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 Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]

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MessageSujet: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeSam 17 Nov - 8:58

Bienvenue

chez moi


Mickaël ouvrit la porte du Dôjo comme s'il s'était agi de sa propre chambre. Il était habitué à y aller et venir relativement à sa guise, étant donné qu'il était en charge de la trésorerie, et que donc il avait besoin de la caisse à peu près à n'importe quel moment. Malgré tout, il enleva respectueusement ses chaussures et les porta à la main en pénétrant dans la partie feutrée de tatamis. Les murs de papier, typiques, lui donnaient un calme qu'il ne trouvait que lorsqu'il s'entraînait. C'était là la force de Vika, elle parvenait à les pousser au bout de leurs compétences dans le strict respect de leur personnalité et leurs capacités.

Il avança avec la démarche d'un connaisseur et s'arrêta devant le bureau qu'on lui avait alloué - en réalité une petite table dans le local à matériel, et une caisse fermée par un petit verrou. En sifflotant, oubliant presque la présence de son professeur, il vérifia un bon de commande et maugréa légèrement avant de le punaiser sur le tableau de liège dans la colonne "urgent". Puis il ouvrit l'armoire au fond de la pièce et s'empara de sa lance. Sa précieuse lance qu'il gardait ici pour ne pas en abuser à l'extérieur de ses murs. Contrairement à la présidente du club, il n'avait pas une maîtrise parfaite de ses nerfs, et se méfiant suffisamment de lui-même pour prendre des précautions.

Il referma le tout, son arme dans le dos, et sortit en direction de la petite arène en plein air qui était - bien évidemment - vide. Il fit signe à son sensei de passer devant lui et verrouilla l'entrée, pour être sûr de ne pas être dérangé. Puis il lui offrit un léger sourire, et partit en direction des vestiaires.

Mickaël : Ma tenue n'est pas des plus adaptées, je reviens rapidement.

Il se changea aussi vite qu'il le put, bandant son ventre pour en camoufler la cicatrice, enfilant un pantalon large de toile blanche, et enfilant des mitaines pour manier sa lance avec plus d'aisance. Il attacha ses cheveux, plaça un bandeau pour ne pas avoir de mèches devant les yeux et revint en scène, confiant, calme. Il était totalement dans son élément.

Mickaël : Voilà. Bienvenue dans l'arène du club d'arts martiaux. Nous nous en servons de temps en temps pour... les tournois d'entraînement. Je pense que nous pouvons la monopoliser une petite heure sans prendre trop de risque de s'en faire déloger. J'ai plusieurs choses à vous montrer.

Il fit tournoyer sa lance autours de lui et en planta le bâton dans le sable, pliant les genoux pour se préparer à bondir.

Mickaël : Mais le mieux serait de vous laisser choisir sensei. Donnez-moi un nombre entre un et quatre.

Son sourire insolent, son regard brillant, infiniment content de lui-même, sa moue maligne illuminèrent son visage. Il espérait pouvoir garder l'attention de son professeur suffisamment longtemps pour que , lui aussi, il se sente obligé de répliquer et de lui démontrer certains de ses tours de passe-passe.

Oh il doutait franchement qu'un maître sorcier s'adonne à ce genre de comparaison, il allait sans doute se contenter de l'analyser d'un regard critique. Mais ce serait amusant. Mickaël commença à sautiller d'un pied sur l'autre, se gardant de montrer à quel point il pouvait bondir. S'il le faisait sans être échauffé, ses muscles de déguisement risquaient de se déchirer. Et ça faisait terriblement mal, de se déchirer un muscle.

Mickaël : Si vous voulez vous asseoir, essayez de grimper dans les gradins. Mais je pense que vous verrez mieux d'ici.
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Isaac Sandlord
Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeSam 17 Nov - 16:01

J'avais suivi mon élève silencieusement, observant du coin de l'oeil sa démarche chaloupée qui ne faisait que rajouter à l'originalité du personnage. Il semblait bien connaître le chemin, et je remarquais une chose, en arrivant sur place : il était à l'aise, comme chez lui, reprenant aussitôt ses marques dans cet endroit qui m'était presque inconnu.

Pas sportif pour un sou, je ne m'étais jamais aventuré jusqu'à visiter le dojo : la prestance rigoureuse de l'endroit m'impressionna. Je connaissais le mental de fer qui allait de paire avec la pratique des arts martiaux, et il me sembla que les lieux en étaient imprégnés.
Et cette ambiance semblait faire effet sur mon élève, qui ne me paraissait plus dissipé ou agité, mais calme, serein, presque comme le maître des lieux.

Je marquais un temps d'arrêt devant le sol, couvert de tatamis – je n'osais trop marcher dessus. Un coup d'oeil à mon guide et j'imitais Salamander, retirant mes chaussures, et le suivis à travers la pièce. Alors que je progressais en découvrant les yeux, l'épouvantail était sûr de lui, avec l'assurance qu'apporte l'habitude de fréquenter un endroit. C'était une nouvelle facette de lui que j'observais là : on ne parlait plus de littérature ni même de cours, mais d'un passe-temps – non, plus qu'un passe-temps. Une passion... ? Je ne savais trop comment nommer cette vocation aux arts martiaux. Je savais la pratique noble et rigoureuse, qui demandait plus de pratique qu'un simple loisir ; le fait que Salamander, qui m'avait paru si dissipé et excentrique, parvienne à se canaliser par la pratique de cet art était un élément intéressant, une pièce en plus au puzzle de cette personnalité si hétéroclite.

Je l'attendis à l'entrée de ce qui semblait être le local à matériel ; je n'avais pas à entrer, mais ne pus m'empêcher d'observer du coin de l'oeil ce qu'il faisait. Je fus surpris de le constater qu'il était tant à son aise qu'il sifflota, tout en vérifiant un papier, qu'il accrocha sur un panneau au mur en grommelant. Etait-il gérant du club, ou quelque chose du genre... ? Il avait les clefs, il devait donc avoir quelque forme de responsabilité envers le club ; voilà une pièce intéressante du puzzle...

Il saisit un objet au fond du local, et en ressortit : je lui découvris une lance de combat dans le dos, tandis qu'il fermait la petite pièce. Je songeais immédiatement que cette arme lui allait bien ; de ce que j'en connaissais, je n'avais pas de mal à le représenter en train de manier cette arme, puissante à sa façon.
Je suivis la direction qu'il m'indiquait poliment, puis s'excusa pour aller se changer.

Je balayais du regard l'endroit : une arène en plein air... Que me réservait Salamander ? Quel genre de démonstration avait-il à me faire dans un endroit pareil... ?
Je me postais sur le côté de l'arène, patientant en contemplant les lieux, jusqu'à ce que l'épouvantail soit de retour.
Je fus soufflé.

Son aura avait changé. Pas son aura magique, mais l'impression qu'il dégageait. Il était calme, plein d'assurance, sûr de lui et des lieux... Il était dans son élément, et ça se voyait.
Je restais un moment à le regarder, coi, fièrement dressé en tenue de combat. Il avait de la prestance.
Il me fit une rapide présentation des lieux, m'assurant que nous avions un peu de temps devant nous avant de devenir gênants pour d'éventuels utilisateurs, puis enchaîna avec un « J'ai plusieurs choses à vous montrer. » Ah, eh bien, tant mieux.

Je ne savais trop à quoi m'attendre, lorsqu'il fit tournoyer sa lance autour de lui avec dextérité, pour finir par la planter dans le sol en prenant une position d'élan. Rien que ce petit tour me donna une idée de sa maîtrise de la lance ; c'était impressionnant, pour moi qui n'étais pas capable de fournir quoi que ce soit d'autre de mes mains que quelques runes lumineuses suspendues dans les airs.

« Mais le mieux serait de vous laisser choisir sensei. Donnez-moi un nombre entre un et quatre. »

J'arquais un sourcil. Que me préparait-il... ? Son regard brillait d'enthousiasme. Cet art lui plaisait, et me permettait de déjà apprécier le spectacle qu'il s'apprêtait à m'offrir. Salamander était tellement enthousiaste qu'il commença à sautiller sur place, bondissant d'un pied sur l'autre ; eh bien, le voilà pressé de s'y mettre...
Il m'indiqua les gradins si je voulais voir en me précisant que je verrais mieux d'ici.

« Eh bien, soit ; autant pleinement profiter du spectacle. »

Je me contentais de me débarrasser des feuilles de cours que j'avais gardées dans mes poches, qui prenaient inutilement le peu de place que mon pantalon m'allouait, et les laissais tomber à terre sans plus m'en préoccuper. Après tout, j'en avais des copies dans mes appartements, ce n'était pas perdu – et puis, pour ce que j'en avais à faire, dans l'immédiat...

Je me postais donc en bordure de l'arène, bien campé sur mes jambes, bras croisés, prêt à apprécier la démonstration. J'esquissais un sourire. A quoi allais-je assister... ?

« Je vous dis trois, Salamander. A vous de jouer. »

Trois, oui, mais trois quoi... Ca, je n'en savais trop rien. A l'épouvantail de me surprendre – et je ne doutais pas un instant qu'il le ferait. Je songeais que je commençais à me prendre à son jeu, et cela n'était pas pour me déplaire, pour l'instant.
Je me demandais à quoi pourrait bien ressembler celui que Salamander choisirait comme maître, et à quel duo atypique ils formeraient.
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeSam 17 Nov - 18:35

Heure de gloire



L'impatience de Mickaël devait se lire dans son regard. A vrai dire, il la sentait transpirer de tous les pores de sa peau. Il était sur le grill, surexcité, et en même temps tentait de se contenir. La raison pour laquelle il n'était pas déjà parti en courant et en riant dans tous les sens, c'était simplement qu'il était dans un Dôjo. Et qu'en tant que membre du club d'arts martiaux, il avait un respect profond pour ses valeurs et sa discipline.

On lui avait dit et répété que l'impatience et la colère n'avaient pas leur place dans les arts du combat. Pour la colère, il l'avait vite oubliée, il n'était pas d'un tempérament colérique. Pour l'impatience en revanche, il faisait ce qu'il pouvait. Mais il avait du mal à respecter le calme olympien de son sensei. Sensei qui, aussi négligemment que s'il avait été dans sa propre chambre, venait de se débarrasser de ses cours sur le sable de l'arène.

Notre épouvantail hésita à le secouer parce qu'il jetait des papiers par terre, ou lui lancer un sourire narquois. Il opta pour l'air aguicheur, d'un prédateur repérant un pantalon vraiment trop serré. Enfin, vraiment. Il n'arrivait pas à distinguer le genre de sous-vêtement qu'il possédait en dessous, mais peu importait.

