Re-Bonjour ! {PV Estel ; Areku}

La journée commençait plutôt bien. Il faisait chaud pour une journée d'Hiver. Donc, pas de neige, pas de vent et tout le reste. Au contraire, il y avait même moyen de trainer dehors en pull, sans que cela cause un gros rhume. Bref, c'était une drôle de journée.
J'avais emmenée Estel avec moi en cours, ou plutôt, j'étais allée dans sa classe, pour voir si cela se passait bien ou non et le résultat était plutôt satisfaisant. Quant à moi... On m'avait fait sortir plus tôt de la classe car "mes ronflements perturbaient le cours."
Il n'y avait pas grand chose d'autre à dire sinon que j'étais de bonne humeur. J'avais attendue Estel à la sortie, me rongeant les ongles de honte suite à ces malheureux problèmes sonores en cours. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait, d'ailleurs mais... C'était pas grave !
Prenant la main de ma petite cousine, je la trainais jusqu'au réfectoire. On était aux alentours de midi et je devais avoir faim pour deux. Puis je voulais aussi surveiller qu'elle mange bien. Je lui souriais, tentant de la rassurer en souriant, même si mon drôle de sourire ressemblait assez à une grimace... Je le faisais pas exprès !!
Cet après-midi ? Oh, il n'y avait pas grand chose de prévu, à vrai dire... J'allais surement rejoindre ma classe, ou alors hiver... Non ! Je n'étais plus fatiguée. Du moins pas aujourd'hui. Mais demain, j'allais certainement me forcer à dormir. Car il faut dormir en hiver, sinon "Petit Hérisson va tomber malade", disait Maman ! Enfin, j'avais l'air d'une pile électrique et c'était plutôt rare pour mon genre. Un cours moment d'euphorie qui passera surement rapidement. Toujours à en croire Maman, c'était uniquement quand je n'allais pas, mais alors pas bien du tout que j'avais l'air aussi heureuse. "Quand tu ne tires pas la tête, c'est que tu as un problème." ....Mais je n'en voyais pas ! Tout allait très bien, tout allait...
C'est au détour d'un couloir que je vis passer un visage familier. Sur le coup, je dois avouer que j'hésitais amplement dans le fait que ça soit lui ou non. Combien de fois m'étais-je trompée de personne ? Malgré cela, je tirais doucement sur le bras de Estel pour l'inciter à s'arrêter. Le garçon que je venais de voir passer, c'était... Areku-san ? J'ouvris un peu plus grand mes yeux, avant de les plisser pour détailler le garçon qui, lui, ne m'avait pas vu. Sans vraiment réfléchir, je le suivis.
Cela faisait maintenant un mois et demi que j'étais arrivée ici. Et... Si je m'étais bien intégrée, c'était grâce à lui ! Du moins, si c'était vraiment Areku-san que je suivais. Naïvement, je me dis que le remercier ne serait pas de trop. Prendre de ses nouvelles non plus. La voix de la raison me disait qu'il n'en avait peut-être rien à faire, mais je me raccrochais à l'espoir que si, car moi, je tenais énormément à lui !
Sur le coup, je n'avais pas pensée à donner d'explication à la pauvre Estel qui devait ne pas comprendre pourquoï je courrais après un garçon. Il faut espérer qu'elle n'en sorte pas trop effrayée. J'aurais de toute manière tout le temps de m'excuser plus tard...
J'avais suivie ce que je pensais toujours être un Hybride Lézard jusqu'au toit. Je ne savais pourquoï il était venu ici. Peut-être pour manger seul ? J'avoue ne pas avoir regardée s'il y avait d'autre personne sur le toit. J'étais totalement concentrée sur la volonté de lui parler que les événements extérieurs ne rentraient pas dans ma petite tête. Une fois les escaliers grimpés, je l'interpellais, tout en agitant la main, histoire de faire coucou.

- Areku-san ! Dis-je dans un sourire tout ce qu'il y a de plus innocent.

Je regardais ma cousine avec de grands yeux. Je ne comprenais pas pourquoi elle me tirait sans me donner d'explication. Puis je voyais qu'elle appelait un garçon... et en plus elle l'avait suivi, comme ça, sans rien me dire. Bah, pas grave mais ça m'intriguais fortement. En plus, de ce que je voyais, le garçon était plutôt mignon. Voir même carrément canon. Arg, je devais m'arrêter tout de suite de rêver. Je n'avais aucune chance de toute façon, je ne devais pas me faire d'illusion. Mais Furu avait l'air de bien connaître ce garçon, alors je pouvais toujours essayer. Je sais pas. J'avais peur. Mon coeur s'emballait sans que je ne comprenne quoi que ce soit à ce qui se passait. Déjà, le fait qu'elle m'ai attendue à la sortie dee ma salle était étrange, mais alors qu'elle ne me donne aucune explication, l'était encore plus.

Euh, Furu, tu fais quoi ? Ce garçon, tu le connais ?

J'avais pleins de questions en tête, mais j'attendais de voir la suite des évènements avant de les poser. Bah oui, vaut mieux être prudente, en particulier dans ce lycée. J'observais le garçon que ma cousine avait interpellé. Il était, très beau, fallait bien l'avouer. J'avais envie de faire sa connaissance, mais lui, acceptera-t-il de me parler et aussi de me voir ? Uwh, trop réfléchir donne mal à la tête, c'est bien connu. Cette expression est bien vrai, surtout pour moi. Je me frottais l'arrière de ma tête, ne comprenant plus rien à la journée. Elle venait de prendre une tournure très étrange. Mais, quelque part, ça changerait de mon quotidien ennuyeux où il ne se passe jamais rien. Je regardais ma cousine et lui souriais.

Il va falloir que tu me donnes quelques explications Furu

J'avais dis cette phrase sur le ton de la rigolade, mais pour tout avouer j'étais un peu gênée de me retrouver en face d'un garçon que je ne connaissais pas. Mais bon, il fallait bien que je fasse aussi des efforts pour m'intégrer correctement dans ce lycée. Déjà, il fallait que je me présente. C'est le BABa,

Euh bonjour, je m'appelle Restiel, je suis la cousine de Furu, enchantée de faire ta connaissance.

Je m'inclinais respectueusement devant ce garçon. Je relevais légèrement ma tête pur le voir. Raaaaah, qu'est ce qu'il était beau... Mon coeur battait rapidement. Mes joues aussi s'enflammèrent, mais ma peau étant grise, elles devinrent juste grise foncées. Je me relevais et détournais le regard. Jamais je ne m'étais sentie aussi gênée. J'avais l'impression d'être transpercée de part en part, par le regard de ce garçon.

