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 Le repos du guerrier (PV Vika)

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Greg Ogramann
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MessageSujet: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeMar 24 Sep - 16:09

Lien vers le RP précédent ici

L'odeur était la même que dans tous les hôpitaux. Mélange de produits nettoyants et de médicaments acres, essayant de camoufler les odeurs bassement humaines qu'étaient l'urine ou la sueur. Si la maladie avait une odeur, c'était celle-ci.

Les murs blancs étaient les mêmes aussi. Lisses, sans âme. Les malades auraient pu s'en servir comme écran pour projeter leurs souvenirs heureux histoire de se changer les idées mais allez savoir pourquoi, ils n'était jamais question de la blancheur de la neige, du sable blanc des tropiques ou des montagnes de quartz d'une planète inconnue dans leurs rêveries nocturnes. Plutôt de cellules de prison et de cimetières, quand ce n'était pas de salles étouffantes de chimio.

Et les draps. Amidonnés. Rigides. Froids. Linceuls avant l'heure.  Histoire de prendre un peu d'avance sur le diagnostic. Eh les copains, promos sur les lits d'hopital ! Garantis en bois de cercueil véritable ! Vite, y'en aura pas pour tout le monde !

Greg haissait les hôpitaux et ils le lui rendaient bien. Ils étaient synonymes de longues heures d'attente et d'angoisse, d'enfermement, d'examens. De gens partout autour, qui voulaient le toucher, le palper. De peur ou de fascination dans les yeux des femmes et hommes en blanc lorsqu'ils s'occupaient de lui.

Patient en cellule, animal en cage, même combat.

Aussi le brun était-il allongé en chien de fusil sur le lit du fond de la chambre, le regard dirigé sur la porte d'entrée. Il était totalement épuisé, mais ne parvenait pas à se reposer. Le moindre bruit dans le couloir, que ce soit un patient noctambule qui tousse ou une infirmière pressée d'aller prendre une pause-thé, le faisait sursauter et scruter la porte. De peur que quelqu'un rentre. Ou d'espoir. Les deux peut-être.

Ca faisait des jours qu'il était claquemuré dans cette chambre, tout seul. Les seuls personnes qu'il voyait étaient les infirmiers qui venaient vérifier son état ou lui poser son plateau repas. Jamais le même. Il était porté à croire que le patient Gregory Oramann était la corvée du service, refilé au petit nouveau arrivé. Histoire que s'il se mette en rogne et le bouffe, ce ne soit pas un respectable infirmier qui y laisse ses tripes mais juste une bleusaille fraichement débarquée.

Allez, venez nourrir le lion les enfants. Faites gaffe, on ne lui a pas coupé les dents... Et il a faim. Mouais.

Les médecins avaient été insupportables à son arrivée. A se figer au moindre de ses gestes, comme s'il était un tyrannosaure prêt à fondre sur le premier à bouger. Et pourtant, curieux, comme attirés par l'odeur du sang. La moitié de l'hopital avait du passer la tête discrétement dans la salle d'examen, histoire de voir à quoi ressemblait celui qui avait faille faire passer ad patres la grande Vika. Charognards.

Aussi dès que les examens vitaux avait été finis et que les médecins, presque déçus, lui avaient annoncé qu'il était en excellent santé visiblement à part une fatigue générale intense et des bleus sur tous le corps, il avait dit non. Niet. Stop. Droit de véto. Gardez votre IRM de confirmation, fichez les curieux à la porte et foutez moi la paix nom d'un chien !
Ilds insistèrent. Ils ne pouvaient pas être sûrs que... Greg pointa la porte.
Enfin, il faut être raisonnables, on ne sait jamais. Peut-être que le cerveau était atteint ou... Ils s'étaient enfui en trombe lorsqu'il avait fait mine de se lever. Bon, si le patient insistait !

Qu'ils le sachent. Le patient les empouettait du plus profond de son être.

La seule personne qu'il espérait voir passer cette porte, c'était Vika. Pour être sûre qu'elle allait bien. Et s'excuser. Pour tous les problèmes causés. Pour ses yeux. Pour être lui.

D'ailleurs, il était toujours lui. Depuis son arrivée, personne n'avait poussé pour prendre sa place, et il en était le premier surpris. Presque déçu, même. Il se figeait parfois pour écouter ce que les autres disaient en arrière-fond. Pas pour espionner, mais pour être sûr qu'ils étaient bien là. Qu'il n'était pas tout seul. Ni complétement fou. Mais oui, il pouvait les entendre chuchoter, et les sentir l'observer, toujours. Juste... en retrait. Il ne savait toujours pas vraiment à quoi... enfin, si, il avait une intuition à ce sujet, mais cela restait vague. Intuition que c'était dû justement à sa perte de contrôle.

Les souvenirs du combat avaient fini de se déverser dans sa tête. Il les avait mis à l'écart dans un coin, essayant de ne surtout pas y songer. Il se sentait déjà assez coupable sans devoir y ajouter le souvenir du mal qu'il avait fait à Vika. Ca n'empêchait pas les cauchemars à ce sujet, mais un de plus ou un de moins...

Mais après... Les souvenirs étaient étranges. Comme séparé en deux flux. Greg se revoyait taper, frapper, harceler Vika de coup. La rendre noire. Utiliser les pouvoirs de ceux qu'il avait en réserve alors qu'ils hurlaient dans le fin fond de son esprit. Ca ne lui ressemblait pas, mais il se voyait faire ça. Et en même temps, il était dans une... non, dans sa bibliothèque ? Celle de sa tête, où il se réfugiait mentalement. Et des livres. Des tas de livres. Vierges, et morts, puis vivants. Il y avait écrit avec son sang, y avait enfermé les autres. Pour les sauver ? Puis des ténébres, totales, noires, vivantes. Des ténébres qui le dévoraient. Et des couleurs...

Etranges souvenirs. Et le plus étrange restait qu'il n'arrivait pas à se rendre dans sa bibliothèque pour l'instant. Le brun avait beau se concentrer, la pièce lui échappait. Comme si elle se cachait toujours au coin de son oeil, dans son angle mort. Comme si elle ne voulait pas être vue... C'était presque... effrayant. Comme si elle avait une volonté propre.

Il remua vaguement sous le drap blanc os, essayant de trouver une position pour soulager la douleur. Il aurait dû prendre les médicaments qu'on lui proposait pour apaiser le mal, mais il avait eu peur de finir totalement assommé et qu'un inconscient le touche. Peur d'un autre carnage. Ce n'était pas sûr ici, pas assez pour qu'il puisse se permettre de vraiment se relaxer. Alors il se soignait doucement mais sûrement, laissant son corps prendre le relais..

Et il attendait, bien sûr. Il ne comptait plus les jours. On aurait pu au moins lui donner des nouvelles de Vika au lieu de le laisser se morfondre, mais non. Secret, qu'on lui répondait.

Foutu hopital.


Dernière édition par Greg Ogramann le Ven 27 Sep - 7:50, édité 2 fois
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Vika Nightwing
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeMer 25 Sep - 2:58


    Long. C’était le mot qui lui serait venu à l’esprit si on lui avait demandé ce qu’elle avait pensé de son séjour à l’hôpital. Elle en avait certes grandement besoin, mais rester aussi loin et aussi longtemps du lycée, du comité, et du club d’arts martiaux ne l’enchantait guère. Non pas que tout cela pouvait tourner sans elle, mais bien parce que c’était quelque chose qu’elle affectionnait de faire, et qu’attendre dans un lit n’était pas vraiment très folichon. Naessala lui faisait parvenir les nouvelles les plus importantes, et elle restait tout de même à la page. Et elle allait surement devoir botter des culs dès son retour.

    On lui avait retiré ses moignons d’œil, et à sa demande, plutôt qu’une prothèse esthétique, on lui avait bouché les orbites avec des plaques de métal épaisses. Au moins, elle réduisait sa faiblesse de ce côté-là. Vika avait juste demandé un bandeau, blanc, qu’elle avait noué autour du tout.. Sa jambe aussi allait mieux, et elle était presque capable de marcher sans boiter.

    Si elle n’avait pas encore pu s’y rendre, elle avait des nouvelles régulières de Gregory, mais elle ignorait si celui-ci en avait d’elle, malgré ses demandes incessantes au personnel infirmier. Mais le nom de Gregory suffisait à leur tirer des grimaces de peur. En même temps, il fallait les comprendre. Elle était assez connue, et que quelqu’un ait été capable de la mettre dans cet état pouvait en terrifier plus d’un. Elle n’avait plus qu’une envie, pouvoir sortir de sa chambre et lui rendre visite, puisqu’il avait apparemment décidé de ne pas sortir de sa chambre et envoyait paître l’équipe médicale, qui se gardait bien de lui discuter cela, par peur des représailles.


    Son rétablissement ne prit pas longtemps. Enfin, par rapport à un humain qui aurait subis le même genre de blessure. Elle n'était pas douée de régénération incroyable, mais quand on est maître de son esprit, on peut toujours faire donner un petit coup de main au corps. Et elle eut le loisir de s’entraîner mentalement, au cours de ces deux longues semaines, et elle pouvait marcher normalement, comme si elle voyait normalement. Ce qui, bien entendu, fascina l'intégralité du bloc. Mais on se dit vite, qu'après tout, c'était Vika.

