Etude Dynamique des Forces Fondamentales du plan Réel

Seul, dos à l'immense amphithéâtre vide et froid, Lucien Delare achevait péniblement sa nuit, aussi blanche et scintillante que la craie qu'il crispait de sa main décharnée. Un plaid gris jeté sur ses épaules osseuses, droit comme un pendu (et tout aussi raide), le Professeur tremblait - de froid ou de nervosité ? - derrière son bureau, littéralement recouvert de grimoires aux pages jaunies et de rouleaux de parchemins craquelés. Pourtant, malgré ses trait émaciés, un fin sourire satisfait, découvrant ses dents opalescentes, éclairait son visage creusé, anormalement lumineux et pâle : devant le grand tableau noir, couvert de symboles mathématiques, ésotériques, occultes et pulsant d'une lumière intense, tracé à même le grand écran de tissu blanc servant aux projections ... dans un curieux halo bleu-violacé ... une immense figure géométrique d'un vert luminescent, se détachait sur la pénombre.

Cette dernière, minutieusement composée d'absides, de lignes brisées, de volutes, de triangles imbriqués, de multiples arcs, faisait figurer d'ondoyants caractères profanes, lesquels laissaient deviner, par endroits, en un ésotérique calligramme, les contours absents des formes de bien d'autres sections du pentagramme, apparemment inachevé. A la lisière du dessin, trois octogones réguliers, placés à équidistance, semblaient encadrer sévèrement le majestueux motif central : 8 cercles concentriques, disposés en une sorte de ... labyrinthe.

Puis quelques murmures envahirent peu à peu le silence glacial de cette matinée hivernale, provenant des portes de l’amphithéâtre. Jetant un œil à sa montre à gousset argentée, Delare soupira, se massant quelques instant les tempes ; puis il tira sur le lien qui maintenait tendu l'écran de projection, le rembobinant prestement, entreprit d'effacer avec application ses notes cabalistiques, au tableau, alluma les lumières, faisant refluer l’évanescent éclat mauve qui baignait la pièce, commença à ranger son bureau en désordre ...

Juste à temps : la sonnerie se fit entendre, le brouhaha s'amplifia ... les portes s'ouvrirent, déversant leurs flots d'élèves ... mais pas seulement. Visibles entres tous, plusieurs adultes s'étaient mêlés à la foule d'étudiants. Quelques professeurs, quelques responsables du lycée, s'intéressant à son modeste cours magistral ? Lucien eut un rictus maussade : soit le thème qu'il avait choisi d'aborder, basé sur sa propre thèse, promettait de captiver les foules ; soit sa réputation l'avait encore précédé.

Quoi d'étonnant, cependant, lorsque le premier internaute venu pouvait retracer son parcours émérite ? Il fut tour à tour maître d’Échecs classé à l’internationale, chercheur en Physique Nucléaire Appliquée sur le projet ITER, doctorant ayant révolutionné le monde de la psychiatrie par la découverte d'un nouveau Complexe, mathématicien réputé pour sa connaissance absolue de l'ensemble des abstractions actuelles, biologiste précurseur dans l'analyse et la compréhension des mécanismes du cortex, informaticien fondateur d'un langage quasi-universel, chimiste surdoué et écrivain philosophe, notamment respecté pour ses Réflexions sur la condition surhumaine ... en une dizaine d'années seulement. Pas le genre de profil à passer inaperçu !

