé, il dort dans la pièce à côté."

Jimena hésita, devait-elle attendre ici ? Elle supposa que oui... Alors elle s'assit et attendit. Elle continua de penser à la même chose, encore. Quelques minutes plus tard, l'infirmière se leva et sortit, probablement pour aller chercher quelques documents, ou on ne sait quoi d'autre. Toujours est-il qu'elle n'était plus dans la pièce lorsque Jimena entendit un petit hurlement venant de la pièce ou Lazarus était censé se reposer. Elle se leva, hésita, mais franchit la porte. Il s'était redressé, et tenait son visage entre ses mains.

"Lazarus... " murmura-t-elle pour signaler sa présence.

Elle s'approcha du lit et se tenant droite elle continua.

"Est ce que … Ca va ?"

Elle avait l'impression qu'il... Pleurait. Oui c'était cela, il pleurait. La brunette ne savait pas comment réagir face à cela, que lui dire ?

"Ca va pas ? Tu... Tu veux que j'appelle l'infirmière ? Tu as mal peut-être..."

Non vraiment, Jimena était paumée. L'infirmière ne tarda pas à revenir, et entra lorsqu'elle vit la porte ouverte.

"Alors jeune homme, comment vous sentez-vous à présent ?"

Le jeune homme frissonna au son de la voix de Jimena. Elle n'était donc pas partie. Ou bien elle était revenue pour lui. Étonnant de la part de quelqu'un qui le connaissait à peine. De plus, elle le voyait dans un grand moment de faiblesse. Toujours le visage caché entre ses mains. Bien sûr qu'il n'allait pas bien , cela ne servait à rien de poser la question. Non il n'avait aucunement mal quelque part. Il se sentait mieux qu'avant son sommeil si on devait parler de sa réaction allergique. Sinon... Psychologiquement il n'était pas si bien. Il détestait se genre de cauchemars. Le genre de cauchemars qui le faisait se réveiller en sursaut et qui lui faisait mal au cœur.

Il essayait de respirer lentement et de calmer le flot de larmes qui roulaient sur ses joues. Il devait réussi à se contenir. Elle allait encore s’inquiéter pour lui. Elle l'était déjà pas mal inquiété il ne voulait plus qu'elle angoisse pour lui. De plus, elle le connaissait à peine.

« Ça va pas? Tu... Tu veux que j'appelle l'infirmière ? Tu as mal peut-être...
Non... Je n'ai pas mal j'ai... juste eu un réveil... brutal. »

Il avait parlé d'une petite voix mais suffisamment claire pour que la jeune file l'entende. Le sorcier avait réussi à retenir ses larmes mais semblait encore préoccupés par son mal être important. À peine avait-il adressé la parole à Jimena que la soignante entra dans la chambre.

« Alors jeune homme, comment vous sentez-vous à présent ? »

Il marqua une petite pause de réflexion avant de répondre. De un pour paraître du mieux qu'il le pouvait et de deux pour réellement jauger son état physique. Cela ne servirait à rien qu'il sorte de l’infirmerie et qu'il y revienne quelques minutes plus tard à cause d'un même problème d'allergie. Il adressa un faible sourire à l'infirmière avant de lui répondre calmement.

« Je me sens vraiment mieux. Merci.
Vous en êtes sûr ? Je ne vous laisserais pas sortir si vous n'êtes pas en état de tenir.
Non, je vous assure, je vais bien. J'ai juste eu un réveil brutal mais... ça ne me démange plus.
Bien. Je vais vous faire quelques examens ensuite je vais vous laisser partir. Hum... C'est vrai que vos avant bras ont dégonflés. Je vais vous donner des anti inflammatoire il faudra en prendre trois par jours et ceci pendant 5 jours. C'est pour que vos bras reprenne une taille et une couleur normale. Compris ?
Ok.
Et... Vous savez à quoi vous êtes allergique ?
Oui... Au chocolat.
… Il y a quelque chose que je ne comprends pas alors. Si vous savez à quoi vous êtes allergique... Pourquoi en avez vous pris ? Vous savez que c'est dangereux !
C'est que... Je n'ai pas vraiment fait attention à la quantité que j'ai pris... Je pensais faire comme... 'habitude c'est à dire prendre un ou deux cookies. Ça c'est bon, je ne risque rien. Mais.. j'avais passé... Un début de journée épouvantable, du coup... je n'ai pas vraiment fait attention à la quantité autorisée et...
Vous devez faire attention à vous. Ne vous laissez pas dépasser par des événements autres. Cela vous évitera sans doute des passage par la case infirmerie. Et je dois vous avouer que lorsque je vous ai vu j'ai bien cru ne jamais réussir à vous soigner.
Je... Je suis désolé... Je... ferais attention. »

L'infirmière s'était approchée de lui et l’occultait tout en gardant un regard inquiet sur lui. Ce qui était tout à fait normal. Ce n'était pas tous les jours que l'on trouvait quelqu'un en pleine crise allergique. Il essayait de se montrer le plus serein possible pour ne pas confirmer ses inquiétudes tout en essayant d'ignorer les flashs de son cauchemars. Au bout de quelques minutes, l'infirmière lui adressa un fin sourire et l'aida à se lever.

« Vous pouvez y aller. Tenez, voilà vos anti-imflammatoire. Et en cas de soucis, n'hésitez pas à revenir hein.
Oui. Merci. Tu viens Jimena ? »

Lazarus récupéra son sac, rangea les comprimés et sortit du bâtiment. Il respira longuement l'air doux qui lui fouettait le visage... Jusqu'à ce que son ventre gargouille violemment. Surpris, il s’attrapa le ventre rapidement, voulait cacher le bruit immonde qui en sortait. Mal à l'aise, il se tourna vers la jeune fille qui était toujours avec lui et rougit.

