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 Knowledge is power [PV Isaac]

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Heliott Kent
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MessageSujet: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeDim 21 Oct - 13:20

Heliott venait tout juste de sortir de la classe de mathématique, et tentait de séparer les chiffres des lettres dans son esprit embrouillé. Les mathématiques étaient son pire cauchemars, un monde de logique, un monde fermé et immuable, exactement le contraire de sa façon d'agir et de penser. Elle essayait en vain de se remémorer ce que disait le professeur sur les équations du second degré, qui selon lui étaient "Une notion qui devrait être acquise depuis au moins un an", et que Heliott ne parvenait toujours pas à comprendre.

Elle marchait lentement dans les couloirs, se désintéressant rapidement des mathématiques qu'elle trouvait définitivement bien plus compliqué à comprendre que n'importe quel esprit de psychopathe schizophrène. Et elle parlait en connaissance de cause. Elle rajusta ses gants, un long et bleu clair, l'autre court et jaune foncé, et se demanda comment les gens pouvaient y comprendre quoi que ce soit...

Elle jeta un oeil à son emploi du temps. Elle avait deux heures de libre, car, en effet, mademoiselle n'ayant pas besoin de manger, la pause déjeuner revenait à un temps mort pour elle. Elle soupira et se demanda comment elle pourrait meubler cette pause inutile. Elle passa les premières dix minutes adossée à un mur, regardant passer les élèves et s'amusant à tordre leurs émotions.

Devant elle, les garçons les plus machos fondaient en larmes, les filles douces et timides frappaient de rage contre les murs et les professeurs entendaient des voix d'élèves turbulents. Elle avait un malin plaisir à créer des quiproquos parmi les élèves, et se délectait du bazar qu'elle mettait. Malheureusement, au bout d'un quart d'heure, les élèves commençaient à se douter de quelque chose et lui jetaient de plus en plus de regard suspicieux.

Un surveillant finit par l'approcher dangereusement, et elle se dirigea rapidement dans la salle la plus proche, comme si elle y avait cours. Elle ouvrit et ferma silencieusement la porte.

Ah, mais attendez. C'était un esprit qu'elle sentait dans la pièce. Comme il était endormit, il était plus difficile à capter, mais en effet quelqu'un se trouvait dans cette salle. Elle se tourna lentement, silencieusement, jusqu'à voir le professeur, affalé sur sa chaise, les yeux fermés derrière ses lunettes. Son aura de puissance sourde trahissait un sorcier, et une rapide et discrète fouille de ses souvenirs récents lui permit de découvrir qu'il était professeur particulier.

La Psionique se demanda si un tel professeur ne pouvait pas lui être utile... Après tout, elle en avait bien besoin...

Elle finit par aller s'assoir à un bureau, et posa son sac par terre. Elle posa les coudes sur la table et insuffla un son de casserole entrechoquées dans l'esprit du professeur et attendit qu'il se réveille, droite sur sa chaise, le visage neutre, ses yeux bleus hypnotiques fixés sur lui.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeDim 21 Oct - 15:36

L'aube pointa son nez trop tôt à mon goût ce matin-là.

Pourquoi ? Pas que j'étais fatigué ou que j'avais passé une mauvaise nuit, non.

Parce qu'aujourd'hui, j'allais devoir donner mon premier cours.

Je soupirais. Il fallait bien que ça arrive un jour... L'administration m'avait prévenu il y avait de cela quelques jours, et il avait bien fallu que je me résigne. J'étais officiellement là pour ça, et pas question de me désister. Un refus remettrait en cause tout le chemin que j'avais fait jusque là, tout ce que j'avais acquis, tout ce que j'étais sur le point d'obtenir...
Pas question de perdre tout ça pour un peu de flemmardise.

Alors je m'étais tiré du lit, avait procédé à mes ablutions matinales, puis était parti manger un bout.
Mastiquant machinalement, assis devant une table peu garnie, seul dans la grande salle à manger, je songeais vaguement au reste de ma journée.

Et maintenant ? J'étais levé, lavé, nourri ; qu'avais-je à faire ? … à quelle heure était mon cours, déjà ?
Je soupirais. Il allait falloir que je revérifie le papier pour savoir ce que je devais préparer pour mon cours.

Rejoignant mes appartements, je cherchais le papier, qui s'était retrouvé froissé sous une pile de grimoires et autres parchemins ; parmi les informations encore lisible, il y était indiqué : cours de soutien de littérature. Bon. Littérature. Rien de bien compliqué, en somme ; expliquer à un élève la subtilité d'une gradation tertiaire ou la complexité grammaticale d'une sentence ne me paraissait pas trop compliqué.

Je passais la matinée à potasser le programme de début d'année de littérature, faisant preuve d'un minimum de conscience professionnelle, puis allais manger un bout.
Bon. Encore deux heures avant l'heure.
Je soupirais.

Je n'aimais pas avoir des horaires à respecter. Cela me donnait l'impression de ne pas disposer de mon temps, d'être enfermé dans une case, encadré par des heures précises... Il fallait que je gère tout mon temps en fonction de ces horaires, et cela ne laissait aucune place aux imprévus, aux fluctuations de mon humeur, au vagabondage de mes pensées... Non. Il y avait cet impératif, là, dans un coin de mon esprit, qu'il ne fallait pas négliger, qui me maintenait de force les pieds sur terre. C'était d'un rébarbatif...

Je décidais de me rendre dans la salle de classe qui m'était allouée en avance, quelques livres sous le bras – au moins, je pourrais y penser en paix jusqu'à ce que mon élève arrive sans avoir à me soucier de gérer mon temps. La pause déjeuner venait de commencer, et tous les êtres vivants dotés d'un estomac et inscrits dans l'établissement se dirigeaient donc comme à l'usure vers le réfectoire. Le moment parfait pour moi pour m'éclipser dans les couloirs et rejoindre la salle de classe abandonnée.

Comme prévu, il n'y avait pas âme qui vive dans le bâtiment. Tant mieux, j'avais un peu de calme au niveau de mes perceptions. Je me retrouvais à errer dans le couloir, cherchant la salle pour me rendre compte que je ne me souvenais plus du numéro exact de la salle – et que j'avais oublié le maudit papier.

Soupir. Tant pis, j'irai prendre la salle qui me semblait être la bonne. Je poussais la porte d'une pièce vide, et traversais les allées de bureaux vides. Dire que certains faisaient cours devant tous ces bureaux devant lesquels étaient installés autant d'élèves... J'étais bien content de n'avoir affaire qu'à un seul à la fois, pour ma part.

Je posais mes affaires sur le bureau qui présidait l'aménagement de la salle, et pris place sur la chaise.
Bien.
Et maintenant... ?

J'attrapais un bouquin, le feuilletais rapidement. Mais mon intérêt s'envola vite ; ces lignes ne m'apprenaient rien... Un regard à l'heure, et je me dis qu'après tout, j'avais largement le temps de me prendre une petite heure de sommeil. Peut-être même un peu plus, je verrai. Déjà, une demi-heure.

Accoudé au bureau, tempe calée sur la main, je fermais les yeux. Rien de tel pour passer le temps que dormir ; j'appréciais vraiment cette capacité à moduler mon temps de sommeil selon mon bon vouloir, modelant ainsi mes journées et mes nuits à mes envies.

Lorsque je m'accorde un temps de sommeil, mon corps se règle de lui-même pour dormir exactement le temps que je me suis donné. Pas besoin de réveil ni de quelque manifestation extérieure, donc, pour me réveiller. Pendant ce temps de sommeil alloué, mon esprit est complètement absent ; pas de rêve, pas de pensée parasite. Non. Sommeil de plomb, sur commande.

Aussi, lorsqu'un chahut de tous les diables de casseroles retentissantes et sonnantes me fit sursauter, mon cœur rata un bond.
Bon sang. C'était quoi, ça... ?

Je me redressais péniblement, et parcourais la salle du regard à la recherche de la source du vacarme – pour ne découvrir qu'une jeune fille, patiemment installée en face de moi.
Mince. Mon élève était donc arrivée.

Connaître l'origine du vacarme fut instantanément reléguée au second rang.
Lâchant un soupir, je me redressais lentement sur ma chaise, cherchant le papier de l'administration du regard – ah. Mince. C'est vrai. Oublié. Voilà qui commençait bien.

« Hm, eh bien, bonjour, mademoiselle... commençais-je sans enthousiasme, vissé sur ma chaise. Vous le savez déjà sûrement, mais je suis Isaac Sandlord, tuteur – ou professeur particulier, appelez ça comme vous voulez, peu m'importe – et vous avez demandé du soutien en... »

Mince. Le papier. Quelle bonne idée de l'avoir oublié. J'allais devoir faire des efforts de mémoire.
Je devais tenir une heure.

« … Littérature, il me semble. Nous commencerons donc par revoir ce que vous n'aviez pas compris en cours avant d'approfondir. »

Je me levais lentement, et contournais mon bureau pour me poster devant et m'appuyer sur le meuble. Je posais le regard sur la jeune fille – était-elle aussi ennuyée que je l'étais... ?
De là où j'étais, son apparence me semblait pour le moins anodine. Une jeune fille, assez pâle de peau, des yeux très bleus et des cheveux noirs. Mais son aura me mit plus mal-à-l'aise.

Une aura noire. Qui suintait par tous les pores de sa peau pour venir frapper aux abords de ma conscience. J'esquissais un léger froncement de sourcil. De quelle sorte était cette jeune fille... ?

« Excusez-moi, j'ai oublié mon papier dans mes appartements. Pouvez-vous me rappeler votre nom, je vous prie... ? »
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeLun 22 Oct - 3:16

Bien. Pour l’instant, tout se passait sans anicroche, il n’avait pas l’air soupçonneux, il ne demandait même pas d’où était venu le bruit de casseroles qui l’avait éveillé en sursaut. Un professeur particulier nommé Isaac Sandlord. Seigneur du sable ? Pour une anglophone telle que Heliott, ce nom était assez évocateur. L’esprit de la Psionique se mit en marche en parallèle, dissertant en arrière plan sur ce nom, tandis que ses pensées principales continuaient d’avancer.

Heliott étant à peu près aussi douée en littérature qu’en mathématiques, elle n’aurait aucun mal à trouver de quoi parler...

Elle ne tenait pas spécialement à prendre de risques en fouillant l’esprit d’un professeur dont l’attention était dirigée vers elle. Avec un tel effort de mémorisation et une telle réflexion, l’esprit était bien plus alerte, et la moindre intrusion pouvait être repérée, contrée, et châtiée. Aussi, elle alla à l’encontre de ses habitudes, et replia complètement son esprit et son aura, qui diminua d’intensité, car sans le vouloir, si elle ne se forçait pas au contraire, elle avait tendance à fouiner sans forcément s’en rendre compte.

Son nom, son nom... Lequel devrait elle donner ? Son patronyme actuel, certainement, enfin, elle imaginait que c’est ce qu’il attendait de sa part...


- Je me nomme Heliott Kent, monsieur Sandlord.

Sa voix était vibrante, pas vraiment forte, ni douce ou fragile, mais son timbre était très dense, très intense, et sa voix, même sans qu’elle l’élève, semblant fuser comme une flèche jusqu’au professeur.

Elle avait un accent anglais assez prononcé, et on entendait bien que le japonais n’était pas sa langue maternelle. Malgré ces détails, sa prononciation témoignait d’une pratique fréquente, mais sans doute assez ancienne, comme une langue qu’on apprend étant enfant et qu’on ne parle plus avant des années.

Ses pensées sous-jacentes parvinrent à une conclusion étrange : Isaac Sandlord, Isaac, maître du temps.

Le sable du sablier s’écoule et le maître du sable peut en modifier le mouvement. Étrangement, elle trouvait que cette description correspondait bien au professeur. Il avait constamment l’air ailleurs et semblait comme... Éthéré, impalpable.

Zut, son esprit. Inconsciemment, elle avait tendu son esprit vers celui d’Isaac pour tenter d’en savoir plus, et venait tout juste de s’en rendre compte. Elle ordonna ses pensées pour ne plus se laisser distraire, et se mit à fouiller dans son sac.

Au bout d’une petite dizaine de secondes de recherche, elle trouva finalement le texte sur lequel la professeur de littérature les faisait travailler, c’est à dire, un long extrait d’Alice au Pays des Merveilles, la scène où la petite Alice tente de passer par la toute petite porte en mangeant des gâteaux et en buvant des potions. Elle avait du mal à se cantonner à une analyse objective, étant donné qu’elle avait découvert que monsieur Caroll était un Psionique encore plus dérangé que tout ses congénères réunis, né du suicide d’un pédophile repentant. Vraiment traumatisant à lire quand on savait que cette scène était basée sur la perception de l’enfance par un pédophile...


