Incarcération primordiale ▬ Noïd/Moka

Ils ne se réjouissaient pas de cette décision, mis à part un seul d’entre eux, mais avaient-ils vraiment le choix ? Si la vampire était instable qu’adviendrait-il de cette école ? Elle, qui pourtant contrôle ses instincts mieux que tout le monde, donnant en bon exemple, le statut social qui lui était assigné. Une sang pur qui tente même non intentionnel de tuer un étudiant est un être dangereux et il fallait y remédier, la sentence était irrévocable, et bien entendu la jouvencelle montrant son intérêt auprès de cette école, n’hésita pas à proposer une solution de force majeur. Seul hic parmi toute cette mise en scène est qu’elle ne serait pas seule. Dans son passé, l’héritière Shuzen avait l’habitude de devoir rester coupée du monde extérieur, emprisonnée dans sa chambre à l’âge de 11 ans…Alors pourquoi est-ce que cela la dérangeait ? C’était une formalité de plus. Seulement voilà, décidant de tester jusqu’où pourrait aller ses limites, ils ne trouvèrent rien de mieux que de l’immobiliser dans un endroit avec sa victime mordue. La blague ! Elle connaissait le directeur très joueur mais de là à risquer la vie d’un élève, il devrait vraiment avoir une entière confiance en elle. Connaissant le tempérament de ce qu’elle avait observé du déchu, elle savait qu’il se rebellerait et ça donnerait peut être réflexion à nouveau devant ce conseil réuni, sauf qu’il ne protesta point. Comment ?? Il avait vraiment l’intention de s’enfermer avec elle pendant 15 jours même s’ils ne manqueraient de rien ? Ou bien il était inconscient, ou il se plaisait à jouer de la mort ? Moka optait pour les deux solutions. C’est donc sans trop de discussions supplémentaires que la sentence s’abattit, et que la belle allait devoir se coltiner à ses côtés dans son incarcération cet ange au caractère très trempé…

La douce vampiresse alla chercher en compagnie du professeur et de l’ange, quelques affaires du quoi subvenir pour au moins une semaine, et traversa avec eux toute l’académie pour arriver aux locaux abandonnés près du temple Junichiro, siège principal du Comité. D’un premier regard, Moka découvrit que les murs étaient sombres, et que la faible lumière qui rentrait était les deux trois rayons du soleil passant à travers une fenêtre à la forme d’un rondo, située plus en amont.

« Derrière la porte près du mur, il y a une autre pièce, vous y trouverait des sanitaires. Dîtes vous justes que les membres du comité ont fait le nécessaire pour les délinquants instables qu’ils enfermaient et que vous n’avez pas besoin de vous priver autant qu’un prisonnier. La preuve nous vous apporterons régulièrement et quoi vous avez besoin…Bien à présent, passez un bon séjour et essayez de ne pas vous entretuer surtout. » dit-il un sourire amusé aux lèvres avant de s’éclipser.

S’entretuer, en voilà une idée saugrenue…Bien qu’elle ne connaissait pas assez le dénommé Noïd en question…Au moins après ces quinze jours spéciaux, elle allait certainement le connaître sur le bout des doigts, ou pas s’il préférait l’ignorer. La demoiselle aperçut un des lits et fut étonnée que malgré la suie et la poussière, les draps étaient parfaitement propres. Sauf que comme dans les prisons, il n’y avait qu’un lit…Ben voyons ! Au pire elle dormirait par terre s’il le faut pour laisser l’ange dans le confort, mais quand même c’est assez tordu comme méthode de fonctionnement. La demoiselle s’assit sur le lit toute silencieuse, avant que son partenaire de 15 jours ne lui adresse la parole, et alors quel tact…Il savait parler aux filles lui…

« Rassure toi je ne ronfle pas et suit très peu dérangeante, je ne te perturberais pas…»

Oui la vampire était d’un naturel très très calme, ça en était même parfois assez surprenant quand on la côtoyait. Comme elle savait parfaitement qu’elle n’aurait aucune conscience du temps enfermée ici, elle avait piqué une craie dans une des salles de classes, et fit une barre sur le mur pour comme un prisonnier dans sa pénitence, compter les jours. Une fois fait, elle s’assit sur le lit et sortit son seul trésor qui l‘avait aidé quand elle était enfermée dans sa chambre. Elle remonta la manivelle, comme si elle remontait une pendule, et ouvrit l’écrin précieux qui laissa s’échapper sa musique. Le couple de prince et princesse qui dansait au milieu , tournait dans une valse effrénée, et Moka ferma les yeux pour savourer cet instant harmonieux, se replongeant dans ses méandres.

Noïd était allongé, sur le lit, écoutant d'une seule oreille la réponse de Moka, qui ne semblait pas avoir capté l'ironie qui se dégageait de ses paroles. Bon, après tout, elle devait déjà le prendre pour un gros rustre, alors un peu plus ou un peu moins, ce n'était pas ça qui allait le déranger.
Surtout que, vampire surpuissante ou pas, il déniait à tout le monde le droit de le juger, et cela peu importe l'estime, assez importante venant de Noïd, qu'il lui accordait.
Bon, par contre, il remarqua un truc. Elle lui parlait en étant debout, se dandinant avec ses affaires. Noïd redressa la tête, et regarda autour de lui.
Ah.
Merde.
Il avait cru qu'il y avait deux lits, mais en fait, il n'y en avait qu'un, et il venait de se l'accaparer. Raaah, fait suer. Moka ne devait pas être du genre à accepter de dormir bien gentiment avec un garçon à côté, même si le garçon en question n'accordait qu'un intérêt assez relatif à ses formes. En plus, il se sentirait mal s'il la faisait dormir par terre, et d'un autre côté, il refusait catégoriquement de se faire mal au dos à dormir à même le sol, vu qu'il avait passé la quasi-totalité de son existence d'ange dans ces conditions, et que par conséquent, il en avait ras le bol.
Autrement dit, ils étaient dans une situation tout simplement trop gonflante.

Moka venait de tracer un trait sur le mur. Un trait par jour, normalement, deux rangées de sept traits, et ils seraient libre. Libre pour lui d'aller voler dans le ciel, tout en maudissant ces deux inconfortables semaines, et libre pour elle de rester dans ce lycée.
Noïd se surprenait lui-même. Il venait quand même d'accepter de passer une quatorzaine de jours enfermée avec la fille qui avait manqué de l'envoyer aux cieux, tout simplement pour qu'elle ne soit pas renvoyée. Bon, d'un autre côté, si Moka était virée du lycée, cela le ferait royalement chier, étant donné qu'elle était une des rares personnes véritablement digne d'intérêt qu'il avait rencontré depuis qu'il était étudiant au Lycée Yokai, et si elle n'était plus la, il s'ennuierait probablement à mort.
En plus, vu que le motif du renvoi était étroitement lié à lui, il se serait senti coupable, connaissant sa droiture d'esprit. N'empêche que même si cela avait été la seule solution, ça le gonflait.
Noïd se leva, et emprunta la craie de Moka, avant de s'approcher d'un mur vierge, et de commencer à griffonner. Des formes, sans véritablement d'objectifs, rendant un résultat assez sauvage. On avait tendance à oublier que le déchu était inscrit dans le club de dessin et peinture, La seule discipline ou on l'avait encouragé à exprimer la violence qui sommeillait en lui.
Et depuis, il était tombé en quelque sorte accro au dessin, à la douceur qui l'envahissait lorsque, paradoxe, il exprimait le chaos qui l'habitait.

Mais la, il se contentait de dessiner distraitement, dessinant des nuages chargés de pluie, un paysage déformé par la tempête, puis une bourgade qui semblait abîmée par ce spectacle. Alors qu'il esquissait un clocher, il entendit une musique. Noïd tourna la tête, voyant Moka qui tenait une boîte à musique, et qui semblait savourer la mélodie, probablement écoutée mille fois, qui jaillissait des rouages de la petite boîte.
Pendant le temps ou la musique dura, Noïd avait baissé le bras, écoutant avec une pointe de plaisir teintée de surprise, la musique. Lorsqu'elle s'arrêta, il reprit précipitamment ses traits, traçant d'un trait brusque un éclair qui frappait le sol.

- « Dis-moi... »

Il avait parlé doucement, une part de lui se refusant à être brusque après ce qu'il venait d'entendre.

- « Qu'est ce que c'est, cette boîte à musique ? Ça a l'air important pour toi... un souvenir ? »

Même s'il ne l'admettrait jamais, il avait été perturbé par le visage de Moka lorsqu'elle avait écouté cette musique. Elle semblait tellement apaisée... Tellement que le déchu en avait presque été jaloux, lui qui ne connaissait que le carnage et la destruction.
Et maintenant, il voulait savoir, étant donné qu'ils allaient partager la chambre pour les deux semaines suivantes. Même si ça allait sûrement pas être rigolo tous les jours.