« Désolé. »

Il tourna son attention vers sa montre pour savoir l'heure. Owh. Ils étaient déjà dans l'après-midi. Comme quoi, tomber dans les pommes passe le temps. De plus, il n'avait absolument plus rien dans ventre depuis un bon moment. Il soupira et se tourna de nouveau vers son acolyte.

« Hum... Tu comptes faire quoi ? Tu n'as plus à t’inquiéter pour moi je vais bien, l'allergie est neutralisée. Et je m'excuse encore une fois de t'avoir blessé. Apparemment je ne sais faire que ça depuis... quelques temps. »

Il aimerait tellement lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur qui était remonté à la surface à cause du rêve. Mais en même temps.. ce n'était pas ses oignons et puis... Ils se connaissaient que très peu. Si ce n'est qu'ils ne connaissaient juste le prénom de l'autre. Il soupira de nouveau intensément et perdit son regard triste dans le vague.

Jimena resta une nouvelle fois en retrait. Elle regardait l'infirmière occulter Lazarus, il avait l'air d'aller mieux mais... Il avait l'air aussi bouleversé. Etait-ce à cause de son réveil brutal ? Peut-être avait-il fait un cauchemar, comme lorsqu'elle l'avait trouvé plus tôt dans la journée, inconscient et une seringue dans le bras...

Elle écouta d'une oreille distraite la discussion entre l'infirmière et Lazarus. Une allergie au chocolat tout de même ... Elle qui adorait ça, elle ne se voyait pas du tout devoir s'en passer à cause d'une allergie. Quelque part elle pouvait le comprendre.

L'infirmière lui somma de faire attention, lui donna des cachets, puis le laissa partir. Lazarus appela Jimena, cette dernière le suivit au dehors en silence, jetant un dernier coup d'oeil à l'infirmière comme pour lui dire merci.

Le ventre de Lazarus se mit à gargouiller sévèrement. Il posa sur elle un regard gêné et elle le vit rougir, puis il s'excusa. Jimena avait l'habitude d'entendre son ventre gargouiller aussi fort, elle ne comprenait pas pourquoi il venait de s'excuser. Il avait faim, ce n'était pas un tort.

Puis il ajouta :

"Hum... Tu comptes faire quoi ? Tu n'as plus à t’inquiéter pour moi je vais bien, l'allergie est neutralisée. Et je m'excuse encore une fois de t'avoir blessé. Apparemment je ne sais faire que ça depuis... quelques temps."

Jimena s'en voulu de s'être fâché contre lui, il n'allait déjà pas bien au départ sans qu'il ait besoin de penser ses choses là !

"Non, c'est moi qui m'excuse ! Tu ne m'as pas blessé je ... j'étais juste inquiètes, je suis désolée, ne pense pas ça..."

Et elle n'avait aucune envie de le quitter là, maintenant, elle ne voulait pas rester sur de mauvaises bases avec lui. Elle avait été idiote toute la journée, il fallait qu'elle se rattrape. Alors elle proposa :

"Si tu as faim on peut aller manger un bout, sauf si tu as autre chose à faire bien sûr mais ... J'ai pas arrêté de faire des bêtises aujourd'hui, alors j'aimerai me rattraper pour qu'on puisse partir sur de meilleures bases..."

Elle le regardait presque suppliante. En plus il n'avait pas l'air d'être dans son assiette, le laisser seul était peut-être une mauvaise idée... Mais pour qui se prenait-elle? Il n'avait peut-être plus envie de la voir... Toute ses pensées l'agaçaient profondément...

« Si tu as faim on peut aller manger un bout, sauf si tu as autre chose à faire bien sûr mais ... J'ai pas arrêté de faire des bêtises aujourd'hui, alors j'aimerai me rattraper pour qu'on puisse partir sur de meilleures bases... »

Lazarus mit quelques temps à analyser toute les informations. Elle le scrutait d'un air désolé et suppliant. D'après ce qu'il avait compris, elle s'en voulait terriblement de s'être emportée sur lui. En quelque sorte, avec cette proposition, elle se proposait de se racheter auprès de lui. Et apprendre à le connaître réellement. Le jeune homme détourna les yeux quelques instants et réfléchit. Ce n'était pas une mauvaise idée en soi. Il n'avait pas de cours ; Le seul cours qu'il avait de la journée c'était celui qu'il avait raté magnifiquement. Il adressa un douce sourire à la jeune fille avant de lui répondre.

« Eh bien... Je... Je suis partant. Je n'ai rien d'autre à faire. Et puis c'est vrai que ça nous permettra de nous connaître vraiment. »

Il s'avança vers elle et la prit doucement par le bras tout en lui souriant doucement.

« Et bien... Allons-y. La cafétéria devrait nous aller, apparemment elle est vraiment bien. Je n'ai jamais eu le temps d'y mettre les pied depuis mon arrivée. En voilà une bonne occasion. »

Instinctivement, il l'a pris par la main et s'élança vers la quête de la salle. Ils avançait en silence dans les couloirs du lycée. Lazarus ne connaissait pas très bien la structure du lycée mais il avait quelques souvenirs de l'avoir entre-aperçu. Si il arrivait à se repérer, il n'y aurait aucun problème. Certains étudiants les regarder avancer dans les couloirs avec des regards meurtriers lancé à Jimena. En même temps, le jeune homme était un peu comme une sorte de diva idolâtrée pour sa beauté. Donc voir une jeune fille à laquelle il tient la main... était tout à fait abominable pour eux et totalement impensable. Concentré sur la recherche de la cafétéria, Lazarus ne remarqua pas du tout l'aura d'animosité qui régnait autour des deux compagnons.

Au bout de quelques minutes, ils finirent par trouver la salle de détente. Le sorcier lâcha la main de Jimena devant la porte pour l'ouvrir. Avant de bugger sur la poignée de porte et de se retourner vers la jeune fille les joues totalement empourprées.