Il fut tiré de ses réflexions par un cri outragé, empreint de colère, de panique et d'animosité : au premier rang, Chrysséléphatine, assoupie jusqu'alors sur une chaise, venait d'être éveillée en sursaut par les élèves ... Qui s'approchaient dangereusement d'elle.
- Chryss ! Calme-toi, ce n’est pas grave. Viens, aide-moi, apporte-moi le chariot d'expérimentations ... Puis à l'adresse du public :
- Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, un peu de silence, je vous prie ! Merci. Permettez-moi de me présenter : je m'appelle Lucien Delare, et je suis votre nouveau professeur de Physique-Chimie ; toutefois, au vu de mes qualification, je ferais mon possible pour vous enseigner plus que les mystères des équations différentielles, des réactions chimiques d'oxydo-réduction ou encore des liens de covalence dans le cortège électronique des atomes ...
Voyant qu'il avait déjà perdu au moins la moitié de son auditoire, il rajusta son habit par réflexe, plus pour se donner contenance que pour faire illusion sur sa condition physique de cadavre en sursis, et repris d'une voix de stentor :
- J'ai pour ... habitude, dirons-nous, de présenter mon cours en monologuant, sans réellement m’arrêter, car il parait que je suis intarissable ...
Un petit sourire amusé naquit sur les lèvres de son masque d'airain, alors qu'il balayait la salle des yeux ... apparemment, certains avaient relevé son trait d'humour. Les pauvres, ils devaient être en bien mauvais état.
- Cependant, n'hésitez pas à m'interrompre pour me poser des questions, je serais ravi d'y répondre ... Mais prenez garde : si vous me lancez sur un sujet, je ne peux garantir de ne pas vouloir vous l'expliquer ... et c'est là quelque chose qui tend à vous perdre, malheureusement.
Décidément, plus il essayait d'être sympathique et ouvert, plus il devait apparaître pédant et imbu de lui-même. Un changement de stratégie s'imposait.
- Aussi, ayant perdu espoir de boucler le programme, que je trouve d'ailleurs peu adapté aux intérêts des jeunes de votre âge, je ne compte ni vous évaluer, ni vous forcer à effectuer les longs et rébarbatifs exercices auxquels les Sciences vous contraignent en temps normal ; je vous encourage à travailler de votre côté, puis à me demander conseil en cas de problème. A cet effet, vous pourrez me trouver facilement à mon bureau, à ... presque n'importe quelle heure du jour et de la nuit, en fait. Cependant, pendant mes cours, je n'aspire de votre part qu'à la compréhension ... et à votre attention.
A ces mots, il se tût, descendit de son estrade en claudiquant, prenant appui sur chaque table, remontant dans les rangs ... avant de mettre la main sur l'épaule d'un élève, terrorisé, et de prononcer, sans un mot plus haut que l'autre, ces quelques mots à son égard ... non sans en faire profiter tout un chacun.
- Ce qui est également valable pour vous, jeune homme : si ce cours vous intéresse moins que le ravissant corps de la demoiselle située juste devant vous, et puisqu'apparemment elle n'attends que votre signal, pauvre ignorant que vous êtes, je vous enjoint à cesser de perturber le fil de ma pensée par vos échanges de petits papiers, et d'aller lui parler à l'extérieur. Soit dit en passant, ça ne l'intéresse pas, vos mangas ridicules : tout ce qu'elle veut, c’est être près de vous ; j'ai pensé utile que vous le sachiez.
Laissant s'installer le froid glacial qu'il avait jeté sur l'assistance, et sans même sembler se rendre compte de la grenade qu'il avait jeté dans la mare, il s'en retourna à sa place, au même et monocorde rythme qu'il était venu. Alors qu'il enjambait son estrade tant bien que mal, il reprit la parole :
- J'insiste sur le fait que je ne vous évaluerais pas, et que par conséquent, ces cours vous sont totalement optionnels ; je ne perdrais pas mon temps à bourrer le crâne du premier imbécile venu en vain, j'estime donc être en droit d'attendre de vous la même motivation que celle dont je fais présentement preuve pour vous instruire. Sinon ... vous savez où se trouve la porte.
Pourtant, alerte, Lucien ne fit même pas attention aux personnes qui sortirent alors, ni à leur nombre, ni à leurs pensées abjectes : il ne les imaginait que trop bien. Car autre chose avait soudain focalisé ses perceptions ... Aux yeux de tous, il fixait désormais, immobile et tendu, comme près à s'enfuir, le fond de la salle, où il n'y avait ... rien. Du moins, rien de visible.

Chryss se trouvait dans une pièce noire. Une grande pièce sans lumière. Elle pouvait voir ses mains, son corps, ses cheveux d'or qui lui tombaient devant le visage et qu'elle repoussait par habitude. Elle ne portait ni gant ni blouse ni masque. Elle portait un uniforme blanc. Avec de longues manches qu'elle avait retroussé. Et décousu. Décousu car avant les manches étaient attachée dans son dos. Elle savait qu'elle les avait décousu. Pas comment ni pourquoi. Mais elle le savait. Et puis elle regardait le noir sans y voir quoi que ce soit. Alors elle appelait. En fait elle essayait d'appeler. Parce qu'elle n'arrivait pas à parler. Ce qui est normal quand on porte un bâillon en fait. Alors elle l'enleva. Enfin, tenta de l'enlever. Mais comme ses manches semblaient s'être cousues toute seule dans son dos, elle avait du mal. Alors elle tenta de marcher pour trouver quelqu'un. Mais comme elle portait des chaussures en métal, c'était difficile. Alors elle voulut activer son Illumination pour s'en extirper. Mais ça ne marchait pas.