]- Je ne parviens pas à comprendre la structure de cet extrait, enfin, je veux dire, la logique du raisonnement d’Alice ici.


Dernière édition par Heliott Kent le Lun 22 Oct - 23:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeLun 22 Oct - 13:04

Spoiler:

La jeune fille me transperça tranquillement de son regard bleu puis répondis, tout aussi sereinement :

« Je me nomme Heliott Kent, monsieur Sandlord. »

Ah. Tiens.
Je notais deux choses – hormis le fait que sa voix était particulièrement claire et audible malgré le ton et le volume qu'elle lui avait donné.

Tout premièrement, son accent ; des intonations anglaises, mais une maîtrise du japonais. Cette simple phrase ne me permettait cependant pas de deviner si elle était d'origine britannique, américaine ou autre.
Ce qui me rappelait que j'avais toujours fait attention à cacher mes origines depuis que j'avais atterri dans les bas-fonds ; ce genre d'information ne donnait pas seulement des renseignements sur les façons de faire auxquelles j'aurais pu être habitué, mais pouvait aussi permettre de remonter ma piste jusqu'à découvrir qui j'étais.
Et, s'il est bien une chose dont il faut bien se garder dans les bas-fonds, c'est bien de donner le moindre indice sur celui qu'on est.

Ensuite, je me rendis compte que je n'avais jamais pris connaissance de ce nom. J'avais pourtant bien lu le papier de l'administration...
Un doute naquit en moi, indistinct mais présent.

Etait-ce ce doute, qui me donnait cette sensation de froid... ? Etrange. Comme un fourmillement, quelque chose, comme... une ombre, qui s'insinuait... Oui, voilà. Quelque chose s'insinuait – et ce n'était certainement pas un simple doute. C'était trop sombre, trop... noir pour n'être qu'un doute. Trop substantiel.
Un frisson me parcourut le dos. Cela ressemblait plutôt à une intrusion...

Lorsque je me m'en aperçus, je reportais le regard sur mon élève, si intrigante, qui fouillait son sac – rien d'anormal, de prime abord, et pourtant.
Quelque chose avait changé.
Je mis quelques secondes avant de comprendre : son aura. Où était-elle passée... ? Depuis quand ne l'avait-elle plus ? Je m'en souviens pourtant clairement : une aura malsaine qui suintait le noir, embourbante, presque... matérielle. Avais-je seulement rêvé... ?

Mais elle sortit son livre l'air de rien, et ouvrit l'ouvrage au passage étudié : Alice au Pays des Merveilles, de Lewis Carroll. Un classique de la littérature anglaise.

« Je ne parviens pas à comprendre la structure de cet extrait, enfin, je veux dire, la logique du raisonnement d’Alice ici, me dit-elle alors tranquillement. »

Je restais coi un instant, les lèvres légèrement pincées. A quoi jouait-elle... ? Venir gratter discrètement aux limites de mon esprit, et reprendre comme si rien n'était avec l'air d'une étudiante studieuse et inquiète de sa réussite...
Il fallait que je me méfie.

D'une torsion, j'attrapais sur mon bureau document et crayon ; portant le crayon à ma bouche, je parcourus les lignes rapidement. L'extrait était assez long, j'avais bien fait de remettre le nez dedans ce matin.

« Hm. Eh bien, commençais-je sans grand entrain, stylo entre les dents ; il ne faut pas perdre de vue qu'Alice au Pays des Merveilles est une sorte d'ode à l'enfance. L'auteur nous dépeint donc un protagoniste très jeune, avec une psychologie décousue. C'est normal d'avoir du mal à comprendre Alice. »

J'attrapais mon stylo négligemment et tantôt l'agitais vaguement devant moi, tantôt le promenais sur le document pour marquer une ligne, tâchant d'expliquer les choses comme je pouvais.

« Il faut se défaire de la psychologie 'adulte', si je puis dire, et retrouver l'enfant qu'il y a en nous. Simplifier les choses, si l'on veut ; Alice a un problème, une solution se propose à elle, elle l'adopte. Elle fait fi de la prudence que les adultes ont acquis grâce à l'expérience de leurs années – l'auteur le met en avant, d'ailleurs, avec les mises en gardes presque burlesques que se fait Alice à elle-même, en parlant de ses amis et des bouteilles où serait inscrit 'poison'. »

Je m'installais un peu plus sur le bureau, maintenant à moitié assis sur le bord du meuble, et glissais mon stylo sur mon oreille. Expliquer Alice n'était pas vraiment ce que j'avais connu de plus aisé.

« Au final, Alice a un raisonnement simplifié à l'extrême. Elle considère que, si la bouteille sur laquelle est inscrit 'BOIS-MOI' ne porte pas d'indication 'poison', alors elle peut la boire sans crainte. De même pour le gâteau. C'est un esprit pur et innocent. L'auteur nous montre que, pour nous adultes éveillés qui lisons ceci, si la situation nous semble ridicule, pour un enfant, ce genre de raisonnement naïf est normal. »

Je pris une brève inspiration. J'aurai dû prendre une bouteille d'eau.
Je levais les yeux vers mon élève, peu convaincu moi-même de mon explication, et conclus :

« Il faut essayer de retrouver l'innocence de l'esprit d'un enfant, en somme. Vous comprenez ce que je veux dire... ? »
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeLun 22 Oct - 23:31

Heliott, en écoutant en apparence attentivement le discours du professeur, était déjà plongée dans de sombres souvenirs. Tout ce qu'elle savait sur Lewi Caroll et son oeuvre lui venait de Zante. Un de ses amis Psionique. Ancien ami.

Zante était un passionné de l'histoire de leur race, et se vantait d'avoir démasqué tout les Psionique influents ou célèbres en tant qu'humain sur cette Terre. Lewis Caroll était un de ses préféré. Surement parce que ce Psionique avait sauvé sa vie tandis qu'il mourait de faim dans une rue de Manchester. Il lui avait raconté beaucoup de choses sur cet auteur, et sur ce livre, Alice in Wonderland... C'est lui qui l'avait forcé à le lire d'ailleurs.

Dans son esprit embrouillé, où tant de souvenirs et de sentiments différents se pressaient, un cadenas venait de s'ouvrir. Elle ne le sentit pas immédiatement, mais le simple fait de penser à Zante réveillait certaines choses qu'elle ne voulait plus revoir.

Lorsque Heliott réussi enfin à s'extraire de ses pensées entremêlées, il était au milieu de son explication. Elle écouta très attentivement l'explication, vérifiant dans sa mémoire que les informations collaient au livre. En effet, cette analyse paraissait sensée, mais ce n'était pas ce point qui retint l'attention de la Psionique. Il lui fallait retrouver un esprit d'enfant...

Clic. Un cadenas s'ouvrit, avec une pensée tout à fait légitime mais en même temps assez étrange.

« Si je veux retrouver un esprit d'enfant... Je dois au sens propre, retrouver un esprit d'enfant. »

Innocence, pureté, les âmes des enfants qu'elle avait déjà dévoré comportaient presque toutes ces caractéristique, et à chaque fois, pendant une semaine ou deux, elle avait eu beaucoup plus de mal à s'intégrer aux adultes. Mais, un souvenir retint son attention. L'esprit d'enfant devait être resté gravé quelque part. Dévorer des âmes enfantines n'avait rien d'anodin et très souvent les sentiments restaient plus longtemps, et vu le nombre d'enfants qu'Heliott avait pleuré...

La Psionique baissa la tête et ferma les yeux, tentant de calmer la tourmente qui se formait déjà dans sa tête tandis que les souvenirs remontaient à la surface.


- Oui... Oui monsieur, je comprends...

Elle devait à tout prix se retenir. Elle ne voulait pas craquer, elle ne voulait pas, mais les images des corps des enfants devant ses yeux provoquaient une réaction insoupçonnable chez un monstre sensé ne pas avoir de coeur.

Elle prit sa tête entre ses mains, et, gardant toujours les yeux fermés comme si elle réfléchissait profondément au lieu de cacher ses yeux qui devaient surement être déjà des miroirs, elle continua l'analyse. Si elle ne parvenait pas bientôt à calmer son côté monstre son aura reviendrait.


- Donc... Dans l'extrait Alice suis sa propre logique, et même cette logique qui ne nous parait pas légitime ne fonctionne pas dans le Pays des Merveilles, car elle se fait avoir par le clé et les changements de sa taille. Ce qui signifierait que ce Pays est encore au delà de l'esprit des enfants ?

C'était effectivement une question qu'elle s'était déjà posé. Si Lewis Caroll avait voulu compter une histoire à Alice Lidell, pourquoi lui raconter le destin d'une petite fille dans un pays où elle ne peut rien faire sans qu'elle ne s'y perde et se fasse avoir... Autant raconter les Malheurs de Sophie à ce compte là.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeMar 23 Oct - 14:55

J'avais à peine prononcé ces mots que j'eus le sentiment d'avoir appuyé sur quelque chose qu'il ne fallait pas même effleurer. La jeune fille, pendant que j'expliquais comme je pouvais, avait eu un air absent tout du long de ma tirade, et au fur et à mesure, son expression s'était changée.
On aurait dit de la tristesse pure.

Quelque chose semblait refaire surface petit à petit. Lentement mais sûrement, je pus presque observer à l'oeil nu la montée de ses sentiments. Que se passait-il... ? Des ondes de regret s'échappaient d'elle, d'abord par touches irrégulières, puis plus impulsivement, et bientôt à flot ; quelle était la cause de ce déluge de sentiments... ? La voilà qui fermait les yeux...
La pensée que j'y étais sûrement pour quelque chose me pinça le cœur.

« Oui... Oui monsieur, je comprends... »

Sa petite voix me fit presque de la peine.

Et puis il se passa quelque chose. En la regardant, il me sembla que sa peau blanchissait. Aux abords de ses tempes, des marques noires se mirent à se dessiner aux coins de ses yeux, puis bientôt sur le dos de ses mains ; bientôt, le réseau de ses veines apparaissait sur sa peau blanche...

Je plissais les yeux pour la regarder un peu mieux, et comme d'un même mouvement alors que je portais un peu plus mon attention sur elle, elle se recroquevilla, baissant la tête. Je me penchais légèrement, pour observer son expression ; d'un même mouvement, elle enfouit son visage dans ses mains, me fermant la lecture de ses traits.
Et puis sa voix me revint, étouffée par sa posture.

« Donc... Dans l'extrait Alice suit sa propre logique, et même cette logique qui ne nous paraît pas légitime ne fonctionne pas dans le Pays des Merveilles, car elle se fait avoir par la clé et les changements de sa taille. Ce qui signifierait que ce Pays est encore au delà de l'esprit des enfants ? »

J'arquais un sourcil. Quoi, elle se souciait encore de ce texte... ? Décidément.
Je repris mon document avec un soupir, et parcourus les lignes en diagonale.

« Je ne dirai pas non plus qu'Alice se 'fait avoir'. Et, si le Pays des Merveilles semble aussi insaisissable, c'est parce qu'il est, en somme, le reflet de la psyché enfantine. Si on regarde bien, Alice est toujours posée sur une brèche : il y a toujours un conflit entre son côté enfant naïf, et la part d'elle qui veut grandir. Quand elle se parle toute seule, on voit bien cette dualité du personnage ; elle se fait la conversation en imitant les grandes personnes, elle se gronde toute seule, et elle essaie d'appliquer le raisonnement d'un adulte avec sa logique d'enfant. C'est plutôt cette dualité, cette division en elle qui lui joue des tours. »

Tout en parlant, je m'étais redressé, et m'étais approché tout doucement. Mes pas, au rythme de mes propos, m'avaient lentement rapproché d'elle. Je m'arrêtais juste devant elle, et m'appuyais sur le bureau de la place de devant, lui faisant face de façon détendue – pas la peine de rajouter à sa torpeur.

« L’œuvre nous semble décousue de prime abord, car dénuée de toute la logique 'adulte', mais à un second niveau de lecture, il en est tout autre ; l'auteur, loin d'être fou, nous retransmet ce qu'il a tiré de son contact avec les enfants. Au final, le Pays des Merveilles n'est pas au-delà de l'esprit des enfants ; c'est la concrétisation, la matérialisation de cet esprit, de ses peurs et de ses cauchemars... »
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeMer 24 Oct - 2:54

Heliott en cet instant aurait voulu se trouver n'importe où sauf devant ce professeur qui ne se doutait même pas de ce qu'il venait de faire. Elle qui mettait tant de temps et d'énergie à enfouir au plus profond de sa mémoire les souvenirs indésirables qui hantaient ses nuits, était à présent tremblante, le visage dans les mains, sentant de petites griffes rentrer dans la peau de son front et sa perception visuelle changer au moment où ses yeux redevinrent miroirs. Son aura reprit sa dimension d'origine et même s'augmenta un peu du fait de sa transformation...