Isaac : Je vous dis trois, Salamander. A vous de jouer

Ainsi, ce serait trois. Soit le troisième enchaînement qu'il avait imaginé lors de ses soirées à rêvasser d'un nouveau maître sorcier. Bien, c'était celui qu'il préférait. Il recula de quelques pas, et commença à courir, ou plutôt trottiner. Il fallait qu'il échauffe ses chevilles, et fasse monter la température de son corps pour ne pas se blesser. Le fait de courir en cercles n'était pas fort intéressant, et dura une petite minute environ, avant de sa carcasse ne comprenne qu'il allait l'utiliser de manière un peu extrême.

Il se plaça à une vingtaine de mètres au bout de l'arène, et sauta sur place, de nouveau.

Par toutes petites foulées d'abord. Puis en montant ses genoux à sa poitrine. D'un geste sur, et fluide, il lança sa pique pour la planter comme un javelot à mi-parcours. Il était prêt.

Mickaël : C'est parti.

Il partit au pas de course, et fit un saut, comme pour passer une haie. Avec toutefois une rapidité qui était supérieure à celle d'un humain. Ses pieds rencontrèrent la poussière, qu'ils foulèrent en la soulevant doucement. Son corps se tendit, et il sauta à nouveau, pour atteindre un bon mètre dix de haut. Une hauteur déjà appréciable pour un être humain. Son saut, plus long, le fit atterrir devant sa lance, qu'il récupéra, poussa sur ses pieds pour s'envoler, haut. Très haut.

Son corps tout entier partit comme un arc bandé, ne semblant jamais arrêter sa course. Il eut un moment d'apesanteur, atteignant les deux mètres, atterrit aux pieds de son sensei, et sentit le temps se figer. Son regard rieur, moqueur, croisa furtivement celui de son sensei, alors que ses jambes s'arquaient comme celles d'une grenouille. Des mèches folles balayèrent son visage, il sentit un sourire d'extase s'incruster sur ses lèvres.

Puis, comme pour donner le point de départ d'une nouvelle foulée, il donna une nouvelle impulsion, et partit comme une flèche, à trois mètres de hauteur. Ses vêtements plaqués sur ses épaules, ses cheveux volant dans tous les sens, il ne retint pas le cri d'extase qui lui brûla la gorge.

Mickaël : YAHOUUU !

Il atterrit sur le rebord des gradins, se propulsa avec force, et partit en arrière, fermant les yeux pour savourer la sensation de vent, de danger et de liberté à la fois. Son corps effectua une pirouette aérienne, et le fit atterrir dans une longue traînée de poussière, tandis que son visage s'illuminait de concentration.

Non pas qu'il commençait à transpirer, ayant besoin de fournir un effort magique.

Son visage s'illumina, pour de vrai. Ses yeux devinrent jaune vif, sa bouche et ses narines laissèrent échapper de la lumière douce, de celle qu'une cheminée offre lorsqu'un feu ronronne à l'intérieur. Une décharge magique s'intensifia autour de lui, tandis qu'il faisait tournoyer sa lance.

Mickaël : It's Pumpkin time ladies and gentlemen !

Son anglais chantant, aristocratique, sonna comme un doux rappel de son pays d'origine. Dans un "pop" sonore, une citrouille apparut, à environ deux mètres de hauteur. Il la trancha avant qu'elle puisse toucher le sol. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Dix. Vingt. Un déluge de citrouilles de taille moyenne s'abattit sur l'arène du Dôjo tandis que Mickaël tranchait, frappait, rebondissait, se battant avec autant d'ennemis invisibles et nombreux.

La pulpe orangée volait dans tous les sens, et notre épouvantail se donnait vraiment à fond, jouant de l'attaque autant que la défense contre ses propres ennemis. Puis, une fois qu'il fut presque entièrement recouvert de morceaux de cucurbitacées, il fit cesser la magie, essoufflé, et donna un coup sec à sa lance pour la nettoyer de toute trace. Souriant, non, à demi épuisé mais fort content de s'être lâché de cette manière, il arriva devant son sensei, et lui fit une révérence.

Mickaël : Mylord, le grand final.

Il claqua des doigts, y faisant apparaître quelques flammèches, tandis qu'une grosse courge tombait à côté de lui, pour lui permettre de s'asseoir, lèvres largement décousues. Il devait vraiment avoir l'air d'un psychopathe, la pupille étrécie par l'excitation, un sourire littéralement jusqu'aux oreilles. Il avait utilisé une très grande partie de sa réserve magique et devrait sans doute manger comme un vorace le soir venu, mais la transpiration qu'il essuya du revers de sa manche était celle qu'il avait perdu avec le plus de fierté.

Il posa ses fesses sur la citrouille de la taille de celle dans la salle de classe, et allongea ses jambes.

Mickaël : Erm.

Il se racla la gorge.

Mickaël : Tadaaa ?

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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 9:16

J'observais attentivement Salamander s'échauffer. J'étais curieux de voir ce que cet épouvantail pouvait bien avoir à me réserver. Après tant de surprises, j'avais du mal à imaginer à quoi m'attendre...
Il se plaça en bout d'arène, lança son arme à mi-chemin et s'élança.
C'était parti.

Dès les premières foulées, je sus que j'allais être impressionné. Il contrôlais parfaitement chacun de ses mouvements, savait exactement ce qu'il faisait, avait une gestion parfaite de sa course. Et il commença à sauter. De plus en plus haut. Sacrément haut.
Ayant récupéré sa lance entre deux bonds, son corps s'arquait maintenant dans les airs à une vitesse que je n'aurais pas imaginée atteignable.

Je le regardais, visage levé vers le ciel comme pour observer un oiseau en plein vol : Salamander semblait s'être libéré des lois de la gravité...
Mais l'apesanteur reprit ses droits, et il atterrit avec souplesse devant moi.

Je croisais son regard. Ses yeux rieurs qui exprimaient l'exaltation de la liberté même. Et son sourire. De l'extase pure, gravé sur ses traits.
Et avant que je ne puisse m'en rendre compte, il avait rebondit comme un ressort et était repartit vers le ciel, avec un cri de joie.

Je n'en revenais pas. Salamander s'envolait, purement et simplement. Et il prenait son pied.
Il atterrit improbablement en haut des gradins, bondit encore, plaça une pirouette, revint au sol dans une traînée de poussière.

Je constatais que son aura magique s'était activée – y avait-il un lien avec la lumière qui sortait encore de son visage... ? Il préparait la suite du spectacle.

« It's Pumpkin time ladies and gentlemen ! »

Deuxième manche.
J'eus alors la surprise de voir apparaître, venue de nulle part... une citrouille. Et avant qu'elle ne tombe au sol, Salamander s'élança dans une danse où sa lance tranchait à tout va les citrouilles qui apparaissaient au fur et à mesure qu'il attaquait ses ennemis cucurbitacéens. Chaque geste était précis, chaque mouvement s'enchaînait au précédent avec grâce et assurance, offrant le spectacle d'une chorégraphie à la fois surprenante et captivante.

Je regardais l'épouvantail depuis mon coin d'arène, bras ballants, subjugué par cette effusion de chair orangée.
Et puis la danse pris fin, le calme revint dans l'arène. Nettoyant sa lance mais oubliant de se débarrasser lui-même des morceaux de citrouille qui le recouvraient, Salamander revint vers moi, rayonnant de joie.

Il m'offrit un sourire radieux, et même une révérence, comme l'acteur avant de quitter la scène face à son public ; et avec élégance, il fit apparaître une dernière courge avec une flammèche du bout des doigts pour s'y asseoir. Il avait le souffle court, et le sourire jusqu'aux oreilles – littéralement jusqu'aux oreilles. Revoir ce large sourire me fit toujours une impression bizarre, mais me déstabilisa moins que la première fois.
Une fois installé sur le cucurbitacée, il allongea les jambes, puis conclut le spectacle par un raclement de gorge, et un merveilleux « Tadaaa ? ».

Je ne pus retenir mon rire.
Un rire amusé, mais aussi impressionné, et léger, un petit condensé de joie déclenché par son mot de la fin ; la bonne humeur de Salamander était palpable, au point d'en être contagieuse. Le voir se démener de la sorte pour se donner en spectacle à mes yeux me toucha presque, si je n'avais pas l'intime conviction qu'il faisait ça également pour lui – et il faisait bien : le spectacle n'en était que plus grandiose.

Mon rire s'éteint, laissa un sourire flotter sur mes lèvres tandis que je contemplais l'épouvantail assis devant moi. Avais-je déjà assisté à une telle passion, une telle effervescence chez quelqu'un... ? Non. Ce spectacle était sans précédent.

Non pas que la vue de citrouilles se faisant exploser à la lance me transcendait ; mais c'était l'ardeur, l'engouement et la joie qu'il avait mis dans sa démonstration qui m'avaient enthousiasmé. C'en était plaisant à voir, même pour quelques minutes.
Je levais mes deux mains, et applaudis l'épouvantail. Le claquement sonore de mes paumes résonna quelques instants dans l'arène.

« Bravo l'artiste. C'était un spectacle époustouflant. Le public est conquis. »

Et il m'avait fait rire. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri de la sorte. Légèrement, sans amertume ni aigreur. Décidément. Ce garçon était plein de ressources...
Il allait sans dire, rencontrer Mickaël Salamander en ce jour m'avait apporté mon lot de surprises quotidien.

Je me doutais qu'après une telle performance, l'épouvantail devait être fatigué ; il avait également usé beaucoup de magie dans sa démonstration. Je considérais un instant son état en silence, me demandant ce que je pouvais faire dans l'immédiat.

« Y a-t-il une buvette, ou un vestiaire ici ? Quelque part où vous pourrez boire et vous reposer. Nous pourrions continuer à discuter un peu, si vous voulez bien. Je vous aiderai à nettoyer tout ça une fois que vous vous serez reposé. »

Je désignais d'un geste rapide les cadavres béants des citrouilles massacrées pour le bien de la représentation. Je me doutais que les responsables du dojo ne seraient pas aussi ravis que le public de voir le résultat de cette démonstration...
Et, pour une fois, mettre la main à la pâte ne m'embarrassait pas outre mesure. Même si les travaux pratiques ne m'enchantaient guère, je devais bien cela à Salamander – il s'était donné du mal pour me montrer ce qu'il savait faire.

