Rencontre au couché du soleil [PV: Restiel]

Cette journée scolaire se terminait. Pour certains, c'était finalement le moment de passer un peu de bon temps avant le couvre-feu et mettre de côté toute notion académique le temps d'un soupir. Pour d'autres, c'était la minute dans travaux de dernière minute.

Pour Areku, cette fin de journée s'annonçait particulière. Aucun travail et aucune étude n'avait de place dans ses pensés. De fait, ces derniers n'avaient que très rarement leur place dans sa tête déjà sur-occupée par d'autres tâches de plus grande importance.

Ce soir avait une signification particulière. Ce soir était dédié à une rencontre d'ordre social. C'était une première en un an. C'était son premier vrai contact amical prédestiné. Ce n'était pas un «nous-devons-rester-ensemble-parce-qu'il-y-a-un-danger-de-mort» ou encore une rencontre conflictuelle. Non, ce soir, pas de danger de mort, pas d'affrontement et pas d'idiot.

Le jeune homme ne perdit pas de temps après son dernier cours de la journée. Soudainement, la bibliothèque devint autre chose qu'un moyen de chasser l'ennui. Elle était maintenant une véritable attraction. Étonnamment, Areku se découvrit inquiet pour la rencontre à venir. Depuis si longtemps qu'il se débrouillait sans relation avec les autres élèves, était-il prêt à revenir dans le monde civilisé?

Il était vrai que depuis un temps, Areku voulait commencer à tisser des relations, mais toujours il avait retarder l'échéance. Il avait explorer une bonne partie du lycée ainsi que de l'intérieur de la barrière le protégeant, mais il en savait toujours si peu sur les occupants du lycée, leurs intérêts et leurs contraintes. Évidemment, il fallait plus que du doute pour revenir sur ses engagements, mais ça n'empêchait pas les questionnements et les suppositions diverses.

C'est donc à l'heure convenu qu'Areku se présenta devant la bibliothèque après s'être débarrasser des articles scolaires l'encombrant. Ce dernier c'était alors questionné sur l'utilité de changer ses vêtements, mais les dispositions particulières à prendre pour un tel exercice frôlaient le ridicule. Considérant le temps nécessaire chaque matin pour se vêtir adéquatement, ce n'était pas une option viable.

C'est à ce moment que le jeune homme réalisa que la rencontre de ce soir représentait plus pour lui qu'une simple collecte d'information. Il désirait une présence à qui parler, voir peut-être même une présence plus intime... Celle qui devait encore se manifester n'était d'ailleurs pas désagréable à regarder non plus. À cette pensé, le jeune homme dû prendre la parole contre lui-même pour remettre de l'ordre dans sa tête.

« Concentre-toi. On ne brûle pas d'étape et on n'impose pas un interrogatoire. On se calme et on patiente tranquillement. »

Cherchant à éviter de faire les cent pas, le jeune homme s'adossa donc contre un mur, attendant l'arrivé de Restiel.

***Note: mon avatar est une représentation fidèle du personnage et de ses habits. Le manteau est d'ailleurs porté même à l'intérieur.***

Je m'étais préparée pour le rendez-vous avec Areku. Je m'étais habillée plus jolie que d'habitude. J'étais vêtue d'un slim gris, presque délavé, avec un petit pull, assez fin, de couleur pâle, et légèrement décolleté, mais pas vulgaire du tout, avec des baskets noires. J'étais un peu stressée, mais après tout, peut être que je me montais la tête un peu trop. C'était juste pour faire plus ample connaissance. Je ne devais pas me faire des idées. J'allais à la bibliothèque une fois prête. Je n'avais pas mon sac, ce qui était bien, car je n'avais pas ce poids à porter, ce qui était beaucoup plus agréable. Je voyais Areku adossé à un mur. Ma nervosité monta d'un cran. Alors je pris mon courage à deux mains et allais vers lui.

Me voilà, désolé si j'ai mis du temps...

Si ça se trouve, il s'en fichait de moi. Non, je ne devais pas perdre espoir. Je devais m'accrocher et ne pas me rabaisser, comme me l'avait enseigné Tristanna. D’ailleurs ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas vu. C'était pas vraiment le moment de penser à elle. Je regardais Areku, pour voir ses réactions, et ce qu'il dirait. Ma joie était grande. Mon coeur battait très fort. Pourtant, ce n'était qu'un rendez-vous pour en savoir plus sur nous deux. Mais, j'étais quand même plus détendues que la première fois que l'on s'est rencontré. C'était peut-être normal. Mes joues étaient rouges, enfin grises foncées. Pour la première fois, je réussissais à maintenir mon regard dans celui d'une personne. Et là, il s'agissait d'Areku. Quel bonheur. Mais bizarrement, j'avais envie de plus, d'une relation plus profonde avec lui. Pas que d'une simple amitié. Je me doutais bien que j'étais tombée amoureuse de lui, mais pour le moment, je ne savais que penser sur ça.