    Sa nouvelle vision avait perdu beaucoup de subtilité et en avait gagné tout autant, mais dans un autre registre. Si elle ne pouvait plus apprécier les couleurs de la même façon, elle en avait une relative notion. Sa palette c'était limitée, et elle ne percevait donc les couleurs que selon certaines nuances, comme une palette graphique définie, et non comme le spectre chromatique totale. La où vous verriez quinze rouges différents, elle n'en distinguerait qu'une demi-douzaine. Elle pouvait, cependant, toujours voir "normalement", via un flux mental d'image continue par les yeux de Naessala, mais voir et se mouvoir depuis un autre esprit était terriblement compliqué. Mais en échange de cette perte chromatique, elle avait ouvert son esprit à celui, plus subtil, des énergies. Un monde dont elle pouvait faire varier sa sensibilité, en fonction de ses besoins. Elle pouvait même voir à travers les murs, si elle le voulait, maintenant. Il lui suffisait de filtrer les informations. Chaleur, vie, matière, mouvement, il lui suffisait de le penser. Pour le moment, elle devait se concentrer énormément pour obtenir ce genre de changement, mais elle se doutait que, comme tout, elle finirait par maîtriser et l'automatiser.

    Alors en attendant, elle s'était réglée sur la vision qui s'approchait le plus de la vision normale, visualisant la matière, et limitant ses perceptions à ce qui se trouvait devant elle, évitant ainsi le trop plein d'information. Certes, elle était toujours capable, d'instinct, de savoir s'il y avait quelqu'un dans son dos, mais c'était de l'ordre de ses autres sens et non pas de son esprit.

    Elle traversa le bloc réservé aux monstres, de cet hôpital humain, aile cachée et seulement connue des autorités compétentes. Et elles étaient rares dans le monde humain. On s'écartait sur son passage, soit par connaissance de son rang, soit par la prestance qu'elle dégageait. Et je ne parle même pas de si elle relâchait son aura.

    Elle frappa, et poussa doucement la porte. Elle s'appuya contre la chambranle de la porte, bras croisés, souriante. Comme quand on va voir un vieux pote, façon "Alors vieille branche, tu deviens quoi?" Mais Vika n'était pas aussi familière, quand bien même des liens, douloureux certes, s'étaient tissés entre eux, attachant, au moins pour un temps, leur existence.


    "Gregory? Je peux entrer?"

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Greg Ogramann
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MessageSujet: A   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeMer 25 Sep - 11:47

Y'avait une araignée au plafond.

Non, mais réellement. Y'avait une araignée au plafond. Du genre costaude. Greg, désoeuvré, la regardait faire son bonhomme de chemin au plafond. Un pas en avant, trois pas en arrière, se réfugier dans un coin, puis attendre... et recommencer. Encore. Et encore. Si c'était un animorphe-araignée, il était sacrément stupide. Pas la peine de courir alerter les gardes de Vika.

Le déjeuner était déjà passé. Le porteur du plateau avait frappé et était parti en courant, laissant le plateau-repas devant la porte. Greg avait découvert sa purée-jambon et son flan verdâtre en venant voir ce qu'il se passait. Ce n'était pas la première fois.. Encore une victime de la légende du grand méchant croque mitaine. Sans doute que ses collègues lui avait décrit son regard vicieux, son visage squelettique et ses grooooosses griffes avec lesquelles il avait énucléé la Vaillante Vika. A croire qu'ils le prenaient pour Nemesis.

L'araignée refila se terrer dans un coin alors qu'on toquait à la porte. Greg soupira. Sans doute qu'on venait récupérer les restes du déjeuner. Qu'avaient ils trouvé comme astuce ? Un scaphandre ? Et un harpon à baleine ? Voire un spray anti-requin ? Et est-ce qu'ils se rendaient compte de la gêne et de la honte qu'il ressentait à chaque fois ? Comme s'il n'était qu'un prédateur et rien d'autre.

Sauf que non, ce n'était pas un infirmier terrorisé cette fois-ci. Le battant s'ouvrit pour dévoiler une certaine animorphe nonchalamment adossé au battant. Elle avait un sourire aux lèvres malgré ses yeux bandés.

- Vika ?!

Un poids qu'il ignorait supporter s'envola de sa poitrine. Elle était vivante. Bien vivante. Enfin... Elle en avait l'air en tout cas ? Il voulait dire, elle n'avait pas l'air d'un zombie. Et ça existait les zombies-animorphes ? Non, hein ? Le poids revenait alors qu'il se rendait compte que dans ce monde de fous, avoir quelqu'un devant les yeux ne signifiait pas qu'il était vivant. Il ne l'avait pas tuée ? Ou bien si, et c'était pour ça que les médecins le traitaient ainsi ? C'était possible. Il avait fait tellement de mal cette fois-là, ça le rendait encore malade en y repensant. Peut-être que -

Elle est vivante.

Choeur de voix dans sa tête, s'exprimant en choeur. Puis le silence. Rompu de chuchotements au fond.
C'était une nouveauté, mais une nouveauté bienvenue. Le simple fait de l'entendre exprimer le calmait. Oui, elle était bien vivante. Et elle lui parlait, d'ailleurs ?

- Oui, bien sûr. Rentre ! Installe toi ! La chaise fait horriblement mal au postérieur, mais le lit n'est pas mieux donc...

Il la regarda pénétrer dans la pièce et avancer sans aucune difficulté, évitant le lit voisin. Aussi alerte et vive qu'avant. Rien n'avait changé, hormis ce bandage qui lui cerclait le visage... et le fait qu'elle ne tourne absolument pas la tête pour se diriger.  Même par réflexe.

Aveugle. Elle était aveugle. Par sa faute.

Il déglutit difficilement, alors qu'elle s'installait. Aveugle. Ce n'était qu'un simple mot avant de la voir. Aveugle. Ne plus jamais vraiment voir ce qui l'entourait. LEs visages de ses amis. Un coucher de soleil. Une araignée au plafond.  Un ennemi qui s'approchait. Plus rien... Il réalisait ce que cela signifiait. Elle était désormais plongée dans les ténèbres. Et c'était sa faute. Uniquement sa faute. Depuis tout le temps qu'elle était au lycée, personne n'avait jamais réussi à la blesser sérieusement... sauf lui.

- Je suis ...

Comment achever ça ? Désolé ? Il l'était, mais qu'est-ce que ça changerait à la situation ? Prêt à pleurer ? Pas le droit de pleurer, quand on fait une connerie on assume. Je recommencerai plus ? Il ne pouvait même pas promettre ça, il n'en savait rien.

Plus il regardait le visage serein de l'animorphe, plus il se sentait mal. Elle était vivante oui, et ? Il lui avait pris tout le reste...
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Vika Nightwing
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeMer 25 Sep - 17:33


    Elle entra en refermant doucement la porte. La chambre de Greg était similaire à la sienne. Peut-être un peu moins propre, puisqu'elle avait compris que les gens n'aimaient pas trop y rentrer, et ça devait valoir pour les femmes de ménages. Vika attrapa la chaise, et vint la poser juste en face de lui,, à califourchon dessus, appuyant ses bras sur le dossier. Elle sentait la différence. Oui, effectivement, quelque chose avait changé en lui. Il ne clignotait plus. C'était plutôt comme un genre de noyau de couleur, au centre de son aura à lui, maintenant bien visible, sans interférence. Et au ressentis qu'elle en avait, il avait l'air coupable.



    "...vraiment doué pour te mettre dans des situations pas possibles. Et moi aussi."

    Elle comptait aborder les choses d'un ton léger, badin. Elle ne voulait surtout pas dramatiser sa situation. Elle s'en contentait, elle l'avait choisi. Et c'était suffisant pour elle. Le reste n'était que détail. Si elle avait abandonné, si elle l'avait tué, ne l'avait pas sauvé, comment aurait-elle pu être capable de protéger ce lycée? Si elle ne pouvait pas en sauver un, parce qu'elle refusait la solution, comment pourrait-elle les sauver tous? C'était surement stupide, mais c'est comme ça qu'elle voyait la chose.

    "Je ne t'en veux pas. Et tu ne dois pas t'en vouloir non plus. C'est moi qui suis désolée. J'ai été trop faible, et j'ai failli te tuer. Enfin... Elle a failli. Alors que tu venais chercher mon aide. Aide qui a manqué de peu d'être particulièrement radicale.

    Même sans mes yeux, j'y vois clair, peut-être même plus que toi, et je ne suis aucunement gênée. Et si j'avais vraiment voulu les conserver, tu serais mort. Et ce n'était pas une solution envisageable."


    Et elle était sérieuse. On ne déconnait pas avec ses protégés. Et elle encore moins. Gregory n'avait pas mérité de vivre tout ça, et elle voulait aider à aller mieux. Elle ignorait si c'était la conséquence du combat, ou la sortie de la Chose-Vide, mais le jeune homme avait fait un pas en avant dans sa vie. Tout comme elle. Elle espérait qu'il l'avait compris, senti. C'était même presque inespéré, qu'il se passe un truc de cet envergure le jour où il avait décidé de venir lui demander son aide. Oui, avec du recul, Vika trouvait que tout ce qui s'était passé était une bonne chose, qu'elle referait sans hésitation. Enfin, elle n'avait plus d'oeil à se faire crever pour ça.

