- TU VAS LE PAYER CHER DE T'EN ETRE PRIS A MA MAISON !!

Oulà. Furu avait apprit la nouvelle. Fuir, je devais fuir. C'était tout ce qui comptait pour le moment. Pour ma survie, et puis, je ne voulais pas que ma dark sorte. Je la voyais venir, au bout du couloir, alors instinctivement je fuyais, remontant quatre à quatre les escaliers que je venais de descendre. Quelle poisse. Décidément, je n'avais pas de chance sur le coup. Mais comment avait-elle pu apprendre la nouvelle ? Je me cachais dans un coin, me rongeant jusqu'au sang les ongles. Limite, je me les arrachais. Bref, la peur me tenaillait le ventre. Pourtant, je n'avais jamais ressentie cette émotion aussi fortement, et encore moins avec Furu. Ma cousine adorée. Je me levais et partis en courant à travers les couloirs, paniquée et en priant que quelqu'un intervienne. La haine que pouvais éprouver Furu à mon égard me faisait très mal. Mes larmes se mirent à couler. Je ne voulais pas que tout cela se passe ainsi. Mes jambes tremblaient fortement. A vrai dire, j'étais terrifiée, à l'idée d'affronter ma cousine. J'aurais encore préférée ne pas venir ici. Elle l'aurait su un jours, mais jamais elle ne m'aurait retrouvée. Alors que là, je ne voyais aucun moyen de fuite, et je me sentais traquée comme une bête sauvage et dangereuse. Bon, d'accord, jouer à la pyromane n'était pas une bonne idée, mais quand tu pêtes un plomb, tu ne contrôles plus vraiment ton corps. Tu es juste comme possédés. Et bah, à ce moment là, c'était moi qui avait pété une pile. Je ne savais pas pourquoi, mais mon instinct de survie me criait de fuir de toutes mes forces. Je n'en pouvais plus. Ma respiration était haletante, et j'étais tremblante de peur. J'arrivais au niveau des toilettes, alors je me cachais dans l'un d'entres eux, en prenant bien soin de fermer à clé. Mon corps avait des spasmes. Je finis par vomir, dans la cuvette bien entendu. J'avais très, très, très peur. Je ne voulais pas que Furu me trouve, du moins pas quand elle était dans cet état. Elle n'était pas vraiment en état de parler. Je mis assise, sur le sol, et prenais ma tête entre mes mains. Tremblante, je faisais surtout pitié à voir, mon visage ruisselant de larmes. Je ne contrôlais plus rien du tout. Et puis, j'avais entendue aussi cette rumeur, mais je ne pensais pas que Furu l'entendrait aussi. Folle. J'étais une folle, comme le disait si bien les autres élèves.

- ESTEL !!!!

Hurla-t-elle de toutes la force de ses pauvres poumons, devant même s'accroupir devant l'effort qu'un tel cri puisse mener. Elle finit de toutes manières par tomber au sol, à quatre pattes. Je m'étais mise à pleurer. Estel n'arrivait pas. Je pouvais vaguement entendre un quelconque tohut-bohu à l'intérieur du Lycée, mais sachant mes oreilles défaillantes... Et puis je n'avais pas du tout la tête à ça...
Toujours par terre, sur le sol de la cour de récréation, je vidais en larmes, en désespoir, en rage ce qui était la cause de tous mes problèmes. Elle aurait été en face de moi, je l'aurais étripée de mes propres mains ! ...Mais non, la demoiselle n'avait pas eu le culot de se ramener ici, et c'est tant mieux pour ses fesses !! Comment OSER s'attaquer à ma maison... A ma famille... Plus que tout, j'avais désormais envie de revoir mon jumeau et mon petit frère, histoire de m'assurer au moins que, à cause de cette garce,  ils ne soient pas décédés ! Un cri de rage retentit dans la cour de récré. Je sentais les souffles de tous les élèves qui m'entouraient, sans vraiment oser intervenir.

- Eh, maintenant, elle est sans-défense ! Lâcha un crétin.
- Ta gueule, tu vois bien qu'elle a l'air vénère !