Remontant sans cesse le mécanisme de sa boîte à musique, elle écoutait cette mélodie qui l'assagissait, l'enveloppait dans ses souvenirs. Qu'ils soient plus ou moins douloureux quelle est la différence ? La mélodie était tellement paisible, emprunt d'une inimitable mélancolie...Qui aurait pu croire que derrière une ritournelle si merveilleuse, se cachait des noirs secrets ? Ayant finalement terminée, elle regarda le jeune homme qui dessinait sur le mur, laissant exprimer sa rage. Tiens, la jeune femme ignorait qu'il savait dessiner...Bah quoi c'est normal ? La première impression qu'elle avait eut de lui, n'avait pas été la meilleure : Un type, déboulant de nul part, avec un regard à vous en faire froid dans le dos, rien que pour la teinte rubis de ce dernier...Un type qui l'attrape et se jette par la fenêtre, prétextant qu'il lui avait sauvé la vie, puis par la suite, un type qu'elle a attaqué sans aucune retenue, juste parce que le sang de cet être angélique, l'enivrait. Un type qui était venu la défendre contre son renvoi, alors qu'il ne la connaissait que depuis ce jour....On peut donc le dire, Moka s'était trompée, et l'avait jugé bien trop rapidement...Et ça c'était une chose qu'elle ne faisait jamais auparavant. Ce qu'elle avait changé depuis que l'esprit d'Alucard s'était réveillé en elle, et cherchait par n'importe quel moyen de l'utiliser, la manipuler serait même le terme plus exact.

Faible...voilà quel était le mot d'ordre du jour. La strige s'était laissée dominer par ses instincts, ébranler par ses émotions; jusqu'à ce qu’ils la conduisent à sa perte. A présent il savait qui elle était, enfin pas précisément, mais le simple fait de savoir qu'elle avait des crocs suffisait à se faire une idée de la race de la jouvencelle...Sans compter que son corps n'a pas du être étranger à la présence manifeste de noirceur et de profondes ténèbres. La morsure de la belle avait été comme un poison : redoutable, s'écoulant lentement mais sûrement dans l'organisme de l'ange, jusqu'à essayer de le ronger de l'intérieur... Moka avait failli le tuer, et cela suffisait à ce qu'elle prenne ses distances avec lui pour ne pas réitérer cette expérience, s'échappant dans un silence constant. Jusqu'à ce que d'une voix tempérée, il lui pose une question sur le précieux trésor qu'elle tenait dans ses mains.

Dans toute sa vie, Moka avait sûrement écouté les meilleurs discours, avait été sujet à toutes les questions les plus insolites les unes que les autres, concernant plus ou moins sa vie privée. Mais...S'attendre à une question sur un objet de cette importance qui aux yeux des autres ne peut ressembler qu'à une simple babiole, la tétanisa. Comment pouvait-elle essayer d'éviter ce sujet ? Ce n'est pas que la question de Noïd était stupide, mais la demoiselle n'était vraiment pas du genre à parler de son passé avec tant de facilité...Surtout concernant sa mère qui lui a fait don de sa boîte, et qui était un sujet tabou, un thème réfuté après les évènements passés. Détournant les yeux, la vampire chercha une échappatoire afin de ne pas répondre à sa question, et appliqua une méthode qui avait fait ses preuves : Répondre à une question par une autre.

« En quoi est-ce que tu remarques ça ? C'est juste un objet comme un autre...Tu...Tu n'aimes peut être pas la musique ? »

Bien que ce genre de question ne soit pas très fine pour passer dans l'art de l'esquive, elle n'avait pas répondu, et avait laissé planer le doute. La demoiselle posa l'objet sur la table regardant les dessins paysagistes du déchu, et s'approcha pour s'assoir à côté, une craie dans la main, décidant d'esquiver le sujet de sa boîte à musique, et sourit.

« Tu fais parti du club de dessin ? En tout cas, même si le style est un peu sauvage, c'est vraiment très joli...»

Ni d'une, ni deux, elle avait transformé ce mini interrogatoire qui ne concernait qu'elle en discussion afin d'apprendre à connaître davantage le jeune homme, et psychologiquement de le plonger dans un sujet qui le passionne pour qu'il ne s'attarde plus sur les détails de la vie de la vampire, qui n'est pas en soit, très agréable à entendre...Alors qu'elle pensait se réjouir de la tranquillité que leur offrait les lieux abandonnés, voilà qu'elle commença à entendre la voix d'Alucard, et commença à souffrir mentalement parlant. Comme pour ne pas palier à son malheur, préférant rejeter toutes les pensées du premier vampire du nom, elle s'était appuyée contre le mur en faisant le vide, ce qui lui demandait énormément d'efforts. Une chaleur étouffante l'envahit, et sa gorge commença à se resserrer, sentant un manque respiratoire. La vampiresse ne laissa rien paraître, et rouvrit les yeux, essayant de cacher la douleur qui s'était imprégnée à l'instant. Ces quinzaines de jours ne seront pas de tout repos...

Ouais, dans le genre discrétion, t'en as qui sont doués par nature, et d'autres qui le sont cruellement moins. Moka Akashiya appartenait visiblement à la seconde catégorie, au vu de la manière dont elle tentait, subtilement, de lui faire changer de sujet.
Bon, de toute manière, lui tirer les vers du nez n'était pas vraiment sa première préoccupation, si elle n'avait pas envie de parler, il n'allait en aucun cas exiger des explications. Bon, sa curiosité était maintenant légèrement titillée, mais il était trop droit pour ça.

« Tu fais parti du club de dessin ? En tout cas, même si le style est un peu sauvage, c'est vraiment très joli...»

Noïd interrompit son graffiti, et le regarda. Joli ? Ce machin ?
Il était à peu près certain qu'elle ne le pensait pas vraiment. Plutôt que joli, l'adjectif qui convenait le plus à son trait était brut. Dessiner était une manière d'extérioriser pour lui, d'éviter de pulvériser tout ce qui se trouvait à côté de lui. L'ange déchu savait qu'à l'intérieur de lui, la rage de destruction bouillonnait en permanence. La rage du combat, l'exaltation de friser la mort si on ne se battait pas bien... Les membres du personnels l'avait enfermée avec Moka. La question qu'il se posait maintenant était « Quelle est la bête la plus féroce entre ce qu'elle a en elle ou moi ? »
Depuis combien de temps il n'avait pas eu l'occasion de se défouler ? Depuis combien de temps sa colère n'avait pas eu de véritable exutoire ? Maintenant qu'il avait cette pensée, il avait envie de cogner. Noïd se retint d'envoyer un coup de poing dans le mur. Ne pas céder maintenant, il n'avait pas envie de faire la compétition avec Moka pour la sauvagerie.
De toute manière, il l'avait réalisé, elle avait probablement des pouvoirs qui le dépassaient. Elle n'avait certainement pas révélé son plein potentiel, vu ses déplacements lors de l'agression qui semblaient plus réalisés d'instinct qu'autre chose.

Noïd jeta un regard en coin à Moka. Il l'aimait bien, mais était néanmoins curieux. Sous ces cheveux roses, sous ce regard d'ange et ce sourire innocent, il se cachait quelque chose, quelque chose que les professeurs craignaient, comme les gros lâches qu'ils étaient.
Il en avait eu un aperçu tout à l'heure, lorsqu'elle l'avait mordu. Un truc d'infiniment ténébreux, presque constitué de ténèbres purs. Est-ce qu'elle était juste complètement schyzo, ou alors c'était plus complexe. Noïd mit quelques secondes à se remémorer le cours de Suzuki Komatsu. Le réceptacle, technique de gros bâtard pour contenir une énergie démoniaque de haut niveau. Devait-il en conclure que Moka en était un ?
Noïd se gratta la tête. Encore une fois, il en avait après tout pas grand chose à cirer. Le plus important à ses yeux, était le plus urgent. Dans la situation actuelle, c'était que la nuit commençait à tomber, et qu'ils ne savaient toujours pas comment ils allaient dormir. Il se tourna vers la vampiresse.

- « Joli, ça ? Tu rigoles, c'est juste des traits dans tous les sens. Si toi tu as ta boîte à musique pour te calmer, tu apprendras que moi, c'est ça qui m'empêche de péter un câble. »

D'un air pensif, l'ange aux cheveux blancs dévisagea le lit, puis Moka ,appuyée contre un mur. Punaise, ça faisait chier, il n'y avait vraiment pas de bonne solution pour régler ce foutu problème ? Il était vraiment obligé de dormir par terre ?

- « ...Bon, parlons franchement. Est-ce que ma présence à côté de toi te donne envie de me bouffer, enfin plutôt de me boire mon sang ? Si c'est le cas, ça me gêne pas vraiment, excepté le fait que je vais devoir dormir par terre quoi. »

On lui reprochait souvent ça, un très léger problème de manque de finesse. Par contre, ce fut à ce moment la qu'il se rendit compte que la vampiresse semblait...eh bien aller mal.

