Sous la demi-lune qui dominé le ciel, une fine silhouette se dessina dans les hautes herbes, invisible. Levant délicatement la tête, Kamijou observa les environs. Devant lui, deux hommes bloqués littéralement le passage. Le jeune humain encore accroupis dans les hautes herbes ne pouvaient se permettre d'apparaître comme par magie devant eux. Ils se devaient être le plus discret possible. De monstrueuse créature habité sur cette île, sa vie dépendait de ses intuitions, de son sens de la discrétion. Des nuages commencèrent à apparaître dans le ciel, menaçant une pluie orageuse. Kamijou ne fit aucun geste. Il voulait traverser la route de pavé, afin d'aller vers ce temple semblant désert. Traverser la route, monter les escaliers interminables pour enfin aller ce cacher. La tâche semblait simple, mais deux hommes semblaient vouloir s'attarder un moment sur la route. Ils parlaient de chose qui le jeune humain ne pouvait entendre de la où ils étaient.

Cependant ils étaient assez proche pour qu'il puisse apercevoir des branchies attachés à leurs cours. Les deux hommes étaient en effet des créatures marines, surement assez fort pour écraser Kamijou sans aucune difficulté. Le temps sembla long. Combien de temps allaient-ils encore discuter sans bouger ?

Soudain, un éclair jaillit dans le ciel, suivi par une pluie abondante. Kamijou souffla avec peine, il ne manquait plus que la pluie pour couronner le tout. Mais ce n'était pas n'importe quelle pluie. Il était rare que sur l'île la pluie surgisse sans prévenir, cette véritable moisson était attendu et avait prévenu les habitants de bien s'abriter. Seul ceux qui vivent comme des nomades n'étaient pas au courant. Et c'était totalement le cas de Kamijou. De grosses gouttes venaient brutalement s'abattre sur lui ainsi que toute la zone où il se trouvait. Lorsque la pluie était à son comble, les deux hommes devant lui semblaient joyeux. Ils partirent soudainement, suivant la route et en courant. Au loin Kamijou pu entendre "Allons à la mer, allons à la mer !". En réfléchissant un peu, le jeune humain comprit que des immenses vagues arrivaient sur les côtes, un événement très prisé pour les créatures amphibiens.

La route était enfin dégagée. Mais les vêtements de Kamijou étaient déjà totalement trempé, presque transparent. Il replia sa veste sur sa tête afin de se couvrir un minimum et couru en direction du temple, gravissant les immenses marches afin de l'atteindre. Une fois devant l'imposante porte en bois et sans plus attendre, il la poussa afin de pénétrer dans le temple. A sa grande surprise, le temple paraissant sombre et triste de l'extérieur était allumé à l'intérieur. Retirant sa veste de sa tête, la jetant au sol, ses yeux s'émerveillèrent devant l'architecture et l'ambiance tamisée du temple.

Des poutres apparentes entièrement en bois, des stèles en marches ou en chêne massif, un espace vide et une hauteur impressionnante, une statue de pierre en son centre symbolisant probablement un dieu ou une déesse et enfin sur les contours se trouvaient un nombre incalculable de bougie plus ou moins grosses allumées. Kamijou était stupéfié. Sa vision de la religion était naïf, il ne croyait en rien et n'était pas intéressé par cela. Constatant que personne ne se trouvait dans le temple, il déposa sa sacoche trempé ainsi que ses chaussures et même sa chemise. Il avança lentement, déposant des marques humides derrière lui à cause de l'orage qui grondait encore dehors. Le jeune humain n'était alors habillé que de son pantalon totalement gorgé d'eaux.

Il s'avança alors torse nu vers le centre du temple où gisait l'immense statue de pierre. Elle devait faire dans les dix mètres de haut. Il levant sa main afin de la touché, admirant les détailles de celle-ci. Absorbé par sa curiosité et la beauté des lieux, il avait totalement oublié de se cacher et avait même baissé sa garde ...

C’est avec surprise que Kamijou découvrit ce temple logé en haut de la colline. Son architecture et ses couleurs étaient d’une finition parfaite. L’influence que possédait ce temple le rendit presque nostalgique. Des moines ou des religieux ont probablement habités ici, peut être même qu’ils étaient encore la. Admirant une statue digne de leurs travails, le jeune humain se retourne, ayant entendu la porte d’entrée grincer. Ses yeux changèrent subitement de regard. Son inquiétude à ne pas être trouvé tomba à l’eau. Soudain, une voix féminine résonna en écho dans le grand hall.

- Qu'est ce qu'un beau jeune homme comme toi fait à "fuir" comme ça et à se cacher dans ce temple ?

Il fixa la personne de loin en essayant de la reconnaître. Elle était grande, sa longue chevelure noire trempée à cause de l’orage ne lui rappela personne. Dans son esprit, Kamijou pria pour qu’elle ne soit pas un ennemi à son égard. Peut être que dans ce temple, sa prière sera entendue. Lorsqu’il entendu cette phrase, il se douta de quelque chose. Un beau jeune homme ? Qu’est-ce que c’était comme créature cette fois-ci … Une succube ? Serte ses atouts féminines, notamment sa poitrine, pouvait convenir, mais à y réfléchir elle n’y ressembla pas. Si c’était bien une succube, elle ne se serait pas annoncé comme cela. Que voulait-elle ?

Fronçant les sourcils, il s’exclama d’une voix grave et assuré.

« Je cherchais juste un abri pour la nuit … Qui êtes vous ? »

Le jeune humain cherchait des réponses, si elle était un ennemi, il devra probablement courir pour s’enfuir par la fenêtre se trouvant à quelques mètres sur sa gauche. Laissant malgré lui ses affaires étant juste à côté d’elle. Il avait quelque peu négligé son arrivé, s’il avait bien fait, il aurait trouvé un moyen de fermer cette immense porte et de cacher ses affaires dans un coin, puis d’inspecter les lieux. Mais la beauté du temple l’avait comme égaré. C’était bien idiot de sa part. Alors qu’il continua à fixer cette femme, cicatrice lui fit légèrement mal. Une douleur peu puissante mais vive comme si quelqu’un s’amusait à glisser une aiguille dessus dans la transpercer dans sa peau. Il mit sa main par réflexe sur celle-ci afin de la soulager.

Attendant qu’elle ce décide à s’identifier, Kamijou resta planter là, prêt à fuir s’il le fallait.