- Hé, la fille ! Ça va ? En dit un autre en se penchant sur moi.
- Me... Touche pas... Murmurais-je, plus qu'agacée.
- Arrête de la jouer comme ça ! J'sais pas c'que t'as mais tu te donnes en spé-

Je m'étais retournée et l'avait attrapé à la gorge. Je serrais fort, de toute la force qu'une louloute aurait pu offrir... Le garçon, un instant totalement surprit et effrayé, ne trouva pas les moyens de réagir de suite. Mais dès qu'il le put, il m'envoya valdinguer d'un bonne claque.
- C'est ça qu'on gagne à être gentil ?! Putain ! Tim, je sais pas ce que tu comptais faire avec, mais fait-moi plaisir; fait-le !
On entendit les pas de l'élève qui s'en allait. Moi, j'avais voltigé jusqu'à un buisson que je m'étais prise de plein fouet. Je m'étais mangée des épines et elles devaient certainement être empoissonnées ! C'est ça ! J'allais mourir à cause de cette tare qui avait cramée ma maison ! Je serrais les poings, pleurant encore de rage, incapable de toute manière de me défendre. J'étais plus que dégoutée et j'aurais aimée mourir sur place si cela avait pu m'empêcher de vivre en sachant que je ne pouvais plus rentrer chez moi !

Mon premier jour d'école.. Enfin, j'attendais cela avec plus d'impatience que je ne l'aurais cru. Non pas parce que c'était un jour de cours. Surtout moi, qui suis plutôt du genre à sécher et vagabonder dans les couloirs à flâner et à draguer les minettes. D'ailleurs j'ai croisé quelqu'un qui le faisait aussi, on a discuté quelques secondes..

Un Lycan, président du club de photographie il me semble. Comment s'appelait-il déjà..? Quelque chose comme Jinrai, Jinaï, Gene.. GINEI !!! Voilà, c'est ça. Je m'en souviens. Un brave gars, très sympathique. Il m'a donné de précieuses informations et m'a beaucoup conforté dans l'idée que Furu soit ici.. C'est sûrement pour ça que je plus trépigne d'impatience de voir défiler cet journée.. Les hybrides hérissons ne courent pas les rues, surtout que j'ai cru comprendre qu'il n'y en avait pas plus de trois ici. Donc je devrais pas mettre des mois à les retrouver... A moins d'un problème grave n'arrive entre temps, ce que je n'espère pas.

Donc par où vais-je commencer ? Je vais laisser ma chance ainsi que mon flair légendaire. Ne me demandais pas comment ça fonctionne, je ne saurais le dire moi-même. Toujours est-il que lorsque je dois chercher quelque chose ou quelqu'un, je ferme les yeux. Je me concentre, je laisse totalement mon instinct me guider, et pif-paf-broum. En deux temps, trois mouvements, me voilà sur le bon chemin, parfois même je me trouve nez à nez arrivé à mon point de destination. Les gens qui m'escorte n'en reviennent jamais :
{
- Mais comment tu fais ça, tu dois être cocu 28 fois par jour, c'est pas possible autrement !?!
- Cocu, moi ! Tu rigoles, célibataire et libre comme l'air. C'est moi qui cocufie les autres 38 fois par jour. :P
.
- Fais attention à toi Chu~, un jour il va t'arriver des bricoles. Et ce jour-là, tu le sentiras passer.
- Mais t'inquiètes va, tout le monde n'a pas la déesse de la chance à ses cotés. ;)
.
- J’espère pour toi qu'elle te souriras toujours alors. Parce que sinon tu vraiment dans la merde.
- La déesse de la chance ne me sourit jamais, elle me gifle. Si elle te sourit, c'est qu'elle se fout de ta gueule !!
.
- Rohlàlà, toi et tes phrases toutes faites.. T'es vraiment un cas. Dis, c'est du pré-mâchées ou bien tu les notes dans un petit carnet pour les ressortir quand t'en a envie. Et sinon, ça va.. Les gens arrives à te croire quand tu leurs dit des trucs comme ça ? Parce que pour parler t'es bien là, mais est-ce que t'arrives à penser ce que tu dit et le faire en vrai ? Parce que là, permet moi d'en douter...
.
- Alors déjà, je te rassures sur un point. Quand je parle, je sors des phrases chics, des phrases chocs, à mon image quoi.. Mais c'est toujours du sur mesure !! Après, si des tas de gens on le même problème, bien sûr que la solution sera la même. Pourquoi changer une équipe qui gagne. Surtout si c'est à moindre mal... Ensuite, encore heureux que je tiens ce que dis, sinon quel type d'homme serais-je !! Et c'est justement pour ça qu'on me croit, parce que je suis le premier à le prouver.. Dans d'autres circonstances, je t'aurais déjà pété la tronche. Ta jalousie crève les yeux à des années lumières.. Mais heureusement pour toi, j'ai toujours mes lunettes de soleil pour les gens comme toi. 8) Donc je me permet de t'épargner pour cet fois. Mais ça ne sera pas toujours le cas.
}
Qu'ils soient fascinés ou exaspérés, personne ne reste jamais indifférent bien longtemps..