    "Tu as surement des questions, des demandes, ou que sais-je. Et ça tombe bien, moi aussi. On a qu'à faire donnant donnant. Tu peux me demander ce que tu veux, je te répondrais en toute franchise. Et j'aimerais que ce soit de même pour toi. C'est d'accord? Bien.

    Comment tu te sens? Physique comme dans ton esprit. Je ne perçois plus le même fouillis d'aura qu'avant, et ça à l'air calme. Et surtout... c'était quoi? Je ne sais même pas si je pourrais la décrire. Ce noir, ce vide..."


    Y penser la faisait frissonner. Mais d'un autre côté, c'était la Chose-Vide qui lui avait permis d'avancer, en lui montrant ses erreurs. Elle espérait juste ne plus avoir à la croiser. Et pour cela, il fallait que Gregory devienne assez fort pour la contenir. Ou la contrôler, s'il s'en sentait capable. Il était terriblement puissant, et Vika était presque sûre qu'il ne s'en rendait même pas compte. Mais quand il aura compris où se cache sa force, il sera quelqu'un de bien, et de puissant, qui aura connu la faiblesse, la peur et la souffrance. Et il sera bon. Vika serait fière d'elle, et de lui, quand ce sera accompli. Mais en attendant, y'avait du boulot.
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Greg Ogramann
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeJeu 26 Sep - 4:47

Vika prenait ce qui s'était passé à la légère, probablement pour ne pas le culpabiliser encore plus. Il lui en était reconnaissant, et en même temps un peu honteux. Voire en colère. Pourquoi c'était à elle de le réconforter ? Il savait pertinemment ce qu'elle avait souffert de la situation ; ça n'aurait pas dû être à elle de jouer les soutiens. Mais à lui. Même pas capable de gérer les conséquences de ses actes, nom d'un chien...

Quand à ne pas lui en vouloir... Il se recroquevilla instinctivement sous son drap. C'était un mensonge. Greg en était sûr. Pas parce qu'un être normal aurait juré sa perte - la maxime "Mais c'était Vika" était désormais bien inscrite sous son crâne - mais parce qu'il conservait le souvenir d'une Vika Noire, violente et enragée, prête à tout pour le faire souffrir. Et elle n'aurait jamais excusé son acte. Il le savait. Vika pensait peut-être ce qu'elle disait, mais tout au fond, là où elle ne voulait - ou pouvait - pas voir... elle l'en tiendrait toujours pour responsable.

Quoique... Elle parlait d'Elle, avec une majuscule. De qui était-il question ? Personne d'autre n'avait été présent sur ce champ de bataille. A part dans sa tête, mais Vika ne pouvait pas parler de ça. Il lui poserait la question. Peut-être pensait-elle avoir agi sous le controle de quelqu'un d'autre. D'un télépathe quelconque. Mais Greg, lui, savait bien qu'il n'y avait jamais eu personne d'autre que Vika en face de lui.

Il releva brusquement la tête lorsqu'elle déclara que le tuer n'avait pas été une solution envisageable. Quoi ?! Echanger sa vue et possiblement la vie de la protectrice du lycée contre celle d'un élève qui pouvait d'une seconde à l'autre exploser et détruire tout ce qui l'entourait sans rien controler ?! Sans compter qu'elle aurait laissé le lycée à la merci de l'Antithèse pour lui ?! Est-ce qu'elle était sérieuse ? Il se mordit les lèvres pour ne pas lui dire que son comportement avait été totalement stupide. Totalement. Stupide. Même lui était prêt à mourir lorsque la Bête avait pris le contrôle ! Même lui ! Plutôt que de la laisser faire ce qu'elle voulait ! Et elle avait quand même -

Chuuuuuut... Calme toi...

Respirer, et rester calme. Oui. C'était fini. C'était idiot. Idéaliste. Vika. Desserrer les points qu'il avait crispés sur ce foutu drap, relâcher la pression. C'était passé. Fini. On était ici et maintenant, point. Respirer.

- Epuisé. Je n'arrive pas à me reposer réellement. Je hais les hopitaux. Viscéralement. Mauvais souvenirs. Alors ça plus le fait de... enfin, ce qu'il s'est passé... C'est assez difficile de se relaxer. Mais ça se soigne tout seul. Je n'ai pas été si amoché que ça... Bien moins que toi... termina-t-il d'un air géné.

Sauf qu'elle lui demanda ce qu'était cette chose. Noir. Vide. Et il allait devoir expliquer. Revivre ça. La faim, la souffrance, la  solitude de la Bête. Et expliquer comment elle avait été créée. Par sa faute. Oh merde. Greg se prit la tête dans les mains. Il allait devoir jouer les shéérazades pour lui faire comprendre.

- Oui, je sais. On va devoir parler. Mais ça va être difficile. Ca remue beaucoup de choses. Beaucoup. Et pas que des agréables. Déjà, est-ce que tu as eu accès à mon dossier ? Que je sache ce que je dois t'expliquer ou pas. Jusqu'où je dois remonter.

Du temps pour organiser sa pensée, pour la mettre à distance. ET rester calme aussi. Très calme. Pour ne pas relancer la machine. Ou penser à la vulnérabilité qu'il allait montrer.

- Et "Elle" ? Qui est "Elle" ? lui demanda-t-iln tout en réfléchissant.

Un peu plus de temps encore. Qu'elle parle, lui explique. Et qu'elle réduise un peu l'écart entre eux deux. Peut-être que de l'entendre se dévoiler un peu calmerait ses craintes. Peut-être.
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Vika Nightwing
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeJeu 26 Sep - 11:47


    Oh. Eh bien, il partirait le plus vite possible alors. Ils en avaient le droit, l'un comme l'autre. Quand ils auront fini leur discussion. Et comme toujours, il était réticent à en parler. Elle comprenait un peu, ça devait pas être facile tous les jours d'avoir un truc de cet ampleur dans un coin du crâne. Et puis, il avait l'air d'avoir gardé pas mal de souvenir. Il se souvenait d'Elle aussi, et, de façon extérieure, rien ne pouvait lui permettre de comprendre la dualité qu'il avait rencontré. Il tiqua quand elle affirma que sa mort n'était pas envisageable. Ce qu'il ne comprenait pas, ou ne pouvait pas douter, c'était qu'elle avait sacrifiée sa vue en sachant qu'elle sa vie n'était pas en danger. Tout du moins, que cela n’entraînerait pas sa mort de façon directe. La Chose-vide, c'était autre chose, mais elle n'avait vite plus eu le contrôle à ce moment la.


    "On décollera vite alors. Cela m'a pris du temps, mais je peux enfin partir d'ici, et toi aussi. Ce n'était pas tant les blessures que l'apprentissage d'une nouvelle façon de voir."

    Lui demander directement de répondre de la Chose-Vide ne fut peut-être pas la meilleures des choses à faire, mais c'était le plus important. Mais il s'esquiva dans un premier temps, et répliqua avec quelque chose de niveau équivalent. Non, elle n'avait pas regardé son dossier. Oui, elle aurait pu le faire. Mais elle avait préféré apprendre de ce qu'il lui dirait, de ce qu'elle comprendrait, et non pas en trompant possiblement sa confiance. Enfin, c'était une vision un peu particulière de la chose.

    "Oui j'y ai eu accès. Mais je ne l'ai pas lu. Je ne suis pas la pour le faire, et ce n'était pas correct. Tu ne voulais pas m'en parler, il y avait une raison. J'ai respecté ce choix."

    Elle. Comment lui expliquer. Elle allait devoir lui révéler la façon dont elle fonctionnait. Non pas que ce soit une réelle gêne en soi, elle ne craignait pas que quelqu'un le sache. Juste qu'elle trouvait que cela appartenait plus à une façon de vivre avant tout, et qu'elle ne voulait inciter personne à faire comme elle, dans l'optique d’obtenir du pouvoir. Ce serait vain et contradictoire. Elle espérait qu'il comprendrait cette nuance.

    "Bien. Elle. Je commence, comme ça, ça te viendra peut-être mieux. A aucun moment, quand je me suis battue contre celui ou celle qui m'a fait ça, je n'ai eu ma vie en réel péril. C'est pour cela que tu es en vie. Aussi important sois-tu, je n'aurais pu m'échanger contre ta vie sans être sûre que quelqu'un, toi ou un autre, puisse reprendre le flambeau. J'ai offert mes yeux pour ne pas te tuer, car je savais que je n'allais pas en mourir, ni mourir par la suite. Tout du moins, c'est ce que je croyais, jusqu'à ce que la Chose-Vide sorte. Moi je l’appelais la chose. Elle, Elle l’appelait le Vide. C'est pour cela que je l'appelle ainsi. C'est quand elle est sortie que toi, comme moi, avons failli y rester.