« Euh... Désolé ! J'ai vraiment pas fait attention j'ai... Je t'ai pris instinctivement la main... mais sans aucune arrière pensées... Et... Et... Bah je m'en excuse ! »

Se rendant compte de la futilité de son comportement et de la situation dérangeante dans laquelle il s'était mis, il soupira et adressa un sourire désolé à la jeune fille qui l'accompagnait avant d'ouvrir la porte et de la laisser entrer en première. L'endroit était tout à fait agréable. Et, contrairement à ce qu'il avait pensé, il n'y avait pas énormément de monde. Au contraire, il devait y avoir que deux ou trois table déjà investies sur l'espace total. Le jeune homme fit signe à Jimena de s'installer à une table. Elle n'était ni trop en retrait par rapport aux autres, ni trop centrée et permettant d'avoir une vue sur la baie vitrée. Il déposa ses affaires auprès d'une chaise et s'adressa à la demoiselle.

« Euh... Je vais me chercher quelque chose, tu veux que je te prennes quelque chose ? Owh non attends, je ne vais pas de demander, je vais te prendre quelque chose ! C'est toi même qui disait qu'on devait partir sur des bonnes bases hein ? »

Fière de lui, il lui adressa un clin d’œil avant de se retourner et d'aller dans la direction du lieu de vente. Il n'était pas très en forme mais le fait d'avoir de la compagnie lui faisait plaisir. Cela faisait longtemps qu'il avait l'occasion de parler à quelqu'un. Depuis qu'il était arrivé au lycée de monstres, il avait vite fait parlé avec des camarades de classes mais juste sur des questions de cours ou d'organisation, rien de plus. Là, il avait l'occasion de parler de lui et d'apprendre sur une autre personne. Ce qui lui donnait un boost non considérable à son énergie. Il s’arrêta devant le comptoir et regarda ce qui restait. On était en fin de journée et le choix était minime. Il fit sa commande et retourna à la table. Il s'assit en face de Jimena et s'accouda en plongeant son regard améthyste dans le sien.

« Alors... Euh c'est Jimena c'est bien ça ton prénom ? Ça ne te dérange pas que je t'appelle Jim ? Je trouve ça... mignon.
Votre commande jeune homme. Par contre, je tiens à m'en excuser mais... il ne restait plus assez pour faire deux verres de diabolo du coup... ça ne vous dérange pas si je vous ai fait un seul pour deux ? Je suis terriblement désolée je vous ferais une réduction pour la peine. »

La serveuse déposa au milieu de la table un verre orné de deux pailles ainsi que quelques petites friandises qu'avait commandé Lazarus avant de disparaître. Ce dernier tendit un croissant à la jeune fille qui l'accompagnait depuis maintenant une bonne partie de la journée. Il entama une chouquette et approcha la paille de ses lèvres.

« Et bien... Vu que nous n'avons qu'un verre pour deux, je ne pense pas que l'on puisse trinquer. Hum du coup, parle moi un peu de toi... Que j'évite de mal m'exprimer de nouveau et qu'il y ait un mal attendu. Déjà.. T'es... un « monstre » comme la plupart des élèves ici ? »

Il sirota lentement le diabolo et interrogea la jeune fille du regard. Autant qu'elle commence à parler d'elle en première. Il avait tellement de chose à apprendre.

Elle fut réellement soulagée qu'il accepte. Elle se serait sentit bête de l'avoir invité pour rien, et dans de telles conditions. Elle n'eut pas le temps de répondre qu'il l'avait prise par le bras. Elle se mit à rougir, elle n'avait pas l'habitude de tels contacts et encore moins avec un garçon. Alors lorsqu'il la prit par la main... En France, seuls les couples se tenaient ainsi, mais elle se morigéna intérieurement, elle n'était plus en France. Elle ne put cependant s'empêcher de devenir pivoine. Il l'entraîna ainsi jusqu'à la cafet'. Toute gênée qu'elle fut, elle remarqua cependant tout ses regards insistants sur eux, enfin sur elle. Des regards pas très gentils en réalité, malsain. Pourquoi la regardait-ils ainsi ? Etait-ce à cause de ... Lazarus ?

Elle voulut lui en parler mais en tournant la tête vers lui, elle abandonna l'idée. Il avait l'air tellement concentré sur ce qu'il faisait, Jimena ne voulut pas le déranger. Elle ne voulut pas non plus rejeter sa main pour ne pas le froisser et à dire vrai, le contact n'était pas désagréable. Mais ça ne voulait rien dire évidemment. Il trouva le chemin de la cafétéria facilement. Il lâcha sa main et sembla soudainement remarqué ce qu'il avait fait. Il rougit à son tour et s'excusa rapidement avant de lui offrir un sourire désolée. Jimena rougit en retour se souvenant de l'épisode. Finalement ils n'étaient peut-être pas si différents tout les deux, à rougir pour un oui ou pour un non...

Ils entrèrent dans la cafétéria, il y faisait meilleur qu'au dehors. C'était en fin de journée, il y avait donc peu de monde et ils n'auraient que l'embarra du choix pour se poser. Jimena se demandait déjà ce qu'elle allait commander, Lazarus lui fit signe de venir s'asseoir à une table. Ils avaient une vue imprenable sur le dehors grâce à la baie vitrée. C'est cette table que Jimena aurait probablement choisis. Elle prit place sur la chaise et posa son sac à ses pieds avant de lever les yeux vers son compagnon.

Ainsi donc il voulait choisir pour elle. C'était un pari risqué. Mais puisque ça avait l'air de lui faire plaisir, elle accepta d'un hochement de tête et le gratifia d'un sourire. Il s'en alla tout content et Jimena resta seules quelques secondes. Elle posa ses mains sur la table et se mit à penser à tout ce qu'elle avait vécue aujourd'hui pour en arriver la. Etrange comme les évènements s'enchaînaient parfois. Ce matin encore elle avait trouvé "un drogué" par terre, et en cette fin d'après-midi, elle allait manger avec. Cela la fit sourire. Elle repensa aussi à leurs bout de chemin passé mains dans la mains. Le rose lui monta aux joues. Et tout ses regards portés sur elle... De la jalousie ? Elle poserait bien la question.