- « Moka ? »

Aller mal semblait même être un léger euphémisme, vu la manière dont elle transpirait et qu'elle s'appuyait contre le mur. Noïd s'approcha un petit peu, puis s'arrêta. La dernière fois qu'il s'était inquiété pour elle, il avait empiré les choses, et elle lui avait sauté dessus pour lui pomper son sang. Donc il resta bien sagement à distance, malgré son envie de s'approcher.

- « Heu... tout va bien ? »

L'art est une bien belle manière de s'exprimer, et finalement c'était quelque chose qui avait l'air de convenir parfaitement au déchu. Tant mieux pour lui, mais bon de là à dire qu'il ne fait rien de joli...Toute forme d'art est quand même emprunt d'une certaine beauté ! Moka, elle, tout ce qu'elle avait trouvé pour s'exprimer hormis son précieux trésor était le piano. Une expression d'ailleurs qu'on lui a très vite retirée quand elle était petite. Pourquoi ? Allez savoir, il faut croire que le chef de famille n'appréciait pas la musique sans doute...Restant contre son mur, elle essayait de ne laisser transparaître aucune forme de douleur passagère, mais c'était difficile. Comment ne pas vouloir se tirer une balle, se noyer dans le lac de sang, quand on sait que même en combattant, on passe son temps à souffrir sans arrêt, consumé comme une allumette en proie à la flamme directive. Peut importe la position du bâtonnet à friction, que tu la penches dans n'importe quel sens, la flamme réduira en cendres quand même. Sauf debout...C'était un état d'esprit difficile à avoir, ça voulait dire qu'il fallait passer son temps sans cesse à relever la tête ou garder cette dernière haute sans céder...Difficile quand on sait quelle pression le premier vampire du nom exerce sur elle. Si la jeune vampiresse n'avait pas été aussi forte, avec tout ce qui lui est arrivé, cela ferait longtemps qu'elle aurait cédé et qu'elle aurait mis fin à sa pitoyable existence... Qu'est-ce qui la poussait donc à continuer de vivre ? Dante ? Non il n'était plus de ce monde...Alors quoi, c'était pourtant tellement simple de tout arrêter tout de suite... Afin de pouvoir calmer l'esprit tempéré de la buveuse, elle tapa fort l'arrière de sa tête contre le mur, se tenant le ventre.

Elle n'entendait qu'à moitié les paroles de l'ange qui semblait s'inquiéter pour elle. La jeune femme s'agrippa à ses épaules puisqu'il s'était rapproché puis finalement se refit violence contre le mur. C'est à ce moment précis d'ailleurs, qu'une personne portant le bandeau du comité sur son bras, ouvrit la porte de la salle, un sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'une personne du comité faisait ici ? Elle n'en savait rien, mais ça n'était vraiment pas le moment.

« Alors comme ça, c'est vous les personnes que le directeur a demandé de surveiller ? »

Cette blague ? Le directeur avait vraiment demandé ça ? La jeune femme de sécurité s'approcha d'eux, voyant que cette coqueluche au postiche rose semblait aller mal, en revanche, elle n'était pas venue pour l'aider mais plutôt pour empirer son mal, elle attrapa la jeune femme par les épaules pour la secouer et regarda la rosaire qu'elle portait autour de son coup....Hum une pratiquante catholique ? Ce n'est pas la première chose qu'elle pensait de la vedette du lycée Yokai. D'ailleurs elle aimait bien le bijou, et eut soudainement une idée sadique, mais ça elle ne le savait pas vu qu'elle ne connaissait rien de tout ça.

« Il est joli ton collier, tu me le prêtes ? »

Elle s'apprêtait à l'élever, quand la demoiselle à la tignasse rose attrapa sa main et la repoussa

« N'y penses même pas ! »

La demoiselle contre toute attente pensait que tirer sur ce dernier, pourrait le lui enlever, mais voilà que la chaine se brisa et fit tomber, ce qui au passage était une humaine en arrière sur le lit. L'aura de la strige s'intensifia, tandis que ses cheveux changèrent de couleur, et que son corps changea également. Et voilà, encore une fois la level s+ était de retour...Mais certainement pas pour jouer un mauvais tour, enfin cela dépend pour qui. Elle s'approcha de l'humaine pour récupérer son chapelet et d'un simple coup de pied l'envoya valser contre un des murs. Moka n'aimait pas les personnes aussi insouciantes, et certainement pas si ces dernières étaient humaines...Elle se releva s'approcha de l'humaine et l'attrapa par le col, trouvant la situation amusante vu qu'elle portait une veste rouge.

« C'est l'histoire du petit chaperon rouge, qui n'aurait jamais du se retrouver ici, et qui vient de mettre le grand méchant loup en colère...Ce dernier lui dit que s'il ne veut pas se faire croquer, il vaut mieux pour lui qu'il déguerpisse sur le champ et qu'il ne remette plus jamais les pieds ici....»

L'humaine, prenant peur, écouta ses conseils lorsque la vampire la lâcha et sortit de la pièce ne demandant pas son reste. Passant une main dans ses cheveux, elle soupira, et regarda les lieux...Bon où est-ce que son double avait encore atterrit ? Finalement ce n'était pas plus mal qu'elle soit sortie, ça donnait un peu de répit à son autre qui n'arrivait pas à repousser l'énergie maléfique d'Alucard. Continuant d'évaluer les lieux, elle se tourna pour voir un jeune homme avec des yeux comme les siens ? Un vampire ? Hum non il n'en avait pas l'odeur...Que devait-elle dire ? Elle n'était pas très forte en parlote, mais si en effet l'autre Moka connaissait bien ce jeune homme, alors oui il devait être sous le choc là actuellement. Elle s'approcha et prit sa boîte à musique, ayant aussi jeté un œil aux murs. Le temps que les choses s'améliorent, elle allait rester un peu ici, histoire de pouvoir profiter un peu de sa liberté. La nuit commençait à poindre en plus, quel temps idéal pour aller se balad....Euh, attends ils ne sont quand même pas enfermés ici ? Elle alla à la porte, et tenta de l'ouvrir, elle y mit donc un coup de pied, mais cette dernière blindée en métal n'avait bougée que de quelques centimètres...Légèrement agacée, parce qu'elle ne pourrait finalement pas profiter de son indépendance entre parenthèses, elle alla s'appuyer contre un mur, les bras croisés, les yeux fermés, en mode réflexion ♫

D'accord, la situation s'améliorait. Alors qu'il y a à peine quelques secondes, Moka se tenait contre le mur, résistant à on ne savait quoi, une personne inconnue entrait, et venait la gonfler. Inconsciente, pauvre inconsciente. Alors que la vampire semblait déjà être sur le point de craquer, il fallait en plus qu'une folle vienne se coller à elle pour lui voler ses affaires ?
En plus, il avait quoi de si particulier ce collier, bon, d'accord il avait une aura mais... Une aura ?

« N'y penses même pas ! »

Moka se débattait pour garder son... non, ce n'était pas qu'un collier, ce genre de babiole n'a pas d'aura. C'était un rosaire, le genre de bibelot dont l'on se sert pour confiner un pouvoir ou une personnalité à l'intérieur. Donc la débile qui la provoquait la n'avait pas conscience qu'en le retirant, on risquait de créer l'objectif inverse à cet enfermement, qui était censé apprendre à la vampiresse comment se contenir ?
Noïd s'apprêta à faire un pas en avant, pour attraper l'intruse par le col histoire de la flanquer dehors, mais il réagit trop tard. Le rosaire fut retiré, et la pathétique pauvre idiote, qui devait probablement être une humaine du coup, se retrouva sans comprendre avec le morceau de collier dans la main.

- « Crétine. », lâcha Noïd.

Mais même lui ne se permit aucun autre commentaire devant le spectacle auquel il assistait. Moka avait ses cheveux qui changeaient de couleur, passant du rose à une couleur argentée qu'il n'avait jamais vue et surtout, elle irradiait une puissance qu'il n'avait jamais vu auparavant. Son aura, aussi, n'était pas la même. Assez différente de celle de la Moka aux cheveux roses, elle n'était pas constituée de ténèbres, contrairement à celle qu'il avait entraperçu avant de s'évanouir. Non, c'était juste plus brut, puis intense aussi.
La nouvelle « Moka » récupéra le fragment de rosaire, et d'un coup de pied sublime projeta l'humaine contre un mur, avant de la rejoindre et de la saisir au col. Noïd produit un sifflement admiratif.
Menace, puissance. Ajouter à cela le fait que la vampire aux cheveux argentés, selon les critères de Noïd, était assez jolie dans le genre sauvage, et il parvenait à comprendre pourquoi on la considérait comme l'idole du lycée.
En attendant, voir une fille qui ne se laissait pas marcher sur les pieds, ce n'était pas commun, et cela amusait assez l'angelot. En voilà au moins une qui méritait son respect. Moka non plus, ne se laissait pas vraiment faire, mais... elle avait tellement tendance à tout laisser tomber lorsque l'on ne la motivait pas que c'en était parfois désespérant.