C'était une journée fraiche. Ce matin-là, le jeune homme désassembla son campement comme à l'accoutumé. Avec la température hivernale, plusieurs fois se dernier pensa à demander une chambre aux dortoirs, mais le demi-dragon n'était pas prêt pour se recourt, du moins pas encore.

Suite à quelques escapades en milieu urbain, Areku s'était procuré un équipement de base pour se faire un campement hivernal. Ce n'était pas le grand luxe, mais il y était à son aise et surtout, il y était seul. Il était ainsi éloigné des conflits de dortoirs, des rivalités et des autres élèves. Évidemment, le demi-dragon ne craignait pas pour sa vie, mais il était plutôt soucieux des autres. Il ne voulait pas qu'une mauvaise blague tourne mal ou encore être impliqué dans une affaire dont les rumeurs raffolaient.

Depuis son arrivé à Yokaï, Areku dort seul dans la forêt et change à l'occasion d'air de couchage. Cette solitude nocturne commençait à peser sur son moral. Dire qu'il y a un an, il était encore chez lui, en compagnie de son frère et de plusieurs autres qui méritaient la mention d'amis. En cette année, le demi-dragon n'avait que très peu tissé de liens ou des relations, préférant la discrétion et l'anonima. C'était ainsi qu'il avait jusqu'à maintenant porter un regard neutre sur ce lycée et ses occupants.

Après un an, Areku se sentait bien loin du travail accompli. Certes, il était présent à chacun de ses cours, s'assurait que ses notes soient légèrement inférieure à la moyenne et remettait ses travaux à temps. Il projetait de lui l'image de l'élève moyen, sans plus ni moins. Après de nombreuses patrouilles, de nombreuses investigations, au final tout ce qu'Areku avait réellement appris, c'était que Yokaï était un lycée avec tout ce que ça implique, mais dont les élèves étaient pour certains des dangers publiques. Ces derniers étaient plutôt rares considérant la masse d'élève.

Est-ce que Yokaï était un bénéfice ou une malédiction à la société humaine? Cette question restait sans réponse. Si un grand nombre d'individus ne deviendraient jamais plus une menace que pouvait l'être un simple humain avec une arme, d'autres étaient potentiellement destructeurs. Le fait demeurait que tous ceux qui graduaient de cet établissement devenaient des maîtres du déguisement, capable de se faire passer pour un humain ordinaire. Cette simple révélation pouvait être une arme dévastatrice et mener au chaos.

La quête d'Areku s'éternisait et son verdict demeurait immature. Devait-il sauver ou détruire cette école? Plus difficile encore, quelque soit son choix, comment prouver qu'il était le bon? Il y avait supposition après supposition, la tangibilité étant rare. C'était sa première mission et le succès ou l'échec de cette dernière aura un énorme impact sur sa carrière future. Dans tous les cas, l'abandon était inacceptable.

En ce jour d'hiver, la pression du succès et son inaptitude à recueillir des faits intéressants, s'accumulait lourdement avec sa solitude. Areku. Il était clair qu'il devrait s'intégrer à la masse ou il perdrait la tête.

Cette journée commença comme de nombreuses autres avant elle. Le cours du matin n'était pas particulièrement intéressant, pour ne pas dire ennuyant. La plupart des notions académiques, il les connaissaient déjà et pour l'instant, le demi-dragon évitait comme la peste tous cours particuliers pour les Monstres. Ce dernier n'avait que trop montré sa forme véritable l'été dernier.

Alors que midi approchait, le jeune homme commençait à ressentir la faim, après qu'au moins 5 heures ne le séparent son dernier repas. Toutefois, ce n'était pas la faim qui était au premier plan dans sa tête couverte de ses cheveux blancs maintenant mi-long. Ce dernier était plutôt désireux de s'étirer convenablement. Malheureusement pour lui, particulièrement dans un environnement où il doit se faire passer pour un Humain, son déguisement ne permet pas se genre d'écart de conduite.

Après tout, son corps n'est voilé que par une illusion magique et les restrictions imposées à ses membres par sa tenue. C'est tout particulièrement ses ailes qui brûlent d'envie que la circulation sanguine n'y revienne, maintenant complètement engourdies. Évidemment, avec une envergure d'aile de plus de trois mètres, illusion ou pas, s'étirer en publique n'est pas une option.

Une illusion visuelle est aisément discernée lorsque le touché et le bruit ne correspondent pas à ce que la vue peut voir. En plus du désagrément de l'engourdissement de ses membres, Areku est plutôt distrait aujourd'hui, ne pouvant s'empêcher de constater qu'après tout ce temps, il n'avait que si peu.

C'est ainsi qu'il ne remarqua pas les deux jeunes filles sur ses talons alors qu'il se dirigeait vers l'un de ses lieux de repos favoris: le toit. C'était généralement calme, il y avait de la place et de là-haut, il était possible de voir tous ce qui se trouvait en contre-bas.

Le jeune homme portait un long manteau noir, qui s'il paraissait anodin à l’œil nu, c'était parce que l'illusion recouvrant le demi-dragon, recouvrait ses vêtements. Les seuls limitations de l'illusion étaient les yeux et les cheveux, puisqu'il était trop difficile de tromper l’œil, particulièrement pour ces deux aspects, très regardés par les normes de la société. C'était donc ainsi que le demi-dragon, malgré les forment autrement évidentes des ailes repliées dans son dos sous son manteau, paraissait porter un manteau normal, sur un dos normal.

Ce n'était que sur le toit qu'Areku se rendis compte qu'il n'était pas seul. Évidemment, il ne fit aucun cas de cette présence derrière lui. Les toits n'étaient pas hors d'accès et il était normal que d'autres y viennent. Il se retourna toutefois pour s'assurer qu'il n'avait pas attirer le courroux d'un tel pour tel raison. Devant lui était cependant tout autre. Le yeux d'un rouge bien vif du jeune homme distingua alors ces deux filles, dont l'une plutôt familière.

Areku se souvint de Furu et de sa crinière d'épines. Cette dernière semblait beaucoup plus sûr d'elle que lors de leur dernière rencontre. C'était bien, ça démontrait qu'au moins la présence du demi-dragon dans ce lycée n'avait pas tout à fait servi à rien au cours de cette année passé. Celle-ci l'interpella de son prénom.