Son regard se tourna vers Lazarus au comptoir, ce dernier n'était plus bien remplis. Elle se demandait bien ce qu'il pouvait commander pour elle. Elle détourna les yeux et se mit à regarder par la baie vitrée. Il faisait beau aujourd'hui. Un temps magnifique comme elle les appréciaient. Bien qu'elle ait eu quelques soucis aujourd'hui, sa journée finissait plutôt bien et elle en était contente. Elle avait fait la rencontre de Lazarus, qui avait l'air d'être quelqu'un de bien. Oui, quelqu'un de bien et qui lui ressemblait dans certains de ses comportements.

Elle détourna les yeux du paysage magnifique qui s'offrait à elle pour les reposer sur son interlocuteur. L'appeler Jim' c'était ... Mignon ? Elle se sentit une nouvelle fois rougir et elle s'en voulu. Il était parfois difficile de supporter sa timidité qui la faisait rougir pour rien et avec n'importe qui. Elle se secoua et répondit peut-être un peu trop froidement sur le coup :

"Si tu veux."

Puis la serveuse arriva avec les consommations, en leurs expliquant que ce qu'avait choisis Lazarus, il n'en restait pas assez pour deux et qu'ils devraient boire dans la même paille. Une nouvelle fois, Jimena piqua un fard. Dans son pays d'origine il n'y avait que des amoureux pour faire cela ... Ou de très bons amis, toujours est-il qu'on les prenaient souvent pour un couple... Ca ne sembla pas gêné Lazarus plus que ça, qui lui tendit un croissant lorsque la serveuse se détourna.

"Merci..." murmura t-elle plus qu'autre chose.

Un croissant. C'était un bon choix. Classique et efficace. Jimena aimait les croissants. Jimena n'était pas difficile de toute façon. Un diabolo, quoi de plus rafraîchissant ? Lazarus avait sut faire les bons choix.

Enfin la question arriva. Etait-elle un monstre ? Dans le sens ou il l'entendait, oui. Dans le sens ou elle l'entendait... Oui aussi. Une image de son père revint furtivement dans sa tête, son père qui au plus profond de lui haïssait la race de Jimena, les considérant responsable de la mort de sa cher épouse. Il n'y avait rien de plus paradoxale puisqu'elle même était sorcière. Comment pouvait-il détester tout ce que sa femme était, ou au moins en partie ? Comment pouvait-il détester sa fille qui n'était en rien responsable de tout ça ? Quoi qu'il en fut, il avait réussi à convaincre Jimena que son côté sorcière était forcément mauvais et qu'elle était bel et bien un monstre, du moins en partie, au sens propre du terme.

Elle ne laissa pas transparaître bien longtemps son voile de tristesse. Elle répondit en souriant un peu :

"Oui je suis ... Mi humaine, mi sorcière."

Et comme pour noyer cette information dans tant d'autres, elle continua :

"Ma mère était une sorcière. Je viens de France, je n'ai pas toujours vécue au Japon. C'est un très beau pays et une très belle langue, j'aime la culture aussi. Mais parfois mon pays d'origine me manque."

Pourquoi lui disait-elle cela ? Pour cacher son plus profond mal-être par un autre moindre, peut-être. Toujours était-il que c'était sorti comme ça, et si Jimena ne s'était pas dit intérieurement de se taire, elle aurait probablement continué.

"Et toi alors ?"

Lazarus écouta avec intérêt ce que lui disait sa nouvelle amie. Mi humaine. Mi sorcière. Il sourit à demi mot lorsqu'il l'entendit dire cela. Il ne s'attendait pas à faire la rencontre avec une descendante magicienne et de passer une journée plutôt particulière avec elle. L'espace d'un instant, pourtant bref, le visage de la jeune fille se voila. De la tristesse. Le fait de parler de ça était peut-être pas forcement une bonne idée. Peut-être que ça réveillait des souvenirs enfouis et... peu agréable. Avant même qu'il ne se questionne bien plus sur la question, Jimena reprit la parole pour développer ses propos.

« Ma mère était une sorcière. Je viens de France, je n'ai pas toujours vécue au Japon. C'est un très beau pays et une très belle langue, j'aime la culture aussi. Mais parfois mon pays d'origine me manque. »

Le jeune homme sourit doucement. La France. Il y avait mis les pieds il y a maintenant un moment. En était centenaire et en ayant énormément voyager de ville en ville et de pays en pays pour éviter que son identité soit révélée à la population. Le voilà de nouveau en train de divaguer dans ses souvenirs du pays. La capitale, la province, les spécialités gastronomiques, l'histoire.

Jusqu'à ce qu'un petit « Et toi alors ? » le fasse sortir de nouveau dans ses expériences d’antan. Qu pouvait-il bien dire sur lui ? À par le fait qu'il était lui aussi un sorcier. Plus de cent ans de vie à résumer ce n'était pas forcement très évident. Il réfléchit longuement avant de se résoudre à répondre sur le tas.

« Moi. Et bien... Je suis te suis similaire sur un point. Je suis un sorcier. Mais de sang pur. Mes parents étaient tout deux des sorciers d'exceptions. Et euh... Je viens... d'Angleterre. À côté de Sherwood. J'ai pas mal voyagé avec ma famille. Je suis d'ailleurs passé par la France. J'ai... beaucoup aimé la littérature. Notamment A la recherche du temps perdu de Marcel Proust... »

Il prit une nouvelle friandise et perdit ses yeux dans le vague de la baie vitrée avant de reprendre à voix basse dans un français parfait, accentué par un léger accent anglophone.