L'andouille de tout à l'heure s'enfuit sans demander son reste. Noïd croisa les bras, et soupira. Si ça ne leur faisait pas de la mauvaise publicité et qu'on ne venait pas les emmerder dans les délais les plus brefs, c'est qu'ils avaient un bol juste énorme.
Ils étaient censé se maîtriser en restant ici, et en même pas une heure d'enfermement, Moka avait déjà eu envie de boire le sang de l'angelot, et maintenant, le côté qui était sagement scellé en elle venait de se montrer. On devait s'attendre à une ambiance post-apocalyptique à la fin du quinzième jour, ou alors ils allaient enfin apprendre à se maîtriser ?
Noïd leva les yeux, et vit que « Moka » l'observait. La seule réaction qu'il trouva à faire fut de lever le pouce en signe d'appréciation au comportement qu'elle avait fait. Même si cela allait plus les emmerder qu'autre chose, la pitoyable humaine qui était la avait au moins eu ce qu'elle méritait.
Un coup sourd le fit tiquer. Sa camarade de chambre venait de frapper la porte d'entrée.

- « Tu devrais laisser tomber, la porte a été faites pour résister à des forces de la nature, alors même si on s'y mettait à deux, on arriverait à peine à l'érafler. »

Maintenant assez blasé, il s'assit sur le lit. Apparemment, vu son air un peu paumé, la vampire aux cheveux d'argents ne savait pas très bien ou elle était, et surtout ce qu'elle foutait la. C'était sûr que se réveiller dans une pièce qui ressemblait assez à une cellule en compagnie d'un mec qu'elle ne connaissait pas avait de quoi la perturber.

- « Bon, je te fait un briefing. Si j'ai bien compris, tu es une autre personnalité de Moka, c'est ça ? Bon, eh bien ta copine aux cheveux roses a pété les plombs tout à l'heure, et a essayé de boire mon sang. Pour ça, elle a été punie, et du coup, on s'est retrouvé tous les deux coincés la, pour environ deux semaines. Remarque, vu le bordel que t'as causé tout à l'heure, ça ne m'étonnerait même pas que l'on écope d'une semaine de confinement de plus. »

L'ange déchu fit jaillir une petite sphère d'énergie dans sa main droite, qu'il s'amusa à manœuvrer pour s'amuser, et surtout pour annoncer clairement ce qu'il était. Après tout, il connaissait déjà la race de « Moka », alors si la réciproque était incorrecte, ce n'était pas juste. Et vu les emmerdes qu'ils avaient provoqué depuis le début de la journée, le comité de direction n'allait pas l'embêter parce qu'il révélait sa race. D'autant plus qu'il ne violait pas tellement le règlement étant donné qu'il révélait à Moka un renseignement. Or Moka connaissait déjà sa race, donc ce n'était pas un problème normalement.

- « Noïd Ochita, ange déchu, et au passage ton camarade de chambre pour les deux prochaines semaines, enchanté. »

Plus classe comme entrée en matière, tu meurs.

La vampiresse qui n'a d'égal de son charme et de son impulsivité, venait d'un magnifique coup de pied, remettre en place une humaine qui l'agaçait au plus haut point, ne serait-ce que par sa présence et son odeur. Ah bah, quand on s'appelle Moka Akashiya, et qu'on est une level S+, on ne sait pas ce que veut dire l'expression faire dans la dentelle... L'humaine s'esclaffa, ce qui ne put qu'amuser la strige aux yeux écarlates et au postiche argenté qui décida pour tout réponse de lui conter l'histoire du petit chaperon rouge. Eh bien ! L'effet a été rapide, quand on regarda la vitesse à laquelle, l'hominidé venait de détaler comme un lièvre. Admirant alors l'endroit dans lequel elle avait atterrie, elle soupira...Bon sang, mais ou est ce que cette idiote était allé encore se fourrer pour se retrouver prisonnière dans une pièce ? Un de ces jours, il faudrait vraiment qu'elle ait une discussion sérieuse avec mademoiselle aux cheveux roses, parce que ça en devenait presque lamentable de sa part. Passant une main dans ses cheveux, elle analysa tout ce qui se trouvait autour d'elle, à savoir en premier lieu une porte dont elle n'eut aucune pitié, puisqu'elle venait de l'agresser sauvagement en mettant une énorme partie de sa force physique. Manque de bol ! La porte avait bougé, mais n'était pas prête de tomber...Il va vraiment falloir qu'on lui explique qu'elle est la raison improbable qui nécessite d'enfermer deux élèves, en se servant de porte blindée en acier trempé comme sécurité contre l'évasion...Qui s'évaderait ? Pour quelle raison ? C'est tout simplement du grand n'importe quoi.

Dans sa deuxième analyse, Moka avait repéré l'étudiant qui possédait la même couleur d'yeux qu'elle...Un vampire ? Non il n'en avait pas l'aura...Il essaya de lui expliquer qu'il était complètement inutile de s'acharner contre cette pauvre porte et qu'à eux deux ils n’arriveraient qu'à l'érafler et encore. Abandonnant alors, et toujours dans le mutisme le plus total, elle s'appuya contre le mur, fermant alors les yeux pour essayer de trouver une solution pour sortir d'ici, profitant alors de communiquer par pensées interactives avec son autre elle. La strige resta longuement dans cette position, laissant complètement oublier sa présence et son aura.

Ce qui la sortit de sa conversation avec Moka, le briefing que lui offrait le jeune garçon. Alors comme ça Alucard avait encore fait des siennes ? Elle connaissait la demoiselle aux cheveux roses ! Bien que stupide, niaise, gamine et immature, elle ne mordrait jamais personne de son plein gré... En revanche, comme elle ne connaissait rien de son partenaire de confinement, elle ne parlerait pas de cette personnalité. Un sourire amusé se posa sur ses lèvres quand il lui fit remarquer qu'ils risquaient une semaine supplémentaire. Un regard simple de défi, un sourire ravageur, elle ne put que rire de cette situation.

« Et alors quoi ? Tu détestes être enfermé ? Dommage pour toi...Pour ta gouverne, Moka n'est pas du genre à sauter sur tout ce qui sent le sang, elle était juste très assoiffée, et c'est pour cela qu'elle m'a laissé sa place. Cette idiote culpabilise de t'avoir mordue...et à titres d'informations, puisque tu sembles très proche d'elle. Je ne suis pas une autre personnalité de Moka, JE...suis la personnalité. La Moka que tu connais et que tu fréquentes est une partie humaine de mes souvenirs, elle n'existe pas vraiment. »

Comment il allait réagir à cette nouvelle ? Elle avait hâte de voir ça ! La plupart des hommes qui ont appris que la coqueluche n'était pas réelle ont très vite abandonné l'idée de la fréquenter. En tout cas dans le genre direct, quand elle ne fait pas dans la dentelle, elle s'y tient. Entendant des bruits de pas, elle rouvrit les yeux, prête à en découdre au cas ou, mais ces tâtonnements s'éloignèrent. A la grâce d'un félin, la level S+ s'approcha du lit pour s’asseoir au bord, restant quand même éloigné de ce....Noïd ? C'était ça son nom non ? Un déchu...Tiens donc, c'est original...

« Tu choisis tes amis bizarrement Moka...»

La demoiselle aux cheveux roses s'énerva gentiment

« C'est de la dérision ma chère...Bon euh Noïd, saches que tu vas devoir me supporter à tes périls durant un petit temps, le temps que cette imbécile calme ses pulsions de vampire. Que sais-tu exactement de Moka ? Elle t'a raconté des choses, est-ce que durant la morsure tu as sentit quelque chose hormis la douleur ? »

Bah oui elle n'était pas idiote, monsieur l'ange ne devait pas avoir l'habitude de se faire pomper le sang par des créatures vampiriques, alors bon...Elle s'appuya contre le pied du lit à l'opposé, face au jeune homme, remontant ses jambes contre elle pensive et regarde les gribouillis sur le mur ? Euh un enfant était passé par là ? Dommage qu'il ne soit pas resté, elle se serait fait un plaisir de le croquer.

Avec une mine distinguée, la vampire aux cheveux d'argents cessa de décharger sa frustration sur l'innocente porte blindée qui n'avait pas commis d'autres crimes que se trouver sur son passage à ce moment précis, et préféra s'approcher prudemment de son camarade de chambre, toujours avec cette foutue mine dans le genre « Je suis trop bien pour toi misérable mortel. », qui aurait donné à toute autre personne que Noïd des pulsions de meurtres justifiées.
Mais finalement, elle sembla se foutre ouvertement de la gueule de Noïd, en l'attaquant sur le fait qu'il semblait ne pas aimer l'enfermement, et que son alter-ego était juste assoiffé, ce qui justifiait son agression.
Ben voyons... Si un symptôme classique au fait d'avoir soif était d'avoir les yeux qui changent de couleur et d'irradier les ténèbres comme un démon en mal de biscuits, alors la, il aurait pu la trouver crédible. Mais étant donné que selon l'état de ses connaissances, ce n'était pas le cas, il se doutait bien qu'elle essayait de lui monter un boniment gros comme un gratte-ciel, sans toutefois y arriver franchement.