Areku vit Restiel arrivé avec un peu de retard. Ce dernier avait eu confiance que Restiel vienne et il était heureux de ne pas s'être tromper dans sa prédiction.
« Ne t'en fait pas, nous avons plusieurs heures avant le couvre-feu. Tu peux me suivre, j'ai trouvé un local. »

Le jeune homme pris alors les devant vers un local vide à l'intérieur de la bibliothèque. Il avait choisit l'un de ceux qui étaient les plus profondément enfoncés dans cet amalgame de livres classés et ordonnés avec ferveur et dédication. La porte indiquait que le local était disponible et Areku l'ouvrit.

« Nous devrions être en mesure de nous mettre à l'aise ici. »

Il y avait dans ce petit local sans fenêtre, une table au milieu avec quatre chaises. Areku, maintenant la porte ouverte, invita Restiel à entrer et prendre place, pour ensuite fermer la porte. C'était un local aménagé pour pouvoir se concentrer sur ses travaux, avec le moins de distraction possible. C'est alors que je jeune homme bascula le panneau indiquant que la salle était occupé. En chemin, ils avaient pu voir que la plupart de ses salles d'étude était inoccupé. Évidemment, dans un temps où aucun travail d'importance n'était à remettre et aucun test ne semblait imminent, de nombreux élèves pratiquaient l'art ancestral de la procrastination.

Avant de s'asseoir, Areku tourna sa chaise de côté, laissant ainsi son dos exposé et s'appuyant le bras gauche sur le dossier de la chaise.
« Sur le toit du lycée, j'étais inquiet et je ne voulais pas aborder le sujet de nos races respectives. Ici, nous sommes à l'abri des oreilles indiscrètes. Cette porte est faite pour couper le son afin que les discussions n'interfèrent pas avec ceux et celles qui veulent le silence dans la bibliothèque.

J'avais alors deux raisons majeures. La première est que je suis moi-même de sang mêlé et à moitié Humain. C'est une combinaison connue pour attirer les ennuis, surtout de ceux qui cherchent à se défouler sur plus faible qu'eux. Si je sais me débrouiller, je préfère passez inaperçu et éviter d'être emporter dans un tourbillon d'ennuis.

Ma deuxième raison fut la mention de Furu sur que tu sois une Démone. Ce terme à plusieurs significations selon la culture duquel le terme est utilisé. Pour certains, il s'agit d'un simple synonyme pour monstre, alors que pour d'autres, il s'agit d'un être provenant des Enfers. Je ne sais ce qui s'applique à toi, mais je sais qu'il y a des Anges parmi les élèves. N'en ayant jamais rencontrer personnellement, je ne saurais dire si ces deux races sont amis, neutres ou ennemis. Il y a aussi à ma connaissance des êtres natifs de la Terre, mais qui ont une origine démoniaque, qui peuvent eux-aussi être dénommés Démons. Tout ce que je sais à propos des Anges et des Démons, provient de mes connaissances en religions humaines et ces deux races ne semblent pas s'aimer. »

Areku arrêta alors de parler un instant, puis s'excusa à Restiel:
« Je suis désolé, je toi d'importuner avec tant de détails. Pour faire simple, je ne voudrais pas que tu sois injustement victime de préjugés, ou encore que tu sois inutilement entraîner dans des conflits qui pourrait t'être évité. »

Je suis désolé, je toi d'importuner avec tant de détails. Pour faire simple, je ne voudrais pas que tu sois injustement victime de préjugés, ou encore que tu sois inutilement entraîner dans des conflits qui pourrait t'être évité.

Je commence à comprendre. En gros, si on remarque que je suis une barbare, et bah je suis dans une belle mouise. Rien pour m'arranger quoi. Bon, vient le moment de mon explication à moi.

Bon, c'est un peu compliqué à expliquer... parce qu'il y a en effet en moi, du sang de démon, mais c'est celui que l'on appelle le Noah. Et oui, il a pour habitat la Terre, mais il a quand même des origines démoniaque. Souvent, le noah est considéré comme étant Lucifer, car il est censé détruire le monde. Chose qui ne me convient absolument pas, et puis les Noah entres eux, sont souvent considérés comme une secte. Ils ont, on peut le dire, une certaine religion, mais pas celle que l'on peut voir habituellement, elle leur est bien spécifique. C'est d'ailleurs l'apparence que l'on voit le plus souvent. Tu verras rarement mon côté hérisson, c'est le reste de mon sang. C'est un peu embêtant, car mon caractère change du tout au tout, on peut dire que c'est de la schizophrénie. C'est bizarre. Il y a aussi mon physique qui change.

Je relevais la tête pour voir si Areku avait suivi, ou si mes explications avaient été claires. Ce dont, je n'étais pas franchement sûre.

Il faut aussi savoir que être Noah, n'est pas forcément héréditaire. En gros, le pouvoir du Noah, c'est une sorte de réincarnation, et il faut que la "place" se libère. Je sais pas trop comment l'expliquer, c'est compliqué. Et puis, l'âme du Noah mort au combat, recherche toujours un enfant qui a une destinée tragique, souvent dès la naissance. Mais l'enfance se passe normalement jusqu'à l'éveil, qui se fait entre les 10 et 20 ans. La peau devient grise, et des stigmates en forme de croix apparaissent sur le front. Ce qui est très douloureux. Mais cette douleur rompt les derniers liens qu'il y a entre le côté humain et le côté démon.