À ses côtés, il y avait une fille, d'apparence plus jeune que Furu. Areku se gardait évidemment de jugé son âge, n'ayant que trop peu d'expérience en cette matière. Ne pas avoir une peau constituée de chair n'aidait pas lorsque venait le temps d'évaluer les subtilités de la croissance féminine.

Cette nouvelle venu, avait la peau grise, les yeux dorés et les cheveux blancs. Elle était indéniablement de silhouette humaine, mais la couleur de sa peau et de ses cheveux sortait du lot. Un inconvénient plutôt mineur à bien y penser, mais ô comment cette petite distinction suffisait à attirer la méfiance de certains Humaines.

Étaient-elles de la même famille? Difficile à dire. Il y avait bel et bien une ressemblance... à moins que ça ne soit leur forme humaine qui soit similaire? Puis, ses doutes furent confirmé lorsque l'inconnue se présenta. Cette dernière avait un comportement étrange, mais de loin plus civilisé que celui de Furu lorsqu'il l'a rencontra pour la première fois. Sans la dévisager, il l'observa pendant quelques instants, remarquant maintenant quelques traits qui unissaient les deux filles.

Areku répondit donc aux filles:
« Salut Furu, bonjour Restiel! Vous m'excuserez de ne pas m'être rendu compte que vous vouliez me parler, je ne vous aurait alors pas trainer jusqu'au toit à l'extérieur en cette saison. Je devais être perdu dans mes pensés. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous? »

Areku lui-même n'était pas intimidé par la température ambiante et avec son manteau, la brise ne l'affectait pas beaucoup.

Estel, à mes côtés, semblait plus bavarde que je n'aurais pu l'être. Sur le moment, cela me gênait un peu. ...Parce que, c'était égoïste, mais je n'avais pas envie de lui répondre. Ce que je fis pour sa première réplique, occupée à attendre une réponse d'Areku-san. Estel était aussi bavarde qu'une mouche gênante, j'avais beau l'adorer, j'aurais bien aimé qu'elle se taise pour ne laisser que le temps à mon ami de répondre.

- Il va falloir que tu me donnes quelques explications Furu.
Je retins un soupir, histoire de garder quand même une certaine contenance.
- Je comptais aller à la cantine manger avec toï lorsque j'ai aperçue un ami -Hésitant cependant à prononcer ce mot devant lui alors que je n'étais pas sûre qu'il l'accepte, je continuais- je suis donc allée le rejoindre, c'est l'affaire de cinq minutes tout au plus. Dis-je assez vite. Estel, quant à elle, se tourna vers Areku-san et enchaina;
- Euh bonjour, je m'appelle Estel, je suis la cousine de Furu, enchantée de faire ta connaissance.

Niveau pipelette, c'est sûr... Elle est pire que moi ! Elle aurait au moins pu atteindre avant que je les présentes. Je me tournais enfin vers Estel qui semblait avoir totalement beuggée, un peu comme un personnage de jeu vidéo dont le CD était plein de rayures. Elle était toute rouge et ses mouvements étaient bizarres.
- Salut Furu, bonjour Estel! Vous m'excuserez de ne pas m'être rendu compte que vous vouliez me parler, je ne vous aurait alors pas trainer jusqu'au toit à l'extérieur en cette saison. Je devais être perdu dans mes pensés. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous?

Sur le coup, c'était moi qui ne savait plus quoï répondre. Je fixais Areku-san sans vraiment avoir de réponses nettes sur la langue. Je me rendais compte que j'avais accordée énormément d'importance à ces retrouvailles, alors qu'en fait, il se demandait pourquoï j'étais venue le voir ! Il n'en avait pas accordé, lui. Pire, il me demandait... J'avais les larmes aux yeux, prise ainsi à la dépourvue, et je cherchais du secours chez Estel qui restait coite au mauvais moment.

- Faire quelque chose... Non!Non ! Je suis juste... On est juste... Heu... Venues prendre de tes nouvelles. Fis-je d'un air on ne peut plus gêné. Au fond, c'était pas faux. J'étais venue pour cela, alors autant le dire, non ? Ce n'est pas comme si je m'attendais à ce qu'on se saute dans les bras... Ce n'est pas.... Bref, oublions ça ! J'affichais un sourire qui était faux, mais là-dedans, je me débrouillais si bien que personne n'aurait pu le savoir. Mon jumeau même s'y trompait parfois ! Pis de toute façon... J'avais l'air idiote. Je me rendais maintenant compte à quel point j'avais cherchée quelque chose d'extraordinaire dans ces retrouvailles, je m'étais attendue à quelque chose d'irréalisable voir même de carrément impossible et j'étais juste déçue que cela ne se produise pas. Quoï ? J'en avais une idée floue. Un genre de pique-nique entre amis ou un délire du genre... Rêveries d'une gamine.

- Bref, comment vas-tu ? Rajoutais-je à ma phrase d'avant avant qu'il puisse y répondre. C'était juste une conversation toute naturelle, mais je dois bien avouer qu'après cette phrase, j'allais avoir du mal à en trouver une autre. Quelque chose à lui dire pour monopoliser l'attention... Hein ? Qu'est-ce que je raconte ? Ohlà... Dans ma tête, une voix silencieuse ajouta, narquoise "Faut vraiment que tu te fasses soigner ma pauvre fille." Ouais, bah là j'y peux pas grand chose...! Ouille... Qu'est-ce qui se passe dans ma tête ? Je deviens folle ? Égoïste ? "Amoureuse" ? Ah ça non ! Manquerait plus que... Je me retournais vers Estel, un sentiment paniqué trahissait un temps mes émotions, mais il ne durera pas plus que quelques secondes. Ce n'est pas moi qui ferait de l'ombre à ma cousine ! Je ne me le permettrais pas ! Puis j'étais déjà amoureuse de quelqu'un d'autre. Bref, j'avais beaucoup à penser et je me découvrais jalouse sans qu'il y ait vraiment de raisons, ce qui était le pire de tout. Mais j'allais me calmer. J'allais faire un effort sur moi et me calmer.

Je regardais Furu, inquiète de son comportement. Jamais je ne l'avais vue aussi paniqué. Je lui lançais un regard interrogateur, sans vraiment comprendre ce qu'il se passait. Une idée me traversais l'esprit. Pas forcément la meilleure, mais qui pourrait au moins aider ma cousine.