    Hum... J'ai une façon bien particulière de vivre, de penser, comme tu as du le remarquer. Cela demande un travail sur soi incroyable, pour respecter l'intégralité des codes établis par les guerriers, l'honneur, le bien, et d'autres valeurs du genre. Je vivais d'une manière où certains sentiments, comme la colère, la peur, la rancœur, ce genre de pensée n'ont pas leur place. Je gérais cela à ma façon. Je visualise ça comme des cours d'eau dans des canaux. Aucun ne doit déborder, même quand un sentiment fort me prends, et je me sers ensuite de l’énergie que ce cours d'eau déploie pour combattre, ou me protéger. C'est un apprentissage long et contraignant. Et je m'étais trompé quelque part. Au lieu de traiter les "sentiments impurs" comme les autres, car ils sont, d'un point de vue des auras, puisque c'est comme ça que je vois tout, maintenant, plus visible, plus prévisible que des sentiments plus neutres. Ce que je considérais comme une faiblesse, et je me refusais de m'en servir, et d'accepter même que je puisse les ressentir. Au lieu de les laisser couler, je leur avait creuser un immense trou, et il se déversait dans les abysses. C'est la qu'Elle est née.

    Elle ne sort que rarement, et souvent par un intermédiaire extérieur. C'est arrivé deux fois. La première, quand on a essayé de me laver le cerveau, à la rupture du contact mental, une partie de mon ennemie est restée dans ma tête, et y a foutu un sacré bordel, exacerbant les "mauvais" sentiments. Et Elle est sorti. Si Adam n'avait pas été la, je crois que je me serais tuée toute seule en affrontant Ruby, une gargouille de l'antithèse. Tu as peut-être déjà entendu parlé du combat qui sonna son glas d'ailleurs.

    La, c'est ta Chose-Vide qui l'a faite sortir. Elle a fait remonter les flots noirs de leur trou. Elle a bouché tout mes canaux, et mon esprit ne fut plus qu'un vaste bordel, jusqu'à ce que le noir engloutisse tout. Et Elle est sorti, pour de bon quasiment. C'est à ce moment la que j'ai compris que j'avais fait une erreur. Erreur que j'ai réparé au bon moment, puisque j'ai dévié la lame qui comptait bel et bien t'ôter la vie. C'était moi, sans l'être. Mais je peux affirmer qu'Elle ne ressortira plus. Elle fait parti de moi maintenant, et j'ai une nouvelle façon de gérer mes sentiments, je n'en rejette plus aucun. Elle ne sortira plus, Elle n'existe même  plus vraiment en tant qu'entité. Elle fait juste partie de moi, car je l'ai acceptée. Et sans toi, jamais je n'aurais compris cette erreur. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, c'est pour cela que je ne t'en veux pas.

    Je suis en perpétuel apprentissage, de mes pouvoirs et de ma voie. Tu y a apporté ta pierre, certes, d'une façon fort étrange, mais elle est la quand même. Et je ne te mens pas en affirmant que celle-ci sera une charnière, une base solide pour la suite de mon évolution. Et c'est pour ça que je te remercie. Je t'ai offert mes yeux, mais pas ma vue pour autant, et toi, tu m'as ouvert une nouvelle voie, la où je pensais ne plus vraiment pouvoir évoluer. Merci."


    Et elle fit ce qu'elle se pensait maintenant capable. Elle le prit dans ses bras, colla sa joue contre la sienne, et maintint le contact, le serrant fort, autant de temps qu'elle en était capable. Soit... un peu moins de quinze secondes. Mais c'était déjà mieux que ce qu'elle avait déjà fait. Vika était sure qu'un jour, elle pourrait le toucher normalement, de façon tout a fait instinctive, sans que son pouvoir ne l'inquiète. C'était lui même qui lui en avait donné les moyens. Alors, c'était un peu sa façon de le remercier.
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Greg Ogramann
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeJeu 26 Sep - 13:46

Partir. Rien qu'à cette idée, son humeur s'améliora un peu. Finis les murs blancs, finie la peur dans le regard des soignants, fini la mise en antarcie automatique. Enfin, fini.... Atténuée, du moins. La solitude restait son lot au lycée mais pas de façon aussi visible et Greg avait au moins la possibilité de sortir prendre l'air quand la situation devenait intenable. Pas ici.

Sa réponse quant à son dossier, un peu acerbe, le surprit. Il n'avait pas pensé un instant à l'accuser de quoi que ce soit, non. Gregory Ogramann était un danger potentiel pour le lycée, il aurait été tout à fait normal qu'elle demande à avoir son dossier. Pour prévenir les risques. Cela n'avait rien à voir avec une trahison ou une insertion dans sa vie privée. Juste une prise de précaution.

... Alors... Pourquoi se sentait-il soulagé qu'elle ne l'ait pas fait ? Qu'elle ne l'ait pas vu comme un simple "problème potentiel" ? Et en même temps son soulagement se mêlait d'agacement à l'idée qu'il ne soit pas suffisamment important pour mériter qu'elle prenne quelques minutes de son temps à compulser son dossier. C'était totalement stupide.

Il n'était pas aussi sensible d'ordinaire. Aussi paradoxal. Aussi humain. Est-ce que quelque chose avait changé en lui ? Au fond de sa conscience, des éclairs cramoisi et anthracite fleurirent l'espace d'un instant, trop mince pour qu'il puisse même s'en rendre véritablement compte. Il se serra dans ses bras et secoua la tête. Calme. Son pouce droit vint se caler au creux de son coude dans un geste de réconfort, cherchant le pouls familier et régulier. Se concentrer dessus pour rester présent.

Et puis Vika commença à parler d'Elle. De ce qu'Elle était pour elle. D'un ton calme et uni, serein, elle lui expliqua ce qu'il était advenu de ce petit bout d'elle dont elle s'était amputée et qui avait macéré, pourri, tout au fond de son esprit.

Greg attrapa son oreiller pour le serrer contre lui. Il devait avoir l'air d'un enfant serrant son doudou pour se protéger des monstres nocturnes, mais il s'en fichait. Personne ne le verrait, même pas Vika. Et il en avait besoin. De se serrer quelque chose. Pour empêcher ses larmes de couler.

Il comprenait. Trop bien. Ce sentiment que pour vivre, il fallait s'abandonner. Que pour ne pas sombrer et s'attaquer à d'autres, il valait mieux mourir en partie. S'enfouir loin de tout, dans ce trou noir et obscur dont elle parlait. Et laisser ce petit morceau de soi seul, loin de tout, le laisser là où il ne pourrait faire de mal à personne sauf à lui-même. Où avec un peu de chance, il se dévorerait dans sa folie dans la solitude la plus profonde. Petit lui, petit monstre, qui n'avait pas le droit d'exister, pas au détriment des autres. Qui aurait dû mourir à la naissance pour le plus grand bien.

Ses yeux picotaient. Son oreiller devenait moite, ses articulations se blanchissaient à force de se crisper. Les sentiments remontaient, solitude, peur, haine, folie, rage. Ils apparaissaient par moment, éclairés par des flashs de couleurs, puis disparaissaient il ne savait où. Ca l'entourait, le cernait. Tant de choses qu'il ne voulait pas ressentir.

Lorsque tu regardes au fond de l'abysse, l'abysse aussi regarde en toi.

Dans les abysses, les monstres survivaient. Périclitaient parfois, mais ne mouraient jamais. Jamais. Cela aurait été donner raison à ceux de la surface, à ceux qui leur refusaient le droit d'exister. Cela aurait été avouer leur statut de monstre. Jamais. Ils n'avaient pas demandé à vivre, pourquoi devraient ils souffrir pour une chose indépendante de leur volonté ? Non. De leur point de vue, les vrais monstres étaient ceux qui les avaient rejetés. Enfermés. Oubliés. Les blancs, les beaux, les chevaliers à noble prestance. Les ordures qui préféraient le paraitre à l'être. Ne jamais mourir, ne jamais oublier, ne jamais céder. Pour pouvoir un jour se venger. Pour rendre le monde rouge et noir. Comme eux. Et qu'ils aient leur place. Un jour.

Greg se recroquevillait, à mesure qu'il sentait le noir s'animer, chuchoter à son oreille. Il n'entendait plus rien. Prisonnier d'une armure de noirceur le compressant, le serrant. A l'intérieur, il se sentait coloré, irisé. Pas blanc. Multicolore. Multiple. Et les couleurs luttaient contre sa peau, poussaient, tentant d'empêcher le noir de rentrer encore une fois, de revenir, de le reteinter. Plus de monde, seulement les couleurs et le noir. Et lui Greg. Possiblement l'un ou l'autre. Pour le moment, l'un ET l'autre. Il ne pouvait choisir. Sa peau, son cerveau, lui semblaient être une corde à tirer tendue à rompre, otage d'une épreuve de force à laquelle il ne pouvait participer.

Et soudain, le monde revint. La chaleur l'envahit alors que deux bras le serrait, qu'une peau douce se frottait à la sienne. Le noir s'évanouissait à son passage, disparaissant de sa vue. Vaincu non pas par le blanc mais par l'humanité. Par l'affection. Par le monde. Les couleurs s'évanouissaient aussi, retournant à leur chaos au fond de son esprit, le laissant revenir au monde.

Le laissant être contre quelqu'un. Avec quelqu'un.