Perdu dans mes pensées, je ne faisait plus vraiment attention à la route. Pourtant j'aurais du, car j'aurais pu me rendre compte de ce qui allait se passer plus tôt. Deux élèves qui visiblement faisaient aussi attention que moi s'apprêtaient à me rentrer dedans. Surpris de cet collision, je l'envoyais valdinguer au sol par réflexe, avant de me rendre compte que j'avais bousculé quelqu'un. Je m'approche donc de celui qui se trouvait affalé par terre pour l'aider à se relever. Sans savoir ce qui m'attendais, je vit avoir une réaction fort disproportionné.

- Ce visage... Ces cheveux rouges aiguilleux... Encore une saleté d'hérisson !! Ce n'est pas du tout ma journée... Je n'ai pas besoin de ton aide pour me relever ! Va t'en, laisse moi tranquille avant que je me fâche et que je décide de me passer les nerfs sur TOI !!!

A ce moment-là, j'étais aux anges. Il avait parlé d'hérisson, la journée commençait fort bien. Il avait aussi parlé de mon visage, et de mes cheveux rouges. En définitive, ça ne pouvait être que deux personnes. Kuruta & Furu. Bien sûr, ça pourrait être quelqu'un d'autres, mais je ne souhaitais pas y croire, et donc j'excluais volontairement cet possibilité. Il y a trop d'indices et de coïncidences pour que ça soit quelqu'un d'autres qu'eux deux !!

- Toi ! Tu dis encore un hérisson. Où as tu vu cet autre hérisson ?? Je lui tendais de nouveau ma main en lui adressant un sourire très enjôleur.

A partir ce moment, son attitude changea du tout au tout. Il prit ma main, et me remercia de l'avoir aidé à se relever. Il s'épousseta un peu partout brièvement, me demandait si j'allait bien de mon coté. Visiblement, mon pouvoir avait bien fait son effet. Il se serait apprêté à reprendre gentiment sa route si je ne lui avais pas adressé ces quelques mots.

- Donc tu disais avoir eu à faire à un hérisson. Peut-tu m'en dire plus à ce sujet, dans quel direction était-ce ?
- Ah oui, c'était plus loin dans cet direction. Il y avait une fille hérisson qui m'agressé alors que je venais l'aider.
- Une fille hérisson, tu dis !! Dans cet direction, OK! Désolé les gars, je dois vous laisser.

J'étais tellement ivre de joie que je le prit dans mes bras pour lui faire un très gros câlin.

- Profite de ta journée ! Je te promet que la chance sera de ton coté toute la journée, tu verras !!

Je l'avais serré si prêt et si fort que le gros flux d'hormones que j'exhalais c'était forcément imprégné sur lui et sur ses vêtements en particulier, lui conférant pendant quelques temps mon pouvoir de persuasion positive ainsi qu'une bonne dose de chance. Je m'étais mise à courir, à bondir. Je m'étais partiellement transformé pour foncer à travers l'établissement, bondissant de sol en mur pour ne pas de nouveau heurter une personne malchanceuse. Je lâchais dans mon sillage un nuage d'amour et de bonne humeur produisant un état euphorique à tous ceux que je croisais. Tous rigolaient, s'enlaçaient, s'embrasaient même parfois.. Je ne me suis pas arrêté pour voir si ça allait plus loin, mais ça en avait tout l'air. En temps normal, je met un point d'honneur à maîtriser mon pouvoir, mais pour le coup, mon excitation était trop forte, et puis un peu d'amour dans ce monde de bêtes.. Je ne m'en fais pas trop, au pire, ils auront de jolies anecdotes à raconter à leur petits enfants. Après plusieurs minutes de course acrobatique, je repris ma forme normal, et me remit en quête de cet odeur que je sentais à présent. La mienne ? Non, trop légère, plus délicate. L'odeur d'un autre hérisson, semblable à moi. J'étais enfin la bonne route. Je n'avais jamais été si prêt de mon but. Enfin, j'allais pouvoir la retrouver... Enfin, j'allais pouvoir la revoir. Des pensées tristes et moins glorieuses me venaient en tête. Je devais rapidement les chasser avant qu'elles n'envahissent le monde extérieur. Je marchais de plus en lentement, pour essayer de me calmer et d'empêcher une fuite de gaz nocif. C'est alors que je la vit courant à travers les couloirs. Restiel ? Qu'est-ce qu'elle fiche ici, celle-là ? Je ne m'attendais pas à la voir dans ce lycée. Mais une fois mon étonnement mis de coté, je passais mon chemin car elle n'était pas celle que je cherchais. Je descendais une à une les marches de l'escalier, faisant même des poses de plusieurs secondes en plein milieu. Je me déprimais peu à peu. Et si elle m'en voulait, et si elle me reprochais de ne pas l'avoir sauvé, de ne pas l'avoir trouvé plus tôt et ramené à la maison. Le remord me rongeait à mesure que j'avançais. La cour n'était plus loin, et l'odeur se faisait ressentir de manière plus présente. Mais je n'avais plus la force d'avancer. Je m'asseyais donc sur une marche, la tête dans mes avant-bras un petit nuage noir pluvieux au-dessus de ma tête. Tentant de récupérer un de se flegme légendaire que j'arbore ordinairement, mais en vain... Je n'y arrive pas, j'arrive tout juste à me pas pas péter un plomb, les pensées sombres me submerge et m'empêche de faire quoi que soit d'autres que de me lamenter sur cet petite marche où je suis assis.