A vrai dire, Furu m'a proposé de faire ta connaissance, alors j'ai accepté. J'espère que cela ne te gênes pas ?

Je regardais le garçon en souriant. Quelque part, c'était un peu la vérité. Je triturais mes mains, mais un peu moins qu'avant. Ma nervosité était redescendue d'un cran. Tant mieux, ça aurait été embêtant pour la suite. Je poussais un petit soupir. Je regardais du coin de l'oeil Furu voir si elle s'était calmée. En apparence, j'essayais d'avoir l'air calme, mais au fond de moi, mon coeur tambourinait à une vitesse affolante. Alors, essayer de calmer ma cousine alors que moi-même je paniquais intérieurement s’annonçait difficile. Ma vie de lycéenne allait s’annoncer chamboulé avec tout ce qui m’arrivait en ce moment. Ma rencontre avec Areku, avec Tristanna et Milander. Beaucoup de rencontre en si peu de temps, ce n’était pas banal. Oui décidemment, ça allait me changer de ma vie d’avant. Mes mains tremblaient un peu sous l’émotion. Mais je m’arrangeais pour que ça ne se voie pas. Un coup de vet fit voleter mes mèches de cheveux qui retombaient sur les cotés de mon visage. Mes cheveux blancs. Cheveux qui ne passaient pas inaperçu. Et ma peau grise. Heureusement que j’avais une frange qui cachait mes stigmates. Qu’aurait pensé Areku en voyant mes stigmates ? Il aurait sans aucun doute prit peur. Faut dire que des trous dans le front en forme de croix, c’est plutôt bizarre. Et c’est très moche chez une fille, chez un gars je ne dis pas mais une fille quoi. Bah oui, ces stigmates me complexaient énormément. Sans même m’en rendre compte je touchais inconsciemment mon front, sans pour autant soulever ma frange. Je relevais la tête et regardais Areku, pour voir sa réaction. Tout ce que je voulais c’est qu’il m’accepte tel que j’étais. Je ne demandais rien d’autres.

Le jeune homme se voyait bien embêté. Il avait certes aidé Furu il n'y a pas si longtemps, mais ce dernier n'avait pas fait grand chose, du moins pas à sa connaissance, si ce n'était de la guider vers le cadre enseignant pour une introduction plus appropriée.

Donc, Furu voulait prendre de ses nouvelles et Restiel voulait faire sa connaissance? C'était étrange, mais d'un autre côté, c'était la première fois que des filles s'intéressaient à lui de la sorte. Il était toutefois difficile de savoir si elles s'intéressaient d'avantage à l'image ou à la personne.
« Eh bien, pour répondre à une question à la fois:
En ce moment, je me porte assez bien, Furu. Je dois avouer que j'ai plutôt l'impression de stagner dans mes objectifs. J'imagine que j'ai hâte d'en avoir fini avec ce lycée, mais ne dit-on pas qu'il faut savoir prendre son temps?

Autrement, non, ça ne me gène pas de te rencontrer Restiel. Je ne saurais dire si je le mérite, mais si tu as besoin d'aide, il est possible que je puisse t'aider. »

Si Areku pouvait deviner les raisons derrières l'apparence particulière des cheveux de Furu, la physionomie de Restiel était plus intrigante. Après qu'elle eut parlée, cette dernière avait passé sa main sous ses cheveux au moins aussi blanc que les siens. Si Areku pouvait être certain qu'elle n'était pas humaine, il n'avait aucune idée de ce qu'elle était. Cette pensé était troublante en soit et il s'en fallut de peu pour que le jeune homme dévisage Restiel. Il se contenta toutefois de sourire.

« Il est assez étonnant que vous soyez de la même famille. C'est une chance que vous me l'avez dit, autrement je n'aurais probablement pas remarqué. Mais bon, mon demi-frère est tellement différent de moi, qu'il n'y a que notre couleur de... peau, qui puisse indiquer notre lien de parenté. Je ne devrais pas m'étonner qu'il y ait d'autre cas semblables! »

Areku marqua une légère pause avant de dire le mot peau. Le terme exacte aurait été écailles, mais ce n'était peut-être pas la meilleur des idées d'en faire mention pour le moment.

« Oh... j'en oubliais mes manières. Je me nomme Areku Sando. Veuillez me pardonner si je ne me suis pas présenté plus tôt. D'où je viens, il arrive que nous nous lançâmes dans des discussions sans même échanger nos prénoms. »

- A vrai dire, Furu m'a proposé de faire ta connaissance, alors j'ai accepté. J'espère que cela ne te gênes pas ?

C'était moi que ça gênait...! Je n'avais pas du tout proposé cela ! Je lançais un regard à Estel, interloquée. J'étais juste... Partie.... Le voir... Sur un coup de tête ?! Pourquoï est-ce qu'elle venait de dire ça ?

- Eh bien, pour répondre à une question à la fois: En ce moment, je me porte assez bien, Furu. Je dois avouer que j'ai plutôt l'impression de stagner dans mes objectifs. J'imagine que j'ai hâte d'en avoir fini avec ce lycée, mais ne dit-on pas qu'il faut savoir prendre son temps?

J'hochais la tête, analysant la phrase après ce mouvement. Je ne l'avais pas comprise du premier coup et il fallait du temps pour que cela monte jusqu'au cerveau. Il allait bien mais... Il avait hâte de quitter le lycée ? Pourquoï ? J'adorais ce bâtiment et vouloir le quitter me semblait presque impensable. A vrai dire, il n'y avait, à mon souvenir, aucun autre lieu où je veuille vraiment être, sinon ici ou chez mes parents ! Rentrer chez papa-maman était pour l'instant impossible, alors autant rester ici, non ? Estel et Areku s'échangeaient des regards à côté du moi, ou du moins, c'était l'impression que j'en avait. Je me sentais de trop et gênante, espérant cependant que je me faisait des idées, tout en craignant de m'en faire. Je me sentais mal à l'aise et ma timidité naturelle reprenait largement le dessus. Je redevenais nerveuse. Mais bon, après tout, je n'étais venue que pour demander de ses nouvelles, non ? Et bah ça y était. Il était temps de partir, hein ? Estel ?

- Il est assez étonnant que vous soyez de la même famille. C'est une chance que vous me l'avez dit, autrement je n'aurais probablement pas remarqué. Mais bon, mon demi-frère est tellement différent de moi, qu'il n'y a que notre couleur de... peau, qui puisse indiquer notre lien de parenté. Je ne devrais pas m'étonner qu'il y ait d'autre cas semblables!

