AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Fnac : 2 Funko Pop achetées : le 3ème offert (large sélection de ...
Voir le deal

Partagez
 

 Cours Forrest, Cours.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeSam 30 Mar - 15:22

Courir bordel, courir. Plus vite, où ils allaient le rattraper !
Greg jeta un coup d'oeil rapide derrière lui. Ils se rapprochaient ; il n'arriverait pas à les semer.
Pourvu qu'il trouve quelqu'un disposé à lui venir en aide ! Sinon... Ne pas penser au sinon. Courir seulement.

S'il avait su que ça tournerait comme ça, il ne serait pas levé ce matin. Mais comment aurait-il pu prévoir un truc pareil ? Tout ça à cause de son comportement...

Après les différents cours auxquels il avait assisté, sa réputation ne s'était pas améliorée. Sans être véritablement mis à l'écart, les rumeurs et les regards de coté fleurissaient dans son dos et disparaissaient comme neige au soleil quand il jetait un oeil aux commères.

A vrai dire, il s'en fichait. De toute façon aucun groupe ne l'avait jamais vraiment intégré auparavant, pourquoi cela devrait-il changer ? Parce qu'il se trouvait dans une école de monstres ? Ah ah ah ; un adolescent reste un monstre de toute façon, avec ou sans pouvoirs. Ceux-ci étaient juste... plus dangereux.
Mine de rien, cette exclusion lui rendait même service : pas de pot de colle, pas de camarade qui lui tenait la jambe. Pas de proximité. Sa phobie du toucher avait vite été détectée et rendue publique ; personne ne l'approchait. Tant mieux.

S'il avait su ce que les gens pensaient de sa phobie, il se serait plus vite méfié. Il ne serait pas en train de fuir devant deux élèves.

Rumeur qui enfle..

Tu sais le nouveau ? Il a dit d'un prof qu'il était nul !
Eh, t'as pas entendu ? Il a dit au prof qu'il était stupide !
Attends, tu sais pas ? Il a carrément engueulé le prof, comme ça, devant tout le monde ! Et il est parti de la classe !
Sérieux, il doit être trop balaise le nouveau ! Mais c'est quoi comme monstre ?


Rumeur qui gonfle...

J'sais pas... Il est juste bizarre. Tout seul, là, sans jamais s'approcher de personne.
Ouais, il refuse de nous toucher. Et pourtant, il est toujours couvert, avec mêmes des gants.
Des gants tu dis ?
Ouais toujours. Il doit avoir un truc aux mains, un pouvoir.
Ou alors, c'est un élémentaire ?
Faudrait qu'on sache... Je suis sûr qu'on peut l'exploser de toute façon !


Rumeur qui explose.

Inconscient de la détonation qui s'approchait, Greg s'était levé ce matin là comme d'ordinaire. Lever en silence, toilette, et fuite de la chambre avant que son coloc' émerge du sommeil. Itsuki était du genre sympa mais chiant, et il n'avait aucune envie de devoir faire face à ses mauvaises blagues avant le petit déjeuner. Se faire presque embrasser au réveil par une Atsuka taquine était devenu un running-gag récurrent malgré quelques coups bien placés que l'adolescent avait réussi à lui placer, runnig-gag dont Greg voulait se dispenser au moins ce matin.

Bref, il était allé récupérer de quoi petit-déjeuner à la cafét' et avait mis le cap vers un coin tranquille de sa connaissance. Les endroits déserts étaient rares dans cette école où les élèves passaient visiblement plus de temps à se bisouter ou se battre qu'à aller en cours, et il avait eu un mal de chien à trouver un lieu où s'isoler. Toits pleins, caves bourrées, roseraie dissimulant des couples derrière chaque buisson - ou sur chaque banc-, cimetière occupé. Oui, oui, il y avait même des gens pour trouver un cimetière "romantique".
Bref, trouver un coin paisible était quasi-mission impossible. Aussi Greg jeta-t-il un oeil à droite et à gauche pour être sûr que personne ne le suivait. Visiblement, non. Il pouvait aller tranquillement au temple Junichiro et y bouquiner ou penser en paix.

Si Greg avait su, il aurait regardé à droite, à gauche, en haut, en bas, et même au milieu. Sa paranoia n'avait pas été suffisante sur ce coup-là.

Quoi qu'il en soit, il était tranquillement assis près d'un bâtiment annexe du temple en train de lire tout en mâchonnant une brioche lorsqu'il entendit quelqu'un s'approcher. Il referma son livre, marquant sa page de son doigt et attendit de voir qui venait, un peu inquiet. On lui avait dit que le Comité avait son QG dans les environs, il ne s'agissait probablement que d'un membre du comité qui venait faire son rapport. Au pire, il lui demanderait d'aller lire ailleurs.

Mais le garçon qui s'approcha de lui ne portait pas l'uniforme du comité. Il devait avoir dans les 17 ou 18 ans, ce baraqué au regard fuyant qui venait dans sa direction. Les mains dans les poches, il marchait d'un pas lourd, pensant sans doute que cela lui donnait l'air d'un caid.
Greg mâchonna son toast en restant assis. Se lever aurait été reconnaitre que l'autre était un danger et le provoquer. Peut-être que l'autre allait..

Bah non. Il releva la tête alors que l'adolescent s'arrêtait devant lui, les mains dans les poches, pouces sortis. Mais oui mon grand, tu es un mâle alpha et moi un petit oméga... Avance... Mâchonnement.

-C'est toi Glag Glaman ?

D'accord. Donc c'était bien après lui qu'il en avait. Il abandonna aussitôt toute idée de passer inaperçu et se releva, livre toujours dans les mains. Montrer son assurance, ne pas laisser l'autre voir qu'il est en position de force. Ne pas agresser, mais ne pas se laisser marcher sur les pieds.
Mouais. Difficile. Tenter l'humour peut-être ?

-Non, je suis Greg Ogramann. Glag Glaman est ton orthophoniste ?

Raté. L'autre ne devait pas avoir assez de neurones pour prendre ses paroles au second degré. L'air dégouté, il cracha dans l'herbe - trop racaille gars !- et continua d'un ton dégouté :

-T'es bien le nouveau. Celui qui croit être le plus fort, hein ? Tu croyais qu'on allait laisser un première année prendre la grosse tête ?


Merde. C'était quoi cette histoire encore ? Il avait fait quoi ?

-Alors maintenant, on veut savoir : c'est quoi ton truc ? Pourquoi tu penses être si fort, hein ?

Il s'approcha alors que Greg cherchait ce qu'il pourrait bien répondre à ces questions.

-Et tu caches quoi, sous tes gants ? Fais voir tes mains.

Instinctivement, Greg croisa les bras et recula jusqu'à sentir le mur derrière lui. Proximité et mention des gants : danger. Il aurait pu rester là et tenir tête à la hargne imméritée du faux-loubard, mais celui-ci n'était pas venu hurler ou lui balancer un coup de poing, non. Il voulait lui retirer ses gants.
Il voulait le toucher.

Aucune chance de le battre. Sa seule chance était la fuite.

L'autre s'approcha encore, pensant que Greg allait rester coincé contre le mur, pétrifié. Il n'eut pas le temps de réagir quand l'adolescent releva son genou et lui percuta à haute vitesse les bijoux de famille. La baraqué porta instinctivement ses mains à son entrejambe subitement douloureuse pendant que Greg tournait les talents et s'enfuyait, laissant là son sac et son livre. Lui d'abord, ses affaires après ; l'autre allait sûrement lui courir après.

Courir jusqu'au coin et tourner, s'enfuir dans le jardin pour le semer et foncer jusqu'à l'école.

Un jet d'eau le percuta de plein fouet, le faisant tomber au sol.
"On". L'autre n'était pas venu seul. Un autre type s'approchait au pas de course de lui ; il se releva péniblement et cracha l'eau qu'il avait avalée. Il entendait des pas sourds derrière lui, l'autre avait dû récupérer plus vite que prévu et allait lui tomber dessus bien décidé à se venger de son coup bas. Puis ils lui enléveraient ses gants et il disparaitrait, laissant la place à l'un d'entre eux.

Dans sa tête, des cris. Certains lui criant d'abandonner pour préserver son corps, d'autres de fuir comme un dératé en espérant leur échapper. En arrière-fond, un murmure grandissant qui lui murmurait que de toute façon, pas la peine de s'embêter, il n'était bon qu'à ça de toute façon, à copier les autres.

Non !

Réfléchir !

Deux adversaires : costaud à éviter au corps à corps, un élémentaire d'eau qui attaquait à distance. Capacités de course inconnues. Motivation... Forte, désormais. Intelligence indéterminée.

Eviter la forêt où l'élémentaire pourrait l'avoir facilement. Passer entre les bâtiments, espérer tomber sur quelqu'un ou sur une porte ouverte qui le laisserait accéder à un abri. Fuir, le plus loin et vite possible.

Il prit ses jambes à son cou... Cours Forrest, cours, les méchants sont derrière. Cours pour échapper aux vilains, cours pour échapper aux voix, cours pour rester toi.

Mais ils se rapprochaient, de plus en plus près. Il avait un point de coté et les jambes en feu, bientôt il n'arriverait plus qu'à se trainer... Trouver quelqu'un. Une protection, un témoin... quelqu'un.

Du bruit à droite ?
Il tourna, fonçant vers le bâtiment d'où il avait cru entendre s'échapper le bruit. Trop vite, bien trop vite, il sentit sa semelle déraper, agita les bras pour garder son équilibre... et réussit à se redresser miraculeusement. Il crut un instant qu'il allait s'en sortir.
Le jet d'eau fusa et l'atteignit en plein dos, faussant son équilibre précaire. Il se retrouva étendu sur le sol, sonné par le choc et le visage éraflé par les gravillons.

Plus aucune chance de leur échapper.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeSam 30 Mar - 17:23

Des profs absents, des cours qui sautent, et un ennui insondable pour la petite Jim'. Mais elle préférait ça que de se retrouver en pleins milieu d'une bagarre, ce qui lui arrivait bien trop souvent en ce moment. Elle se repassait encore souvent les images de "l'incident" avec Flandre. Et elle s'en voulait encore pour ce type. C'était pas sa faute, mais elle avait pas pu le sauver. Il était mort. Elle l'avait vu mourir. Son sang coulait. Elle n'avait rien fait. Elle était restée là à le voir se faire déglinguer. Son visage. Encore du sang. STOP. Il était hors de question de continuer à se triturer la tête comme ça.

Seulement lire ne suffirait pas. Et à part lire... Elle n'avait pas grand chose d'autre à faire. Bon. Il lui semblait qu'il restait des parties du lycée qu'elle n'avait pas encore visiter. Peut-être que c'était le moment. Comme à son habitude dans ses moments là, elle se prépara sommairement, en se coiffant d'une haute queue de cheval, et se parant d'une veste.

Puis elle sortit et se mit à vagabonder. Beaucoup d'élèves, de partout. Jamais seuls. Toujours entourés. Pourquoi elle, restait-elle seule alors ? Les connaissances qu'elle s'était faites jusqu'ici, elle ne les avaient pas encore revu une seule fois, sauf Noïd qui deux jours après, était revenu la chercher. Pour laver ses vêtements. Mais bon. Ils s'étaient revue quoi. Et ça lui avait fait plaisir.

Bref. Pas d'amis dans sa classe, pas d'amis dans sa chambre, pas d'amis nul part. De vrais amis. Ils étaient tous partis. Pourquoi ? Elle ne s'en souvenait plus. Pourtant Jimena n'est pas associable, juste timide... C'était peut-être aussi dû au fait que la moitié des élèves ici n'était pas humain. Ils sont alors bien plus difficile à comprendre. A l'image de Noïd, une brute, mais pas que.

Bref. Traîner et regarder les gens autour d'elle lui permettait de penser un peu à autre chose. Même si chaque fois ces pensées revenaient au même point. Monstre, violence, inadaptation dans ce milieu, envie de disparaître. Son monde tournait autour de son père, du manque de sa mère, de sa peur et de sa solitude. Mais Jim' n'était pas vraiment du genre à se laisser abattre. C'est pour ça qu'elle était toujours là d'ailleurs. Elle gardait espoir, un peu... Bien que cette histoire avec Flandre lui ait un peut miné le moral... Flandre était un cas encore plus complexe que Noïd. D'une rare violence, elle avait pourtant promis de la protéger elle, et elle ne pouvait pas le nier, cela lui fut d'un grand réconfort sur l'instant. Et puis sans vraiment savoir pourquoi, cette fille lui inspirait confiance... Elle savait qu'elle ne lui ferait pas de mal. Autrement elle l'aurait déjà fait, n'est ce pas ?

Elle avait tant pensé et marché qu'elle se retrouvait déjà prêt du temple. Elle évita soigneusement de se faire arroser par l'eau, elle détestait ça. Puis quelqu'un apparut juste au coin la, en pleine course. Il avait l'air affolé. Il trébucha, parvint à rester debout, mais finalement chuta. Jimena courut à sa rencontre, il avait du se faire mal sur le gravier.

"Est ce que ça va ?"l'interpella-t-elle en s'agenouillant à côté de lui.

Il n'était pas venu seul. Deux gugusses assez grands terminaient tout juste de courir, à bout de souffle. Jimena leva la tête. Hum, au vu de leurs têtes, ils n'étaient pas venu pour l'aider. A vrai dire ils riaient presque de cette chute.

"On va pouvoir te faire ta fête maintenant. Dégage toi."

Il la prit par le bras et l'éjecta. Elle failli à son tour tomber au sol mais réussit à se remettre sur ses jambes. Il tenait déjà Greg par le bras. Non, ça ne pouvait pas se reproduire. Non. Impossible, pas encore. Du sang. Elle ne voulait plus en revoir. Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle avait laisser quelqu'un mourir, elle ne laisserait pas quelqu'un se faire agresser...

Elle réagit et vint foutre un simple coup de pied dans les côtes du gars tenant Greg. Il n'était pas du tout sur ses gardes et ne s'attendait certainement pas à ce que Jimena riposte, alors il était aisé de l'avoir. Elle ne l'avait pas non plus frapper trop fort, juste de quoi le faire reculer un peu et le faire lâcher Greg. Elle en profita pour le redresser doucement, sans lui toucher la peau. Elle espérait simplement qu'il sache se battre lui aussi. Mais au vu de sa réaction de fuite... elle en doutait légèrement. Dans quoi s'était-elle encore fourrée...
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeSam 30 Mar - 18:16

Tête la première dans l'allée de gravier. Vision troublée par les larmes. Brûlure sur sa face, cyclone dans sa tête.

Bouge pas, c'est qu'un mauvais moment.
Esquive, roule, crétin !
Redresse-toi, avance, ils arrivent.
Bah, au pire, tu disparaitras quelques temps, t'es habitué, non?
Laisse la place, je sais me battre !
Non, moi !
Arrêtez, c'est à moi d'y aller !
Casse toi gamin, vite !

" ...que... va ?

Une nouvelle voix, juste à coté de lui. Toute proche.
Il recula instinctivement, mais sentit quelque chose lui attraper le bras et tirer douloureusement.
Quelqu'un d'autre venait de l'attraper.

"On va pouvoir te faire ta fête maintenant. Dégage toi."

Il se sentit tiré, remis sur pied contre son gré. Un soubresaut dans le bras qui soutenait/trainait, bruit de gravillons, quelqu'un qu'on pousse.
Si seulement tu avais écouté nos conseils...
De toute façon, tu l'auras bien mérité cette correction
Tu ne pouvais pas te comporter normalement, non?
Tape au creux du coude et dégage toi !
Ne l'écoute pas, fais le mort. Ils se lasseront vite
Du nerf merde ! Réagis !
Dégage et laisse moi gérer ça

La. Ferme.
Juste. La. Ferme.

Priorité un : ne pas laisser les autres prendre possession de son corps.
Priorité deux : sortir de là.

Inspirer, expirer.
Arrêter de penser. Les retenir. Laisser son corps réagir.
Inspirer, expirer, répéter.
Au fond les voix, devant les corps. Priorité à l'action.
Inspirer, expirer, répéter.

Bras coincé dans le dos, quelqu'un devant et quelqu'un derrière. Une pression sur sa main gantée, devant. Non !
Appui sur ses pieds et en arrière, son bras à l'arrière qui se tord, un coup de pied qui se prépare.. Et un choc, répercuté. Un coup ?
Son tortionnaire recule, le lâche, Greg tombe en arrière, perte d'équilibre.
Quelqu'un qui le redresse, le retient doucement. Nouveau ? Un adversaire ?il repousse la personne, tourne la tête : une jeune fille le regarde, l'air à la fois honteux et terrifié. Pas là avant ; la nouvelle voix ?

Il commence à réfléchir, à se demander de qui il s'agit et de ce qu'elle peut faire.
Et si tu -
Mauvaise idée, les voix reviennent. Ne pas chercher, ne pas penser.

