Suzuki avait ouvert la porte sans frapper et entra en trombe dans le bureau de l'infirmerie. En bon professeur qu'il était il savait qu'il trouverai ce qu'il cherchait dans l'armoire à pharmacie au fond de la pièce.
Sans remarquer son collègue qui écoutait de la musique il passa devant le bureau sans un bonjour. C'était bien une de ses autre habitude d'être tellement concentré dans ses pensées qu'il faisait abstraction de tout le reste. Aussi ce n'était pas par manque de politesse mais d'attention s'il ne salua pas l'infirmier présent en ces lieux.

Il ouvrit alors le placard et commença à inspecter les différente étiquettes des flacons. Méthodiquement il lisait la composition des différents cachets et gélules qui remplissait ce petit meuble blanc.
Finalement il brandit son flacon de tricyclique fièrement et fit volte-face se retrouvant face à celui qu'il n'avait encore pas remarqué et qui n'avait fait que l'observer sans rien dire.

L'infirmier... Shygana si la mémoire ne lui faisait pas défaut... Un truc dans ce genre... Qu'importe il resta figé avec un air confus, comme s'il se sentait coupable d'être venu piquer des médicaments sans autorisation...
Bah après tout il était grand il avait bien le droit de prendre ce qu'il voulait sans que cela inclue la responsabilité de qui que ce soit...

Et finalement comme pour se justifier il reposa le flacon dans l'étagère et dit :

-Tien c'est donc ça qu'utilisent les gens qui ont des troubles psychologiques pour ne pas sombrer dans la folie...? Je me demandais à quoi ça ressemblait...

Cela lui déchirai le coeur de devoir reposer la boite mais bon il devrait peut être s'expliquer avec lui et il ne voulait pas... Il torna alors les talon et se dirigea vers la sortie espérant que l'autre ne lui demanderai rien, ne l'interpellerai pas, ne prononcerai pas un mot...

Damned!
Ce foutu infirmier avait refermé la porte sans se déplacer. Suzuki avait une sainte horreur de ça : la magie ou autres contrôles sur les objets... Cela le mettait mal à l'aise comme si ces pouvoirs était fourbes ou lâches...
Et par dessus le marché il le narguait avec ces comprimés et le questionnait sur sa venu en sous entendant que ce n'était pas bien... Il ne l'avait pas dit ; mais il le faisait clairement comprendre...

-Rien du tout ce flacon est sans intérêt... Je voulais en toucher deux mots à mes élèves : la maitrises des pouvoirs c'est un peu comme résister à ses dépendance non? Et pour s'intégrer dans le monde des humains le mieux est encore de voir comment eux gèrent leur contrôle d'eux même...

Suzuki avait dit ces phrase avec une mauvaise foi peu subtile, mais qu'importe son collègue plus jeune que lui n'allait tout de même pas lui faire de remontrance?

-Il me fallait donc le nom de ce médicament voila tout.

Avait-il quelque chose à y redire? De toute façon son CV l'avait suivit et son séjour en hôpital psychiatrique dans le monde des humains devait se trouver dans son dossier du lycée. Et puis à la base le problème ne venait pas de lui, il aurait été malvenu de lui reprocher ; mais d'un autre coté cet infirmier ne pouvait pas savoir ni les raisons de son séjour, ni les traitement qu'il avait reçu la-bas...
Il ne pouvait que se fier à de faibles informations et intuitions découlant de ce maudit dossier.

Suzuki sentit un sourire s'afficher sur son visage tandis que l'infirmier l'invitait à sortir ou à "s'allonger sur le canapé pour parler de lui". Il hésitait entre le planter là ou trouver quelque chose de plus subtil, après tout ; peu importe les moyens pour se sortir d'une situation délicate...

Finalement il tourna les talons et se dirigea vers la sortie.

Une fois à l'entrebâillement de la porte il s'arrêta pour dire sans se retourner :

-Qu'il aille crever...

Un silence pesant venait de s'installer et notre professeur fit de nouveau face à l'infirmier Shygana :

-Vous vouliez savoir ce que je dirai à qui a besoin de ces médicaments ? Et bien ma réponse est "qu'il aille mourir...". Personne n'a besoin de cette saloperie... Surtout pas moi !

Et il ressortit de la pièce sans dire un mot de plus. Sans laisser le temps à l'autre d'en ajouter un.
Cette confrontation avait rappelé des souvenirs plutôt désagréables et il se remémora le pourquoi il était ici maintenant. Pour que jamais il n'arrive à d'autre monstre ce qui lui était arrivé à lui.
Ce n'était pas un mode de vie convenable... Humains et monstres faisaient mauvais ménage et certains voulaient croire qu'il était possible qu'ils marchent main dans la main grace à cette école qui faisait d'eux des monstres humanisés...

Suzuki soupira alors, son travail serait long, la tache énorme, mais pas impossible... Et ce soir comme beaucoup d'autre la nuit serait agitée...