Je remontais mes manches aux coudes mécaniquement, et me tournais vers l'épouvantail. S'il avait d'autres bonnes surprises comme celle-ci, j'avais hâte de les découvrir.
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 11:43

Communion



Le rire de son sensei avait changé. Il n'était plus le rire jaune, presque blessant, qu'il avait eu à son égard après sa petite démonstration de jeu de rôle. Il était proprement... décontenançant. Naturel, sincère, joyeux, et en parfait écho avec ce qu'il avait ressenti. Oui ce rire rappela à Mickaël tout ce qu'il avait gagné en quittant Michelle, une liberté infinie, et une humeur qu'il commandait. Il n'était plus forcé de sourire, mentir, ou hocher la tête en silence lorsqu'on lui crachait dessus.

Cela faisait pourtant si longtemps qu'il ne s'était pas lâché.

Les applaudissements de Isaac Sandlord le laissèrent comme deux ronds de flan. Il sentit une chaleur se diffuser de ses joues jusqu'à son front, lui ravissant le teint. Il était... infiniment flatté, vraiment. Il se sentait comme un enfant ayant rapporté une note parfaite à ses parents, la satisfaction infinie du succès déverrouillé. Il avait rendu son sensei joyeux, pour avoir été naturel.

C'était même plus que ça.

Un maître sorcier l'avait applaudit, lui, parce qu'il l'appréciait à sa juste valeur, c'est à dire celle de l'épouvantail libre qui jouait les acrobates pour ses beaux yeux. Il était on ne peut plus content, et cela dut se lire dans son sourire.

Isaac : Y a-t-il une buvette, ou un vestiaire ici ? Quelque part où vous pourrez boire et vous reposer. Nous pourrions continuer à discuter un peu, si vous voulez bien. Je vous aiderai à nettoyer tout ça une fois que vous vous serez reposé.

Ah oui.

Mickaël n'avait absolument pas pensé au fait qu'il devait nettoyer après sa petite démonstration. D'ordinaire lorsqu'il s'amusait, il y avait toujours quelqu'un pour le faire à sa place. Une petite sorcière douée pour la lévitation, ou un élémentaire d'eau qui balayait tout ça avant qu'on puisse remettre du sable. La poudre de minéraux avait cela d'avantageux qu'elle était extrêmement absorbante. Elle avait aussi cela de désavantageux qu'elle ne l'était pas à l'infini. En un mot comme en cent, ils allaient s'amuser pour tout ramasser. Il aurait pu y penser plus tôt.

C'était vrai, qu'il avait besoin d'un peu de repos. En réalité il avait surtout besoin de quelque chose à manger. C'était une sorte de pile rechargeable, dont les batteries magiques se rechargeaient avec la nourriture et le sommeil. Lorsque Mickaël utilisait lui-même ses pouvoirs, cette réserve s'épuisait très rapidement. Lorsque c'était un maître sorcier qui s'en chargeait, cela allait plus doucement. Mais là, le plus honnêtement du monde, il était crevé.

Et puis qui était-il pour refuser une invitation à boire un verre, de la part d'un maître sorcier aussi sexy ?

Il essuya la citrouille qu'il avait partout sur le visage et se leva pour orner son visage d'un sourire infiniment sincère, et très content. Si son corps était vidé de ses batteries, son sourire jamais ne quittait ses lèvres. Il était infiniment bien, comme après un jogging pour garder la forme. Crevé, mais pour la bonne cause.

Mickaël : Je suis ravi que cela vous ait plu. Je vais aller me changer, il y a distributeur de boissons dans le couloir, si vous voulez y prendre quelque chose.

Mieux valait ne pas quitter l'arène. Il imaginait déjà la tête - et la chasse - que lui donnerait Vika si elle découvrait son beau Dôjo dans l'état d'une chambre d'hôtel après une orgie Halloweenesque. Autrement dit, il avait pris la responsabilité de salir ce bel endroit, il devait garder un oeil dessus pour qu'on ne le découvre dans un état que proche de l'acceptable. Au moins.

Mickaël : Je vous rejoins pour discuter une fois que je ne serai plus couvert de mes semblables, j'aime la citrouille, mais là c'est un peu trop.

Oui vraiment. Mickaël adorait la courge. En gratin, en soupe, en glace, sous toutes ses formes. Mais il l'aimait un peu moins quand elle le recouvrait des pieds à la tête en l'arrosant généreusement de pépins. Si Michelle l'avait vu dans cette tenue, elle lui aurait hurlé dessus jusqu'à ce qu'il rampe à ses pieds en lui demandant pardon.

Bah. C'était aussi pour ça que c'était drôle.

Notre épouvantail remit ses lèvres en place, effaçant son sourire, et se dirigea calmement en direction des vestiaires, quittant son bandeau pour siffloter l'air de "Mary had a little lamb". Il avait le coeur joyeux. C'était vraiment une bonne journée.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeLun 19 Nov - 10:54

Je ne remarquais pas vraiment la réaction que provoquèrent mes actes sur l'épouvantail. J'étais à mille lieux d'imaginer quoi que ce soit qui puisse ressembler à de l'émoi face à ce que je pouvais faire – je vivais dans un monde sobre et gris, et ça me convenait, jusque là. Salamander, quand à lui, semblait être un personnage haut en couleurs...

Ce dernier semblait avoir oublié qu'il faudrait nettoyer derrière lui ; pendant un instant, je caressais l'espoir que peut-être il pouvait faire disparaître les légumes aussi facilement qu'il les faisait apparaître, mais son regard balaya mes espérances. Il faudrait donc tout nettoyer tout à l'heure.

L'épouvantail commença par essuyer d'un revers de manche ce qui lui restait de citrouille sur le visage, puis se leva et me décrocha un nouveau sourire lumineux – mais pas littéralement, cette fois. Un large sourire, jusqu'aux oreilles... Je commençais presque déjà à me faire à cette expression atypique ; enfin, disons que cela me choquait moins, même si je n'étais toujours pas très à l'aise en contemplant cette courbe qui coupait son visage en deux.

« Je suis ravi que cela vous ait plu. Je vais aller me changer, il y a distributeur de boissons dans le couloir, si vous voulez y prendre quelque chose. »

J'acquiesçais tandis qu'il se détournait, lâchant un trait d'esprit sur les citrouilles qui me fit sourire. Il m'assura qu'il viendrait me rejoindre une fois changé, et une fois son visage remodelé, il s'éloigna.

Je fixais son dos alors qu'il se dirigeait vers les vestiaires. Oui, un personnage haut en couleurs...
Lorsqu'il eut disparut à l'intérieur des bâtiments, je me dirigeais à mon tour vers le couloir, où ledit distributeur m'attendait, fidèle à son poste.

Je me dirigeais donc vers la machine et me plaçais en face. Mon reflet vint animer la surface vitrée, me renvoyant l'image de ma silhouette plutôt pitoyable. A côté de Salamander et de sa fière allure en tenue de combat, je faisais plutôt peine à voir...

Une réflexion se fit une place dans mon esprit, réflexion qui n'aurait jamais vu le jour en d'autres circonstances : il serait bien que je fasse un peu plus attention à ce que j'enfilais le matin. Ne serait-ce que pour présenter mieux, même si je n'ai que la secrétaire à voir dans la journée.
Mouais... J'oublierai certainement cette bonne résolution sitôt l'oreille quittant l'oreiller demain matin, et attraperais comme d'habitude les premiers vêtements qui me passaient sous la main – au risque de me retrouver avec un ensemble dépareillé, comme aujourd'hui.

C'est vrai que Salamander avait une fière allure. Lorsqu'il n'avait pas ce sourire insolent et cet air d'effronté, il avait une aura magnétique. Le genre de personne qui attire le regard par sa seule façon de se mouvoir. Certes, sa démarche était atypique, et son rire plutôt surprenant, sans parler de sa manie à faire de la lumière depuis l'intérieur de sa tête. Mais son assurance le rendait magnétique, son esprit vif et son humour acéré faisaient de lui un personnage haut en couleurs...

Je lâchais un petit soupir en observant les boissons du distributeur. Quel genre de maître sorcier pourrait bien choisir Salamander... ? Peut-être quelqu'un d'aussi vivant et lumineux que lui. Ce genre de sorcier serait même sûrement le genre qu'il doit avoir envie de suivre ; avec autant d'énergie à revendre, il devait sûrement avoir besoin de quelqu'un d'aussi mouvementé à ses côtés.

Pour sûr qu'il avait de l'énergie à revendre... Je repensais à sa performance, et ne pus retenir un sourire amusé. Salamander avait pris son pied, et cela m'avait fait plaisir à voir. Une telle effusion de joie pure était un spectacle rare, et je m'estimais chanceux d'avoir pu y assister.

Après une telle démonstration, brève mais intense, je songeais que l'épouvantail serait affamé et assoiffé. J'étudiais les divers choix que proposaient la machine. Des briquettes de jus aux couleurs vives, des bouteilles de toutes les couleurs, des canettes au contenu indistinct... Il y en avait pour tout les goûts. J'optais sobrement pour de l'eau pour ma part, mais une fois la petite bouteille entre les mains, je songeais à prendre quelque chose pour Salamander. Ce n'était pas grand chose, et il s'était démené pour moi, je pouvais faire un petit geste.

Mais que choisir... ? Il y avait trop de choix. Comment choisir quelque chose pour lui... ? Une bouteille d'eau, comme moi... ? Il avait peut-être envie de boire quelque chose de plus sucré – d'autant que des glucides ne lui feraient pas de mal. Un jus de raisin alors ? Il n'aimait peut-être pas ça. Un soda... ? Hm, et s'il n'aimait pas les bulles, j'avais l'air malin.

Je grommelais intérieurement, agacé de me retrouver face à l'embarras du choix. Casse-tête insolvable. Je ne pouvais me résigner à choisir pour lui, ni à me risquer en choisissant au hasard. Avec un soupir, je me résignais, et optais pour une solution alternative où je ne risquais pas de me tromper. Tant pis. J'enfilais à nouveau quelques pièces dans le distributeur, qui libéra le produit avec des bruits métalliques claquants et résonnants.

Je me penchais pour récupérer le bien, et lorsque le bruit cessa, je me rendis compte que Salamander était de retour. Je me redressais lentement, et lui tendis piteusement ce que je venais d'acheter.

« Je ne savais pas ce que vous voudriez boire, alors je vous ai laissé choisir. A la place, je vous ai pris quelques biscuits... »

Je me sentais un peu penaud, maladroit comme j'étais – offrir n'était pas vraiment dans mes habitudes, même pour un paquet de quelques malheureux biscuits.