Bruit sur la droite, jet d'eau. Il esquive. L'eau encore... Stratégie nécessaire, mais il ne peut/veut pas penser.
A gauche, le grand se relève, se rapproche, essaye de lui attraper le cou.
Pas d'issue. Il ne peut pas courir, pas dans cet état, et l'autre, la fille...
Ne pas réfléchir maintenant.
La laisser gérer, s'occuper de l'élémentaire.

-Prends l'eau. J'peux pas. Fais attention.

Reculer, reculer, se caler sur une surface dure, laisser venir, passer sous la garde, frapper au ventre.
Son poing vole, l'atteint, s'écrase... sans faire de dégats. Douleur dans la main, remontant le long du bras. Plus résistant qu'un humain.
L'autre s'avance, ricane, lui rend le coup au ventre. La douleur le déconcentre, les voix qui retentissent alors que son corps céde, encore plus. Il tombe au sol, cherchant son souffle, pendant que l'autre pavoise au dessus.

Il ne peut pas le combattre. Il ne peut pas fuir.
Il ne peut pas gagner.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeDim 31 Mar - 14:45

Alors qu'elle l'aidait à se relever, Greg finit par la repousser. Jimena hésita, comment devait-elle réagir ? Etait-ce un refus d'aide, ou est ce que simplement il l'avait prit pour un ultime agresseur ? Mais dans les deux cas, elle était prise au piège, elle allait devoir se battre, après l'avoir attaqué, il ne la lâcherait pas si facilement.

De l'eau. Très vite elle se baissa pour l'éviter. Ah manquait plus que ça, un élémentaire eau. Bon, tant qu'il faisait pas une grosse marre pour la noyer dedans, sa phobie ne prendrait pas le dessus. Tant qu'il n'y a pas de grandes étendues, ça va... Mais tout de même, elle se serait bien passé de cette difficulté supplémentaire.

"Prends l'eau. J'peux pas. Fais attention."

... Non mais sérieusement il plaisantait ou quoi ?! Et pourquoi c'est lui qui devait décidé ? Et pourquoi Monsieur ne pouvait pas ?! D'autant plus que Mister eau s'attaquait à lui et non à elle ! Non mais... Non mais... OH !

Bien qu'agacée par ses ordres, elle les suivit et se mit en garde. Ne pas sortir son épée. Y aller à main nue. Elle ne savait pas si c'était une bonne idée, mais il fallait essayer. Parce que déjà il était interdit de sortir une telle arme dans l'école, et qu'en plus elle voulait éviter de répandre le sang. Si elle sortait les grosses artilleries, elle avait peur que les deux autres décident d'en faire de même. Très bien Mister eau, de quoi es-tu capable au corps-à-corps ?

Jimena commença par une attaque frontale assez simple, il para, mais laissa aussi une énorme faille dans sa défense, Jimena s'y engouffra, elle lui asséna un coup de poing juste en dessous des côtes, puis recula un peu. Avantages, pas très agile, ni très doué en combat à main nu, usant sûrement plus de ses capacités avec l'eau. Problèmes, gros molosse qui ne sentit presque rien lorsqu'elle vint le frapper. Elle ne savait pas si elle pourrait contrer ses attaques eaux, mais ses attaques au corps-à-corps étaient quasiment inutile. Ou alors il fallait viser des points sensibles...

Analyse faite du premier adversaire, elle détourne légèrement les yeux pour voir comment se débrouille l'autre, et visiblement, il avait du mal. Ptain, il s'était permis de choisir son adversaire, et il se permettait de rien foutre ?! Elle avait pas le temps bordel, gérer les deux, c'était pas possible ! L'autre recommençait déjà avec ses attaques à distance, elle esquiva de peu une nouvelle raie d'eau. Elle ne pouvait pas le laisser continuer comme ça, il finirait par la toucher à la longue, d'autant plus que Jimena n'avait aucune endurance. mais elle ne pouvait pas laisser l'autre se faire défoncer, après tout c'est ce qu'elle avait essayé d'éviter en intervenant... Rah bordel, ce qu'elle se sentait faible ! Faible mais, avec un peu d'ingéniosité... Elle n'avait aucun moyen de savoir si ça marcherait, mais ça valait le coup d'essayer.

Elle attendit que son adversaire crache de nouveau son eau, deux trois, quatre ronds d'eau il n'y allait plus de main morte ! Elle se baissa pour les éviter et se concentra sur l'un d'eux, qu'elle tenta de faire dévier sur le second ennemi avec son pouvoir de lévitation. Et comme par miracle, ça fonctionna. Il se prit une douche froide, se retourna vivement vers son ami pour gracieusement l'engueuler.

"Putain mais fais attention, tu sais plus viser ou quoi ?!"

L'autre le regarda d'un air stupide, sans comprendre ce qu'il s'était passé.

"C'est pas toi que je visais, c'est elle !"

Et pendant ce temps Jimena se redressa, espérant que son comparse ferait de même et fonça sur son adversaire. Un peu surprit il fut plus lent à réagir et le temps de se remettre dans le bain pour le combat, il était déjà trop tard, Jimena lui mit un coup de pied bien placé. Il se plia en deux, reculant un peu. Ce truc ne l'arrêterait probablement pas très longtemps, surtout que ça ne l'empêchait pas vraiment d'utiliser son pouvoir. Ca pouvait aussi le foutre plus en rogne que d'origine. Mais bon, avec un peu de chance ça leurs laisserait le temps de fuir... Si l'autre avait réagit aussi.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeDim 31 Mar - 16:26

Un coup, deux coups, trois coups, trop de coups.
Mal un peu, beaucoup, partout.

Se rouler en boule, attendre que l'autre se lasse. Roulé en boule, on peut amortir les coups, diminuer la douleur. Pas l'arrêter, que la diminuer, malheureusement.

Sa tête avait été épargnée par les coups de son adversaire, mais pulsait. Les voix tentaient de sortir, de prendre le contrôle. Toute sa volonté ne suffirait pas à les empêcher de prendre le devant si la douleur continuait... et la douleur continuait. Ses protections se fissuraient, des souvenirs qui ne lui appartenaient pas exiger de prendre place dans sa mémoire. Ses muscles tentaient de se mouvoir seuls, anarchiquement, donnant l'impression qu'il avait des spasmes dans son cocon.

Il ne pouvait pas gagner. Mais il essayait.

Encore un coup, pile sur le genou. Sa lèvre mordue ne l'empêchait pas de la sentir, ce filament scintillant qui s'illuminait brusquement et l'electrisait affreusement des pieds à la tête.
En réponse, une voix plus forte dans sa tête, dépassant de la masse. Voix féminine qu'il ne tenait pas à reconnaitre. Vraiment pas.

Gregory, je peux gérer ça...

Pas questi-

Un coup au ventre, nausée instantanée, brûlante. Il allait salir encore plus son uniforme... comment pouvait-il encore s'inquiéter de vomir dans une telle situation ?

Un peu plus fort : Réflexe de survie. Fais moi confiance, laisse moi la place pour l'instant.
Faire confiance ? A elle ? Même pas en rêve !

Il se sentit fondre, disparaitre ; elle parlait de confiance, mais son consentement était facultatif. Elle pouvait prendre la place et allait le faire, avec ou sans son accord. Ca ne changeait jamais ; il ne pouvait rien faire par lui-même, seulement s'en remettre aux autres...
Même se sachant condamné, il refusa d'abandonner, se cramponnant à son corps. Il sentit ses doigts immatériels lacher peu à peu, glisser et...

De l'eau fraiche l'éclaboussa.

"Putain mais fais attention, tu sais plus viser ou quoi ?!"

Pas de coup. Douleur qui se stabilise, diminue un peu. Greg qui raccroche ses doigts.
Greg et elle en même temps dans ce corps. Cauchemar à régler... quand son corps serait en sécurité.

"C'est pas toi que je visais, c'est elle !"

Une diversion. Il ne pouvait pas taper, mais...

Son corps se releva tout seul. Il ne pouvait que sentir la paume de ses mains s'érafler encore un peu plus sur les gravillons, ses genoux craquer alors qu'il se dépliait. Rien à décider, rien à faire pour empêcher ça. Et puis, il tendit la main vers son agresseur trempé, lui touchant la poitrine. Pas frappant, pas visant, non, juste touchant sa poitrine.

Il allait crever, et ce ne serait même pas à cause de sa propre incompétence.

A sa grande stupéfaction, l'autre cessa aussitôt de se tenir en posture d'attaque. Il jeta un oeil perplexe autour de lui, semblant chercher quelque chose... et jeta un regard noir à l'autre agresseur, courbé en deux après un coup bien placé de la jeune fille.

Tu croyais m'avoir comme ça, connard ?

Il se précipita vers l'élémentaire d'eau et lui envoya un coup de point dans les reins, l'expédiant littéralement au sol, avant de se remettre à sa bonne vieille occupation de coups bas.

Une petite voix rompit sa transe fascinée, petite voix dont le volume décroissait comme si l'on tournait le bouton de la radio : Illusion. Juste une illusion. C'est la seule chose que je puisse faire pour toi. Je vais la faire tenir aussi longtemps que possible, fuis. Vite.

Son corps lui obéissait de nouveau, et sa tête était presque entièrement à lui. Il sentait la présence de la succube dans un coin de son esprit, de plus en plus faible, comme si elle disparaissait au loin.
Pas le temps de polémiquer. D'abord, fuir.

Il adressa un geste à la jeune fille qui assistait, médusé, à la scène sous ses yeux.

On a pas beaucoup de temps. Viens, vite.

Il repartit en arrière, boitillant, sentant qu'elle le suivait. Se diriger vers les bâtiments, se mettre à couvert, soigner ses plaies et attendre que l'orage passe. Ou que les deux guignols trépassent.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeLun 1 Avr - 15:43

Elle se retourna et découvrit satisfaite qu'il s'était lui aussi levé. Mais... Quelque chose n'allait pas.

"Tu croyais m'avoir comme ça, connard ?"


... C'était à elle qu'il s'adressait ? Il s'avançait dans sa direction, mais ce n'est pas elle qu'il regardait. C'était... Son pote. Mais à quoi jouait-il ? Ca n'avait aucun sens. Il n'allait tout de même pas le frapper parce que l'autre s'était trompé de cible ?! Ou alors ils étaient encore plus stupide qu'il n'y paraissait... non mais elle avait presque envie d'intervenir pour le leurs dire, EHO VOUS VOUS TROMPEZ D'ADVERSAIRE BANDE DE DEBILES ! Mais au fond, ne valait-il mieux pas fuir ?

Il lui fit un geste, et c'est lorsqu'il parla qu'elle comprit que c'était son oeuvre. Elle finit par le suivre tout en regardant derrière elle. Ils s'entre-tuaient ! Encore une fois, elle avait envie d'intervenir. Ne pas les laissez faire. Mais si elle le faisait, elle se remettrait en danger. Lui et elle. Alors peut-être valait-il mieux attendre que le sortilège/tour de passe-passe ou elle ne savait quoi d'autre encore s'arrête par lui-même.

Elle finit par se résigner et rejoindre Greg. Celui-ci boitait, il avait du recevoir des coups, immédiatement Jimena se dit qu'elle avait foiré, qu'elle n'avait pas réussit à le protéger comme elle l'aurait souhaité. Elle s'approche alors pour l'aider à marcher. C'était la moindre des choses...

"Attends je vais t'ai..."

A peine eut-elle frôlé son bras que celui-ci ce dégagea vivement, sans même lui accorder un regard. Non mais... Il était sérieux ? Il voulait quoi, qu'elle lui foute une baffe ? Parce que c'est ce qu'elle allait finir par faire. Mais POUR QUI il se prenait ? Jimena était en rogne contre lui. Elle voulait seulement l'aider, et elle s'était mise en danger pour lui ! Savait-il seulement les sacrifices qu'elle avait dû faire pour intervenir, elle qui d'habitude prône la non violence ?! Elle serra les poings. Ne pas hurler ici, se contenir jusqu'à être hors de portée de ses deux gugusses.


Elle continua de le suivre jusqu'à une petite remise assez bien cachée entre plusieurs épais feuillages. Espérons que les deux gugusses soient assez aveugle pour ne pas la voir si toutefois ils décidaient de se remettre à leur recherche. La remise était assez grande et pas mal de matériel de jardinier s'y trouvait. Des trucs coupants, des grosses machines, des ptits bidules, tout une artillerie qu'on ne soupçonnerait pas. Ne trouvaient-ils pas ça dangereux de la laisser ouverte d'ailleurs ? C'était plutôt étrange... Mais sur le moment, Jimena était trop énervée pour penser à ce genre de détail. Elle ferma la porte derrière. Elle ne savait même pas par ou commencer.

"Bon, c'est bien on s'en est sortit. Mais maintenant va falloir que tu m'expliques, c'est quoi ton problème avec moi ?! J'suis venue t'aider au cas ou t'aurais pas remarqué ! C'est bien gentil de me dire "tu t'occupes de lui", mais si t'es pas capable de t'occuper de l'autre ça sert à quoi ?! J'étais venue pour te protéger et finalement tu t'es quand même fait tabasser ! Et puis c'est quoi ton délire de refuser mon aide tout à l'heure ? Je suis pas assez bien pour toi ?! Et puis même pas un merci. J'ai risqué ma vie pour toi, je me suis mise dans la mouise pour un inconnu bordel !"

Enervée contre lui, énervée contre elle-même, ses mots étaient sortit comme ça, elle avait dit ça sans vraiment y réfléchir. Ce qui donnait un discours assez décousue. Elle soupira. Maintenant que c'était sortit, elle pouvait se calmer.

"Bon, OK... Désolée de m'être emportée."

Le naturel de Jimena reprenait presque aussitôt le dessus. Et elle s'en voulait déjà de s'être énervé. De quel droit demandait-elle de l'attention après tout... Elle n'était... Rien. Et il ne l'avait pas forcé à l'aider, elle l'avait fait de son propre chef. Stupide Jimena.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeLun 1 Avr - 16:31

Elle se rapprochait de lui derrière, près, trop près. En temps normal il l'aurait senti et fait un écart mais il avait mal partout et une succube qui lui occupait encore un coin du crâne. Aussi fut-il plus que surpris quand il sentit encore une main se poser sur son épaule et une petite voix commencer :

"Attends je vais t'ai..."


Il la repoussa, encore plus violemment qu'en temps normal. Phobie, choc, douleur, tout se mêlangeait dans sa tête, lui hurlant juste que personne ne devait être à coté de lui. Personne. Danger, souffrance, confusion. Rester seul à tout prix.
Ne pas la regarder, juste continuer à marcher avant de s'écrouler. Il s'expliquerait plus tard, quand tous deux seraient à l'abri et qu'il pourrait essayer de parler sans avoir l'impression que sa tête allait s'éjecter de son cou. Pas maintenant. Il l'entendait la suivre encore, derrière lui, d'un pas sourd qui signifiait sa colère. Tant pis. Elle hurlerait si elle voulait, mais à distance. Il avait l'habitude de toute façon...

Et puis, une cabane à moitié cachée derrière les arbres. Une seule issue, impossible de s'enfuir... mais pas le choix.
Il tanguait, la tête trop légere : la succube venait de lâcher prise avec la fulgurance d'un bouchon de champagne qui saute, lui rendant l'intégralité de son corps... et l'intégralité de la douleur. Il devait avoir au moins une ou deux cotes félées et quelques doigts en miettes, la douleur venant en vagues pourpres et régulières de ces zones là. Et surtout, si elle avait disparu, l'illusion devait s'être dissipée, laissant deux brutes possiblement folles de rages à leurs trousses.
Pas le choix.

Greg poussa la porte de l'épaule, vérifiant sommairement l'intérieur : une pièce entièrement en bois, peu utilisée vu la poussière. Un peu partout des sécateurs, des scies, des tuyaux, des outils, le domaine dun jardinier bordélique.
Il entra et la laissa fermer la porte, se contentant de se déplacer vers son point de chute : le mur du fond. Garder un oeil sur la porte, toujours. Il s'adossa contre la paroi et se laissa tomber au sol plus qu'il ne s'assit. Il ne tanguait plus mais l'impression de légéreté s'amplifiait, sol se balançant lentement au rythme de son coeur...

Sol stable ou non, la fille se tenait devant lui, mains sur les hanches, hurlante... il ne savait pas trop quoi en fait. Impossible de se concentrer, toutes ses blessures venaient de se rappeler à son bon souvenir. Des parties de son corps qu'il ignorait même exister envoyaient des émissaires exiger réparation, plâtre et repos. Et anti-douleur aussi.

Il la laissa hurler. Il l'avait mérité. Elle s'était retrouvé dans cette histoire pour l'aider visiblement, et lui n'avait rien pu faire en retour. Il était totalement inutile... comme d'habitude.

Et puis le volume sonore décrut d'un coup. Il secoua la tête, pensant que c'était encore lui qui était hors service, mais non. La jeune fille soupira un coup et reprit d'une voix plus douce :

"Bon, OK... Désolée de m'être emportée."