Le laissant, pour une fois, comprendre ce que c'était que de sentir le coeur de quelqu'un battre contre soi et d'être protégé. D'être apprécié pour ce qu'on était et non pas pour ce qu'on paraissait ou allait être. C'était une sensation d'une incroyable douceur qui le faisait fondre de l'intérieur. Et il pleurait comme une madeleine, comme s'il pouvait par ce moyen faire sortir ce qui était noir en lui. Blanc de lumière, noir de mort, rouge de sang ? Peu importe. Seul comptait le sel des larmes.

Salé comme le regret.

Salé comme la naissance.

Salé comme un nouveau départ.

Le contact se rompit, mais la chaleur ne s'en alla pas tout de suite. Il se laissa aller encore un peu, essayant de graver dans sa tête cette sensation si particulière. Pour y recourir quand les choses iraient mal. Ou même irait bien.

Juste... en profiter encore un peu. Avant de revenir aux dures réalités.

- Désolé. Tu n'aurais pas un mouchoir ?
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Vika Nightwing
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeVen 27 Sep - 5:45


    La façon dont Vika avait commencé à raconter son histoire avec Elle semblait faire réagir Gregory. Elle ne pouvait pas deviner pourquoi, mais avait plusieurs hypothèses. La plus probable serait de faire le lien avec la Chose-Vide, que c'était quelque chose qu'il avait lui aussi isolé dans les abysses de son âme. Pourquoi pas, oui. Elle sentait les remous que tout cela provoquais en lui, aussi bien sur son aura propre, que pour le noyau de couleur à l'intérieur. Et cela semblait faire réagir ce qui était en lui.

    Si elle était capable de voir le conflit qui se déroulait en lui, elle ne lui fit pas savoir. Elle ne pouvait pas ne pas le voir, mais ne voulait pas qu'il le sache, c'était... assez intime, même si c'était conflictuel. Mais elle se devait d'intervenir tout de même. Son étreinte arriva donc à point nommée, reprenant le flambeau des couleurs qui s'étaient opposées à la noirceur, qui se dissipa. Le noyau lui aussi se rétracta quelque peu en comprenant ce qu'il se passait. C'était bienveillant?

    Cela confirma que d'une certaine manière, Gregory avait trouvé le moyen de contrôler et ordonner avec efficacité son esprit. Elle ignorait comment, les moyens étaient multiples. La force, un contrat, un gain de confiance, une dette. Mais il avait réussi, et c'était ce qu'il comptait pour le moment. Il pleura, évacuant le trop plein de sentiment qu'il avait en lui, en une catharsis courte mais efficace.
    Quand l'étreinte se rompit, Vika se promit de réitérer la chose autant que possible, autant pour lui et lui offrir de l'affection, et autant pour elle, pour y résister, s’améliorer, et un jour peut-être, pouvoir le toucher de façon tout a fait naturelle..


    "Je vais te chercher ça."

    Elle se leva, s’approcha d'une armoire, ouvrit le premier tiroir, en tira une boîte des tissus recherchés. Efficace comme façon de chercher les choses. Penser à l'essence d'un truc, et le repérer dans l'espace autour d'elle. Elle lui tendit en se rasseyant.

    "Toujours convaincu de m'avoir plus pris que ce que tu m'as donné? "

    Elle finirait par y arriver, à lui faire comprendre qu'elle y avait plus gagné que perdu dans l'histoire. Qu'elle avait accepté de le faire, pour lui, pour elle. Qu'il n'avait rien à se reprocher. De toute façon, des liens entre eux deux étaient la maintenant. On ne frôlait pas la mort à deux sans être lié pour un bon moment. Elle avait trouvé en lui un ami, un allié, et à sa manière un confident qui avait connu, ou connaissait encore, ce qu'elle-même avait vécu.

    "Eh bien. A toi, si tu le veux. On peut remettre ça à plus tard cela dit."

    Dans un endroit plus approprié. Hors de l'hôpital déjà. Ou quand il se sera plus remis psychologiquement de tout ça, ou qu'il ait compris quel était exactement le changement qui s'était opéré en lui. Ou maintenant, et plus tard aussi, c'était pas mal non plus...
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Greg Ogramann
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeVen 27 Sep - 6:45

Heureusement que Vika pouvait se débrouiller seul, parce Greg était dans un état pitoyable. Le nez totalement obstrué et des larmes lui dégoulinant jusque dans le coup, il émettait les râlements rauques d'un phoque enroué. Visage rouge et congestionné en sus, il attrapa un des mouchoirs qu'elle lui tendait et entreprit de se moucher bruyamment.

Il n'y a vraiment qu'au cinéma qu'on peut pleurer tout en gardant l'air classe.

Le tableau le fit sourire. L'adolescent morveux alité,en train d'imiter l'éléphant à grands renforts de mouchoirs, veillé par une ange aveugle aux ailes noirs. Manquait plus qu'une auréole.Totalement surréaliste.

Deuxième mouchoir pour essuyer ses larmes. Rah, nom d'un chien. C'était humiliant, d'avoir craqué comme ça. Encore heureux que Vika ait pu lu apporter de quoi se débarbouiller. Elle aurait très bien pu le laisser là ou lui lancer une remarque ironique du genre "Disons que je n'ai plus vraiment l'occasion de m'en servir".

... Se marrer avec le nez bouché était douloureux. Surtout que ce n'était pas si... Si. Si, l'idée était drôle. Tant pis pour le politiquement correct. De toute façon, il avait déjà pris assez cher aujourd'hui.

S'il pensait toujours lui avoir pris plus qu'il ne lui avait donné ? Oui. Ô combien oui. Mais elle ne se rendait pas compte, à son avis, de tout ce qu'elle avait perdu. Pas seulement la vue, mais aussi la façon qu'elle avait de se considérer. La blanche colombe était devenue grisée désormais, et elle devrait apprendre à gérer des sentiments contraires à son éthique. Dans la douleur probablement. Mais pour le moment... elle pensait vraiment y'avoir gagné.

Greg émit un reniflement qui pouvait passer pour n'importe quoi. Il ne voulait pas s'engager sur ce terrain-là. Rien n'en sortirait. Peut-être plus tard, mais pas maintenant.

Parce que maintenant, il allait devoir parler de lui. De son cas. Ca allait être difficile.

Il soupesa un moment l'idée de reporter la conversation. Pour être plus frais, plus alerte, plus sur ses gardes. Plus tard. Peut-être jamais. Juste la repousser, encore une fois.

Il était temps d'arrêter de fuir. D'accepter de l'aide. De se révéler.

Respiration. Boite de mouchoirs à portée. Coussin à serrer contre lui. C'était parti pour les mille et une nuits. Avec Gregory Ogramann comme conteur, et Vika pour lui couper la tête s'il s'arrêtait en cours de route.

- Il était une fois... commença-t-il d'un ton exagément calme, un couple tout à fait normal qui s'aimait beaucoup. Au point de vouloir avoir un enfant ensemble. Je passerai sur les étapes préalables pour aller directement à l'essentiel : le 12 avril 1996, Kristel Ogramann a accouché d'un petit garçon en parfaite santé. Gregory Holger Ogramann.

Jusque là, tout allait bien. Factuel, concret. Normal. C'était après que ça se corsait.

- Ce qu'il faut comprendre, c'est que Gregory a survécu une minute à l'accouchement, à quelques secondes près. Juste le temps que la sage-femme vienne le déposer dans les bras de sa mère. Le petit Grégory voit de la lumière au bout du tunnel, hurle, découvre le monde, s'approche de sa maman et... disparait.

Il releva la tête, fixant d'un air absent son visage. Inspirer. Expirer. Reprendre.

- Ce que je te dis là ne sont que des suppositions. Je peux recomposer la moindre minute de ma vie si je cherche assez profondément. Tout est resté en stock, quelque part sous mon crâne. Peut-être que Gregory a compris le sens de la vie. Qu'il a pensé que le rose de la blouse de la sage femme était hideux. Ou qu'il ne pensait pas et avait juste envie d'uriner. Je n'en sais rien. Je ne le saurai jamais. Parce que je ne suis pas Gregory.

Il aurait dû y avoir un coup de tonnerre pour marquer cette révélation. Un hurlement sinistre. Un pan de plafond s'écroulant. Pas le couinement d'une roulette de chariot dans le couloir, chariot poussé par une infirmière sifflotant La danse des Canards. Sifflotant faux en plus. Le monde n'avait vraiment aucun sens du dramatique, pensa distraitement le brun.

- Ce que ses parents ignoraient, c'est que leur enfant avait un pouvoir bien particulier. Qu'il copiait instantanément la moindre personne avec qui il avait un contact peau à peau. Pas du point de vue physique, non. De l'extérieur, rien ne changeait. Mais à l'intérieur... il avait tout. La personnalité. Les souvenirs. Les réflexes. Les peurs. Les envies. Les traumatismes. Tout.  Aussi après cette minuscule minute d'existence, Gregory a disparu pour laisser la place à Kristel Ogramann, qui se demandait bien ce qu'elle fichait là, incapable de parler, incapable de voir.