Elle ne savait pas comment cet imbécile qui ne devait pas atteindre le quart de son âge avait réussi à appuyer juste là où il fallait pour la faire craquer.

Non, non. Ce n'était pas la faute du professeur, c'était bel et bien à cause du livre. Ce livre maudit qui la plongeait dans un état de transe à chaque fois qu'elle s'y plongeait trop profondément. Ce livre qui avait alimenté ses rêves pendant des mois avant qu'elle ne se résolve à les enfermer définitivement. Enfin, c'est ce qu'elle croyait.

Les nuits passées à rire avec Zante sur la vie et les mœurs étranges de Caroll, devant un feu de bois ou au fond d'une ruelle où un cadavre achevait de se vider de son sang.

Cette nuit là, la veille de sa mort, la nuit où elle avait peut être partagé le baiser le plus étrange de sa vie avec Zante, ce jour où elle l'avait vu, étendu avec les autres, mort, avant qu'il ne se consume devant la mine narquoise du vampire.

Elle avait grand mal à s'empêcher de pleurer, ou de balancer le bouquin au sol pour l'y enflammer, ou encore de planter son esprit dans celui du professeur et lui faire comprendre ce qu'il venait de réveiller.


- ... Excusez moi, si vous voulez bien... M'accorder une seconde...

Elle jeta timidement un oeil entre ses doigts, se disant qu'à cette distance il ne pourrait pas voir qu'elle avait des yeux miroirs, mais elle se rendit compte aussi qu'il s'était rapproché. Elle referma immédiatement ses paupières en priant pour qu'il ne la blâme pas.

Elle venait tout juste d'arriver, et à vrai dire elle se plaisait vraiment ici, et ne souhaitait pas devoir tout recommencer à à peine quelques semaines de la création de son nom...

Le pire c'était certainement qu'elle enfreignait le règlement sans vraiment le vouloir.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeMer 24 Oct - 16:12

J'attendis une réaction ; celle-ci ne se fit pas attendre. Mais c'était une réaction contenue, retenue à grand peine...
J'avais comme l'impression que ma jeune élève allait m'exploser au visage. Ou bien se transformer soudain en un monstre effrayant. Ou les deux.

J'étais sceptique. Qu'est-ce qui lui prenait... ? Elle semblait presque tremblante, et je me demandais un instant si elle pleurait, ou quelque chose du genre. J'aurais alors été dans une position assez incofortable. Je ne m'étais pas levé ce matin avec l'ambition de consoler une élève dépitée. Et je n'étais pas payé à sécher des larmes.
Alors les lycéennes en détresse, très peu pour moi.

Et puis d'un coup, comme une cage thoracique gonfle lors d'une grande inspiration, son aura reparut. J'eus un mouvement de recul presque involontaire tant cette réapparition me prit de court. Cette aura de tristesse était de retour. Prenant de l'ampleur, s'extirpant, noire et goudronneuse, de ce petit corps frêle. La différence entre les deux étaient tellement marquante...
Lui appartenait-elle vraiment ? Je l'aurai plutôt attribuée à un démon, d'apparence effrayante ; pas à une jeune fille. Etait-ce un coup monté ? Ou bien... un piège ?

Et puis sa petite voix, encore.

« ... Excusez moi, si vous voulez bien... M'accorder une seconde... »

Arf. Ca me faisait un peu mal pour elle, de l'entendre. C'était comme si je partageais soudain sa tristesse, sans trop savoir pourquoi si comment. Comme si son souffle étranglé balayait mes doutes et mes suspicions. C'était désappointant de me sentir des élans de compassion comme ça pour elle...

« Pas de souci, je... Ce n'est rien... marmonnais-je pauvrement, à peine audible. »

Je me sentis bête. Je n'étais jamais confronté aux sentiments négatifs, jamais je n'avais eu à faire face à la tristesse extrême de quelqu'un.
J'avais vu la détresse, j'avais vu le désespoir. Mais, toujours, lorsqu'une main se tendait vers moi en demandant de l'aide, je passais mon chemin, me drapant d'indifférence égoïste. Si je pouvais éviter d'avoir à gérer quelqu'un d'autre que moi-même, toutes les excuses étaient bonnes.
Mais là, difficile d'éviter...
Et même moi pouvais à peine jouer la carte de l'indifférence.

Elle eut un mouvement, et, un instant, j'aperçus son visage – ou bien...

Qu'avais-je vu, au juste ? Il m'avait semblé entrevoir... un reflet ? Et ses mains, étaient-ils... des griffes ?
Une douche froide.
Quelle était cette créature qui me faisait face... ?

Ignorer l'identité de mon 'élève' me sembla soudainement un gros handicap. A quoi devais-je m'attendre... ? Quel genre de monstre me faisait face, quelles étaient ses capacités... ?
Mon aptitude à voir les auras me sembla comme une malédiction. Sans elle, je serai face à cette jeune fille sans même me douter de rien, vaguement incommodé par cet afflux de sentimentalisme inattendu.
Mais là !

Là...
Mais là, je faisais face à une jeune fille, qui n'avait plus l'air sur le point de pleurer mais bien de perdre le contrôle d'elle-même, avec une aura de sentiments négatifs concentrés, et qui semblait capable de m'avaler d'une bouchée.
Avoir conscience de la situation était-il un réel avantage... ?

Mais quoi qu'il en soit, il fallait que j'agisse. Je ne pouvais pas laisser la situation empirer – j'en serai tenu en partie responsable par la suite, si quelque chose arrivait.
Alors il fallait que je fasse quelque chose.

… Mais quoi ?
J'étais face à une jeune fille en proie à l'émotion, qui semblait perdre le contrôle de ses pouvoirs, seul, démuni face à un monstre dans la force de l'âge...

« Mademoiselle Kent. Si vous souhaitez changer d'objet d'étude, dites-le, mais ne vous mettez pas dans des états pareils. »

La délicatesse et moi, ça faisait deux. Pourtant, ma voix manquait d'autorité et de conviction ; loin d'être celle du prof rigide, malgré les propos durs que je tenais, c'était plutôt le ton hésitant et précautionneux de quelqu'un qui cherche à ne pas brusquer.

L'important, c'était de ne pas montrer à mon élève qu'elle pouvait très facilement prendre le dessus sur moi, si elle le désirait.
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeJeu 25 Oct - 1:42

A travers le brouillard de son délire, Heliott vit le professeur, surpris, reculer devant son aura. Ça ne l'étonnait pas... Même pour un humain, dans cette situation, son aura aurait été effrayante. Elle en était consciente, elle avait fréquenter trop de Psioniques pour se leurrer : Lorsqu'ils perdaient le contrôle des âmes et de leurs souvenirs, ils ressemblaient plus à des rescapés d'asile plutôt qu'à d'avenants jeunes gens aux yeux charmeurs.

Sa respiration qui s'était progressivement accélérée au court des dix dernières secondes, commença tout doucement à se ralentir, se calmer. Heliott voulait calmer cette crise, elle ne devait pas tomber dans le piège de ses souvenirs. Elle s'était nourri récemment, mais passer assez pour enfermer à nouveau tout ce qui la hantait. Elle devrait faire avec.

Au loin, dans le monde où évoluait encore l'esprit du professeur, résonna une voix timide, qui lui demandait de ne pas "se mettre dans des états pareils".

Elle ne put pas s'en empêcher. Un rire nerveux secoua ses épaules en entendant cette mise en garde. Elle oublia un instant toute la situation dans laquelle elle se trouvait. Ne pas se mettre dans des états pareils ?

Ce fut sans doute cette phrase, ces quelques mots qui l'aidèrent à ignorer ces souvenirs qui l'assaillaient. Il avait raison dans le fond. Elle n'avait pas à se mettre dans des états pareils.

Elle chassa avec force et détermination les images morbides de son esprit et rétracta son aura pour ne plus en laisser qu'une vague impression de malaise, et sa respiration se fit lente, profonde, calme et sereine.

Bien malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour ses yeux et ses crocs. Elle inspira profondément et releva la tête d'un air désolé.

Ses grands yeux qui avaient été bleus reflétaient désormais une image déformée du professeur. Plus de pupille, de blancs ou d'iris, juste deux grands miroirs angoissants posés sur Isaac.

Mais le pire, se dit elle, ce serait quand elle devrait ouvrir la bouche. De longs crocs acérés et menaçants.

Elle prit la parole et en essayant au maximum de ne pas montrer les dents.


- Désolée monsieur... Je... Je ne peux pas vraiment... Contrôler ça... Pour l'instant...

Et pourtant ce n'était pas faute d'essayer, mais dans un tel état mental, elle n'avait pas vraiment le choix.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeJeu 25 Oct - 18:21

Le petit rire nerveux qui la secoua était presque plus inquiétant que les pleurs qui menaçaient précédemment de la submerger. Je me crispais, épaules tendues, en attente d'une réaction – explosion, implosion, bref, quelque chose de destructeur et décoiffant.

Mais à la place, elle... Se calma. Aussi simplement que ça.
Elle se calma. Tout bêtement. Son rire se tut doucement, sa respiration se calma, et son aura malsaine reflua progressivement.
Ce n'était pas vraiment le genre de réaction auquel je me préparais – mais je n'allais pas m'en plaindre. J'avais plutôt l'habitude de voir ce type de situation dégénérer de façon tellement violente et soudaine que j'étais presque prêt à retrouver un vieux réflexe et prendre les jambes à mon cou au premier signe de dégénérescence.
Mais fort heureusement pour moi, aujourd'hui, il n'en était rien.

La voir reprendre le contrôle suffit à me rassurer. Il arrivait à tout monstre de ce monde de perdre pied par moments, et c'était d'autant plus vrai pour les jeunes monstres qui apprenaient encore à se contrôler. Je me détendis donc, plus serein. Si cette jeune fille pouvait reprendre le contrôle de ses pouvoirs après une telle crise, alors elle ne me ferait rien – volontairement, du moins.

Une fois complètement calmée, ma jeune élève releva la tête vers moi, et j'eus la presque-surprise de voir que son apparence avait légèrement changé. Rien de bien perturbant, si ce n'est que son regard était désormais une surface réfléchissante. Eh bien, voilà qui était peu commun. « Les yeux sont le miroir de l'âme », voilà un proverbe un peu trop littéralement illustré.

C'était à la fois déstabilisant et captivant de me plonger dans ce regard miroitant. Tandis que je devinais plus que constatais qu'elle posait les yeux sur moi, les reflets colorés – que je ne parvenais pas à distinguer à cette distance – s'agitaient, capturés par ce regard sans direction... C'était assez joli à voir, somme toute.

« Désolée monsieur... Je... »

Elle reprit alors la parole, mais je notais qu'elle s'y prenait de façon assez étrange, pinçant les lèvres d'une façon peu pratique pour s'exprimer. Comme si elle essayait de... Cacher ses dents ?

« ... Je ne peux pas vraiment... Contrôler ça... Pour l'instant... »

Ses dents étaient pointues. C'était ça qu'elle essayait de cacher – enfin, il me sembla. Quoi, elle s'inquiétait que je prenne peur... ? Une fois son aura résorbée et son état calmé, je ne craignais plus grand chose. J'avais vu bien assez d'horreur avant d'arriver dans cet établissement, ce n'était pas un jeune monstre qui savait se contrôler qui allait me donner des frissons.

Pour preuve, je décrochais un petit sourire doux que je voulais rassurant à la jeune fille. Je voyais bien désormais que, s'il lui arrivait de perdre momentanément le contrôle de son pouvoir – quel qu'il soit – elle était également en mesure de se reprendre, et de s'en excuser. C'était non négligeable, surtout en considérant que certains monstres considérés comme plus mûrs n'arrivaient toujours pas à un tel niveau de maîtrise. Et en tant que professeur, je trouvais cela appréciable – surtout en considérant ma vulnérabilité.

C'était peut-être le fait d'avoir été aussi touché par la tristesse qui émanait d'elle quelques instants plutôt, ou le fait de l'avoir presque vue fondre en larme devant moi, ou bien encore son aptitude à reprendre le contrôle – ou bien tout ça à la fois. Pour une raison inconnue, je me sentis un élan de compassion bienveillante envers elle.

« Ne vous en faites pas, Mademoiselle Kent. Vous vous doutez bien que les professeurs de ce lycée sont accoutumés à côtoyer des êtres à l'apparence et aux capacités étranges, alors ne vous en souciez pas. »

Plus trace d'hésitation dans ma voix. Seulement un timbre chaud et rassurant, qui cherchait à réconforter et effacer les hésitations. Elle n'avait pas à s'en faire pour moi.
Pour preuve de ma bonne foi, je m'approchais d'elle sans brusquerie, et posais une main légère sur le haut de son bras – j'étais toujours aussi peu friand de contact physique, mais je savais qu'un petit geste était réconfortant dans ce genre de situation.