« C'étaient ceux qui avaient l'air le moins suspect... rajoutais-je comme pour m'excuser. »

Hm. J'avais encore des progrès à faire dans ce domaine-là.
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeLun 19 Nov - 14:49

Dancing with

the watermelon


Les vestiaires étaient sombre, frais, et ne nuisaient en rien à sa bonne humeur. L'avantage de passer à des heures ou personne ne venait s'entraîner, c'était qu'il avait tout l'espace pour lui. Et d'un certain côté, c'était bienheureux. Mickaël se voyait mal devoir expliquer sa tenue à qui que ce soit. Soyons clairs. Il avait l'habitude de jouer aux blagues grasses de ses camarades, de toujours tout prendre avec le sourire. Mais certaines vannes lui tapaient légèrement sur les nerfs. Autrement dit être arrosé de pépins des pieds à la tête ne l'aurait pas aidé.

Mickaël se mit sous la douce sans même prendre la peine d'enlever ce qu'il avait sur ses vêtements. Il ferma un instant les yeux, et se laissa aller sous le jet brûlant et ingérable des vestiaires du club d'arts martiaux. Consciencieusement, il enleva la pulpe qui lui collait aux cheveux et tout au corps, et pencha la tête pour mettre ses idées au clair. Il était content, indubitablement. Mais aussi taraudé de questions.

Que devait-il faire avec Isaac Sandlord ? De tous les sorciers qu'il avait rencontrés après avoir quitté Michelle, il était le mieux. Ou du moins, le moins pire. Oh bien sûr, il avait remarqué d'autres sorcier, plus jeunes que lui, mais l'idée de servir un enfant lui était insupportable. Où était le jeu de séduction d'un maître en adoration devant vous ? Où était la part de laisser-aller de l'épouvantail sagement au service d'un maître confirmé ? On ne donnait pas de marmelade aux cochons, et lui était une marmelade particulièrement rare.

Malgré tout, il hésitait. Il le connaissait encore trop peu. Tout ce qu'il savait c'était qu'il était professeur particulier. Curieux, légèrement renfermé et absolument pas porté sur la chose - il ne saisissait aucun sous-entendu. Il devait discuter avec lui. Il était, disons, au quart convaincu qu'il ferait un bon maître sorcier. Mais les déviants les plus étranges et dangereux se cachaient toujours derrière la neutralité la plus parfaite.

En revanche, Mickaël devait avouer qu'il était particulièrement intrigué par son cas. Comment un maître sorcier de son âge, donc en plein apprentissage en temps normal, s'était-il retrouvé professeur de littérature dans un lycée de monstres ? Sous quelles conditions avait-il eu accès à un tel cursus ? Est-ce que cela avait un rapport avec sa réserve de magie, aussi basse que des batteries vides ?

Notre épouvantail se sécha, et enfila des sous-vêtements propres et un pantalon de survêtement.

Il ramassa ses vêtements de combat et les fourra dans un sac en plastique, pour ne pas tacher définitivement son sac de transport. Mickaël ressortit en pantalon, la serviette encore sur les cheveux. Il devait avoir une discussion un peu plus poussée avec Isaac s'il voulait s'engager sur la pente glissante du maître sorcier. Une pensée pour Michelle lui traversa l'esprit, il passa rêveusement la main sur la cicatrice qui lui barrait le ventre, l'esprit ailleurs.

Cette cicatrice avait une histoire triste pour lui, et drôle à la fois. Michelle était une maîtresse autoritaire, pour ne pas dire despotique. Et par dessus cela encore, elle était dangereusement instable mentalement, plus jeune. Son mariage l'avait apaisée, mais la jeune adolescente qu'il avait servi lui avait mené la vie parfois impossible. Et puis un soir, furieuse de ne pouvoir sortir, elle s'était rendue ivre. Son père était en déplacement, et sous couvert de menaces et de chantage, Mickaël avait dû l'aider à atteindre l'ivresse. Inutile de préciser qu'une télékhinésiste de son rang et de sa puissance, imbibée d'alcool, était une catastrophe. Elle s'était trouvé un côté colérique dans la boisson, et il en avait comme d'habitude fait les frais. Sa survie après avoir reçu la lame de l'arrière-grand-oncle dans les boyaux n'était due qu'à l'arrivé miraculeuse de monsieur quelques instants plus tard..

Ce jour-là, Mickaël avait vraiment cru mourir, pour de bon. Et il n'avait même pas pu en vouloir à Michelle. Heureusement pour lui, Isaac était tout sauf ce genre de personne.

Il en fut assuré une fois encore en le voyant s'affairer avec la machine, ses cheveux tombant sur les épaules. Le maître sorcier semblait dans ses pensées, ailleurs, ses cheveux argentés tombant sur ses épaules. Dieux. Le coeur de Mickaël manqua un battement en saisissant toute la beauté de ce tableau. Il était simplement... il n'aurait su le décrire. Il avait cette rigidité aristocratique, typique des sorciers. Cette timidité maladroite, qui venait de son tempérament enfoui, plus profond. Et ce cynisme qui se lisait de sa clavicule à ses sourcils froncés.

L'épouvantail se fendit d'un sourire bienveillant.

Isaac : Je ne savais pas ce que vous voudriez boire, alors je vous ai laissé choisir. A la place, je vous ai pris quelques biscuits...

Mickaël sentit un air étonné se graver sur son visage. Il avait bien pensé que le professeur lui proposerait de manger un morceau, mais pas qu'il aurait cette attention pour lui. Il prit le paquet avec tout le respect que cela lui inspirait, et sentit une vague de chaleur réconfortante le gagner. Définitivement, cet homme n'était pas un sorcier comme les autres. Il éventra le paquet de gâteau, et en porta un à son nez, pour deviner à quel arôme il était.

Isaac : C'étaient ceux qui avaient l'air le moins suspect.

Effectivement, si c'était le moins suspects, il y avait fort à parier que les japonais en avaient fait une denrée rare. C'était une sorte de biscuit petit beurre à la française. Mais au Japon, jamais rien n'était français, même la cuisine française. Il y avait fort à parier qu'ils aient ajouté des fruits qu'il était incapable d'épeler à la recette d'origine. Du genre Taro. Litchi. Et dérivés sucrés toujours délicieux, mais obligatoirement accompagnés d'un grand verre d'eau. Il croqua dedans avec une joie non feinte et se laissa tomber sur le banc.

Ce n'était vraiment pas bon. Vraiment pas.

Pâteux, les miettes se coinçaient entre ses dents et... les fruits étaient confis. Mais c'était son sensei qui les lui avait donnés, alors il se devait de les dévorer avec autant d'entrain que s'il les avait cuisinés lui-même.

Il se courba, serviette sur la tête, et offrit un sourire à Isaac.

Mickaël : Merci beaucoup, ils sont délicieux.

Cela sonnait légèrement psychopathe. Gêné, les joues teintes de rose, il se redressa sur le banc et posa les gâteaux sur ses genoux. Il frotta ses mains l'une contre l'autre pour les débarrasser de miettes, et commença à se sécher les cheveux avec énergie, pour les sécher.

Mickaël : Je boirai une fois que j'aurai fini ça, sinon je vais avoir encore plus soif après.

Il enleva la serviette, et apparut totalement décoiffé. Ses cheveux longs, d'ordinaire attachés en catogan, ressemblaient à une masse d'algues rouges. Il les démêla avec les doigts avec une certaine impatience. C'était là une fantaisie de Michelle qu'il avait compris. Lui-même adorait la courbe que cela donnait au visage, des cheveux longs.


Mickaël : Je sais ce que le spectateur attentif en vous a pensé de ma... prestation.

Il marqua une pause, se redressa, et croqua dans un gâteau, exposant sa cicatrice à sa vue, le dos contre le mur. Son regard était intéressé, sa serviette posée sur son épaule droite. Ses cheveux assombris par l'eau le chatouillaient, il avait hâte de pouvoir les rattacher.

Mickaël : Mais qu'en a pensé le sorcier ?

Autrement dit : étais-je à la hauteur de vos attentes ? Question tact, on faisait plus discret.
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeMer 28 Nov - 12:38

Salamander parut surpris et content que je lui prenne quelque chose. Je grimaçais un sourire maladroit tandis que j'imitais l'épouvantail et m'asseyais sur le banc. Serviette sur la tête, il entama gaiement le paquet de biscuits et sembla satisfait. Bon, au moins, je n'avais pas trop mal choisi, c'était déjà ça. Il entreprit de se sécher la tête, et pendant qu'il s'activait, je me laissais aller contre le mur et ouvrais ma petite bouteille d'eau pour en prendre une gorgée. Je rebouchais la bouteille lorsqu'il retira la serviette de sa tête.

Je n'avais pas remarqué que Salamander avait les cheveux aussi longs. Ni aussi... rouges. C'était bien un être créé de magie, tiens ; on ne croiserait pas un humain lambda avec une telle couleur de cheveux. Il essaya de démêler ses cheveux avec les doigts, me rappelant le calvaire que je devais affronter quotidiennement avec mes cheveux fins. Non pas que j'en prenne grand soin, mais le minimum s'imposait, ne serait-ce que pour ne pas être gêné pendant mon travail – je me battais alors pour parvenir à les attacher convenablement.

« Je sais ce que le spectateur attentif en vous a pensé de ma... prestation, continua Salamander en s'adossant au mur. Mais qu'en a pensé le sorcier ? »

Un léger froncement de sourcil marqua la réflexion qui s'entama dans mon esprit. Ce qu'en avait pensé le sorcier... ? Sensiblement la même chose que le spectateur. Mais si, en tant que public, je m'étais contenté d'apprécier la démonstration, en tant que sorcier, je me devais de porter une autre analyse à la performance.

Je me penchais en avant, appuyant mes coudes sur les genoux, et fixais mes mains autour de la bouteille d'eau. Je réfléchis un instant. Cette mise en œuvre de volonté et de plénitude montrait à quel point Salamander était capable de se démener ; il savait mettre toute son énergie en œuvre pour un spectacle d'ingéniosité dans l'utilisation de ses ressources.

Il avait su démontrer aussi qu'il avait la parfaite maîtrise de son corps et ses pouvoirs. Il pouvait puiser dans ses réserves pour en faire ce qu'il voulait, faire apparaître des cucurbitacées à l'envi, manipuler savamment les flammes du bout de ses doigts. Et il pouvait demander à son corps ce que des muscles physiques étaient incapables de réaliser, avec la plus grande maîtrise.
Et puis, humainement parlant. Il était plein de surprises, de vie, d'énergie, un esprit vif.

« Hm... Le sorcier approuve également ce qu'il a vu. »

Je repris une gorgée d'eau, me redressant légèrement, puis repris.

« Vous avez su montrer vos qualités, et elles sont loin d'être négligeables. Vous avez des qualités d'envergure, en plus des particularités dues à votre nature. Pour un sorcier, dont la puissance repose sur l'utilisation de la magie, avoir un allié qui peut couvrir les attaques physiques est un réel avantage. Vous avez su montrer que vous étiez tout à fait capable dans ce domaine. »

Je déplaçais une mèche de cheveux qui venait me chatouiller le menton, et ramenais la masse molle de mes cheveux sur une épaule, pour limiter l'encombrement.

