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 Surprise ! [PV Camil]

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Canis Bastardus
Canis Bastardus
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MessageSujet: Surprise ! [PV Camil]   Surprise ! [PV Camil] I_icon_minitimeMar 12 Fév - 11:15

Pas le temps de s'ennuyer chez Canis Bastardus. Il venait à peine d'être engagé comme CPE de Yokaï qu'il avait déjà une montagne de papiers à remplir. Et vas-y que machin ne sait pas quoi faire de son foutu avenir, et truc qui n'arrête pas d'insulter bidule... Si l'Enfer existait sur terre, c'était bien sur son bureau, débordant de feuilles inutiles bonnes à brûler. Et pourtant, il devait les remplir, faute de quoi son contrat tomberait à l'eau. Il n'avait pas l'habitude de les signer, les contrats, d'habitude c'est lui qui les faisait remplir. La première fois serait la dernière : se retrouver emprisonné au milieu de prépubères imbéciles, de collègues cons comme des samaritains, et le tout derrière une table en bois... Heureusement qu'il avait eu le loisir d'aménager son lieu de travail. Calcinés les meubles du prédécesseur, place au neuf ! Tapis en ours polaire, bureau massif en bois noir, et fauteuil dactylo en authentique veau innocent fabriqué par des orphelins dans le Tiers-Monde. Les bibliothèques à la poubelle, en même temps que le papier-peint à vomir. Pour remplacer tout ça, une tapisserie rouge sang ornée d'une frise noire, couverte d'illustrations du Kamasutra en or.

Au moins, la gueule de la pièce était devenue tolérable. Les fenêtres étaient constamment fermés, et la seule lumière provenait d'un grand lustre au plafond qui diffusait une lumière pourpre. Le rouge était la couleur préférée de Canis, allez savoir pourquoi... Mais en cette heure tardive où probablement tout Yokaï s’enfonçait dans ses cauchemars, le CPE tout frais émoulu n'avait pas le loisir de piétiner le moindre rêve. Non, il était occupé à remplir ces foutus papiers. Il n'avait pas un grand sens de l'administration terrestre, la sienne était beaucoup plus simple : une signature et hop ! Pas besoin de vérifier la moindre identité, une authenticité immédiate... Et comme si ça ne suffisait pas, une fois qu'il aurait finit de trier sa pile de merdeux et pisseuses en tout genre, il devrait s'attaquer à celle de ses autres clients... Ceux de son vrai travail. Un emploi bien plus divertissant d'ailleurs. Mais tout de même, il avait passé les derniers jours le nez dans l'encre de stylo.

Mais une idée lui vint. Et s'il faisait les deux en même temps ? Après tout, c'était la même chose, décider de l'avenir ou non de créatures insignifiantes ? Ouais ! Ça c'était une bonne idée ! Il saisit sa mallette personnelle au pied du bureau, celle ornée d'un majeur tendu dans votre direction, et l'ouvrit. Une vague de chaleur s'en échappa, tandis que Bastardus saisit une autre liasse de feuilles ainsi qu'un tampon noir. Il ralluma son cigare sur le point de s'éteindre, et jeta un rapide coup d’œil sur les documents devant lui. Puis il cracha une vague de fumée avant de s'y mettre. A droite, les élèves, à gauche, les clients. Stylo, tampon. Sa main droite griffonnait des mots à peine lisibles alors que sa main gauche apposait de gros "DAMNED" en lettre carmines. Peu à peu le rythme vint, devenant presque musical. Dans la tête du bureaucrate, une cruelle mélodie s'écrivait, de plus en plus entraînante. Ailleurs, dans un lieu que vous ne voudriez pas visiter, un tapis roulant déversait un lot d'âmes condamnées dans une bain de flammes éternelles. La musique s'était rendue si bonne qu'elle faisait taper du pied à Canis, emporté par une myriade d'instruments.

Plus la partition avançait, plus le CPE se laissait aller. Les documents volaient dans tous les sens avec une extraordinaire coordination. Ses mains distribuaient leurs verdicts à une vitesse folle, comme une danse. Bastardus s'était même levé pour suivre le mouvement de ce qui s'était imposé dans sa tête. Avec l'entrain, sa peau avait viré au rouge, ses cornes avaient poussé, et une longue queue fourchue battait le tempo en concordance avec le coxis. Des spirales de fumées parcouraient la pièce, formant une scène effrayante et hypnotisante.

Sa chorégraphie fut interrompue en une demie-seconde : quelqu'un frappa à la porte. En un claquement de doigts il rappela tous les papiers sur son bureau, dans ses tiroirs et sa mallette, fit disparaître ses cornes et reprit apparence humaine. Il se racla la gorge et lança une invitation des plus sobres.