« Nous pouvons faire une pause, si vous le souhaitez. Vous pouvez aussi aller boire un peu d'eau, ou prendre l'air – je peux même vous accompagner. Si vous ne vous sentez pas de reprendre l'étude de ce texte au retour, nous pourrons passer à un autre sujet. N'hésitez pas à me dire si je peux faire quelque chose pour vous. »
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeVen 26 Oct - 2:25

Reste calme. Reste calme. Respire lentement. Rien ne devait transparaître du combat qu'elle menait avec elle-même en cet instant pour ne pas replonger dans un délire hallucinatoire. Le professeur devait penser que tout allait bien, qu'elle avait reprit totalement possession d'elle même.

Le professeur ne semblait pas apeuré par ses yeux, ce qui la soulagea, car elle était parfaitement incapable pour l'instant de faire machine arrière.

Elle inspira profondément encore une fois. Une migraine faisait son arrivée.

Son esprit était en lutte contre lui même, et cela se ressentait dans une volonté indescriptible de s'étendre, et Heliott avait bien du mal à garder son esprit à l'intérieur. Son aura semblait... Tressauter, comme une chaîne de TV mal réglée.

Même si en apparence elle s'était calmée, elle n'était en réalité qu'une bombe à retardement. Et si un élément déclencheur se présentait...

« Ne vous en faites pas, Mademoiselle Kent. Vous vous doutez bien que les professeurs de ce lycée sont accoutumés à côtoyer des êtres à l'apparence et aux capacités étranges, alors ne vous en souciez pas. »

Oui, bien sûr, elle en était consciente. Mais rares étaient les monstres à connaître les Psioniques et à les craindre à leur juste valeur. Mais ce professeur semblait sincèrement compatissant, chose étrange en soit.

Elle n'était pas habituée à un traitement de faveur. Chez les Psioniques, c'était marche ou crève, et la plupart d'entre eux ne survivaient pas plus d'un mois, mourant de faim ou dévorés par d'autres Psioniques en quête d'un dîner. Le gentillesse dont pouvait faire preuve les humains l'avait toujours impressionné, mais jusqu'à ce jour, elle n'avait rien remarqué de tel chez les monstres.

Mais ce sorcier était bienveillant et se souciait d'elle. Et étrangement, elle se sentait coupable de l'avoir réveillé à coup de casseroles. Si elle n'avait pas peur de se faire punir pour cet acte, elle se serait immédiatement excusé.

Oh. Non. Non. Non. La main fine du professeur était posée sur son bras. Un contact physique. Des conséquences psychologiques. Son mental qui tentait de s'étendre depuis une vingtaine de secondes, trouva dans ce contact une perturbation suffisante pour arriver à ses fins.

Heliott ne put retenir plus longtemps la déferlante de ses souvenirs, et les barrières mentales d'Isaac furent... Balayées.

Dans le mental du sorcier défilèrent des dizaines de souvenirs, d'images et de pensées entremêlées. Une rue sombre, un cadavre, un vampire, d'autres Psioniques transformés, un paysage enneigé, toutes les images se succédaient à un rythme effréné.

Heliott, le choc passé, se détacha brusquement du professeur et rompit le contact mental. Ses grand yeux miroirs étaient fixés sur lui. Son visage exprimait tout à la fois le regret, la peur et l'angoisse. Son aura se rétracta complètement et elle se fit violence pour fermer toutes ses perceptions mentales.

Qu'avait il vu ? Retenu ? Et par les Démons, qu'allait t-il lui faire ?
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeVen 26 Oct - 10:38

J'aurai dû me méfier.
J'aurai dû m'écouter, garder mes distances.
J'aurai dû la laisser se débrouiller, comme ce que j'avais toujours fait.

Pourquoi avait-il fallu que je me montre gentil... ? Mais quelle idée ! Si j'avais su...

Je ne l'avais pas perçu. Le temps que je parle, l'aura noire avait eu un mouvement de flottement, comme surprise par le contact de ma main sur le bras de la jeune fille. Et puis un sursaut, et l'avalanche.

A peine avais-je finis de parler que mon esprit fut soufflé.

Le frêle barrage de mon mental fut assailli par un torrent furieux, une tornade, un ouragan qui se projeta avec force contre les quelques barrières de mon esprit.

En un instant, le barrage céda, explosa de toute part – je ne pouvais rien faire, complètement impuissant face à la soudaineté et la puissance de l'assaut. L'ouragan s'engouffra, apportant son déluge maudit qui s'immisça dans tous les recoins de ma tête, noya tout, broya tout, englouti tout.

Et puis les images. Soudaines, brutales, violentes, fracassantes, vives et furieuses.

La faim, le froid, le loup, le poignard, Jake, le sang, la mort, les meurtres, l'amour, la faim, Ψ, la peur, l'horreur, le noir, le meurtre, la peine, changer, partir, fuir, la douleur, mourir, la guerre, la mort, les lettres, le mensonge, l'incube, les meurtres, Marc, le défi, le désir, la peur, le doute, partir, fuir, changer, mourir, la panique, la mort, partout, se cacher, nulle part, la faim, les morts, les enfants, les camps, la douleur, l'horreur, la mort, les morts, s'enfuir, mourir, courir, fuir, la douleur, partir, chasser, tuer, partir, tuer, Hunter, vivre, mourir, encore, encore, la mort, les meurtres, partir, chasser, dévorer, pleurer, partir, mourir, désincarnée, effacée, partir, courir, mourir, fuir, la mort, un but, la puissance, les autres, débusquée, le groupe, les autres, ensemble, mourir, le vampire, tués, effacés, envolés, morts, la douleur, la mort, la douleur, la douleur, Ψ, la vengeance, la douleur, la mort, le meurtre, le tuer, se venger, un but, envolé, disparu, perdue, partir, mourir, encore, la douleur, la mort, encore, encore, la mort, la mort -

Le contact se brisa.

Les images cessèrent.
Les émotions étrangères se turent.

Plus rien.

Vide.

Le vide... Le calme après la tempête.

Confusion.

Que s'était-il passé... ?
Qu'avais-je... vu ? Ou bien... vécu... ?

Tout est flou.

Tout cela ne m'appartenait pas. Ce flot de sensations, de sentiments, ce rugissement de l'âme, et cette douleur... Cette douleur...
Non. Ce n'est pas à moi.

Mais moi, qui suis-je... ? Si je ne suis pas cette âme, cette douleur, cette peine, alors qui... ?

Lentement.
Mon cerveau est anesthésié. Mes pensées sont embourbées. Mon esprit est assommé.

Et puis quelques pensées cohérentes se reforment dans ma tête.
Isaac Brandson. Sandlord. Sorcier. Yokai.

Ah. Yokai... Elèves. Elève. Mon élève. Kent. Heliott.

Péniblement, les morceaux se rassemblent. Je suis encore sonné lorsque je commence à retrouver mes perceptions corporelles.

Chaque muscle de mon corps me fait souffrir, tous mes membres ayant été soumis à une crispation infernale. Mon bras était resté en l'air, la main suspendue, les muscles tendus. L'air entra dans mes poumons, mon cœur se remit à battre, lentement, péniblement.
Chaque muscle de mon visage semblait figé, crispé d'horreur.
Je ramenais lentement mon bras, et sentis quelque chose couler le long de ma mâchoire. J'amenais mes doigts engourdis à mon visage.
Des larmes.
Sous mes yeux, deux sillons humides se dessinaient, sans que j'ai eu la moindre conscience d'avoir pleuré.
Le choc... ?

Je cillais, et regardais le bout de mes doigts, légèrement humides, mes mains ouvertes, tremblantes. Qu'est-ce que c'était que tout ça... ?

Le flot d'émotions et de souvenirs qui avaient envahis mon cerveau en hurlant m'avaient laissé une drôle d'impression confuse. Comme si j'avais assimilé toute une vie en deux secondes.
Je ne me rappelais pas des détails, il y avait trop d'images, ni même de toutes les émotions qui m'avaient traversé, il y en avait trop, bien trop ; je ne gardais qu'une impression brouillonne de douleurs successives, et une omniprésence de la mort, partout, toujours, tellement pesante...

D'où sortaient toutes ces images ? D'où naissait une telle horreur, une telle douleur... ?

Mes yeux glissèrent vers l'autre présence de la pièce.
La jeune fille. Mon élève. Heliott Kent.

Tout était arrivé lorsque je l'avais touchée. Qu'était-elle... ?
Je la dévisageais un instant. Qu'exprimait son visage... ? L'appréhension. Elle semblait avoir peur de ce qui venait de se passer. Elle savait, donc ? En était-elle responsable... ? Etait-elle l'incarnation d'un démon des cauchemars, ou quelque chose comme ça... ? Elle semblait désolée. Elle n'était probablement pas coupable de ce qui venait de se passer, ou du moins n'était-ce pas volontaire.

J'avais encore l'esprit embrouillé et la vue floue. Mon regard revint à mes mains, puis à la jeune fille.

« Que... Que s'est-il passé, au juste... ? »

Ma voix était rauque, éraillée, mais mon ton était calme.
Des mauvaises expériences, j'en avais déjà vécu plein de toutes les sortes – même si celle-ci était d'un tout autre genre, complètement inédit, et bien plus perturbant. Je n'avais pas coutume de sentir mon esprit se faire assaillir et bombarder de la sorte ; je voulais savoir d'où venaient ces images. Ces sentiments. Ces sensations. Cette douleur.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeVen 26 Oct - 15:21

Heliott ne savait plus que penser.

Allait il se réveiller ? Rester prostré ? Combien de temps ? Allait elle être renvoyée pour traumatisme de professeur ? Comment allait il réagir ?

Elle qui supportait chaque nuit cette déferlante de souvenirs indésirable, elle savait parfaitement ce qu'il ressentait, à fortiori qu'elle connaissait et se rappelait de chaque scène, chaque image, chaque son. Elle espérait de tout son coeur qu'il ne lui arrive pas la même chose, car même à ses pires ennemis elle ne pouvait souhaiter pareils tourments.

Il pleurait. Pas étonnant. Soudainement il prit une inspiration, et se mit à bouger, regardant autour de lui, semblant reprendre petit à petit ses esprits. Heliott se détendit légèrement. Encore capable de penser, déjà, c'était un bon point.

Elle se redressa sur sa chaise, tout en veillant à rester loin du moindre contact avec lui.

Il parlait. Finalement, il était beaucoup plus résistant qu'elle ne le croyait...

Oh mes Démons que pouvait elle lui répondre ? Que pouvait elle lui dire ? "Ah oui, au fait, je ne vous l'ai pas dis mais j'ai 100 ans et de graves problèmes psychologiques mêlés à des pouvoirs psychiques plutôt classes mais des fois ça merde un peu, et désolée pour ça." ?

Non...

Définitivement, non.


- Je... Euh... C'est... Compliqué... A expliquer... Mais... En résumé... Le contact a... Déchaîné... Ma crise...

Sa voix hésitante était toujours aussi timbrée, comme si elle avait toujours cette précision, mais on sentait bien qu'elle aurait en cet instant préféré avoir les cordes vocales d'une souris.

Elle ne voulait plus fuir, ni changer, elle voulait se fixer, arrêter de penser au passé et de fuir son futur, elle voulait oublier, et à cause de ça, ses souvenirs ressurgissaient toujours plus fort, toujours plus violemment, menaçant son nom.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeLun 5 Nov - 16:09

Lentement, la brume de mon esprit se dissipait – mais je restais encore sous le choc de ce qui venait de m'arriver. Au fond de mon esprit, un épais mur de brouillard compact résistait, immuable, comme s'il gardait quelque chose scellé au fond de ma propre tête. Me réservait-il quelque chose pour la suite... ?

Alors que ma vue s'ajustait, mon sang commença à taper dans mes tempes, provoquant un mal de crâne naissant et qui promettait d'être tapageur. Je me massais précautionneusement le front du bout des doigts, retirant mes lunettes pour ne pas être gêné par les branches.

Ma jeune élève sembla hésiter pour m'expliquer ce qui s'était passé. Etait-ce aussi confus pour elle que pour moi... ?

« Je... Euh... C'est... Compliqué... A expliquer... Mais... En résumé... Le contact a... Déchaîné... Ma crise... »

Ah. Il semblerait que ce soit quelque chose propre à ses crises. Etait-elle une sorte de créatrice de cauchemars... ? Je n'avais pas beaucoup de souvenirs de ce que j'avais vu, plutôt un mélange confus et compact de... Peine, peur, fuite, abandon... Je n'aurai su l'expliquer ; j'avais juste ce sentiment amer, cet arrière-goût de lassitude extrême de la vie et de ses faux-espoirs.