Je soulevais ma frange, pour bien que Areku voit mes stigmates à moi. Et qu'il comprenne quand même.

Normalement, la transformation ne se fait pas seul, et si ça venait à être le cas, le clan des Noah, pourrait très bien l'abattre, car le Noah ayant eu l'éveil seul, conservera de la haine toute sa vie envers le reste des vivants. Même envers son propre clan. Par contre, si la transformation à eu lieu, et que le clan était au côté de la personne concernée et ben, celle ci, se sentira rassurée et épaulée du coup elle conservera une reconnaissance éternelle et leur sera très dévouée. C'est sans doute compliqué à comprendre. Et puis, la croissance s'arrête après la transformation.

Je triturais mes mains. J'avais peur de ne pas avoir été compréhensible. A vrai dire, c'est la première fois que quelqu'un cherche à comprendre ma race. Alors, je ne savais pas par où commencer. Et puis, quelques souvenirs me revenaient en mémoire. Dont celle de ma transformation. A ce moment là, j'aurais vraiment voulu que l'on m'achève tellement la douleur était forte. En plus, elle a quand même, duré 3 à 4 jours. Je baissais ma tête, un peu triste.

-Origine démoniaque. Habite la terre.
-Par il faut que la place ce libère, ça signifie qu'il y en a un nombre restreint.
-Transformation lorsque le corps atteint la maturité physique. Arrêt du processus de croissance corporelle à la suite de la transformation.
-Transformation: modification de l'épiderme, formation de stigmates...

De toute évidence, il s'agissait d'un cas de démon symbiotique, voir peut-être parasitaire. Ce dernier devait entrer dans le corps de son choix et ne le quitter qu'à la mort de ce dernier pour en choisir un autre. Lorsque le Démon juge le corps prêt, il lance le processus de symbiose. Le corps de «l'élu» change suite à la symbiose. Il est possible, voir probable que l'hôte reçoive les souvenir des vies antérieurs du Démon.

De lui même, le Démon doit être impuissant et il doit être incapable de possession corporelle. Capacités après la symbiose inconnues.

Verdict: pas une démone.

Areku avait pris quelques secondes pour réfléchir après que Restiel ait finit de parler. Il dit ensuite. Fait qui surpris peut-être Restiel, mais à la vu des stigmates, le regard d'Areku ne broncha pas. Il n'y eu pas de réaction de dégoût, il n'y eu pas de surprise... en fait, il n'y eu rien.

Le fait est que lorsque son épiderme est constitué d'écailles, les standards de beauté ne sont pas les mêmes. Pour Areku, il n'interprétait ces stigmates comme de simples marques sur la peau, au même titre que les quelques rayures plus foncées qui ornaient ses propres écailles dans son dos et contre ses cuisses.
« Je comprend maintenant. En réalité, je doute fortement qu'on puisse t'apparenter aux Démons.

La réalité, du moins comme que je la vois est que tu as été choisi pour partager ton corps, sous la forme d'une symbiose avec un Démon. Suite à la transformation, vous êtes devenu une entité unique et indissociable. Je ne serais pas surpris que tu ais également accès à certains souvenir d'hôtes antérieur. Du moins, ça corroborait avec cette théorie.

Ton «côté hérisson» est possiblement une capacité qui fut acquise suite à la symbiose. Je dirais donc que tu es pleinement de sang hérisson, mais que le Démon en toi te permet ta forme actuelle, qui est plutôt jolie d'ailleurs, tout comme il te permets une forme hérissonne. »

Sur ces mots, Areku sembla réfléchir pendant une demi-seconde avant de manifester la réalisation d'un élément important, pour ensuite se donner un coup de la paume de sa main contre le front.
« Et je l'ai encore fait. Je suis désolé. J'ai passé mon enfance dans un milieu scientifique. J'imagine que ça a laissé quelques marques. »

Le jeune homme pris alors quelques instants avant de poursuivre, essayant de déterminer comment procéder à sa propre description.
« Je te suis gré d'avoir partagé avec moi ce côté de toi. En ce qui me concerne, mon apparence, telle qu'elle t'est présentée par tes yeux est fausse. Je n'ai pas la capacité de me transformer, alors j'ai une seule et unique forme. Ce faisant, j'ai recourt à un costume et des artifices pour m'intégrer au monde humain.

La raison est que je suis un hybride et que mes deux parents biologique n'avaient qu'une seule forme. Ma mère était humaine et mon géniteur était dragon. Tout deux sont morts au moment de ma naissance. Le résultat est donc un mélange des deux. »

Le demi-dragon pris alors une pause, réfléchissant un peu, puis conclu que cette description était suffisante.
« Il n'y a pas grand chose de plus à dire sur la nature de ma «race». J'imagine que je peux profiter de cet instant d'intimité pour te montrer ce à quoi je ressemble vraiment. »

Areku porta alors les mains à son cou et retira un objet invisible. Dès qu'il l'eut retirer, une amulette fut perceptible dans sa main. Progressivement, sa peau prise une teinte bleutée, pour devenir entièrement bleue. De petites écailles lisses se dessinèrent sur sa peau.

