Sans souci. Je pris note en buvant du délicieux breuvage. Humm. C'était approximativement mon plan, donc ça allait. Lorsque tout fut prêt je me préparai à me déshabiller.

- Bien, bien. Je vais te donner ça.

Je lui tendit de ma poche une de mes écailles de Sirène que je garde de temps à autre quand elles sont belles et brillantes. Je collectionne mes propres écailles. Celle-ci n'était pas vraiment brillante mais les gens sont toujours tous fous quand on leur offre une écaille et ça se vend extrêmement cher en plus des écailles aussi belles, notamment chez les sorciers ou autre qui l'utilisent pour des produits de beauté ou de jeunesse éternelle. Même si j'évite d'en distribuer pour éviter de faire chuter le cours, ça me ferait chier de ne plus pouvoir compter sur ça quand je serai à poil dans la rue. Enfin, à poil dans la rue de façon durable, pas après une fête arrosée.

Je signalai le plan au chef de chantier. Tout le monde se mit en position et prêts à agir.

Je me déshabillai vite fait et plongeai avec rapidité dans le lac. J'ai compris sa recommandation, je ferai de mon mieux. Je ris sous l'eau et nageai rapidement en direction du Léviathan.

Cela prit moins de temps qu'avant, des poissons lumineux me signalaient la route à suivre.

J'entrai ensuite dans les profondeurs du gouffre sous marin, pour voir Léviathan, qui n'avait pas bougé ce gros tard.

- Alors, on vient demander la Rédemption... ?

Je ris. Il m'attendait bien. Je lui annonçai vivement :

- On va purger la zone pour tout nettoyer. Il faut que tu ramènes tous tes poissons dans cette caverne et qu'ils bougent pour repousser les produits dans l'eau car ça risque de... les brûler. Et que tu arrêtes de respirer une heure aussi. L'heure terminée le lac sera d'une propreté absolue et sans danger pour quiconque et tout ira mieux.

Le Léviathan lâcha un long grondement.

- Vous vous moquez de Nous ? Vous allez tous Nous faire tuer.

Je soupirai.

- Obtempérez ou mourrez ? Enfin. C'est ce que j'ai dit que vous alliez faire donc si vous le faites pas c'est simple on est morts. Rapatriez les poissons.

Le Léviathan ne sut que faire et sans répondre les poissons se ruèrent à l'intérieur. Grande inspiration. Plus rien.

Je fus rejointe par d'autre monstres Poissons Ouvriers qui allaient aider à la tâche de par leur puissance ils aideraient à créer le courant.

Lorsqu'il me donna le signal, je remontai rapidement à la surface et balançai le flash.

Puis je rejoins rapidement les abysses. Et une fois à l'intérieur, je fis signe au Léviathan de générer le courant. Il se mit à expirer lentement mais puissamment et les poissons s'acharnèrent à repousser le poison. Je me reposai sur le sable au fond et entamai un chant Sirène de vigueur qui les excitait davantage.

Une heure à attendre...

Le Léviathan avait déjà commencer à approcher ses tentacules vers moi. J'aurais dû rejoindre la berge au moins j'aurais survécu, si ça allait ne pas fonctionner j'étais droit à côté de mon bourreau. Cette étape importante du plan j'aurais pu y penser plus tôt bordel. En m'ayant à sa merci il savait que s'il mourrait je mourrais avec. Merde. Il obstrua mes mouvements sans souci et je n'avais pas envie de me défendre. Je ne pouvais rien faire... et j'avais confiance jusque là.

J'avais laissé mes boissons sur la berge.

Je tremblais un peu.

Up to you.

Les poissons s'exécutèrent. Lorsque les premiers cramèrent il resserra ses tentacules. Roh.

- Écoute, si tu veux jouer à ça, ramenons une équipe de tournage, au moins on pourrait monnayer tout ça...

Ça ne lui plaisait pas. Je soupirai. Les poissons accélèrent très vite et ça marcha pendant 5, 10 minutes peut-être. Jusqu'à ce que ça recommence. Ils se fatiguaient trop vite. J'expliquai vite.