Mais... Non. Je n'avais pas à être désespéré, au contraire... Une nouvelle voie s'offrait à moi, une vie pleine de promesse m'attendait. D'où venait cette tristesse, cette... noirceur ?

Mes yeux se posèrent sur la jeune fille. Noirceur. Une sensation noire. Si sombre. Comme son aura... Avais-je été touché par son aura ? Etait-ce ce qui m'était arrivé ? Et par un simple contact physique, sans même un contact visuel...

Je me souvins de la soudaineté de l'intrusion. Cette déferlante de noirceur, comme des flots qui se déversent avec furie lorsqu'un barrage cède. Un barrage... Bien fragile, en l'occurrence. Je me passais une main sur le visage en tentant de faire refluer le mal de crâne, masquant au passage une grimace.
J'avais été si faible... Je ne pouvais pas me targuer d'être fort ou rapide, ni même d'avoir une grande dextérité ; ma force c'était mon esprit.

Et mon esprit s'était fait violer, la porte en avait été impunément défoncée, sans la moindre difficulté...
Je repensais au mur de fumée. Etait-il aussi imprenable que ça ?

Je tentais de gratter un peu ce mur insaisissable. En me concentrant, je fixais mon attention dessus, forçant de mes faibles forces mentales ce sceau flou.
Rien à faire.
Je recommençais, perdant quelque peu la notion du temps, tâchant de trouver une faille dans cet écran de fumée.
En vain.
Face à ce mur, cet obstacle logé au creux de ma propre tête, je me sentis faible et démuni. Comment une telle chose pouvait-elle arriver... ?

Je ne pouvais pas me permettre une telle faiblesse. Si je voulais devenir puissant, c'était inimaginable. C'était m'exposer aux représailles, me placer en proie facile sur le plan du psychisme... C'était bien trop risqué.
Il fallait que je renforce mon esprit. Mais comment ?

On renforce le corps à force d'entraînement. On le confronte aux difficultés, on repousse ses limites, on subit les courbatures et les crampes, on sue et on souffle.
Il devait en aller de même pour l'esprit.
Et comment entraîner mon esprit ? En le confrontant à ce qui l'a mis en échec si facilement...

Mes yeux se posèrent sur la jeune fille.
C'était ça.
C'était exactement ça.

Mais oui !

Momentanément, il n'y eut plus de migraine qui tapait à mes tempes, plus de mur qui se dressait obstinément au fond de ma tête, plus rien que l'élan instoppable de mon ambition. La puissance ! La puissance était là, avec elle, je pouvais l'atteindre ! Avec elle, mes leçons avec un certain démon de la peur seront d'autant plus efficaces, et je parcourrai le chemin jusqu'à la puissance avec d'autant plus d'aisance...

Une idée folle, qui me poussa dans mon élan à m'avancer d'un coup vers ma jeune élève, plaquant les mains à plat sur son bureau. Je plongeais mon regard grave où luisait une lueur de folie dans ses yeux miroirs ; la douleur de la migraine combinée à l'échec cuisant contre le mur me faisait perdre pied petit à petit.

« Recommencez. »

Ma voix avait-elle ces accents de folie fiévreuse que je peinais à distinguer...?
Un mot, un ordre, simple, impérieux. Pressant. J'avais la sensation que plus vite elle mettrait à mal mon esprit, plus vite je deviendrai puissant. Depuis quand mon raisonnement était-il devenu aussi vicié... ?

« Je ne sais pas ce que vous avez fait ni comment, mais refaites-le. »

Pas plus d'explications que cela, elle n'en avait pas besoin. J'en fournirai si elle ne voulait pas se plier à mes instructions – mais mon empressement m'empêchait d'envisager qu'elle refusât.
Il fallait qu'elle le fasse.
Pour que je devienne puissant.
Vite.

« Rentrez dans ma tête, Kent. »

C'était du pur masochisme. J'avais conscience, quelque part dans ma tête, que c'était de la folie, qu'au vu de l'attaque dévastatrice précédente, je ne ferai jamais le poids, surtout avec si peu de préparation ; mais je n'en avais cure. Je malmènerai mon esprit autant de fois qu'il le faudrait, mais je finirai par y arriver. Je savais que je devrai en passer par là; alors je voulais qu'elle prenne mon esprit, qu'elle le déchire, qu'elle l'éventre, qu'elle le piétine et le déchiquette, là, tout de suite, maintenant, encore et encore.
Et je me relèverai, je me reconstruirai, et je serai plus fort. Je serai puissant.

Cette gamine pouvait me balancer tous les cauchemars qu'elle voulait; je les attendais.
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeMar 6 Nov - 8:01

A chaque seconde qui passait, la tension d'Heliott augmentait, quintuplait, explosait. Son esprit encore en pagaille en profitait pour tenter de percer ses propres barrières, mais elle tenait bon. La peur d'être à nouveau forcée de changer, de recommencer. Elle ne s'en sentait plus la force.

Sa poitrine oppressée par son souffle qui se faisait court au fur et à mesure que le regard du professeur se faisait absent, elle se doutait de ce qui se passait actuellement dans l'esprit d'Isaac, Seigneur du temps. Il voulait savoir, comprendre.

Et c'était sans doute la plus grosse erreur de sa vie. Vouloir percer ce que son esprit tentait de cacher était du suicide, surtout vu ce qu'il cherchait à cacher. Elle en savait quelque chose.

Pendant quelques secondes, elle se vit renvoyée, condamnée, voir poursuivie. Elle se vit fuir à nouveau, oh, non, par les Démons elle ne pourrait pas fuir encore. Elle ne pouvait plus fuir, elle était harassée.

Fatiguée de ne plus être quelqu'un, de devoir disparaître. Elle voulait se fixer, elle voulait devenir quelqu'un, elle voulait avoir enfin une vie qui ai du sens. Et, une fois dans sa vie, elle avait eu cette chance, ce lycée, qui l’accueillait à bras ouverts. Elle n'allait pas la laisser filer.

Elle finit par détacher son regard de miroir de Sandlord. Elle ne voulait plus voir ces yeux perdus dans le vague, sentir si proche d'elle cet esprit hébété.

Lorsque le professeur plaqua ses deux mains sur son bureau, et s'approcha dangereusement de son visage, elle sursauta et eut un mouvement de recul brusque. Elle faillit tomber de sa chaise, tant le regard du professeur était devenu fou.

"Recommencez."

Heliott resta bouche bée. Si il y avait bien une possibilité qu'elle avait mit de côté, c'est que ce professeur soit masochiste. Surtout que, elle avait déjà essayé, même les masochistes n'aimaient pas vraiment se faire violer par l'esprit. A part les plus extrêmes, qui y laissaient souvent leur vie...

Enfin, leur âme.

"Je ne sais pas ce que vous avez fait ni comment, mais refaites-le."

Il insistait cet imbécile ! Il ne se rendait donc pas compte que cela allait à nouveau briser ses maigres barrières, et réveillé ce verrou que son esprit avait mis en place ?

Soudainement, la Psionique s'évoqua l'idée qu'il en était parfaitement conscient.

Cet homme, ce sorcier fou, avait succombé à l'appel de la peur. La peur originelle, celle d'où sa race était issue. La peur de voir son esprit violé. Mais il avait fait de cette peur une force, une motivation.

Il voulait renforcer son esprit. Elle sentait cette idée transpirer par tout les ports de sa peau laiteuse. Inévitablement, son esprit eut un nouveau sursaut, qu'elle contra encore.

Il était complètement malade. Il ne se doutait même plus de ce qu'il avait vu, de ce qu'elle lui avait transmis. Il ne se doutait plus de ce qu'il allait vivre, revivre, si elle entrait à nouveau dans son crâne.

"Rentrez dans ma tête, Kent."

Kent.

Ce nom. Ce nom.

Cette appellation agressive fit réagir son âme.

Son apparence de monstre réapparut dans son entier, ses griffes s'allongèrent, ses dents elles aussi, sa peau pâlissait à vue d'oeil. Ses grands yeux miroirs fixaient le professeur impudent qui la défiait de ce nom.

- Je ne m'appelle pas Kent !

Son aura goudronneuse s'étendit brusquement autour d'elle, elle ne cherchait plus à la cacher, elle voulait qu'il comprenne quelle erreur il avait commis. Elle se leva, fixant toujours Isaac, pauvre sorcier qui la prenait de haut sans même savoir qui elle était.

Comme une flèche meurtrière, son esprit s'élança vers celui d'Isaac Sandlord. Il perça ses barrières inutiles, futiles, qui volèrent en éclats. Et dans la tête d'Isaac, résonna une voix caverneuse, puissante.

- Je suis Hunter, Psionique ancienne de plus d'un siècle. Et si vous continuez à me prendre de haut, vous ne serez bientôt plus rien.

Elle rompit le contact. Son aura se rétracta. Elle se rassit, digne, sans pour autant faire disparaître sa véritable apparence. Elle plongea son regard dans celui du professeur.

Alors, hein ? Qui était l'élève à présent ?

Elle était parfaitement consciente qu'elle venait de signer son arrêt de mort. Mais la plaisanterie avait assez duré.

Si Heliott Kent devait disparaître, au moins le ferait elle avec panache.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeMar 6 Nov - 9:46

Alors que la jeune fille ne semblait sujette qu'à une certaine tension, à peine avais-je fini mon injonction que son attitude changea.

Ce n'était plus de la tension, ni même de la gêne ou un malaise ; non, c'était de la colère, une rage noire et furieuse...

Je ne bougeais pas mes mains du bureau, mais mes yeux s'écarquillèrent tandis que ma jeune élève changeait.
Des griffes. Des... crocs.
Ses griffes se firent plus impressionnantes, ses dents devinrent des crocs, et sa peau devin pâle, presque translucide...

« Je ne m'appelle pas Kent ! »

J'aurai sûrement relevé l'incohérence de cette remarque si les circonstances s'y étaient prêtées. Mais je ne pouvais plus parler. Je ne pouvais plus bouger. Je ne pouvais plus penser.
J'étais sidéré de voir ce spectacle sombre.
Dans un mouvement, elle se leva et son aura s'étendit autour d'elle, paire d'ailes noires funeste...

Et puis d'un coup, je fus soufflé.
Happé, avalé, englouti.

Comme si une balle de fusil avait fusé droit vers mon front et avait fait voler en éclats mon crâne, mes maigres barrières mentales pulvérisées, mon esprit écharpé de toute part. J'étais perdu au milieu de toute cette rage déferlante, déchiré de toute part, et puis cette voix résonna -

« Je suis Hunter, Psionique ancienne de plus d'un siècle. Et si vous continuez à me prendre de haut, vous ne serez bientôt plus rien. »

Comme si la voix était le souffle de haine qui me déchiquetait, me cisaillait de toutes parts, me griffait, arrachait des parts de moi...

Je n'étais plus qu'une pauvre conscience écorchée vive, un morceau d'être éthéré au milieu d'un désert hurlant et véhément, partout on m'agressait, on me tranchait, on me griffait, on me mordait, on arrachait à pleines dents, à pleines griffes, et je hurlais, la douleur m'arrachait la gorge dans un cri, la douleur fulgurante me traversait, me transperçait, lancinante et hurlante, et je hurlais, la colère me lacérait la gorge par sa fulgurance, la colère me déchirait, acérée, affûtée, ma conscience arrachée, déchirée, déchiquetée, réduite en miettes, je n'étais plus rien, plus que souffrance, plus que morceaux, plus que lambeaux...
Les derniers souffles de rage soufflèrent, achevant de me faire voler en éclat.

Mon cri se tut, étouffé dans ma gorge. Et puis le calme revint.

Plus rien.

Je n'étais... plus rien.

Plus que douleur, perdu au milieu d'un désert de peine.

A peine conscient.

J'avais mal... Si mal...

Je sentis mon esprit se recroqueviller, souffreteux, faible et tremblant. Épuisé. Je n'en pouvais plus.


Je restais de longues minutes, figé ainsi dans ma douleur, replié dans mes derniers retranchements, secoué de frissons fiéveux. Lentement, les sursauts de souffrance refluèrent, les tremblements se calmèrent. Tout doucement, la sensibilité revint à mon esprit, et le mur de douleur s'estompa peu à peu, retrouvant contact avec le monde extérieur avec précautions.

Mon corps entier semblait me faire mal, tendu à l'extrême, chaque muscle crispé. J'osais à peine recourir aux muscles de mes paupières, tant la sensation de douleur était encore présente à mon esprit...

Les yeux miroirs au milieu d'un visage fin, digne et pâle.
Ce fut la première chose que je distinguais dans l'amas de formes floues qui dansaient devant mes yeux.