Ca ne marchait pas

Et Chryss fut réveiller en sursaut par la présence intrusive d'un élève dans son espace vital. Les cheveux en bataille, sa blouse jetée négligemment sur ses épaules, assise au premier rang, juste devant... Oh, Doc' était levé. Mais... RAH ! LOIN DE MOI !... Ils s'approchaient beaucoup trop les inconscients, et elle était coincée derrière ce bureau qui semblait l'enfermer comme la camisole l'avait enfermé et comme on l'avait enfermé à l'asile et elle commençait à pâlir de plus en plus quand...

Oui. Aider Doc'. C'est ça. Le chariot d'expérimentation. Chryss ne fit pas attention aux mines surprises des élèves, Doc' venait de lui demander de l'aide et de lui dire de se calmer. De se calmer. Alors elle se calma et... Bondit par dessus la table pur aller rejoindre l'estrade, de glisser un "Bonjour" au professeur qui s'y tenait et d'aller dans l'arrière salle chercher ce qu'ils avaient tout deux préparé hier soir avant qu'il ne se mette à tracer ces signes bizarres malgré la jeune Alchimiste l’exhortant d'aller se coucher car il était bien trop faible et fatigué pour faire une nouvelle nuit blanche. Heureusement, il avait put dormir quelques heures. Et Chryss aussi.

L'assistante revint au moment où un élève sur l'épaule duquel il avait posé une main se mettait à pâlir. Elle ne fit pas attention à ce qu'il disait, de toute façon elle n'y comprenait jamais rien. Elle poussait un chariot sur lequel était entassé divers instrument, échantillons, choses étranges et bigarrées qui étaient à présent l'intégralité ou presque du royaume de Chryss qui se tint immobile derrière le chariot en question sur l'estrade, son regard baissé, en enfilant des gants de plastique blanc et un masque de chirurgie, et en fermant sa blouse. Elle n'osait soutenir le regard des quelques élèves qui s'intéressaient à cette forme blanche et dorée qu'ils avaient remarqué au tournoi d'arts martiaux.

Elle regardait Doc'. Elle attendait les instructions qu'il ne manquerait pas de lui donner une fois qu'il aurait besoin d'elle, mais en attendant elle resterait immobile, sage, une véritable statue de métal inerte, simplement animée par une respiration lente et un tic nerveux agitant son index gauche. Elle n'aimait pas être devant tant de gens. Mais elle le supportait tant bien que mal. Si cela faisait plaisir au Doc', si cela lui permettait de le convaincre de faire une nuit complète le lendemain, elle serait même prête à aller serrer la main à chaque personne présente.

Premier jour : rencontre de monstres divers et variés. Bataille verbale contre un sorcier fantôme, et physique contre un golem mal luné. Copie de Milander. Remue-ménage dans sa tête. Le tout en moins de 6 heures.
Premier cours : physique chimie.

Wait. What ?!
Et pourquoi pas mathémat- oh, c'était aussi indiqué dans l'emploi du temps. Juste avant Sciences Occultes.
Sérieusement, il était le seul à trouver totalement illogique cette organisation ? Comment appliquait-on par exemple la théorie de conservation de la matière dans le cas d'une transformation en lycan ? Les 20 kilos de muscles se matérialisaient tout seuls du néant ? Et pour les élémentaires d'eau, on allait expliquer le rôle des liaisons hydrophiles et le moyen de les solidifier ? Et que le savon étant amphiphile, leur pouvoir ne s'exerçait pas sur l'eau du bain ?
Non mais vraiment, physique-chimie ? Dans ce capharnaüm qu'était ce lycée ?
Soit le prof était un génie, soit un crétin. Pas d'alternative possible. Greg voulait voir ça.