Il la regarda avec des yeux ronds. Elle venait de le sauver, de lui hurler dessus, et maintenant elle s'excusait ? Il avait dû prendre un grand coup sur la caboche, ce n'était pas possible ?
Il la regarda reculer, se mordant les lèvres. Non, elle avait vraiment dit ça. La cervelle fonctionnait encore un peu.

D'accord... En tout premier, les excuses. Elle les avait bien méritées.

[Merci pour...

Merci pour quoi ? De l'avoir tiré des pattes de ses abrutis ? D'etre encore là apr_s tout ce qu'elle avait dû subir pour l'aider ? D'être venu voir s'il allait bien après sa chute et d'être resté malgré le danger ?
Tout ça et d'autres choses encore, qu'il n'arrivait pas à mettre en mots pour l'instant.

Merci pour tout. Et je suis désolée pour... pour tout aussi.

Une brusque douleur à la bouche le fit grimacer : sa lévre inférieure venait de se réouvrir visiblement. Encore un bobo de plus à soigner... Encore une cicatrice de plus à supporter.
Mais il doutait d'arriver à se concentrer plus longtemps sur le monde réel s'il ne faisait pas quelque chose contre la douleur.

J'ai du mal à rester vraiment conscient... Est-ce que tu pourrais regarder s'il y a des bandages dans un coin, ou du désinfectant ? Ou quelque chose ? N'importe quoi ? J'ai tout laissé dans mon sac avant qu'ils m'attaquent... "

Il pencha sa tête sur le coté, cracha un peu du sang qui lui avait coulé dans la bouche.

"Et si tu pouvais poser tes questions une à une... J'ai beaucoup de mal à aligner deux idées cohérentes d'affilée..."

Portant la main droite à sa bouche, il coinca le gant entre ses dents et tira. Un petit cri de douleur lui échappa quand les doigts cassés ou abimés se mirent à palpiter au contact de l'air libre. Il allait mettre des semaines à se soigner naturellement... pourvu qu'il lui reste des baumes de soins dans sa chambre, il se voyait mal aller en voler à l'infirmerie.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeLun 1 Avr - 17:49

Il était là, assis par terre, blessé, dans un sale état, et elle tout ce qu'elle trouvait à faire c'était l'engueuler. Qu'est ce qu'elle pouvait être nulle, mais nulle ! Elle s'approcha de lui rapidement et s'agenouilla, s'excusant de nouveau. Puis il fit de même en n'oubliant pas cette fois-ci de la remercier. Mais ces paroles avaient un goût amer. Il était mal en point, Jimena avait vraiment été inutile, encore une fois.

J'ai du mal à rester vraiment conscient... Est-ce que tu pourrais regarder s'il y a des bandages dans un coin, ou du désinfectant ? Ou quelque chose ? N'importe quoi ? J'ai tout laissé dans mon sac avant qu'ils m'attaquent... "


"Oh euh.. Oui bien sur."

Elle se releva rapidement et balaya l'endroit du regard. Cette cabane était abandonnée, et puis c'était une cabane de jardinier, il lui paraissait difficile de trouver quelque chose pour soigner. Elle se mit cependant à la recherche de quelque chose d'utile, prenant garde à ne pas se couper elle-même parmi tout ses outils éparpillés un peu partout.

"Et si tu pouvais poser tes questions une à une... J'ai beaucoup de mal à aligner deux idées cohérentes d'affilée..."

"Pour ça on verra quand t'iras mieux d'accord ? Ou alors juste une question, c'est quoi ton prénom ?" dit-elle continuant de farfouiller.

Une vraie brocante cet endroit. Les outils étaient pour la plupart rouillés et probablement inutilisable. Mais ce n'est pas ce qu'elle cherchait. Elle finit par tomber sur une boite couverte de poussière et lorsqu'elle l'ouvrit elle se rendit rapidement compte que c'était une boite de premiers soins. Sauf que c'était aussi vieux que l'endroit, et elle n'était pas certaine que les produits soient encore efficace. Mais ils n'avaient que ça à disposition. Alors...

Elle prit la caisse et la ramena devant lui.

"J'ai trouvé ça, j'espère que ce genre de truc ne se périme pas..."

Elle l'ouvrit et sortit une petite fiole, s'apparentant à du désinfectant. Elle en disposa sur une compresse et s'approcha de lui, pour soigner sa lèvre. Mais il prit la compresse avant qu'elle ne l'atteigne.

« Je vais le faire. »

Jimena le laissa faire un peu désabusé, il ne voulait vraiment pas qu'elle le touche... Elle prépara une seconde compresse et demanda :

« Tu es blessé ou sinon ? »


Probablement aux côtes, aux bras aussi. Il restait un bandage dans la boite, peut-être que ça suffirait. Elle le lui montra:

"Pour ça aussi tu veux te débrouiller seul ?"
Elle soupira avant d'ajouter : Laisse moi être un peu utile s'il te plait..."
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeLun 1 Avr - 19:08

Il fut soulagé de la voir se relever et fouiller l'endroit. Sa main droite lui faisait un mal de chien, tellement mal qu'il sentait les larmes lui monter aux yeux toutes seules et les voix essayer de revenir faire mumuse avec lui. Il ferma les yeux quelques instants, s'obligeant à respirer calmement et régulièrement pour endiguer la douleur et le bruit dans son crâne. En temps normal il se serait aussi aidé de son pouls mais la simple pensée de sentir son sang passer à quelques millimètres du bout de ses doigts le rendait physiquement malade pour le moment.

Inspirer et expirer.
Inspirer et expirer.
Entre ses inspirations et expirations profondes, il la sentir se déplacer avec les vibrations du plancher. Bruits de chocs et de déplacements plus ou moins rapide, signe d'une fouille.
Inspirer et expirer.
Elle lui demandait son prénom.
Inspirer et expirer.
Il ouvrit la bouche : "Am-" Non, pas elle, lui ! "On m'appelle Greg. Mon coloc m'appelle le Flippé aussi"
Inspirer et expirer.
Virer de là les derniers résidus de la succube et les mettre au trou. Les enfermer. Cadenasser. Les oublier aussi.
Et tu es... ? demanda-t-il faiblement. Il n'était même pas sûr qu'elle ait pu l'entendre.
Inspirer et expirer.
Les bruits sourds s'arrêtèrent, un grincement se fit entendre. Elle venait de trouver quelque chose. Il rouvrit les yeux en veillant à continuer son exercice de respiration.

La jeune fille venait visiblement de tomber sur une grosse boite poussièreuse. Elle était en train d'examiner une bouteille, à vue de nez la grand-mère des anti-douleurs.
Boite à pharmacie, d'époque, neuve, prix exceptionnel pour cette antiquité. Jeu offert avec : testez les produits, des vraies sangsues, de la poudre de plomb, des couteaux à saignée !
Il eut un petit hoquet de rire en imaginant la réclame du produit. Et les réclamations adressées au service après-vente.

Elle se pencha et attrapa la caisse, tentant de la soulever. En vain. Elle dut donc la prendre par une poignée et la ramener jusque devant lui.

"J'ai trouvé ça, j'espère que ce genre de truc ne se périme pas..." fit-elle en soupirant.

Greg se garda bien de répondre. Il n'en avait aucune idée mais si les liquides en question avaient l'air sain, il n'hésiterait pas à s'en servir. Au moins, il mourrait propre.
Elle tira du coffre une fiole blanchâtre : il plissa les yeux pour lire les écritures sur le coté. Vu la liste d'ingrédients, ce devait être du désinfectant. Une compresse, une goutte de désinfectant de l'espoir et elle approcha la compresse de lui...
NON.
Il attrapa son poignet de la main gauche avant qu'il ne soit trop proche de lui. Alliée ou non, pas plus près. Et ce n'était vraiment pas par plaisir qu'il faisait ça ; sa main gauche devait être dans le même état que la droite mais il ne se sentait pas capable de retirer le gant et de supporter une nouvelle fois la douleur. Encore une fois, son gant était une prison et une protection tout en même temps.

« Je vais le faire. »

Il relâcha son poignet et saisit la compresse avant de la plaquer contre sa lèvre. Vu la sensation, ce devait être de l'alcool à 90° couplé à autre chose ; malgré les larmes qui lui venaient aux yeux, il continua de tamponner sa lèvre ouverte, la compresse passant du blanc-coton à un rose sanglant. Très seyante pour les soirées entre vampires cette teinte mademoiselle !
Il secoua la tête, tendant de se remettre les idées en place. Déjà qu'il avait tendance à dériver en temps normal, mais dans cet état...

La jeune fille attendait toujours, une seconde compresse à la main.

« Tu es blessé ou sinon ? »

Il ne put pas s'empêcher de rire, rire qui dégénéra vite en une quinte de toux qui lui arracha la gorge. Encore un peu plus de sang en bouche, encore. La question était plutôt : "Où n'était-il pas blessé ?" A priori, le gros orteil de son pied droit était intact mais c'était bien la seule partie de son corps qui ne lui envoyait pas de SOS.

Mouais... Il arrêta de rire, essayant de faire un check-up rapide.
Probablement une ou deux côtes félées, des doigts en vrac, un genou amoché et en prime un craquement sinistre du coté de l'épaule. Si elle avait un bandage, priorité au genou pour se déplacer, il pourrait se l'accrocher tout seul.
Coté plaies sanguinolentes, il n'était pas trop gaté : les écorchures de son visage dues à sa chute, sa morsure de la lèvre inférieure et vu la chaleur qu'il sentait dans son dos, une plaie d'importance inconnue. Il allait avoir besoin d'aide pour celle-là... A moins qu'il n'attende d'arriver à l'école pour se débrouiller ? Il tenta de se redresser et sentit quelque chose tirer sur ses muscles dorsaux : l'épanchement avait dû s'arrêter pour l'instant. Avec un peu de chance, cela tiendrait jusqu'à son retour au lycée.
Pour le reste, il n'avait que des bleus. La seule chance qu'il avait eue était que le crétin qui le tabassait voulait lui faire mal. Pas l'handicaper mais "juste" lui faire mal. Il survivrait.

Elle lui montra dans la boite un bandage rescapé : "Pour ça aussi tu veux te débrouiller seul ?"
Elle soupira avant d'ajouter : Laisse moi être un peu utile s'il te plait..."

Mais ce n'est pas qu'il ne voulait pas, c'est qu'il ne pouvait pas. Il allait devoir lui expliquer.

Tu as déjà été très utile. Sans toi, ils seraient toujours en train de me tabasser.

Greg attrapa prestement le bandage avant qu'elle ne puisse intervenir... et se réadossa au mur. Doucement les mouvements, doucement. Le sol n'était toujours pas stable.

Tout doucement, il entreprit d'enrouler la bande autour de son genou. Il était devenu expert en matière d'usage de trousse à pharmacie, la faute à des années d'expérience. Il en profita pour lui expliquer plus clairement le problème : "Ce n'est pas une question d'utilité. Mon pouvoir est actif en permanence et activé par simple contact physique. Personne ne doit me toucher, c'est tout." Il se rendait compte que cela devait semblait bien mélodramatique, mais était-ce de sa faute si sa vie était ainsi faite ?

Il tendit la jambe, regardant si la bande tenait. Contraction des muscles, relaxation ; si son genou arrivait à supporter son poids, cela devrait aller.

Il passa alors une main dans le bas de son dos et grimaça en la voyant couverte de sang. Tout frais, rouge écarlate, il venait juste de couler le long de son dos. Il avait dû rouvrir la plaie en se réadossant au mur. Murphy le haissait, décidément.

"Et là, je crois que nous allons avoir un problème... J'ai une grosse plaie dans le dos qui doit être assez importante, et je ne peux pas la soigner seul. Alors la question 1 est : as tu peur du sang ? Et la question 2)aurais tu une paire de gants ou de quoi te protéger les mains ?"
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMar 2 Avr - 7:22

"Je vais m'en tenir à Greg si tu le veux bien. Moi c'est Jimena."

Apparemment sa question suivante le fit rire, bon, si ça lui fait du bien, laissons-le faire. Elle n'eut pas le coeur à de nouveau lui faire des reproches, le pauvre était mal en point et visiblement le désinfectant n'arrangeait rien pour ce qui était de la douleur.

Tu as déjà été très utile. Sans toi, ils seraient toujours en train de me tabasser.

Connerie ouais. Elle avait été aussi utile qu'un parapluie un jour de beau temps. Elle finit par s'asseoir croisant les jambes et le laissant gérer. Il l’appellerait si il avait besoin d'elle. En attendant, Jim' se laissa plongé dans ses pensées. Et elles n'étaient pas joyeuses. Comme à son habitude, elle se repassa la scène du combat, celle-ci serait moins virulente que celle de Flandre. Mais pourquoi ce genre de truc lui arrivait-il ? Ou alors ça arrivait à tout le monde ici ? Vraiment ? Comment pouvait-on être aussi violent à cet âge là ?! La race ne pouvait pas tout expliquer, y'avait un truc, c'était pas possible. Pourquoi devait-elle assister à tout ça...

Se reposer sans cesse les mêmes questions, ne jamais avoir les réponses, vivre dans l'incompréhension et la violence, tel était devenu son quotidien. Elle se demandait aussi comment elle faisait pour tenir. D'autant plus ses derniers jours. La culpabilité de la mort de ce type, jamais elle ne pourrait vraiment s'en remettre. Son premier mort, et elle espérait, le dernier. Mais en attendant y'avait des gens comme Greg qui se faisait tabasser et rien que ça, Jim' ne comprenait pas. C'était déjà trop. Les brimades c'était déjà trop. Trop.

"Ce n'est pas une question d'utilité. Mon pouvoir est actif en permanence et activé par simple contact physique. Personne ne doit me toucher, c'est tout."

L'esprit dans le vague, elle revint à elle pour écouter ce qu'il avait à dire tout en enroulant le bandage autour de son genou. Mais quel genre de pouvoir pouvait avoir un tel effet ? Et plus encore que cette imprécision, c'est sa dernière phrase qui l'interpella. "Personne ne doit me toucher". C'était... Triste, incroyablement triste de dire une chose pareil. Le contact, la chaleur humaine, comment imaginer s'en passer ? Plus de câlins avec ses parents ? Ses amis ? Pas non plus de petites amies ? Ni d'accolade d'un copain ? Rien ? Pourquoi ? Personne ne méritait ça. Il devait se sentir bien seul, bien plus qu'elle.

"Je suis désolée.."murmura t-elle presque inaudiblement.

Il 'extirpa du gouffre de son imagination qui commençait tout juste à l'emporter pour lui exposer son problème. Il avait besoin de soigner sa plaie dans son dos, mais il ne pouvait pas le faire seul, et Jimena ne pouvait pas le toucher. Des gants elle n'en avait pas, mais lui si.

"Tu n'as qu'à me prêter tes gants, je te les rends après."

Elle se redressa pour se mettre sur ses genoux et prit une compresse.

"Fais-moi voir ça... Je suppose que tu n'envisages pas de passer à l'infirmerie..."

Et s'il n'acceptait pas pour ses gants, elle utiliserait probablement sa veste. Encore du sang sur ses vêtements. Qu'il faudrait nettoyer. Encore.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMar 2 Avr - 11:41

Greg l'entendit murmurer qu'elle était désolée, mais ne releva pas. L'auto-apitoyement attendrait ; être dépressif était plus supportable quand on disposait d'une couette chaude et d'un bout de chocolat. Et il n'était pas si à plaindre ; il était encore vivant et -relativement- sain d'esprit. Enfin, au moins sain de ce qu'il considérait être "son" esprit.
Sans compter qu'il ne voyait pas de quoi elle avait être désolée. Il était ainsi, et cela ne changerait jamais. S'il fallait accuser quelqu'un il faudrait commencer par la génétique, passer par ses parents, continuer par les médecins et non-médecins, les enfants et les adultes, les humains et non-humains et terminer par lui-même. C'était la faute de tout le monde, donc de personne. Autant arrêter de chercher un responsable et essayer de survivre par soi-même.

De toute façon, sa priorité, c'était de se soigner. Il allait devoir faire appel à quelqu'un pour s'occuper de la plaie et par conséquent... le toucher. Rien que d'y penser, il se sentait mal, mais le moyen de faire autrement ?
Autant dire qu'il espérait à moitié que Jimena joue la jeune fille effarouchée, prête à tomber en pamoison à la vue du sang. L'hémorragie était incertaine alors que sa phobie était vérifiée - et justifiée.

"Tu n'as qu'à me prêter tes gants, je te les rends après."


S'il s'attendait à celle-là !

Il jeta un oeil à son gant droit, par terre, et au gauche qui lui ceinturait toujours le tas de douleur pendant au bout de son bras.
Ses gants. Du cuir fin et noir, souple et doux. Il avait cette paire depuis au moins un an et en connaissait par coeur les particularités. Le bout des doigts lissé par le contact, la paroi fine qui recouvrait la paume de sa main et lui permettait presque de ressentir le contact, le poignet un peu trop serré qui maintenait le tout.
Ses gants. Toujours aux mains, toujours à proximité, toujours à la laisse. L'amputant du toucher, de la chaleur et de la fraicheur, de la rugosité du bois et de la fluidité lisse de la soie, du contact peau contre peau.
Ses gants. Sa prison protectrice.