« Vous savez vous servir de votre magie par vous-même, ce qui peut donc être un avantage supplémentaire si jamais votre maître sorcier est en mauvaise passe ou se retrouve momentanément hors combat. Et puis, vous avez de l'énergie à revendre ! »

J'esquissais un sourire amusé. Pour sûr, Salamander ne manquait pas d'énergie... A la réflexion, le seul défaut que je pouvais lui trouver était le manque de concentration dont il avait fait preuve à propos du poème surréaliste. Mais après tout, je ne pouvais pas lui en tenir rigueur : le surréalisme était délicat à saisir, surtout pour les non-initiés. Et puis, l'épouvantail savait largement se racheter.

Je le jaugeais du coin de l'oeil. Oui, Salamander valait vraiment la peine. Son maître sorcier bénéficierait d'un net avantage sur tout opposant éventuel. En combat comme au quotidien, d'ailleurs ; l'épouvantail semblait dévoué, et savait se montrer utile.
Oui. Salamander en valait la peine.

« Votre maître sorcier aura bien de la chance... lâchais-je dans un souffle. »

C'était quoi, cette amertume qui me serrait la gorge... ?
Je baissais les yeux, embarrassé par cette sensation étrange.

Et puis du coin de l'oeil, j'aperçus la cicatrice en travers de l'abdomen de Salamander. Une marque large, meurtrière. A quoi était-ce dû... ? Son ancienne maîtresse l'avait-elle emmené dans des combats dangereux, face à des ennemis trop puissants... ? Je fronçais légèrement les sourcils. Quel gâchis. Malmener un allier aussi précieux que Salamander. Tss.

Ainsi donc, ce corps artificiel pouvait se blesser. Quelles étaient les similitudes avec un véritable corps... ? Je me retins de poser des questions, me doutant que ce n'était pas forcément le sujet à aborder avec une personne que l'on vient de rencontrer. Après tout, parler de son corps, même créé par la magie, c'est personnel, ça peut devenir vite gênant.

Je repris appui sur mes coudes, fixant le mur en face de moi. J'étais agacé de savoir que certains sorciers étaient assez stupides pour négliger l'appui et la présence d'un épouvantail. Et de là à le mettre en danger, vraiment, quel gâchis ! Je commençais à maugréer intérieurement contre ces imbéciles qui se croyaient tout permis avec tout le monde.
Vraiment, ils n'avaient pas idée de ce qu'ils rataient.

« Vous serez sans aucun doute un allié précieux, conclus-je à mi-voix. »
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeJeu 29 Nov - 3:45

Tonight I'm

convincing you


Isaac : Hm... Le sorcier approuve également ce qu'il a vu.

C'était tout ce dont avait besoin Mickaël pour afficher un sourire infiniment satisfait. Non. De lui-même, son visage venait de s'étirer en une vaste grimace de béatitude totale. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui fasse des compliments, surtout pas de la part d'un sorcier. Et de l'entendre de la sorte lui dire qu'il était... convaincu, cela le toucha profondément. Son égo bafoué, écrasé et piétiné jadis par sa maîtresse venait de regagner un peu d'éclat. Une fierté de Frankenstein, par Isaac Sandlord.

Il écouta le reste de ses paroles avec grande attention, hochant sciemment la tête. Ah, oui. Le fameux avantage physique. A la base, le père de Michelle avait prévu de le faire de taille enfant. Un réceptacle magique à jamais à la taille de sa fillette, pour lui rappeler son innocente enfance. Mais Michelle avait eu une telle dose de magie à expédier qu'il avait dû se résoudre à mettre en place un corps plus grand. Un corps d'adulte. Mickaël avait donc pu remplir une seconde fonction : celle de garde du corps. Il protégeait Michelle de son corps et parfois même de sa magie lorsqu'elle était autorisée exceptionnellement à sortir de chez elle. Il la portait au dessus des flaques d'eau, lui tenait son parapluie, faisait bouclier quand on lui lançait des boules de neige. Une fois, il s'était brisé la jambe droite en voulant l'empêcher de passer sous un camion. Autant dire que la colère de Yann avait été telle que la fillette était restée cloîtrée trois jours durant, sans oser lever le regard pour le voir. A cette période-là, on avait décidé plus intelligent de lui enseigner l'art de la lance.

Isaac : Et puis, vous avez de l'énergie à revendre !

Il se retint de lui répondre c'est ce qu'ils disent tous. Car il n'était pas sûr que Isaac saisirait le trait d'humour, et pire encore qu'il l'accepterait. Cela aurait été dommage pour lui de se mettre à dos un professeur aussi attentif pour une simple vanne sur sa sexualité. Mais oui, c'était vrai. Mickaël était une boule de nerfs. Il avait un franc parler, toujours le sourire aux lèvres, et n'était jamais abattu. C'était le rayon de soleil de beaucoup de personne, mais aussi leur pire cauchemar lorsqu'ils avaient besoin de dormir. Mickaël reposait son corps comme tout le monde, mais il en avait bien moins besoin que quiconque. C'était plus une manière de recharger ses batteries magiques, son corps supportait très bien la privation de nourriture et de sommeil.

Isaac : Votre maître sorcier aura bien de la chance...

Oh ? Est-ce que c'était bien une pointe d'envie qui transparaissait dans sa voix ? Les inflexions douces et graves de Isaac Sandlord venaient de se teindre d'une douce mélodie qu'il connaissait tant, la jalousie. L'épouvantail offrit un sourire entendu, presque moqueur tandis que ses coudes se posaient sur ses genoux, pour lui offrir une position plus confortable. Il essuya doucement le fin filet d'eau qui venait de lui couler derrière l'oreille. Il s'était essuyé les cheveux comme un sagouin, pour changer?

Il suivit le regard du professeur, et marqua un temps d'arrêt en le voyant fixer sa cicatrice. Une gêne légère, mais bien présente s'empara de son être. Il bougea doucement le bras, pour lui masquer partiellement la vue de son ventre mutilé. Son corps pensé pour être parfait avait été abîmé de la manière la plus stupide qui soit, et Isaac n'avait pas besoin de se faire de fausses idées sur sa bravoure ou son expérience au combat.

Isaac : Vous serez sans aucun doute un allié précieux
Mickaël : Vous dites ça à cause de la marque que j'ai en travers du ventre ? Vous vous méprenez.

Il finit son paquet de gâteaux, l'avala d'une traite, et mit les mains dans ses poches, en répandant des miettes un peu partout. La phrase était sortie toute seule, c'était pour ça qu'il avait gobé le reste de son cadeau. Il voulait avoir le temps de se faire taire, et de réfléchir à comment mettre un mot devant l'autre. Mais il avait beau y penser, toutes les manières d'aborder le sujet étaient brusques, larmoyantes ou insultantes. Il choisit la moins risquées de toutes ces options : la franchise.

Mickaël : J'étais le plus dévoué et soumis de tous les serviteurs que pouvait rêver d'avoir Michelle. Je lui obéissait corps et âme, et tellement que je lui ai permis de me négliger. C'est de là que vient cette marque. J'ai été incapable de protéger ma maîtresse d'elle-même.

Les souvenirs douloureux affluèrent dans son esprit. Il caressa distraitement du bout de l'index sa cicatrice, tandis que ses sourcils se fronçaient. Elle était toujours sensible, même après tant d'années. Une marque pas douloureuse, mais qui lui donnait autant de frissons qu'un doigt fin parcourant sa nuque. Quelque part, il était sûr que c'était un sort magique, quelque chose que la jeune fille avait fait exprès. Pour qu'il s'en souvienne chaque fois qu'il toucherait la marque de ses méfaits.

Mickaël : Je l'ai laissée tomber dans l'ivresse. L'ivresse pure, avec une bouteille de Scotch. Elle était télékinésiste, et à portée d'armes de ses ancêtres. Lorsque j'ai vu la garde de l'épée de son aïeul en travers de mes tripes, je me suis dit que j'avais un problème. Un gros problème.

Il baissa la tête, avec maladresse. Il ne voulait pas se rappeler de ce souvenir affreux chaque fois qu'il verrait le visage de son professeur. Alors il se cacha derrière ses mèches sombres d'humidité, et déglutit en silence. Pourtant, le rire de Michelle, ce rire déformé par l'ivresse et la puissance lui revenait en tête. Il sentait la douleur irradier de ses entrailles, se répandre dans tout son corps, tordre son visage, tandis qu'elle lui mettait des coups de pied dans la tête. Jacasseur inutile. Redresses-toi !

Et après ça, la colère de monsieur. La déferlante de magie.

Le plus ironique dans tout ça était tout de même qu'il ait été fin guéris et fidèle au poste le lendemain à 5h du matin.

Mickaël : Je ne veux plus d'une maîtresse sorcière. Elles sont capricieuses, niaises et vous traitent comme des jouets. Je ne veux pas d'un enfant sorcier. Ils sont exigeants, gauches et vous crachent à la figure. Ce qu'il me faut, c'est quelqu'un avec de l'envie. De l'ambition. Et des besoins de puissance que je pourrais combler.

Son oeil jaune fila sur le coin de son regard, et il le toisa avec l'air de quelqu'un qui vient de percuter quelque chose de très important. Comme l'anniversaire de sa moitié. Ou le mariage de sa meilleure amie.

Mickaël : Quelqu'un d'un peu comme vous, en fait.
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeDim 9 Déc - 17:11

"Vous dites ça à cause de la marque que j'ai en travers du ventre ? Vous vous méprenez."

Mince. Je n'avais pas été assez discret, et Salamander m'avait vu regarder sa cicatrice. Je détournais les yeux, quelque peu embarrassé, retournant à mon observation de la petite bouteille d'eau. A côté de moi, Salamander engloutit la fin du paquet de gâteaux, et puis, après avoir fini de manger ce qu'il avait dans la bouche, il commença à parler.

Il me parla de lui. De Michelle. De sa vie d'épouvantail. Il me parla avec franchise. Il me parla sans faux-semblant, sans chercher à me cacher la vérité ou à la déguiser. Il me parla de son dévouement, de sa maîtresse qui avait débordé, de sa culpabilité.

Je ne pus m'empêcher de dévisager l'épouvantail. La culpabilité se lisait sur ses traits aussi facilement qu'un livre ouvert; il se mettait à nu, m'avouait une faute qu'il portait sur le coeur, me laissait connaître ce pan de son passé. Et j'en étais subjugué. Personne ne m'avait jamais raconté son histoire avec autant de franchise. Jamais on n'était venu m'avouer une faute dont on se sentait encore coupable. Jamais on ne m'avait laissé connaître une telle part d'intimité.