- Hum. L'effectivité n'est pas le problème. Enfin si. Ils sont trop et se fatiguent trop vite. C'est ça de vivre sans prédateurs trop longtemps... bon. Vu qu'ils s'empilent dessus on fait deux groupes composés de poissons hétérogènes, et ils se relaient toutes les sept minutes.

Je soupirai. Il s'exécuta sans rechigner. Ça fonctionnait. Je lançai des signaux tous les sept minutes.

Vers la moitié du temps imparti ils perdaient d'efficacité. Je calculais rapidement les temps de changement en faisant des petites dérivations dans ma tête avec les informations que j'avais. Optimisation.

- Relâche-moi. Je vais les booster un peu électriquement.

Il obéit. Je m'exécutai. Un petit courant pour rendre leurs muscles plus explosifs et les exciter davantage. Je fis cela jusqu'à la fin. Et le signal. Un bruit qui avait la même hauteur que la voix de Kuroi. On l'avait tous entendu. Moi seule l'avait compris.

- Repos, soldats.

Ils s'arrêtèrent. Normalement c'est bon. Le Léviathan se remit à respirer.

- Alors ?

De fortes ondes positives. Les poissons se dispersèrent. Je croisai les nageoires.

- Hum ?

Longue inspiration.

- Nous avons beaucoup à réfléchir... tous ces souvenirs qui Nous reviennent... Nous te remercierons comme il se doit... quand la jubilation sera passée. Petite peste des eaux, je respecte ma part du marché. Collaborons à la tête du Lac.

Soulagement. Jubilation. Je me ruai vers euh son imposant corps et lui fit un petit câlin bisou affectueux avant de remonter à la surface.

L'eau en dehors du gouffre était claire, toujours aussi rouge mais d'un rouge flamboyant, mais je pouvais voir tellement loin tant elle était limpide. Et agréable. Je voguai doucement en son sein, m'approchant de la rive. C'était bon. Agréable. Ce Lac était incontestablement dans mon top 5 des étendues d'eau les plus chouette, prenant ainsi 128 places dans le classement.

Je remontai à la rive et récupéra mon t-shirt rapidement que j'enfilai. Le sang collerait surement moins mais j'avais toujours cette tête de fille sortie d'orgies sanglantes. J'attendis Kuroi pour lui dire.

- On a réussi... je vais dire à ces gars d'évacuer maintenant que leur boulot est fait. Ils vont être payés tantôt. Le Léviathan est content il accepte de collaborer. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... quant à toi... je ne sais comment te remercier. S'il y a quoique ce soit que je puisse faire...

Je gonflai les joues et fronçai les sourcils parce que je fais toujours cette tête quand je dois dire quelque chose gênante.

- Je te dois un peu plus que la vie.

Si ça m'allait d'être recouverte de la tête au pied, de sang. Ouais. On va dire ça comme ça. Je ne me souvenais pas d'une situation où j'étais couverte de la tête au sang. A part l'orgie dans la boucherie de la Bouchère étrange durant son absence.

Il était trop modeste pour demander une récompense. Oh. La plus grande récompense que je pouvais lui offrir était la plus grande chose que voudraient les gens qui ont eu l'audace de me rencontrer une fois dans leur vie. M'avoir à leurs côtés.

Je m'essuyai le visage et vida la cannette qu'il me tendit également en l'équivalent d'une gorgée et demie. Dans tous les cas... il me considérait comme son amie. Yeay. Cela me faisait plutôt plaisir. Remarque qu'après ça...

- Oh... toute force tient son intensité d'une seule... la force mentale. Construis-la et le reste suivra. Mais je pense que tu en as déjà énormément. Tu n'as pas eu l'occasion mais je suis sure qu'en t'énervant assez tu pourrais faire des tsunamis.

