Mon arrivée au lycée

J'arrivais dans le hall du grand bâtiment, qui se trouvait être le lycée. Je regardais tout autour de moi, ne sachant pas trop où aller. Il y avait pas mal d'élève, ce qui cachait un peu mon arrivée. Mais rester dans l'ombre avec une peau grise, des yeux jaunes et des cheveux blancs qui cachaient mes stigmates, ça s'annonçait difficile.Heureusement que je ne m'habillais pas forcément avec des tenues voyantes, ça aurait été peu pratique pour mon premier jour. Voir même impossible. Je soupirais déjà de découragement. Incroyable, je venais d'arriver dans ce lycée que j'en avais déjà marre. Un peu bizarre, à vrai dire. Il fallait sans doute que je me rende dans le bureau du directeur, je ne savais pas trop. On ne m'avait rien expliqué. Uwh, perdue pour perdue, autant demander à quelqu'un ce qu'il fallait que je fasse. Mais à qui ? Trop de monde, il y avait trop de monde.....Ma respiration s'accélérait sans que je puisse faire grand chose. Et puis, étant donné mon caractère timide, il était très très très dur pour moi d'aller vers les autres. Alors, je voyais un petit rebord sur lequel je pouvais m'asseoir, qui plus est, se trouvait dans un coin discret où il n'y avait personne. Je poussais un soupir de soulagement. C'était décidé, j'attendrais ici, qu'il y est moins de monde dans le hall pour m'y balader. Mais bon, ça me faisait perdre du temps. Et j'ignorais aussi quel cours j'allais avoir tout de suite. Je devais sans doute ressembler à une fille complètement asociale et renfermée sur elle même, pour rester ainsi, dans mon coin, sans aller vers les autres. Je sortais un livre de mon sac et me plongeais tranquillement dans la lecture sans faire attention aux personnes présentes autour de moi. Oui, c'était un peu bizarre, mais c'était l'une de mes personnalités. Et je ne changerais pas pour qui que ce soit. Pour me faire des amis, j'allais devoir faire des efforts, mais je n'y arrivais pas... Bah, j'avais le temps, ce n'était que mon premier jours, alors il m'était normal que n'y parvienne pas encore. Je relevais les yeux, et remarquais que il restait peu de monde dans le hall. Tant mieux. Un sourire s'étalait sur mes lèvres. J'allais pouvoir bouger sans que l'on me remarque de trop.

Bon, je vais pouvoir y aller, mais où ?

Je grimaçais. Que j'avais été bête sur ce coup, je ne savais pas du tout où aller.

Tristanna n'est pas une lève tôt, elle aime se prélasser sous ses couettes, son 45° de température corporelle rendant l'endroit étouffant pour un être humain. Mais malheureusement les premiers de classe ne se posant pas la question, ceux qui souhaitent sécher les cours ne peuvent jouer les pantouflards bien longtemps. Et la belle, ou peut être la bête, se lève à contre coeur, un air sinistre sur le visage rose de Tristanna, elle tourne la tête vers le porte en direction du boucan que provoque les gens dans les couloirs du dortoirs.

Un long passage dans la salle de bain s'impose, Tristanna aime passer du temps à se soigner, pour une bête sauvage comme elle ? C'est étrange me dire-vous. Il n'y a pas que les succubes, les vampires et les sirènes qui attrapent leurs proies grâce à leurs jolies minois. Une dernière touche de mascare, son uniforme passé elle sort, environ 1h30 en retard, mais ne se presse pas pour autant. Elle n'aime pas rentrer en cours en même temps que toute cette populasse, de un parce qu'elle ne maitrise pas bien son odorat et que certains des élèves refoulent à 20 kilomètres et de deux parce qu'elle aime se faire désirer bien sur. Que c'est bon de ce faire réprimander par le professeur. A part quand le professeur fait partie de la gente féminine c'est moi drôle.

Elle arrive dans le hall, marchant prudemment, elle regarde son portable, dans ce foutu lycée on ne capte rien, surement à cause ... D'un champ magique, Tristanna n'est pas dupe.
Elle fait claquer sa langue en refermant son mobile, elle secoue la tête agacée ... Mais bon elle pense, ses lèvres entrouvertes en un sourire glacial :

* Au moins ... Je suis in-traçable ici.*

Soudain, une odeur indescriptible lui passe sous le nez, fleurie mais sauvage, la louve lève les yeux, sa curiosité piquée au vif. Une petite touffe blanche passant sous son nez, lui coupant la route. Tristanna fait encore claquer sa langue, plus sur le ton de la menace cette fois ci. Elle lâche sèchement en direction de la personne au cheveux de neige :

" Quand on est polie on ne coupe pas la route aux gens de manière aussi abrupte. "

Elle sourit, toujours de manière aussi glaciale. Ce qu'elle adore être autoritaire avec les gens, c'est même de l'irrespect sachant qu'elle ne connait pas la personne à qui elle s'adresse, mais Tristanna n'est pas du genre à éviter les conflits, elle aime, adore, les créer. Juste pour le plaisir de passer le temps. Ou ... D'avoir un peu d'attention.