Mes relations avec les autres étaient le plus souvent pitoyables. Même si la donne avait tendance à vouloir changer depuis mon arrivée dans cet établissement, ce n'était pas encore ça. Et pourtant, Mickaël Salamander le faisait sans peine face à moi. J'étais à la fois un peu gêné de l'avoir plus-ou-moins poussé involontairement à s'ouvrir de la sorte, et à la fois flatté qu'il me laisse connaître cette partie ombreuse de son histoire.

Je vis que son visage prenait marque de cet ombrage. En plus de la culpabilité, la souffrance vint s'ancrer sur ses traits; il baissa la tête, et une mèche de cheveux rouges déroba son visage à ma vue. Un court silence douloureux flotta, durant lequel je ne sus que dire. Je me dis que, lorsque quelqu'un s'ouvre ainsi à une autre personne, les conventions sociales exigent un mot de soutien, une marque d'encouragement quelconque... Je levais la main, hésitant, et ne sus trop qu'en faire. Je songeais alors à la poser sur son épaule, j'avais déjà vu ça. Ou sur la tête...? Je ne savais pas...

Et puis avant que je ne me décide, il recommença à parler, m'ôtant la dure tâche de me montrer compatissant. J'étais très mauvais à ce rôle, et bien souvent, cela apportait des problèmes. La dernière fois, je m'étais retrouvé avec l'esprit sauvagement mis à mal par une entité centenaire; autant dire que je n'étais pas pressé de recommencer.

Je ne pus m'empêcher d'acquiescer d'un hochement de tête et d'un haussement de sourcils entendu lorsque Salamander parla des sorcières. Les femmes, quelle que soit leurs races, étaient définitivement des harpies impossibles à vivre. Pour ce qu'il évoqua des enfants, je me contentais d'une moue; je ne côtoyais pas d'enfants, je ne pouvais donc pas juger. Et puis il évoqua le genre de maître qu'il lui faudrait.

De l'envie, de l'ambition, des besoins en ressources magiques. Hm. Je ne doutais pas un seul instant que ce genre de sorcier traînait non loin; Salamander n'aurait pas de peine à trouver. Un sorcier était toujours en quête de nouveaux pouvoirs, toujours envieux d'accroître sa puissance... L'épouvantail trouverait sûrement très rapidement un nouveau maître. J'avais donc intérêt à hâter d'autant plus mon apprentissage afin de devenir puissant...

Et puis Salamander sembla se rendre compte de quelque chose, comme s'il avait soudain eu une révélation. En me regardant. Plutôt étrange, cette sensation, quand vous voyez l'oeil de votre interlocuteur s'allumer soudainement, comme si vous étiez la cause de cette illumination subite pour une raison inconnue... Je me demandais ce que j'avais pu dire ou faire, mais l'épouvantail m'éclaira bien vite:

"Quelqu'un d'un peu comme vous, en fait."

Oh.
Mes sourcils montèrent bien haut et mes yeux s'arrondirent. Quoi, comme moi...? Comment avait-il pu faire le rapprochement entre moi, et le schéma typique du maître sorcier qu'il lui faudrait...? J'avais certes envie de devenir puissant, et de sérieuses lacunes en ressources magiques; mais où était le rapprochement entre moi et le sorcier dynamique et vivant, haut en couleurs qui lui correspondrait...?

Le rapprochement était si cocasse que je ne pus retenir un petit rire surpris. Mon incompréhension devait se lire sur mon visage.

""D'un peu comme moi...? répétais-je en me passant une main dans le cou, grimaçant un rictus gêné. Oh, je pense que vous vous ennuieriez, avec quelqu'un comme moi... Mais je ne doute pas que vous trouverez rapidement un maître sorcier qui correspondra à vos critères."

Mon ton était maladroit, et j'avais prononcé ces derniers mots avec une pointe d'amertume. Un jour peut-être, je me retrouverais face à un sorcier, et ce sorcier disposera de Salamander. Et alors ce sorcier disposera d'un sérieux avantage sur moi, et si je n'étais pas prêt à les affronter, alors je n'aurai qu'à retourner dans l'ombre. Retrouver les bouges, les bas-quartiers, les ruelles dépravées.

Et puis, alors que je dévisageais Salamander, mon rictus s'effaça lentement, et je me surpris à imaginer. Imaginer ce que cela aurait été, ce que cela aurait pu être, si j'avais correspondu aux critères de l'épouvantail.

J'aurais été puissant.
Salamander aurait pallié à mon manque de ressource magique: j'aurai retrouvé l'usage de mes pouvoirs, mes pentacles me permettraient d'invoquer des esprits mineurs des dimensions démoniaques, et cesseraient de rester suspendus dans le vide sans aucune conséquence.
Et il me permettrait en plus de tabler sur l'attaque au corps-à-corps, avec sa maîtrise de la lance. Autrement dit, face aux autres sorciers, je bénéficierai d'un double avantage.

Je ne doutais pas que nous pourrions nous entendre. A moins que Salamander n'aie d'autres surprises sur un nouveau trait de caractère particulièrement prononcé qui pourrait m'encombrer, je me pensais en mesure de le supporter. Facilement, même.

J'avais eu affaire à un trafiquant mouvementé, par le passé. Un certain fils bâtard de démon mineur, prénommé Sekhmendis et surnommé Seth, il me semble. Un jeune homme sec et énergique, à peine plus âgé que moi mais bien plus vivant. Son aura de dynamisme me faisait penser à Salamander. Je crois qu'à sa façon, ce demi-démon raté m'appréciait. Même face à mon immuable masque de marbre, il avait toujours cette étincelle dans le regard lorsqu'il distinguait ma silhouette arriver au bout de la ruelle où il officiait.
Il avait toujours un geste à mon arrivée, un seul par entrevue, rien d'encombrant, qui faisait que c'était bien le seul que je laissais me toucher; une pression sur l'épaule, une tape sur le coude, une main dans le dos. Le contact durait une seconde, rarement plus; il n'avait rien d'intrusif, rien d'exigeant.

Il me réservait souvent ses meilleures affaires, les transactions qui me permettraient de me faire le plus de marge. Parfois aussi il me demandait d'authentifier une récente acquisition. Parfois même il me confiait une course en échange d'une rémunération.
Et même si je ne parvenais pas toujours à déchiffrer ses regards coulant en coin, Seth parvenait toujours à me faire sentir à l'aise. Ce qui n'était pas chose courante, dans les bas-quartiers. Il tenait à l'écart ses hommes de main, m'accorder quelques instants de sécurité.

Et malgré sa vie dans les rues grises, Seth gardait toujours son entrain à toute épreuve, enthousiaste de nature, prêt à en découdre. C'était un abîmé de la vie, mais il le prenait avec un sourire narquois et un doigt d'honneur bien haut dressé au Destin. C'était un homme plein de vie et d'entrain, au vocabulaire fourni dans le registre vulgaire, qui savait s'imposer. Il trouvait toujours le moyen de faire de l'humour douteux, même dans les moments qui ne s'y prêtaient pas - je ne comprenais pas toujours ses sous-entendus, d'ailleurs.
Mais j'avais appris à apprécier à faire affaire avec Seth, et même à supporter ce caractère détonant, auquel j'avais eu tant de mal à m'adapter.

Mais quelque chose me dit que Salamander était bien plus vivable que Seth, qui avait son humour mordant bien à lui et un caractère de chien. Et à tout choisir, je préférais faire affaire avec la bonne humeur et la joie de vivre de l'épouvantail.

Mais je ne le ferai pas.

Parce que Salamander avait besoin d'un autre genre de maître sorcier que moi.

Un autre genre.

"Quelqu'un d'un peu comme vous, en fait."

Une lueur s'alluma au fond de mon regard.
Et si... Non, cela m'aurait étonné.
Et pourtant... Pourquoi pas...?

Et si je pouvais m'accaparer l'épouvantail? Et si, plutôt que d'attendre sagement qu'il ait élu un autre sorcier comme maître, je m'arrangeais pour qu'il me choisisse, moi?
Je ne pouvais décemment pas me permettre de laisser un épouvantail se promener dans la nature en attendant qu'un sorcier ne le récupère et ne l'utilise contre moi.

Obtenir la servitude de Mickaël Salamander acquit soudain une dimension stratégique. Si je l'avais à mes côtés, j'avais un net avantage. Si je le laissais filer, je laissais cet avantage à un autre. Je ne pouvais me le permettre.
Non. Je ne laisserai pas Salamander me filer entre les doigts.

"Salamander, repris-je sur un ton solennel, au risque que vous vous ennuyiez..."

Pour sûr, je ne devais pas paraître le sorcier le plus intéressant du monde. Mais je devais tout de même essayer.
C'était même primordial.

"... Accepteriez-vous néanmoins de considérer ma candidature au poste...?"

Mes mains se crispèrent sur la bouteille d'eau, qui protesta dans un petit claquement sec de plastique.
J'étais maladroit.

"Je serais... honoré, de vous voir à mes côtés, Salamander."

Mince. Me voilà avec une bouffée de chaleur. J'au chaud au visage, c'est embarrassant.
Je détournais le visage pour baisser les yeux sur ma bouteille d'eau, et commencer à triturer nerveusement le bouchon en plastique.
Maintenant que j'avais commencé à parler, je ne parvenais plus à m'arrêter.

"Bien évidemment, je vous laisse méditer votre choix, je ne voudrais pas m'imposer - c'était faux, mais j'étais nerveux, et ne voulais pas le brusquer - c'est à vous de faire ce choix après tout. Mais, je tenais juste à vous prévenir que... "

Je pris une grande inspiration - mon débit de parole était nerveux et précipité. Il fallait que je me calme.
Je plantais mon regard dans celui de l'épouvantail, pour ancrer mes derniers mots.

"... Si vous n'avez rien contre servir un sorcier raté, je suis votre homme."

Je me rendis compte après l'avoir dit que je venais de dire "sorcier raté". Et m*... Pas très vendeur, le moins qu'on puisse dire. Je m'en mordis les lèvres. C'était idiot. Salamander ne voudrait jamais de moi...
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeSam 22 Déc - 3:37

So, you want

to play with me ?


L’aise surpris d’Isaac le mit profondément mal à l’aise. Gaffé. Il sentait au plus profond de ses sourcils haussés qu’il avait gaffé. Immédiatement, il regretta de s’être laissé emporté. Pour qui s’était-il pris, avec ses propositions à deux ronds ? Isaac Sandlord avait beau être un prof, et l’un des plus compatissant qu’il ait croisé, il allait sans doute l’envoyer valser un peu plus loin. Peut-être même qu’il allait rire, comme lorsqu’il l’avait vu crier. A cette pensée Mickaël se rembrunit.