La dernière fois que j'avais dit ça à un mec j'étais bourrée alors j'avais un peu titillé les points sensibles plus tard et à la fin il m'avait vite fait refait le visage je suis restée cachée pendant quelques jours. Enfin. C'était un psychotique neurologique celui-là. Je secouai la tête.

Je pris la cigarette et l'allumai. Du bien. Ça faisait. Et j'étais repartie pour un nouveau putain de bain avec ces fils de pute de bandages bordel ces enculés le matin ils bouffaient leur chocapics dans leur pyjama naruto rasengan et après ils allaient direct enculer leur mère avant d'aller à l'école ces fils de pute de bandages et de sang qui colle aux cheveux et je sais plus ce que je voulais dire cette bouffée de goudron m'a fait oublier ma colère.

Je m'assied donc sur un rocher et observai le beau travail bien fait pendant que les autres rangeaient. Je baillais.

- Qu'allons nous faire à présent ? Tu viens faire un tour chez moi le temps que j'aille prenne une douche ? Tu veux aller boire un verre dans un bar de Tokyo ? Je connais un excellent Chef de très haute renommée on pourra se faire un festin de sushis... Enfin, à moins que tu aies une meilleure idée. Faut bien fêter cela non ?

Je lui fis un grand sourire plein de dents en attendant sa réponse. Peu importe celle-ci allons le faire. Tant pis pour les cours demain on ne viendra pas, soit bourrés soit pas du tout. Je viens de mettre un Léviathan à ma botte j'ai pas besoin d'écouter des âneries comme quoi les Chinois sont des enculés de communistes ou des théories de mathématiques que le prof simplifie énormément où j'ai envie de hurler "MAIS PUTAIN ET DANS LE CAS OÙ... IL SE PASSE QUOI ?" "MAIS ON A PAS APPRIS PUTAIN".

Oh et puis merde. Au pire on pourra festoyer toute la semaine ! A voir. De toute façon il n'avait pas intérêt à me sortir une excuse stupide. Moi j'avais envie de faire la fête.

Alors je fis des grosses joues et une moue boudeuse pour qu'il me dise ce qu'il voulait et que ce soit exécuté sur le champ.

Il me tendit un pull à capuche pour cacher le sang. Généralement les gens avaient l'habitude de me voir couverte de sang mais oui pourquoi pas. J'hésitai à le refuser pour ne pas le salir pour rien et puis bon. Je l'enfilai. Puis je me mis à vider mon Lipovitan. J'en avais prévu pas mal et il en restait déjà plus. Allais-je survivre jusqu'à ce que je rentre dans ma planque me re-fournir. Bouarf. Tant pis.

- En général les gens me demandent jamais ce qui m'est arrivé dans ce genre de situations. Ils préfèrent ne pas savoir. Moi non pus d'ailleurs.

Je ris. Je rabattis ensuite le capuchon sur ma tête et pris un air sérieux.

- Je suis un assassin à présent.

Puis je ris.

... And we ain't had no time to drink that beer.

Je répondis alors à sa question. Il n'y avait plus énormément de choses à raconter là-dessus.

- Réticent au début il a vite emboité le pas quand ses premiers poissons ont cramé. Et maintenant il est sous ma botte. Aussi simple que ça. On sait se montrer dissuasifs, héhé....

On sortit ensuite du bus. Il me demanda si c'était loin d'ici. J'eus un vilain rire.

- En dehors du campus j'habite chez un ami lycanthrope qui est vendeur de sushis dans un Izakaya sur Tokyo qu'il a monté quand on a quitté la Russie il y a quelques temps. Il a des chefs qui lui ont appris et qui bossent pour lui il se débrouille pas mal. On partage un joli appartement et bon on fait chacun notre vie de son côté on est que collocs. Il n'a pas rejoint le lycée car il n'avait pas la même patience que moi et lui il n'était pas aussi recherché. Il mène une vie plutôt normale et est ma principale source de liens qui me restent avec Mother Russia.

Et on quitta cette dimension bizarre.

Et je me hâtai de me laver.

Et la nuit allait enfin commencer.