Je voulais tant te revoir PV Moka

Bien plus long que prévu. Mais au final, cette mission dans le monde des humains avait été un franc succès, et j'avais pu revenir au lycée Yôkai en un seul morceau. Elle n'avait pas été difficile en soi, mais m'avais pris plus de temps que d'après mes estimations. Et à présent que j'étais revenu, j'allais pouvoir passer du temps avec mes amis. J'avais fait la connaissance de mon camarade de chambre, un humain comme ce que j'avais été, rencontre surprenante mais ça allait. Et j'avais hâte de retrouver toutes mes amies, Kurumu, Mizore, et les autres, mais surtout... Moka. J'avais été longtemps amoureux d'elle, de ses deux personnalités en fait, mais le sort en avait décidé en ma défaveur. Au final, nous étions devenus de très bons amis. Pouvais-je dire qu'elle était devenue ma meilleure amie ? Sans doute, oui. Nous avions développé un lien très fort. Nous nous faisions totalement confiance, nous passions de bons moments ensemble, et il n'y avait plus d'ambiguïté. Nous savions qu'il ne se passerait plus rien l'un avec l'autre, et nous avions fait notre vie de notre côté. Mais j'éprouvais toujours du plaisir à la côtoyer, même si ce n'était plus pour les mêmes raisons qu'avant.

Du coup, pour nos retrouvailles, je lui avais donné rendez-vous près du lac, pas très loin de l'endroit où nous nous étions rencontrés la toute première fois. Les autres membres du club de journalisme étant occupés à trouver de nouvelles idées pour le prochain numéro, j'avais un peu de temps libre, et elle aussi du coup. Officiellement, je n'avais pas annoncé mon retour en grandes pompes, car je savais qu'elles m'assailliraient et que je n'aurais pas un instant de répit, du coup je leur avais donné une date approximative. Ce qui était la vérité à ce moment, puisque je n'étais pas sûr de la date exacte au moment où je les prévins.

Arriver avec trente minutes d'avance, cela me ressemblait bien. Et pourtant, ce n'était pas un rendez-vous galant, juste de retrouvailles entre amis sincères de longue date. Deux ans... Ce n'était pas si long, en fait. Mais il s'était passé tellement de choses entre temps, que j'avais l'impression qu'elle avait toujours fait partie de ma vie. Et dans la mesure où son sang coulait dans mes veines, et me donnait mes pouvoirs de goule, l'on pouvait effectivement dire qu'elle faisait partie de ma vie, au plus profond de mon être.

Avec impatience, je faisais les cent pas le long de la corniche qui bordait le lac sanglant. Pourquoi étais-je arrivé si longtemps en avance ? Et puis j'entendis un buisson bouger.

Emmène-moi...ou laisse-moi mourir ♫

La vie n'était plus pareille depuis ces derniers jours, ces derniers mois, ces dernières années. La coqueluche du lycée Moka Akashiya, n'était plus le bout en train vampirique toujours souriant et heureux, non elle n'était plus qu'une pluie fine de larmes sans fin, mais également une créature dangereuse...Ce matin, elle s'était levée avec grande facilité car encore une fois, elle n'avait pas dormie de la nuit, elle avait même d'ailleurs passé son temps à détruire tout ce qui se trouvait dans la salle de bain, ayant suscité la peur chez ses colocataires. Depuis les dernières semaines ou son esprit était faible, la jeune femme ne contrôlait plus ses émotions, ni même sa soif. Elle s'enfermait dans la salle de bain, afin de ne pas sauter au cou de ses amies, et passer son temps à souffrir, dans la plus immortelle des solitudes. Des tablettes de sang artificiel de partout sur le lavabo et parterre, ses traces de sang, un miroir brisé ! C'était le résultat d'une nuit de douce souffrance. Quand elle sortit de la salle de bain, puisqu'elle s'était endormie sur le sol froid, elle se rendit compte que la chambre était vide et qu'il n'y avait qu'une lettre et du café posé sur la table. Se passant de l'eau sur le visage, elle constata les dégâts et aperçut qu'elle avait des griffures sur les visages, et également des bleus sur les bras.

Enfin encore une fois, elle avait survécu à cette nuit, alors il ne fallait pas non plus en faire une maladie ! Rongée par ses souvenirs, ses rêves et surtout le destin qui l'attendait, la jeune fille n'arrivait plus à vivre. Comment le peut-on quand on sait qu'on a tout perdu ? Que l'on est relié à un monstre sanguinaire capable d'écraser le plus puissant des mortels rien qu'avec un doigt, et que le monde peut être détruit à cause de lui ? Que la seule solution pour pouvoir sauver ce foutu monde, c'est de faire sceller le démon dans son corps et de mourir dans d'atroces souffrances ?

Moka s'approcha de la table et porta le café à ses lèvres, beurk, café froid ne fait pas bon réveil ! Elle le mit dans un petit micro-onde et le fit chauffer pendant 40 secondes avant de le reprendre et mettre du sucre à l'intérieur, regardant toujours la lettre sur la table avec son nom. Ces derniers jours, en ces temps affreux, Moka se rappelait du passé, et avait même voulu se rappeler des personnes qui l'avaient aidaient et qu'elle considérait comme ses amies avant de devoir les abandonner pour ne pas être un danger pour elles. Kurumu : Cette petite succube avec qui elle s'était battue plusieurs fois, parce que cette dernière était jalouse de sa poitrine. Yukari : Petite sorcière complètement fan d'elle et qui adorait se peloter ses seins. Rubi : Sorcière également qu'elle n'avait pas vue longtemps mais qui était l'élève du directeur. Mizore : Ah la petite demoiselle de glace qu'est-ce qu'elle l'adorait, et qu'est ce qu'elle la trouvait jolie....Tsukune : ...Un humain adorable toujours souriant avec qui elle s'entendait très bien, et avec qui elle a énormément d'affinités. Pourtant en repensant à Tsukune, son coeur se serra...

Elle attrapa la lettre, pensant trouver un papier administratif de l'école ou quelque chose de la part de son père, mais non c'était une lettre, un simple petit mot dont l'écriture ne lui était pas inconnue. Cette personne lui donnait rendez-vous. En regardant la montre, elle se rendit compte qu'elle n'était pas très en avance. La strige but d'une traite son café avant de filer à la salle de bain se préparer. Résultat, elle en ressortit habillée d'une petite robe bleue nuit, avec ses bas, une veste par-dessus, un manteau, une écharpe et la voilà partie. En chemin, elle hésitait à faire demi-tour...

La personne qui lui avait donné rendez-vous, était quelqu'un qu'elle n'aurait jamais repensé revoir après la mort de Dante. Elle aperçut le lac ainsi que la silhouette d'un jeune homme qui faisait les cents pas. Pas de doute c'était bien lui...

« Tsukune...? »

Étrangement, le jeune homme aurait pu s'attendre à ce qu'elle lui saute dessus avant de lui prendre du sang en faisant un capu-chu, mais cette époque était révolue...Et surtout la jeune fille avait murie. Ce n'était pas une Moka Akashiya douce et en pleine forme qu'il allait retrouver. Cette dernière avait quelques cernes sous les yeux, du à son manque de sommeil, son teint était plus pâle qu'à l'ordinaire, et son sourire était comblée d'une tristesse rude...

