To the Past

Allongée dans son lit, Furu s'était réveillée quelques instants, en plein hiver. Elle s'était retournée plusieurs fois dans son lit, ses petits yeux collés par la fatigue. Il faisait froid dehors, on entendait le vent gémir. De par les fenêtres, le soleil hivernal parvenait, pâle et diaphane. Elle s'étira un instant, soudain effrayée à l'idée de ne pas pouvoir se rendormir. L'hiver, elle n'était capable de rien sinon d'hiberner.

* Quel jour sommes-nous ? * Ses lèvres bougèrent, mais aucun son n'en sortit. Elle se retourna brutalement dans son lit, prête à se réajuster dans une position plus confortable quand...

BOUNG

Oui, ça faisait mal. Elle venait de s'exploser littéralement le front contre le mur. Elle s'était retournée trop brutalement. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, un peu déboussolée par la douleur, elle vit que le plâtre du mur s'était fissuré. Celui-ci bougea quelques instants et s'écroula totalement sur elle. Elle se releva, toussant à cause de la poussière que cela dégageait...

* C'est pas possible... La poisse ! * Gémit-elle avant de se rendre compte que quelque chose de vraiment bizarre venait de se passer. Dans le mur... Comment dire ? C'était un faux-mur. Du plâtre de mauvaise qualité que l'on avait collé devant le mur de son lit, histoire de cacher...
Là, sur le sol, dans les décombres du plâtre se trouvait un livre. Un journal intime. Cette chambre, ce lit, c'était ceux qu'avait occupée Miranda Noah, sa tante. Coïncidence ? Peut-être... Peut-être pas. La demoiselle avança timidement sa main et attrapa le journal intime. Elle resta quelques secondes en prise avec le cadenas, qu'elle finit par forcer avec une de ses épines. Elle était fière de l'ingéniosité de son geste.
Le journal ouvert, Furu Sakine pût à loisir en parcourir les pages.

7H30

Sept heures et demie... Les jumeaux ont enfin ouvert un œil ! C'est Jasdero, qui, le premier a ouvert ses yeux. Il s'est ensuite penché sur le visage de son frère –ses cheveux blonds lui sont entrés dans la bouche- qui s'est réveillé, presque étouffé par des cheveux sur-entretenus.
Cela fait cinq minutes qu'ils se regardent dans le noir, parlant à voix basse.

Jasdero ? Devit ? Furu les connaissaient bien. Miranda, elle n'en avait jamais entendue parler. Si ce n'était pour ce nom de famille, qui était celui de sa tante Lullubell, elle n'aurait jamais osée fouiller à l'intérieur. Mais maintenant, elle commençait à comprendre que cette fille, cette Miranda, comme elle s'appellait d'elle-même à l'intérieur de ces pages, était en lien direct avec sa famille. Jasdero, c'était le parrain de la petite Hérissonne.

11H00

Après plusieurs minutes acharnées de combat, les adolescents courent jeter un coup d'œil sur le territoire de l'antithèse, qu'ils trouveront déserté. Ils se dirigeront ensuite vers la cantine.

L'antithèse ? Qu'est-ce que l'antithèse ? Il n'y avait pas de plus amples informations là-dessus. La jeune Hybride poussa un grognement. Si elle ne pouvait obtenir de réponses, elle ira voir les Jasdavid, et elle leur demandera d'elle-même ! Qu'ils l'ait toujours effrayée ou non !
Ses yeux avides parcouraient d'autres pages encore. Elle les tournait sans réellement les regarder, ainsi lu-t-elle...

L'arrivée de Suzuki. Un garçon du lycée. On l'a hébergé pour une nuit ! Il avait l'air d'avoir le sommeil troublé. Peut-être un traumatisme ?
En tout cas, je l'adore. Enfin, je veux dire que je tiens beaucoup à lui. Je suis déçue qu'il s'entende mal avec Raida. A vrai dire, ils vont bien ensemble !

Rai...Da ? Aucune idée de qui cela pourrait être. Suzuki, par contre, ce prénom lui disait quelque chose... Peut-être une marque de matelas ou autre... Elle haussa les épaules et continua impunément à dévorer la vie d'une jeune femme qu'elle ne connaissait pas. Dans sa petite tête, elle s'imaginait des choses bien effrayantes, elle s'imaginait que le fantôme de la dite Miranda la guettait, prête à lui sauter dessus...! Mais rien. Et la jeune Hérissonne lisait, lisait... Jusqu'à ce que le sommeil la gagne. Alors, plaçant le cahier sous son lit, elle se retourna sur le ventre et agrippa son oreiller de ses deux mains pour l'enlacer... Et se rendormir finalement.