Si son regard et sa chevelure restèrent inchangé, son manteau témoignait nettement de deux bosses le dos d'Areku où se situaient ses ailes. Sa silhouette générale resta très similaire, les changements notables étant dû au fait qu'il avait 7 membres: bras, jambes, ailes et queue.

Ce qui changea le plus, mis à part la coloration de sa peau, c'était ses mains. Elles étaient plus massives que les mains que l'amulette projetait et chacun de ses dix doigts se terminaient par une longue griffe de près de 3 centimètres. Se servant de sa main droite avec une dextérité étonnante considérant les griffes, Areku retira son manteau, ce qui afficha une paire d'ailes draconienne. Elles étaient repliées, mais devaient avoir une envergure d'au moins 3 mètres.

Malgré ses attraits draconiens, le demi-dragon n'était pas à moitié nu pour autant. Il portait au torse sa chemise bourgogne, qui se révéla ne pas couvrir le dos. Il portait un pantalon adapter à sa queue et même des chaussures.

« En temps normal, je suis couvert de sangles, alors mes ailes et ma queue sont beaucoup plus discrètes. »

En parlant, le jeune homme démontra la double paire de croc ornait sa bouche. Malgré cette dentition animalienne, ce dernier parlait convenablement.

Areku avait complètement changé d'apparence. Mes yeux s’agrandirent. Si je m'attendais à ça. A vrai dire, je ne m'y attendais pas du tout. Mes mains, sans les contrôler touchaient les écailles du garçon. Elles étaient lisses. Et ses ailes, repliées, mais qui je pensais, étaient gigantesques. Je ne savais pas trop comment réagir. Mais je n'étais pas effrayé, c'était une chose dont j'étais certaine. Je levais mes yeux trop grands, pour les planter dans ceux d'Areku. Je pris la main du jeune homme pour observer ses griffes. J'avais l'impression que mes joues étaient en train de me brûler. Je ne savais pas quoi dire. Ni quoi faire.

Je ne me doutais, vraiment pas du tout de ta race... je suis vraiment surprise.

Ce qui était vrai. Je ne pensais pas du tout au fait qu’il pouvait être mi-humain, mi-dragon. Je n’étais pas choquée pour autant. Il en fallait beaucoup plus, mais je ne m’y attendais vraiment pas du tout. Je baissais la tête songeuse. Beaucoup de révélations en une fin d’après midi. Je posais alors un de mes doigts sur mes lèvres. Je ne savais plus quoi penser de tout ça. Tout se mélangeait dans mon petit cerveau de Noah. Bref, je secouais la tête pour arrêter de réfléchir. Pas bon, de trop penser. Surtout, quand on n’y comprend rien. Je m’asseyais à nouveau sur la chaise et posais mon menton sur la table. Je préférais partir dans ma rêverie. Loin de ce lycée, pleins de monde un peu trop dangereux à mon goût. Mais pas forcément tous. Non, Areku n’était pas de ceux là. Mon regard se posa sur lui. Pourquoi je n’arrêtais pas de penser à lui ? Et surtout, pourquoi je m’imaginais en couple avec lui ? Il ne fallait pas que je me fasse des idées. Pas une idiote comme moi. Je ne le méritais pas. Sans même comprendre pourquoi, mes souvenirs revinrent en surface. Trop douloureux. Je ne voulais que les effacer. Mais c’était impossible. Sans même me rendre compte, une larme coulait le long de ma joue. Pourquoi maintenant ?

Le demi-dragon se laissa se faire observer pendant un moment sans bronché, puis remis son amulette. Rapidement, mais graduellement, l'illusion repris sa place et il ne resta bientôt plus de son apparence réelle que sa chevelure et ses yeux. «Areku» était revenu. Il était à nouveau un garçon d'allure normale, si ce n'était de ses yeux rouges et de ses cheveux blancs.

« Ne tentons pas le diable plus qu'il ne le faut quand on décide d'outrepasser certaines règles. »

C'est alors que Restiel se rassise, la tête contre la table, les larmes aux yeux. De ce qu'Areku pouvait comprendre, Restiel n'avait eu aucun problème à la vue de l'apparence draconienne que dissimulait l'amulette. Toutefois, c'est après quoi que cette dernière sembla se remémorer de quelque chose qui généra les larmes.

Donc, quelque chose dans son apparence avait potentiellement causé l'émergence de souvenir. Areku dit alors à Restiel:
« Pardonne-moi si mon apparence t'a causé un quelconque inconfort. Les Dragons ne sont pas réputés pour leur bon caractère et j'espère qu'aucun n'a eu de démêle négatif avec toi ou ta famille. Même pour moi, ils sont dangereux.

Si toutefois tu ressens le besoin de parler, ne te gêne pas. Il est dit que de parler de ce qui nous chagrine peut aider à passer au travers de ces mauvais moments. Et ne craint rien, avec moi, les secrets restent ce qu'ils sont, secrets. »

Pardonne-moi si mon apparence t'a causé un quelconque inconfort. Les Dragons ne sont pas réputés pour leur bon caractère et j'espère qu'aucun n'a eu de démêle négatif avec toi ou ta famille. Même pour moi, ils sont dangereux.