Je cillai, les nerfs tellement à fleur de peau que je craignais que cette simple action ne me replonge dans un océan de souffrances. Je promenais mon regard faiblement autour, comme pour vérifier que l'univers autour de moi était toujours bien le même. Rien n'avait changé. Que s'était-il passé... ? C'était elle ? Cela avait été si fulgurant, je n'avais rien eu le temps de faire...

Mon esprit encore embrumé par la séance douloureuse se rappela vaguement de cette voix, cette monstrueuse voix caverneuse qui avait résonné dans ma tête. Mais la douleur m'empêchait de me rappeler distinctement de ce qui avait été dit ; je me souviens seulement d'une impression confuse de menace, de peur, de douleur... Rien de bien probant, en soi. J'étais encore trop secoué pour me souvenir de quoi que ce soit d'autre que la douleur.

Je portais une main encore tremblante à mes tempes. Le mal de crâne me paraissait une souffrance bien dérisoire, en comparaison. Je regardais mes doigts. Fins, longs, faibles. Tremblants.
Ce n'étais pas encore assez.

Je fermais le poing, contenant les tremblements, et serrais la mâchoire.

« Encore. »

Je posais les yeux sur mon élève. Pas d'alternative.
Ma voix était éraillée, comme si le hurlement s'était vraiment échappé de ma gorge au point de m'en casser la voix. J'avais encore les jambes flageolantes de la dernière incursion, mais rien ne pourrait me faire revenir sur ma décision.
Cette fois-ci, j'attrapais une chaise, et l'enfourchais ; ainsi installé à califourchon en face du bureau de mon élève, je ne craignais pas que mon corps ne me fasse défaut. Je pris une inspiration maladroite, le souffle encore difficile, et carrais les épaules.

Je fermais les yeux et me concentrais. Au fond de mon esprit, le mur de fumée semblait s'être renforcé. Il fallait que j'en fasse de même.
Ramasser les lambeaux de mes barrières. Les réassembler, remonter une barrière tant bien que mal.
Regrouper les éclats de mon mental. Les ressouder, pour reformer une unité à peu près tangible.
Récupérer les miettes, les morceaux, les débris et les fragments, pour me construire un semblant de barrière.
Faire appel à mes souvenirs, apposer quelques pentacles de renforcement.
Cela ne serait pas suffisant. Pas cette fois. Mais il fallait recommencer. Encore.

« Recommencez. »

Je posais les mains à plat sur le bureau, aussi calmement que possible, et plongeais mon regard dans les yeux miroirs de mon élève.
Je ne reculerai pas.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeMar 6 Nov - 11:47

Heliott était tout bonnement sidérée.

Cet imbécile s'était fait déchiré une nouvelle fois, et en redemandait ? Cela commençait à lui taper sur le système, même si elle admirait l'incroyable obstination de son professeur.

Elle s'adossa à sa chaise et toisa Isaac d'un air circonspect. Elle comprenait son désir de renforcer ses barrières mentales, qu'elle avait sentit dans son esprit embrumé. Mais il n'arriverait à rien comme ça, sans préparation, juste en se faisant démolir heure après heure.

Elle ne ressentait aucun plaisir à déchiqueter l'esprit de quelqu'un si elle n'avait pas de bonne raison. C'était parfaitement ridicule.


- Non.

Sa voix, calme, posée, n'était plus du tout le grondement menaçant de tout à l'heure, mais le danger se reflétait toujours dans ce ton catégorique. Pour faire bonne mesure, elle déploya à nouveau son aura.

- Vous êtes ridicule. Vous pensez vraiment que subir mes assauts vous rendra plus solide ? Il faut de la préparation, de la rigueur et du calme pour pouvoir exercer son esprit au mieux.

Elle appréciait de pouvoir à son tour apprendre quelque chose à cet ignorant qui avait l'ambition de Kim. Si il voulait s'en donner les moyens, il devrait la mettre de son côté, et elle contait bien obtenir son silence en échange de son aide.

- Il ne faut pas ériger une barrière solide, mais un réflexe. Un mur épais est inutile si il ne se met pas en place dès qu'une attaque est subie. Les barrières mentales naturelles, pour les monstres comme pour les humains sont illusoires, et seuls ceux qui ont un don naturel ou ceux qui ont façonné leur esprit pour qu'il soit réactif peuvent espérer contrer une attaque d'envergure.

Elle croisa les jambes et posa ses coudes sur le bureau, plongeant son regard réfléchissant dans celui du professeur.

- Je ne suis ni un objet, ni un employé. N'espérez pas pouvoir m'utiliser comme ça ou trouver un autre Psionique dans les environs. De plus, je n'ai pas assez d'énergie à gâcher dans vos expériences masochistes et inutiles.

Pourtant, malgré ses mots catégoriques et la résolution dans sa voix, elle ne bougea pas, comme attendant quelques chose. Si il désirait réellement s'entraîner, il allait falloir la convaincre.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeJeu 15 Nov - 10:25

« Non. »

Non.

Non ?

Comment ça, 'non'... ?

Dans mon état de faiblesse hébété, je ne parvins qu'à plisser les yeux en voyant ma jeune élève se carrer sur sa chaise et m'opposer un refus catégorique.
Pour qui se prenait-elle ?
Une colère sourde gonfla en moi. Cette petite insolente, comment osait-elle s'opposer aussi effrontément à moi, Isaac Sandlord, son supérieur de plein droit... ?

Je fis hurler tous les muscles de mon dos en me redressant, cherchant à prendre plus d'ampleur pour contrer l'insolence de ma jeune élève – qui pour couronner le tout déployait à nouveau son aura noire et menaçante. Voir ceci m'emplit un peu plus de colère : était-ce une menace... ? Pour qui se prenait-elle, à vouloir se placer en supérieure à moi ?

« Vous êtes ridicule. Vous pensez vraiment que subir mes assauts vous rendra plus solide ? Il faut de la préparation, de la rigueur et du calme pour pouvoir exercer son esprit au mieux. »

Elle me résistait. Elle s'opposait directement et clairement à moi. Elle me traitait de ridicule... !

J'eus envie de lever ma main et de coller ma peau contre la sienne, comme un réflexe, forcer le contact pour renouveler l'assaut. La forcer, recommencer une fois encore pour lui fermer le clapet, comme un réflexe pour obtenir ce que j'avais exigé. Mais lorsque j'envisageais de lever le bras pour plaquer ma paume contre son visage, lui mettre la main en plein milieu du visage comme protestation et rétablissement de ma supériorité, j'étouffais un gémissement.

Le simple fait de commencer à mobiliser les muscles de tout mon bras, dans une esquisse de mouvement à peine perceptible, me sembla une déchirure de chaque fibre de mon être, me rappela l'enfer de souffrances qui m'avait bousculé, déchiré, éventré, et l'épreuve dont je venais de me sortir.
J'inspirais un coup.
La réplique physique n'était pas encore à envisager.

Mon esprit commença alors lentement à fouiller au fond de ma mémoire, n'importe quoi, quelque chose, quelques pentacles d'invocation d'esprit démoniaques mineurs ou autre. Mais ma mémoire était loin, si loin, et les pentacles étaient encore flous, si confus...
Figé dans mon calvaire, j'entendis presque malgré moi ce qu'elle me dit.

«  Il ne faut pas ériger une barrière solide, mais un réflexe. »

Et la suite de sa tirade attira mon attention. Malgré ma mauvaise volonté, je dû bien reconnaître que cette jeune fille, du haut de ses jeunes années, semblait s'y connaître en protection d'esprit. Le regard vide, je tâchais de fixer mon attention sur ses propos, jusqu'à ce qu'elle finisse.

« Je ne suis ni un objet, ni un employé. N'espérez pas pouvoir m'utiliser comme ça ou trouver un autre Psionique dans les environs. De plus, je n'ai pas assez d'énergie à gâcher dans vos expériences masochistes et inutiles. »

Mon esprit tiqua un instant sur le mot « psionique ». Il me semblait déjà avoir entendu ce mot, du loin que je me souvienne, au fond d'une taverne mal fréquentée, mais en termes peu élogieux, me semblait-il.
Mais je ne pris pas le temps de disserter plus longtemps sur ce souvenir confus, tant la dernière phrase me mit hors de moi.

Des expériences masochistes et inutiles ? Renforcer mon esprit, inutile... ?
C'en était trop.
Je repoussais brusquement la chaise et me levais d'un coup, plantant mes mains sur son bureau avec un bruit mat.

« Ne me parlez pas sur ce ton. Vous n'êtes pas en... »

Une bouffée de chaleur me monta à la tête, et mon regard se floua face à cette insolence qui – Oh. Ooooh.

Mon cœur fit une embardée soudaine, et ma vision se brouilla un instant. Mon monde commença à chavirer dangereusement, tandis que mes membres s'engourdissaient. Des petits points verts et rouges dansèrent devant mes yeux, bientôt rejoints dans la danse par un voile noir, et la sensation que je tombe, je tombe, je tombe...

Mes repères s'effacèrent. Je n'étais que coton, informe, flou, brouillé...
Il me sembla que quelque chose bougeait autour de moi. Ou était-ce moi qui bougeais... ?

Flou.
Fourmillement.

Mes sensations revinrent en pointillé.
Je me rendis compte que j'étais dans une position pour le moins... Etrange.

J'avais dû entamer une chute, mais dans mes derniers réflexes, je m'étais agrippé au bord du bureau, mon front avait fusé vers le creux de mon coude – m'évitant une belle bosse –, tandis que mes jambes avaient flanchées et s'étaient arquées sous mon poids. J'étais tout en lignes brisées...

Je me redressais lentement, serrant les dents – à la fois de rage de me retrouver en tel état de faiblesse devant une élève, mais aussi de douleur contenue, mes muscles hurlant au martyr alors que je me forçais à se mobiliser pour me permettre de me tenir droit. La mâchoire crispée et les poings serrés au point d'en avoir les jointures blanches, je carrais les épaules malgré la douleur lancinante qui me déchirait le dos.

« Vous n'êtes pas en position de porter un jugement sur votre professeur, jeune fille. »

La douleur rendait ma voix horriblement rauque, éraillée, étouffée, coincée dans le fond de ma gorge...
Mais je n'allais pas me taire et laisser passer ça. Il fallait que je garde contenance.

« Votre insolence sans nom et votre comportement impertinent méritent une sanction sans appel. L'exclusion immédiate. »

J'aurais aimé en finir là. Lui clouer le bec avec les moyens que j'avais pour l'instant, calmer cette arrogante qui se dressait devant moi.
C'était exactement pour ce genre de raison que je n'avais pas voulu assumer un poste de professeur à temps plein. Je ne supportais pas qu'on me manque de respect de la sorte.

« Cependant... »

Cependant cette fille en connaissait un rayon sur un domaine qui m'échappait. J'avais besoin d'accéder à ses connaissances, pour devenir puissant.
J'avais besoin de ce qu'elle pouvait m'offrir.
J'allais devenir puissant, coûte que coûte.

« Je peux vous couvrir, garder cela pour moi et ne pas en toucher un mot à l'administration. Cet épisode reste entre vous et moi, personne n'en saura mot... En échange de quoi vous m'aiderez à renforcer mon esprit, sous couvert d'heures de cours particuliers. Et ce, non pas en tant qu'élève ou employée... Mais en tant que tributaire. »

Je fis grincer les muscles de mon dos en me penchant, suffisamment pour pouvoir plaquer mes mains à nouveau sur le bureau et plonger mon regard de la jeune fille et continuer d'une voix caverneuse.

« Vous avez plutôt intérêt à accepter, Kent. A moins que vous ne préfériez quitter cet établissement. »

Je savais que j'avais suffisamment de matière pour mettre cette menace à exécution. Ce serait si facile...

Même dans ce corps brisé, même dans un état d'hébétude tel, je sentais la jouissance au fond de moi d'avoir le pouvoir sur elle, ce sentiment de supériorité qui s'agitait au fond de moi... Je risquerais presque d'y prendre goût.


Dernière édition par Isaac Sandlord le Jeu 15 Nov - 13:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeJeu 15 Nov - 12:42

La Psionique observait le professeur saborder ses propres muscles. A vrai dire, c'était assez amusant, mais elle veilla à garder un visage neutre. Elle ne devait montrer aucun signe de faiblesse devant une offensive, même aussi dérisoire que celle ci.

A vrai dire, elle admirait le professeur. Il savait parfaitement ce qu'elle était capable de lui faire, et continuait pourtant à persévérer.

Elle étouffa difficilement un petit rire quand Isaac chuta à moitié. Il était tombé de son piédestal, pour avoir trop voulu s'élever. La position dans laquelle il s'était retrouvé lui évoquait un corps désarticulé, tombé d'une haute falaise... Et poussé par ses soins, évidemment.