Je rouvrais les yeux, surprise. Quelqu'un venait de m'adresser la parole. Les toilettes des garçons ? Hein ? Mes joues virèrent au gris très foncé. J'étais vraiment confuse. Je me relevais alors, ouvris timidement la porte et finis par sortir des toilettes. J'avais la tête baissée, mais on pouvait clairement voir que mes yeux étaient gonflés et que j'étais terrifiée, mon corps tremblait sans que je puisse contrôler quoi que ce soit.

Excuse moi, je n'avais pas vu...

Ma voix était tremblotante, et assez basse. Je ne voulais pas que Furu me trouve, surtout dans l'état qu'elle était. J'avais eu cette vision terrible, grâce, ou à cause...Bref, peu importe. Ma vie était très certainement menacée pour le restant de mes jours. Je devais juste fuir, oui fuir, loin d'ici. Là ou personne ne me connait. J'avais l'impression que mes jambes étaient en coton et qu'elle ne pourrait plus me supporter plus longtemps. Je levais mon regard vers le garçon qui m'avait interpellé. Je devais être dans un bien triste état en tout cas. Et ma peur devait être voyante.

Tu vas me punir, n'est ce pas ?

Je le regardais timidement. Ma voix restait bloquée au fond de ma gorge. Je ne pouvais plus rien faire, la panique était trop palpable pour que je reste encore maître de ma tête. Je perdais un peu la raison, petit à petit. Je m'appuyais contre le mur, froid, mais qui me faisait un peu de bien. J'avais trop chaud, sans doute à cause de ma course rapide jusqu'au toilette des garçons. Mais n'empêche que je n'avais pas fais attention, et que ça aurait pu me coûter cher. Fallait que je sois prudente à l'avenir. Et que j'essaye aussi de me maîtriser un peu plus. Je tombais sur mes genoux. Je n'arrivais plus du tout à bouger. Aucune partie de mon corps. Mes larmes continuèrent à couler. Je frottais mes mains contre mes yeux, fermés, pour empêcher mes larmes de couler. Je ne voulais pas paraître pour une faible. Surtout pas devant un inconnu. J'avais si peur. Ah si seulement Areku était là pour m'aider et me donner des conseils. Je ne savais plus quoi faire dans cette situation. J'étais complètement perdue. J'avais l'impression d'être si fragile, comme un nourrisson venant à peine de naître. Je n'aimais pas cette sensation.