Je me retournais en direction de la voix. Une belle fille m'avait adressé la parole, à moi, une fille quelconque, sans aucun intérêt. Mais je lui avais coupé la route, sans l'intention de le faire, j'avais été très imprudente, voir même tête en l'air.

Excuse moi, ce n'était pas dans mon intention, je m'appelle Restiel, je suis enchantée de faire ta connaissance.

Je m'inclinais respectueusement devant elle. Jamais je ne me permettrais un seul manque de respect même envers une personne que je ne connaissais pas. Je me relevais et détournais mon regard. Je n'osais pas lui demander de me dire où se trouvait le bureau du directeur pour lui demander mon emploi du temps. Je soupirais. Je triturais nerveusement mes mains et baissais les yeux pour éviter de croiser son regard. Finalement, je décidais de me lancer.

Euh, j'aurais un petit service à te demander, tu pourrais me montrer le bureau du directeur, il faudrait que je récupère mon emploi du temps...

Mes joues virèrent au rouge tomate, de gêne et de honte, de demander ceci à une personne que je ne connaissais pas. Mes jambes tremblèrent sous l'effet de l'émotion que je ne maîtrisais plus. Je finis par tomber par terre, accablée de honte par ce que je venais de dire.

Pardon, je te dérange sans doute, je me débrouillerais dans ce cas, toute seule, j'ai l'habitude maintenant.

Je cachais mon visage dans mes mains, tout en tremblant comme une feuille. Cette fille m'impressionnait, et puis elle était si jolie. Alors que moi, avec ma peau grise et mes yeux jaunes, j'étais si laide. Et puis, ces cheveux blancs qui attiraient l'attention, alors que moi, je voulais juste rester dans l'ombre. Qui voudrait de moi ? Dites le moi ? J'étais bien curieuse de le savoir. J'attendais cette personne avec espoir, même si je savais qu'elle ne viendra jamais. Elle devait avoir beaucoup de garçons à ses pieds. Et qui voulaient sans doute obtenir ses faveurs par tous les moyens. Bref, je resterais seule toute ma vie. A part si un miracle se produisait, ce qui n'arriverait jamais, je le savais plus que bien. Je n'étais qu'une fille banale et complètement à l'ombre des autres. A part quand je deviens complètement méchante, enfin que mon autre "moi" prenne le dessus sur ma personnalité réelle.

La réaction de la demoiselle aux cheveux blancs fut immédiate, le sourire de la belle louve se transforme alors en une expression froide et observatrice, l'air pensif :

* Qu'est ce que cette petite va bien inventer pour m'échapper. *

Mais Tristanna s'attarde sur le physique plutôt étrange de la petite adolescente aux airs chétifs. Cette peau, comme si un seau de cendre lui était malencontreusement tombé sur la gueule en passant sous une échelle. Mais cela n'était pas vilain, contrastant tellement bien avec ses prunelles d'un jaune sauvage, aussi perçant que les iris ocres jaunâtres de la louve posées sur cette jeune fille.
Tristanna continue de l'a détaillée quand la jeune femme s'exprime:

"Excuse moi, ce n'était pas dans mon intention, je m'appelle Restiel, je suis enchantée de faire ta connaissance."

Restiel ... Quel prénom étrange, mais joli cela dit. Enchantée de faire la connaissance de Tristanna ? Les gens disent toujours ça, puis regrettent. La belle empoisonnée sourit d'un air satisfait, gonflant un peu la poitrine se sentant gratifié par autant de respect envers sa personne.
Tristanna n'a pas le temps d'en placer une que la petite Restiel rouvre la bouche :

"Euh, j'aurais un petit service à te demander, tu pourrais me montrer le bureau du directeur, il faudrait que je récupère mon emploi du temps..."

Un petit ricanement sort d'entre les lèvres de la vipère, vexant se petit rire, elle chez le directeur , Oui pour qu'il lui fasse encore la morale sur l'importance de sa présence en cours ? Qu'elle bonne idée. Elle fait un pas en avant, puis se fige surprise de la réaction subite de la fille à la peau de cendre, celle si tombe à ses pieds, Tristanna baisse les yeux stupéfaite.