Un serviteur qui choisit son maître. Quelle hérésie.

Isaac : Oh, je pense que vous vous ennuieriez, avec quelqu'un comme moi... Mais je ne doute pas que vous trouverez rapidement un maître sorcier qui correspondra à vos critères.

C’était une manière très polie de l’envoyer sur les roses. Le sourire triste de Mickaël se transforma en une moue boudeuse, désapprobatrice. Mais. Il ne pouvait exiger que le professeur Sandlord accepte comme ça, de but en blanc. A quoi s’attendait-il ? Qu’il lui saute au cou ? Qu’il se mette à genoux ? Qu’il lui dise « OUI » avec force de démonstration et d’affection ? C’était ridicule. Il avait été trop vite, comme d’habitude. Sauf que cette fois, il n’avait pas la couverture de l’alcool pour mener les autres là où il le souhaitait.

Pourtant, Mickaël ne doutait pas une seule seconde que Isaac soit le sorcier qu’il lui falait. Il était la pièce manquante à son puzzle. Pas l’exact morceau qu’il manquait à sa vie d’épouvantail, mais ce qui s’en rapprochait de plus. Il avait un énorme manque de puissance à combler, et pouvait lui offrir ce qui lui manquait en retour. Mickaël avait de la puissance à revendre, une force physique pour le protéger, et assez d’énergie pour le pousser à sortir de la douce paresse dans laquelle il s’enfonçait à Yôkai. Isaac était un professeur calme, posé. Il avait une base solide de culture magique et humaine, et pourrait sans aucun doute participer à son apprentissage de la vie.

Et puis, il fallait avouer qu’avec ses airs de jouvenceau, il avait tout de l’image parfaite du maître sorcier qu’il se faisait. Non parce qu’il était particulièrement beau, pour être tout à fait franc il était un peu trop maigre et fragile à son goût, mais parce qu’il avait l’apparence de quelqu’un de son âge. Les sorciers qui avaient trois cent ans et en paraissaient vingt donnaient froid dans le dos à notre épouvantail. Ironie du sort, il avait et aurait la même apparence depuis ses quatre ans jusqu’à sa mort. Ah. La joie d’être une poupée. De plus, il était jeune. Donc inexpérimenté. Et aurait moins tendance à se reposer sur ses aprioris. Un sorcier âgé, quelle que soit son origine, quel que soit son sexe, se prenait toujours pour le centre de l’univers.

C’était dommage, très dommage. La flopée d’images qu’il avait pu avoir quant à Isaac venait de lui glisser entre les doigts. Et cela l’énervait un peu , il fallait avouer. Les combats auprès de son maître sorcier. Lui en hoplite, ouvrant la marche. Isaac en puissant fer de lance, usant de ses réserves magiques et de son propre art. Il pourrait devenir très fort, s’il se donnait la peine de travailler avec lui. Et puis toutes les affaires de cœur, les complots, les magouilles dont il serait le confident, en tant que personne la plus proche de son maître. Il n’avait jamais autant apprécié d’être le serviteur de Michelle que quand elle recevait des prétendants à sa main. Ce qu’il avait pu rire…

Enfin. Il était inutile de se tracasser avec tant d’histoire, il venait de lui dire non.

Isaac : Salamander, au risque que vous vous ennuyiez…

L’épouvantail leva la tête en direction de son sensei, étonné de le voir si vite reprendre la parole. Il ne s’en était tout d’abord pas rendu compte, mais il avait laissé un silence gêné, tendu s’installer entre eux. Le genre de chose qu’il détestait, et tentait d’éviter à tout prix d’ordinaire. Que voulait lui demander son professeur qui puisse l’ennuyer ? Retourner à la littérature ? C’était la seule activité susceptible de le faire mourir d’ennui. Ça, et écouter quelqu’un parler pendant plus d’une demi-heure.

Isaac : Accepteriez-vous néanmoins de considérer ma candidature au poste...?

De considérer sa… un instant.

Il venait de lui refuser, puis lui redemander d’être son maître sorcier, n’est-ce pas ? Parfait, parfait, c’était parfait. En fait, il était carrément bipolaire, ou alors à côté de ses pompes. A moins qu’il ne manque tout simplement de confiance en soi. Mickaël afficha un air légèrement surpris, presque supérieur, et croisa les bras sur son torse de lancier. Il attendit de longues secondes, et se baissa pour attraper sa chemise d’uniforme, l’enfilant calmement, sans lui répondre.

Cela ne ressemblait pas à un test. Son professeur avait l’air d’être une personne trop maladroite pour oser le mettre à l’épreuve d’une telle façon. Mickaël ne l’avouerait jamais, mais cela ajouta à son charme, et lui donna un petit souffle au cœur. Merde. Il le trouvait trop mignon. Quelque part entre la case « délicatesse » et « manque à combler » se plaça « indécision ».

Mickaël : Je vous l'ai proposé en premier lieux, je serais bien mal avisé de vous le refuser maintenant, professeur. Seulement...

Un sourire félin orna son visage, alors qu’il sortait sa cravate, pour se rhabiller avec précautions. Il lui tourna le dos, se plaça face à la vitre de la machine à sodas, et noua sa cravate en tendant le cou. Il avait horreur d’être enfermé de la sorte, dans une prison de tissus bon marché. Si au moins l’uniforme de Yôkai n’avait pas eu cette affreuse couleur vert d’eau qui jurait avec ses cheveux rouges…

Isaac venait de jouer avec ses nerfs d’une manière particulièrement cruelle. C’était à son tour de jouer.

Mickaël : On ne devient pas maître sorcier comme on achète une citrouille. Cela demande un rituel, et un peu de préparation.

Il fit mine de réfléchir et se rendit compte qu’il avait gardé un pantalon de survêtement. Avec une mine légèrement blasée, il enfila sa veste d’uniforme, et sortit son pantalon de toile sous le bras. Il se changerait dans les toilettes, tant pis pour le sac. Il s’apprêtait de toute manière à faire une douce plaisanterie.

En réalité, pour devenir maître d’un épouvantail, il suffisait à un sorcier d’en trouver un sans maître. Puis, avec son accord, d’utiliser 50% de sa réserve magique. Clairement, ils auraient pu le faire sur l’instant, si Mickaël avait encore un peu d’énergie à revendre. En tous cas, le lendemain. Ou le surlendemain. Mais laisser une occasion aussi importante pour lui prendre des airs de quotidien l’embêtait. Il croisa les jambes, se remettant sur le banc, et enfonça les mains dans ses poches, laissant une flopée de mensonges sortir de ses lèvres. Aussi naturellement que s’ils avaient été la vérité la plus pure.

Mickaël : Il faut attendre la pleine lune. C'est un peu cliché, mais c'est simplement une histoire de déséquilibre à maintenir. Il nous faudra un grand espace, parce que pour que magiquement nous soyons liés... vous devez utiliser la moitié de ma réserve magique. En une seule fois.

Bon, la fin était vraie. Il regarda droit devant lui, un sourire sur le visage. Il venait de trouver la suite de son mensonge. Mais il ne devait pas la dévoiler. Pas maintenant. Pas tout de suite. Il garderait la suite de sa plaisanterie pour un peu plus tard, pour le mettre devant le fait accompli, voir sa réaction. Oui, c’était intéressant. Et ce serait sans doute très amusant, aussi.

Mickaël : La prochaine pleine lune est dans deux semaines. Je vous attendrai dans la roseraie. Aux alentours de... vingt-et-une heures. Il faut démystifier tout ça, pas de sacrifice, pas de minuit, pas de bougies. Juste un sorcier et un épouvantail. Sauf si, bien sûr, vous renoncez entre temps.

Il le toisa, le regardant en coin. Penché en avant, les coudes arqués, il devait avoir l’air d’un dealer de drogue qui séduit une étudiant innocent. Ah. Isaac ne savait pas dans quoi il s’embarquait avec lui. Il n’était plus le gentil petit épouvantail soumis de Michelle. Il avait eu quatre ans de pure liberté, et le temps d’apprendre à jouer un peu avec ses souris avant de les dévorer toutes crues. Enfin, c’était le beau mensonge qu’il se racontait.

Il le voulait, comme maître sorcier. Et il l’aurait. Mickaël qui avait tant de mal à posséder quelque chose désirait quelqu’un comme jamais auparavant. Quelque part, il savait que c’était stupide. Si Isaac se débinait, il aurait tôt fait de l’oublier, et de l’ignorer, puis de passer à autre chose. C’était une envie sur l’instant, comme il en avait ressenti tant de fois. Mais il savait, que contrairement aux autres, si Isaac acceptait de le rejoindre, pour cette nuit-là, il ne le laisserait pas tromper.

Parce que, en cet instant, il s’interdit formellement de se comporter avec lui de la même manière qu’avec Michelle, ou ses quatre-vingt-deux conquêtes. Il prendrait son temps. Pour sa plaisanterie comme sa relation. En plus si cela se trouvait, Isaac était hétérosexuel. Nah. Il avait un pantalon trop serré pour ça.

Mickaël : Cela vous convient-il, sensei ?

La boîte de Pandore était tendue, brillante, juste sous ses yeux. Il ne tenait plus qu’à lui, de l’ouvrir.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing [pv Isaac]   Dresse-toi, la citrouille au coeur, la lance au poing  [pv Isaac] I_icon_minitimeMar 1 Jan - 15:29

J'observais tendu la réaction de Salamander. Bon sang. Faites qu'il soit d'accord. Je ne sais pas qui, mais faites-le. Faites qu'il soit d'accord. Faites qu'il accepte...

Il sembla... surpris? Ou bien était-ce le mépris quand à ma proposition. Oui, voilà; il ne voulait pas d'un sorcier raté, finalement, il n'avait que faire d'un à-peine-plus-qu'humain. Il était embarrassé, maintenant, n'est-ce pas? Il refusait. Il allait refuser. Voilà, il croisait les bras, mauvais signe. Je ne pus m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure en baissant les yeux. Rah, mais quel idiot!

"Je vous l'ai proposé en premier lieux, je serais bien mal avisé de vous le refuser maintenant, professeur."

Je relevais les yeux.
Oh bon sang. L'espoir revint au galop. Venait-il de dire que...?

"Seulement..."