Et, oui, c'était une situation qu'elle avait déjà connu.

En revanche, elle perdit immédiatement son demi sourire quand il évoqua la possibilité de la renvoyer. Elle retrouva un visage sérieux, voir... Maussade.

Même si intérieurement, l’inquiétude faisait rage. Avait il réellement le faire ? En avait il seulement le pouvoir ? Allait elle devoir encore fuir, toujours fuir ? De nouveau changer, prendre un autre nom, alors qu'elle n'était même pas encore habituée à celui là ? Elle avait vécu 50 ans comme ça, elle ne voulait pas recommencer !

Jamais, non, jamais elle ne recommencerais une cavale infinie.

Mais, comme elle l'avait espéré, il lui proposait son silence en échange... De cours particuliers ?...

Elle n'était pas contre cette idée. En aucun cas. Mais elle ne voulait pas céder aussi facilement devant les arguments bancales du professeur particulier.

Elle reprit à la fin de sa tirade un air digne. Heliott is not impressed.


- Je vois que vous ne vous doutez même pas de la nature des Psioniques.

Elle se pencha un peu vers lui, plongeant son regard hypnotique dans le sien. Sa voix était basse, rauque, presque sifflante.

- Je suis un Démon immatériel devenu corporel, un manipulateur, prédateur, qui chasse les âmes pour mieux les dévorer. Je pourrais être en cet instant entrain de manipuler vos pensées à ma guise, sans que vous vous en rendiez compte. Vous n'imaginez même pas ce dont je suis capable pour arriver à mes fins.

Elle bluffait, pour le manipulage. Si elle était en cet instant dans son esprit, même en essayant de se faire la plus discrète possible, il la repèrerait.

- Quel âge avez vous, hein ? 25 ans, maximum ? Vous n'atteignez même pas le quart de ma durée de vie. Cela fait plus d'un siècle que je tue. Une simple manipulation de vos souvenirs, et vous oublierez jusqu'à mon existence.

Là aussi, elle bluffait. Elle était loin, très loin d'avoir assez d'énergie.

- Ne vous leurrez pas. Vous ne pourrez pas me faire chanter aussi facilement...

A présent qu'il était ferré, elle pouvait se permettre plus de relâchement. Elle se redressa et sa voix reprit un timbre normal.

- Je suis disposée à vous apprendre comment vous défendre de façon plus efficace. Je tiens au respect qui m'est dû, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeVen 16 Nov - 11:00

Mes propos semblaient glisser sur ma jeune élève comme de l'huile sur une plaque de verre. Comme si je n'avais aucune prise sur elle, comme si elle n'était nullement impressionnée par mes menaces...
Je sentis ce sentiment, ce pincement de frustration mêlé de rage, bien connu quand on met du cœur à mettre quelque chose en place et qu'au final rien ne tient debout.

Loin d'être impressionnée, Kent restait de marbre. Et elle reprit, d'un ton détaché :

« Je vois que vous ne vous doutez même pas de la nature des Psioniques. »

En effet. Et je m'en fichais pas mal, n'ayant pas vraiment relevé le terme lorsqu'elle l'avait employé.
Mais maintenant qu'elle le faisait remarquer, j'aurai peut-être dû.

Et puis elle se pencha, menaçante, avançant son visage vers le mien pour mieux plonger son regard miroitant dans le mien, et me lança d'une voix rauque et sifflante une tirade dans lequel apparaissaient un certain nombre de mots-clefs qui, assemblés tous ensemble, donnaient un résultat plutôt inquiétant.

« Démon immatériel », « manipulateur », « prédateur », « chasseur et dévoreur d'âmes »... Tout un programme. Avec, en plus, la suggestion qu'elle était peut-être déjà en train de jouer avec ma tête – et cette simple idée m'effraya plus que le reste.
Mes pensées se tournèrent immédiatement vers le mur de brouillard que je ne parvenais pas à atteindre – toujours là, fidèle au poste. Et toujours aussi impénétrable.
Je rageais intérieurement, bouillonnant, tâchant de contenir ma rage en plus de ma douleur. La crispation de mes muscles ajoutait encore à mon agonie, mais je ne pouvais calmer la rage de frustration qui m'agitait.

Et elle enchaîna là-dessus avec son âge.
Ma colère fut reléguée au second plan le temps que je digère l'information.

Le... Le quart de son âge ?
Ma jeune élève n'était pas si jeune que cela, semblerait-il...
Bon sang. Cent ans ? Je peinais à me rendre compte, en la regardant – quoique. Sous cette apparence, munie d'yeux réfléchissants et de griffes, je percevais mieux son côté démoniaque, l'apparence de jeune fille n'était plus là pour me fourvoyer.
Cent ans...

« Ne vous leurrez pas. Vous ne pourrez pas me faire chanter aussi facilement... »

Si ce qu'elle disait était vrai, alors il y avait de fortes chances pour qu'elle soit bel et bien capable de mettre à exécution ses propres menaces – et, contre de la manipulation mentale, que valaient mes promesses d'exclusion... ? Pas grand chose, il allait sans dire. Je déglutis. J'étais en mauvaise position.
Mais pas question de me laisser piétiner trop facilement.

« Je suis disposée à vous apprendre comment vous défendre de façon plus efficace. Je tiens au respect qui m'est dû, tout simplement. »

Je ne pus retenir un petit éclat de rire, dénué d'humour. Juste une petite exclamation, creuse et sonore.
Elle me parlait de respect... ? Voilà la meilleure...
Je me retins de lâcher un commentaire sur qui avait manqué de respect à l'autre en premier, mais quelque chose me dit que commencer ce genre de joue enfantine ne serait pas la bienvenue dans cet échange.

Je voulais garder le peu de dignité qui me restait. Conserver ma hauteur, rester droit face à elle. Mais mes jambes commencèrent à crier au martyr. Bientôt, mes muscles tremblèrent, et je bouillonnais encore plus contre ma faiblesse. Je m'étais mis tout seul dans cette situation. Je m'étais affaibli bêtement, sur une impulsion. Et sans même savoir qu'en face de moi se tenait un démon centenaire.
Quel crétin.

Je pris une profonde inspiration et ravalais mon orgueil tant bien que mal.
Je tirais la chaise que j'avais repoussée un instant plus tôt, et la tournais pour pouvoir m'asseoir convenablement dessus – en prenant toutes mes précautions pour ne pas brusquer mes muscles déjà endoloris. Je tâchais de m'asseoir avec un tant soit peu de dignité – mon orgueil a la peau dure – et m'accoudais au bureau, en position de négociation avec la jeune fille – ou, non ; plutôt, avec la psionique.

« Vous parlez de la considération qui vous est due. Très bien. Mais sachez que mes propos tiennent toujours ; si vous voulez vous en prendre à mon esprit, à votre guise, vous avez remarqué que je ne peux pas présenter grande résistance. Mais cela dit, sachez que cela ne restera pas impuni ; osez seulement modifier le moindre de mes souvenirs, et j'ai des contacts autrement plus puissants et plus âgés que vous qui se chargeront de le découvrir, et de vous retrouver. »

Ma voix était rauque, encore éraillée, mais audible et claire. Et mon ton ne laissait pas place à la supposition : je ne bluffais pas.
Je songeais que la perspective d'avoir la Phobie aux trousses calmerait peut-être la psionique, mais je décidais de réserver cet atout pour plus tard.

« Arrangeons-nous en personnes raisonnables – un échange de service, tout au plus. Je passe sous silence que vous ayez enfreint plusieurs articles du règlement, et vous... »

Je butais sur le choix du mot. Il fallait tourner cela à l'amiable. Faute de mieux, je continuais :

« … Vous m'apprenez à renforcer mon esprit. »

Présenté de cette façon, j'espérais que cela passerait. Je ne souffrirai pas de m'écraser encore plus.
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeVen 16 Nov - 16:31

Heliott laissa un sourire ironique traîner sur son visage tout au long de l'attente qui précéda la laïus du professeur. Elle était persuadée qu'il allait encore essayé de remettre les morceaux de son ego en place, malgré la déferlante d'humiliations successive qu'il venait de subir. Vraiment, il pourrait se révéler un jouet amusant.

Elle était prête à lui "donner des cours particuliers", ça pouvait se révéler instructif de donner des leçons de défense mentales à un sorcier. Il semblait avoir une perception des auras accrue, vu la façon dont il réagissait à la sienne, ce qui était synonyme d'une grande ouverture d'esprit. Elle pourrait peut être même lui enseigner quelques techniques de perception archaïques.

Elle commençait déjà à réfléchir à ce qu'elle pourrait lui apprendre, quand il s'esclaffa. Elle semblait avoir proféré une parole qui lui semblait... Amusante ? Par les Démons, il voulait vraiment avoir des problèmes de santé mentale ?

En effet, si il avait des amis plus puissants... Rah, décidément, ce n'était vraiment pas pratique de ne pouvoir lire dans ses pensées sans qu'il s'en rende compte.

Elle était d'accord avec les termes du contrat. Enfin, dans leur grande largeur. Elle aurait aimé y apporter... Sa touche personnelle.


- Et bien... Je ne vois qu'un petit point qui pose problème. Quelques éclaircissements.

Elle passa de sa position décontractée et de son visage neutre à une expression inquiète et une posture tendue. La réponse qu'il apporterait cette question allait sceller un tournant dans sa nouvelle vie, en bien, ou en mal.

- Vous oubliez complètement tout ce que vous avez vu quand vous m'avez touché. Cent ans de vie qui vous rentre de force dans le crâne, si on le remue... Ça fait des dégâts. Promettez le moi et je vous apprendrais.

C'était sa dernière condition, la dernière barrière qui le séparait d'un esprit puissant. Il n'aurait pas à hésiter. Elle attendait cette réponse, tendue à l'extrême.

Elle voulait qu'il l'oublie, en partie car elle ne voulait pas être responsable d'une dépression nerveuse involontaire ou d'un suicide inopiné. Mais aussi car cette vie était sensée être effacée, et qu'elle ne voulait pas la sentir rejaillir à chaque intrusion dans l'esprit d'Isaac, ce qui allait sans doute arriver sous peu.

Tout dépendait de cette unique condition.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeVen 16 Nov - 18:03

J'arquais un sourcil. Elle voulait ajouter une condition... ? Soit. Tout dépendrait de ladite condition. J'étais peut-être faible et vulnérable, je n'en restais pas moins têtu et orgueilleux. Je m'étais déjà bien assez incliné comme ça...

Son expression changea sensiblement, et elle parut plus grave, presque... inquiète. Après autant d'assurance, pourquoi montrer une faille dans cette muraille qui semblait imprenable... ?
Elle prit le temps d'amener sa ligne du contrat. Qu'est-ce qui pouvait bien l'inquiéter à ce point... ? Comme si j'avais du poids dans la balance. Ah. Et si c'était cela... ?
Je n'eus pas l'occasion d'approfondir cette piste de réflexion, qu'elle se décida à parler :

« Vous oubliez complètement tout ce que vous avez vu quand vous m'avez touché. Cent ans de vie qui vous rentre de force dans le crâne, si on le remue... Ça fait des dégâts. Promettez le moi et je vous apprendrais. »

Je ne répondis pas tout de suite.
Tout d'abord parce qu'il m'était de plus en plus difficile de desserrer les mâchoires pour articuler quoi que ce soit, les crampes et courbatures réclamant leur dû. Et ensuite, parce que je méditais ce qu'elle venait de me dire.

Il était peu aisé pour moi de concevoir comment oublier ce que j'avais vu à ce moment-là, puisque je n'en gardais en tout et pour tout qu'un souvenir très confus, une vague impression d'avoir été secoué émotionnellement comme une chiffe, et de peur et de noirceur. Oui, voilà c'était à peu près tout ; l'expérience restait profondément marquante, mais plus dans le lot émotionnel qu'elle me laissait qu'en souvenirs clairs et nets. Il m'aurait été impossible de décrire à quelqu'un ce qui m'était arrivé ; trop de choses denses, trop floues.
C'était une expérience subjective par excellence, et je doutais que Kent elle-même sache ce que cela m'avait fait.

Et ainsi, tout cela correspondrait à... Cent ans de vie ? Mais d'où sortaient-elles, toutes ces années... ? J'étais sceptique. Etait-ce cela, psionique ? Un démon capable de créer des cauchemars sur une densité d'un siècle ? Peut-être n'était-ce qu'une façon de parler, après tout.
Mon esprit commençait à perdre ses capacités de raisonnement logique. Il faudra que je rentre rapidement à mes appartements, et retrouve mes onguents régénérateurs – ou je doutais d'être capable de me lever demain.