S'il les prêtait à Jimena, il n'oserait jamais les remettre. C'aurait été comme frôler la peau de la jeune fille à chaque fois, et c'était trop dangereux. Trop personnel.

Mais s'il ne les lui prêtait pas, que ferait-elle ? L'abandonnerait-elle pour chercher du secours ou tenterait-elle de le soigner en se recouvrant les mains de sa veste, ce traitre morceau de tissu qui se ferait probablement la malle en plein traitement ?

Ce fut cette crainte d'un possible contact direct qui le décida. Tant pis pour ses gants, il se ferait manchot jusqu'à en dégoter une paire de rechange. Il mordit dans son gant gauche en faisant à attention à ne pas transpercer le cuir de ses incisives et tira d'un coup sec.
Oh. Putain. Ca. Fait. Mal.
Il jeta les deux gants à terre devant Jimena et s'essuya rapidement les yeux du bas de sa paume de main.

Au travers de ses larmes, il la vit se pencher et ramasser ses gants. Elle s'agenouilla ensuite, une compresse sur les genoux. Elle attendait qu'il se mette en position.

Son dos. Elle serait dans son dos.

Se faire toucher était déjà horrible. Mais alors, se faire toucher dans le dos et ne rien pouvoir surveiller, être incapable de réagir au signe de danger... devoir faire confiance à quelqu'un...

Elle avait l'air gentille. Elle était venue s'interposer alors qu'il se faisait taper dessus.
Elle avait essayé de le toucher !
Pour l'aider.
Quand même !
Elle ne savait pas.
Et maintenant qu'elle sait, tu crois que ça l'empêchera de le faire, si elle a envie ?
Parce que tu comptes faire quoi maintenant que tu es ensanglanté, affolé et que tu n'as plus tes gants ? Trop tard pour faire demi-tour.
...

Il était terrifié.
Non. Le mot "terrifié" n'était pas suffisant pour rendre compte de son état. Il ne laissait pas entendre que ses tripes se tordaient littéralement rien que d'y pensait, ou que les murs lui donnait l'impression de se rapprocher au point de presque l'écraser dans ce minuscule espace.
Elle pourrait faire tout ce qu'elle voulait de lui. Le faire disparaitre. Le faire souffrir. Le laisser tout seul alors qu'il serait au plus fort de sa douleur. Le tuer. Tout.

Il déglutit, sa gorge séche au point qu'il la sentait presque se craqueler.

Je... Je sais pas trop si je peux faire ça... Je vais essayer, mais je sais pas si... Je risque d'avoir des mouvements réflexes, ou de te faire mal, ou ... ou...

Respire nom d'un chien, respire ! Il se força à avaler une gorgée d'air... et la laissa ressortir. Qu'est-ce qu'il pouvait dire de plus ? Qu'il avait l'impression de crever sur place ? Qu'il aurait préféré qu'on l'ampute d'une jambe plutôt que de la laisser s'approcher de lui ? Qu'il aurait probablement mieux valu qu'ils gagnent et le transforme, ce qui lui aurait au moins éviter ce supplice ?
Il ne pouvait pas lui dire ça. Elle ne comprendrait pas.

"J'ai la trouille, Jimena. Au point d'avoir peur de vomir. Je crois que je peux pas..."

Sans faire attention, il porta une de ses mains à sa bouche et la mordit sur sa face extérieure. Vieux réflexe d'auto-préservation, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Un moyen de se raccrocher au monde au cas d'attaque des autres ou de panique.

Mais ça non plus, elle ne le comprendrait pas.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMar 2 Avr - 16:10

Le garçon avait l'air d'hésiter, beaucoup. Puis finalement il mordit dans son gant et le lui lança. Le second était déjà par terre. Il avait mal, des larmes lui montaient aux yeux. Et elle, elle ne pouvait rien faire contre ça. Si seulement elle avait été plus utile avant. Elle prit les gants et se les passa aux mains. Légèrement trop grand, mas ça ferait l'affaire. C'était juste histoire de ne pas le toucher. Aucun contact hein ? Jimena s’efforcerait de respecter ça. Mais il ne bougea pas. Avait-il trop mal ou était-ce autre chose qui le bloquait ? S'il voulait qu'elle soigne son dos, il allait devoir faire une effort. Et vu sa main ensanglantée qu'il avait ramené de derrière son dos, il valait mieux agir vite.

Non, ce n'était pas la douleur qui le crispait autant, ce qui était peint sur son visage, c'était de la peur. Une effroyable peur qui le submergeait totalement. Peur de quoi ? D'elle ? De son contact ? Il avait si peur, cela lui fit mal au coeur. Comment pouvait-elle faire peur à ce point ? elle était prête à craquer maintenant, fondre en larme à son tour. Mais ce n'était pas le moment, vraiment pas. Elle refoula ses pleurs, il fallait faire face, pour lui, pour elle.

"Je... Je sais pas trop si je peux faire ça... Je vais essayer, mais je sais pas si... Je risque d'avoir des mouvements réflexes, ou de te faire mal, ou ... ou..."

Les mouvements de réflexes elle s'en fichait. Avoir mal elle s'en fichait pas mal, tout ce qui comptait, c'était le soulager lui. Il fallait le rassurer, il fallait qu'elle le convainc de le faire, elle ne POUVAIT PAS le laisser comme ça. Elle ne pouvait pas le laisser en souffrance, il fallait au moins désinfecter. Il fallait qu'elle le fasse sortir de sa torpeur. Ca devenait autant insupportable pour lui que pour elle. Jamais personne ne l'avait craint à ce point, c'en était douloureux. Et le voir ainsi blessé était aussi difficilement supportable. Si encore il pouvait se rendre à l'infirmerie, elle serait plus sereine, mais elle se doutait qu'il n'irait pas, car l'infirmière risquerait de le toucher. C'était la même situation en fait, sauf que c'était elle l'infirmière. Et il n'avait pas confiance.

"Ca va aller, je ne vais pas te toucher si c'est ce que tu souhaites..."

"J'ai la trouille, Jimena. Au point d'avoir peur de vomir. Je crois que je peux pas..."

Il se mit à se mordre la main, comme si il était pas assez blessé comme ça. Si elle avait pu elle lui aurait directement pris la main pour qu'il arrête. Mais au lieu de ça elle lui dit d'un ton ferme en haussant la voix :

"Arrêtes ça !"

Bon, elle devait être clair, précise avec lui.

"Regarde-moi et écoute. Je ne vais pas te toucher, je vais juste regarder cette mauvaise plaie, la désinfecter et éviter que tu ne perdes tout ton sang. Je ne ferai rien d'autres, je porte tes gants (elle leva les mains pour les lui montrer), il ne PEUT PAS y avoir de contact entre toi et moi. Et putain moi aussi j'suis morte de trouille, je suis pas infirmière je sais même exactement ce que je dois faire ! Je sais même pas ce que je risque en te touchant et t'es pas obligé de me le dire si ça peut te rassurer. Mais maintenant va falloir arrêter de jouer les peureux tout les deux, parce que sinon on s'en sortira pas. Il faut soigner cette plaie et la seule personne ici capable de le faire c'est moi, t'as pas le choix tu dois me faire confiance, et tu peux me faire confiance. Mon but c'est pas de te faire du mal, c'est de t'aider. Autrement je t'aurais laissé te faire tabasser tout à l'heure, ça m'aurait évité bien des déboires et je serais pas là en train d'essayer de te convaincre."

Elle était honnête, ca pouvait se lire dans ses yeux. De toute façon Jimena n'a jamais su réellement mentir.

"Maintenant il faut que tu te retournes pour que j'examine ta plaie..."


Elle lui tendit la main gantée, elle voulait vraiment l'aider, c'était tout ce qu'elle souhaitait.

"Laisse-moi être utile, un peu..."


Juste l'aider, le sortir de ce mauvais pas, ne pas le laisser seul. Ne pas rester seul.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMar 2 Avr - 18:02

"Arrête ça !"

Réplique acerbe fracassant le silence tendu entre eux deux .Greg sursauta sous l'éclat de voix, enfonçant ses dents un peu plus profond dans sa chair.
Crier ? Elle était en train de crier ? De s'énerver contre lui ? Maintenant qu'il était sans défense ?
Ses pensées se brisérent aussitôt et il réagit avec les réflexes d'un animal traqué, poussant sur se jambes pour s'aplatir contre le mur et peut-être esquiver l'attaque qui suivrait.

"Regarde-moi et écoute."

Il ne faisait que ça. Après sa dernière intervention, il n'oserait plus la quitter des yeux un seul instant. Il ne pouvait pas lui faire confiance.

"Je ne vais pas te toucher, je vais juste regarder cette mauvaise plaie, la désinfecter et éviter que tu ne perdes tout ton sang. Je ne ferai rien d'autres, je porte tes gants ..."

Sa tête heurta le mur lorsqu'elle tendit brusquement ses mains gantées vers lui. Il n'avait fait que réagir au mouvement imprévu, mais pendant un court instant sa tête se remit à palpiter au rythme de sa respiration haletante.

"...il ne PEUT PAS y avoir de contact entre toi et moi."


Non, théoriquement ce n'est pas possible... si elle gardait ses gants. Si elle ne s'approchait pas trop. Si elle ne succombait pas à la curiosité, ou à l'envie de profiter de la situation. Si elle ne décidait pas de passer outre.
Matériellement, c'était tout à fait possible. Ca ne dépendait que d'elle, et il n'avait pas confiance. En personne.

Et putain moi aussi j'suis morte de trouille, je suis pas infirmière je sais même exactement ce que je dois faire !

Lui il le savait. Il avait eu à traiter ce genre de cas de façon assez, voire trop régulière. Si le trafic de désinfectant était un crime, il aurait depuis longtemps été condamné à la peine capitale, chez ses parents puis à l'hopital. Soigner, bander, camoufler étaient pour lui un jeu d'enfant puis d'adolescent.

Je sais même pas ce que je risque en te touchant et t'es pas obligé de me le dire si ça peut te rassurer.

Il se mura dans le silence, refusant de répondre à la question muette qu'il pressentait. Il était déjà assez faible comme ça, pas besoin de révéler encore ses failles. Tellement vulnérable...

Mais maintenant va falloir arrêter de jouer les peureux tout les deux, parce que sinon on s'en sortira pas. Il faut soigner cette plaie et la seule personne ici capable de le faire c'est moi, t'as pas le choix tu dois me faire confiance, et tu peux me faire confiance.


Tu n'as pas le choix.
Tu dois me faire confiance.
Tu peux me faire confiance.
Vrai.
Vrai.
Faux.

Il détestait qu'on lui dise quoi faire, quoi aimer, quoi apprécier. Vraiment. Des vaines tentatives pour le faire rentrer dans le moule, pour lui faire croire que vivre en société était un plaisir et non pas une torture. Hypocrisie, mensonge, violence dissimulée, haine, tristesse, dans quel beau monde ils vivaient !

Mon but c'est pas de te faire du mal, c'est de t'aider. Autrement je t'aurais laissé te faire tabasser tout à l'heure, ça m'aurait évité bien des déboires et je serais pas là en train d'essayer de te convaincre."

L'aider ? Essayer de le convaincre ?
"Fais moi confiance, céde moi la place pour le moment."
Encore un cas où son consentement ne serait que facultatif. Peu importe ce qu'il dirait, d'une façon ou d'une autre il aurait le dessous encore une fois et devrait assister de nouveau à sa faiblesse, à son incompétence.
Il ne pouvait pas gagner. Il ne pouvait jamais gagner. Il ne pouvait que courber la tête, et prier pour qu'on n'abuse pas trop de lui.
On en revenait toujours à ça, malgré ses tentatives pour vivre seul et en autonomie : il ne valait rien face aux autres. Juste un pion bon à être utilisé, un garde-fou pour tous ces esprits, un reflet déformé. Rien d'autre.

Il n'avait pas le choix.
Les voix dans sa tête s'emballèrent, essayant de se faire entendre : il n'en tint aucun compte. Le simple fait qu'elles soient là, prisonnières de ce crâne dont il était le gardien - ou le prisonnier le plus haut placé - confirmaient ses paroles. Il n'était rien de plus que ces fantômes d'esprits, en dehors du fait que lui disposait de son corps une partie du temps.
Rien de plus qu'elles.

Il se sentait étrangement calme. Il n'avait pas le choix ici ; paniquer ne servirait plus à rien. Il n'était qu'un meuble, un truc utile et encombrant qui n'avait pas son mot à dire. Voilà, c'était ça, un meuble. Baladé, déposé, utilisé, transformé sans qu'on lui demande réellement son avis.

"Maintenant il faut que tu te retournes pour que j'examine ta plaie..."

C'était un ordre déguisé. Il refusa de prendre sa main, se contentant de s'agenouille dos à Jimena, baissant la tête à en frôler le mur. Elle ne le verrait pas pleurer de honte et de douleur comme ça.
Il entreprit alors de déboutonner machinalement sa chemise, ses doigts douloureux glissants sur les boutons. Ses doigts laissaient des traces de sang et de sueur sur les pans de sa chemise. Peu importe, son habit était de toute façon fichu.

"Laisse-moi être utile, un peu..."

Utile... C'était lui qui était utile, ici. Utile, utilis", utilisable, un outil qui ne devrait pas avoir d'état d'âme quand on le raccroche au ratelier après sa journée de travail terminée. Elle, elle était humaine, ou au moins yokai. Lui n'était rien d'important.

Il finit de déboutonner sa chemise, le dernier bouton se décrochant sous un coup d'ongle involontaire.

Elle était derrière lui. Juste derrière. Il sentait ses yeux qui scrutaient le dos de sa chemise ensanglantée, son souffle léger, ses mains chaudes dans ses gants. Pour l'instant.

Dévoiler son dos. Exposer sa blessure, sa faiblesse, son passé.
Pas le choix.
Il enleva sa chemise avec des gestes maladroits, puis la posa sur le coté. Il avait froid sur sa peau nue, un froid hors saison mais réel. Ou était-ce le sang qui y avait goutté qui le lui faisait croire ?

Son dos, véritable reflet de sa vie. Il ne se souvenait pas l'avoir jamais montré à quelqu'un volontairement. Trop révélateur. On pouvait deviner les bagarres et passages à tabac d'après les cicatrices qui le balafraient un peu partout et les examens médicaux grâce aux vestiges de traces de piqures de taille plus ou moins importante qui s'y surajoutaient. Pour l'instant à moitié recouvertes d'hémoglobines, elles sauteraient bientôt aux yeux de Jimena. Rien qu'un coup de compresse et une faiblesse dévoilée. Encore une.
Il cacha ses mains entre ses genoux, ses doigts s'enfonçant dans la chair de ses cuisses. Rester calme. Pas le choix. Et puis au moins, elle ne voyait pas ses bras et les traces de morsures qui les parsemaient.
Sentant des larmes lui monter aux yeux, il posa tête sur le mur, essayant d'imaginer qu'il puisse passer au travers et s'éloigner d'ici.

C'est moche... lâcha-t-il comme seul commentaire, tristement.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 13:49

Enfin il se décida. Il ne prit pas sa main, signe qu'il n'était toujours pas rassuré. Mais Jimena ne savait plus quoi lui dire, quoi faire pour qu'il n'ait plus peur et qu'il comprenne... Elle était désemparée et tellement triste qu'on la prenne pour ce qu'elle n'est pas. Elle n'était pas méchante, elle n'était pas une manipulatrice, elle ne lui voulait aucun mal. ¨Pourquoi il ne voulait pas comprendre ?!

Il s'était retourné, et déboutonnait sa chemise. Jimena s'installa sur ses genoux, dans son dos. Elle non plus n'était pas très rassurée. Le sang avait trempé la chemise, il devait être assez sévèrement blessé. Elle ne savait même pas si les compresses qui restaient suffirait pour étancher la plaie. Il l'enleva doucement, rien qu'enlever sa chemise semblait être un supplice. Et Jimena découvrit son dos. Couvert de sang. Mais sur les côtés elle voyait. Elle voyait des cicatrices, des traces qui n'étaient pas naturelles. Elle secoua la tête essayant de ne pas trop y penser pour le moment. La plaie ouverte d'abord. Celle qui avec le temps s'effacerait, pour laisser une nouvelle cicatrice dans son dos.

Elle prit la première compresse et tout doucement vint la poser sur lui, il tiqua, elle s'y attendait, elle retira son bras immédiatement. La prochaine fois elle le préviendrait avant d'agir. Pour ne pas qu'l panique. Elle priait en son for intérieur pour qu'il lui fasse confiance. Autant pour lui que pour elle. Il fallait qu'il y parvienne.

"Je... Vais y aller doucement. Tu me dis quand ça va pas j'arrête d'accord ? ..."

La compresse était déjà bien imbibée de sang, elle entreprit de recommencer à panser la plaie lorsqu'il lâcha :

"C'est moche..."