« L’oubli est un puissant instrument d’adaptation à la réalité parce qu’il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle... »

La voix nouée et lourde de sens se perdit dans le silence de la pièce. Il soupira avant d'adresser un triste sourire à la jeune fille qui l'accompagnait. Ce n'était pas la première fois dans la journée qu'elle devait le voir avec des remontées mélancoliques. Déjà au réveil brutal, elle l'avait vu en larmes. De plus, elle devait avoir remarqué qu'à certains moments il avait des absences où il perdait son regard dans le vide, une expression de tristesse s'installant sur son visage. Il devait lui en parler, qu'elle ne soit au courant. Qu'elle ne s'inquiète plus dans le vide et qu'elle fasse des suppositions dans tous les sens. Il reprit la parole, toujours à demi voix. Il gardait ses yeux mauves dans la direction de la baie vitrée. Il ne voulait pas croiser son regard. Il ne voulait pas qu'elle voit tout le malaise qui était visible dans son visage malgré les efforts qu'il faisait.

« Avant de venir ici, je vivais avec mes parents parmi les humains. Il n'y avait pas de problèms tout se passait bien. Tu dois te demander pourquoi... Pourquoi alors je suis ici... Parce que... J'ai vécu un moment... assez difficile avec une humaine... L'année dernière à Londres. J'ai rencontré une magnifique créature. Le fait que je sois un... un monstre ne lui posait aucun soucis et jusque là, tout allait bien. Mais... elle... on a connu une... expérience plutôt douloureuse et marquante avec d'autres monstres. Des vrais. Pas que dans la forme, mais aussi dans leur manière d'agir et de penser. Pourquoi s'attaquer à elle... Je ne sais pas et je ne cherche pas à savoir. Elle a été traumatisée et a déprimé et s'éloignait de moi au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait. Et... J'ai... décidé de m'effacer totalement de sa vie. De faire disparaître mon existence à ses yeux, qu'elle n'ait plus la connaissance des êtres anormaux. »

Il fit une pause dans son récit et soupira une énième fois. Il reprit à voix basse.

« Elle ne se souvient plus de moi. Peut-être est-ce mieux ainsi. C'est pour ça que je suis ici. Pour ne plus la croiser. Et... apprendre à vivre avec d'autres semblables. Mais... Je n'arrive pas à l'oublier. Son absence est... encore pensante pour moi. Elle me hante. Dans mes cauchemars, dans mes rêves, elle réapparaît. C'est... douloureux. »

Lazarus ferma les yeux quelques instants. Le fait de parler avec quelqu'un de ce qui le tracassait énormément lui enlevait un poids sur le cœur. Il ne lui avait pas donné tous les détails mais cela lui avait permis de se libérer. Elle en avait peut-être rien à faire, tant pis, tant mieux. Depuis le temps, il n'avait jamais eu l'occasion d'en parler à quelqu'un. Il pensait qu'en venant ici, il aurait réussi à surmonter cela. Mais en vain. Il se tourna enfin vers Jimena et prit sa tête entre ses mains, se cachant le visage et secouant la tête.

« Je... je suis désolé, j'avais besoin d'en parler. Il... y a des moments où ça me pèse énormément. Merci. Merci de... m'avoir écouter un minimum. Peut-être que t'en a rien à foutre mais ce n'est pas grave. J'avais juste besoin d'en parler avec quelqu'un. Je.. n'ai jamais eu l'occasion d'en parler avec quelqu'un... en qui j'ai de l'estime. Et... Sache que... si tu... as besoin de parler de quelque chose je... suis là. »

Le sorcier releva la tête et fendit son visage en timide sourire gêné.

« Hum... J'ai.... un peu...beaucoup parlé de moi... Tu veux parler d'autre chose ? »

Un sorcier, un vrai. Pas un espèce de monstre hybride et ... Inutile. L'espace d'un instant, Jimena cru détester ses parents de s'être aimé. Mais elle se morigéna, c'était n'importe quoi.

Elle était curieuse de savoir ce qu'un "sorcier d'exception" était capable de faire. Sa mère n'avait pas eu le temps de lui enseigner tout ce qu'elle devait savoir, et à vrai dire c'est à peine si elle connait la puissance de sa mère. De quel pouvoir Lazarus était-il doté ? Et surtout, qu'en faisait-il ? Il n'avait pas l'air méchant au contraire. pourquoi fallait-il toujours qu'elle pense aux pouvoirs de façon péjorative ? Peut-être les utilisait-il pour aider les gens ?

Marcel Proust n'était pas un auteur facile pour peu qu'elle s'en souvienne. Et il récitait pourtant une citation par coeur, une citation à laquelle Jimena aurait sourit tellement son français était presque impeccable. Mais il avait l'air perdu dans le vague, submergé par des souvenirs probablement douloureux. Un moment d'absence comme Jimena les connait. Elle tourna la tête pour suivre le regard du jeune homme, la vue lui paraissait magnifique, presque magique.

Elle n'osa plus bouger, ni pour boire, ni pour manger. Il continua son récit et la tristesse envahit la petite sorcière. La magie n'a donc aucun bon côté ? Ne fait-elle vraiment que souffrir les gens ? L'histoire de ce garçon était différente de la sienne, elle avait pourtant l'impression d'être proche de lui et de comprendre ce qu'il ressentait. Mais n'y avait-il aucun autre moyen pour sauver cette fille de la détresse ? Ne pouvait-on pas lui faire oublié seulement le passage douloureux de sortes que, Lazarus aurait pu rester à ses côtés ? Devoir abandonner quelqu'un par amour... C'était tellement cruel. Elle était presque révolté de voir autant de souffrance se peindre sur un visage.