L'ange aux cheveux blancs leva son regard rubis vif vers la vampiresse outrageusement puissante, et se frotta paisiblement la tête. Ouais, lui aussi, à la rigueur, dans le genre « attitude qui donne envie de le tuer » il est balaise. « Franchement ? Être enfermé me fait chier, mais si t'avais un peu mieux suivi l'histoire, tu saurais que je l'ai accepté volontairement pour te sortir de la merde, hein... », marmonna Noïd. « Et sérieusement, ça change quoi qu'elle m'ait mordu ? Je suis vivant, non ? C'est l'essentiel. »

Sans paraître perturbée par sa tirade, elle poursuivit. « et à titres d'informations, puisque tu sembles très proche d'elle. Je ne suis pas une autre personnalité de Moka, JE...suis la personnalité. La Moka que tu connais et que tu fréquentes est une partie humaine de mes souvenirs, elle n'existe pas vraiment. »

Noïd ouvrit un peu plus les yeux. Moka... était une partie de l'autre Moka ? Il fronça les sourcils. Comment ça elle n'existe pas réellement... ? Nan, personnalité d'origine ou pas, il y avait des trucs qu'elle n'avait pas à se permettre.
Sans même penser qu'il n'avait strictement aucun droit de faire des commentaires sur la situation actuelle, Noïd ouvrit une fois de plus la bouche, un rictus passablement blasé sur le visage :

- « Elle n'existe pas réellement... ? Arrêtes ton char, ma grande. Qui se soucie de l'origine d'une personnalité de toute manière ? », grogna-t-il, mécontent. « Peu importe d'ou vous venez... On a juste à se soucier que vous existez toutes les deux, nan ? Tch, ta copine aux cheveux roses existe autant que toi, et c'est pas parce qu'elle est pas capable de pulvériser une montagne de muscles que c'est pas vrai. »

Bon après, ne pas imaginer une seule seconde que si elle a dit ça, c'est pour le tester, c'est également Noïd. La franchise, la droiture, certes, mais l'on pouvait ajouter à cette fort passionnante liste extrêmement naïf et ayant tendance à tomber dans tous les pièges.
Du bourrin pur jus quoi.

Noïd se calma lorsque Dark Moka lui demanda fort subtilement des informations sur ce que sa collègue lui avait dit ou ce qu'il avait ressenti pendant la morsure.
Fort subtilement.
Nan, mais franchement, quand t'en est réduite à ce degré la, autant dire d'entrée « Grosso modo, t'as senti un truc louche quand je t'ai mordu ? Non non, j'ai rien de louche en moi, c'est juste pour la curiosité pure et simple. »
Le déchu roula des yeux, et dit le plus simplement du monde :

- « Bah... Tu veux dire, mis à part le fait que quand elle m'a mordue, j'ai eu la sensation que l'être le plus ténébreux du monde ait décidé de me bouffer vivant ? », il se frotta le cou, à l'endroit ou il portait encore une marque de crocs, et lâcha. « Si tu veux tout savoir, je suis allergique aux ténèbres, donc à tes morsures et à ces saloperies du même genre. Et vu que dès que j'ai eu tes crocs de planté dans la gorge, j'ai failli clamser, eh bien j'en conclus qu'en elle et toi, ben il y a une chose franchement pas banale qui demande qu'à foutre la merde, j'ai raison ? »

Finesse, et délicatesse... Toujours présentes.

Toujours égal à elle même. La vampiresse de rang S+ n'avait que faire de ses bons sentiments même si elle se demandait ce qui pouvait motiver un type pareil à vouloir l'aider...D'un premier regard, il ne semble pas faire parti de ceux qui se soucient des autres. La loi qu'on applique chez les vampires, qu'importe le sujet, c'est chacun pour sa pomme. Alors vous pensez bien, qu'un jeune homme autre que Dante Oyama qui se soucie réellement de ce qui arriverait à Moka n'est pas en soit quelque chose de courant...Toujours appuyée contre son mur, elle écoutait la rebelle attitude de monsieur l'ange. Eh bien quel gamin instable, il ne valait mieux pas se le coltiner pendant....Eh merde ! Elle allait devoir supporter l'incarcération avec...ça ? Et encore elle était gentille, elle aurait pu dire cette chose, ce qui en soit est bien plus insultant. Soupirant légèrement un sourire aux lèvres, elle regarda le rosaire dans sa main, alors qu'il lui avait demandé de suivre un peu mieux l'affaire. Mouaha de plus en plus amusant. Jouant avec son rosaire en le faisant tourner entre ses mains, la belle abdiqua un bref laps de temps, avant de revenir à la charge après avoir entendue son alter-égo lui dire : Non lui fait pas de mal, il est gentil. Gentil ? C'est surtout un sale cloporte qui allait être une entrave à ses projets.

« Tu sais à me parler sur ce ton, tu risques essentiellement de te retrouver six pieds sous terre, alors estime toi déjà heureux qu'elle s'inquiète pour toi, plutôt que de prendre à la dérision tout ce que j'essaye de te faire comprendre...T'es vraiment pas une flèche pour un ange...»

Finalement lassée du mur, elle s'approcha pour récupérer sa boîte à musique et l'ouvrir pour écouter la mélodie, comme si cette dernière était un médicament contre une affreuse migraine, oui car à force d'entendre le déchu, elle allait avoir la migraine, surtout que ce dernier n'avait pas l'air de vouloir respecter le silence immuable du lieu. De yeux écarlates, s'asseyant alors sur le lit pour s'appuyer à nouveau contre le mur, elle l'écouta déblatérer tout son joli dialogue sur l'unicité de chacune d'elles, un discours très philosophique, un peu nyan nyan sur les bords ! Si chacune d'elles existaient ça se saurait...Au moins, elle aurait pu aimer Dante librement sans avoir à se prendre la tête avec son autre, qui avait parfois tendance à l'agacer...Suffit de voir, comme elle réagit à une pauvre petit morsure de rien du tout...Moka était vraiment faible, à croire que cette part humaine d'elle n'avait rien à voir avec ce qu'elle était auparavant....Enfin si d'une certaine manière, mais là n'est pas la question...

« On t'a déjà dit que tu étais exaspérant ? Crois moi que si nous existions toutes les deux, on aurait pas besoin de ce foutu rosaire. Mais bon puisque tu sembles avoir écouté d'une oreille, je vais donc me répéter pour que tu assimiles bien ce qui va suivre. Ta petite Moka aux cheveux roses n'existe pas, puisqu'elle est la formulation de mes souvenirs, elle est la matérialisation de mon passé, tu piges ? Elle vit comme moi, mais elle n'a aucun avenir, car lorsque tout ce qui nous ronges disparaîtra, et que ma force vampirique sera contrôlée, elle disparaîtra comme a disparu récemment, une moitié de son existence... Ça te semble peut être inconcevable, mais c'est comme ça ! La vie n'est qu'une multitudes d'inéquations. »

Alors quelle savourait fièrement sa réponse, elle aperçut un animal à quatre pattes qui ressemblait à un chat noir passé par une brèche du mur, en miaulant. Un chat ? Ici ? Heureusement cette créature féline ne lui était pas inconnue. Le matou s'approcha et sauta sur le lit à côté de la demoiselle aux cheveux argentés.

« Ainsi donc, tu t'inquiétais pour moi...comme tu es mignon ! »

Elle parlait au chat hein ! Le gratifiant d'une caresse, elle le prit dans ses bras, et rougit légèrement, le visage souriant. Pour la petite histoire, ce chaton, elle l'avait trouvée près du parc de l'école, il était affamé et avait été abandonné par son maître. La demoiselle aux cheveux roses, trop gentille et trop bienveillante, n'avait pas eu envie de le laisser, et l'avait recueillie dans sa chambre comme si c'était son animal. Ce dernier temps même, elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire de lui, car évidemment elle ne pouvait le garder...Continuant de caresser la boule poil, elle avait laissée sans le vouloir une expression innatendue sur son visage, à savoir un visage doux...Mais heureusement ce ne fut que de quelques secondes, puis alors que Patapon ( c'est comme ça qu'elle l'appelait ) se dorlotait contre elle, elle retourna son attention sur Noïp...Euh Noït ? Ah pardon Noïd ! Faut dire aussi, quel nom à dormir debout !

« As-tu déjà entendu parler d'Alucard ? »

Répondre à une question par une autre question...Oui vous ne rêvez pas, c'est bien comme ça que la vampire fonctionnait. Non pas qu'elle n'avait pas l'intention de lui dire mais juste pour voir s'il avait un minimum de culture ou si elle allait devoir lui raconter la légende du premier vampire ou non...

L'ange aux cheveux blancs redressa la tête, soutenant sans ciller le regard de la vampiresse aux cheveux roses. Ouh, celle-la avait clairement un problème d'égo qui pouvait être clairement énorme. Bon, c'était en soi l'apanage de la majorité des membres de ce distingué lycée.
Elle le regardait avec une expression clairement condescendante, comme si elle le jugeait incapable de faire quoi que ce soit ou indigne de se tenir à côté d'elle.