Et dans quel état elle s'était retrouvée à ce moment là ! Il s'en rappelait bien... Totalement perdue dans un monde gigantesque, des géants de chair l'entourant, l'encerclant. Des odeurs trop fortes, du bruit qui font vibrer son crâne. Et ses doigts, minuscules, rabougris, des doigts gourds de poupon. Bienvenue dans le monde de Gulliver, maman.

- Et puis Burckhard Ogramann, son papa. Et encore sa mère. Père, mère, père, mère. Kasimir, son arrière grand-père. Sa tante Diane et son mari Christoph. Puis Gertrude Holman, l'infirmière. Et sa maman, puis sa marraine Hilda, puis... Le bébé passait de main en main. Tout le monde voulait le voir de prêt, le p'tit nouveau. Il a les oreilles de son grand-père, le nez de sa mère et en prime la personnalité de son grand-cousin, qu'il est meugnon. Meugnon... bordel...

Eclairs dans sa tête, brefs mais intenses. Flash de pensée. Greg lâcha un petit rire sardonique avant de reprendre d'un ton plat, façon liste de courses.

- Hilda se demande ce qu'on trouve à cette petite chose rouge braillarde. Kasimir sent son coeur se serrer en repensant à sa petite fille Rosa, morte de la grippe espagnole à deux ans. Le cousin Rodolphe, boucher, estime sans y prêter attention que le bébé doit bien faire deux kilos, deux kilo deux cents une fois désossé. Belle bête. Et Gertrude espére que le patient de la salle d'à coté a bien pensé à prendre ses laxatifs ou elle est bonne pour lui faire encore un lavement cette semaine...

Il secoua la tête, serra encore plus l'oreiller contre lui. Il était ici et maintenant. C'était il y a 17 ans et pourtant, il pouvait encore ressentir tout ça s'il le voulait. C'était si facile de se perdre dans le passé quand on disposait des souvenirs d'une multitude de personnes, accessibles à tout moment. Si simple, si reposant. Stop. Les rejeter, c'était passé. Fini. Involontaire.

-Une journée, et déjà tout un monde en tête. Et pas du genre bisounours, non...

Parce que Burckhard calmait ses craintes que sa femme l'ait trompé, juxtaposant mentalement le visage de Gregory à tous les hommes de son entourage. Juste pour être sûr. Pas qu'il n'ait pas confiance mais bon... Qu'Henry regrettait que ce ne soit pas une fille, pour pouvoir s'en occuper à sa façon quand il la garderait plus tard. Que Kristel se sentait vaguement délaissée au détriment de son enfant, les regardant le complimenter alors que c'était elle qui avait souffert toutes ces heures. Sentiment de jalousie injustifiée, elle le savait et s'en voulait déjà, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Que Margaret, qui devait avoir six ans, se demandait comment c'était à l'intérieur du petit Grigoury, et s'il était tout creux comme ses poupées qu'elle aimait lancer contre le sol pour entendre le bruit du plastique rigolo qui craque.

Monde rose et souriant des Bisounours, vraiment. Même pas un jour, et ils lui avaient mis tout ça en tête. L'amour comme la haine, les bas instincts comme les plus beaux sentiments. Les humains étaient des monstres, sans même s'en rendre compte. Toujours. Mais des monstres doués pour se justifier et se camoufler, pour enfouir au fond d'eux leurs sombres travers.

Et bien malgré eux, ils l'avaient transformé en monstre lui aussi. Pire qu'un humain. Dix fois pire. Cent fois pire. Accueillant leur obscurité tout au fond de lui, mais ne pouvant l'ignorer. Sa tête enfouie dans l'oreiller, il retint sa respiration. Cinq secondes. Dix secondes. Vingt secondes. Jusqu'à ce que son pouls lui retentisse dans le crâne, plus lent, plus fort. Alors seulement il s'autorisa à expirer, lentement, et à reprendre la parole.

- Désolé, je me calme. Je devrais pas me sentir en colère contre eux, mais ça remonte tout seul. Tu as des questions, pour l'instant ?
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Vika Nightwing
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeJeu 3 Oct - 10:23


    Vika fut soulagée de le voir prendre son courage à deux mains, et d'affronter ce qu'il était. Il aborda la chose d'une façon impersonnelle, comme s'il parlait d'une autre personne. Vika y voyait un réflexe de protection, de distanciation, avant de comprendre avec horreur qu'il parlait effectivement d'une autre personne. On est juste le résultat de nos expériences. Chaque absorption modifiait celle de Greg de façon brutale. On pouvait donc aisément penser qu'à chaque assimilation, un nouveau Gregory naissait, et rarement dans la continuité de celui d'avant. Il confirma cependant le principe de copie, et donc qu'il ne tuait pas à l'absorption.

    Malgré sa façon de raconter, Vika pouvait sentir que cela lui coûtait de parler. De la même façon que cela lui coûtait de parler d'Ulki, de Ruby, avant qu'elle n'accepte Elle.

    Vika était née métamorphe, mais avait développé ensuite ses pouvoirs. Greg les possédait, et ne pouvait les contrôler dès la naissance. Elle pâlit en imaginant ce que ça avait du être. Il n'avait rien pu faire pour se défendre. Il n'avait eu aucune innocence, aucune enfance. Qu'il ait tenu jusque la était impressionnant et confirmait le potentiel que Vika avait décelé en lui.

    Il continua le récit, confirmant les craintes de Vika. Elle qui avait subit une intrusion mentale, elle avait su résister de par son expérience et sa puissance. Elle pouvait comprendre, et ne le pouvait pas à la fois. Même ses brèves expériences avec Elle n'était pas assez significative.


    "J'en ai peut-être une, mais tu comptais peut-être me l'expliquer plus tard. gregory, n'est plus toi. On peut donc considérer qu'il change à chaque contact. Maintenant, le Gregory actuel, toi, serait-il capable de maintenir une constante? Si je te touche, serais-tu capable de m'assimiler sans perdre ton actuelle identité?

    Oh, et aussi, si quelqu'un te contrôle, et que je te touche, je prends sa place? Ou c'est encore plus le bordel? ne le sachant pas, je n'ai pas osé le faire dans mon combat."


    Elle ne lui reprochait pas de pas lui avoir dit, n'ayant aucun ressentiment dans sa voix. Mais c'était une façon de l'inciter à tout lui dire, pour qu'elle n'ait plus d'incertitude de ce genre.

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Greg Ogramann
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeJeu 3 Oct - 16:35

Les questions de Vika n'étaient pas sans intérêt. Greg y aurait répondu par la suite, sans aucun doute, mais puisqu'elle en parlait autant régler le problème.

"La copie se fait automatiquement, quel que soit l'esprit aux commandes. Le corps ne change pas, et c'est justement le corps qui possède ce pouvoir, pas "moi". En tant que personnalité, je veux dire. Si tu m'avais touché sans préparatifs, peu importe l'esprit aux commandes, tu aurais été copiée. Coincée dans mon corps."

Elle avait l'air de penser que c'aurait été une solution, vu l'expression de son visage. La suite de son histoire lui prouverait que non. Que rester coincé dans un corps qui n'est pas le sien peut être un sort pire que la mort.

"Quant à conserver mon identité, c'est... complexe. Tu comprendras ce que je veux dire après, je pense."

Pas qu'il veuille la frustrer ou la faire attendre, mais il lui fallait déjà dégager un "lui" avant de pouvoir parler de stabilité. Gregory, c'était un concept. La pensée lui arracha un maigre sourire. Il se recala contre le mur, oreiller contre lui. Tête renversée en arrière, yeux fermés. Le plafond était vraiment trop déprimant. Et cette araignée trop stupide. Respirer, reprendre. Calmement.

"Imagine une girouette au milieu d'une tornade. Mouvante, changeante. D'une seconde à l'autre, elle peut pointer le sud ou le plein ouest. Elle peut pivoter lentement, posément alors qu'une brise la pousse ou faire trois tours complets sous une bourrasque. Elle peut même se sentir écartelée alors que trois, quatre, dis vents différents agissent sur elle. "Gregory" était cette girouette. Aucune identité. Aucune unicité. Juste des esprits qui venaient chacun leur tour prendre la place et disparaissaient quand le suivant arrivait. Une girouette humaine. Rien d'autre. C'est ce qu'il a été pendant de longues années. Intelligent puis stupide, gentil puis méchant, garçon puis fille, tout et rien. Sans continuité. Juste une girouette."

Les mots ne pouvaient pas rendre compte de ce que c'était. Renaitre à chaque instant, sous les traits d'une autre personne. Différent de ce qu'on était à la seconde d'avant et ne même pas s'en rendre compte. Et quand la même personne le retouchait quelques mois, quelques jours, quelques heures après, la différence était perceptible. Les gens normaux changeaient de minute en minute, devenant un peu plus quelque chose et un peu moins autre chose. Lui se métamorphosait, devenant Henry, Burckhart, Herbert, Linda, Zoe, Kristel, en ignorant ce qu'il avait été avant. C'était un éternel maintenant qui recommençait, sans personne pour y assister.

Avec le recul, c'était horrible. Mais qu'importe. C'était passé. Il devait s'en rappeller. Passé. Fini. Achevé. Et ça ne recommencerait pas.