Tristanna l'a toise quelques secondes, d'habitude, elle aurait laissé cette pauvre timbrée sur le sol, seule et aurait rit en continuant sa route. Mais pour la première fois de sa vie, la bête eut un pincement au coeur. Cette petite fille, qui n'a rien d'une humaine, était la, perdue au milieu de ce trou pourri.
Soudain Tris s'accroupit près de Restiel et lui attrape le coude, sans pour autant être tendre. Elle l'aide à se relever et dit sur un ton plutôt détaché.

" Viens avec moi Restiel, je te pardonne de m'avoir coupé la route de toute façon je ne suis pas pressé. Pourquoi dis tu que je vais te laisser seule ? Tu es stupide, comment crois tu te faire des amis dans cet endroit si tu leurs dis que tu es une pauvre fille, quand tu dis aux gens que tu n'es qu'une pauvre fille, ils te traiteront comme tel."

Elle a dit ça d'une traite, elle lui tient toujours le coude, mais n'a pas eut de mal à l'a relever. Elle marche en direction de ... la sortie et oui. A l'opposé d'où voulait aller la jeune femme.

" Si tu n'y vois pas d'inconvénient je vais te faire visiter les lieux avant que tu aille voir ce connard de directeur, si tu tombes à genoux devant un élève alors tu vas surement faire un arrête cardiaque devant le lui."

Et par le plus grand des miracles Tristanna lui sourit, presque attendrit par ce petit monstre surement maltraité depuis des années dans le monde cruel des humains.

"Moi c'est Tristanna. Mais tu peux m'appeler Tris' "

J'avais l'impression d'avoir raté un épisode. C'était la première fois, que quelqu'un se préoccupait de moi. J'étais heureuse. Pour la première fois de ma vie, on m'acceptait même avec mon physique quelque peu étrange. Elle s’appelait Tristanna. C'était joli. Bien plus joli que Restiel en tout cas. Je sentais alors que Tristanna me tirait et je ne pouvais m'y opposer. Mais elle ne m'emmenait pas chez le directeur. Elle m'expliqua alors qu'elle me ferait d'abord visiter les lieux. Bonne idée. Au moins, j'aurais moins de chance de me perdre comme ça. J'avais l'impression de flotter sur un petit nuage. Jamais de ma vie je n'avais été aussi heureuse. Pour la toute première fois on m'acceptait, moi, une créature étrange, à la peau grise et aux yeux jaunes, qui font peur à certaines personnes. Et ce physique ingrat m'empêcherait sans doute de m'intégrer aux humains. Je n'avais, sans aucun doute, pas d'avenir dans leur monde. Ils se montraient cruels entre eux, alors, quelqu'un comme moi, ne pouvaient pas s'intégrer à eux, sans prendre le risque d'être capturé, et torturé de je ne sais quelle façon. Mon coeur se réchauffait, grâce à la présence de cette fille. Finalement, cette année se présentait plutôt bien pour le moment. Peut être quelques remarques d'ici et de là par rapport à mon physique, mais je ne devais pas y faire attention. Oui, tout cela n'avait plus d'importance pour moi. Un sourire glissait sur mes lèvres. Je ne pouvais pas être plus heureuse que maintenant.

Merci, c'est gentil de m'aider, je ne sais pas comment te remercier, franchement.

Oui, c'était vrai, je lui en était reconnaissante, Tristanna était venue à mon secours alors que j'étais perdue dans ce lycée. Personne d'autre n'est venu m'aider, elle si. Je ne pouvais que lui en être reconnaissante. J'aurais pue en pleurer de joie, mais j'avais quand même de la retenue. Peut être quand je serais seule. Oui, mes larmes couleront quand j'en aurais l'occasion. Si j'arrive à les retenir encore un certain temps. Mais maintenant, j'avais aussi cette impression que rien ne pourrait m'arrêter. Je ne ferais rien qui puisse décevoir Tristanna, la seule personne à être venue m'aider. J'étais si heureuse.

Les deux jeunes femmes sont maintenant dehors, Tristanna, plus grande que Restiel, l'a tient toujours par le coude, mais pas de manière rude comme elle l'aurait fait avant, elle l'a tient avec précaution, comme si cette frêle petite chose allait choir d'un moment à un autre.

Tristanna reste pensive, son visage est fermé comme à son habitude, mais une expression de réflexion est visible sur ses traits.