Révolté que cela lui pèse tant, et qu'il ne cherchait même pas à faire quelque chose pour se sortir de là ! Il avait pris son visage entre ses mains et secoué la tête. Jimena comprenait qu'il ait eu besoin de parler, mais pourquoi continuait-il de souffrir ? N'y avait-il aucun moyen d'arrêter cela ? Voir quelqu'un souffrir était insupportable pour la jeune fille, capable d'une trop grande empathie. Alors elle finit par lâcher :

"Je ne comprends pas, il n'y avait aucun autre moyen que de lui effacer la mémoire ? Ou alors, il fallait juste cibler sur les évènements qui ... Ou bien tu aurait pu revenir dans sa vie après, et tout recommencer !"

Ce qu'elle faisait était mal, et elle s'en voulu d'avoir sorti ça comme ça. Mise à part le faire culpabiliser d'avantage, à quoi ses propos pourraient-ils bien lui servir ? Pour qui se prenait-elle à le juger ainsi ?

"Désolée je ne devrais pas dire ça... Après tout je ne sais pas ce qu'il s'est passé, et si tu as pensé que c'était le bon choix, alors c'était probablement le bon."

Elle s'en voulait réellement de s'être laissé emporté. Comme plus tôt dans la journée, ses émotions avaient pris le dessus. Elle qui était si calme d'habitude, pourquoi n'arrivait-elle pas à contenir tout cela aujourd'hui ? Elle était passé par tellement de sentiments aujourd'hui qu'elle allait finir par craquer.

"Je suis désolée..." murmura t-elle de nouveau.

Elle avait les yeux rivés sur le verre remplis de diabolo, elle n'en avait pas encore pris une gorgée. Elle se sentait incapable d'avaler quoi que ce soit tout de suite. Elle attendrait un peu, que sa gorge se dénoue.

Un changement de sujet lui paraissait une bonne idée, elle laissa sa curiosité donner la réplique.

"Hum, en tant que sorcier, qu'es-tu capable de faire exactement ? Est ce que tu es ... Fort ? Moi je ne fais qu'élever des objets de petites taille et de faible densité en l'air."

Et en guise de démonstration elle fit voler la paille à quelques centimètres de haut du verre, avant de la laisser retomber sous le poids de la gravité.

"C'est assez faible en fait. Je..."

Elle s'arrêta. Elle voulu attendre sa réponse avant d'aller plus loin dans ses pensées. C'était la première fois depuis qu'elle était ici qu'elle parlait autant d'elle à quelqu'un. Mais il en avait fait de même, alors pourquoi ne pas lui parler un peu aussi ?

« Je ne comprends pas, il n'y avait aucun autre moyen que de lui effacer la mémoire ? Ou alors, il fallait juste cibler sur les événements qui ... Ou bien tu aurait pu revenir dans sa vie après, et tout recommencer ! »

Lazarus ferma les yeux. Oui. C'était ce qu'il avait pensé. Qu'il y avait une autre solution que celle là, qu'il aurait pu agir d'une autre façon.

« Désolée je ne devrais pas dire ça... Après tout je ne sais pas ce qu'il s'est passé, et si tu as pensé que c'était le bon choix, alors c'était probablement le bon. »

Il releva la tête vers elle et lui sourit gentiment. En fait, il ne s'attendait pas à ce qu'elle essaye de trouver d'une certaines manière une solution à sa douleur. Ce qu'il aimait chez elle, c'était sa franchise et sa spontanéité. Elle disait les choses qu'elle avait sur le cœur de manière si pure. T puis, ce besoin de s'excuser... en fait, elle lui ressemblait énormément. Il soupira avant de reprendre la parole.

« Ne t'excuse pas, c'est une réaction normale. Je... ne t'ai pas tout dis. Ce qu'il s'est passé... elle rentrait tard d'un cours et... elle s'est fait poursuivre par des non-humains de la pire espèce qui... avaient en tête d'abuser d'elle. Ne la voyant pas rentré, je me suis inquiété, je suis parti à sa recherche et... je l'ai retrouvée... par terre... avec eux autour d'elle... sur le point de... de... »

Il ferma de nouveau les yeux, le souvenir de cette scène faisant monter un bouffée de rage en lui. Malgré le fait que ça soit du passé, ça le mettait hors de lui, au plus au point. Il ne voyait pas comment ds idées aussi malsaines puissent émerger dans l'esprit d'un homme. Qu'il soit humain ou considéré comme un ''monstre''. C'étaient des monstres, au sens figuré et ils ne méritaient aucunement la vie. Le sorcier réussi à se reprendre et continua son récit.

« Je n'ai pas réfléchi. J'ai foncé dans le tas. J'ai réussi à la sortir de là mais... ils ont transposé leur colère sur moi. J'ai été mortellement blessé je suis resté plusieurs jours inconscient. C'est seulement grâce à elle. Elle a réussi à rentré et a prévenir mes parents que j'étais en danger. Sinon... je n'aurais jamais été ici, en face de toi à te parler. C'est ensuite que tout à changé entre nous deux. Elle se sentait responsable de mes blessures et... elle déprimait. Elle ne voulait plus me voir de peur de me blesser, elle perdit beaucoup de poids, ne sortait plus. Jusqu'au jour où... elle m'a clairement dit qu'elle voulait mourir pour racheter sa cause. Et... elle était décidée. C'est à ce moment là que la solution lui effacer la mémoire s'est montrée. En fait, on ne lui a pas vraiment effacer. On a modelé. Mon père est un sorcier spécialisé dans l'esprit et la mémoire. Du coup... elle sait que j'ai habité pas loin d'elle. Mais l'élément qui change c'est le fait que je ne me soit jamais vraiment intéressée à elle. Tu as dis tout à l'heure que j'aurais bien pu revenir dans sa vie après... mais c'est impossible. Je suis trop lié aux souvenirs effacés. Rester près d'elle risquerait d'inférer et de lui réveiller ce qu'on avait effacé. »

Il se tourna de nouveau vers la baie mais un sourire aux lèvres.