"Entrez."

Tandis qu'on ouvrait, il plaça ses deux pieds sur la table, mettant en évidence ses pompes "Made in Baby Phoque.".
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Camil Weiss
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MessageSujet: Re: Surprise ! [PV Camil]   Surprise ! [PV Camil] I_icon_minitimeMar 12 Fév - 13:00

Prise sur le fait


Camil suivait le surveillant qui l'accompagnait en le fixant d'un œil mauvais. Dire qu'elle était de mauvaise humeur serait un euphémisme...

Heliott Kent était, pour tout dire, une compagne de chambre plutôt difficile. Surtout pour Camil. Si cette dernière se cantonnait à son coin de la chambre, il n'en allait pas de même pour Kent. Un seul placard ne lui suffisait pas pour ranger toutes ses affaires, tout devait être ordonné à la perfection, et elle passait un temps fou à la salle de bain.

C'était tout un tas de petits riens, des tonnes de détails horripilants qui mettaient Camil hors de ses gonds. Mais elle prenait sur elle, car moins elle avait d'interaction avec les autres, mieux elle se portait. D'autant qu'elle n'aurait sûrement pas la patience de s'adresser à Kent en anglais, et ne prendrait certainement pas la peine de balbutier en japonais. Non, si Camil devait protester, ce serait à grands cris, en Allemand et en montrant les crocs.
Autant de détails qu'il valait mieux éviter.

Mais pire que tout cela, si Camil supportait si difficilement la présence de Kent, c'est qu'elle sentait que celle-ci utilisait régulièrement la magie. Et ça, la magie... Brr. Camil ne supportait pas ça. Alors elle s'arrangeait toujours pour passer le moins de temps possible dans sa chambre, et lorsqu'elle devait y retourner, elle se changeait à toute vitesse et allait se pelotonner dans ses draps sans un mot, fuyant tout contact éventuel avec sa colocataire.
Mais ça, c'était quand elle n'avait pas le choix.

Parce que, quitte à choisir, Camil préférait filer par la fenêtre, ou bien s'esquiver quand personne ne regardait, et allait se défouler en courant dans la forêt. Si le coeur lui en disait, elle poussait jusqu'à la ville, rejoignait sa tante et passait la nuit sur le canapé de son petit appartement. Mais Natalia était souvent très occupée par le bar, et voyait d'un mauvais oeil que sa nièce fasse le mur trop souvent.
Alors Camil se voyait obligée de rentrer...

C'était exactement ce qui s'était passé, ce soir. Elle avait profité que le surveillant ait le dos tourné pour se sauver du dortoir, traverser la cours en courant à vitesse lupine entre les ombres, et rejoindre la ville. Mais Natalia était en plein service, et s'agaça de la voir rappliquer pour la deuxième fois de la semaine. Mise à la porte comme un chien errant, Camil se retrouva obligée de rentrer...

Sauf que le surveillant avait eu la merveilleuse idée de faire une ronde, et de vérifier que chaque élève était au fond de son lit. Chose qu'aucun autre ne faisait, ou rarement. Et ce surveillant fut contrarié de ne pas trouver la louve Allemande...

Au premier orteil de retour au dortoir, Camil était attendue de pied ferme. Et elle se fit surprendre comme un chiot qui vient de faire pipi sur le tapis de l'entrée et rase les murs en espérant ne pas se faire prendre.

Et la voilà qui suivait ce fichu surveillant trop consciencieux dans les couloirs. « Direction: chez le CPE! » avait-il clamé. Et Camil s'était ratatinée, tête rentrée entre les épaules, peu fière. On aurait presque pu voir ses oreilles aplaties sur sa tête, tant sa mine en disait long; seul son regard détonait, brillant de colère en fixant le dos du surveillant.

Elle lui lança un dernier regard en chien de faïence alors qu'il frappait au bureau du CPE.

« Tu as droit au meilleur, lui souffla-t-il avec un sourire mesquin. J'espère bien qu'il te fera réfléchir à deux fois avant de faire le mur, la prochaine fois... »

On les invita à rentrer. Camil se ratatina encore un peu plus, tandis que le surveillant la poussait à l'épaule pour la faire entrer la première avant de lui emboîter le pas. Elle entra dans la salle lourdement décorée, et fut aussitôt impressionnée par l'ambiance pesante de cette pièce. Pas très commun, comme bureau... Et elle aperçut le CPE qui la recevait en ce soir.