Quelques secondes passèrent. Puis des minutes. Les garçons avaient abandonnés leur affaire. Moi, j’étais plutôt choquée de ce revirement de situation, au point que j’en oubliais même de pleurer. Durant quelques minutes, donc, je fixais tout simplement droit devant moi, aux trois quart coincée dans les buissons. Je pris ensuite soin de me dépêtrer. Ma tête me lançait et j’étais énormément malheureuse ! Comment… Comment avait-elle osée ?!
J’avais de nouveau envie d’exploser mais quelque chose m’en empêchait. Je retombais sur le sol, dans le buisson, m’empêtrant à nouveau. Je ne me sentais pas bien. J’entendais dans mes tympans les pulsations du sang qui courrait à travers mes artères… Boum… Boum… De quoï s’inquiéter, mais avec un coup de sang comme ça, ça n’avait rien d’étonnant. Il ne me restait qu’à craindre une rupture d’anévrisme… Mon pauvre corps que j’avais trop malmené ce coup-ci.
J’étais écharpée de partout à cause des épines de cet arbuste bizarre, mais au fond, elles ne devaient pas être si empoisonnée que cela, car mes écorchures étaient déjà presque guéries. Ces temps-ci, je guérissais de plus en plus vite et cela avait quelque chose d’inquiétant. Mais je ne devais pas m’en plaindre. Guérir vite, c’est pas si mal, je crois, surtout dans une bagarre.
Plus les minutes passent, plus je m’habitue aux épines du buisson –Pas si différentes des miennes au passage. Je pourrais y rester la journée, mais voilà ; ça servira à rien. Je n’ai pourtant pas envie d’aller en cour, aujourd’hui :: je déprime.
Je n’ai pas envie de réfléchir. Réfléchir, ça sert à rien. Je me sens triste et amorphe et je sais que si je pense, je vais à nouveau pêter une pile. –Quoï de plus normal sachant que votre seul foyer a été cramé pour une raison débile ?!- Car, oui, j’ignorais la raison de toutes ces horreurs et de toute manière, rien ne pourra jamais justifier à mes yeux un tel acte.
Je me lève et déambule à travers la cour. Mes pas ont une allure fantomatique. Devant mes yeux défilent des souvenirs d’enfance. Tout ce temps passé… Qu’en reste-il ? Et mes parents ? Est-ce qu’ils vont bien ? Raichu et Shin me manquent tellement…
Inconsciemment, mes pas me font faire le tour de la cour de récréation. Alors, immanquablement, je finis par en sortir et trébuchais sur une marche.
SBLOOOONF
- Ouarg !
Fut le seul son qui s’échappait de mes lèvres avant de m’étaler à nouveau sur le sol. Tombant la bouche ouverte, je venais littéralement de « me bouffer la marche. »
J’allais me remettre à sangloter lorsque je me rendis compte que j’étais tombée à côté de quelqu’un.
*La honte*
Oui, et si ça se trouve, j’avais même faillit le faire trébucher en m’étalant devant son passage… Ah… Attend ! Y’a un miroir ici ?
- Y’a un miroir, ici ?
Oui, car ça arrive, de répèter ce qu’on pense à voix haute. Surtout quand on est paumée comme je le suis en ce moment.
- …
Non, mais oui. Car c’était pas un miroir, en fait. C’est…
- RAICHU !!
Plaquage au sol. En réalité, pas fait exprès. J’allais vers lui et je me suis juste reprise les pieds dans la marche.
- RAICHU RAICHU RAICHU !! Criais-je à en percer les tympans, enfouissant ma tête dans ses vêtements.
Puis, une minute de pause.
- Shin est avec toï ? Et Maman ? Et Papa ? Vous avez réussi à éteindre l’incendie, hein ?
Que de bonnes nouvelles en perspective !

Je fixais toujours dans le vide.. Mon visage entre les mains. Je n'arrivais à rien. Pourquoi cela...
Pourquoi... Tant de choses me sépare d'elle. Pourquoi n'ai-je pas tout simplement le droit d'être avec elle...
D'être ce que je que... Je ne sais pas.. Je ne sais plus, je divague totalement. Je ne maîtrise plus rien, je me sens vide et perdu. Comme si mon corps était là, sur cet marche. Mais que mon être entier avait été scindé, et que je tentais en vain de nager dans cet océan de brume clair-obscur, où le courant y est trop fort pour ne pas m'emporter. Et comme je ne lâche pas l'affaire, je vais petit à petit vers l'avant. Mais toujours au moment de revenir enfin, le flot s'accentue et me submerge encore et encore. A quoi sert de lutter dans ces cas-là. Si c'est pour n'être rien de plus qu'une mule qu'on appâte à la baguette pour que l'on avance bien sagement. Autant se laisser aller... Si aucune échappatoire n'est possible : Plus grande est la lutte, plus violente sera la chute !!!

C'est à ce moment-là, une fois résigné à abandonner et ayant déjà commencé à sombrer dans les méandres du désespoir qu'un grand coup d'éclair survient. Un électrochoc d'une puissance inouïe, sans pour autant en être mortel. Mais suffisant pour nous remonter les bretelles, et nous dresser les cheveux sur la tête. On se remet alors en question, on ne comprends toujours pas. Mais cet fois-ci c'est différent. Car on ne comprends pas non plus pourquoi ni comment en être arrivé là. Alors on redresse la tête. Et on commence doucement par remonter de plus en plus serein à mesure qu'on avance, comme si l'homme qui se morfondais il y a deux minutes n'existais pas, ou était quelqu'un d'autre... Quelqu'un qu'on laisse derrière soi, au passée en somme.