Parlait-il... De sa plaie ouverte, ou de toutes celles qui s'étaient refermés depuis bien longtemps ? En réponse, elle murmura simplement:

"C'est triste surtout."

Comment pouvait-on être méchant à ce point ? Elle ne comprendrai jamais. Elle ne pouvait pas imaginer qu'il ait pu subir tout ça sans rien dire. Pourquoi ne se défendait-il pas ? Pourquoi n'apprenait-il pas à se battre ? Pourquoi ne faisait-il que fuir tout le temps ? Sans cesse ? S'il avait pu se battre, s'il avait pu se défendre ! Pourquoi restait-il seul ? Pourquoi personne ne l'aidait ? Pourquoi, pourquoi... Non, ne pas penser à ça maintenant. Se concentrer sur sa tâche. Le soigner. L'aider. Parce que c'était ce qu'elle avait toujours voulu faire.

"Bon, j'y vais..."


Aussitôt dit, aussitôt fait, la compresse lui frôla de nouveau le dos, elle ne fit qu'un bref passage de haut en bas, au bord de la blessure.

"Je sais pas trop comment m'y prendre... Je dois faire quoi ?"

Elle ne pouvait pas désinfecter avec autant de sang partout. Un peu paniquée elle recula pour ne pas l'effrayer et soupira. Inutile, encore.

"J'ai pas envie de te faire mal... est ce que tu.. Connais quelqu'un qui pourrait faire ça sans que tu flippes et qui le ferait bien ? Je pourrais aller la chercher..."

Pitié qu'il donne un nom, pitié qu'il donne un nom, aller. C'était sa seule et dernière idée. Elle ne se sentait pas le courage d'affronter son refus si elle allait plus loin, et elle n'avait pas la moindre connaissance pour soigner ça. Elle avait envie de se terrer dans un trou, que tout ça passe, elle voulait seulement arrêter de penser et de réfléchir, c'était trop douloureux. Fatiguée, à bout de nerf. Stop. Marre. Marre de tout ça. De souffrir, de faire face à des situations dont elle n'a pas l'habitude. Pourquoi tenait-elle encore ? Pourquoi jouait-elle au forte alors qu'au plus profond d'elle-même rien n'allait jamais ? Mais pourquoi se donner tant de mal pour voir des horreurs pareil jours après jours ?! Finalement des larmes débordèrent et se mirent à rouler sur ses joues.

"Je suis désolée..."


Désolée pour tout ce qui lui était arrivé, pour son incapacité à l'aider, pour craquer comme ça, lamentablement.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 15:46

Une pression sur son dos, légére, timide... presque une chatouille au milieu du liquide chaud qui lui ruisselait sur le dos.
Le dos de Greg s'arqua instantanément, cherchant à fuir le contact inconnu.
La sensation s'évanouit.

"Je... Vais y aller doucement. Tu me dis quand ça va pas j'arrête d'accord ? ..."

Ca ne va pas, arrête.

Il se mordit la langue. Tenir. Juste tenir, le temps qu'on le nettoie. Ne pas hurler ou gémir, ça ne servirait à rien. Hilfe, Schutz, restez à proximité.

La sensation reprit, un peu plus haut, le coton effleurant sa peau, la nettoyant. Sa peau lui disait que c'était délicat et agréable, plus doux qu'une brise d'été. Sa tête lui hurlait que c'était douloureux, atrocement douloureux, qu'il n'y survivrait pas. Son estomac, lui, se contentait de signaler juste que si ça continuait il allait rendre l'âme et tout ce qu'il contenait en même temps.
Ca ne va pas. Arrête.

Un peu plus proche de la plaie, tamponnade de coton. Il sentait physiquement le sang gluant être absorbé et décroché de sa peau, sentait un peu d'air parvenir à cet endroit avant que le liquide ne le recouvre et que la pellicule rouge ne se reforme. Le sang devait continuer de sourdre de la plaie se dit-il, avant de ressentir encore cette décharge de plaisir et douleur mêlée lorsque Jimena recommença à essayer d'enlever tout ça.
CA NE VA PAS. ARRETE.

Il se laissa tomber en avant, laissant son front rebondir puis rester contre le mur de bois. Sentir la douleur à la tête, les noeuds du bois sur sa peau, les minuscules échardes qui en ressortaient. Douleur pure et dure, sans plaisir. Plus simple à gérer, à controler, à vivre.
Tenir. Juste tenir.

Le contact dans son dos s'arrêta un court instant, alors que Jimena parlait : "C'est triste surtout."

Triste ?
Il mit un moment à comprendre ce dont elle parlait. Oh. Son dos. Elle répondait à sa remarque.
Triste, il ne savait pas. Douloureux à coup sûr - et pourtant il n'était en général pas lui-même quand ces blessures arrivaient, humiliant sans doute, mais triste ? Ce n'était que des marques, des fantômes de coups. Elles n'étaient tristes que si on connaissait leur cause, et elle ne pouvait pas le savoir.
Un stress supplémentaire l'envahit. Elle ne pouvait pas savoir, n'est-ce pas ? Personne n'avait pu lui dire comment il avait vécu avant ? Il ne savait pas s'il pourrait supporter qu'on s'éloigne encore de lui en le traitant de monstre. Recevoir ce genre de traitement de la part d'une Yokai serait vraiment insupportable.

"Bon, j'y vais..."

Son pic de paranoia s'interrompit quand le papillon de coton revint voleter du coté de son dos, l'électrocutant une fois de plus. Impossible de penser quand il ressentait ça. Il s'enfonça un peu plus les ongles dans les cuisses, tentant de se concentrer sur cette douleur-là, celle qu'il s'infligeait à lui même.
Oublier le désinfectant qui lui donnait l'impression de frire sa chair à feu doux.
Oublier le coton qui surgissait à l'improviste, le faisant haleter lorsqu'il était contre sa chair et l'empêchant de respirer quand il était en suspens, prêt à revenir le frôler à un nouvel endroit.
Oublier les décharges qui le parcouraient et le faisaient sangloter à chaudes larmes, lui comprimaient le coeur, lui retournaient l'estomac.
Oublier qu'il était totalement à la merci de quelqu'un.

"Je sais pas trop comment m'y prendre... Je dois faire quoi ?"


Sa voix paniquée parvint à ses oreilles alors que les contacts cessaient. Il se crispa encore une seconde, persuadée que la torture allait reprendre encore une fois. L'attente était presque pire que l'action en elle-même. Presque.
Il l'entendit alors reculer et soupirer. A sa grande honte, il se sentit immensément soulagé avant de penser qu'elle avait peut-être un problème.

"J'ai pas envie de te faire mal... est ce que tu.. Connais quelqu'un qui pourrait faire ça sans que tu flippes et qui le ferait bien ? Je pourrais aller la chercher..."

Des trémolo dans la voix, comme si elle allait pleurer. Mais à ce stade, il avait déjà trop à faire pour s'en occuper.
Quelqu'un qui pourrait le soigner, il pourrait probablement trouver. Mais quelqu'un dont le contact ne le terrifierait pas, quelqu'un qu'il ne pouvait pas copier, quelqu'un en qui il pouvait avoir confiance... Non. Personne. Même pas ses parents. Hilfe et Schutz étaient ce qu'il avait gardé d'eux en tête, et leur seule présence l'empêcherait toujours de les cotoyer sans les aimer et détester en même temps. Même ses parents l'avaient envahi, et tellement souvent... Il sentit ses yeux déborder encore une fois, l'eau salée picotant désagréablement les écorchures sur ses joues. Ne pas y penser.

Personne. J'ai personne...
répondit-il en déglutissant.

"Je suis désolée..."

Elle... pleurait ?
Il se relâcha, posa ses mains au sol et se tourna légérement. La jeune fille était derrière lui, toujours agenouillée, une compresse sanguinolente à la main. Sa tête était penchée en avant et si ses cheveux chatain évadés de sa queue de cheval cachaient son visage, ils ne pouvaient pas dissimuler ni les larmes qui lui goutaient le long du nez, ni les soubresauts qui agitaient ses épaules.

Sous le coup du choc, il ne sut pas quoi répondre. Il était blessé, elle venait de le sauver, pourquoi c'était elle qui pleurait ? Le ridicule de la situation lui fit monter le rouge aux joues, lui donnant une envie débile mais intense de rire. Depuis quand le blessé devait-il consoler sa sauveuse ? Est-ce qu'il y avait un quota "princesse à sauver" dans ce genre de cas qui obligeait le jolie blonde à chialer sans raison ? Et les auteurs de ces histoires savaient ils qu'embrasser une morveuse n'était que moyennement attrayant ?

Fatigue, stress, panique, douleur... quoi qu'il en soit, il partit dans un fou-rire strident, désespéré. Il en avait mal à crever entre son dos qui lui envoyait des signaux de souffrance à chaque inspiration forcée et ses poumons en surmenage. Et son nez bouché qui l'empêchait de respirer, son estomac qui hésitait à déposer la clef sous la porte, sa tête qui lui renvoyait un écho de son rire à travers ses sinus...
Il n'avait aucune raison de se marrer mais ça n'y changeait rien. Parfois, quand tout était pourri, il valait mieux rire que pleurer.

Il finit par s'arrêter au bout d'il ne savait combien de temps, haletant comme un chien en tentant de reprendre son souffle. Des hoquets intempestifs surgissaient de temps à autres, l'empêchant de véritablement se calmer. Toujours mal partout mais il se sentait l'esprit un peu plus clair qu'avant.

"Je suis désolé aussi, lâcha-t-il d'un coup avant d'avoir une autre quinte de rire. C'est pas toi, c'est tout ça. Cette situation pourrie.

Il inspira un grand coup et maintint l'air dans ses poumons le plus longtemps possible avant de le relâcher. Le hoquet semblait passer.

"Pour la plaie, il n'y a pas grand chose à faire. Elle saigne encore, je le sens, il faudrait vérifier qu'il n'y a rien à l'intérieur puis comp-


Il redescendit sur terre. Compresser. Appuyer sur la blessure sans arrêter jusqu'à ce que l'hémorragie cesse, sans interruption. Ses mains sur son dos, plusieurs minutes.
Ne pas y penser. Elle ne le ferait probablement pas, de toute façon. Elle ne voulait plus l'approcher.

Il reprit d'une voix inquiété : "compresser. Maintenir la pression quelques minutes avec tes mains, fort, pour que le saignement s'arrête. Je... "

Il se retourna vers le mur. Est-ce qu'il pourrait supporter ça ? Un contact constant ? Quelqu'un d'aussi proche et ce plusieurs minutes ?
Est-ce qu'il avait le choix ?

"Si je te dis que ça ne va pas, tu arrêtes, c'est ça ?" rappela-t-il.

Il se pencha en avant, en appui sur ses bras et tête penchée, libérant l'accès à son dos. Il aurait dû s'allonger pour un meilleur soin, il le savait, mais l'idée d'être allongé aux pieds de quelqu'un lui était véritablement insupportable. Trop dangereux.
Ne pas y penser.
Bien sûr, si Jimena ne l'aidait pas, la question ne se poserait pas. Et si elle ne voulait pas, il la laisserait partir en paix. Elle avait déjà fait beaucoup pour lui.

Ce qui lui rappelait...

"Pourquoi triste ? Et pourquoi, désolée ?"
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeMer 3 Avr - 17:37

"Personne. J'ai personne..."

Mais pourquoi disait-il ça... C'était horrible de dire ça... Pourquoi devait-il être seul ? L'Homme est sociable par nature, pourquoi certains devaient se retrouver exclue de tout ça ? Elle pleurait. Non pas pour qu'on vienne la réconforter mais parce que c'était trop pour elle. Capable d'une trop forte empathie elle n'imaginait que trop bien ce que cette solitude pouvait engendrer. Parce que pour elle c'était insupportable. Pour lui elle n'en savait rien. Elle ne savait pas comment il vivait la chose. Mais elle l'imaginait, et ça lui faisait mal.

Il se tourna vers elle, il l'a voyait pleuré, il l'a voyait faible. Non elle ne devait pas être faible, c'était elle qui était censé l'aider, non l'inverse ! Elle sécha ses larmes et tenta de refréner ses sanglots. Toujours se montrer forte devant les autres... En ce moment elle y parvenait difficilement. Pas du tout en fait... Elle allait s'excuser de nouveau, mais il se mit à rire.

Rire long. Il n'avait pas l'air de se moquer... Mais il riait. Pourquoi ? Qu'est ce qui le faisait rire ? Pourquoi ? Elle n'allait pas recommencer à lui hurler dessus pour qu'il arrête, mais tout de même... Elle s'attendait à tout sauf à ça... S'il te plait, arrêtes. Arrêtes. Arrêtes de rire, rien n'est drôle ici, pas même la situation, pensait-elle. Pourrie comme il disait. Alors pourquoi ça le faisait rire ? Elle mit ça sur le compte de la fatigue, de l'épuisement. On avait parfois des réactions bizarres dans ce genre de cas.

Ne sachant pas trop comment réagir, elle ne fit que le regarder, un peu perdue. Au moins elle arrêta de pleurer. Il bugua sur le mot compressé. Elle comprit pourquoi. Compresser impliquait forcer avec ces deux mains sur la blessure, et pendant longtemps. Il avait l'air paniqué à cette idée, et Jimena elle-même ne savait pas si elle en serait capable. Elle avat envie de lui dire qu'elle arrêtait tout, qu'elle ne préférait pas lui faire subir ça. Parce que finalement, en voulant l'aider, elle ne lui faisait que du mal. Cette idée l'insupportait. Comment ne s'en était-elle pas rendue compte avant ?

"Si je te dis que ça ne va pas, tu arrêtes, c'est ça ?"

Et arrêter tout court ce serait pas plus simple pour tout le monde ? Non. La plaie saignait encore. Si ça continuait il perdrait connaissance et... Elle ne voulait même pas y penser. Il fallait agir. Etre forte. L'aider. Si ça l'aidait...

"C'est ça..."

Putain. Elle reprit la compresse dans ses mains et s'approcha de nouveau. Second essaie. Elle en prit une deuxième dans l'autre main. Elle examina la plaie pour voir si rien ne s'y était logé comme il lui avait dit, et dit :

"Respire Greg, ça risque de... Piquer un peu."


Délicatement, elle posa ses deux compresses dans son dos, maintenant la pression. Pitié que ça marche, pitié que ça marche, pitié que ça marche. Et comme pour lui changer les idées, elle lui répondit :

"Triste parce qu'être seul c'est pas marrant. Désolée parce que j'suis nulle, tu souffres et je peux pas t'aider correctement sans que tu souffres encore."

Il semblait... Rester tranquille. Elle fut soulagée intérieurement, bien que restant sur ses gardes s'il lui demandait de se retirer. Elle était prête à le faire à tout moment. Après un long silence qui lui parut des heures elle retira ses mains pour voir si ça saignait toujours, par chance, ça c'était arrêté.

"Ca... Ne saigne plus. Je fais quoi maintenant ?"

C'était finit non ? Oui ? Elle l'espérait. Reculer pour ne plus le déranger. Ne plus lui faire mal. NE plus le faire souffrir. Soulagement. De courte durée peut-être, mais un moment de répit qu'elle savoura.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeJeu 4 Avr - 12:46

"Respire Greg, ça risque de... Piquer un peu."

Répartir tout son poids sur ses bras, contracter les muscles de son dos, pencher la tête, respirer calmement. Se préparer autant que possible.

Le papillon de coton revient voleter autour de sa plaie un court instant, l'électrocutant de nouveau, puis se retrouvé écrasé sous les mains de Jim. Il siffla de douleur. Oh putain. Son coeur se remit à battre à tout rompre, le poussant à hyperventiler alors que ses poumons rétrécissaient sous la douleur et la pression. Il ne s'attendait pas à ce que ce petit bout de fille puisse appliquer une telle pression sur son dos, l'obligeant à se mordre les joues pour ne pas hurler. Ce n'était plus une compression là, mais un étouffement à feu lent.
Il avait néanmoins prévu la douleur, mais pas le flux de souvenirs qui refaisait surface. Certains lui étaient totalement étrangers – corset médical, robe de cuir, écrasement par des gravats, interrogatoire musclé – mais d'autres venaient de son propre esprit et le tourmentaient d'autant plus. Camisole. Côtes brisées, poumons compressés. Ceinturage. Passage à tabac.
Toucher les gens n'était jamais bon. Douloureux, blessant, dangereux.

Arrête, ça ne va pas.
Non. Il en avait trop fait pour s'arrêter maintenant.
Dis lui d'arrêter. Au pire, tu créveras d'hémorragie, et alors ? Tu as vraiment une raison de rester vivant ?

Il eut un choc. Ce n'était pas la première fois qu'une idée de ce genre lui passait par la tête, mais jamais encore elle n'avait été formulée avec sa propre voix. Est-ce qu'il était pitoyable à ce point-là ?

"Triste parce qu'être seul c'est pas marrant."