"Et puis 6 ans, une opération au cerveau. Soit disant que c'est une anomalie cérébrale qui explique l'attitude du petit Gregory. Bref. Isolement. Chambre aseptisée. Aucun contact physique. Plus de copie intempestive. Et c'est la que la question d'un "moi" s'est posé. C'était quoi, "moi" ?"

Il rouvrit les yeux, essayant de faire passer par son regard tout ce qu'il n'arrivait pas à faire passer en mots. Ce sentiment de perte immense ressenti. D'être jeté dans un monde inconnu à l'improviste, ne sachant même pas qui on est, ce qu'on est. Sans même de souvenirs propres. Plus nu qu'un ver. Mais peine perdue. Ce genre de chose ne passait pas par le regard. Ou par les mots. Mais il essaya quand même.

"Pour la première fois, personne n'avait touché le corps pendant de longues heures. Le dernier esprit - en l'occurence Kristel, qui tremblait d'angoisse à l'idée d'un scalpel s'enfonçant dans la matière grise de son fils - avait eu le temps d'être enregistré et de laisser la place. Mais la place à quoi ? Il n'y avait rien pour prendre la place. Rien. Gregory n'était plus depuis longtemps. C'était vide."

Rien. Chaos, vide. Ca le terrifiait d'y penser, au point que sa gorge s'en serrait. Rien. Depuis, il avait peur d'y retourner. Qu'un jour, le petit Greg soit effacé. Supplanté par autre chose. S'il était né de rien, il pouvait tout aussi bien y retourner. Disparaitre, remplacer par quelque chose de nouveau. C'est ce qui avait failli se passer avec la Bête...

La Bête. Ne pas se perdre. Ne pas sombrer. Parler pour avancer.

"Ca a été un moment particulier, continua t il d'une voix tremblante. Ce moment où un corps comprend qu'il a quelque chose d'indépendant, quelque chose d'unique. Qui le gouverne. Qui est lui sans être lui. Une pensée ambulante qui peut se concevoir elle-même, se distinguer des autres. Qui est, tout simplement. Moi. Greg. Juste Greg. La petite parcelle de ce qu'aurait pu être Gregory s'il avait été normal."

C'était la première fois qu'il disait cette chose à haute voix. Qu'il avouait ne pas être vraiment Gregory. Être juste un parasite. Un esprit parasite. Une pâle copie de l'original. Son corps se mit à trembler seul, alors que les sanglots commençaient à remonter. Il allait craquer d'ici peu, il le sentait. La tension. Ca remuait.

"Je résume, grande inspiration pour essayer de ne pas céder tout de suite, avant six ans, un corps vide et des copies d'esprits qui passent, occupent les lieux et dégagent  lorsque le locataire suivant déboule. Après, un "Moi" qui s'auto-nomme Greg. Le gardien du corps et de toutes les copies d'autres derrière, dans son crâne. Copie qui voudraient avoir la place, reprendre leur vie là ou elle s'est arrêtée. Qui voudraient qu'il redisparaisse pour avoir le champ libre. Et Greg qui s'y oppose, ne veut pas redisparaitre. Gregory, c'était alors Greg plus tous les autres."

Les larmes recoulaient encore. Réflexe enfantin, il se moucha dans son oreiller. Sale. Mais les mouchoirs étaient loin. Et personne ne le voyait. Même pas Vika.

"Et ça, c'est encore la version simple de Gregory. La Bête a débarqué, ensuite..."
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Vika Nightwing
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeDim 6 Oct - 7:55

    Vika ne pouvait pas vraiment dire grand-chose. L’ampleur de l’histoire de Gregory avait de quoi en calmer plus d’un. Lui compris. L’esprit de Vika fonctionnait à toute vitesse, devant un gros problème d’éthique. Elle avait Jade en elle, mais c’était un être vivant à part entière, et si elle sévirait si la Lamia essayait de foutre le bordel dans son esprit, elle ne la forçait pas à l’aider. Or, tous les esprits dans la tête de Greg, s’il parvenait à ce niveau, il pourrait facilement les utiliser. Et ce n’était pas ce que Vika voulait lui apprendre.

    La femme corbeau voulait le voir fort, oui. Suffisamment pour contrôler son corps et son esprit. Mais pouvait-elle cautionner l’utilisation forcée d’autres esprits ? Et puis, fallait-il les considerer comme vivant, ces esprits ? Après tout, ils n’étaient qu’une copie d’un original souvent encore vivant. Mais Gregory insistait bien sur leur volonté propre, si bien que Vika aurait tendance à les considerer comme vrai.

    Un autre problème s’annonçait. Vika cherchait toujours un moyen de rendre à Jade un corps, et si elle le trouvait, elle pourrait surement proposer à des esprits de Gregory de faire de même. Mais était-ce une bonne idée de mettre une version différente d’une même personne en circulation ?

    Il aurait pas pu se trouver un pouvoir un peu plus simple ?

    Il avait cependant réussi à maintenir une certaine unité d’esprit. S’il avait été modelé par ses contacts, il maintenait une continuité. Se rendait-il compte de ce qu’il avait été capable de faire ? Et comme toutes les personnes capables de gérer quelque chose de cette ampleur, il devait avoir sa propre technique, sa visualisation. Elle l’interrompit quand il commença à parler de la bête, tout en feignant de ne pas le voir se moucher dans l’oreiller. A la limite, on s’en fichait, de ça.


    « Hé. Doucement. Tu n’es peut-être pas ce qu’il serait devenu s’il n’avait pas eu ce pouvoir, mais tu es indéniablement ce qu’il serait devenu en ayant ce pouvoir. C’est un chemin différent, mais tu es toi, Gregory. Ce corps est le tien, ton esprit aussi. Tu es Gregory au même titre que si tu étais né humain. Les autres dans ta tête le savent surement, et la bête aussi. C’est toi qui a le pouvoir, puisque tu as réussi à maintenir ton esprit dans la tourmente. Alors sois en fier. Tu ES Gregory. Le seul et l’unique. Pas la peine de tergiverser sur ce qu’il aurait pu devenir, puisqu’il est devenu ce que tu es. Tu es né à un moment un peu original certes, et alors ? Je suis bien née dans un œuf !

    Elle fit une légère pause. La façon de voir de Vika était peut-être un peu simpliste, mais elle offrait l’avantage de répondre à beaucoup de question de façon satisfaisante. Si Greg pouvait le comprendre, peut-être que cela lui passerait du baume au cœur. Vika était une femme d’action, et ça se ressentait parfois dans sa façon de penser. Il fallait qu’il ait confiance en lui, et en elle. Qu’il arrête de se considérer comme ce qu’il n’était pas.

    « D’ailleurs. Si tu as réussi à survivre dans toute cette tourmente mentale… Tu peux te voir dans ton esprit ? Je ne sais pas si je suis très claire, mais c’est quelque chose dont je suis capable, et Jade le pouvait aussi. Tu es douée d’une force mentale impressionnante, j’imagine que tu le peux non ? Si oui, comment tu visualises tout ça ? Et comment tu les visualise, eux ? Laisse la Bête de côté, on y reviendra quand tu seras un peu plus tranquille.

    Mieux valait lui occuper l’esprit le temps qu’il reprenne du poil de la bête. Vika devait prendre soin de lui, surtout dans ce moment d’exposition de lui-même. Quand Jade lui en avait parlé, elle lui avait décrit un univers complètement différent de celui de Vika, car elle n’était pas sensible aux mêmes énergies. On compose son esprit avec ce que l’on sait de soi. D’ailleurs, Elle n’avait pas du tout eut la même vision des choses que Vika. La femme corbeau trouvait ces possibilités et ces différences très intéressant. Et cultiver son savoir sur la chose était un de ses objectifs. Elle était persuadée qu’elle pourrait en tirer quelque chose, d’une manière ou d’une autre.

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Greg Ogramann
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeMar 8 Oct - 7:49

L'adolescent répéta doucement : "Greg... Gregory..."

Les paroles de l'animorphe étaient comme de l'eau fraiche coulant sur de profondes blessures. Vika savait qui il était et l'acceptait. Mieux, le reconnaissait en tant qu'être à part entière, sans s'offusquer de son existence. Essayait de le consoler selon sa logique, de lui assurer qu'il méritait d'exister. C'était la première fois qu'il se sentait ainsi accepté et si les larmes continuaient de couler toutes seules, ce n'était plus de douleur. Juste que ça faisait du bien pour une fois de ne pas être rejeté.

Il secoua la tête, sans penser qu'elle ne le verrait pas. Non, il n'était pas Gregory. Ou ne l'était plus. Vika pouvait le penser ainsi, mais lui le savait. Jamais un petit garçon humain n'aurait fini comme lui, jamais. Et tous ceux - avant Vika - qui l'avaient approché partageaient cet avis. Anita, Hilfe, Schutze, ... Dans leurs yeux, il avait vu l'incompréhension et décelé dans leur esprit le rejet, la peur. Et c'était une chose horrible de savoir qu'on effraie ses parents quand on n'a même pas 10 ans, de savoir qu'ils se demandent comment diable une "chose" pareille peut être leur fils. De savoir qu'ils regrettaient parfois son existence.

Greg, pas Gregory. Il avait mis du temps à l'accepter et d'une certaine façon, raconter tout ça à Vika revenait à faire son deuil de l'être humain "normal" qu'il aurait pu être. Il ne se bercerait pas de faux espoirs.