Si mon cœur avait pu battre autant que lorsque j'étais un humain à part entière, j'étais persuadé qu'il aurait explosé dans ma poitrine. Mais au lieu de cela, il se contenta d'accélérer légèrement. En tous cas, j'étais réellement content de la revoir. Moka, mon ancien grand amour, mais également une des personnes les plus proches de moi dans cet univers hostile peuplé de créatures toutes plus étranges et dangereuses les unes que les autres. Elles semblait hésitante, désirant s'approcher de moi à pas lents. Qu'est-ce qu'elle avait changé ! Et en moins bien, en réalité. Son sourire, je le voyais, était feint. Je n'aurais pas dit qu'elle n'était pas contente de me voir, mais je sentais une douleur sous-jacente, une tristesse dissimulée. Un sourire forcé qui voulait dire « tout va bien, ne t'inquiète pas pour moi, quoi qu'il y ait ». Difficile de ne pas s'inquiéter pour les autres, quand on est aussi protecteur que moi, mais qu'importe. Je désirais profiter de mes retrouvailles avec elle, et c'est ce que je fis.

Je m'approchai d'elle, lentement, mais avec un large sourire dépeint sur mon visage. Je rayonnais. Même si je me voyais pas, sinon dans ses grands yeux émeraude, je savais au fond de moi que je respirais la joie de vivre, rien qu'en l'apercevant. Cela voulait-il dire que je n'avais pas oublié les sentiments enfouis au plus profond de mon âme à son égard. C'était possible. Je n'en savais rien, et il n'était pas l'heure de me poser toutes ces interrogations sans fondement ni queue ni tête. Arrivé à un mètre de distance, je m'avançai d'un pas pour la prendre simplement dans mes bras. D'une étreinte sans équivoque, sans sous-entendu, sans message caché. Un câlin qui n'avait pour seul but de lui signifier qu'elle m'avait manqué, comme l'on se manque entre amis. Jadis, elle m'aurait sauté à la gorge en pompant un peu de mon sang, comme toujours lorsque l'on se voyait. J'avais totalement cessé de compter le nombre de fois où ses jolies petites canines s'étaient doucement enfoncées dans mes jugulaires, il y en avait trop. Mais c'était un peu notre rituel. Même si je n'en ressortais pas indemne, cela me faisait plaisir, quelque part, de partager aussi cela avec elle.

Mais cette époque était révolue, tout comme celle qui accompagnait mes sentiments pour elle. Ce n'était d'ailleurs pas une mauvaise chose, il fallait bien passer à autre chose. Même si ça m'avait pris du temps, il avait bien fallu, lorsque je m'étais rendu compte qu'elle ne pourrait plus jamais être mienne. Puis je me dégageai doucement, la regardant dans les yeux. Elle semblait... Comme fatiguée. Je ne l'avais jamais vue paraître aussi faible, aussi vulnérable. Que s'était-il passé ? Comment en était-elle arrivée là ?

« J'avais hâte de te revoir, tu sais. Tu compte beaucoup pour moi, même si les choses ne sont plus comme elles étaient il y a deux ans. Mais toi, comment vas-tu ? Tu n'as pas l'air en pleine forme, tu m'as habitué à mieux... Tu es sûre que tout va bien ? Tu sais que tu peux tout me dire.»

Je tentai de la transpercer du regard, mes yeux étant empreints de détermination, de confiance, et de la promesse que je serais toujours là pour elle, tout comme je l'ai toujours été, et tout comme elle l'a toujours été pour moi.

Il était là, il semblait heureux, bien plus qu'elle, et étrangement cela fut la seule chose qui combla de joie la petite vampiresse. Moka ne l'avait pas oublié, il n’avait pas changé, oh peut être un peu grandi, et les traits de son visage étaient devenus plus masculins ! Sans doute qu'il devait avoir des tas de jolies filles vampires qui lui courrait après ! Enfin, elle ne le montrait peut être pas beaucoup mais, elle était heureuse de le voir, heureuse de le retrouver et surtout heureuse qu'il soit là ! Quand elle lui avait parlé de Dante, il avait semblé si lointain, et puis après il était parti en mission, comme si sa vie en dépendait ! Surement quelque chose donné par le directeur ! Combien verrait-elle de proches partir et peut être ne jamais voir revenir ! A vrai dire elle n'en savait rien mais cela lui faisait de plus en plus peur, et elle se rappela des paroles avec le professeur Komatsu qui lui avait dit qu'elle était vouée à ne pas savoir protéger les gens qu'elle aimait. Elle s'en était bien rendue compte, d'ailleurs est-ce que Tsukune était au courant pour Dante ? Peut-être qu'il valait mieux éviter le sujet maintenant...

La vampiresse le regarda s'approcher et la prendre dans ses bras, son coeur rata un battement. même si ce n'était qu'amical, elle n'avait plus connu ce genre de sensations depuis très longtemps ! Depuis qu’elle était devenue un peu solitaire même; La jeune femme ne put s'empêcher de se serrer contre lui, comme pour essayer de se rassurer dans ses bras si protecteurs. Tsukuné était toujours aussi attentionné, il n'avait vraiment pas changé.

« J'avais hâte de te revoir, tu sais. Tu comptes beaucoup pour moi, même si les choses ne sont plus comme elles étaient il y a deux ans. Mais toi, comment vas-tu ? Tu n'as pas l'air en pleine forme, tu m'as habitué à mieux... Tu es sûre que tout va bien ? Tu sais que tu peux tout me dire.»

Emue, elle ne put que sourire mais revint vite à la réalité. Tout lui dire ? Non elle ne le pouvait pas, il ya des choses qui l'attristerait et lui ferait perdre cette pêche, cette niack qu'il lui montre, et ça elle ne le veut pas. Comme elle le faisait généralement au lycée, elle décida de cacher tout ses maux à travers des sourires. La jeune femme redevint même la Moka d'avant, genre un peu très envahissante sur le coup. Au moins, cela paraitra crédible.

« Moi, mais je vais très bien je t'assure ! Je suis un peu fatiguée parce que je ne dors pas beaucoup ! Ah tu sais les études et tout ça, ça n'aide pas toujours finalement....Mais toi comment vas-tu tu sembles en forme et heureux, est-ce que ça cacherait une petite demoiselle humaine ? Ou bien peut être autre chose ! Parle-moi, ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu ! La directeur m'a dit que tu étais parti en mission...Tu me racontes ? »

Voilà, c'était crédible, en ne cessant de parler et poser des questions, elle venait de passer de la moka au tragique destin, à la moka qui n'a rien perdu de toute sa vie, alors que c'est faux ! Elle avait tout perdu...absolument tout. La demoiselle s'approcha d'un parterre de roses, et en cueillit une, se blessant le doigt avec une épine, et en un rien de temps, la blessure se répara. C'était à cause de son pouvoir de Shinso...Peut être qu'un jour elle arriverait à le contrôler, mais ça elle en doutait beaucoup. la vampiresse tourna sur elle-même, avant de revenir vers le jeune homme et de lui prendre la main, attendant sa réponse.

Jouait-elle la comédie ou allait-elle réellement si bien ? Difficile à dire, avec ce revirement soudain. Si je me fiais à mon intuition, je dirais qu'elle faisait semblant pour ne pas que je m'inquiète. C'était adorable de sa part, aussi fis-je mine de la croire. Si elle ne voulait pas me parler de ses soucis, ni m'impliquer, je devais respecter sa décision. Elle avait forcément ses raisons. Ou bien le temps avait creusé un indicible écart entre nous, et nous n'étions plus aussi proches qu'avant. Je ne connaissais pas vraiment la raison, mais je savais quel comportement adopter. Faire comme si de rien n'était. Comme si tout allait bien. Après tout, je n'avais pas non plus la certitude absolue qu'elle allait mal, vu sa réponse. Je ne pouvais que supposer, mais autant, elle me disait la vérité. Devais-je plutôt avoir foi en elle ?