- RAICHU RAICHU RAICHU ...

- Et voilà que je remet à entendre des voix, me dis-je juste après ça..
Et pourquoi j'ai l'impression de gigoter alors que je bouge pas..

Après une courte réflexion d'environ 30 sec, je remarquais que quelque-chose clochait... J'avais mal...
Comme quand ces aiguillons piquant qui me servent de cheveux, atteignent leurs longueurs maximale.

Je passe donc ma main derrière ma tête. Rien à signaler, cheveux courts. Alors pourquoi..??

Je baisse finalement les yeux pour déterminer clairement la source de ce que dans d'autres circonstances, j'aurais pu trouver un peu plus désagréable, avant de me rendre compte que ce n'était pas n'importe quelles crinière. Bien plus grande et d'une consistance tout autre. Je n'en revenais pas de ce que je voyais.

- Et comme si ça suffisait pas entendre des voix, faut que j'aie des visions maintenant.. Je dois vraiment pas aller bien du tout, moi.. Mais bon, au point où j'en suis.. Je pense que même une illusion fera l'affaire pour cette fois..

Sans un mot de plus, je pris Furu dans mes bras, et lui fit un câlin comme si j'avais réellement cru qu'elle était en face de moi. Je pouvais enfin me reposer, toutes ces années de recherches m'avait épuisées. Le coup de barre que je venais de me prendre devait aussi y être pour beaucoup, mais pendant que je serais l'hérissonne comme je l'aurais fait avec une peluche, je m'endormis. Doucement, mais surement, ma respiration était de plus en plus lente et émettait un gentil sifflement par intermittence. Bien qu'en plein sommeil, je retrouvais le sourire. Je me sentais apaisé et de nouveau en paix avec moi-même.

- Raichu ! Rai... Plus de réponses. Je commençais sérieusement à m'inquièter et à le secouer. Qu'est-ce qu'il avait ?! Depuis quand il tombait aussi dans les pommes ?! J'essayais de le soulever. La première fois fût sans grand succès, et la seconde se trouva un peu plus réussie. Je tentais de le porter jusqu'à l'infirmerie.
J'y croyais pas ! Il était revenu ! Il était réellement revenu ! J'étais juste au comble de la joie. ...Même si j'étais très inquiète. De temps à autre je le déposais par terre pour souffler un peu et en profitant pour déposer de gros smaks un peu partout sur son visage. Ensuite, je le reportais. Je ne savais pas combien de temps cela prendrait avant qu'il se réveille... Alors autant l'emmener dormir sur un lit.

Nous nous retrouvâmes donc à l'infirmerie, et il fini allongé sur un des lits. Je restais près de lui et, n'y tenant plus, lui racontait mes aventures. Tout depuis le début ! Chacune des péripéties... Même s'il ne pouvait écouter, j'avais tellement envie de lui faire un compte-rendu complet...

Je lui parlais de Flandre, et du cadavre qu'elle avait cachée pour nous protéger, moi et Jimena. De Kizuki le fou et d'Areku le sage, qui m'avait sauvée la vie alors que ce Kizuki voulait très certainement me manger. J'évoquais un instant Toyz, que je croyais être celui qui m'a sauvée la vie, je parlais plus que rapidement de ma dispute avec ???- Cette chienne, qui avait osée faire ce qu'elle avait fait. Puis je parlais de Kuruta, du fait que j’espérais revoir Shin. Je lui dit une nouvelle fois combien Flandre et Areku comptaient pour moi avant de passer à Milander. Je souriais en lui parlant de lui, racontant notre nuit dans la forêt, où nous avions étés poursuivit par un énorme Monstre sauvage qui avait mangé un Lycan devant nos yeux... Puis j'évoquais aussi les Jasdavid et notre bataille dans la bibliothèque... Où ils étaient venus pour me tuer. Je finis par murmure...

- ...Les Noah ne sont que des chiens. Je les déteste. Puis tombais dans un long silence. Je n'avais plus rien à dire et restais silencieuse. Quelques minutes passèrent avant que je ne décide de le rejoindre sur le lit pour dormir avec lui.