Il arriva avec dix minutes d'avance au cours, attendant devant les portes de pouvoir entrer. Histoire d'éviter la foule – par sécurité – et de trouver une place isolée et sûre – même raison. Hors de question de devoir jouer des coudes pour se retrouver coincé entre deux crétins.

Dès que les portes furent ouvertes, il rentra dans la salle et commença à repérer les points stratégiques : sorties, escaliers, fenêtres, estrade. Direction le rang du fond, place à l'extrême gauche : mur derrière lui et à gauche donc moins d'angles morts, vision d'ensemble sur la salle, sorties à portées de vue, et prof pas trop loin, mais pas trop près. Ledit prof était d'ailleurs en train de remballer en hâte les parchemins qui emcombraient, ou plutôt, recouvraient son bureau ; le tableau derrière lui était encore blanc de craie – en plissant les yeux, Greg crut y distinguer des formes géométriques, des molécules en vue de Fisher peut-être ?

Quoi qu'il en soit, le professeur avait l'air d'un drôle de type, engoncé dans son plaid comme un grand-père en maison de retraite. Sa barbiche et ses traits émaciés lui donnaient un air de noblesse arrogante, alors que son corps avachi et émacié, à moitié dissimulé sous la couverture, hurlait son statut de cadavre en sursis. Il était trop loin de lui pour distinguer ses micro-expressions, mais il dégageait quelque chose de contradictoire. A voir. A écouter aussi.

Quelque chose remua au premier rang, un reflet blond brilla. Chryss. Endormie sur le bureau. C'est vrai qu'elle lui avait dit travailler en tant que laborantine : ce professeur – Lucien Delare – serait-il le fameux Doc qu'elle respectait tant ? Intéressant.

Les élèves commencèrent peu à peu à s'installer, lui cachant la vue. Il commença à déballer ses affaires, plus pour se donner l'air occupé et empêcher toute tentative de sympathiser que par réel besoin. La chevelure blonde de Milander dépassa d'un amas d'élèves, le poussant à plonger la tête dans son sac à la recherche d'un hypothétique quatre-couleurs. Pas le moment de s'occuper de ça, Millie était encore trop près.

Il releva rapidement la tête en entendant un cri : Chryss. Le réveil avait été brutal et visiblement difficile. Elle se renfonça dans son siège jusqu'à ce que le professeur lui lâche quelques mots -trop de brouhaha pour les entendre- qui la firent bondir de son siège et sortir par la porte de l'estrade. C'était donc bien le fameux Doc.

Lucien entreprit alors son speech de présentation, qu'il écouta avec attention alors que les élèves se taisaient peu à peu. Un des rares avantages à avoir copié Millie était qu'il comprenait bien mieux le japonais qu'avant.

Même caractéristiques d'élocution de Chryss, probablement français. Tant mieux,
Bagage certain en matière de physique-chimie, probablement bien au dessus du niveau lycée. Cela dit, si c'était possiblement un savant, ce n'était pas un enseignant. Même pas un grand orateur. Pas les demandes habituelles d'un enseignant, une difficulté à communiquer, voire à se mettre à niveau avec son public. C'était encore plus étonnant qu'il se soit attaché ainsi à Chryss...
Des cours plus spécifiques,plus adaptés... La physique-chimie pourrait-elle contribuer à expliquer les pouvoirs ou l'existence des yokaï ? Après tout, l'idée n'était pas du tout absurde, étant donné que son problème à lui était en partie dû à un kyste cérébral.

Et la magie ? Tu veux l'expliquer par un ongle incarné ?

On verra Millie, on verra.
Mais pour ce qui était de l'homme...l'homme se sentait le supérieur des autres d'une façon ou d'une autre, et en même temps... Etait-ce de l'envie qu'il ressentait ? Du regret ? De l'amerture ? Difficile à dire.

Il observa avec attention l'homme se mettre à claudiquer, montant l'escalier. Le silence des étudiants le suivait, comme s'il absorbait le bruit sur son chemin. Un coup d'esbrouffe ? Une manière de faire passer son message ? Quoi qu'il en soit, Greg s'estimait heureux d'être loin de l'escalier.