Il lui fit penser à son père, avec ses cheveux poivre et sel. Mais en beaucoup plus dur, le visage plus carré. Et beaucoup moins respectueux, aussi; elle ne pouvait pas envisager trouver un jour son père, en bon Alpha, talons sur le bureau avec autant de décontraction... Tout ici la mit mal-à-l'aise; elle qui était si à cheval sur la hiérarchie, cet homme pourtant haut placé lui semblait complètement décalé avec l'image qu'elle se faisait d'un CPE.

« Bonsoir monsieur Bastardus, excusez-moi de vous déranger, je vous amène cette élève qui faisait le mur... »

Alors que le surveillant expliquait les faits en long et en large, elle se renfrogna, tête baissée. Son regard se perdit dans l'observation des pieds du bureau en bois noir reposant sur le tapis en... En quoi d'ailleurs...? - en poils blancs.

« Bon, je vous la laisse... Bonne soirée, monsieur. »

Camil sursauta en entendant ces mots, et tourna le regard vers le surveillant; trop tard, il partait déjà.
Le monde s'écroula sous ses pieds.
Elle se retrouvait en posture très désagréable: elle était fautive, et placée face à un membre de l'administration qui avait toute autorité sur elle.

Elle se retourna donc vers le CPE, et croisa furtivement son regard qui lui glaça le sang; frémissant, elle baissa vite les yeux sur ses chaussures, tête bien basse, attendant la sentence.
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Canis Bastardus
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MessageSujet: Re: Surprise ! [PV Camil]   Surprise ! [PV Camil] I_icon_minitimeMar 12 Fév - 14:14

La porte, après avoir lourdement grincé, laissa apparaître un improbable duo. Un surveillant efflanqué qui avait probablement raté sa vie de A à Z, aussi pitoyable que le suggérait sa posture, et une gamine blonde-pisse roulée comme une vierge de terroriste. A leur entrée, le CPE souffla une longue bouffée de fumée, tandis que le fonctionnaire déplorable exécutait sa mission dûment remplie : prendre un délinquant sur le fait et le coller entre les pattes du premier responsable venu. Encore un qui allait s'endormir avec la satisfaction du travail bien fait. Après avoir tout raconté dans le moindre détail à son supérieur, il quitta la pièce sans faire de vague et, sauf erreur de la part de Canis, en ayant noyé son froc dans la trouille.

"Bonne soirée... Machin !"

En une semaine, Bastardus ne s'était pas donné la peine d'apprendre ni l'emploi du temps, ni le nom de ses estimés collègues. Quant aux élèves, inutile d’évoquer le sujet. Il ne voyait pas l'intérêt de retenir les noms des insectes que lui imposaient ses fonctions. Même si, parfois, les insectes pouvaient être utiles. Mais, bien loin des insectes, c'est dans son nouveau bureau qu'on venait de lui amener, sur un plateau dévoué, sa première tête dure. Il fit signe à la nouvelle venue d'avancer, toujours les pieds sur la table, et nota au passage que sa petite blonde ne se sentait pas à l'aise. Tant mieux, cet endroit était fait pour ! C'est donc avec un sourire, entre l'amusement et la satisfaction, qu'il invita la délinquante à s'asseoir. Il la regarda s'installer, en la fixant de ses yeux noirs. Elle ressemblait presque à une déesse païenne, quoique trop habillée. Mais peu lui importait. Là, il avait mieux à faire. Il ramena brutalement ses jambes sous le meuble qui lui servait d'appui, se leva d'une traite de toute sa hauteur, et frappa son poing sur le bois, phalanges en avant.

"Pour qui est-ce que tu te prends, bordel ?!"

Ses pupilles sans fond semblaient projeter des éclairs, ses traits étaient devenus subitement inhumains, et sa voix avait sans doute résonné dans tout le couloir. Et l'instant d'après, sa bouche devint oscillante, ses yeux fixèrent le plafond, et son visage passa du tout au tout. Il explosa de rire. Moins fort que son précédent éclat de voix, mais la vérité était là : il riait à gorge déployée, et avait dut prendre son cigare incandescent en main pour s'assurer qu'il n'allait pas le faire tomber. Sa crise dura une bonne minute. Lorsqu'il eut retrouvé son calme, il écrasa son cubano au creux de sa paume, le jeta négligemment dans un coin de la pièce, en sortit un autre identique et l'alluma en claquant des doigts. Beaucoup de choses en une seule phrase. Après quoi il se rassit, sans prendre la peine de regarder son invitée, se cala dans son fauteuil et fixa à nouveau la blondinette. Un rictus tranchant fendait son visage, un truc entre l'ironie et la curiosité.

"J'ai pas put m'en empêcher. Je voulais voir si je pouvais le faire, et je crois que ça n'a pas raté !"

Il aspira longuement sur son tabac, et laissa ses deux nasaux expulser les vapeurs nauséabondes. Il prit cette fois le temps de jauger la fautive, sans s'attarder sur ses formes (il ne donnait pas là-dedans) et s'arrêta finalement sur ses yeux.

"Camil Weiss, pas vrai ?"

Canis claqua de nouveau des doigts, et l'un de ses tiroirs s'ouvrit dans un grand claquement. Des dizaines de dossiers, quelques feuilles s'envolèrent, maintenues par une agrafe, et atterrirent entre les deux interlocuteurs, orientées vers le maître des lieux. Il parcourut en un rien de temps les nombreuses lignes et jeta un regard entendu à la nommée Camil.

"L’Allemagne, hein ?"

Le CPE étouffa un rire profond et sinistre lorsqu'il se remémora ses exploits germaniques, dont les conséquences aujourd’hui sont encore gravissimes...

"J'ai connu quelqu'un là bas."

Trêve de bons souvenirs.

"D'après ce que nous a dit Machin, tu as été surprise en dehors du pieu il y a un peu moins de quinze minutes. Ça nous donne quelque chose comme trois heures du matin, c'est ça ? Et donc, à une vache près, cinq heures après le couvre-feu. Merci Machin pour ta sacrée tournée des chambres, non ? Grâce à toi cette nuit, cette fillette ne dormira pas dehors ! Bon alors, voilà où nous en sommes : tu te barres après le couvre-feu, pour aller je ne sais où, peut-être dans un endroit dangereux qui sait ? Tu te barres, donc, et tu te pointes comme ça, à l'heure où tes camarades roupillent copieusement. Comprends moi : pour ton bien-être, et pour le sommeil des autres, je n'ai pas d'autres choix que de te coller ! Eh oui ! C'est le meilleur moyen pour m'assurer de ta sécurité."
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Camil Weiss
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MessageSujet: Re: Surprise ! [PV Camil]   Surprise ! [PV Camil] I_icon_minitimeVen 1 Mar - 16:11

La sentence tombe...

Camil se sentait mal. Très mal. Elle était fautive, et avait été prise sur le fait. Et maintenant, elle n'avait plus qu'à attendre la sentence, qui ne tarderait pas à tomber. Sous l'invitation du conseiller, elle prit place du bout des fesses en face de lui, peu fière, et se laissa déstabiliser par le sourire avenant qu'elle aperçut sur le visage de l'homme. Genoux serrés, doigts crispés sur le revers de sa jupe, les yeux sagement baissés, elle subit mal-à-l'aise l'examen visuel que lui faisait subir le CPE. Scrutée, observée, elle ne dit mot, des mèches de cheveux cachant la honte et la soumission qui marquaient ses traits. Et puis, soudain -

"Pour qui est-ce que tu te prends, bordel ?!"

Il bondit, hurla, son poing frappant la table, la faisant sursauter violemment. Son cœur fit un bon, et relevant le visage, elle ne put détacher ses yeux ronds comme des soucoupes des pupilles noires et foudroyantes du conseiller. Ce genre de japonais-là, elle le comprenait, très bien, même. Et c'était mauvais signe. Très mauvais signe. Instantanément, sa gorge se fit sèche et son estomac sembla lourd comme du plomb ; elle allait être punie, et très sévèrement au vu de la colère du CPE...

Alors qu'elle se sentait prête à s'enfoncer six pieds sous terre, arriva un événement qu'elle n'aurait même jamais imaginé ; il se mit à rire. A rire, tant et tant, rire si fort et si bien, qu'elle en resta estomaquée. Il... riait ? Plus encore que son cri, son rire déstabilisa complètement Camil. Sourcils bien haut, bras ballants, elle observa médusée le conseiller qui semblait bien s'amuser, sans savoir comment interpréter ce revirement de comportement.

Et puis, aussi soudainement que cela lui était venu, il se calma, jeta son cigare, en ralluma un autre du bout des doigts. Ce dernier détail provoqua des frissons de répulsion à Camil ; il faisait de la magie... Décidément, cet homme la mettait de plus en plus mal-à-l'aise. Il se rassit, et reprit son examen visuel ; enfoncée dans son siège, tête dans les épaules et joues cramoisies, elle ne dit mot et subit son regard en silence. A quoi devait-elle encore s'attendre, avec lui... ?

"J'ai pas put m'en empêcher. Je voulais voir si je pouvais le faire, et je crois que ça n'a pas raté !"

Elle releva les yeux sur lui, sidérée. Quoi ? Avait-elle bien comprit ce qu'il venait de dire, là ? Il venait d'avouer que c'était un jeu, pour lui... ? Le pouvoir... l'amusait ? Elle n'en revenait pas. Qui était cet homme, à des années-lumière de ses représentations du pouvoir ? Elle craint soudain de devoir endurer une sanction bien plus dure que ce à quoi elle pouvait s'attendre. Qui pouvait anticiper ce qui se passerait dans la tête de ce fou... La peur se fraya un chemin pernicieux dans ses entrailles.

"Camil Weiss, pas vrai ?"

Elle frémit en l'entendant prononcer son nom. Comme si le fait qu'il connaisse son patronyme la condamnait d'une façon certaine, à la façon d'une sentence lugubre à laquelle elle ne pourrait pas échapper. Elle opina à peine en guise de confirmation.

Elle sursauta lorsqu'un tiroir s'ouvrit à la volée lorsqu'il claqua des doigts, et observa du coin de l'oeil les dossiers voler d'eux-mêmes vers sa main. Elle frissonna tandis que son regard s'assombrissait ; pas étonnant qu'il soit si dérangeant, avec toute cette magie dans l'air...
Elle plissa les yeux, tandis qu'il parlait de platitudes sur son pays d'origine. Si cet homme avait connu l'endroit d'où elle venait, il n'en serait pas reparti indemne, ça c'était sûr... Les Loups de la Forêt Noire n'aimaient pas les étrangers, et encore moins les magiciens.

Elle le laissa rappeler les faits qui l'avaient amenée ici, se retenant de grogner à ce rappel ; elle se sentait déjà assez mal-à-l'aise comme ça, il n'avait pas besoin d'en rajouter...

"Bon alors, voilà où nous en sommes : tu te barres après le couvre-feu, pour aller je ne sais où, peut-être dans un endroit dangereux qui sait ? Tu te barres, donc, et tu te pointes comme ça, à l'heure où tes camarades roupillent copieusement. Comprends moi : pour ton bien-être, et pour le sommeil des autres, je n'ai pas d'autres choix que de te coller ! Eh oui ! C'est le meilleur moyen pour m'assurer de ta sécurité."

Elle ne comprit pas tout au baratin qu'il lui servit, mais les derniers mots, eux, lui pavinrent clairement. Le monde s'écroula pour Camil. Une colle ? Elle allait être collée... ? Elle, l'élève discrète et studieuse, qui se donnait tant de mal pour comprendre les cours donnés dans cette langue ignoble, qui s'acharnait à maintenir des résultats potables malgré tout, allait être... collée ?

Mais elle réalisa soudain quelque chose, de bien pire encore : si elle était collée, ils enverraient un papier à son responsable légal. Et son responsable légal ici, c'était... Natalia, sa tante. Et si sa tante apprenait qu'elle était collée pour avoir été surprise hors de son dortoir après le couvre-feu...
Son sang ne fit qu'un tour.

« Non, je vous prie ! »

Elle se retint de se lever de son siège, craignant de paraître excessive, mais ses poings se crispèrent.

« Je... Ne me collez pas. S'il-vous-plaît. »

Son élocution était laborieuse, ses termes choisis maladroitement, mais elle essaya de prononcer clairement chaque syllabe.

« Si vous me collez, je ne pourrais plus voir ma seule membre de la famille qu'il me reste ici... »

C'était vrai. Du moins, en partie ; si Natalia recevait ce papier, elle entrerait sûrement dans une colère noire, et refuserait catégoriquement de recevoir à nouveau les visites nocturnes de Camil. Et ça, Camil ne pouvait s'y résoudre. C'était son échappatoire, sa bouffée d'air, son garde-fou ; les visites qu'elle rendait à sa tante lui permettaient de garder pied avec les réalités de la meute, de ne pas baisser les bras, de faire de son mieux pour s'intégrer, suivre les cours, continuer à avancer... Natalia, c'était celle qui l'empêchait de se laisser tomber dans la dépression, celle qui lui permettait de ne pas s'embourber en attendant la mort.
C'était aussi un très bon moyen d'éviter sa terrible camarade de chambre, Heliott Kent, qui mettait ses nerfs à rude épreuve.
Alors si elle ne pouvait plus y aller...

Elle se leva, et se rappelant des coutumes des japonais, elle s'inclina devant le conseiller, dos bien droit.

« S'il-vous-plaît... Je me plierai à une toute autre sanction. »

Son sang battait à tout rompre. Elle avait conscience que ce qu'elle faisait était très culotté, mais elle n'avait pas le choix. Quitte à risquer une plus grosse sanction encore...
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Surprise ! [PV Camil]

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