« Tu sais à me parler sur ce ton, tu risques essentiellement de te retrouver six pieds sous terre, alors estime toi déjà heureux qu'elle s'inquiète pour toi, plutôt que de prendre à la dérision tout ce que j'essaye de te faire comprendre...T'es vraiment pas une flèche pour un ange...»

Tch, mais quelle peste ! Noïd fronça les sourcils, résista à l'envie de lui adresser un bras d'honneur amplement mérité. En plus, malgré le fait qu'elle était clairement gonflante, il l'aimait bien, parce que des personnes avec un vrai caractère, il en croisait très peu.

« Oui oui... T'es une super vampire trop puissante, et je suis un simple déchu qui va se faire maraver s'il a le malheur de trop l'ouvrir... et qui t'emmerde. Le jour ou la menace de me faire crever me fera fermer ma gueule, je te préviendrais, ok ? »

Comme d'hab, elle ne sembla pas en avoir quelque chose à cirer, se contentant d'écouter sa boîte à musique, avant de lui redire que Moka n'existait pas, et qu'elle était la seule à exister, que l'autre était une simple forme de ses souvenirs... Bref, un truc qui n'a qu'un sens aux yeux de Noîd qu'assez relatif.

- « ...Et donc ? Si un jour elle cesse d'exister, eh bien elle cessera d'exister. En quoi c'est différent de mourir ? J'en ai rien à cirer de ce qu'elle est, tout comme j'emmerde des idées préconçues sur les anges déchus. Sans être l'originale... », Noïd se mit la main sur le cou, à l'endroit exact ou les crocs de la vampiresse aux cheveux roses l'avaient pénétrés. « ...elle était assez tangible pour me faire ça. Alors voilà, cette débile restera cette débile, et toi, t'as beau être plus mignonne et plus puissante, t'as après rien de plus qu'elle... Et si t'es pas contente de mon opinion, tu peux me tabasser, ça changera que dalle... »

L'ange déchu sentit une pointe de douleur dans son cou, une faible quantité de sang perler, et fut heureux d'être assis, sans quoi il se serait affaissé sans la moindre trace de grâce. Comme quoi... apparemment, même le remède dont il avait profité n'avait pas réussi à purger l'obscurité de son sang, et il en subissait maintenant le contre-coup, assez douloureux, il devait l'admettre.
Il risquait... d'être assez faible pendant quelques temps, le temps que son organisme rejette cet élément étranger. Ou alors s'y habitue, mais cette possibilité était franchement peu probable, et il risquait de clamser si les ténèbres circulaient, à l'aide du sang, jusqu'à son cœur.
Fais suer.

Moka s'amusait maintenant avec un chat. Curieux paradoxe, ce visage qui semblait... si froid et hautain auparavant, se révélait être capable d'une douceur et d'une gentillesse gênée qu'il ne soupçonnait franchement pas.
Même si cette vision fut très brève, Noïd put contempler le visage de la vampire aux cheveux d'argents souriante et rougissant un peu pendant une poignée de secondes. Et il eut le temps de penser « La vache, c'est vrai qu'elle est franchement belle. »

« As-tu déjà entendu parler d'Alucard ? »

Il sursauta, faiblit brusquement, et plaqua sa main sur sa nuque, avant de devoir s'appuyer de son autre main sur le lit pour ne pas s'effondrer. Surtout... ne pas se montrer faible. Il se crispa brusquement.
Fouillant dans ses souvenirs, il essaya de se rappeler ce qu'il avait lu dans les bouquins de la bibliothèque du Paradis.

- « Heu... Un grand vampire si j'ai bonne mémoire. Ou un des vampires originaux... C'est quoi le rapport ? »

Ce qu'il est agaçant ce petit...La vampire aux cheveux argentés lâcha un soupir en l'écoutant. Est-ce que tout les gens de cette pitoyable école où on apprenait aux monstres à contrôler leur pouvoirs était tous les mêmes ? Y'en a toujours un qui se croit être capable de se sortir d'affaire ou tient tête aux êtres qui lui sont supérieurs. Néanmoins, elle devait admettre que malgré sa mise en garde, il l'impressionnait ! Très peu de personnes auraient continué de soutenir ses paroles, et aurait laissé au profit de la vampire, un visage satisfait. Ainsi donc il s'en moquait éperdument qu'elle le tabasse. Pfeuh s'il croit qu'elle va se gêner pour lui demander la permission, il est bien naïf. Sans compter qu'elle ressentait parfaitement la parcelle d'ombre dans son sang, elle le sentait rien qu'à l'odorat....et un ange qui ne supporte pas les ténèbres doit impérativement chasser l'aura nébuleuse sinon ça en était fini du petit piu-piu à plumes. Moka posa le chaton sur le lit qui se contenta de se lover contre la demoiselle. D'habitude les chats préfèrent les sorcières, mais il faut croire que la level S+ a quelque chose qui attire ce petit animal si innocent. Elle adressa son regard écarlate à l'ange, voyant qu'il posait sa main sur son cou...Eh bien, Alucard est rapide !

« Tu as beau répliquer, tu en est pas moins qu'un petit toutou qui a été au service de quelqu'un. Moi je n'ai compté que sur moi même et ma liberté, je n'ai besoin d'ordre de personne, et venant de toi ! Tu pourrais crever la bouche ouverte ça me serait complètement égal...»

Par la suite, il parla de Moka, et ce que la demoiselle aristocratique venait d'entendre ne lui plaisait pas. Ce type, il était comme son père ! Elle pourrait cesser d'exister qu'est-ce que ça changerait ? C'est exactement ce que son paternel lui a dit alors qu'elle n'avait que 10 ans ! Tout est à cause de lui...Alucard et tout les petits tracas maléfiques, la mort de sa mère...Ses yeux brillant d'une lumière vive, ses yeux prirent une couleur rouge flippante à souhait, elle attrapa l'ange et le plaqua contre le mur de manière très violente.

« Comment oses-tu ? Moka est pourtant ton amie ! Elle tient énormément à toi, et toi si elle disparaissait...ça te serais égal ! Je n'accepte pas ce genre de propos venant d'un type incapable d'expulser l'essence ténébreuse d'Alucard de sa propre volonté ! »

Elle le relâcha voyant qu'il faiblissait de plus en plus, ce n'était plus qu'une question de temps à présent, il allait vite sentir l'air lui manquer, son coeur explosait, et sa tête lui brûlait d'une manière insupportable. Il valait mieux qu'elle abrège ses souffrances avant qu'il ne devienne complètement fou. Le chaton terrifié se roula en boule tout tremblant, et elle le caressa de telle manière à ce qu'il n'ait plus peur. On y peut rien si la jeune femme aime les chats voyons ! En revanche, elle venait de penser que si elle tuait Noïd, non seulement son autre ne lui pardonnerait pas mais en plus, quand un professeur viendrait, il penserait que la jeune femme n'ait point été capable de contrôler ses pulsions et seraient alors immédiatement renvoyé de l'établissement....Et qui dit renvoyée, dis « La chant des vampires » la torture la plus abjecte, celle qui fait qu'un être de la nuit, préfère qu'on le tue plutôt que de subir cette épreuve. Il est réservé aux traîtres, aux faibles vampires, à ceux qui ont côtoyé l'interdit et qui ne se sont pas repentis de leur pêchés auprès de la lune ou de l'ordre des vampires.

« Je peux abréger tes souffrances tout de suite si tu le souhaites...ça ne prendra que quelques secondes...»

Malgrè la douleur, il tentait quand même de ne rien laisser paraître....Au moins, il avait un mental d'acier le petite déchu ! Moka sourit légèrement en entendant parler de vampire premier du nom...Quoi c'est tout ? On ne leur apprend vraiment rien dans cette école ? Ah s'il savait !

« Alucard est en effet le tout premier vampire de l'histoire, de son vrai nom « Dracula ». C'est grâce à lui qu'à nos jours, l'ordre existe. Mais la folie a emporté cet être, l'amour, le sang l'a plongé dans les ténèbres... Alucard pour tout les vampires est considéré comme un être abominable, mais aussi le seigneur que l'on doit redouter, il s'est réincarné sous la forme d'un monstre hybride capable de grand pouvoir de régénération « Le Shinso ». Après que les trois seigneurs de l'ombre ait affronté Alucard dans une bataille sanglante et sans fin, le corps du Shinso a disparu...mais en réalité, il dort profondément sous un manoir...Le manoir de la famille Shuzen puisque qu'Akasha bloodriver, un des trois seigneurs était chargé de veiller sur son sommeil éternel. Alucard est la menace qui pourrait plonger le monde dans le chaos et malheureusement il y a 7 ans, Alucard s'est éveillé en se servant d'un être faible, ayant le désir de vengeance. L'esprit d'Alucard est relié à cet être faible et tout ne tient qu'à une question de mental...Si cet être se sert de ses pouvoirs de Shinso alors Alucard s'anime en même temps...Et cet être.... C'est Moka. Akasha sa mère a donné sa vie pour que sa fille ne soit plus jamais embêtée par lui et vive heureuse, mais nous sommes à nous deux, des êtres maudits dont le seul destin est de mourir....»