- Ah, ça c'est car Tata Lullu Bell est une dé- Zut j'ai dit une bêtise ! ...Mone finis-je tout de même car mon cerveau n'avait eu le temps de faire taire ma langue. Je me la mordis pour ne plus dire de bêtise. Raconter à tout va qui est quoï, c'était contre le réglement de l'école ! Pauvre Estel... Oh non ! J'espère qu'elle ne m'en voulait pas trop ! Pardon Estel, murmurais-je...

Areku, lui, ne semblait pas trop avoir remarqué ma gaffe, il se présenta à Estel et moi... Je fis vite le tour du toit, nerveuse.

- Je vais y aller. Murmurais-je pour moi-même, avant de répéter la même phrase, plus fort. Désolée Estel, je t'attendrais à la cantine ! Lançais-je en passant à côté de ma cousine et d'Areku-san, quittant les lieux à toute vitesse, dévalant les escaliers à une allure qui était surnaturelle pour mon tempérament lent et placide habituel. Après avoir tant courue que j'en étais essoufflée, je m'arrêtais au premier abri potentiel que je vis; les toilettes ! Là, je filais aux robinets et laissa couler de l'eau, que je jetais sur mon visage de mes mains tremblantes. *Eeeeeeet zut !* Encore une gaffe ? Je me regardais dans la glace. J'étais rouge ! Estel allait surement m'en vouloir à vie d'avoir gaffée et... Areku-san... Il allait se poser de drôles de questions sur moi ! Mais quelle débile je fais... J'aurais dû me faire dévorer par mon jumeau dans le ventre de Maman... Au moins j'aurais servie à quelque chose !

{ Je vous laisse discuter en couple .O. }

- Ah, ça c'est car Tata Lullu Bell est une dé- ......Mone

Je poussais un petit soupir. Furu venait de gaffer sur une partie de ma race. Je ne lui en voulais pas, mais d'après ce que j'avais compris, il ne fallait pas dévoiler notre race.

Pardon Restiel

C'est bon, t'inquiètes pas pour ça...

Je n'eus même pas le temps de finir ma phrase que Furu me coupa.

Désolée Restiel, je t'attendrais à la cantine !

Raaaaa, elle n'avait vraiment pas changé. Je n'ai même pas eu le temps de la retenir qu'elle était déjà partie. Je me tournais alors vers Areku et m'excusais.

Il faut l'excuser, Furu a toujours été comme ça, très timide et à s'en faire pour rien.

Je passais une main sur mon front et grattais délicatement mes stigmates. C'était assez gênant d'avoir des trous dans le front. Du coup, je ne savais pas quoi faire. Je me retrouvais seule, à nouveau au même endroit, avec un garçon.
Je ne savais pas quoi dire du tout. C'était assez gênant, ça aussi. Maintenant restait à savoir comment réagirait Areku. Bah oui, Furu nous a quand même laissé en plan, alors que c'est elle qui m'a traîné jusqu'ici sans rien ne m'expliquer.
Sur le coup, ça m'avait un peu vexé, mais en y réfléchissant bien, elle a failli avouer ma race, du coup elle s'est enfuie gênée. Je ne pouvais pas lui en vouloir de toute façon. Elle était comme ça, c'était sa nature et je n'y pouvais rien. J'aurais juste bien voulu qu'elle reste avec moi.

Une démone? Voilà qui n'était pas anodin. Sang pur? Probablement pas, le frère ou la sœur d'un de ses parents était la mère ou le père de Furu, qui elle était animalienne. Évidemment, ce n'était pas un raisonnement sans faille, mais pour que Furu considère Restiel comme sa cousine, ça signifiait que ces dernières avaient passé du temps ensembles et ce n'était certainement pas aux Enfers.

Danger? Pas apparent. Si elle n'était pas en mesure de cacher son héritage, la généralisation suppose que sa puissance est faible ou sous-développée.

Lorsque Restiel procéda à expliquer le comportement de Furu, Areku répondit:
« Il n'y a pas d'excuse à donner. Chacun doit apprendre à vivre avec ses instincts. C'est entre autre ce à quoi sert cette école. »

Puis, Areku regarda prestement de gauche à droite, s'assurant qu'il n'y avait personne d'autre sur les toits en ce moment. Par chance, la porte menant à l'intérieur du lycée était fermée. C'était l'hiver après tout et en hiver, on ferme les portes.
« Je dois avouer que la vérité sur ton ascendance m'intrigue, mais il peut s'avérer dangereux de parler de ce genre de chose où des oreilles inappropriées peuvent entendre. Si tu le veux bien, on pourrait se revoir dans un endroit plus discret pour en discuter? »

C'est après avoir dit ces mots qu'Areku réalisa ce qu'il venait de demander. Il avait demandé à une jeune fille de venir seule avec lui dans un endroit où personne ne pourrait savoir qu'elle y est. Ce n'était définitivement ni sa meilleur idée, ni la meilleur des formulations. Ce pourrait-ce qu'il se sente attiré par Restiel? Était-ce une simple soif de connaissance sur une race de monstre qu'il ne connaissait pas bien ou était-ce un désir plus charnel?

Après tout, d'où il venait, Areku n'avait jamais eu beaucoup d'occasion de côtoyé de filles de son âge... disons qui n'avaient pas plus d'une décennie biologique d'avance sur lui.

Areku se donna la réplique, avec un air plutôt gêné. Il n'était pas dans ses habitudes de ressentir se genre de gêne face à une autre personne. D'ordinaire, il n'avait aucun mal à s'exprimer ou dire son point de vue, quelque puisse être l'avis des autres, mais voilà que le jeune homme craignait que la jeune femme devant lui soit déplu.
« Je réalise que cette demande peut paraître un peu osée, voir beaucoup en fait... Bien que je ne veuille pas de mal, je ne voudrais surtout pas causer de tord si la mauvaise personne venait à passer et surprendre une conversation au mauvais moment... et j'imagine que ce n'est pas non plus la meilleur manière de formuler cette phrase... »

Areku était soudainement devenu nerveux. Lui qui normalement ne cherchait pas ses mots semblaient à court de vocabulaire pour proprement formuler ses idées. Incapable de trouver meilleur moyen d'extérioriser sa nervosité, Areku sourit. Soudainement, il comprenait cette manie humaine à se ronger les ongles. À cet instant, ça semblait avoir pu être une très bonne option, si ce n'était que c'était pour lui impossible. Pour ronger ses ongles, il faut d'abord et avant tout avoir des ongles et aux dernières nouvelles, des griffes, ce n'était pas des ongles.