Si toutefois tu ressens le besoin de parler, ne te gêne pas. Il est dit que de parler de ce qui nous chagrine peut aider à passer au travers de ces mauvais moments. Et ne craint rien, avec moi, les secrets restent ce qu'ils sont, secrets.

Je secouais la tête négativement.

Non, ne t'inquiètes pas, tu n'y est pour rien, juste quelques mauvais souvenirs qui refont surface, mais rien à voir avec les dragons, d'ailleurs, je n'ai rien à leur reprocher.

C'était vrai. Jusqu'à présent, je n'avais eu aucun problème avec eux. Je ne vois pas pourquoi je devrais lui en vouloir, à Areku. Mes secrets, lourds à porter, si j'en parlerais, peut ête que ça m'aiderais ? Oui mais je n'avais jamais parler de tout ça, jusqu'à présent. Même pas à ma propre cousine. Entre ma mère qui me battait, ma soeur que je haïssais plus que tout, et le reste de la famille qui n'intervenait jamais, je n'ai jamais vraiment pu m'exprimer aussi librement. La seule que j'appréciais dans la famille, c'était Furu, ma cousine. Elle a toujours été là pour moi.

A vrai dire, quand j'étais encore dans ma famille, ma mère me battait et ne me laissais jamais m'exprimer librement. Alors, du coup, maintenant, ça me fait un peu bizarre, de pouvoir parler. Et puis ma grande soeur, je la détestais. Et puis, un beau jours, j'ai pété une pile et foutu le feu aux deux maisons. Elles étaient entourées par une barrière magique, qui empêchait les humains de nous voir.

J'ignorais pourquoi je racontais tout ça à Areku. Mais je lui faisais entièrement confiance. Je ne voyais aucune raison de lui cacher tout ça. Non, je voulais avoir une relation de confiance avec lui. Alors, je me donnais juste les moyens pour y parvenir. Je baissais les yeux, gênée de cette confession. C'était la première fois que je me confiais ainsi à quelqu'un. Qui plus est, un garçon. Automatiquement, je triturais mes doigts, très nerveusement.

Ainsi, ce n'était pas la race d'Areku qui avait causé ce moment d'émotion de la part de Restiel. Qu'elle n'avait rien à reprocher aux Dragons était signe qu'elle n'en avait jamais rencontré et c'était pour le mieux tant cette race laissait de profondes séquelles sur les individus, les collectivités et toutes structures dépassant du sol.

Areku lui-même, n'en avait jamais vu qui soit vivant, mais il avait lut les rapports et visionner les vidéos. Une seule chose était certaine: l'incertitude. Il n'y avait aucun moyen de prédire comment un vrai Dragon réagirait en la présence du demi-dragon.

Puis, c'est alors que Restiel mentionna brièvement son enfance.
« Je dois avouer que j'ai du mal à savoir si je dois compatir ou si je dois envier. Ne connaissant pas les membres ta famille, il m'est impossible de les juger, mais parfois certaines actions ne sont bonnes qu'avec du recul... beaucoup de recul.

Personnellement, je n'ai pas connu mes parents et de ce qu'on m'a dit d'eux, je crois que c'est mieux ainsi. Par opposition, mon enfance avec mon frère n'a pas été désagréable.
En ce qui te concerne, avec ce «Noah» en toi, je doute que ton future t'impose de tolérer une famille qui ne veut de toi. »

À ce moment, le jeune homme remis son manteau sur ses épaules afin de libérer sa main qu'il posa sur la table. Puis, Areku dit d'un ton plus joyeux:
« Ici, à Yokaï, chacun à une vie antérieur. Bien que cette dernière apporte tantôt de la tristesse, tantôt de tendre souvenirs, ici chacun partage le même objectif et la même condition de vie. Ici, nous mettons de côté ce qui nous sépare pour tous prendre une forme commune. Ici, nous apprenons comme dans une école normale afin de survivre par nous-même dans un monde qui ne recherche pas notre présence.

Il ne faut pas laisser le passer nous retenir dans le monde de hier et des mauvais souvenirs. Il faut se concentrer sur celui d'aujourd'hui et demain et faire en sorte que ces souvenirs-là soient bons.

De ce fait, il serait dommage que cette soirée se termine sur une note aussi morose. Si tu aimerais faire quelque chose de spécial ce soir, je suis tout ouï. Il doit bien y avoir quelques heures avant le couvre-feu. »

Areku avait appris ce qu'il voulait apprendre de Restiel. Si ce concept du Noah était intéressant, ce n'était pas un cas de force majeur ou encore un apparent danger publique. Nul doute que Restiel avait dû acquérir des capacités surnaturelles, mais c'était loin d'être un cas isolé. De nombreux monstres naissent avec des pouvoirs probablement plus grands et dangereux.

D'un sens, Areku ne pouvait s'empêcher une petite déception. Une conversation avec un vrai Démon des enfers aurait pu se révéler plutôt fructueuse en information. Toutefois, passer du temps avec Restiel semblait un certain compromis. C'était étrangement agréable comme sensation.

De ce fait, il serait dommage que cette soirée se termine sur une note aussi morose. Si tu aimerais faire quelque chose de spécial ce soir, je suis tout ouï. Il doit bien y avoir quelques heures avant le couvre-feu.

Quelque chose à faire. Je n'avais aucune idée sur le coup. Mais mes larmes s'étaient arrêtées. Tant mieux. Je passais ma main sur mes joues pour sécher mes larmes.

On n'a qu'à aller faire un tour à la roseraie, après c'est qu'une idée...Histoire de se rafraîchir les idées....

Ma voix était plutôt timide, et parfois on ne l'entendait quasiment pas. J'étais pas sûre que Areku m'aie entendue, alors je relevais le visage et planta mes yeux dans les siens, qui étaient magnifiques d'ailleurs. Mes joues devinrent très vite grises foncées. J'étais devenue soudainement nerveuse. Je me levais, les jambes flageolantes. Je ne voulais pas tomber dans les pommes, pas maintenant. Je remarquais que j'étais petite par rapport à Areku. Je me sentais si fragile. Et si faible. Mes lèvres se serrèrent, pour ne pas pleurer. Si je laissais mes larmes couler, il allait en avoir marre de moi. Je ne voulais pas que ça se passe ainsi.

J'espère que tu n'as pas entendu la rumeur à mon propos....

Mes yeux s'agrandirent d'horreur. Une gaffe. Je venais d'en commettre une. Surtout s'il n'en avait pas entendu parler. Quelle idiote je faisais. Je posais ma main sur la bouche. Oh non. La panique m'envahissait. J'avais peur de sa réaction. Je ne voulais pas qu'il me déteste. Non, je devais ne pas repenser au passé. Je clignais des yeux, pour me reprendre. Je devais être forte. Et assumer ce que j'avais fais. Mais là, tout de suite, je ne voyais pas comment. Je le regardais, suppliante, pour ne pas qu'il me délaisse s'il en avait entendu le contenu. Valait mieux pas. Peut-être qu'il me prendrait pour une folle. Mes yeux se baissèrent à nouveau. La peur, on pouvait y lire.

« Si tu veux aller à la roseraie, alors va pas la roserait. Tu pourras m'y guider, je ne vais pas souvent dans ce coin du lycée. »

À la mention de rumeur, Areku se permis un sourire rassurant:
« Nous sommes dans un lycée, il est possible d'entendre de multiples rumeurs pour chacun des élèves et de ceux qui y enseignent. Évidemment, la plupart des rumeurs qu'on y entend sont fausses. En ce qui te concerne, je n'ai pas souvenir d'avoir entendu quoi que ce soit sur toi.

En ce qui me concerne, je n'ai que très peu d'intérêt sur les rumeurs, à moins qu'elles ne traitent d'indices sur la nature réelle des élèves. Honnêtement, qui a fait quoi à un tel professeur ou qui s'est endormi à tel classe, ou encore quelques exploits embêtants n'ont que très peu d'utilité pour moi. Je préfère les faits vérifiables.

Si tu veux en parler, alors il peut être de drôle de savoir ce que quelqu'un à bien pu inventer sur toi pour attirer l'attention sur lui ou elle Il faut dire que pour certains, raconter des choses sur les autres est la seule méthode qu'ils ont pour qu'on se préoccupe d'eux. C'est plutôt triste pour eux, qui n'ont jamais le mérite de l'attention qu'ils souhaiteraient obtenir. Au final, quand ils sont découverts comme menteurs, on cesse de se soucier d'eux et ils deviennent oubliés. »

Puis, riant un peu, le demi-dragon dit, un peu à la blague:
« Je me demande ce qu'ils pourraient bien dire de moi? »

Un petit sourire glissait sur mes lèvres. Je ne pouvais qu'être soulagée de savoir qu'Areku n'avait pas encore entendu la rumeur à mon propos. Quelque part, je me sentais rassurée, au moins, ça allait être plus facile pour moi de bien m'entendre avec lui, et de m'en faire un ami. Parce que avoir pour amie une folle, c'était pas forcément ce qu'il y avait de mieux pour sa réputation. Ça, je pouvais très bien le comprendre. Quoi qu'on en dise. Je ne voulais pas que l'on critique Areku, juste parce qu'il était avec moi. Je ne pourrais sans doute pas le supporter.

Oh, à vrai dire, ces rumeurs, sont réelles...c'est ce qui me fait le plus mal...

Au fond de moi, j'essayais juste de me voiler la face, me cacher la vérité. Je me contentais de fuir, tout simplement. Je n'avais pas le courage nécessaire de faire face aux obstacles qui se présentaient à moi. Et pourtant, je le voulais, mais je n'y parvenais jamais. Ma tête se baissait légèrement. J'étais, à vrai dire, mal au fond de moi même. Je ne pouvais que supporter tout ceci, être une simple spectatrice. Mais, je commençais à en avoir très sérieusement marre. De devoir toujours subir tout ce qui se passe dans ma vie. Je relevais mon visage et plongeais mes yeux dans ceux De Areku. Qu'ils étaient beaux. J'avais l'impression de perdre pieds dans un océan de couleur rubis. Je me frottais la tête, gênée, et ne sachant que dire, dans une telle situation. Je savais que ma gêne se faisait clairement sentir. Mais je ne savais pas comment réagir, ni quoi faire. Mes mains tremblaient, mais j'essayais de ne pas laisser trop paraître mes émotions, pour ne pas être une fois de plus, l'esclave de celles-ci. Je voulais garder la maîtrise de mon corps. Être tout simplement plus forte, pour pouvoir affronter le monde des humains, plus tard, quand je me sentirais prête. Quand, je savais que je pourrais vivre, toute seule, et sans avoir besoin d'être en permanence rassurée sur mes faits et gestes. Je ne voulais plus qu'un incident comme celui de nos maisons, dans le passé, se reproduise. C'était trop douloureux.

Areku avait un peu de mal à imaginer l'importance de la réputation. Il avait une certaine idée de ce que pouvait ressentir Restiel, mais il ne l'avait jamais vécu, pour la simple raison que sa réputation n'a jamais été un facteur d'importance pour lui et ce en partie parce qu'il avait grandi dans un environnement où tout ce basait sur des calcules et des faits.

De ce qu'il pouvait comprendre, Restiel avait fait une bêtise quelconque.

« Personnellement, je me fiche pas mal de ce qui telle personne que je n'ai jamais même croisé pense de moi, ou encore ceux que je ne connais même pas. L'important, c'est ce qu'on pense de soit. Il faut savoir être fier de nos accomplissements et vivre de nos erreurs.

Celui qui fait une erreur à la chance de pouvoir apprendre de lui-même et de devenir une meilleur personne. Du moment qu'il y a le désir de s'améliorer, une erreur peut être corrigée et réparée. Il suffit d'y mettre de la bonne volonté. J'ai toujours vécu sous le principe qu'il faut affronter ses erreurs et de ne surtout pas s'en cacher. »

Puis, réfléchissant une seconde, Areku renchéri sur lui-même. Il n'avait pas l'intention de questionner Restiel et ne ressentait pas le besoin d'en apprendre plus.
« Mais bon, inutile de s'attarder sur ce genre de chose si tu ne veux pas en parler. Tu peux toujours me montrer les roseraies. J'imagine que tu dois connaître se coin du lycée plus que moi. »

Oui, c'est vrai, tu as raison...

Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui sur ce point. Je n'avais même pas de raison de dire le contraire, de le contredire. Je finis par sourire, heureuse de l'avoir rencontré, et d'avoir réussi à m'intégrer correctement dans le lycée. J'avais enfin trouvé ma place en ce monde. Un endroit où j'étais accepté, malgré ma différence. Je commençais à marcher en direction de la porte, pour aller à la roseraie.

En tout cas, je te remercie vraiment d'être aussi sympa, je n'ai pas l'habitude d'être traitée ainsi...

Je me retournais légèrement pour lui sourire. J'ouvrais alors la porte, délicatement et sortis dans le couloir, silencieux. Il n'y avait pas grand monde, seulement quelques personnes par ci par là. Tant mieux, je ne voulais pas que quelqu'un vienne se taper l'incruste dans notre conversation. Alors, je marchais doucement, vérifiant de temps à autres, si Areku me suivait toujours. Je me replongeais dans mes pensées, silencieusement, et repensant à toutes les choses que ce garçon venait de me dire. J'étais vraiment heureuse qu'il était là, au moins je me sentais moins seule en ce monde. Et surtout, moins déprimée. Je me sentais plus légère, d'avoir, comme on dit, vidé mon sac. Enfin, en parti, il y avait certaines choses qui restaient encore, mais que je ne voulais pas parler, pour le moment. Et celà pour diverses raisons. Toutes personnelles. C'était dur, parfois mais je supportais tout. Plus ou moins bien. Mais bon, ce n'était pas vraiment le moment de penser à tout ceci. Je marchais et je reconnaissais l'endroit. On n'était plus très loin de la roseraie. Un endroit, très joli, avec pleins de buissons de roses, très bien traités. Et qui sentait très bon. Je l'aimais beaucoup, en général j'y allais quand je ne me sentais pas très bien. Je pouvais laisser mes pensées aller librement. On y était.

Voilà mon endroit favori, j'y vais pour libérer mon esprit, je m'y sens bien. C'est très agréable.

J'avais l'impression de me mettre à nue, face à Areku. Mais, je n'avais pas cette impression de faiblesse. J'étais en parfaite confiance.

***Hors jeu: désolé du délais de réponse.***

Areku suivit Restiel, sans s'éloigner. Ces moments étaient trop agréables pour les laisser se terminer si vite. À force d'autant travailler, tant au niveau scolaire que pour les tâches bien spécifiques responsables de sa présence à Yokaï, Areku n'avait jamais pris le temps de vraiment passer du temps agréable. C'était une première depuis longtemps. Pas de frustrations, pas de danger, juste... une fille.