Elle appuie sa main sur le cœur de l'ange

« C'est pour cela que je t'interdis de parler de Moka comme d'un rebut »

Relâchant sa pression, elle continua alors de regarder l'être angélique se débattre et soupira, plongeant ses crocs dans son poignet à elle, elle laissa le sang couler et l'approcha du jeune homme.

« Bois ça, ça devrait suffire à chasser la part d'ombre d'Alucard. Mon sang à un pouvoir de régénération aussi, donc ça devrait soulager tes blessures physiques »

La demoiselle rougit en détournant la tête n'oubliant pas d'ajouter un détail

« Je...ne fais pas ça pour toi, je le fais pour Moka...»

Il valait mieux qu'il se décide rapidement, car c'est bien la première fois que la level S+ est dans son jour de bonté et s'il laissait passer sa chance, alors elle regardait la lumière d'âme de ses yeux devenir ternes et sans vie, sans once de culpabilité.

- « ...Je crois que t'as rien compris à ce que je voulais te dire. », soupira Noïd. « Bon, j'étais pas franchement clair aussi. »

Il devait maintenant peser de toutes ses forces pour ne pas s'effondrer comme une larve sur le lit, en se mordant la lèvre pour ne pas hurler de douleur. ...Ça empirait. Sans comprendre exactement la raison, il sentait l'étincelle de ténèbres qui demeurait en lui qui s'accroissait peu à peu, jusqu'à devenir franchement dangereuse.
Et douloureuse.

- « Tu... », il peina à articuler. « n'as pas compris ce que je disais... Moka peut disparaître. Mais pour moi... ce sera comme si elle était morte. Je veux dire, ce ne sera pas comme si elle n'aura jamais existé... »

Il avait du mal à trouver les formulations de mots qui convenaient, de une parce que son esprit s'embrumait lentement, et de deux parce que le l'art du dialogue n'avait jamais été son fort, dans tous les cas.

- « ...Ce n'est pas un rebut. C'est... une amie. Evidemment que j'aurais de la peine si elle disparaissait... Alors ne dis pas que j'en ai rien à cirer d'elle, c'est faux. Si ça avait été le cas... tu ne serais même pas là avec moi. Parce que je n'aurais jamais pris sa défense. »

Dans un sursaut d'énergie, il réussit à paraître insensible à la douleur, et à se s'accouder sur ses genoux, menton sur les paumes. Mine de rien, il douillait sauvagement, et seul son « entraînement » de résistance à la douleur, lorsqu'il se faisait sceller ses pouvoirs, lui permettait de ne pas se rouler par terre en hurlant. Néanmoins, ce ne fut pas pour autant qu'il n'avait pas écouté ce qu'elle avait dit à propos d'Alucard... et réfléchi.

- « Tu vas me trouver chiant, mais ne parles pas de destin. C'est un terme que j'abhorre... Parce que je considère que c'est ce que fait un individu qui détermine ce qui vas lui arriver. Ne crois pas que je sous-estime le poids d'une foutue destinée qui nous est imposée, j'ai vécu ça moi aussi... Et vivre avec un « Shinsô », comme tu dis, je peux même pas comprendre à quel point ça doit être difficile. Voir insupportable, je comprends mieux la réaction de l'autre Moka tout à l'heure... Et pourquoi elle m'a mordu. »

Vite, finir ce qu'il avait à dire, avant que l'inconscience ne l'attrape et ne l'assomme aussi sûrement qu'il risquait de mourir dans les prochaines minutes. Tant pis, il avait fait son temps... Et de cette manière, il rejoindrait Bruna... Mais pas au paradis. Ils étaient tous les deux bannis de là-bas maintenant...

- « Ce que je te disais... C'est qu'elle vit autant que toi, ici et maintenant... Et (il toussa), que ce n'est pas parce qu'elle cessera peut-être un jour d'exister qu'elle n'existe pas maintenant. Et... c'est tout ce qui compte. »

Elle lui tendait son poignet. Lui disant de... boire son sang pour purger le poison d'Alucard, vu que c'était apparemment lui qui le rongeait à petit feu, sans oublier de préciser qu'elle ne faisait ça que pour Moka... bref, qu'elle n'en avait rien à cirer de lui.
Mais avant d'essayer de vivre, il avait un point à clarifier.
Il la saisit par l'épaule, sans se soucier de son état qui en prenait un coup.

- « ...Ne redis plus JAMAIS que je suis un toutou, c'est clair ? Je peux pas imaginer ce que t'as vécu, mais toi, tu n'as pas connue ma vie. Tu n'as pas connu la résistance que j'ai mené pendant plus d'un siècle contre Paradis... qui me torturait chaque jour. Chaque jour, j’endurai des souffrances, je souffrais au point d'oublier mon nom... »

Il la lâcha, manqua de s'affaler, et toussa du sang. « … C'est rien. Et vu que même comme ça, ils arrivaient pas à me mater, ils s'en sont pris à la seule personne qui tenait à moi. Et j'ai déserté, du coup... Maintenant, je peux crever comme n'importe qui. Et j'ai perdu presque tout mes pouvoirs... Avant, me purger de cette saloperie aurait été une partie de plaisir. Avant... Et ma crétine d'amie m'a suivie, tu sais ? Et elle s'est fait buter la gueule ouverte, par un lycan. »

Il regarda avec appréhension le poignet qui saignait, puis Moka-vampire, qui semblait gênée... et pour une fois à peu près gentille. Il s'approcha, prêt à boire un soupçon du sang de la vampire de rang S+. Mais son corps le trahit en plein milieu, il s'effondra comme une masse en arrière, par défaut d'énergie.
Il lui restait à peine de quoi parler...

- « Fais chier... Ça, c'est le prix que j'ai payé pour gagner ma liberté... Tch, chacun porte sa pierre. Si tu veux me buter... T'as l'occasion... rêvée. Je peux même plus... bouger. »

Dans un dernier pied de nez, il lui tira la langue.

Plus la level S+ le regardait, et plus elle le prenait en pitié ! Et s'il y a bien une chose que les hommes détestent par dessus tout, c'est qu'on leur balance au coin de la tronche qu'ils sont faibles, ce qui les blessent principalement dans leur amour propre. Un regard écarlate sans quelconque émotions hormis ce sourire qui en disait long ! Moka était vraiment détestable quand elle s'y mettait et s'y ça tenait qu'à elle, elle le laisserait la supplier de l'aider, et le regardait mourir sans bouger le petit doigt ! En revanche, dans le cas présent, elle ne pouvait malheureusement pas savourer ce plaisir à cause de son hôte : Moka. Si seulement elle pouvait la convaincre...Vu comment souffrait le déchu, il valait vraiment mieux pour lui qu'elle l'achève. Plus vite ça serait fait et moins il souffrirait. Contente de s'être tout de même trompé sur son compte vis à vis de la demoiselle aux cheveux roses, elle esquissa un léger sourire, en se disant qu'elle avait bien de la chance d'avoir des amis comme lui. Ils étaient rares, précieux, et se comptait sur les doigts de la main. Comme pour palier à son malheur, elle décida de le sauver en plantant ses crocs dans son poignet de strige en y laissant s'échapper l'effluve sanguine qui avait le don de guérir toutes blessures, même celles qui ne sont pas physiques et qui permettent à un être de lumière, de chasser les ténèbres qui se répandent. Alors qu'il s'apprêtait à boire, il tomba en arrière, se maudissant d'être aussi faible sans doute, et lui donna la possibilité d'en finir avec lui.

Soupirant, elle se contenta de détourner le regard et l'attrapa alors par le col pour le secouer légèrement.

« Alors quoi tu abandonnes ? Finalement je n'aurais pas du te faire confiance pour protéger Moka, tu n'es même pas capable de te protéger toi même, imbécile »

Elle le lâcha furieuse et récupéra son sang qui coulait sur son poignet, trouvant cela dommage d'avoir fais un tel gâchis pour cette utilisation. Elle s'approcha de l'ange, se mettant à califourchon sur lui, prête à l'achever en l'attrapant à nouveau par le col, laissant balader ses mains près de sa nuque....et se pencha pour l'embrasser afin de lui faire avaler le sang qu'elle avait récupéré et gardé. Une fois cette transmission faite, et que la dernière goutte avait franchit les lèvres, elle se retira s'essuyant les lèvres pleines de son sang à elle, et s'assit de nouveau sur le lit, dos à lui

« Ton amie n'aurait certainement pas aimé te voir abandonner de la sorte...Si tu tenais un minimum à elle et à ta vie, tu ne laisserais pas tomber sans vouloir te battre...La prochaine fois que tu essayes de te laisser mourir ainsi, je n'hésiterais pas à te tuer ! Je t'ai sauvé la vie une fois, je ne le ferais pas une deuxième. Maintenant que tu es prévenu, tu ferais mieux de t'accrocher solidement au fil de ton existence, ne serait-ce que pour elle...Ne crois pas que tu sois le seul à avoir connu la mort d'un être cher...»