Areku était devenu nerveux. Je le voyais bien. Je pouvais le comprendre. Il venait de dire quelque chose qui aurait très bien pu être mal interprété. Mais j'avais très bien compri où il voulait en venir. Je n'en étais du coup pas choquée. Alors j'essayais de le rassurer comme je pouvais. Faut dire que moi et le relationnel, ça faisait deux. Et encore, je m'en sortais pas trop mal.

Oh, ne t'en fais pas pour ça, j'avais bien compris ce que tu voulais dire...

J'avais fais un léger pas en avant, mais m'étais retenue à la dernière minute. Je détournais le regard, avec un sourire timide sur mes lèvres. J'étais un peu maladroite quand je disais les choses.

Par contre, je ne connais pas très bien ce lycée, je suis arrivée il n'y a pas longtemps, alors je te laisserais me guider...

Mes joues prirent une belle teinte grise foncée. Moi, qui d'habitude n'osait rien demander, me voilà en train de demander de l'aide à un garçon que je venais à peine de rencontrer.

Par contre, je te préviens, il n'y a pas vraiment grand chose d'intéressant mais je n'y vois pas d'inconvénient à t'expliquer mon ascendance... à vrai dire, c'est même la première fois que quelqu'un s'y intéresse. J'avoue que je suis un peu surprise.

Un petit rire gêné s'échappais de mes lèvres. Je me frottais l'arrière de ma tête, et ma nervosité commençait un peu à disparaître. Je regardais à nouveau Areku, droit dans les yeux. Mes doigts finirent par jouer avec une mèche de cheveux. Ceux d'Areku aussi étaient blancs. Ça lui allait vraiment très bien. Et puis ces yeux rouges....Je secouais la tête pour reprendre un peu de contenance et détournais le regard. Je tentais un changement de conversation, même si je n'étais pas très douée pour ce genres de choses. La gêne me faisait faire n'importe quoi et dire des bêtises. Ce qui me gênait encore plus. Ce n'était pas vraiment génial. J'espérais juste que Areku ne m'en voudrait pas trop. Je n'étais pas très douée par rapport aux relations avec les autres. Mais je n'étais pas non plus agoraphobe. Encore heureux, sinon je ne sais pas comment je pourrais m'en sortir dans ma vie de tous les jours. Je laissais échapper un petit soupir de tristesse. Je ne savais pas quoi dire, alors je recommençais à triturer mes doigts nerveusement et en détournant le regard, pour ne pas croiser celui d'Areku.

Tu veux que l'on se retrouve où ?

Les endroits propices aux discussions privées étaient plutôt nombreux à Yokaï. La barrière magique qui recouvrait le lycée recouvrait une vaste superficie autour de l'école. Tous ces endroits étaient évidemment discret jusqu'à ce que quelqu'un y vienne.

« Je connais un endroit qui devrait convenir. Dans la bibliothèque, il y a quelques locaux que l'on peut emprunter pour faire des travaux d'équipes. Puisque nous sommes encore tôt dans l'année scolaire, ces locaux ne seront pas très achalandés. Nous pourrions nous retrouver ce soir, tout de suite après les cours et en prendre un de ces locaux. »

Areku retrouva son calme en même temps qu'il réalisa ce pourquoi il était venu sur le toit du lycée. Il n'était pas aussi seul qu'il ne l'aurait souhaité, mais il aurait tout de même bien besoin de se dégourdir les membres.
« D'après ce qu'à dit Furu avant de partir, je crois comprendre que tu n'as pas encore diner. Je ne voudrait pas t'empêcher de rejoindre ta cousine, mais si tu as un instant, tu peux peut-être me rendre un petit service.

Comme je ne peux pas prendre une forme humaine, j'ai recourt à un déguisement. Si tu le veux bien, j'aurais besoin de ton aide pour détacher des sangles dans mon dos. Ça me permettrait de déployer mes ailes pendant un instant et les désengourdir. C'est d'ailleurs pour ça que je suis monté sur le toit. »

C'était une des rares occasions où la langue d'Areku avait parler plus vite que sa pensé. En tant normal, jamais il n'aurait osé faire une telle demande, voir même parler de son anatomie.

« Si tu n'es pas confortable, tu peux rejoindre Furu tout de suite, je peux me débrouiller seul. »

C'était malin. Seulement quelques instants avec une fille et il perdait ses moyens... D'un côté, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de relation amicale avec qui que ce soit. La dernière année avait été longue et les vacances d'été... eh bien, ce n'étaient pas vraiment des vacances.

Bien sur que j'accepte de t'aider. Je ne vois pas en quoi ça me dérangerais.

Et puis, la bibliothèque était en générale plutôt calme. On y serait à l'aise. Par contre j'ignorais totalement que dans celle-ci y avait des locaux pour les travaux en équipe. J'étais un peu nerveuse du au fait que j'allais aider un garçon, bien qu'il ne me veuille aucun mal. Mais c'était la première fois que l'on me demandait de l'aide.Surtout venant d'un garçon. Je savais que les garçons avaient plus de mal à demander de l'aide aux autres, même entre eux, car ils considéraient ça comme montrer leur faiblesse. Peut être que dans le monde humain c'était comme ça aussi. Ma curiosité s'accentuait. Et puis, ce qui m'intéressait aussi fortement, c'était le fait que Areku avait des ailes. S'il ne me l'avait pas dit je ne l'aurais jamais deviné. Il devait utilisé un puissant sort pour se déguiser comme ça. Mais de quelle race était-il? Le lycée ne voulait pas que l'on dévoile notre race. Pourquoi ? Je l'ignorais. On va considérer ceci comme un secret professionnel ou je ne sais quoi d'autre.

Dis, si ça ne te gênes pas, tu pourras aussi me parler de ton ascendance, ça m'intrigue fortement.

J'avais eu une voix timide, hésitante. Bah oui, faire ce genre de demande pour moi était devenue très difficile pour moi avec le temps. Je baissais la tête. D'ailleurs, là où j'étais avant on ne me laissait pas vraiment m'exprimer. D'où toutes ces difficultés à m'exprimer et m'ouvrir aux autres. J'ai toujours été considérée comme une moins que rien. Mais apparemment dans ce lycée ce n'était pas le cas. J'avais déjà rencontrer quelques personnes qui m'étaient devenues précieuses. Par contre, depuis avant, une question me trottait dans la tête.