Ah. Était-ce un faux espoir...? Il allait refuser. Finalement, non, il retirait sa proposition. D'ailleurs, il n'y avait pas vraiment eu de proposition, pas de sa part du moins. J'étais suspendu aux lèvres de Salamander, tendu à l'extrême. Je déglutis. Comment se faisait-il que je me retrouve dans de tels états, juste pour une réponse...?

Je fronçais légèrement les sourcils d'incompréhension devant le sourire fin qu'il afficha avant de se détourner, cravate en main. Pourquoi souriait-il...? Il se moquait...? Avait-il conscience de mon état, et s'en amusait-il? Mon ego se froissa quelque peu à cette pensée. C'est vrai que j'étais ridicule. Je détestais me sentir ainsi à la merci de quelqu'un, d'autant qu'il s'agissait de l'un de mes élèves.
Mais l'enjeu était tel...

Je ne pouvais pas me permettre de rater cette occasion. Retrouver mes pouvoirs, acquérir plus de puissance... Il m'était crucial que Salamander accepte. Je devais devenir son maître, coûte que coûte.
Je fixais le dos de l'épouvantail, attendant qu'il continue.

"On ne devient pas maître sorcier comme on achète une citrouille. Cela demande un rituel, et un peu de préparation. "

Mes mains se crispèrent. Il ne refusait pas. Il ne...
Je cillais. Cela voulait-il dire que...?

"Il faut attendre la pleine lune, enchaîna-t-il en revenant s'asseoir à mon côté."

Je n'en revenais pas. L'information remontait lentement à mon esprit, pendant qu'il continuait ses explications sur l'équilibre magique, etc. Je savourais les doux mots qu'il prononça: "pour que magiquement nous soyons liés..."
Nous serons liés.
Cette certitude se fraya un chemin dans mes pensées. J'allais avoir un épouvantail. Dans deux semaines, je serai un vrai maître sorcier. Mes yeux se perdirent dans le vide, dans la contemplation absente du dallage au sol.

J'allais avoir un épouvantail.

J'allais...

"Sauf si, bien sûr, vous renoncez entre temps."

Je tournais vers lui un regard désabusé. Renoncer...? Eh! Quelle idée! Comme sil j'allais rater une telle occasion.

"Cela vous convient-il, sensei?"

Je savourais quelques instants encore cette douce constatation. Un mince sourire de satisfaction étira le coin de mes lèvres.

J'allais avoir un épouvantail.

J'allais retrouver mes pouvoirs. J'allais devenir un vrai maître sorcier. La puissance m'attendait...
Et Salamander serait mon meilleur atout.

"Bien sûr, que cela me convient... soufflais-je, ravi."

Je me promis intérieurement de prendre tout le soin du monde de cet épouvantail. Hors de question de le laisser filer...
Une pensée me traversa alors.

Et si, une fois liés, Salamander ne me trouvait plus à son goût...? Et s'il se rendait compte que j'étais trop gris, trop ennuyeux pour lui? S'échapperait-il, comme il avait fui Michelle...?

Je me renfrognais tandis qu'une lueur d'envie s'allumait dans mon regard. Je ne pouvais pas me permettre de perdre Salamander.
Jamais je n'avais ressenti une telle envie, un tel besoin de possession - surtout envers quelqu'un. C'était un élan de tout mon être, irrépressible. Si j'avais su comment faire, et s'il n'avait pas fallu attendre la pleine lune, j'aurai sans doute précipité le rituel dans l'instant.
Je le voulais. Pour moi.

Mais je me devais de patienter deux semaines. Deux longues semaines...

Quinze jours pendant lesquels Salamander pouvait se rendre compte qu'il allait se lier à un sorcier raté qui ne lui convenait que peu, quinze jours pendant lesquels il pouvait choisir de ne pas se rendre à la roseraie. Ce serait tellement facile pour lui... Et je ne pourrais rien y faire, rien d'autre que me plier à sa volonté en rongeant mon frein, attendant la pleine lune suivante en espérant réussir à le convaincre entre temps.

Mais comment...? Comment pouvais-je persuader Salamander que je pouvais être le maître sorcier dont il avait besoin...? Je n'y croyais pas moi-même. Comment faire mes preuves, si je n'avais rien à prouver...?

J'étais en proie au doute. Salamander allait sûrement se rendre compte qu'il faisait une erreur, au cours de ces deux semaines. Il fallait que je trouve un moyen de le convaincre.
Deux semaines...

Je songeais alors que je connaissais exactement le genre de maître que j'aurais aimé pouvoir être en l'instant. Un maître dont la puissance imposait le plus profond respect. Un maître devant lequel on s'inclinait volontiers.
Un maître comme la Phobie.
Mais j'en étais tellement loin...

Qu'en penserait-il...? Il ne me blâmerait probablement pas pour avoir accepté un pacte avec un épouvantail: j'étais gagnant sur tous les tableaux. Du moins, je l'espérais. Mais en me liant avec Salamander, les seuls ennuis que je risquais étaient administratifs. Mon maître m'avait bien dit de ne me lier avec quelqu'un que si cela me permettait de gagner en puissance; qui correspondrait le mieux à ce critère que Salamander...?

Cependant, le rituel n'était pas encore effectué; et si l'épouvantail changeait d'avis au cours des deux semaines, j'aurai sûrement l'air ridicule en avouant à mon maître que je n'avais pas été capable de le retenir. Mieux valait attendre que le lien soit effectif pour de bon avant d'en parler à Kyofushou.

Je me passais une main sur le bas du visage, considérant Salamander avec une lueur dévorante dans les yeux.
J'allais cacher mes ambitions à mon maître. J'allais mentir à Salamander sur ma capacité à être un bon maître sorcier.
J'allais mentir, j'allais duper.
Mais je le ferai, la conscience tranquille.

Car je le voulais. Coûte que coûte.
Et je ne le laisserai pas filer.

Il fallait que je trouve un moyen pour m'assurer que Salamander se rendrait à coup sûr au rendez-vous. Faire en sorte qu'il n'oublie pas son engagement, bannir de son esprit l'idée de me faire faux bond.
Bannir l'idée de son esprit.

L'idée me vint alors. Oui, voilà une solution. Bannir de son esprit l'éventualité de ne pas se rendre à la roseraie à la prochaine pleine lune. Sceller le rendez-vous, le rendre impératif.

Je réfléchis un instant. Comment pouvais-je m'y prendre...?
Je connaissais bien quelques pentacles de Conjuration de pensées. Ou bien des Sceaux de l'Esprit. Je pouvais peut-être essayer l'un des deux...

Pour me laisser le temps de réfléchir, je finis d'une traite la petite bouteille d'eau, me levais et me dirigeais à pas lents vers la poubelle à côté du distributeur, tandis que mon cerveau pédalait à toute allure.

Mieux valait rester discret. Le trafic dans les bas-fonds m'avait au moins appris à rester prudent dès lors que j'essayais de bidouiller les esprits de mes revendeurs. Il était rarement bien vu d'apposer un pentacle pour manipuler l'esprit... Mais j'avais rarement recours à cette technique, peu habitué à manier mes pentacles, et encore moins à ce qu'ils soient efficaces.

Un Sceau me vint à l'esprit. Un pentacle complexe, comme tous ceux qui s'appliquaient à un esprit pensant construit et développé, mais qui avait l'avantage d'avoir une formule très courte - deux syllabes. Je ne pouvais pas me permettre de demander à Salamander de retirer son haut pour dessiner un pentacle dans son dos; il fallait que j'utilise une autre méthode.

Les mudras.
Tout l'art des pentacles et des formules ésotériques condensé en quelques gestes des mains.

Arrivé devant la poubelle, je lâchais la petite bouteille. Toujours dos à Salamander, celui-ci ne put voir mon regard vide et mes lèvres murmurant silencieusement. J'allais devoir faire vite.
Je pénétrais en bordure de son esprit, restant suffisamment discret pour ne pas être repéré et pouvoir implanter mon sceau. Les leçons chèrement apprises avec Hunter se montraient efficaces...

Mains jointes, j'effectuais discrètement mes mudras en focalisant mon esprit sur l'épouvantail. Mes doigts s'agitèrent rapidement, enchaînant les quatre positions qui me permirent de concentrer le peu d'énergie magique qu'il me fallait pour sceller une idée dans l'esprit de Salamander. La magie se matérialisa dans mon esprit, et je l'apposais comme prévu dans celui de ma cible.

Je quittais enfin l'esprit de l'épouvantail, en ne laissant derrière moi qu'un pentacle finement tracé en suspension, qui n'était détectable que s'il était explicitement recherché. Celui-ci ne s'activerait que si l'idée de ne pas se présenter à la roseraie lors de la pleine lune faisait surface dans son esprit; ainsi, je limitais les risques qu'il ne s'aperçoive de quoi que ce soit - un rappel incessant serait suspect.
Un pentacle qui ne s'activerait que ce qu'il faut, quand il faut. Ni trop, ni trop peu.

Satisfait de moi, je me retournais et rabattis mes cheveux en arrière, espérant avoir été efficace. Ma maîtrise des mudras n'était pas encore parfaite, mais j'étais assez confiant pour celui-ci. Et ainsi, j'étais sûr de revoir Salamander à la roseraie dans deux semaines.

Je revins vers Salamander, un sourire confiant sur le visage.
J'étais profondément satisfait. J'avais la quasi-certitude que l'épouvantail se présenterait au rendez-vous (pour peu que mon pentacle fasse son effet), et, partant de là, que le rituel aurait bien lieu - tant que Salamander était toujours d'accord, du moins.

Ainsi, d'ici deux semaines, je serai fixé: pas de faux bond, pas de faux semblant. Si Salamander voulait annuler l'accord, alors il me le dirait lors de la prochaine pleine lune.
J'espérais plutôt que notre entrevue à la roseraie se conclurait par un rituel au clair de lune...

"J'aimerai que notre prochain rendez-vous arrive plus vite... lançais-je avec un sourire à Salamander."

Et puis, une idée. Un peu incongrue, mais après tout, si nous étions voués à être liés, nous serions amenés à nous voir plus souvent...
Et puis, il avait une personnalité haut en couleur, il fallait que je montre que j'étais capable de suivre.

"D'ailleurs... Si cela vous tente, nous pourrions nous revoir, entre temps, proposais-je avec un sourire aimable. Deux semaines me semblent bien longues pour vous revoir..."

Debout face à lui, je me sentis un peu maladroit. Ce n'était pas dans mes habitudes de faire des efforts de sociabilisation. Mais pour Salamander, je pouvais bien faire ça. Et puis, il n'était même pas dit qu'il accepte; il préférera peut-être profiter des deux semaines qui lui restaient avant le rituel pour méditer son choix.

De toute façon, nous aurions tout notre temps pour sortir, une fois liés.

Car nous serons liés.
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