* Qu'est ce qu'il te prend ma pauvre fille, laisse cette gamine où elle est, elle ne mérite pas que tu t'occupes d'elle.*

Et pourtant elle ne l'a lâche pas, elle l'a tient fermement. Elles marchent vers la roseraie du lycée, buis toujours bien taillés et entretenus par le jardinier. Cette endroit, Tristanna l'aime bien, elle aime s'y retrouver, s'y ressourcer. Elle lâche enfin la jeune femme. Et d'un geste fluide de la main elle décrit un demi-cercle devant elle en montrant les lieux. Un jardin apaisant, aux airs de jardin royal, rose et herbe verte, qui croirait qu'il s'y passe des choses biens étranges la nuit.

" Voici la roserais, tu peux y venir quand bon te semble, pour déjeuner ou réviser. Mais gare à toi la nuit, on ne sait jamais ce que tu pourrais y trouver Restiel, cela dit tu respectera la règle du couvre feu. Hein ?"

Sur la fin de sa phrase, la belle louve lance un regard amusé à sa partenaire de promenade, pour voir comment la petite réagit à l'éventualité de transgresser les règles.

Enfin elle se tourne vers elle très sérieusement, repensant à la phrase que Restiel venait de prononcer quelques minutes plus tôt. Dans cette phrase il y avait le mot aider et gentil, mots que la carnivore n'avait pas pour habitude d'entendre et encore moi à son égard. Ses sourcils s'étaient contractés, tiraillés entre l'incompréhension et la pensée intense, mais ce qui intéressait le plus la créature des ténèbres c'était la finalité de la phrase, prononcée pourtant avec tant d'innocence ... " Je ne sais pas comment te remercier.". Oh l'élan de gentillesse et de compassion de Tristanna aussi beau soit-il ne dura donc pas longtemps. Des pensée sombres lui viennent à l'esprit et alors un léger sourire se colle sur son visage angélique.

" Tu m'as dis ... Que tu ne savais pas comment me remercier ? "

Dans cette phrase n'importe qu'elle personne censée aurait déjà prit ses jambes à son cou et ce serait enfuit aussi loin de cette déséquilibrée émotionnelle. Elle vient attraper le menton de Restiel et remonte son visage vers le sien, l'obligeant à plonger ses billes blondes dans ses prunelles ocres. Sans gêne elle sonde le regarde de Restiel, puis regarde sa peau foncée. Dans les yeux de Tristanna on voit l'admiration pour cette petite si différente de la race humaine et aux yeux de la louve Restiel est ravissante, un mélange parfait de ce que représente le monde de Tristanna, un monde où l'apparence dite "monstrueuse" ne serait pas un problème.
Elle chuchote enfin avec un sourire carnassier :

" Deviens mienne Restiel."

Mes joues avaient prises une belle couleur grise très foncée. Sur le coup, j'avais peur de ne pas avoir bien compris. Ou d'avoir mal entendu. C'était la même chose. Mes yeux se plantèrent dans ceux de Tristanna.

Je ne comprends pas très bien ce que tu attends de moi... peux tu m'expliquer s'il te plait ?

A vrai dire, j'avais surtout peur de mal comprendre sa dernière phrase. De la tourner dans un mauvais sens. Et puis, elle veut que je devienne sienne, mais, c'est à dire ? Je ne comprenais pas très bien. Mes yeux se baissèrent, gênée de cette situation. Tristanna me tenait le menton et mon visage se trouvait près du sien. Je sentais très bien son souffle chaud sur mon visage. Je regardais à nouveau Tristanna, mais lui demandant du regard une explication.
A vrai dire, je n'y comprenais plus à rien. Mais ma joie était grande, d'avoir pu rencontrer au moins une personne qui m'acceptait tel que j'étais. Je ne demandais pas mieux. Et puis, pour tout avouer, j'avais l'impression que cette fille allait m'aider à reprendre confiance en moi. Un sourire timide s'était glissé sur mes lèvres. J'étais prête à tout pour remercier Tristanna. A faire tout ce qu'elle voulait.
Exaucer tout ce qu'elle souhaitait, ses moindres désirs. Ou caprices, bref peu importe. M'importais peu de ce qui allait m'arriver par la suite, mais je voulais juste passer de bons moments avec Tristanna. Ma vie au lycée s'annonçait plus ensoleillée depuis cette rencontre, un peu bizarre faut l'avouer.
Mais bon, au moins je savais que désormais je ne serais plus seule. Un soupir s'échappais de ma bouche. J'étais complètement à l'aise maintenant. Je n'avais plus besoin de me soucier de quoi que ce soit.

En tout cas, je suis heureuse de t'avoir rencontré, c'est une chance pour moi.

Un petit rire s'échappa de mes lèvres. Je posais un doigt sur ma lèvres du bas et regardais innocemment Tristanna.

Mon arrivée au lycée

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