Dis moi, en quoi est ce dangereux de parler de son ascendance est dangereux ? Je ne comprends pas vraiment... Est ce à cause de la race ?

Tout serait lié dans cette histoire ? Trop de questions... Je secouais ma tête pour arrêter de réfléchir. Je devais rester sur terre et ne pas penser à autre chose. Et ne pas paraître pensive. Peut être que si Areku le remarquerait il s’inquiéterait ? Non. Impossible. Pourquoi on s’inquiéterait pour moi? Je ne voyais aucune raison. Je levais la tête vers le garçon pour voir comment il se comportait. Après tout, je lui faisais peut être perdre son temps. Je me mordais la lèvre. Une question me brûlait les lèvres, mais je n'osais pas trop la poser. Elle était plutôt gênante.

Euh... juste comme ça... est ce que tu as une petite amie ?

Ma voix était devenue presque inaudible. Et j'étais comme soudainement intéressée par le sol. J'avais l'impression d'avoir très chaud. Et très envie de disparaître sous terre. Je baissais la tête et me cachais le visage dans mes mains. Qu'est ce que j'allais faire ? Comment me rattraper ? La panique m'envahissait de plus en plus.

Areku était content que Restiel accepte de l'aider. Ses doigts n'avaient pas la finesse des doigts humains et un processus aussi simple que de détacher des sangles étaient laborieux pour lui. Évidemment, faire le travail dans son propre dos n'aidait pas, mais la pratique compensait ce désagrément.

Le jeune homme se dévêtis donc de son manteau.

« Il ne va sans dire que si mes origines t'intéresse, jamais je n'oserais te demander les tiennes sans être près à dévoiler les miennes. »

Areku offrit alors son dos à Restiel. Pour elle, en fait pour n'importe quel œil, c'était le dos d'un garçon de stature moyenne, un peu athlétique, recouvert d'une chemise bourgogne. C'était étrange de volontairement se rendre vulnérable de la sorte. D'ordinaire, Areku était beaucoup plus paranoïaque. Pourtant, en compagnie de Restiel, il ne sentait aucune menace.

À la question sur ses relations intime, ce fut une réponse rapide que donna Areku. Il remarqua l'inconfort de Restiel, mais n'en fit pas de cas.
« Non, je n'ai pas de petite amie. Jusqu'à maintenant, je n'en ai jamais eu l'occasion, mais ce n'est certainement pas une expérience qui me déplairait. »

Areku posa alors sa main vers le milieu de son dos.
« Tu ne verra rien de particulier dans mon dos et c'est normal, mais je t'assure que derrière l'illusion qui perturbe ta vue, il y a deux sangles, une au-dessus et une en-dessous de ma main. Au touché, tu sentiras les boucles de métal et le cuir des sangles. Je suis désolé du désagrément, mais le règlement du lycée stipule qu'on doit garder une forme humaine en tout temps. Je ne voudrais pas te causer d'ennuis. »

Toujours le dos tourné, Areku tenta de répondre à la dernière question:
« Le lycée Yokaï enseigne en tant qu'établissement publique et ce, sans traitement de faveur vis-à-vis de la race de ses élèves. Ici, le noble et puissant Vampire reçoit la même instruction que l'hybride de sang mêlé et est sujet aux mêmes règles. Ce qui protège les élèves d'eux-mêmes, c'est l'inconnu. Les relations deviennent comme des parties de poker. L'un mise alors ses capacités face à celles d'autrui. Vient ensuite la réputation et pour finir, il y a les préjugés et les vendettas.

Évidemment, il y a des cas extrêmes et certains sont plus aptes à trouver les ennuis que d'autres. En général toutefois, tout va bien et tant qu'on reste dans l'enceinte du lycée, qu'on respecte les règles et qu'on ne cherche pas les ennuis. Personnellement, j'opte pour rester discret et j'apprends à repérer les individus trop bagarreurs et je m'en éloigne.

Tôt ou tard, on finit par dévoiler son identité à ses amis ou les personnes de confiance. »

***Si tu cherches à détacher les sangles, à la place du tissu d'une chemise, tes doigts entrent en contact avec des ailes en cuir, comme celles des chauves-souris, fermement repliées et attachées par un réseau de sangles de cuir à multiples embranchements. Il est toutefois très facile de trouver les boucles près de la main d'Areku. Dû à l'efficacité des sangles, il n'y a absolument aucun mouvement venant des ailes, elles sont parfaitement immobiles. Les boucles ne sont pas difficile à détacher une fois localisées.

La main d'Areku est froide et dur, mais particulièrement lisse et ses doigts sont terminés par des griffes d'environ 3 cm de long. Le contact est non sans rappeler la texture des écailles d'un serpent (du genre couleuvre). Une exposition plus prolongée cette la main démontre que malgré la froideur originale du contact (pouvant être attribuée au froid ambiant), Areku est bel et bien de sang chaud et la main dégage une certaine chaleur.***

Je comprenais mieux, maintenant que l'on m'avait expliqué le comment du pourquoi. Et pourtant, je n'avais pas forcément une apparence très normale. Je ne connaissais pas de personne, à part ma famille, du moins ma mère, qui avait la peau grise et des yeux jaunes. Ah, ça non.

D'accord, mais pourtant, on voit bien que je ne suis pas franchement humaine, vu la couleur de ma peau...je devrais avoir des ennuis à cause de ça non ?

J'étais perplexe. Bref, je m'avançais vers Areku pour lui enlever ses sangles, que d'ailleurs je ne voyais absolument pas. Mais grâce à la position de la main et à ses explications je devinais que j'avais réussis à trouver ce que je devais ouvrir. Mes doigts entrèrent en contact avec le métal. Ça me faisait une drôle de sensation. Je ne voyais rien pourtant, et là, sous mes mains se trouvait des sangles en cuir. Je suivais au pied de la lettre les instructions, si on pouvait appeler ça comme ça, de Areku. Evidemment, la gêne était au rendez-vous. Etre aussi proche d'un garçon, c'était une grande première pour moi. Et puis, d'après ce que j'avais compris, il n'avait pas de petite amie, et ça ne lui déplairait pas d'en avoir une. Si seulement, je pouvais lui demander. Mais on venait tout juste de se rencontrer, alors je devais attendre encore un peu. Me montrer patiente. Chose que je ne savais pas faire en général. Mes mains étaient tremblantes. Sans doute l'émotion. Je finissais d'enlever les sangles et les laissais tomber par terre, dans un bruit métallique.