Je jaugeais une nouvelle fois la psionique. Le regard que je lui portais avait également changé : elle n'était plus 'ma jeune élève', sur qui j'avais le pouvoir et la supériorité hiérarchique. Si je préservais ma supériorité officiellement, le fait d'apprendre qu'elle avait accumulé du pouvoir tout au long de ce dernier siècle lui apportait ma considération – pas vraiment mon respect, ni encore moins mon admiration, car ça, personne n'en était digne à mes yeux à part quelques rares exceptions ; non, elle avait ma considération. Je reconnaissais en mon for sa valeur et l'acceptais, tant bien que mal.

Mais le fait de la considérer d'une nouvelle manière était-ce une raison suffisante pour abdiquer aussi facilement... ? Non. J'avais toujours mon orgueil. Seulement, je n'avais pas l'utilité, ni même l'envie de mentir et pousser le chantage avec elle. De toute façon, à quoi bon ? Si elle voulait vérifier, elle n'avait qu'à entrer dans ma tête, elle le constaterait d'elle-même aussitôt.
Non, elle était trop puissante sur un domaine où je ne valais rien pour pouvoir espérer la leurrer. Aussi décidais-je de jouer franc-jeu, en me payant le luxe de laisser quelques petites secondes s'écouler avant de répondre – le prix de l'orgueil.

« C'est déjà oublié. »

Ma réponse n'avait été qu'un souffle, à peine plus ; je tâchais de me détendre, mais mes muscles étaient encore trop crispés ; il me faudrait sûrement attendre quelques heures... J'envisageais un bon bain chaud pour aider à décrisper tout ça, tant la moindre respiration me déchirait tout le corps.

Même si ce que je venais de répondre n'était pas tout à fait exact, c'était bien plus proche de la vérité que du mensonge ; et ce que je gardais de cette expérience ne pourrait pas s'effacer ainsi, pas aussi facilement : ma volonté n'avait rien à voir là-dedans. Ce que j'avais vécu me dépassait sur tous les plans, et je n'y avais aucune prise de quelque sorte. Alors malgré toute la bonne foi du monde, je ne pouvais pas promettre une telle chose.
J'espérais seulement que Kent ne m'en tiendrait pas rigueur.
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeSam 17 Nov - 2:46

Bien, les problèmes mineurs étant réglés, Heliott adopta à nouveau une expression neutre et une posture confortable. Tout semblait à peu près réglé, elle reprit lentement de l'aplomb et son apparence de monstre disparut.

Elle retrouva des yeux normaux, ses griffes se rétractèrent et ses dents firent de même. Maintenant que tout était en ordre, elle ne voyait plus la nécessité de maintenir cette apparence. Elle vérifia rapidement que son aura avait elle aussi disparut, elle ne voulait pas maintenir le professeur en tension à cause de ça...

Enfin, plus qu'il ne l'était. Elle lui aurait bien proposé un massage, mais elle doutait que cette proposition soit réellement prise au sérieux. Pourtant, elle avait eu le temps d'apprendre durant les deux ans où elle avait travaillé dans un spa, en Italie. L'avantage d'avoir une longue vie, c'est qu'on a le temps d'apprendre tout et n'importe quoi. Elle devait être un peu rouillée de ce côté, mais elle retrouverait rapidement ses marques.

Mais, ce ne semblait pour l'instant pas envisageable. Le pauvre... Tout ses muscles semblaient fourbus, et il parvenait encore à se tenir assit. Elle s'en voulait de devoir le tenir encore quelques instants à cette place...

Tout doucement cette fois, traversant ses barrières mentales plutôt que de les défoncer à coup de bélier, elle entra à la première strate de son esprit, où se logeaient les pensées éphémères et les émotions violentes.

Elle attendit une seconde pour qu'il se rende compte de sa présence et l'accepte. Elle ne voulait pas plus traumatiser son petit esprit faible. Une fois qu'elle sentit ses pensées cesser de s'affoler à cette intrusion, elle laissa planer dans son esprit d'une voix qui était très similaire à sa voix physique :


- A présent que vous connaissez ma nature, je vous demanderais de me nommer Hunter, pour une raison de sécurité pour votre personne.

Elle laissa la phrase flotter, puis sombrer. Elle était très précise et ne risquait absolument aucun dégâts pour l'esprit du professeur.

Après que cette pensée eut disparut, elle se retira doucement de sa tête et attendit une quelconque réaction.

En toute logique, il ne devrait ni s'évanouir, ni faire une crise de larme cette fois, elle y était allé doucement. A part si il était vraiment douillet à ce niveau, et là elle ne pourrait rien faire pour lui.

Elle avait fait ce test bien sûr pour qu'il la nomme Hunter, mais aussi pour tester ses réactions aux intrusion mentales. Savait il reconnaître un esprit effleurant le sien ? Pouvait il rester calme pendant une intrusion ?

Elle voulait jauger le potentiel de son élève, ça pouvait toujours être utile d'en savoir plus sur les réflexes de ceux à qui on tentait d'inculquer les principes d'une barrière automatique, car les subtilités de cette barrière dépendaient entièrement de sa façon de réagir aux intrusions. Si il savait y réagir correctement, une partie du chemin serait fait.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 7:04

J'étais dans un état de fatigue et d'hébétude tels que je ne remarquais pas tout de suite que la psionique avait à nouveau changé d'apparence, pour reprendre celle de jeune fille qui m'avait si bien induit en erreur.
A vrai dire, dans mon état, je ne remarquais plus grand chose ; mes muscles commençaient à trembler à force d'être crispés, et mes jambes étaient parcourues de fourmillements électriques qui commençaient à être assez désagréables.

Je fermais un instant les yeux, me concentrant pour rassembler mes forces et gagner de la prestance. Me sentir si faible, si bêtement entretenait une colère contre moi-même au fond de moi ; j'avais été imprudent, et m'étais mis en position de vulnérabilité face à une élève, et plus puissante que moi, en plus.

Mes pensées étaient suspendues, figées dans le brouillard de douleur dans lequel je m'efforçais de me maintenir pour ne pas sombrer. Je remarquais au bout de quelques secondes qu'une fine fumée était dans un coin de mon esprit, fraîche comme une bouffée d'air nouveau ; la purée de poix de ma douleur n'avait pas prise sur ce voile, et je dirigeais mon esprit péniblement dans sa direction, curieux – pour me rendre compte que c'était l'esprit de quelqu'un d'autre.

J'eus un mouvement de recul tandis que la pression revenait crisper tous mes muscles ; Kent. C'était Kent ! A quoi jouait-elle ? Allait-elle profiter de ma faiblesse et outrepasser notre accord ? Et j'étais si impuissant ! Une fois de plus j'avais été stupide. Stupide ! Je m'offrais sur un plateau d'argent. Bon sang ! Comment me défendre face à l'intrusion de celle qui n'avait eu aucun mal à me pulvériser ? J'étais complètement à sa merci... Mais quel idiot ! Elle pouvait faire ce qu'elle voulait, et je n'avais aucun moyen de l'en empêcher... Même au mieux de ma forme je n'étais pas sûr d'être capable de quoi que ce soit pour la contrer. Alors dans un tel état...

Je me résignais. Qu'elle fasse ce qu'elle voulait. De toute façon, je ne pouvais rien faire. Je n'avais plus qu'à me dire que la Phobie se rendrait compte à un moment que mon esprit avait été violé – mais je n'avais même pas la certitude qu'il me viendrait en aide en le découvrant.
Je me renfrognais et devins passif. Tendu, j'attendais. Qu'elle frappe.

… Elle ne fit rien. Elle semblait... attendre ? Mais, attendre quoi ? Elle n'avait pas bougé d'un pouce, restant en périphérie de mon esprit. Presque poliment. C'était suspect ; qu'attendait-elle ainsi... ? Je restais sur mes gardes et ne bougeais pas d'un pouce, vérifiant à plusieurs reprises qu'elle ne bougeait pas, que cette fumée légère n'était pas une diversion pendant qu'elle s'en prenait à mon esprit d'autre part. Mais non. Elle restait gentiment là, sans aucune agressivité.
Se pouvait-il que... ?

Je finis par avoir un doute. Et si j'étais en train de m'emporter... ? Mais si mes craintes étaient fondées, je risquais gros. Trop gros. Je ne pouvais me permettre l'erreur... Et pourtant. De toute façon, je n'avais pas grand chose à perdre, vu ma situation – pas comme si j'étais en mesure de faire quoi que ce soit. Méfiant malgré tout, je redirigeais mon esprit vers le sien, tâtonnant sans trop oser y aller franchement.
C'est à ce moment qu'une voix retentit – sa voix.

« A présent que vous connaissez ma nature, je vous demanderais de me nommer Hunter, pour une raison de sécurité pour votre personne. »

La phrase résonna un moment dans mon esprit. J'attendais la suite, tendu. Mais rien. Non, rien d'autre. Je restais perplexe. Mon cerveau peinait à assembler les pièces de ce comportement qui me semblait contradictoire ; je finis par envisager que, peut-être, Kent ne s'était introduite dans mon esprit que pour me laisser ce message.
C'était même le plus plausible...

L'appeler Hunter... ? Etrange. Mais je n'étais pas en état de disserter sur cette volonté, qui me demeurait obscure. D'autant qu'il en allait, vraisemblablement, de ma sécurité – même si je n'arrivais pas à concevoir en quoi.
La phrase finit par s'évaporer, et l'esprit de Kent – enfin, Hunter, donc – en fit de même. Je restais un instant sans bouger, réfléchir à ce qui venait de se passer.

Elle venait de communiquer avec moi par la pensée, donc... ? Le peu que j'avais lu à ce sujet m'avait laissé perplexe. Mais cette interaction n'avait, de toute évidence, aucune visée offensive. C'était un moyen de communication – fort pratique, d'ailleurs. Cette perspective m'enthousiasma : serais-je capable d'en faire autant, moi aussi... ? Mon imagination éclipsa la douleur de mon esprit. Si j'apprenais à avoir accès à l'esprit des gens, c'était tout un champ des possibles qui s'offrait à moi... Et la puissance au bout de la route.

Je réintégrais les sensations de mon corps, retrouvant les sensations désagréables des courbatures qui tendaient tous mes muscles et brouillaient mon esprit. En prime, mon mal de tête revient au galop, accompagné d'une légère nausée acide. Bon sang. Serait-ce aussi pénible à chaque séance... ? Hm. J'étais prêt à affronter ça. La puissance avait un prix.

Je me tournais vers la psionique. Elle semblait m'observer, attendre de voir comment je réagirais. A travers le voile de douleur et d'hébétude, la volonté avait allumé une lueur au fond de mon regard. J'étais prêt à tout endurer pour atteindre mon but.

« Apprenez-moi. »

Ma voix n'est qu'un souffle éraillé, mais empli de détermination. Je ne flancherai pas.
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 7:41

Heliott faillit laisser échapper un soupir quand il s'affola à cause de son intrusion. Il était à la fois pitoyable et intéressant. Il était tramblant, tendu, semblait souffrir le martyr. C'était parfaitement inutile de souffrir. De plus, son état ne lui permettait pas d'exercer un travail efficace sur son esprit. Elle soupira et se leva, prenant sa chaise d'une main.

- Exercer son esprit demande un minimum de détente. Vous n'êtes pas détendu.

Elle posa la chaise derrière Isaac et s'y assit. Elle posa délicatement ses mains sur les épaules du sorcier et réveilla ses souvenirs d'Italie. Ses doigts fins exercèrent une pression sur des points précis des épaules et du dos, détendant lentement et délicatement les muscles, avec une grande précision.

Et elle parla, sans arrêter de masser


- Comme je vous l'ai dis tout à l'heure, ériger une barrière épaisse, solide, et imprenable ne sert à quelque chose que si l'on est constamment entrain de se fatiguer pour la maintenir en cas d'attaque. Une barrière n'est efficace que si l'on exerce son esprit à être réactif et si l'on développe ses perceptions.

Ses gestes n'avaient rien d'intrusifs, et elle ne fit aucun commentaire dessus. Elle s'attaqua au cou du sorcier, malaxant de ses doigts fins les cervicales figées de son élève. Elle se fichait de ses réactions, soit il se détendait et il pourrait apprendre efficacement, soit il ne se détendait pas et il devait en cet instant souffrir le martyr.

- Les vôtres semblent déjà déployées naturellement, ce qui va faciliter le travail. Plus vous sentirez l'attaque venir de loin, plus vous aurez de temps pour réagir. Si vous vous rendez compte de la présence d'un esprit dans le vôtre une fois qu'il est là, ça va être problématique.

Ses doigts de fée atteignirent les tempes du sorcier et les massèrent doucement pour atténuer le mal de crâne. Elle aimait bien manipuler les gens physiquement, comme psychologiquement.
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