-Je ne suis pas Gregory. Mais merci d'y croire quand même. Lui répondit-il avec un maigre sourire.

Il l'écouta en silence reprendre son discours, lui demandant comme il visualisait tout cela. Une façon de le calmer en lui changeant les idées, sans doute. Il lui en était reconnaissant. La mention de sa "force monumentale et impressionnante" lui arracha un sourire amer ; si c'était vraiment le cas, il ne serait pas dans cette situation.

- Par se voir, j'imagine que tu veux dire "comment j'imagine l'intérieur de ma tête" ? C'est cela ?

Peut-être se trompait-il totalement. Elle avait parlé pour elle de "canaux", ce dont il ne disposait absolument pas. Et surtout, Vika avait l'air de dire que créer et gérer ses canaux demandait un effort conscient, or lui n'avait - presque - jamais eu de difficulté à gérer la bibliothèque jusqu'à maintenant. Etait-ce vraiment ce dont il était question ?

- Avant, j'avais toujours une petite partie de moi qui était ailleurs. Je pouvais manger, discuter ou dormir mais il y avait toujours ça qui était seul et vaquait à ses propres occupations dans un lieu qui n'existait pas. Pas en réalité. Comme, - il chercha une comparaison - comme une barre de tâche sur un écran d'ordinateur. Toujours présente, quoi qu'il se passe à l'écran. La comparaison peut-être étrange, surtout que tu n'as peut-être encore jamais v- il se reprit de justesse - jamais rencontré d'ordinateur auparavant. C'est bien de ça dont tu parles ?

Ce qu'il visualisait... La question était plus difficile actuellement puisque la bibliothèque semblait le fuir. Mais il pouvait toujours lui expliquer la façon dont elle fonctionnait avant. Il ferma les yeux, essayant de retrouver ce qu'était le lieu, de lui décrire.

- Une bibliothèque. Gigantesque. Les murs ne sont qu'illusions, sa contenance est infinie. Au centre, il y a une place ronde carrelée qui accueille l'espace de travail, sous une coupole de verre dépoli. Et tout autour, les étagères se déploient, bondées de livres. On ne peut pas en tracer un plan : les rayons sont mouvants, toujours en réorganisation. Ils se réorganisent au gré des besoins et des associations de pensées, ainsi qu'au fur et à mesure que Greg ou les autres évoluent. Et il y avait une petite partie de moi qui y est, qui ne pouvait pas en sortir. Qui ne voulait pas en sortir ?

Chuchotis au fond de sa tête alors qu'il continue sur sa lancée.

- Les livres bougent quand j'ai le dos tourné, se déplacent. Ils accueillent les copies en leurs pages, portent leurs mots. Les autres dorment pour la majeure partie, d'un sommeil profond qui se rapproche de la mort sans vraiment l'être, mais une partie chuchote et observe. L'intérieur, l'extérieur. Une partie change encore parce qu'elle veut vivre, ou veut que Greg vive. Alors ces livres s'écrivent seuls, se complexifient.

Il porte une main à sa tête, essayant de trouver une façon d'arriver à faire comprendre ce qu'il se passait à l'intérieur. Les chuchotements lui semblaient devenir plus audibles, subitement, mais il essaya de passer ouvre.

Parfois ils s'ouvrent et c'est une pensée ou une sensation qui en jaillit et prend corps, qui investit ma tête. Un livre, deux livres, dix livres, ils ne se concertent pas. Mais ils sont les seuls à pouvoir s'ouvrir, je ne le peux pas. Je ne le veux pas. Je peux demander, pas forcer. Les lire sans leur permission serait bien trop intime. Mais la Bête le peut, elle. Elle arrache les pages, absorbe les mots et tord les êtres dans son propre intérêt. Alors les livres essaient de ne pas se faire trop remarquer, car s'ils font du bruit elle risque de les entendre et de venir les assimiler. Ceux qui sont trop fous ou idiots pour en tenir compte disparaissent vite.


Il rouvre les yeux et fixe Vika, essayant de lire sur son visage ce qu'elle en pense. Dit comme çela, ça a l'air fou. Un monde dans une tête, et puis quoi encore ?

-Une bibliothèque en tête, termine-t-il, gêné. C'est là où j'étais coincé pendant que la Bête était dehors, avant que tout ne change. C'est de ça dont tu parles ?
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MessageSujet: Re: Le repos du guerrier (PV Vika)   Le repos du guerrier (PV Vika) I_icon_minitimeLun 14 Oct - 19:16

    Raté. Elle aurait essayé au moins. S'il se savait non Gregory, elle espérait au moins qu'il ne souffrait pas trop de cette condition. Il n'y pouvait rien de toute façon, autant qu'il s'en contente et ne le regrette pas. C'était important, de ne pas avoir de regrets. Sinon, l'âme est en peine et il devient difficile d'avancer. Et Greg, plus que n'importe qui, avait besoin d'aller de l'avant.

    Il accepta sa déviation de sujet, et commença à décrire son esprit. C'était à la fois impressionnant et terrible a la fois. Impressionnant car il était depuis toujours capable de s'y projeter, de le visiter, sans aucun effort mental conséquent. Terrible, car il ne le maîtrisait pas entièrement et n'avait qu'une influence partielle sur son propre domaine. L'idée des livres de personnalité lui plaisait. Il n''était pas bien difficile de ramener tout cela à ses fleuves et ses canaux. les sentiments, l'aura, tout était porté par les mots des livres, au lieu de son eau à elle. Qu'il ne puisse pas s'en servir à sa guise était compréhensible, il n'était pas entraîné, et ne semblait ne pas vouloir le faire, ce qui soulagea un peu Vika. Mais, jusqu'à peu de temps en tout cas, il n'était pas capable d'en interdire l'ouverture intempestive. Si chaque livre pouvait l’inonder le noyer sous les mots, la soupe manuscrite qui se préparait dans sa tête devait être difficile à contenir. Et la plupart du temps il était capable de se maintenir à flot. Et il continuait à penser qu'il était faible mentalement. Avec de l'entrainement, et surement quelques années, ou quelques mois s'il était réceptif, il serait capable de beaucoup. Quand il eut fini, elle recommença à l'ensevelir de question:


    Je vois. C'est exactement ce que je te demandais oui. J'aime bien ta vision des choses. Tu es capable de la voir depuis toujours, ta bibliothèque? Sans effort? Même pas la première fois? Quand quelqu'un prends ta place, ta vision de ton esprit change, ou non? Si tu t'y projette, perds-tu le contrôle? Les livres, tu peux t'en servir en leur demandant, et tu ne veux pas les forcer, mais as-tu déjà essayé? Sans pour autant réussir. Et eux, t-ont-ils déjà aidé d'eux-même, en prenant ou non le contrôle, ou parlé, discuté?"

    Elle retint son flot d'interrogations restantes avec peines. Elle en avait des tonnes encore. Vika en avait déjà longuement discuté avec Jade. Peu possedait la connaissance e ce monde la, et encore moins acceptait d'en partager le savoir.

    "Moi, comme je te l'ai déjà expliqué en partie, je visualise mon esprit comme une grande plaine. Ça, je l'ai fait d'instinct, et ça ne m'a demandé un effort que la première fois que j'atteignais ce niveau, comme si je formatais mon esprit pour donner la forme à la puissante mentale brute qui y résidait Mais la où nous differons, c'est qu'en échange de beaucoup de travail sur mio-même, je peux impacter sur cette plainte. J'y ai creusé des canaux, pour diriger, séparer et trier ce que je ressentais, et j'y ai ajouté des moulins pour m'en servir, ou des trous pour m'en debarrasser. Enfin, ça c'était avant. Maintenant, tout mes canaux "négatifs" donnent naissance à un barrage. Je retiens, et je relâche à ma guise. J'ai pas encore eu l'occasion de tester, mais ça doit être terriblement efficace. J'ai eu le temps de cogiter dessus dans mon lit. (la j'ai voulu mettre "fit-elle avec un clin d'oeil. Puis je me suis souvenu...)

    Donc, à défaut de te servir d'eux, tu peux toujours les empêcher de te nuire. Sans en leur opposant une force équivalente, avec ta volonté, soit en canalisant ses forces et en les redirigeants la où elles te serviront. Enfin, j'ignore si ça fonctionne pareil avec des sentiments ou des esprits manuscrits, mais c'est un début. Tu m'as aussi parlé d'un changement, mais si tu touches quelqu'un de nouveau, soit pour une mise à jour, soit une toute nouvelle personne, suivra-t-il ce changement, ou obtiendras tu encore une nouvelle faction? Greg, la Bête, ceux qui ont changés et les nouveaux.."


    Elle avait encore posé plein de nouvelles questions. Vika était vraiment incorrigiblement curieuse. Greg allait finir par avoir soif, très soif à force. Quant à la bête, la femme corbeau était encore dubitative. Était-elle une partie de Greg, comme Elle faisait partie d'elle? Ou bien était-ce une entité noire autogénérée qui cherchait à s’échapper? La façon de traiter le problème changerait selon les suppositions. Dans tous les cas, Greg allait devoir devenir plus fort...
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