« C'est effectivement un endroit agréable... »

Voilà que ça recommençait, pas moyen de trouver quoi dire ou quoi faire. Le jeune homme se sentait simplement bien en compagnie de Restiel.

« À dire vrai, c'est avec ta présence que cet endroit devient pour moi particulièrement agréable en cette soirée. »

Une affirmation peut-être un peu osée? C'était ce qu'Areku ressentait, mais était-ce acceptable de parler de la sorte? Pouvait-il s'attacher émotionnellement tout en menant à bien sa mission? Évidemment, un chef militaire discipliné dirait non, mais dans la situation, ce serait une expérience de plus?

En un an, il n'avait rien découvert de concret en restant émotionnellement fermé. Maintenant, il semblait si agréable de briser cette fermeture et prendre une part plus active dans les relations sociables... peut-être même... de couple?

« Excuse-moi si mes commentaires semblent déplacés. J'ai dû passer un bon moment en solitaire dans ce lycée. J'ose espérer ne pas avoir acquis de mauvaises manières. »

À dire vrai, c'est avec ta présence que cet endroit devient pour moi particulièrement agréable en cette soirée.

Mes joues devinrent brusquement grise très foncée. J'avais l'impression que mon coeur avait raté un battement. Mes mains tremblaient, sous la trop forte émotion que je ressentais en cet instant. C'était bien la première fois que l'on me parlait ainsi. Mais ce n'était pas désagréable, bien au contraire.

Excuse-moi si mes commentaires semblent déplacés. J'ai dû passer un bon moment en solitaire dans ce lycée. J'ose espérer ne pas avoir acquis de mauvaises manières.

Je voulais parler, mais aucun son ne sortit de ma bouche. J'étais quelque peu gênée. Je ne savais plus quoi dire face à cette gentillesse.

Oh, non, ne t'en fais pas pour ça, moi aussi c'est bien plus agréable quand tu es là, c'est la première fois que ça me fais cet effet...

Je m'étais tourné vers le garçon, mais mes yeux restaient rivés au sol. Je n'osais pas regarder Areku en face. A vrai dire, j'avais peur de comprendre les sentiments que je ressentais maintenant. C'était une grande première pour moi, alors je ne savais pas trop comment réagir. je vis un banc du coin de l’œil.

Je te propose que l'on aille s'asseoir tranquillement, sur ce banc....

J'étais encore plus intimidée qu'au début de cette rencontre. Je ne savais plus du tout où me mettre. J'aurais tellement aimée pouvoir me cacher à ce moment. Je m'asseyais sur le banc, et lança un regard à Areku pour l'inviter à faire pareil. Je priais juste pour que le garçon n'entende pas les battements de mon coeur, qui tambourinait à une vitesse folle. Je ne savais comment réagir à ce sentiment délirant qui m'avait envahi si soudainement. Et pour la première fois de ma vie, je souhaitais tout simplement être aimée. C'était sans doute égoïste de ma part de vouloir ce genre de chose.

Le demi-dragon accepta l'invitation à prendre place sur le banc et s’assit à côté de Restiel. Ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait aussi prêt d'une fille, mais c'était bien la première fois que ça le mettait un brin mal à l'aise. D'un coup, les sujets de conversations semblaient rares et les quelques uns qui venaient à l'esprit d'Areku semblait déplacé.

Lorsque Areku finit par briser le silence, il dit alors:
« Je dois avouer Restiel, que ta présence me fait plaisir. La soirée aurait été bien moins agréable tout seul comme d'habitude. »

L'élève marqua alors une pause avant de poursuivre:
« Pendant longtemps, j'ai eu peur de m'intégrer pleinement au lycée, à ses élèves... en fait, je dois bien avoir encore un peu peur, surtout maintenant que je connais quelques individus... J'avais l'impression que n'importe qui pouvait s'avérer un ennemi et m'attaquer sans avertissement. Je devais avoir été paranoïaque pendant tout ce temps.

Figure toi que je n'ai jamais mis les pieds dans les dortoirs! À bien y penser, ça fait un peu pitoyable. Depuis tout ce temps, je vais dormir dans un campement en forêt. Évidemment, ainsi seul, aucune crainte qu'on m'attaque durant mon sommeil, mais je reste seul. Ces quelques instants passés avec toi semblent m'avoir ouverts les yeux et je t'en remercie! Tu m'as rappelé ce que ça faisait d'être avec une personne d'agréable compagnie! »

Areku marqua une nouvelle pause avant de réaliser l'heure tardive.
« Le temps passe si vite... Il se fait tard et le couvre-feu ne va pas tarder. Je ne voudrais pas que tu sois en retard, le comité de sécurité est plutôt sévère sur le couvre-feu. Quoi qu'il en soit, j'ai passé un très bon moment avec toi. Je ne sais pas si tu es intéressée, mais j'aimerais bien te revoir. Demain sur l'heure de diner peut-être? Si tel est ton désir, tu pourras me dire dans quel aile tu dors, j'aimerais bien m'installer comme un élève normal, surtout si je sais que je serai prêt de toi!

Je te raccompagne jusqu'au lycée? »