La scène qui suivit était plus intéressante. Brillante d'une certaine façon, mais trop révélatrice. Les échanges de petits papiers étaient possiblement visibles de l'estrade – rien ne cachait les jambes des élèves – mais pourquoi le professeur se serait-il concentré sur leur manège spécifiquement ? Et comment aurait-il pu aborder le sujet des manga ? Sans compter l'expression "perturber le fil de ma pensée"...

C'était méchant de sa part.

Peut-être, petit paladin, mais c'est efficace. Il aura désormais l'attention de tous. Et je pense qu'il aurait pu être bien plus humiliant.

Quand même. Et puis, cette fille, quand même, elle est-

Millie !

Soit les deux étudiants étaient des complices – et vu leur tête mi-honteuse mi-terrifiée, ce ne devait pas être le cas - soit le professeur avait l'usage d'une certaine forme de télépathie.
Pratique pour repérer les tricheurs, non ?
C'est tout ce que ça t'évoque, toi ?!

Greg se renfonça dans son coin pendant que la grosse majorité des élèves présents sortaient. Il était curieux d'assister au reste du cours et ne pensait que ce soit dangereux pour lui de rester, mais il ne tenait absolument pas à se faire repérer.
Pour plus de sécurité, il mit en fond sonore de ses pensées Le Poussin Piou. Voilà qui devrait au moins l'aider à protéger ses pensées.

Il attendit que le cours reprenne. Lucien Delare et Chryss faisaient de même à coté de leur chariot d'expérimentation, tels Vulcain le boiteux et son automate d'or.

Spoiler:

Un matin, une révélation vint à l'esprit de Milander. Il n'avais assisté à aucun cours pour le moment, s'égarant invariablement dans le dédale du Lycée. Il avait donc décidé de changer la donne. Il s'était levé tot, avait prit un verre de jus d'orange et avait commencé son exploration. Chanceux, il réussi à trouver l’amphithéâtre sans trop de problèmes. Il s'était installé silencieusement, disposant devant lui un bloc note et un ancien stylo à encre bleu, souvenir de son grand père défunt.

Le jeune anglais avait écouté la tirade du professeur, plissant les yeux. Il pensait avoir considérablement amélioré sa compréhension du japonais, force d'admettre qu'il avait eu tort. De tout ce qu'il avait retenu du monologue, c'était le prénom du professeur. Malgré le débit fluide, il avait pu comprendre quelques mots. Mais ce n'était surement pas suffisant pour donner un sens aux phrases de l'étrange enseignant.

Il avait donc subtilement sortit son portable, commencé à pianoter dessus à la recherche d'une application qui permettrait de traduire les propos de l'homme. Milander soupira intérieurement, se disant que la vie serait beaucoup plus facile si les gens parlaient avec des sous titres. Le prof aborda un jeune élève, le houspillant quelque peu. L'anglais fut rassuré de ne pas être la cible de ces propos. Il ne put s’empêcher de détailler la demoiselle cible des petits papiers. Le silence de mort qui était retombé dans l'amphi ne présageait rien de bon.

Monsieur Delare continua à parler d'un ton monocorde. Etrangement, le sens de la dernière phrase n'échappa pas au jeune magicien. Il fut tenté de se lever et de partir sur le champ. Il chassa cette idée. Il avait toujours révé d'avoir un cours sur les sciences occultes, à vrai dire. Ses connaissances magiques étaient quelques peu disparates. Mais il avait lu la plupart des " Occulte Magazine", revue cryptico-débile que son oncle recevait tous les mois.

Il finit par lever la main. Il savait qu'avec son physique non japonais ( A savoir sa tignasse blonde et sa taille inconventionelle) il finirait tot ou tard par se faire remarquer. Autant se démarquer comme quelqu'un de curieux et potentiellement studieux.

- Excusez moi, Delare-sensei. Je suis Milander. Quels sujets allons nous étudier cette année? Y'a il une bibliographie liée à ce cours?

A vrai dire, lorsque Milander avait fureté dans la bibliothèque de l'école, il avait été déboussolé et emerveillé de voir la masse terrifiante d'ouvrages. Si un adulte éclairé pouvait aiguiller ses lectures, le jeune magicien serait vraiment aux anges. Son japonais avait été parfait. Il avait subtilement utilisé son portable-traducteur, utilisant des mots inédits tel que "bibliographie".

» Un plan, ce serait trop demander ? (PV Chryss)

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