« Même si ça me rend triste et que c'est douloureux pour moi... je veux seulement qu'elle vive heureuse. Que ça soit avec ou sans moi. Ne fais pas cette tête, ça va aller. J'avais juste besoin... d'en parler un peu. »

En signe affectif et essayant de la détendre un peu, il passa une main sur sa joue, un sourire bienveillant dessiné sur son visage. Même si cela lui avait fait du bien d'en parler à quelqu'un d'autre, il s'en voulait de voir l’inquiétude se lire sur le visage de sa nouvelle amie.

Changement de sujet. Elle lui demanda quelles étaient ses capacités en tant que sorcier. À l'émission du mot « fort », il sourit de manière imperceptible. La force était quelque chose de relatif. Contre les trois monstres qui avaient attaqués sa copine, il n'avait pas été fort. Mais peut-être que comparé à d'autre il était plutôt balèze. Il ne savait pas vraiment son niveau. Tout ce qu'il savait c'était qu'il était venu ici pour devenir plus fort et pouvoir protéger les personnes qui lui sont chères. Jimena fit une petite démonstration de ses capacités. La paille s'éleva de quelques centimètres au dessus du verre et retomba dans le verre. La lévitation. D'ailleurs, elle n'avait pas encore pris une gorgée du diabolo qu'il avait ramené. Soit elle n'aimait pas cela, soit... il l'avait traumatisé avec son histoire et du coup, elle n'avait pas envie de boire.

« C'est assez faible en fait. Je... »

La jeune fille s’arrêta, un peu embarrassée. Lazarus émit un petit rire. Il parla d'une voix douce et chaleureuse pour essayer de la rassurer.

« Tu n'as pas à être confuse. Je trouve que c'est déjà pas mal. Avec un peu plus d'expérience tu sauras faire d'autres chose, j'en suis certain. Quant à moi... ce sont les ombres. Je maîtrise les ombres. Je peux les moduler, les modifier ou bien même leur faire prendre une forme en trois dimension. »

Discrètement, il se concentra sur l'ombre du verre et la fit se détacher de son objet, la modelant pour crée un mini chat d'ombre. Après quelques secondes, il le fit disparaître et reprendre sa forme originel.

« Ne te décourage pas et ne pense pas que ton affinité est plus intéressante que la tienne. Chaque affinité à un avantage sur un autre. Et il se découvre avec l'expérience et la pratique. C'est ce que me répétait mon père à chaque fois que je me sentais inutile. Owh. Je suis désolé, je ne t'ai pas laissé parlé de toi et de ta famille. Enfin tu en parle si tu en as enfin. Je conçoit tout à fait qu'il y a des situations plus ou moins difficile que l'on préférerais jamais énoncer. D'ailleurs... tu aimes le diabolo ? Tu en as pas pris depuis qu'on l'a ramené. »

Il avait un visage très expressif, Jimena l'écoutait, et elle pouvait ressentir en même temps l'émotion qui se peignait sur son visage. La colère, la tristesse, la culpabilité... Rien de bien joyeux. Son histoire était tellement triste. Que pouvait-elle dire ? Du haut de sa maigre sorcellerie elle ne pouvait rien faire et pourtant, c'était tout ce qu'elle souhaitait, pouvoir l'aider et pouvoir effacer cette air infiniment triste de son visage. pourquoi était-elle si inutile ?

Elle admirait d'autres part tout l'amour qu'ils s'étaient portés l'un l'autre. Sous le poids de la culpabilité elle aurait voulu mourir, et Lazarus a effectué le plus lourd des sacrifices pour qu'elle puisse vivre. Jimena savait ce que c'était que de perde quelqu'un de cher à nos yeux, mais le faire délibérément ... Cela devait être encore plus difficile. Elle admirait son courage.

Elle fut surprise qu'il passe une main sur sa joue, mais le laissa faire, il souriait. Il parvenait à sourire après ça. Il devait avoir une volonté en béton. Du courage aussi. Elle avait presque envie de le féliciter, de l'applaudir, là maintenant, devant tout le monde. Elle sourit à son tour à cette idée.

Ses yeux se mirent à pétiller tellement le pouvoir de Lazarus la fascinait, l'émerveillait. Elle pensa immédiatement à l'histoire de Peter Pan. La scène du début ou son ombre s'était échappé, et ou la belle Wendy avait du la recoudre. Une magnifique histoire elle trouvait. Ne pas grandir et rester un enfant pour toujours, en voilà une riche idée. Et puis il suffisait d'un peu de poudre de fée et d'une pensée agréable pour s'envoler, c'aurait été le rêve.

Il avait formé un chat, l'animal préféré de Jimena. Elle le montra du doigt, puis intriguée essaya de le toucher timidement, mais il disparut avant, reformant l'ombre du verre.

"Je trouve ton pouvoir génial !"

De l'expérience et de la pratique, elle n'en avait plus depuis que sa mère était parti. De toutefaçon son côté monstre avait plus tendance à la répugner qu'à l'aider. Son père lui avait en quelques sortes retourné le cerveau.

Elle le regarda et secoua négativement la tête.

"Si si, j'aime le diabolo !"

C'est vrai qu'elle n'en avait pas bu depuis le début. Elle en pris alors une gorgée comme pour lui prouver ses dires. Puis elle sourit un peu et reprit un morceau de sa pâtisserie avant de commencer.

"Ma famille... ou du moins ce qu'il en reste. Je vivais en France avec mes parents, mais un jour ma mère est morte, dans un accident de bateau ... De ce jour-là je n'ai plus jamais vu mon père heureux, ni même sourire, c'est comme s'il était parti avec elle. Il s'est réfugié dans le travail et je ne le voit plus que très rarement, il m'a mis ici pour ne pas m'avoir dans ses pattes et ... Voilà."