Voilà, j'ai finis, je suis contente d'avoir pu te rendre service...

Je voulais aussi lui dire de l'avoir rencontré, mais je me retins de justesse. La gêne était trop importante pour le moment. Je préférais attendre encore un peu. A part si ce garçon m'acceptait, mais je préférais ne pas essayer. Heureusement qu'il y avait un courant d'air frais, sinon je crois bien que je serais partie dans une belle explosion. Je baissais ma tête, gênée et voulant cacher mes yeux. Ces yeux dont j'avais tellement honte. Des yeux qui pouvaient faire peur, surtout avec le contraste avec ma peau grise. Je cachais brusquement mes yeux, mal à l'aise. Je me rendais compte que je tremblais comme une feuille. Toujours du mal à me maîtriser, et pourtant je le devais.

Alors que les sangles tombèrent au sol, elles apparurent finalement à leur grand jour. Il ne s'agissait pas de petits rubans de cuirette, mais bien de lourdes et imposantes sangle capable de soutenir une très grande pression avant de se déchirer. Elles ne semblaient d'ailleurs pas légères du tout. Il aurait été possible d'attacher un cheval sauvage sans que ce dernier puisse se libérer.

« C'est bien plus agréable comme ça! Merci beaucoup Restiel! Ça doit bien m'avoir épargner vingt minutes à me déboiter les épaules pour détacher ces sangles. Faudra que demain je m'assure de ne pas trop les serrer. »

Areku ramassa alors l'amalgame de lanières de cuir qu'il s'enroula autour de la taille. Ces dernières disparurent alors, s'intégrant aux vêtements du jeune homme. Ce dernier se retourna donc vers Restiel.

« Il y a une différence entre une incapacité à adopter une forme parfaitement humaine et de volontairement prendre sa forme originale. De nombreux élèves ont la capacité d'alterner entre deux formes, une forme humaine et une forme monstrueuse. C'est ainsi que leur race à survécu au règne humain jusqu'à maintenant.

Certains, particulièrement parmi les hybrides, n'ont pas cette chance. Leur forme humaine est imparfaite où certains traits trahissent leur héritage. De mon côté, je suis incapable de ressembler à un Humain par mes propres moyens. J'ai donc usage d'un artefact magique.

Je peux donc t'assurer qu'à mes yeux, ton apparence est de loin plus humaine que la mienne. Si tu fais hors du commun, le monde des Humains actuel est rempli d'êtres marginaux. Il suffit d'un brin de maquillage, quelques excuses et le comportement adéquat pour que le tour soit joué. Dans le bon contexte, tu peux même paraître normale. »

Après ces dire, Areku remis son manteau sur ses épaules. Durant un court instant, la forme de ses ailes repliées se voyaient, formant des bosses et des creux sous le tissu du manteau, mais il ne fallut que peu de temps avant que l'illusion reprenne le dessus et il ne resta plus de traces anormales à la silhouette du garçon.

« Chacun à sa propre méthode pour se fondre dans la masse. Ce lycée nous permets de nous entraîner. Ici, si l'on gaffe ou qu'on manque d'entraînement, le pire qui puisse arriver est le regard amusé de nos pairs. Depuis que je fréquente ce lycée, j'en ai vu dont la race sautaient aux yeux alors que d'autres me paraissaient pratiquement humains. Remarque, j'en ai aussi vu qui refusaient de cacher certains de leurs attraits par fierté ou orgueil... »

Areku regarda alors sa montre.
« Je ne voudrais pas te priver de ta cousine plus longtemps. Furu doit t'attendre. Si ça te va, on peut se revoir après les cours ce soir à la bibliothèque. Nous pourrions alors discuter plus tranquillement et plus librement. Puisque nous avons des interrogations réciproques à nos égards, je pourrai peut-être me montrer réellement, du moins si c'est ce que tu désires. »

Il y a un an, jamais Areku n'aurait montrer de la sorte sa véritable apparence, mais depuis les évènements de cette été, ils étaient nombreux à l'avoir vu. À ce stade, une personne de plus ou de moins ne faisait aucune différence.

J'inclinais la tête pour montrer que j'étais complètement d'accord avec lui. L'explication que m'avait fourni Areku sur le fait que l'on doit prendre forme humaine me rassurait. A vrai dire, j'avais peur de ce que pouvait penser les autres, mais maintenant mes craintes étaient levées. Je me détendais. Je finis par sourire.

Merci, à vrai dire je ne savais pas quoi penser de tout ça, mais maintenant j'ai les idées plus claires. Je te remercie.

Je lui en étais reconnaissante. Mais je ne savais pas comment faire pour le remercier. Je m'inclinais respectueusement devant lui et me releva. Mon ventre gargouilla légèrement. Je me rendais alors compte que la faim me tenaillait. Retour brutal à la réalité. Il était temps pour moi de me retirer et aller à la cantine pour me rassasier.

Bon, je vais y aller, donc on se rejoint à la bibliothèque ce soir ? C'est bien ça ?

Je redemandais pour être sûre. On ne sait jamais avec moi, je peux très bien avoir mal compris. Vaut mieux redemander dans ces cas là. N'empêche que j'étais contente. Un garçon m'avait donné rendez-vous. Bon, c'était pas un rendez-vous galant, mais pour moi c'était une grande première. Je n'avais pas vraiment l'habitude de ce genre de choses. Fallait-il que je me fasse belle ou pas ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête sur le moment. J'étais un peu perdue.

Je te souhaite un bon appétit .

Je me dirigeais vers la porte pour aller à la cantine et me retourna une dernière fois pour regarder le garçon et lui sourire. J'étais vraiment contente de l'avoir rencontré. Il m'avait redonné confiance en moi. Et puis, j'étais tombée amoureuse de ce garçon, alors que je venais à peine de le rencontrer. Rien que de penser à lui, me donnait des papillons dans le ventre. Je ne savais pas comment décrire les sensations que je ressentais.

* Fin de topic*

» Oeil pour oeil, Dent pour dent ! (PV Areku Sando)

Re-Bonjour ! {PV Estel ; Areku}

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