Elle se leva du lit pour s'approcher du chaton qui s'était roulé en boule dans un coin de la pièce, et s'appuya assise contre le mur, tandis que sa blessure au poignet commençait à se régénérer légèrement. La strige aux cheveux argentés se laissa divaguer dans le cours de ses pensées, ou une seule image revenait inlassablement...Celle de l'homme qu'elle a aimé et qui a été tué à cause de sa chère soeur Akhua. Fermant les yeux, elle continua de se laisser porter et finalement exténuée, s'assoupit légèrement alors que le soleil était encore assez présent. De plus, combien de temps cela faisait-il qu'elle était à la place de Moka ? Elle ne le savait pas, mais l'œil rubis de son rosaire se fendit légèrement, laissant penser que si elle restait trop longtemps, elles allaient disparaitre toutes les deux, ou ne plus jamais revenir à la normale, avant de se consumer à son tour. Cruel dilemme que voilà...

« Alors quoi tu abandonnes ? Finalement je n'aurais pas du te faire confiance pour protéger Moka, tu n'es même pas capable de te protéger toi même, imbécile »

Noïd serra les dents. S'il avait eu l'énergie pour le faire, il lui aurait probablement cracher dessus. Le problème était que la quantité de vie qui lui restait était exclusivement consacrée à le maintenir dans le doux monde des vivants, vu qu'il n'avait pas particulièrement envie de crever. Pas maintenant, pas avant de connaître le monde... Il ne voulait pas mourir jeune. La mortalité est vraiment un fardeau, lorsque l'on a connu la vie éternelle auparavant.
Néanmoins, la colère que provoquait les paroles de la vampire aux cheveux d'argents lui donna assez d'énergie pour répliquer.

- « Abandonner ? Épargnes moi ça, au moins ! Qui m'a infligé cette blessure, je te rappelles ? », ragea l'ange en toussant du sang. « Tch ! Il y a vraiment des types pour croire qu'ils peuvent protéger ? La vie, c'est se protéger soi-même, et prendre soin des personnes que l'on aime... On peut faire de notre mieux... Mais promettre de protéger toute sa vie, ce n'est que faire preuve d'une HYPOCRISIE ABSOLUE ! »

Il toussa un peu plus. Fuck, il s'était encore un peu plus fatigué... Mais par contre, le spectacle de Moka qui grimpait sur lui, même dans son inconsistance réussit à le faire sursauter. Il lui prenait quoi comme pulsion subite à la vampiresse ? Lorsqu'il sentit ses mains effleurer sa nuque, il cru qu'elle allait l'achever. Au moins, sa mort ne serait pas douloureuse.
Sans paraître le moins du monde gênée, la jeune femme appliqua avec un soin presque diabolique ses lèvres contre celles du déchu qui n'en revenait pas. Et qui, pour la première fois depuis un booon bout de temps... rougit.
Avant de sentir le liquide chaud qui entrait entre ses lèvres ouvertes. Le sang de Moka, qu'il, après une seconde d'hésitation, avala avec difficulté.
Aussitôt, il cru sentir un poids énorme s'appuyer contre sa poitrine, son cœur qui se tordait dans tous les sens, son souffle se faire irrégulier et surtout une douleur qui l'empêcha de faire le moindre mouvement.
Non, ne pas hurler, ne pas gémir. Il ne voulait pas se montrer faible. Pas devant elle, il avait trop de fierté pour cela.

Par chance, elle lui tournait le dos, donc peut-être qu'elle ne voyait pas l'effet de son « médicament. », qui purgeait les ténèbres du corps de l'ange déchu. Il se mordit la lèvre. Ne pas se montrer faible, bordel !

- « C'est...quoi après tout la faiblesse ? Tch... Merci pour ça. », réussit à articuler Noïd, peinant à chaque mot formulé. « Je vis... de mon mieux, c'est tout... Et chacun... fera ou a fait face... à la mort, de près ou de...loin. Et y fera encore...face. Mais... peuh. Tu veux que... je vive pour elle ? Ah, je présume... que toi tu n'en a effectivement rien à ...faire. »

Il réussit péniblement, à défaut de se lever, à pivoter vers elle. Et réussit à entrevoir son visage, alors qu'elle s'était levée pour se rapprocher du chat... qui pour une fois avait perdu toute trace de froideur, de fausse gentillesse, de hauteur et tous ces éléments qui faisaient que le côté vampire de Moka Akashiya semblait inaccessible pour la plupart des mortels.
Parce qu'elle était... juste triste.
Elle s'assoupit rapidement, même si ce n'était que d'un sommeil léger. Noïd, dans son état, ne put même pas se rendre compte que le rosaire réagissait.
Il réalisa juste qu'elle allait avoir froid comme ça, et décida de se lever pour lui apporter une couverture.

Sauf que dès qu'il eut posé son pied par terre, il flageola, et se vautra. Par chance, il ne la réveilla pas, et maugréant, réussit à attraper une couette. Rampant comme il le pouvait, il s'approcha d'elle, et la recouvrit d'une couverture. Même si ce n'était que pour quelques heures, ça devrait au moins la réchauffer. Puis il s'endormit comme une masse, à même le sol.
Le chaton, après s'être frotté contre Moka endormie, vient se se rouler en boule sur le ventre de Noïd.

Tout le but de cette manœuvre avait été de sauver le déchu en purgeant les ténèbres qui avaient pénétrés son corps. Le sang de Moka, un sang pur de vampire, un sang de Shinso avait le pouvoir de soigner n'importe quelle blessure, qu'elles soient mortelles ou non. En revanche, comme l'avait dit la level S+, elle ne ferait pas ça tous les jours et n'avait nullement l'intention de lui sauver la vie une nouvelle fois. S'accrocher à son existence pour les personnes qui lui sont chères étaient peut être pathétiques, mais aujourd'hui elle était le seul moteur motivation de pouvoir permettre à quelqu'un de s’accrocher à la vie comme à une corde. La strige se releva pour aller près du chaton. La jeune femme s'était laissée mélangée par ce désir brûlant de pleurer, et également cette profonde tristesse que de repenser à le seul homme qu'elle avait aimé. Mais malgré tout, elle s'assoupit doucement, ne se rendant pas compte du tout que la pierre de son rosaire se fendait doucement. Enfin, la vampire, elle, le remarqua, puisqu'elle décida de laisser sa place à l'autre Moka ! Celle qui était douce, gentille, souriante aimable mais qui était noyée par un chagrin éternel. Dans son sommeil, elle se mit à pleurer la mort de son bien aimé, comme si cela faisait longtemps qu'elle avait versé toutes les larmes de son corps, et en effet, cela faisait presque un an à présent que Dante Oyama, vampire de sa lignée, vampire pur et complètement digne avait été tué.

Impuissante, c'était le mot qui résonnait dans les oreilles de la vampire. Comment devenir plus forte ? Est-ce que le destin l'obligeait à être désarmée toujours. Était-elle condamnée à devoir voir toutes les personnes qu'elle aime mourir ? D'abord, son père, ensuite sa mère - faisant d'elle une orpheline - puis ensuite l'homme qu'elle aimait ? Au sens littéral et profond, moka avait tout perdu...vraiment tout. La nuit été là, les rayons de lune qui filtrait à travers la fenêtre de la prison réveilla la vampiresse aux cheveux roses, qui avaient encore les yeux humides, et sentait ses larmes séchées sur sa joue. La première chose qu'elle remarqua c'est qu'elle avait une couverture sur elle. la deuxième était que le jeune homme dormait sur le sol. Se remémorant les scènes d'avant, elle put resituer le contexte et se rappelait pourquoi elle était là.

Elle se leva, et marcha de ses pas silencieux pour aller admirer la lune. Lueur si belle et si plaisante dans le ciel, le courroux des loups garous, la déesse des vampires, la malédiction des êtres de lumières. Elle revint près de la table de nuit, et prit sa boîte à musique qu'elle tourna frénétiquement avant d'ouvrir et d'écouter la mélodie triste, une mélodie capable de la plonger dans ses souvenirs d'antan. Elle s'approcha du mur, prit la craie posée sur le sol et fit un bâton. Il ne restait plus grand chose comme jours pour son incarcération. Finalement, elle regretta de ne pas avoir été renvoyée, car cela aurait résolu tellement de problème et tellement de maux. Ne faisant pas de bruits pour ne pas réveiller le jeune homme, elle s'assit contre le mur froid et humide, et regarda la lune, la seule chose qu'elle pouvait faire pour le moment.

» Je voulais tant te revoir PV Moka

Incarcération primordiale ▬ Noïd/Moka

Incarcération primordiale ▬ Noïd/Moka

Sujets similaires

Sujets similaires