Une autre voix. Dehors.
Il se concentra sur elle, essayant de passer outre la douleur et le désespoir qui le taraudait. Quelqu'un lui parlait, quelqu'un qui ne l'avait pas encore abandonné. Rien que pour ça, il ne pouvait pas arrêter.

"Désolée parce que j'suis nulle, tu souffres et je peux pas t'aider correctement sans que tu souffres encore."

Il avait l'impression de sentir d'autres mots derrière les mots, des images à demi-évoquées qu'il percevait dans les silences de la phrase. Des choses qu'ils sentaient confusément émerger dans son cerveau, rentrées par sa plaie et véhiculées par ... son sang ?

Une pièce vide attendant que ses occupants reviennent, raniment le feu mourant, ouvrent les livres et animent de leur rires et vie le silence ambiant. Un portrait de famille dont tous les occupants se seraient évadés mystérieusement, ne laissant que la trace d'un manque derrière eux. Un vide désarmant, un trou noir à émotions et sensations. Un reflet vide et fixe contemplant des enfants jouants. Une lettre sans mots, anonyme et vide. Un calin sans corps, un rire sans bouche, une bouche sans visage.
Triste. Solitude.

Une épée trop lourde et un adversaire trop grand, la faisant tomber à terre d'une pichenette avant de se moquer d'elle. Un regard vide la transperçant, fixant à travers elle comme si n'était qu'un fantôme. Du sang dégoulinant d'une gorge, tachant la neige blanche d'une ignoble auréole rubis. Une gamine dans ses bras, puant la mort et la consolant. Un cercueil avançant, suivi par une petite fille. Des coups volant en tout sens, elle au milieu n'en souffrant pas mais voyant les autres tomber. Un garçon contre un mur qu'elle n'avait pu sauver.
Désolée. Incapable.

Il sentait des torsades d'images lui remonter le long des veines, libérant dans son crâne un kaléidoscope d'impressions et de sensations étranges, étranges fragments d'une vie qui lui restait étrangére. Pas de possession, pas d'imposition ou de métamorphose, juste un partage, une offre de ce qu'elle ressentait. Un cadeau qu'il pouvait refuser ou accepter. Un don, un vrai don.

Subitement le flux s'arrêta alors que la pression diminuait puis s'arrêtait. Combien de temps s'était-il passé ? Aucune idée. La seule chose qu'il savait, c'est qu'il ne se mordait plus les joues et qu'elles ne saignaient presque plus.
Comment faisait-elle ça ? Ou était-ce lui qui avait déclenché le processus ?

"Ca... Ne saigne plus. Je fais quoi maintenant ?"

Il se redressa et se tourna à demi pour la regarder. Son dos lui faisait beaucoup moins mal. Soit la compression était une méthode bien plus efficace qu'il ne l'avait pensé, soit il s'était passé autre chose entre temps. Il lui manquait quelque chose... quelque chose qu'il n'avait cessé de ressentir ces dernières minutes.
La peur, voilà ce qui lui manquait. Il n'avait presque plus peur.
Restait le réflexe de survie bien sûr, le besoin de s'éloigner d'un autre être vivant pour leur sécurité à tous deux, mais c'était tout. Il ne craignait plus qu'elle le touche volontairement ou l'abandonne, la voyant juste comme une petite fille perdue dans ce monde qui essayait de faire de mieux possible avec ce qu'elle avait.

Qu'est-ce qu'il s'était passé ?

"Théoriquement, il faudrait maintenant désinfecter, nettoyer, et ensuite laisser sécher. Mais avant... qu'est-ce que tu m'as fait ?"


Il devait comprendre. Comment, pourquoi avait-elle fait ça ?
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeJeu 4 Avr - 14:32

Un long silence qui lui parut des heures. Appuyer mais pas trop pour ne pas lui faire mal. De toute façon il avait mal quand même. Elle le sentait, il s'était crispé. Mais était-ce plus à cause de la douleur ? Ou était-ce le fait qu'elle soit là, derrière lui, en train de lui triturer le dos ? Peut importait au final, la douleur n'était pas la même, mais cela restait une souffrance.

Rester concentrer sur ce qu'elle faisait. Maintenir la pression. Il avait mal. Elle aussi. Mal pour lui. Elle ne pourrait sans doute jamais comprendre tout ce qu'il avait subit. Et en comparaison elle n'avait véritablement pas de quoi se plaindre. Ses larmes de tout à l'heure, elle les regrettaient encore. Elle n'avait pas de raison d'être triste. Elle avait juste perdue sa mère. Lui n'avait personne. Personne. Ces mots résonnaient encore. Et si elle n'avait jamais eu sa mère ? Elle lui manquait... Mais elle ne regrettait pas de l'avoir tant aimer. D'avoir connu tout son amour, toute son affection. Ils étaient heureux tout les trois, et jamais elle ne l'oublierai. Elle avait été heureuse. L'avait-il seulement été une seule fois dans sa vie ?

Sa vie défila rapidement devant ses yeux. Sa famille, sa mère morte, son père perdu qui l'abandonna peu à peu, sa fuite au Japon, sa solitude. Ses craintes, ses doutes, ses angoisses qui se faisaient grandissante avec le temps. Son arrivé à Yokai qui n'avait rien arrangé. Brutalité, sauvagerie, sang, beaucoup de souffrance. Inutilité.

Rester concentrer. Ne pas laisser le sang s'échapper. Son esprit divaguait encore. Se sentir inutile c'était douloureux. Chercher un sens à sa vie, c'était difficile. Mais passer sa vie à fuir les autres, était-ce vraiment vivre ? Quelle plaisir y avait-il à vivre seul lorsqu'il n'y avait pas moins de 7 milliards d'habitants sur la planète ? Elle n'avait pas de quoi se plaindre.

Elle se promit alors de ne plus craquer, pas devant lui. Elle se devait d'être forte si elle voulait un tant soit peu l'aider. L'aider. L'aider à quoi ? Que pourrait-elle faire véritablement ? Elle n'en savait rien encore. Mais ne plus pleurer. Un peu de courage. Sa mère n'aurait pas voulu la voir ainsi. Et c'est son bon souvenir qui lui redonna un peu de nerfs. Cependant en équilibre précaire, la moindre émotion pouvait encore tout chambouler.

Elle retira ses mains doucement. Ca ne saignait plus. D'autres blessures apparaissaient. Et si elle avait pu, elle les auraient frôler du doigt, pour se convaincre qu'elles étaient bel et bien là, car il était difficile à croire qu'autant de marques aient pu rester, vestiges de tant de douleurs passé. Il était si jeune... Il se tourna vers elle, elle croisa son regard.

"Théoriquement, il faudrait maintenant désinfecter, nettoyer, et ensuite laisser sécher. Mais avant... qu'est-ce que tu m'as fait ?"

Incompréhension. De quoi parlait-il ? Dubitative, elle répéta ce qu'il lui avait dit peu de temps avant.

"J'ai euh... Compresser la plaie, pour qu'elle arrête de saigner..."


Il ne parlait pas de ça... Elle le voyait à la tête qu'il faisait. Mais que pouvait-elle dire d'autres ? Elle ne voyait pas de quoi il parlait. Gênée, elle baissa les yeux sur la boite et en sortit le désinfectant en murmurant:

"Désinfecter puis nettoyer..."

Elle prépara une nouvelle compresse qu'elle imbiba de produits.

"Y'en a plus pour très longtemps, après ça je n'aurais plus à... M'approcher de toi."dit-elle tristement.

Un tel rejet était vraiment douloureux. Mais elle tentait de se convaincre qu'elle n'y était pour rien. Elle se prépara de nouveau pour reposer ses mains dans son dos. Pour la dernière fois, elle l'espérait. Ne plus le faire souffrir.

"J'y vais..."

Délicatement, elle passa le petit carré blanc sur la plaie. Elle ne cessait de s'excuser intérieurement imaginant la douleur qu'elle lui infligeait. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter maintenant, sauf si il lui hurlait d'arrêter. C'était la seule condition. Elle devait continuer. Elle avait presque terminé.

Enfin elle utilisa la dernière compresse pour essuyer les contours de la blessure. C'était finit. Elle lâcha tout et recula.

"Plus qu'à laisser sécher..."finit-elle par dire. "J'ai terminé. Désolée si je t'ai fait mal."

Elle se leva et vint se remettre devant lui, restant à bonne distance. Elle voulait lui demander s'il avait encore besoin d'aide, mais elle se tût. La gorge serrée, elle ne se sentait plus capable de dire quoi que ce soit. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Elle déglutit et attendit que le "verdict" tombe. S'il lui demandait de s'en aller, elle le ferait. Ne plus lui faire mal.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeJeu 4 Avr - 16:43

Jimena le regarda d'un air surpris.

"J'ai euh... Compressé la plaie, pour qu'elle arrête de saigner..."

Il la fixa, essayant de comprendre. Le phénomène devait donc être inconscient. A qui il était dû, il n'en avait aucune idée mais c'était étrange. Pourquoi cela s'était il déclenché maintenant et pas aupavant ? Pourquoi avec elle ? Et si c'était aléatoire, pourquoi avait il reçu ce faiceau de souvenir ci ?
Déjà qu'il ne s'en sortait pas avec son pouvoir de base... si on lui en rajoutait un autre, il n'était pas prêt de sortir de l'auberge. En fait, il resterait même carrément au lit, blotti sous la couette.
Sous la couette... Vertige de fatigue. Dormir, au chaud, en sécurité.

Elle détourna le regard visiblement gênée par son attention et ressortir le désinfectant de sa boite. Le supplice n'était pas encore terminé, c'était vrai. Encore un round à tenir.
Visiblement consciente de ce qui les attendait, elle marmonna en fixant le plancher :

"Désinfecter puis nettoyer..."

Elle secoua la bouteille au dessus d'une énième compresse, y déversant une dose généreuse. Il allait souffrir.

"Y'en a plus pour très longtemps, après ça je n'aurais plus à... M'approcher de toi."


C'était vrai, et l'idée le réjouissait énormément. Mais pourquoi tirait-elle cette tête d'enterrement ? Qu'elle ait pitié de lui, il l'avait compris, mais il n'y avait aucune raison pour qu'elle espère le revoir ensuite. Il n'avait fait que lui attirer des ennuis et lui pourrir sa journée...
Non ? Ou est-ce qu'il l'avait fait souffrir d'une façon ou d'une autre et qu'elle espérait réparation ? Mais comment ?

Tout à ses réflexions, il se réagenouilla, tendu comme un arc. Elle s'approchait, il le sentait aux plancher qui vibrait, aux bruits de ses vêtements, au souffle moite sur son dos.

"J'y vais..."

La douleur reprit quand le coton reprit ses envolées et ses répétitions, tapotant les bords de la chair déchiquetée. Il tenta tant bien que mal de rester stoique, mais le désinfectant brûlant amplifiait encore la sensibilité de ses muscles abimés, le forçant à mordre sa langue cette fois-ci pour ne pas hurler. Il ne craignait plus qu'elle ne le fasse souffrir exprès mais bordel, ce que ça faisait mal ! Sa seule chance était qu'il n'hyperventilait plus et restait relativement calme.
Jusqu'à ce qu'elle nettoie à coté de la plaie, mettant à jour une de ses plus vieilles blessures : un longue cicatrice rosâtre et sinueuse, qui allait de l'épaule jusqu'au milieu du dos.Il était vraiment tout jeune pour celle-là, Greg n'existait même pas encore. L'époque où personne n'habitait ce corps et où les personnalités se chamaillaient, s'invitaient, envahissaient l'espace et se tiraient dans les pattes, lui donnant un tempérament complétement versatile et aléatoire. Le monstre de l'école, celui qui aurait dû être enfermé dans une petite cage où les curieux lui auraient carressé la tête avant de lui jeter de la menue ferraille. Ne pas penser à ce sentiment de rejet, de différence, non...

Cadeau de fêtes des pères laissé emballé sur la table de chevet depuis un mois. Camarades de lycée ignorant son timide salut et continuant leur chemin, ne la voyant même pas. Main offerte mais ignorée. Soupir devant son miroir, reflet si terne d'une fille qu'elle aurait aimé flamboyante. Elle faisant fiérement léviter une pomme devant son père, fruit qu'il envoya valser contre un mur d'un geste brusque. Regard par la fenêtre, les autres vivant sans elle, inconscients de sa présence. Essayer d'aider et se faire rembarrer d'un geste brusque, sans lui laisser le temps de parler.

Rejet. Abandon.

Encore ce cordon de souvenirs qui lui tournait autour sans chercher à forcer l'accés. Il avait l'impression de pouvoir le saisir à pleines mains rien qu'en ouvrant les doigts, mais s'y refusa. Des souvenirs, personnels. Des peurs et des espoirs écrasés à Jim. Il n'avait pas le droit de s'en saisir, que ce soit pour les copier ou les modifier. Juste le droit de les regarder puisqu'elle les lui offrait.

Le contact se rompit encore une fois, le laissant revenir sur terre plutôt brutalement. Une dernière décharge électrique sous laquelle se tordit son dos, et ce fut fini. Les souvenirs voletaient encore, s'affaiblissant, disparaissant peu à peu, ne laissant que de fugaces émotions dans son esprit.

"Plus qu'à laisser sécher... J'ai terminé. Désolée si je t'ai fait mal."

Elle se releva et s'éloigna, s'installant à bonne distance. Greg se réassit normalement, la tête agitée de vertiges : avec toutes ces émotions, cette douleur et la perte de sang, ce serait un miracle s'il ne faisait pas un malaise en cours de route.

Jimena ouvrit la bouche, cherchant quoi dire, puis la referma. Il voyait presque défiler les pensées sous sa tête : allait-il condamner sa faiblesse ? La mettre à la porte en hurlant qu'elle n'était bonne à rien ? Refuser tout contact avec elle, niant tout simplement son existence ?
De ce coté-là, ils étaient relativement semblables. Ignorés, à dessein ou non, voire méprisés. Seul quels que soient les efforts faits. Impuissants, leur seule façon d'agir étant d'utiliser leur faiblesse sur les autres.
Il s'était promis de ne plus s'attacher à quelqu'un, plus jamais – à long terme, cela valait mieux pour tout le monde. Mais il ne pouvait pas non plus la laisser comme ça. Il avait une dette envers elle pour l'avoir aidé et allait contribuer à la rembourser.
Il savait comment faire. C'était désagréable pour lui et destructeur pour les autres, mais comment grandit si on n'enlevait pas les oeillères qui nous empêchent de voir ce que nous sommes ? Il recula, recula, s'arrêtant à la presque limite de son esprit, laissant les informations remonter toutes seules, s'organiser, se hiérarchiser, se construire. C'était presque terrifiant de facilité vu l'était de faiblesse dans lequel il était. A ce niveau là, il n'existait plus aucun contrôle de sa part, aucune inhibition, tout ce qui sortirait de sa bouche refléterait sa pensée.

Jimena... souffla-t-il pour attirer son attention. Il la regarda dans les yeux, forçant son regard à rester rivé au sien. Ce qu'il dirait ne pourrait l'aider que si elle lui accordait son entière attention. Ca lui ferait probablement mal sur le coup et elle le détesterait, mais il le comprenait et l'acceptait. Elle avait besoin de ça, et vivrait bien mieux sans lui, de toute façon.

-Négligée par son père, abandonnée par sa mère, ignorée par tous. Petite Jim, seule au monde, toujours en marge, cachée derrière quelqu'un. Petite Jim, sans pouvoir et sans idée, incapable d'agir, obligée de subir le monde.

Il ferma les yeux; c'était trop dur de la voir se se recroqueviller là où elle était, se renfermer sur elle-même. Il avait mal pour elle d'une façon lointaine, mais ne controlait plus rien. Il ne pouvait pas s'arrêter même si cela lui faisait mal, il ne le devait pas. Parfois, faire souffrir quelqu'un était obligatoire pour le forcer à avancer.

-Pauvre petite Jim, elle a grandi, elle a muri. Elle a accepté la fuite de son père et fait le deuil de sa mère, elle s'est reconstruite toute seule, brique par brique. Elle a pleuré pour les forts, sangloté pour les faibles, serré dans ses bras la mort et embrassé un ange. Elle a poussé les autres à se révéler et à s'éveiller dans le seul but de ne pas voir s'éteindre l'étincelle de son regard ; elle s'est poussée elle-même à agir, niant même sa propre faiblesse, la refusant au point de la dépasser et de la vaincre.

Le silence en face de lui, uniquement rompu par une respiration hachée. Les dernières bribes de pensée passèrent par ses lèvres

-Petite Jim est devenu Jimena. Empathique, unique, adorable, catalysant les pouvoirs des gens sans jamais les forcer à agir. Juste Jimena, la grande Jimena. Et c'est largement suffisant.

Il ramena son esprit sur le devant, reprenant le controle de sa bouche. Ses yeux restérent clos, laissant à la jeune fille l'opportunité de pleurer si elle le voulait. Ou de l'insulter. Ou de prendre la porte.

Il ne pouvait rien faire de plus pour elle. Seulement la blesser pour la soigner.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeVen 5 Avr - 14:00

"Jimena..."