Parler faisait du bien, c'était la première fois depuis longtemps qu'elle se confiait. Elle s'était ouverte à lui pour deux raisons : il avait l'air gentil et compréhensif, il avait la tête de ceux à qui on a envie de tout dire, et lui aussi lui avait parlé, alors il n'y avait pas de raison qu'elle ne le fasse pas. Ils pourraient peut-être ainsi trouver du réconfort et se ... Soutenir.

Lazarus écouta attentivement les dires de Jimena. Elle non plus n'avait pas un passé très joyeux. Après la mort de sa mère tout avait l'air d'avoir tellement changé pour elle. Il avait cette impression qu'après la disparition de sa maternelle, tout était parti avec. D'un côté, il ressentait de l'empathie envers elle. Peut-être qu'il n'avait jamais subit la mort d'un proche mais il comprenait parfaitement ce sentiment de perte et de vide qu'elle a du sentir. Mais d'un autre côté, il était révolté. Révolté du comportement que le père avait pu avoir à son égard. En temps normal, on est censé se rattacher au seules choses qui nous reste, au lieu de les ignorer royalement et de sombrer dans le désespoir. Mais tout ceci n'était que de la théorie. Peut-être que lui même dans la même situation que son père aurait réagit de la même façon. Il ne pouvait pas savoir.

Il soupira et caressa doucement la joue de la jeune fille.

« Je... suis désolé pour toi. Ça doit être une situation affreusement éprouvante pour toi. Je comprends mieux maintenant pourquoi tu manques d'expérience quant à la magie. Owh je suis vraiment désolé. Je... ne sais pas ce que je peux faire pour toi pour t'aider, rien qu'un peu. Peut-être, te réapprendre à être heureuse. Ou t'aider dans la maîtrise de ta magie.Mais je ne vois pas comme outre passer la blessure que tu as sur le cœur. »

Il se tût un instant, tout en continuant de passer sa paume de main sur sa joue douce et chaude. Il était étonné de trouver quelqu'un dans le même état que lui. Ils avaient un point commun. Ils avaient tous les deux perdu quelqu'un. Elle, c'était un décès. Lui, une perte amoureuse. Mais dans les deux cas, ils ne pouvaient revoir ces deux personnes. Mais à côté d'elle, ce qui le tracassait et le faisait souffrir n'était rien comparé à ce qu'elle avait subi. Elle avait énormément de mérite. Essayer d'avancer malgré l'absence de physique de sa mère et l'absence de son père. Depuis quand n'avait-elle pas senti la chaleur de quelqu'un ? Longtemps sûrement.

Doucement, des larmes franchir la barrière de ses yeux améthystes et coulèrent lentement sur le long de ses joues. Il ferma les yeux, essayant de réguler le flot d'émotions qui montait en lui.

« C'est... triste... tellement triste. »

Spoiler:

Deux personnes aussi sensible qui se racontaient leurs histoires respectives. Avec du recul, c'était une scène assez pathétique, non ? Ils se ressemblaient, les points communs ne cessaient de s'accumuler. Cela facilitait probablement le dialogue, elle savait qu'il pourrait la comprendre, et vis-versa.

Il lui caressait la joue doucement, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu droit à un tel contact, cela lui fit chaud au coeur. Tellement. Elle aussi était au bord des larmes. Il s'excusa, encore et encore, mais il n'y était pour rien dans tout cela. Il proposait même de l'aider à s'améliorer. Elle pensa a Adam qui lui avait aussi proposer son aide. Mais fait nouveau, le jeune homme voulait aussi lui réapprendre à être heureuse. Son coeur se mit à tambouriner dans sa poitrine. Il voulait sincèrement qu'elle retrouve le bonheur.

"Merci c'est ... C'est très gentil..."

Il n'y avait pas réellement de mots pour décrire comment elle se sentait à ce moment la. Pour la première fois depuis des années, on voulait qu'elle soit heureuse. Elle finit par attraper la main de Lazarus dans la sienne et fermer les yeux quelques instants, puis elle inspira profondément et les rouvrit. Elle le vit pleurer. Il pleurait probablement pour tout les malheurs qu'il avait vécu, et pour tout ceux de Jimena aussi. Mais il ne devait pas... Elle ne voulait pas le voir ainsi. C'était douloureux de voir quelqu'un pleurer. Tellement qu'elle avait envie de le prendre dans ses bras. Le cajoler, comme faisait sa mère, son père auparavant. Elle se souvenait à quel point leurs bras était réconfortant.

Elle se leva sans trop réfléchir et se posta devant lui, les yeux embués de larmes.

"Puis-je...?"

Sans attendre de réponse elle le prit dans ses bras. De ses bras si fins qui n'avaient enlacés personne depuis belle lurette. Elle ferma les yeux.

"Je suis désolée, ne pleure plus..."

Elle entendait presque sa mère lui chuchoter des mots doux à l'oreille. Elle avait l'impression d'halluciner, elle n'était plus dans la cafet' avec un "ancien drogué" mais dans le lit de sa mère qui la réconfortait après un cauchemar. Mais elle avait pris sa place, elle n'était plus celle que l'on devait réconforté mais celle qui réconfortait. elle rouvrit les yeux, compris ce qu'elle faisait et se retira doucement. Elle rougit, resta debout un moment en le regardant.

"Désolée je... Je n'aime pas voir les gens pleurer..."

Elle décida qu'il était plus que temps d'aller se rasseoir maintenant. Une jeune fille sans doute trop spontanée parfois ... Elle qui faisait tout pour se cacher habituellement, venait de prendre une quasi inconnu dans les bras parce que celui-ci pleurait. Aurait-elle agit de la même manière si ça avait été quelqu'un dans la rue ? Pourquoi l'avait-elle fait ici ? Probablement parce qu'ils se ressemblaient, oui, ils se ressemblaient. Jusque dans leurs souffrances.

[Pas beaucoup mieux pardon >.< ]

» Qu'est ce qu'on mange? [pv Yu Heng]

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