Avant que je ne puisse lui répondre, elle fit volte face, s'approcha d'un petit rosier qui poussait miraculeusement ici. Sa teinte carmin, associée à l'endroit où nous nous trouvions, me laisser penser qu'il absorbait le sang d'une façon ou d'une autre pour s'en nourrir. Puis Moka cueillit une fleur, se piquant au passage. La goutte fut lentement aspirée par la tige, tandis que la nuance de rouge devint légèrement plus foncée, et que la plaie de ma vampire préférée se refermait presque instantanément. C'était étonnement rapide, même pour Moka... Curieux. Peut-être ses pouvoirs s'étaient-ils renforcés durant mon absence, c'était tout à fait plausible. Puis elle revint vers moi et me prit la main. Je ne pouvais pas dire que je sentais sa chaleur, pourtant, c'était tout comme, je sentais son aura, sa tendresse, par ce simple et innocent contact.

"Une petite demoiselle humaine ? Je me mis à pousser un petit rire amusé. Non, rien de tout cela, ni humaine ni yôkai. C'est simplement que je suis content que tu sois là, devant moi, après tout ce temps. Durant ma mission, je me suis souvenu les moments que nous avons passés dans mon monde, lors des quelques vacances avec Nekonome-sensei. La rencontre avec Ruby, par exemple... Ce sont des souvenirs précieux de moments passés avec toi, et le reste du club de journalisme." Surtout toi, me retins-je de dire, mais je ne souhaitais pas faire étalage de sentiments passés, de peur de la troubler. Et aussi pour que je puisse de mon côté de détacher un peu d'avantage, amoureusement parlant.

"Quant à ma mission... Un dangereux yôkai s'était infiltré parmi les humains. Et les victimes se situaient dans une ville proche de ma ville natale. Vu qu'il arrivait à masquer totalement sa présence, il fallait quelqu'un qui puisse déceler des incohérences dans son comportement humain, pour le démasquer, et quelqu'un qui connaisse le coin. Et qui soit suffisamment fort pour lui faire face. Tu te doutes que j'étais LA personne désignée pour cette mission. J'en ai profité pour rendre visite à mes parents, ils m'ont posé plein de questions sur toi, me demandant pourquoi tu ne m'accompagnais pas, par exemple. Mais je ne pouvais pas leur dire que tu étais partie avec un autre, je n'ai pas eu le courage. Mais ça m'a fait plaisir de les revoir. Ensuite... J'ai pu remplir ma mission avec succès, ça n'a pas été facile de retrouver l'individu, ça m'a pris du temps, mais j'y suis parvenu, et me revoilà, en un seul morceau. Mais assez parlé de moi. Que s'est-il passé, en mon absence ? Tu... Non rien."

Je ne pouvais décemment pas lui demander si elle pensait toujours à lui. Si c'était le cas, cela ne ferait que réveiller une blessure déjà grande ouverte. Si ce n'était pas le cas, ça lui rappellerait de mauvais souvenirs, probablement. Je préférais éviter d'évoquer le sujet, pour l'instant. D'un geste, je l'invitais à me suivre vers le bord de la falaise qui menait au lac, pour nous asseoir sur le rebord. Moka... Malgré son air fatigué, pour moi elle n'avait pas changé, elle serait toujours celle que je connaissais, celle que j'avais aimée, et que j'aimais peut-être encore sans m'en rendre compte...

Le temps était une chose que l'on ne pouvait maîtriser. Tout ce qui était lié, nous était incontrôlable, et ce sans aucune note de jugement. Si Moka avait pu maîtriser le temps, elle aurait aimé revenir en arrière...Toutes ces années où l'humain et la vampire s'étaient rencontrés, avaient partagés des moments de joie, des moments de peine. Tellement de sentiments qui ont fait de nôtre une strige, une vampire au grand coeur. Car malgré son statut aristocratique, son sang et sa condition, elle n'a jamais cherché à écraser les autres, bien au contraire, elle n'avait voulu que leur offrir son aide. Et puis ce jour, où elle rencontra Dante, où elle partagea un feeling intense avec ce jeune homme, ce vampire si romantique, si classe, si gentleman. Elle se rappelait des jalousies de Tsukune vis à vis de Dante. Et elle se rappellera de ses avertissements concernant ce jeune buveur de sang en qui on ne pouvait avoir confiance. Et pourtant, l'amour, des sentiments inutiles humains qui sont apparue ont fait que malgrè tout les efforts, elle l'avait attendu quand il le lui avait demandé ! Il revient des années plus tard, en tant que membre du personnel, et c'est ainsi que s'épanouit leur idylle trop parfaite. Une idylle qui ne plaisait pas à sa traîtresse de soeur. En ramonant le passé, les bribes se dépoussiéraient. Et arriva le moment où tout bascula, où la descente aux enfers fut sa chute inévitable, faisant d'elle ce qu'elle est aujourd'hui. Une époque à laquelle elle ne pourrait jamais revenir. Pas depuis qu'elle a apprit ce qu'elle était réellement....Un monstre sanguinaire capable de renverser l'équilibre du monde et de faire régner le chaos. Repenser à cette époque si lointaine, lui fit battre son petit cœur encore à moitié humain...

« Il m'arrive parfois de repenser à ses beaux jours, si seulement le temps n'avait pas d'emprise sur nos souvenirs....»

La jeune femme le suivit près de la falaise, et s'assit au bord, laissant ses jambes suspendues dans le vide, elle regarda le ciel immaculé de ce rouge imprenable, pas une brise de vent, et rien d'autre qu'un silence calme et immobile. Moka avait tellement espéré que Tsukune vive heureux, loin de la violence, loin de la destinée de ce monde, qu'il pense à ce qui amènerait au bonheur et non à la déchéance. Ce qui s'était passé en son absence....Tellement de choses, tellement de douleur, tellement de rancoeur, et surtout tellement d'évènements qui firent pencher la balance d'un côté sans se stabiliser. Devait-elle lui parler des souffrances que lui faisait Alucard ? Devait-elle lui parler d'Alucard ? Non il fallait qu'il reste dans la plus douce des innocences. En revanche, puisqu'il lui posait la question, et que cela permettrait de mettre les choses au clair vis à vs de ce sujet, elle décida de parler du seul sujet qui pourrait la soulager. Après tout, si comme il lui avait dit, il était là pour elle, il pourrait la comprendre, elle pourrait lui parler de tout ça. Tsukune savait pour Dante, mais peut être pas pour sa mort ?

« Avec le directeur nous avons enquêté sur la disparition de Dante. J'ai décidé d'aller le chercher après l'avoir localisé et quand je suis arrivée, ma soeur Akhua était là, elle l'a....tué sous mes yeux. Contrairement à ce que laisse penser les apparences, je n'ai pas fait totalement mon deuil ! Après tout il y a seulement une année qui me sépare de la mort de Dante...Mais j'ai décidé d'aller de l'avant et de continuer à avancer, car je ne peux malheureusement pas m'arrêter définitivement....et je retrouverais Akhua, je n'aspire plus qu'à la vengeance. »

Elle ferma les yeux un instant.

« Dis moi Tsukune, est-ce que tu as entendu parler d'Alucard....? »

Elle ne pouvait pas lui dire, mais elle voulait quand même l'informer du danger qui le guettait. Surtout s'il restait près d'elle...

Moka me suivit sur le rebord de la falaise. Le tableau avait un côté touchant, nostalgique, presque romantique, en fait. Comme deux amis qui évoquent le bon vieux temps. Comme des enfants qui imaginent ce qu'ils deviendront lorsqu'ils seront grands. Comme deux jeunes gens en lors d'un tête à tête, seulement dérangés par le vent du large qui balayait doucement leurs cheveux et murmurait à leurs oreilles que tout allait bien. Un moment d'une perfection la plus pure. Seulement voilà, le passé nous rattraperait toujours. Tout n'allait pas bien. Je n'étais plus ce jeune homme bercé d'illusions. J'étais déjà grand, pas encore un adulte, mais nous n'étions plus des gosses. Nous savions ce que nous avions vécu, séparément. Nous savions que ce tête à tête n'était pas un rendez-vous galant. Et que nous abordions des choses assez graves.

J'avais envie de remonter le temps. L'époque de l'insouciance. Mais c'était trop tard, depuis bien longtemps. Il restait donc à vivre dans le présent. Mais plus que tout, je tentai de chérir au plus profond de mon cœur tous les moments passés dans le club de journalisme, car je savais que ces jours heureux avec les autres ne seraient plus jamais. Elle marque une pause, avant de me parler de celui dont je voulais éviter de parler. J'avais failli lancer le sujet, désireux de connaître sa situation avec lui. Je m'étais rapidement ravisé, de peur de provoquer quelque chose. Ou bien voulais-je simplement me protéger, me préserver. Ignorer ces sentiments qui m'habitaient peut-être encore. Ou pas. Pourquoi était-ce si compliqué de me rendre compte de ce que je ressentais pour ma vampire préférée ? Quoiqu'il en fut, elle m'expliqua les choses que je voulais entendre, l'histoire qui m'intéressait, sans que j'eusse à le lui demander effectivement. C'était tant mieux, au fond. Mais ce que j'appris me fit froid dans le dos.

La mort de son amour. De la main de sa propre soeur. Comment était-ce possible ? Elle évoquait le souvenir avec détachement, mais intérieurement, je savais qu'elle avait souffert mille morts, et que c'était loin d'être terminé. Rien que l'idée de la vengeance en disait long. Trop long. Elle l'aimait toujours, c'était évident. Elle savait qu'elle ne le retrouverait jamais, mais elle l'aimait toujours. Je me dis à cet instant qu'il était heureux pour moi que j'eusse renoncé à l'avoir pour moi, cela m'évitait de souffrir inutilement. En réalité, je ne savais pas si j'avais réellement tiré une croix sur elle, mais je préférais m'en convaincre. Le contraire ne m'apporterait que des soucis. J'osais à peine lui demander la raison pour laquelle Akhua avait commis cet acte, mais la discussion était lancée, il valait mieux en profiter au lieu de rouvrir la blessure une autre fois.

"Mais... Je ne comprends pas. Pourquoi a-t-elle fait ça ? C'est... Incompréhensible. En tous cas... Je suis désolé pour toi, vraiment. J'ose à peine imaginer à quel point tu tenais à lui..." Je tentai de passer mon bras autour de ses épaules, me voulant réconfortant. Au bout d'un moment, je défis mon étreinte pour passer à un autre sujet, celui dont elle avait commencé à parler. "Hum... Je ne crois pas. Qui est-ce ? Je suis censé le connaître ?"

Le soleil couchant délivrait ses rayons multicolores, baignant le lac d'un atmosphère idyllique. Si seulement le réalité était aussi douce... Mais elle comme moi savions bien qu'il n'en était rien. Surtout après ce qu'elle venait de me raconter. Tout en laissant pendre mes jambes, je me penchai en arrière et m'allongeai, plaçant mes mains derrière ma tête pour la protéger du sol. Fermant les yeux, je me repassai mentalement ses paroles, tentant d'imaginer la scène, de visualiser ce moment fatidique. Ma pauvre Moka...

Même s'il semblait avoir changer sur certains points, Moka voyait qu'il était toujours égal à lui même, qu'il avait toujours cette force mentale impressionnante qu'elle n'avait pas. Le temps de l'insouciance, du club de journalisme, tout ça c'était bien avant que les mécanismes du destin se mettent en marche... Et si leur rencontre était aussi une force du destin ? Rien n'est jamais laissé au hasard ! Et ça la strige avait eu le temps de s'en rendre compte. Assise au bord de la falaise comme au bon vieux temps, Moka regarda le jeune homme et se remémora les souvenirs de quand elle l'avait rencontré et quand elle avait fait de sa vie un enfer. Il n'était plus humain, et c'était entièrement de sa faute... Et c'est également pour cette raison qu'elle est restée distante de lui ! Parce qu'elle avait des remords, parce qu'elle se sentait coupable de tout ce qu'il traversait et de tout ce qu'avait engendré cette histoire...Il disait qu'il ne comprenait pas pourquoi mais dans sa voix, il semblait désolé quoi qu'un peu méfiant. Est ce qu'il ressentait encore quelque chose pour elle, même après tant d'années ? Il ne fallait pas, car le destin de Moka était scellé et elle devait lui dire, il était le seul à qui elle pourrait en parler.

« Aujourd'hui avec le recul, je sais que ma sœur l'a fait par amour pour moi mais...la raison c'est parce qu'aux côtés de Dante, je devenais humaine... Et ça ne lui plaisait pas... Alors elle l'a éliminé pour me punir de ma trahison envers ma race.. »

Tout simplement et horriblement... Une jalousie d'enfant, maladive qui lui a coûté un être cher ! Qu'elle ironie que voilà ! Ensuite, parler d'Alucard reviendrait à tout lui expliquer et en était elle capable ? Elle ne le savait pas...

« Dans la légende, Alucard est le premier vampire du nom, plus connu sous le pseudonyme de Dracula... Mon ancêtre à moi et mes semblables... Seulement Alucard de par sa haine du monde et des humains a tourné du côté sombre, et représente d'après le directeur, une menace qui pourrait porter le monde à l'apocalypse...»

Elle commença à ressentir de la peur et se tourna très sérieuse vers lui

« Si jamais tu savais qu'une telle...créature était dans ton entourage...comment réagirais-tu ? »

Moka baissa les yeux, sentant l'effroi de connaître sa réponse...

J'écoutais, en silence. Abasourdi par ce que j'entendais, je n'en croyais pas mes oreilles. Comment pouvait-on disposer de la vie d'autrui comme ça ? Je n'avais décidément pas perdu toute ma naïveté d'antan. Moka appartenait à un monde dont je n'avais même pas la moindre approche. Elle semblait accepter que sa soeur eut tué son ancien amour pour une telle raison... Je ne savais plus quoi dire. J'étais indigné, mais réagir maintenant, longtemps après l'évènement, avait-ce encore du sens ? Alors je restai là à écouter le silence pensant qui s'installait entre nous.

La vampire décida de changer de sujet pour repartir sur ce nom étrange, Alucard. Il ne m'évoquait absolument rien, et ce que j'allais entendre allait certainement modifier ma vie à tout jamais, bien que je ne le susse pas encore. Il s'agissait du doyen des vampire, le tout premier. On ne savait pas comment il était venu en ce monde, mais il était là, l'ancêtre de Moka et de toute sa famille, et par extension, mon ancêtre aussi. Non pas par les liens familiaux, mais quelque part, je tenais mes pouvoirs de cet être dont le nom faisait frissonner.

Et puis elle marqua encore une pause. En décortiquant ses mots, je m'aperçus qu'elle venait de sous-entendre que cette créature était encore vivante. Pas au sens strict, puisque les vampires sont des morts-vivants. Ce fait ne m'étonnait qu'à moitié, puisque je savais qu'ils avaient une espérance de vie illimitée, mais... Savoir qu'il était encore aussi réel que Moka ou moi-même ne me disait rien qui vaille.

Et puis arriva, semblait-il, le point clé de la discussion. Je ne voyais pas comment un être aussi dangereux pouvait faire partie de mon entourage, à part en étant dissimulé quelque part, voire... Dans quelqu'un ? Le ton apeuré et tremblant, hésitant, de mon amie laissait assez peu de doutes sur ce qu'elle voulait dire. Mais je préférais ne pas le voir comme ça. Je n'avais pas envie d'imaginer que cette créature habitait Moka.

"Je ne sais pas... J'imagine que j'essaierais de m'en débarrasser. Ou de l'aider à devenir gentille, si toutefois c'est possible. De faire ce que j'ai toujours fait et continuerai de faire, protéger les personnes qui me sont chères."

Je voulus la regarder dans les yeux, mais les siens étaient baissés. Par honte, par crainte, par dépit, je n'en avais aucune idée. Je savais cependant que la seule chose qui m'importait, c'était de lui rendre son sourire. Je me levai d'un bond, m'étirai, puis lui tendis une main amicale et chaleureuse, agrémentée d'un large sourire.

"Allez, oublions nos soucis, pour l'instant, et profitons de nos retrouvailles, tu ne penses pas ? On va se promener ?"

Qu'il l'apprenne maintenant ou non, qu'elle importance ça pouvait avoir...Le destin de la strige était scellée depuis son enfance, depuis sa discussion avec le directeur, depuis bien trop longtemps pour que qui que ce soit, soit encore capable de la sauver des griffes du destin. Elle sourit en entendant sa réponse, elle n'en était pas plus étonnée car elle savait parfaitement que Tsukuné répondrait une chose aussi évidente ! Une créature de ce genre ne méritait pas d'exister et n'importe qui n'hésiterait pas à s'en débarrasser pour protéger les êtres chers. Elle aurait fait pareil...elle n'aurait pas aimé qu'une bête aussi effrayante et dangereuse qu'Alucard soit près d'elle. Les êtres humains n'imaginent pas comme le sens et la force des mots sont une chose irréelle pour les créatures de la nuit...puisque les vampire ne ressentent rien d'autre que le sang, le désir de se repentir de leur pêchés et enfin pour des cas extrêmes : le désir de mourir. Ce désir habitait énormément la demoiselle aux cheveux roses et aux yeux verts, car en son âme et conscience si tout le monde savait qui elle était, personne ne la regretterait et ce n'était pas plus mal...ça lui permettrait de ne pas avoir peur de la mort

Elle attrapa cette douce main chaleureuse, tendue vers elle, comme une solution à tous ses problèmes et se laissa entraîner par le jeune homme, ils marchèrent d'une manière silencieuse, et la demoiselle comprit une chose essentielle que le directeur lui avait fait comprendre : Il lui restait peu de temps à vivre. En sachant cela, la vampire ne voulait rien regretter, et c'est pourquoi elle profiterait jusqu'au moment dernier des petits plaisirs que peut offrir la vie, et les considéreraient chacun comme une expérience qui ne se produira jamais plus une seconde fois. Moka les assimilerait comme ci ils étaient les derniers. En attendant, il était inutile d'inquiéter qui que ce soit avec des détails aussi futile que sa future mort.

Elle s'arrêta juste un moment, le vent s'engouffrant dans sa chevelure rose, et regarda le jeune homme, ses yeux de jades presque meurtris.

« Tsukune, sers moi dans tes bras...s'il te plaît...»

Elle était très téméraire de demander une chose pareille, surtout la connaissant si timide, et si peu sûre d'elle ! Moka auparavant, n'avait jamais demandé la permission à qui que ce soit, mais il faut croire que les événements, le temps et l'âge la rendait plus mature, plus réfléchie. Même s'il avait dit le contraire, la belle avait changée peut être pas physiquement mais intérieurement elle n'était plus qu'une coquille vide en prouesse face à un destin déjà écrit mais pourtant elle voulait pouvoir respirer l'ai pur, sentir les embruns de la mer, le bonheur d'être serrée dans les bras de quelqu'un, la chaleur procurée par un tel acte. Tout ces petites sensations qui pour elle ne se mériterait que peu de fois.

Moka prit ma main sans hésiter, doucement, lentement, mais fermement. Nous marchâmes quelques minutes sous le soleil déclinant, une légère brise rafraîchissante caressant mon visage. Je fermai les yeux quelques secondes, me laissant porter, m'imaginant n'être qu'une feuille portée par le courant ascendant, libre de toute contrainte. Elle ne réfléchit pas, n'a pas de conscience, elle se contente d'être. Elle n'a aucun problème, pas d'attache, n'a rien que son existence. Je me disais parfois que ce devait être bien, de se contenter d'être. Malheureusement, les êtres doués de conscience n'ont plus ce loisir. Ils doivent penser, réfléchir, interagir avec leur environnement, faire face aux problèmes, être tristes puis contents, malheureux puis heureux... C'était hélas le lot de l'humanité et des yôkai, de tous ceux qui pensaient autrement que par leur instinct.

De ce fait, il m'était impossible de profiter au maximum de ma vie, de mes retrouvailles. Il y avait toujours une zone d'ombre, quelque chose au fond de moi qui me disait que je ne pouvais pas être réellement heureux. Que mes préoccupations me poursuivraient tout au long de ma vie. Ma relation avec Moka, qui n'était plus la même, même si je parvenais peu à peu à m'y faire. La présence du sang de la vampire au fond de moi, qui avait changé ma nature profonde, et m'avait métamorphosé en yôkai, au même titre que tous les autres élèves de mon lycée. Ma vie insouciante avait de toute façon cessée dès lors que j'avais été admis dans cet établissement, mais je ne m'en plaignais pas. C'était une part intrinsèque de ma vie, de mon corps, maintenant, quoi que j'en dise, que j'en pense, quoi que je fasse. Mais non, je ne m'en plaignais pas, après tout c'était souvent utile.

Et puis ma compagne s'arrêta, me regardant fixement. Et me demanda de l'enlacer. Elle avait l'air si fragile, si vulnérable. Rien à voir avec celle que j'avais rencontrée non loin de là, toujours souriante, avenante, pleine d'énergie. Elle n'était que l'ombre d'elle-même Je ne la reconnaissais plus, qui lui était-il arrivé ? Est-ce que cela avait un rapport avec l'entité nommée Alucard, qu'elle venait de mentionner ? Je me doutais que oui, sans savoir ce qui les liait. Mais l'heure n'était plus à la réflexion, mais à l'action. Alors je m'approchai d'elle, la regardant dans les yeux, prononçant son prénom d'une voix peinée, et la pris dans mes bras.

Et ce fut l'étincelle qui raviva la flamme éteinte au fond de mon coeur. Comment avais-je pu croire que j'allais cessé un jour de l'aimer ? Elle avait pris le pas sur toute ma vie, qui ne tournait plus qu'autour d'elle depuis longtemps déjà. Quel naïf je faisais, pensant que j'avais tiré un trait sur elle ! Au mieux, j'avais juste mis mes sentiments entre parenthèse, lorsqu'elle avait fréquenté Dante, mais à présent... Ce n'était pas parce qu'il n'était plus là. C'était juste que je n'avais jamais cessé de penser à elle. Alors je la serrai de toute mes forces, comme pour lui signifier que je ne la laisserais plus jamais partir. Des larmes coulèrent le long de ma joue, silencieuses et peu nombreuses, imperceptibles. Je ne voulais pas qu'elle s'en aperçoive. Tant de sentiments contradictoires se mélangeaient en moi...

"Je suis là. Je suis là pour toi, comme je l'ai toujours été.", murmurais-je à son oreille. C'était le mieux que je pouvais faire, si de son côté, elle ne m'aimais pas comme je l'aimais...

Moka n’avait aucun droit de demander d’être serrée contre lui, et il pouvait très bien refuser puisqu’il n’y était pas contraint, et pourtant il l’avait fait…Il s’était approché et l’avait enlacé contre son corps comme si sa vie en dépendait ! La vampiresse se laissa happer par cette chaleur et par ses souvenirs d’antan où ils étaient très proches. Comment était-ce arrivé ? A quel moment s’étaient-ils autant éloignés l’un de l’autre ? Le cœur de la strige se mit à battre plus intensément, alors qu’elle passait ses bras autour de son cou. Il n’avait vraiment pas changé, car même si elle ne le voyait pas, son aura dégageait un sentiment de tristesse avec un soupçon de culpabilité…Tsukune était toujours égal à lui-même, il faisait passer le bonheur des autres en priorité avant le sien, et ne montrait jamais de faiblesse sentimentale. Cet instant aurait pu durer longtemps, si la belle vampire n’avait pas sentit la présence de deux monstres. Afin de ne montrer qu’elle n’avait pas détecté leur aura, elle se contenta de fermer les yeux, sereine en murmurant au creux de son oreille

« Merci pour tout…»

Les deux individus s’approchaient de plus en plus, était-ce des humains ? Des étudiants ? Non il émanait d’eux quelque chose de froid, sombre et meurtrier et c’est alors qu’ils glissèrent de l’ombre pour enfin se montrer. Elle le savait, ça puait l’incube à plein nez ! Mais pourquoi n’avaient-ils pas tout simplement attaqué par surprise ? Ca sentait le piège à rats. L’un d’eux, un grand blond avec une cigarette à la bouche prit la parole.

« Ho-ho alors comme ça on se promène loin des regards discrets au risque de tomber sur de vilains monstres aux intentions peu louables ? Hé mec, rends nous service tu veux, ça fait plusieurs jours qu’on file la petite Akashiya…et pour une fois qu’elle est éloignée de l’académie…Ecarte toi ou sinon on n’hésitera pas à te massacrer mec’ ! »

Elle fit volte face en lâchant Tsukuné.

« Et qu’est-ce que vous me voulez au juste ? »

« Quoi tu ne devines pas… ? » dit-il en passant sa langue sur ses lèvres

Effectivement des intentions peu louables….Pourquoi est-ce que ça n’arrivait qu’à elle ce genre de choses ? La réponse était pourtant simple : C’est la vedette du lycée.

« Si vous croyez sincèrement que je vais me laisser faire, vous vous trompez ! »

Soudainement, un courant d’air invisible au regard vint déchirer le chemisier de la vampiresse, qui dut se cacher avec le reste de tissu en lambeaux ! C’était quoi ça ? Un élémentaire… ? Non c’est impossible, les incubes n’ont pas de pouvoir élémentaire….A moins que quelqu’un d’autre n’agisse dans l’ombre ou qu’il soit hybride ? C’était bien leur veine ça de tomber un jour comme aujourd’hui sur des hybrides.

« C’est bien vrai ce qu’on raconte…Tu es super bien foutue, on en mangerait…»

La vampiresse se cacha un peu plus avec le tissu

Je ne savais pas si elle comprenait que mes sentiments étaient toujours là. Je ne savais pas si elle y répondrait, maintenant. Mais je ne pouvais décemment pas le lui demander. Tant de choses s'était passées depuis... Mais cela ne changeait rien à ce que je ressentais pour elle, à ce que j'avais ressenti et ressentirai peut-être encore dans le futur. Mais cet instant de félicité fut de courte durée, brisé par l'intervention de deux zigotos. Et ils n'étaient pas là pour rigoler. Ils en avaient après Moka, la suivaient depuis des jours. Des stalkers, en quelque sorte. Leurs intentions étaient peu louables, c'était plus qu'évident.

Soudain, quelque chose d'invisible et d'extrêmement rapide déchira la chemise de mon amie, je jetai un oeil furtif vers elle. Il m'apparut évident que dans cette tenue elle était handicapée... Sans relâcher mon attention sur ces mécréants, j'enlevai ma veste pour la passer autour de ses épaules.

"Vous ne savez pas ce que vous venez de faire."

Ils n'étaient que deux, voire trois avec l'éventuel aérien. Et ils m'avaient mis en colère. Ils s'en étaient pris à la personne qui comptait le plus pour moi et allaient le payer cher. Ces derniers temps, je ressentais une sorte de fureur grandir et s'intensifier lorsque j'utilisais mes pouvoirs de goule, du coup j'essayais de me retenir. Mais là, ce n'était même pas la peine d'essayer. Mon courroux s'amplifiait, ces types n'en ressortiraient pas indemnes. Je m'avançai, sûr de moi, la tête haute, plein d'assurance, en ligne droite. Je relâchai les premiers scellés et mon aura s'échappa un peu, faisant trembler l'air autour de moi. En un éclair, je fus derrière eux et les assommai d'un revers de la main. Ils n'eurent même pas le temps de réagir. Faibles, si faibles... Ou bien étais-je devenu si fort ? Je ne me posai cependant pas la question, j'avais autre chose à penser. Je contemplai mon œuvre, fier, je me sentais puissant. Puis je sentis un flot d'air débarquer vers moi, depuis ma droite. Il y avait donc bel et bien un homme embusqué. Il y avait, oui. Une fois la source de l'attaque repérée, j'esquivai d'un bond, puis fonçai vers l'homme caché. Le reste fut un jeu d'enfant. Je conduisit le dernier malfrat à côté de ses comparses, jetant son corps inconscient sur celui des autres.

Et puis une pulsion meurtrière monta subitement. Je voulais les détruire. Je jetai un regard en arrière vers Moka, puis m'approchai des criminels, poing en avant. Je ne voulais plus qu'une chose, les détruire. Quelque chose avait pris le pas sur mon santé mentale et ils allaient en faire les frais.

A moitié dénudée, Moka cachait avec peine en se servant de ses bras, sa pudeur et ce qui restait de l'ordre de l'intime. Ces hommes disaient qu'ils en avaient après elle, et que cela faisait un moment qu'ils la suivaient. Encore de vieux pervers qui voulaient essayer de lui faire du mal sans doute ! Mais alors qu'elle pensait répliquer quelque chose à leur égards, Tsukuné déposa sa veste sur ses épaules pour la couvrir et leur lança d'une voix froide et colérique.

"Vous ne savez pas ce que vous venez de faire."

Cette aura si puissante, était-ce vraiment le Tsukuné qu'elle connaissait ? Depuis quand est-ce que ses pouvoirs, dût à la transfusion du sang de la vampire lui permettait une telle puissance ? Moka ne le reconnaissait plus du tout, non ce n'était pas le jeune homme humain qu'elle avait connu il y a deux ans de cela, ce n'était pas lui ! Ce Tsukuné là n'avait plus aucun sentiments, il n'était qu'animé par la haine. Qu'avait-elle fait ? Elle avait transformée les convictions bienséantes de son précieux Tsukuné en intentions de meurtre et aux envies de sang, toujours plus. Si seulement elle avait su avant pour Alucard, et pour sa force de Shinso, elle n'aurait jamais prêter son sang...Mais cela revenait donc à le laisser mourir ? Elle n'avait pas eu le choix, c'était pour le sauver qu'elle avait fait ça, pendant le combat contre Kuyo, l'ancien chef du comité de sécurité. Si elle ne l'avait pas fait, elle ne le verrait plus aujourd'hui, et ça elle ne le voulait pas.

Moka resta la face à ce spectacle où les trois individus venait d'en découdre, et elle sentit un changement dans l'aura du vampire humain. Une aura meurtrière, si elle ne faisait pas quelque chose, il allait les tuer ! Non ce n'était pas possible ! Tsukuné ne ferait jamais de mal à personne. Ayant deviné ses intentions, Moka se précipita vers lui et se colla dans ses bras

« Arrête, il faut que tu te ressaisisses Tsukuné...Tu n'es pas comme ça, tu le sais ! »

La demoiselle plongea son regard vert dans ses yeux, et déposa un baiser sur ses lèvres, peut être que cette action le ferait redevenir le doux et gentil humain qu'il était ? Espérons.

Je n'en pouvais plus d'eux. Je n'avais qu'une envie, les pulvériser. Ils avaient osé s'en prendre à ma Moka bien aimée, et ils allaient le payer. Mais alors que j'allais leur donner le coup de grâce, quelque chose m'en empêcha. Une baiser. Une sensation que je n'avais pas ressentie depuis fort longtemps et qui me sortit de ma transe. Peu à peu je commençais à retrouver mes esprits, avant de me rendre compte que j'étais en train de l'embrasser. Et puis les mots qu'elle avait prononcés juste avant me parvinrent. Ils n'avaient été que des bruits de fond dans mon cerveau empli de haine et de fureur jusqu'à ce moment. Non je n'étais pas un meurtrier, pas plus que je n'étais mauvais de nature. Je ne savais pas ce qui venait de m'arriver, mais ça m'était arrivé. Et je commençais à avoir de plus en plus peur de moi-même. Telle une projection astrale, j'avais assisté impuissant à ma transformation, mon esprit vagabond observant mon corps agir de lui-même sans pouvoir agir dessus. Quelque part au fond de ma conscience, un autre moi s'était éveillé, reléguant ma personnalité d'origine au second plan. Je ne comprenais plus rien. Et à présent que j'étais sorti de ma torpeur, je pris conscience de ce que j'étais devenu, de ce que j'avais failli faire.

Les bandits partirent sans demander leur reste, trop heureux de toujours être en vie, la queue entre les jambes. Ils s'enfuirent à toutes jambes sans regarder en arrière, terrorisés. Et moi... J'étais tombé, accroupi aux pieds de Moka. Je la regardai, implorant. Je cherchais des réponses dans ses yeux, dans son sourire. Elle m'avait embrassé, je le réalisai soudain, ce baiser que j'avais toujours souhaité au fond de moi, mais que signifiait-il ? Une preuve d'amour, un gage d'une amitié profonde, ni l'un ni l'autre mais seulement un moyen de faire cesser mon accès de folie passagère ? Je n'en savais plus rien. Plus aucune certitude, à part le fait que j'avais peur de me laisser aller de nouveau, peur de faire encore du mal. Et si Moka se retrouvait de nouveau dans une situation dangereuse ? Et si je ne pouvais pas l'aider le cas échéant car j'aurais peur de replonger de nouveau dans ce maelstrom de folie meurtrière ? Je m'assis par terre et mis ma tête entre mes mains. Je devais sans doute avoir l'air ridicule, pathétique même. Mais ce qui venait de se passer était probablement les prémices d'un nouveau pan de ma vie. Une chapitre qui s'ouvrait mais pas le plus reluisant, bien au contraire. Au bout de quelques secondes je levai les yeux pour la regarder, elle, de nouveau.

"Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui s'est passé ? J'ai peur... Peur de faire du mal de nouveau. Serre-toi contre moi, s'il te plaît..."

Je ne savais pas ce qu'il était advenu du jeune homme plein d'assurance et d'entrain qui s'était pointé au rendez-vous quelques minutes auparavant. Mais il était bien caché, ce jour-là.

Moka était paniquée, déboussolée par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, et même si rien ne lui indiquait qu’elle devait avoir peur, voir Tsukuné sous cet état de confusion intense, ne la rassurait pas pour autant ! Il en était venu jusqu’à tomber à genoux tellement cette dernière semblait l’atteindre profondément. Le voir si impuissant face à ce qu’il était, face à ce qu’elle l’avait fait devenir lui faisait regretter de l’avoir vampirisé...La strige lui avait retiré son humanité au dépend d’une vie de servitude aux vampires de rang supérieur et à une dépendance de l’hémoglobine. C’était peut-être égoïste de sa part, mais elle avait toujours rêvé que Tsukuné partage ce qu’elle vivait : Le fait de ne pas manger d’aliments, avoir une peur constante de l’eau, de l’ail, des crucifix, et avoir une vie dont la longévité est grande. En faible humain, il n’aurait jamais connu cette quasi-immortalité dont jouissaient les êtres vampiriques. Et puis, Moka ne supportait plus de perdre les gens qu’elle aime, tout simplement parce qu’elle ne pouvait vieillir…Il y a autant d’avantages que d’inconvénients d’être vampire, et ça Tsukuné s’en rendait bien compte !

La demoiselle s’approcha et le prit pour le blottir à elle. Il tremblait, c’était quelque chose de difficile à surmonter, et alors qu’elle l’enlaçait fortement, elle passa une main dans ses cheveux comme l’aurait fait sa mère quand la petite vampiresse était petite : c’était un signe de protection.

« Ne t’inquiète pas Tsukuné, ce n’est que le sang de vampire qui bouillonne en toi et qui te fait sentir vivant…Si un jour tu as peur de ne pas être capable de te contrôler alors je t’arrêterais, je te le promets, mais ne pense pas à ça, tu es vivant et tu n’es pas une personne mauvaise ! Tu as encore cette part d’humanité en toi qui te fait aimer et ressentir, qui fait de toi quelqu’un de bien. Ne doute pas de toi-même, il faut que tu te fasses confiance, et que tu fasses confiance à tes amis. »

Il valait mieux un long discours qu’une phrase clichée sortit tout droit d’un manga ou d’un dessin animé. Au moins si ça pouvait rassurer son meilleur ami, alors elle se sentirait plus sereine. Ce moment aurait pu être magique, et durer encore des minutes restantes, si Moka ne commença pas à sentir sa soif de sang durement contrôlable à cause de ses trop grands pouvoirs ! Tsukuné et elle avait l’air fins comme ça ! Deux monstres potentiellement très dangereux lâchés dans une académie…parfois il est important de se demander quelles sont les réelles intentions du directeur, mais ayant une infinité avec, elle ne pensait pas qu’il était si mauvais, et qu’il connaissait Alucard mieux que quiconque. Il lui avait dit que ses cours particuliers démarreraient à la rentrée des vacances ! Allez savoir pourquoi à ce moment-là ! Mais le plus tôt serait le mieux en effet…Cette envie de sang tenaillait le cœur de la vampire, qui relâcha Tsukuné de peur de le mordre et de ne plus s’arrêter. Elle chercha dans sa poche la boîte de tablettes de sang artificiel, et constata qu’il ne lui en restait plus beaucoup…Du moins pas de quoi tenir la semaine et les prochaines nuits. Elle en attrapa une qu’elle fit glisser sur la paume de sa dextre et l’avala sans discuter, espérant que ça calmerait ses ardeurs vampiresque. Moka regarda Tsukuné alors qu’elle l’aidait à se relever en faisant fi de la scène à laquelle il venait d’assister.

* Petit vampire qu’est-ce que l’on peut faire pour l’aider ? *
* Pas grand-chose j’en ai bien peur, Tsukuné doit apprendre à maîtriser ses pulsions ! Peut-être que lui aussi aurait besoin de voir cet idiot de professeur des pouvoirs ? *
* Je l’ignore *

Ça aussi ça faisait parti de ces soucis du moment, car s’il y a bien une chose qui permettait à la jeune femme de ne pas devenir une machine à tuer, c'était les cours qu'on lui avait promis. De toute façon, cela reviendrait au sujet un jour, mais pour le moment, l’impitoyable professeur était le cadet de ses soucis.