Elle releva la tête vers lui, il la regardait, l'empêchait de baisser les yeux. Et il déballa sa vie. sa propre vie. La sienne. Au fur et à mesure qu'il parlait, elle voyait des bribes de souvenirs affluer, des images nets. Chaque phrases avaient un sens et son image associé. Comment faisait-il cela ?

Il avait le don pour parler, mettre des mots sur ce qu'elle ressentait. Clair et concis. C'était exactement ça. Elle-même n'aurait pas aussi bien résumé que ça. Comment faisait-il ? Les images affluaient, les sanglots aussi. Il avait fermé les yeux, elle aurait pu se laisser aller, mais s'était promis qu'elle ne le ferait pas. Pas devant lui. Hors de question. Elle avait déjà tant pleuré pour son passé, il fallait que cela s'arrête. Les mots sortaient limpides, tous sonnaient incroyablement juste, pas une fausse note. Mais d'ou se permettait-il d'intervenir ainsi ? De lire en elle, apprendre son histoire ? Il n'avait pas le droit, c'était sa vie privée. Pourtant elle ne lui en voulait pas. Elle était même soulagée que quelqu'un comprenne. Elle n'avait rien eut à dire, pas lâché un seul mot, et il avait compris. C'était comme si pour la première fois de sa vie elle s'était confiée à quelqu'un et elle ressortait plus légère.

Sauf qu'à la fin de son histoire, elle passait pour une fille bien, presque courageuse, quelqu'un d'utile. Vérité, mensonge. Le croire était difficile tout autant que de croire qu'il mentait. Juste elle, et c'était suffisant... Jimena, une personne à part entière. Cela la fit sourire. Pourquoi lui avait-il dit tout ça ? Pourquoi avoir retracé toute sa vie ainsi ? Lui donner une vision globale ? Lui faire comprendre qu'elle était quelqu'un et quelqu'un de bien ? Utile ?

Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait lui répondre. Lui dire que c'était gentil ? Qu'elle avait compris ? Que ça lui avait ouvert les yeux ? Ce serait profondément hypocrite. Elle ne pensait pas qu'il mentait, mais elle ne pensait pas non plus qu'il disait vrai. Elle était certes gentille, elle faisait certes tout ce qui était en son pouvoir pour aider les autres. Mais la vérité était que bien souvent ça ne marchait pas. Encore aujourd'hui. Elle n'arrivait pas à se dire que son intervention ait été particulièrement utile.

Toujours les yeux fermé. Jimena le regarda longuement, rien ne transparaissait vraiment de ce qu'il était, et de ce qu'il avait subit. Peut-être que c'était pour ça que personne ne l'aidait. Personne ne savait. Elle, elle le sait. Pourrait-elle vraiment le laisser errer seul maintenant ? Elle repensa à Noïd un instant, ne plus le laisser seul, ne plus les laisser seuls. Sauf que Noïd lui, avait voulu. Mais Greg, le voudrait-il ? Elle en doutait fortement. Leurs situation étaient différentes.

Ce que voulait Jimena par dessus-tout, c'était ne pas le faire souffrir. Et elle sentait bien que si elle restait près de lui, c'était ce qu'elle allait faire, étant donné qu'il ne supportait pas qu'on le touche, il serait toujours sur ses gardes et cela deviendrai vite insupportable pour tout les deux. Il était d'ailleurs étonnant qu'il ne l'ait pas envoyé bouler. Bref, elle était coincée. Ne pas le laisser seul revenait à lui faire du mal, et le laisser seul revenait à le laisser se faire mal. Et elle ne pouvait rien y faire, encore.

Pourquoi gardait-il les yeux fermés ? Il avait encore mal ? Soudainement inquiète elle lui demanda :

"Tu as encore mal ? Tu veux que j'aille chercher des anti-douleurs ?"

Bon, elle ne savait pas vraiment comment elle ferait, mais elle se débrouillerait. Et finalement, elle ne répondit rien à son long discours...

Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeVen 5 Avr - 15:41

Obscurité reposante. Juste lui et les autres en sourdine, son corps, sa respiration. Les sensations de Jimena commençaient à s'estomper, sa tête à s'alléger.
Juste lui et l'attente.

La douleur temporairement repoussée, il se concentrait sur ce qui l'entourait, essayant de prédire la réaction de Jimena.

Il entendait sa respiration, ample et rapide mais régulière. Aucun sanglot, aucun pleur, contrairement à ce qu'il avait craint quand elle avait commencé à se recroqueviller de malaise. Les premiers mots l'avaient touchée en plein coeur, réouvrant des blessures qu'elle pensait cicatrisées. Mais elle avait l'air d'avoir supporté l'opération sans se répandre en larmes, signe qu'elle devait déjà avoir en partie conscience des problèmes qu'il soulevait. Sa fragilité n'était que superficielle ; cette fille était soutenue par une colonne d'acier qui pourrait survivre à quasiment n'importe quoi.
Aucun souffle d'air indiquant qu'elle remuait, se penchant vers lui pour lui coller un aller-retour ou lui hurler des insanités sur sa mère. Sous le coup de la surprise, même les personnes les plus compréhensives montraient les dents et attaquaient à vue, et rien n'était plus déstabilisant que de voir quelqu'un vous présenter un reflet de vous-même. L'égo se dégonflait, les a priori se brouillaient, les faux-semblants se dissipaient : la personna disparaissait aspirée par le reflet laissant nu l'être qui se tapissait sous le masque. Le monstre tapi sous l'homme qui n'avait qu'une envie : faire souffrir l'agresseur.
Il soupira légérement, ne voulant pas y repenser. Il avait vu trop de déguisements s'effriter sous ses yeux, libérant une bête avide de sang et de larmes. Les deux lascars qui l'avaient tabassé n'en étaient qu'un maigre aperçu.

L'attente...

Il refusait de faire le premier pas, de l'obliger à faire son choix. Il lui en avait déjà tellement fait voir, tellement fait se sentir inutile. Rien ne l'autorisait à lui demander de réagir. Alors il garda les yeux fermés, encore, laissant ses pensées se bousculer encore une fois.

Le bois grinçait rythmiquement, alors que Jimena devait se balancer légérement d'avant en arrière, en pleine réflexion. Si elle se levait pour partir, irritée ou terrifiée, les craquements se feraient plus sourds et profonds alors que les vibrations se répercuteraient du bois du plancher jusqu'à son corps. Il le saurait. Il la laisserait partir. C'était mieux pour elle, mieux pour lui, mieux pour eux.
Elle n'était venue jusqu'ici que pour aider un adolescent malchanceux à échapper à ses agresseurs. Qui aurait cru qu'elle se retrouverait dans une cabane avec cet adolescent à demi-dévêtu à essayer de le calmer et de le soigner ? Qui pourrait lui reprocher de s'en aller, maintenant que son devoir était rempli et que les vérités dérangeantes émergeaient au grand jour ? Personne, pas même lui.

L'attente...

Il ne pouvait s'empêcher de se demander fébrilement ce qu'elle pensait. Comment elle gérait la douleur de ses mots. Comment elle ressentait ses paroles. Comment elle se sentait, au plus profond de son coeur. Comment son cerveau réagençait son laius de façon à ce qu'il ne bouleverse pas toute sa vie.
En quoi le lycéen ensanglanté qu'elle avait tant bien que mal soigné avait-il le droit de lui dire ça ? Comment pouvait-il même savoir tout ça ? Qui lui avait donné l'autorisation de déballer ses peurs les plus profondes et de les exposer de vive voix ? Et pour qui se prenait-il à la juger ainsi ?
Elle devait le hair. C'était nécessaire pour elle, mais il en ressentait du regret. Jimena était la seule personne qu'il ait rencontré ici qui ne se soit pas enfui alors qu'il avait besoin d'aide. Même Tenshi s'était éloignée de lui pour le réconforter à distance. Elle était aussi la seule à comprendre que parfois, pour soigner, il fallait faire souffrir. Pour un lycée de monstres, les élèves étaient étrangement manichéens...

L'attente...
Fut rompue par la voix claire de Jimena.

Tu as encore mal ? Tu veux que j'aille chercher des anti-douleurs ?"


Les dés étaent jetés. Elle fuyait. Ses mots n'avaient servi à rien.

Greg rouvrit les yeux, la regarda comme s'il ne l'avait jamais vue. Non, comme s'il ne la verrait plus jamais. Il voulait se rappeler de ce visage fatigué mais inquiet, pour pouvoir le superposer à la face haineuse et terrifiée qu'elle lui adresserai quand elle le recroiserai au détour d'un couloir. Un bref moment de tiédeur dans ce monde froid.

-J'ai mal, oui. Tu peux aller chercher des anti-douleurs si tu veux.

Il la regarda se redresse péniblement, les muscles raidis, et se diriger vers la porte. Un instant, il l'observa, debout dans l'encadrure de la porte, méches voletantes sous le vent et posture fière. Une battante malgré ce qu'elle en pensait, une guerriére qui méprisait la violence et défiait les autres sans sortir son épée.
La porte claqua, et elle s'en alla. Il était de nouveau seul.
Adieu Jimena.

Il se remit en position plus confortable, dos au mur et genoux contre sa poitrine. Il encercla ses jambes de ses bras, essayant de lutter contre le froid qu'il ressentait. Perte de sang, émotions fortes, douleurs, solitude... Un glaçon qui semblait nicher jusque dans son coeur.
Sa tête se cala entre ses genoux. Il allait se reposer. Un petit peu. Il ne pourrait pas retourner à l'école aussi faible : sa tête tournait et ses yeux le brûlaient. Juste un peu de repos. Il avait son temps : personne ne le chercherait, encore moins ici et Jimena ne reviendrait pas.
Tout ce temps, et si peu de gens à voir.
Quel veinard.

Il s'endormit, tête sur les genoux, des larmes dont il n'avait pas conscience épongées par son pantalon.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeVen 5 Avr - 17:23

Il rouvrit les yeux, la regarda d'un air étrange, puis lui répondit qu'il voulait bien qu'elle aille chercher quelques anti-douleurs. Chouette. Non seulement elle allait devoir faire gaffe aux deux gugusses dehors, mais en plus elle allait devoir voler des anti-douleurs à l'infirmerie. Elle n'avait jamais rien volé de sa vie. Bon, chaque chose en son temps. Et puis prendre l'air lui ferait un peu de bien. Probablement. D'abord se lever. Elle se redressa doucement, ses jambes étaient un peu engourdies. Puis elle retira ses gants, qu'elle posa sur une table avant de se diriger vers la porte. Elle se tourna un instant, jaugeant si c'était une bonne idée de le laisser seul. Mais avait-elle le choix ? Et s'il s'évanouissait entre temps ? Non, il tiendrait. Il avait tenu durant tout le temps ou elle lui soignait le dos, il tiendrait pendant l'attente.

Elle se promit de faire l'aller-retour le plus vite possible. Elle scruta rapidement à gauche et à droite puis sortit et se mit à courir. Aux aguets, elle ne cessait de regarder autour d'elle, elle ne voulait surtout pas revoir les deux gugusses. Courir aussi vite qu'elle le peut. Ne pas le laisser seul, ne pas le faire souffrir, et aussi la peur, voilà ce qui l'animait. Jim' n'avait pas beaucoup d'endurance, mais elle tiendrait jusqu'au lycée. Seulement courir et scruter les environs accaparaient toutes ses pensées. Tant et si bien qu'une fois arrivée dans l'école, bien qu'elle fut soulagée de ne pas avoir rencontré de problème, une nouvelle boule au ventre apparut. Comment prendre des anti-douleurs à l'infirmerie ? Réfléchir. Bon. Si elle les lui demandait pour un autre élève, la soignante déjà aurait du mal à la croire et l'aurait probablement suivit pour voir Greg. Ce n'était pas le but. Elle allait vraiment devoir les voler, cette idée la rendait presque malade.Elle n'y était pas encore mais sentait déjà des tremblements au niveau des mains. Panique. Stop. Se calmer, respirer à fond, avancer. C'était pas non plus hyper grave comme vol, et c'était pour la bonne cause. Alors en avant.

Il fallait déjà entrer à l'infirmerie. Se faire passer pour une malade. Les médocs étaient probablement rangés dans un placard fermé à clé. Et lorsqu'elle l'ouvrirait pour lui en donner un, avec son pouvoir de lévitation elle en ferait voler un nouveau vers elle discrètement.

Infirmerie. Elle espérait qu'il n'y ait pas trop de monde... Et en effet, en arrivant il n'y avait personne dans la salle d'attente. Juste quelqu'un déjà en consultation. Elle se remémora l'image de l'infirmerie. Le placard fermé à clé se trouvait à gauche. Elle devrait attirer l'attention de l'infirmière durant le temps de trajet des médocs. Mais serait-elle capable de lui parler tout en utilisant son pouvoir ? Elle était loin d'en être certaine. A vrai dire elle en doutait affreusement. Et elle angoissait de plus en plus. Elle s'assit et attendit. L'attente la plus longue et la plus flippante de sa vie. Boule au ventre, tendue, elle avait l'impression que sur son front c'était marqué ce qu'elle comptait faire. Elle angoissait tellement que lorsque l'infirmière ouvrit la porte pour la prendre en charge, elle l'a crut sincèrement malade. Elle avait perdu toute ses couleurs lui dit-elle, toute pâle !

Elle la fit entrer rapidement lui demandant ce qui n'allait pas. La jeune fille lui dit alors qu'elle avait mal au ventre à cause de ses règles et tout de suite elle se dirigea vers le placard à pharmacie. C'était maintenant ou jamais. Peur de flancher. Elle ne pouvait pas. L'image de Greg lui revint en mémoire. Qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour les autres tout de même... L'infirmière prit une boite et commença à l'ouvrir, prit un cachet, puis la reposa, laissant ouvert la porte du placard. Profitant qu'elle ait le dos tourné pour remplir un verre d'eau elle commença à faire léviter la boite vers elle. Jamais cela ne lui avait parut si difficile. Si lourd. Et pourtant c'était beaucoup moins imposant qu'une pomme. Le plus lourd à gérer était certainement la panique qui la submergeait. Elle n'y arriverait pas. Si, elle y arriverait. Non. Si, pas le choix. Merde.

Elle volait lentement. Jimena finit par la lâcher lorsque l'infirmière se retourna vers elle. Elle la rattrapa de justesse pour la poser doucement sur le sol, sans bruit. Elle tourna le regard vers l'infirmière et prit le verre d'eau ainsi que le cachet qu'elle lui tendait. Vite, une diversion avant qu'elle ne se retourne à nouveau et voit la boite par terre. Jimena fit alors semblant d'avaler de travers et se mit à tousser. L'infirmière commença à lui tapoter dans le dos et à la sermonner en disant que c'était pas bien de boire trop vite. Se pliant en deux Jimena en profita pour faire glisser la boite sous le bureau. L'infirmière la redressa, comment voulez-vous reprendre correctement si vous vous pliez en deux ? lâcha t-elle. La petite brune se redressa en s'excusant et finit par prendre le cachet, ça ne pouvait pas lui faire de mal.

L'infirmière fit demi-tour et se dirigea vers le placard pour refermer celui-ci. Rapidement Jim' fit glisser la boite jusqu'à elle. L'infirmière avait remarqué son absence et commença à regarder par terre. Jimena se baissa rapidement comme pour chercher un truc elle aussi et l'attrapa, la glissant dans sa poche de veste. Partir maintenant. S'en aller. Fuir. Putain, son coeur allait exploser. Ses nerfs allaient lâcher si elle restait une seconde de plus. Elle se leva rapidement et en se dirigeant vers la porte, prétextant un cours qui allait débuter. Puis sans même lui lancer un regard, elle ouvrit la porte et sortit. L'infirmière tenta de l'interpeller, en vain. Elle pressa le pas. Pitié qu'elle ne comprenne pas. Pitié qu'elle ne la suive pas.

Elle se sentit soulagée en sortant enfin du bâtiment, reprenant l'air libre. Elle respira un bon coup, mit la main dans sa poche, sentant la boite sous ses doigts. Elle l'avait fait, elle venait de voler. Elle prit le temps de se calmer, de laisser son coeur désaccélérer un peu, puis se remit çà courir, mais plus doucement cette fois. Voler à l'infirmerie. Prendre autant de risque pour un gars qui avait peur d'elle. Son propre altruisme l'effrayait parfois. Elle relâcha son attention durant tout le trajet, elle était trop épuisée mentalement pour essayer de faire attention aux deux gars. Heureusement, elle ne les recroisa pas.

Toute cette péripétie avait bien due durer une vingtaine de minutes. En revenant Jimena trouva Greg recroquevillé sur lui-même. Etrangement il ne releva pas la tête lorsqu'elle entra. Elle entendait sa respiration, plus forte qu'auparavant. Il... Dormait ?

"Greg ?"murmura t-elle, pour le vérifier.