Je la sentais tout contre moi, dans cette étreinte d'une infinie douceur et d'une tendresse apaisante. Ses mots ne balayèrent pas les restes de mes doutes mais je fus calmé par sa voix. Même si je savais au fond de moi que je pouvais un jour basculer de nouveau dans la folie meurtrière... Mais plus maintenant. Plus pour l'instant. Alors qu'elle me prenait dans ses bras, je m'accrochai à elle de toutes mes forces d'humain. Oui, je l'aimais toujours, je ne pouvais plus prétendre le contraire, désormais. Mais je doutais fortement que mes sentiments fussent réciproques, à mon grand dam. Devrais-je de nouveau disparaître de sa vie durant un temps pour ne pas souffrir de la voir adopter un comportement si amical à mon encontre ? Quelle était la solution la moins douloureuse ? En y réfléchissant, je savais que j'allais souffrir de toute façon, donc autant que ce fût en sa compagnie. Mais l'heure n'était pas à ces considérations. Pourtant, j'avais du mal à songer à autre chose, vu la situation. Le spectre de la mort ne cessait de me poursuivre, la semant autour de moi.

Au bout d'un moment, nous nous relevâmes. J'étais confus de m'être montré sous un jour aussi pitoyable, et que les choses eussent tourné de la sorte. Même si je n'étais pas responsable, je me sentais fautif.

"Désolé pour tout cela, l'agression, sans parler de mon état lamentable... Je m'en veux de me montrer devant sous un jour aussi peu resplendissant, tu mérites bien mieux. Ce n'est pas comme cela que j'imaginais nos retrouvailles, je t'avoue..."

Sourire gêné. Petit sourire sans conviction. Je n'étais pas d'humeur à sourire, c'était plus qu'évident. Tout un tas de questions se bousculaient dans ma tête. Et la principale, au delà de la question de ma santé mentale, concernait ce que je ressentais pour elle, et surtout ce qu'elle ressentait pour moi. Et puis je pris conscience d'une chose qui semblait logique.

"Mais... Cela veut dire que toi aussi, tu peut basculer dans la folie comme ça ? Et tous les vampires sont pareils ?"

Je me mis à la regarder d'un oeil nouveau. Non pas que la réponse à cette question allait changer mon regard ni mes sentiments, mais je me mis à penser qu'il existe de grandes puissances à l'oeuvre dans ce monde, que nous pauvres mortels ne pouvions ne serai-ce qu'approcher. En attendant, j'amorçai doucement la marche vers l'école. Nous avions passé plus de temps que prévu ici, et il fallait encore que j'annonce mon retour à nos autres amis. Mais cela attendrait la fin de ma discussion avec Moka.

Il y a plusieurs années qui les séparait de leur première rencontre, tout comme il y en avait le même nombre depuis que chacun d'entre eux savaient le destin qui les attendait ! Et Moka ne pourrait oublier qu'elle est fautive de sa future chute, même si elle essayait de repentir ce pêché commis. Le sang qu'elle avait injectée dans les fibres de son corps humain l'avait considérablement changé, et aujourd'hui elle avait eu le temps de s'en rendre compte. Petit vampire avait raison...Tsukuné avait du mal à contrôler ses pulsions vampiriques, et même s'il était fort, le peu d'humanité qui lui restait était dévorée par la bête intérieure qui sommeillait en lui. Moka ne retrouverait jamais son précieux Tsukuné comme avant, c'était inévitable...

La demoiselle fit un effort pour retenir ses larmes ! Elle savait que c'était sa faute, et qu'elle l'avait détruit. Pourtant, c'est en repensant au condition qu'elle se rappela également qu'elle n'avait pas eut le choix, car si elle ne l'avait pas fait, il ne serait plus ici présent, et bien vivant...La vampire le regarda s'excuser, et se sentit lamentable de devoir lui cacher la vérité, mais il le fallait c'était d'une importance capitale, elle ne voulait pas l'inquiéter, comme elle espérait qu'il y ait un retour en arrière possible. Mais après tout, peut être que vampire, elle pourrait être auprès de lui comme elle l'avait voulu depuis le début, et vivre à ses côtés pour l'éternité ? Elle rougit et secoua la tête pour chasser cette idée idiote ! Car elle savait que Tsukuné ne ressentait que de l'amitié pour elle, et puis elle n'était pas encore apte à se lancer à nouveau dans une histoire d'amour qui la rongerait petit à petit que les heures s'écoulaient.

« Tsukuné...Tu n'as pas à te dévaloriser comme cela ! Tu es quelqu'un d'exceptionnel, et je ne suis qu'un monstre de bas étage face à quelqu'un d'aussi admirable que toi ! Je te respecte, je t'ai toujours respecté pour ce que tu étais, et même si ma hantise des humains est encore difficile à faire disparaître, avec toi j'ai appris que l'on peut changer le cours de choses, et cela grâce à la volonté. Je suis persuadée que tout va s'arranger »

C'est ce qu'elle tentait de se persuader jusqu'à ce qu'il lui demande...

"Mais... Cela veut dire que toi aussi, tu peut basculer dans la folie comme ça ? Et tous les vampires sont pareils ?"

Basculer dans la folie...Est-ce que l'on pouvait considérer que son état d'esprit du moment était de la folie ? Devoir se torturer mentalement pour ne pas sauter à la gorge d'un innocent ? Les images de sa soeur et de ses pouvoirs de shinso lui revinrent en mémoire comme pour l’assassiner un peu plus. Si seulement Moka avait été une simple humaine, et pouvait être libre de toute destinée, libre de vivre comme elle l'entendait ! C'est une utopie espérée qui ne pourra jamais se réaliser, dommage pour elle...Elle respira un coup pour ne ne pas perdre son sang froid. Que devait-il lui répondre...Et si elle lui parlait d'Alucard ? Non c'était risqué, et puis il la détesterait et Moka....ne voulait pas le perdre, ne voulait pas être traitée de monstre...pas encore une fois.

« Tsukuné, écoute je...! »
« Il n'est pas prêt à entendre cela de ta part, Moka ! Abandonne cette idée ! »

Elle baissa les yeux, et releva la tête en souriant

« Chaque vampire a des excès de violence comme celle que tu as eu, et ça m'arrive également quand c'est petit vampire qui prend le contrôle...»

La demoiselle regarda le ciel, et attrapa la main de Tsukuné dans un geste très tendre, puis passa une main dans ses cheveux pour qu'il efface ce sourire triste sur son visage. Mais alors qu'elle pensait pouvoir rester comme ça pendant quelques minutes, une présence s'amenait par ici, elle le sentait bien à l'avance ! Preuve que ses pouvoirs s'étaient encore bien développés. Elle tourna la tête et aperçut la co-présidente du club de journalisme qui avait l'air interpellée !

« Moka-san, c'est horrible ! Je t'ai cherchée partout ! On a un problème avec l'édition de la semaine prochaine ! Il faut absolument que tu viennes ! »

Il semblerait que le devoir l'appelait...Pas de chance, elle aurait aimée prolonger ses retrouvailles avec le demi-humain, elle se releva, une mine un peu déconfite et à la fois navrée.

« Je suis désolée, Tsukuné mais je ne dois pas négliger cet appel à l'aide en tant que membre du club ! Je suis vraiment très heureuse qu'on ait pu discuter, et n'hésite pas à passer me voir, ça me ferait plaisir que l'on passe du temps rien que tout les deux ! »

Elle le salua d'un signe de main, et s'éloigna en compagnie de la co-présidente qui lui expliquait en même temps le problème présent avec la gestion des articles. Moka jeta un regard en arrière, pensive. Elle n'avait pas osé lui dire la vérité, mais parfois il est nécessaire de devoir la cacher pour laisser l'autrui se bercer dans une illusion de bonheur. Le bonheur, une chose qui lui avait été arrachée de toutes pièces par la seule personne en qui elle avait confiance, et en qui son amour n'avait pas de limites : Akhua Shuzen.

» Un ange et une vampire ? Curieux, on dirait l'inverse... [PV Moka]

Je voulais tant te revoir PV Moka

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