Oui, il dormait. Tout doucement, elle s'approcha de lui, retira sa veste où la boite de médoc se trouvait toujours et prenant bien garde de ne pas le toucher, la posa sur lui. Puis tranquillement, elle vint s'asseoir en face de lui, adossée à un vieux meuble. Attendre. De nouveau. Mais au moins, elle aurait le temps de se calmer avant qu'il ne reprenne ses esprits.
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeSam 6 Avr - 11:26

Des livres à perte de vue, rangés et serrés dans des étagéres comme les crocs du sourire d'un requin. Aucun mur visible mais une sensation d'emprisonnement. Un morceau de ciel tout là haut derrière une coupole de verre poussiéreuse, ultime rappel de son enfermement.
Une multitude de livres, et chacun d'entre eux exigeait d'être lu.

Sortir...
Un murmure d'abord.

Quelqu'un ?
Tu nous entends ?

puis deux, trois.

A moi !
Ecoute...
Par pitié, ici, tu dois...
Stop !
Aide moi !
Des suppliques, des injonctions, des cris... Ille les entendait hurler dans sa tête, mots épars qui déboulaient sous son crâne et s'entremêlaient, se battaient, exigeant sa pleine et entière attention. Ses mains allèrent d'elle-mêmes boucher ses oreilles mais en vain ; le charivari continua encore plus fort, les adversaires devenant de plus en nombreux.

Ille se mit en marche. Ille ne savait pas où aller, seulement qu'il devait s'éloigner de là avant que sa tête n'explose.
Comment partir ?

Partir ?
On ne part pas.
Pas tout seul.
Prends moi avec toi, je sais comment m'en aller.
Juste un nom et un corps.
Tu as le corps, j'ai le nom.
Moi, plutôt !
Je peux tout te donner !
Et moi, je peux tout te prendre...
Ma puissance est à toi.
Mon âme pour respirer un peu...
Le soleil... Voir le soleil.
Embrasser mon aimé.
Revivre.
Accepte moi !
Non, pas lui ! Moi !


Son pas s'accéléra. Plus vite. Fuir loin des demandes et des réclamations. Garder sa tête. Les rayons défilaient alors qu'il tournait et changeait de rayons, s'enfonçant de plus en plus loin dans ce labyrinthe de savoir.

Pas par là !
C'est dangereux.
Reviens ici, je te protégerai !
N'y pense même pas, il n'est pas à toi !
Personne ne t'aura si tu continues...
Reviens !

Eniéme coin de rayon, ille s'arrêta. Des échos, partout, sauf devant lui. Dans le passage obscur, une chose approchait. Une chose à la peau de cuir tannée et au sang d'encre, qui ne laissait après elle que le silence de la mort. Un monstre, un vrai.
Et il en avait après lui, ille le savait.
Ille ouvrit de la bouche pour appeler à l'aide.

Silence.

Ille recula à tatons, n'osant pas quitter des yeux le monstre qui s'approchait. Sa forme variait d'une seconde sur l'autre mais tout en lui le rendait malade de peur. Il était horrible et difforme mais d'une certaine façon ignoblement familier, comme un souvenir déguisé qui tenterait de refaire surface.

Tu n'es personne.
Pas de nom, pas de voix, pas d'issue.
Pas de secours.
Ne meurs pas. J'ai besoin de toi, de ton corps.Prends mon nom, je suis Aida Smitweisser.
Moi ! Franz Carlton-Schmidt !
Herbert...
...Dupont
Anastazia...
Carmen...
...Pfeissen.


Encore un pas en arrière. La bête en fit deux dans le même temps.
Sortir. Trouver son nom.

Un nom ?
Toi ?
Tu n'es rien qu'une coquille creuse.
Un bouclier, un outil.
Ne nous fais pas rire.
Rien à part notre vaisseau.
Tu n'es même jamais né. Juste un semblant de personnalité pour nous accueillir.
Rien !
Prends nous plutôt !


Ille arriva au bout du rayon. Ille aurait dû tourner les talons et détaller mais ille ne pouvait se résoudre à détourner les yeux de la chose monstrueuse qui s'approchait de lui. L'odeur lui montait aux narines, relent de vieux vélin jauni par le temps, senteur des choses reléguées aux oubliettes. Bientôt, lui aussi serait avalé, oublié.
Ille ferma les yeux, se préparant à subir son assaut.
Personne ne l'aiderait...
Personne.

"Greg ?"
...reg ?
...eg ?
...g ?
... ?

L'appel résonna doucement, émanant de toutes les étagéres en même temps. Les voix revinrent en un choeur discordant dans sa tête et la bête émit un grondement sourd qui ressemblait presque à un mot mais ille n'y prêta pas attention.

Pas sa voix.
Mais son nom. Greg.
Il était Greg.

Il avait un nom pour le désigner.
Il avait un corps qu'il sentait brûler et pulser, aux muscles raidis par le froid et les courbatures, au sang chaud et liquide.
Il était quelqu'un.

Les voix diminuèrent peu à peu pendant qu'il se concentrait sur ce qu'il était.

Un être véritablement né à six ans, après une opération au cerveau. Le fils unique de Kristel et Burckart Ogramann. Le gamin bizarre du fond de la classe. Le bouc émissaire de ses camarades. Le patient hors-norme de l'hopital. Le nouvel élève du lycée.
Il aimait les glaces à la vanille et le souffle du vent sur son visage. Il détestait le sport, engoncé qu'il était dans ses habits. Il avait peur d'être approché par les autres. Il se mordait la lèvre inférieure quand il se sentait mal, la main quand les choses dégénéraient. Il avait du mal à courir mais adorait faire de l'escalade dans les endroits incongrus. Il rêvait étant enfant de rencontrer quelqu'un qu'il ne pourrait pas copier. Il cherchait un moyen de vivre normalement, comme les autres.

Il était Greg.

Il rouvrit les yeux. La brusque lumière lui brûla la rétine, le faisant papillonner des paupières. Il se frotta les yeux du dos de sa main droite comme un enfant, enlevant le sel collant qu'il sentait sécher sur ses cils.
Quelque chose lui tomba de l'épaule, le froid attaqua sa peau désormais nue.
D'un geste réflexe, il se pencha pour rattraper le vêtement chaud. Le mouvement fit jouer les muscles de son dos, tirant sur la plaie et ses doigts se remirent à pulser quand il attrapa le tissu. Un sifflement de douleur lui échappa.
Il ramena le vêtement vers lui – ses doigts lui faisaient souffrir le martyre mais fonctionnaient : toujours ça de pris – et l'observa, sourcils froncés. Ce n'était pas sa veste. Elle était propre et d'une coupe différente. Quelqu'un était venu pendant son sommeil.

Son cerveau se remit en route, hésitant entre la frayeur et la perplexité. Quelqu'un était venu pendant son sommeil et il ne s'était pas réveillé. Quelqu'un l'avait approché et il n'aurait rien pu faire contre lui. Sans défense. Totalement sans défense.
Mais qui ? Qui serait venu pour lui ? Qui l'aurait couvert pour le protéger contre le froid ? Qui aurait respecté son intimité ?

Du bruit devant. Il releva la tête, aux aguets. Qui ...
Il mit une seconde avant de la reconnaitre ; il avait cru ne jamais revoir son visage inquiet et fatigué. Jimena. Elle était revenue. Elle était vraiment revenue.
Elle ne le détestait pas malgré ses paroles ? Il ne lui faisait pas peur ?

"Tu.. tu es vraiment revenue alors ? Je pensais que... que..." balbutia-t-il.

Mais pourquoi ? Il ne comprenait pas.
Revenir en haut Aller en bas
Jimena Jewel
Jimena Jewel
Nombre de messages : 218
Age : 29
Date d'inscription : 19/04/2011

†Fiche Personnage†
Level: B
Race de Monstre: Sorcière
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue130/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (130/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeSam 6 Avr - 13:19

Elle avait presque prit la même position que lui. Ses genoux ramenés vers elle, ses bras croisés dessus et sa tête posé sur ses bras. Les battements de son coeur ne se faisaient presque plus entendre, et de toute façon, elle n'y faisait plus attention. Tout ça c'était finit. Elle était soulagée. De retour au calme. Comme si plus rien ne pouvait se passer maintenant. Il dormait. Il n'avait plus peur d'elle et dans un sens c'était reposant. Elle sourit un peu, un jour faudra qu'elle arrête d'être si gentille avec tout le monde, faire des choses irresponsables. Elle en avait conscience, pas grand monde n'aurait fait ce qu'elle venait de faire pour quelqu'un qu'elle ne connaissait même pas. Elle se trouva stupide pour le coup. A quoi tout ça pouvait-il mener ? Elle n'espérait même pas qu'après ça il veuille bien la revoir. Elle n'espérait rien. Elle avait juste agit... Agit pour rien, peut-être.

Il ne mit pas longtemps à se réveiller. La lumière l'éblouit un peu, il se frotta les yeux tel un enfant après une bonne nuit de sommeil. Cela la fit sourire, un enfant. Elle releva la tête, gardant ses mains croisées sur ses genoux, continuant de le regarder. Elle ne dit rien, le laissant tout doucement émerger. Il récupéra la veste qui avait glissé de son dos, ce fut visiblement douloureux. Peut-être alors que la boite de médicaments pourrait être utile. De toute façon elle ne comptait pas passer le reste de la journée ici. Il était peut-être temps de bouger.

Jimena posa ses mains au sol, elle commençait à avoir mal au dos à force d'être toute recourbée. Puis il leva la tête et croisa son regard. Etrange regard avec de l'incompréhension. Etait-il encore en train de rêver ou... ?

"Tu.. tu es vraiment revenue alors ? Je pensais que... que..."


Que quoi ? Qu'elle ne reviendrait pas ? Mais pourquoi aurait-elle fait ça ? Son but était de l'aider non ? Il ne l'avait pas encore imprimé ? Il ne comprenait vraiment rien. Bon, tant pis. Elle ne comptait pas lui expliquer pourquoi elle était toujours là. Ne pas lui répondre en fait, car oui elle était encore là, à s'inquiéter pour lui. Elle n'avait pas besoin de le préciser, il le voyait non ? Elle était fichtrement agacée qu'il dise une pareille évidence. Mais elle n'en montra rien. S'effacer, elle s'était mise en colère une fois contre lui et l'avait regretté.

"Les médicaments sont dans la poche de ma veste. Désolée j'ai pas pensé à ramener de l'eau."

C'était vrai. Et puis elle aurait mit trop de temps, se serait trop inquiété. Peur de croiser l'infirmière, les deux autres, peur qu'il lui arrive quelque chose pendant son absence. C'était stupide, stupide ! Son empathie, cette fichue empathie à la con. Elle finit par se lever et s'épouster un peu. Puis reposant de nouveau son regard sur lui elle ajouta :

"J'ai pas revu tes deux agresseurs, je pense qu'on ferait mieux de rentrer maintenant, tu serais mieux dans un lit pour te reposer."

Ce qu'elle aurait due faire en vérité : Revenir, lui donner sa veste pour qu'il n'ait plus froid, poser la boite de médicaments devant lui et se barrer. Elle n'était plus utile maintenant, il ne la laisserait probablement pas l'aider à marcher. Avait-elle seulement été utile à un moment de cette putain de matinée ?
Revenir en haut Aller en bas
Greg Ogramann
Greg Ogramann
Nombre de messages : 357
Age : 36
Localisation : Devant Mon Clavier
Humeur : Atrabilaire
Date d'inscription : 02/01/2013

†Fiche Personnage†
Level: S
Race de Monstre: Reflet ambulant
Karma:
Cours Forrest, Cours. Left_bar_bleue120/200Cours Forrest, Cours. Empty_bar_bleue  (120/200)

Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitimeSam 6 Avr - 14:49

Jimena se renfrogna, visiblement blessée qu'il ait mis en doute son retour. Il se mordit les lèvres, se rendant compte de ce qu'il avait dû être blessant. Il ne mettait pas en doute son intégrité, au contraire. Mais... c'était juste une première. Les gens ne revenaient pas le voir, encore moins après l'avoir vu dans cet état. Il avait pensé que sa proposition n'était qu'une excuse pour prendre la fuite.
Il devait arrêter de penser "aux gens". Il devait se mettre dans la tête que Jimena n'était pas "les gens". Ce n'était pas facile mais il devait essayer.

Elle ignora sa remarque et se contenta de répondre d'une voix fraiche : "Les médicaments sont dans la poche de ma veste. Désolée j'ai pas pensé à ramener de l'eau."

Sa veste ? Elle l'avait couvert pendant son sommeil ? C'était touchant. Gentil. Et non pas terrifiant, comme lui disait une partie de son cerveau. Si elle avait voulu le toucher, c'aurait déjà été fait. Sauf si bien sûr elle voulait avant des renseignements...
La. Ferme.

Il palpa rapidement la veste, repéra le cube de carton et l'en sortit. Le nom lui était totalement inconnu : il parcourut du regard la liste des composants et leur quantité. Waouh. Fort dosage, effet rapide. A l'intérieur, 24 gélules individuelles, toutes neuves.

Comment les avait-elle récupérés ? Les antidouleurs aussi puissants n'étaient pas vendus sans ordonnance. Est-ce qu'elle lui avait filé sa médication personnelle ? Il la scruta attentivement, essayant de repérer sur elle la trace d'une quelconque maladie douloureuse. Jimena soutint son regard sans ciller ; il ne repéra rien de probant. Elle aurait pu aussi les piquer pour se shooter et se sentir mieux mais il ne pensait pas qu'elle soit de ce genre là, pas le comportement correspondant.
Alors elle avait dû les voler. Pour lui.

Son estomac fit une chute ; elle avait risqué de se faire alpaguer par le comité pour lui apporter de quoi ce soigner et tout ce qu'elle recevait en retour, c'était une baffe métaphorique. Il regarda la boite de carton entre ses mains. Il était vraiment stupide. Stupide.

Secouant la tête pour ne pas retomber dans son travers d'auto-dévalorisation, il ouvrit la boite. D'après la posologie, il pouvait prendre... trois ? Non, deux gélules en même temps. Trois, cela risquait de l'abrutir.
Jimena lui lança un autre regard lourd de colère retenue, lui donnant l'impression qu'une nouvelle plaie s'ouvrait sur son coeur.
Trois. Il lui devait des remerciements et des explications, et s'il pensait moins ce serait plus facile pour eux deux.

"Pas grave, j'ai l'habitude. Je préfére avoir les médicaments sans eau que l'inverse. Merci."


Trois petites gélules bleues dans le creux de sa main, puis d'un coup tombées dans sa bouche. Il déglutit, s'efforçant de les faire descendre le long de son oesophage. Trois petites gélules dans son estomac, bientôt dans son sang.
Plus qu'à attendre que ça fasse effet.

"J'ai pas revu tes deux agresseurs, je pense qu'on ferait mieux de rentrer maintenant, tu serais mieux dans un lit pour te reposer."


Greg serra les machoires en passant à ces deux caids. Il lui semblait qu'une éternité était passée depuis son petit déjeuner avorté. Est-ce que l'illusion s'était dissipée à temps pour que le deuxième ne soit pas gravement blessé ? Il l'espérait. Il ne voulait pas se sentir responsable d'un passage à l'infirmerie ou pire. C'était aussi pour ça qu'il refusait de céder la place en cas de danger, préférant fuir ou encaisser plutôt que de répliquer : il n'avait aucun moyen d'influer les décisions de celui qui prenait les commandes. Si Luka avait pris la place...
Il redéglutit. Ne pas penser au carnage qu'ille aurait commis. Les deux n'auraient pas survécu. Jim non plus.
Ne pas y penser. Respirer plutôt.

Il se mordit les lèvres, essayant de savoir quoi faire. La remercier ? Elle ne le croirait pas. S'excuser ? Elle prendrait la mouche. Tout lui déballer ? Elle risquait de vraiment s'enfuir en courant, ou alors de se mettre en colère contre lui parce qu'il l'avait sous-estimée.
La conversation ne pouvait pas bien se finir. Mais il devait quand même tenter le coup.

"Il faudra au moins une demi-heure avant que je ne sois en état de me déplacer. Est-ce que... On peut parler ? Ou tu préféres t'en aller ? Je comprendrai, tu as déjà fait beaucoup pour moi. Tu n'imagines même pas à quel point."

D'une main tremblante, il décrocha la veste de ses épaules et la tendit vers elle. Signe de paix, d'armistice.
Ne pas lui montrer qu'il commençait à paniquer à l'idée qu'elle se rapproche. Le cacher, le dissimuler. Il ne voulait pas qu'elle pense encore qu'il la repousse.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Cours Forrest, Cours. Empty
MessageSujet: Re: Cours Forrest, Cours.   Cours Forrest, Cours. I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Cours Forrest, Cours.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Un cours d'avenir
» Haruka's Relation [En cours]
» De l'Art d'attirer le malheur [Cours]
» Cours de rattrapage I [Libre]
» Cours d'affrontements I [Libre]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Rosario † Vampire rpg  :: Hors RPG :: RPs finis/abandonnés :: TOUS RPS AVANT FERMETURE-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser