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« Six secondes pour briser une vie et 600 ans ne suffisent pas pour la reconstruire ». Pour comprendre ses mots, il faut retourner en France au du début du quinzième siècle, en plein milieu d'une des plus longues guerres d'Europe, la guerre de Cent Ans. Durant l'automne de l'année1420, dans un petit village longeant l'océan Atlantique, en Bretagne, le petit Nicolas Cochet (Sasaki Hiraka bien plus tard) venait tout juste de fêter son douzième été. Fils du forgeron du village il menait une vie tranquille et insouciante, bien que les affres de la guerre proche pesait sur sa vie comme sur celle tous les habitants du village. Mais cette vie tranquille ne dura pas, une trêve hivernale fût négociée entre les Français et les Anglais dans la région, cela a eu pour effet de laisser des régiments entiers de mercenaires à l'abandon. Ces guerriers sans foi ni loi totalement désœuvrés, se mirent au pillage pour compenser leurs soldes qui n'était plus versée. Ils mirent tout la région à feu et à sang et le village de Nicolas n'échappa pas aux massacres, celui-ci fût détruit par le feu et les villageois furent tous passés par le fer. La vision des hommes poignardés, des femmes violées et des enfants égorgés, ainsi que la rivière de feu et de sang qu'était devenu son village, mirent l'enfant miraculé en état de choc. Nicolas, à ce moment eu l'impression que son corps et son âme se brisaient, il n'avait plus rien... La tristesse et le désespoir se déversaient en lui comme la pluie sur ces terres désolées. Son esprit brisé il ne ressentait plus rien, plus de tristesse ou de désespoir. Ainsi abattu il aurait pu se laisser dépérir, mais en lui quelque chose le fit tenir, le poussait à survivre, une chose de terrible, un désir profond : la vengeance. Alimentée par sa colère et sa haine, ce désir la fait tenir deux ans, durant lesquels il a erré, tel une âme en peine, rongé par le mal qui grandissait en lui.
Durant cette période de sa vie, l'esprit de vengeance qui l'animait s'était progressivement transformé en un désir sanguinaire, le changeant en une toute autre personne. Il ne ressentit plus le besoin de chercher les assassins de son village, mais un moyen d'assouvir ses nouvelles pulsions. A l'aube de ses 14 ans la voie militaire était donc toute tracée pour lui, surtout en ces temps de guerre. Bien que jeune, il était de bonne constitution et la douleur ne le ralentissait que peu, il fit vite ses preuves auprès d'un groupe de mercenaires qui le formèrent au combat et l'acceptèrent parmi eux. A 16 ans, il eut sa stature définitive : 1.85m pour 85Kg. C'est également à cet âge qu'il acquit sa hache d'arme, qui ne la quittera plus jamais. Il continua de mener cette existence de tueur sans morale jusqu'à son dix-huitième hiver où aller ce produire un événement qui décida du court de sa vie.
[...]
En cet hiver 1426, sur les côtes normandes, engagés par les pro-français le temps d'une bataille, Nicolas et ses comparses assiégeaient la propriété fortifiée d'un lord anglais qui était peu enclin à se laisser faire. En effet la spécialité de sa compagnie d'hommes d'arme était l'infiltration de place forte. Le siège fut rude mais ils arrivèrent à percer les fortifications. Au moment d'entrer dans le château, ils surprirent dans l'arrière cour un détachement d'hommes dirigé par un individu habillé d'une grande cape noire. Voulant intercepter les fuyards le groupe se mit en embuscade et surgit au passage de la troupe. Mais de cet instant Nicolas ne se souvient que d'une chose, un grand flash de lumière. Puis il se réveilla allongé par terre, les cadavres calcinés de ses compagnons éparpillés au tour de lui. Il leva la tête, le regard rempli d'un désir sanguinaire amplifié par une colère incontrôlable. Son regard, il le posa sur l'homme en cape qui, l'air étonné, l'examina. L'instant suivant cet homme en noir fit à Nicolas un sourire terrifiant, puis lui dit :
- Intéressant... Mon ami, vous êtes vraiment intéressant. D'une part, survivre à ce sort est un exploit en soi... Mais surtout, c'est la lueur de ce regard... Ce regard emplit de sentiments si sombres... Vous allez venir avec moi, vous verrez que le jeu que je vais vous proposer est très intéressant...
Le ton hautain de l'homme mis Nicolas dans un tel état de rage que, faisant fi de la douleur, il se releva pour faire taire à jamais l'homme qui le narguait. Mais, à l'instant même où il redressa, il eut l'impression que son esprit quittait son corps et ce fut le noir total.
A son réveil, il était dans une salle sombre attaché sur une table légèrement inclinée. La première chose qu'il vit fut le mystérieux homme en noire assit à ces côtés et les premiers sons qu'il perçut, furent des paroles imprégnées de sadismes et de vilénies :
- Bien dormi mon jeune ami, est-ce que l'accueil vous plait ? « Le ton moqueur de l'homme fit enrager Nicolas ». Veillez m'excuser de mon impolitesse, je me nomme Aslan Dagmar, sorcier de mon état, et vous quel est votre nom ? « Pas de réponse » Bah, de toute manière je le connais déjà, votre esprit n'est pas si difficile à infiltrer. Mais revenons à nos moutons, vous souvenez vous de ce que je vous ai dit avant votre ''soudaine fatigue'' ? « Nicolas avait depuis longtemps arrêté de suivre les paroles de cet Aslan, tellement la colère le submergeait. » Non... tant pis, je vais vous expliquer : je vous ai fait venir ici pour vous faire participer à un "jeu". Un jeu ou l'on se poursuivra mutuellement, tout y est permis et le gagnant sera le dernier vivant, une seul règle existe et ne peut pas être transgressée : l'arrêt du jeu autrement que par la mort ou la victoire. Ignorer l'interdit entraine des sanctions.
Le sorcier examina Nicolas d'un air faussement triste et dit :
- Mais malheureusement dans votre état actuel vous ne pouvez pas jouer décemment, donc j'ai décidé de vous "aider" un peu...
Nicolas vit alors Aslan exécuter une série de gestes et incantations ésotérique qui n'inspirait pas confiance. La main du sorcier vint alors se poser sur sa poitrine et d'un coup une douleur immense telle une brulure au fer rouge le déchira, lui arrachant des cris de douleur. La main imprima sur son corps un étrange symbole qui comme une gangrène se propagea lentement. En sortant de la pièce le ''bâtard de putain'', seuls mots que Nicolas put articuler entre deux râle de douleur, dit frivolement :
- Passe une bonne nuit, mon chère ami.
Ce fut les dernières paroles que Nicolas entendit et cela pour longtemps. Durant trois jours et trois nuits la marque sur son torse le brûla et se propagea sur tout son corps tel une maladie dégénérative. Recouvrant son torse et partiellement ses membres d'entrelacs celtiques, son dos et son cou furent recouvert de runes nordiques. Puis, son calvaire fini, il resta là, durant ce qui lui parut une éternité. Et un jour, sans aucune explication, il se retrouva allongé au milieu d'une clairière vêtu de haillons, avec pour seul bien sa hache. Il reprit lentement ses esprits, brisé par la torture il exalta sa haine avant toute chose, mais cela ne dura pas, car des sentiments qu'il n'avait plus ressenti depuis très longtemps, qu'il avait oublié, refirent surface. D'abord, la tristesse, puis le regret, la honte et finalement la culpabilité. Car son esprit fut comme ramené à la raison après six années de folie. Perturbé les premiers instants, il ne fit rien, il était trop confus, puis, il eut l'impression de se noyer, se noyer dans un lac de sang, un lac qu'il aurait lui-même rempli. La prise de conscience sur ce qu'il avait fait durant six ans le plongea dans un profond désespoir. Il aurait voulu se laisser mourir, mais une chose dans son inconscient le poussait à survivre. Cette chose le poussa à marcher des heures à travers une forêt dense. Mais au bout d'un moment, il ne put pas aller plus loin et s'écroula de fatigue... au porte d'une abbaye.
[...]
Nicolas reprit conscience lentement, quand il ouvrit les yeux il s'aperçut qu'il était couché sur un lit, dans une pièce austère. Au même instant un homme entra, la toge et la croix qu'il portait ne fit pas secret sur son état de moine ou de prêtre. Il tenait un plateau garni de divers aliments, en approchant il dit :
- Ah, vous êtes enfin réveillé, mon fils.
- Mais... ou suis-je ?
- A l'abbaye franciscaine de St-Martin, en Bourgogne.
- Comment ? J'étais en Normandie et...argh... « Nicolas fut pris d'une vive douleur au ventre »
- Doucement, vous n'êtes pas rétabli, ménagez vous un peu. « Le moine lui tendit un bol de ragout » Mangez, votre sommeil fut long il vous faut quelque chose dans le ventre.
Nicolas prit le bol et mangea, peu à peu ses souvenirs lui revinrent, le ragout plutôt bon devint fade, ses yeux se noyèrent de larmes et il éclata en sanglots. Le moine l'interrogeait du regard et Nicolas, comme si il était en confession, lui dit tout ce qu'il avait sur le cœur. Le moine impassible l'écouta, raconter comment il était devenu un monstre, son esprit consumé par une folie meurtrière durant près de six ans. Après un moment de silence le moine prit la parole :
- Mon fils, le meurtre est un péché, même en temps de guerre, accuser la folie de toutes vos fautes ne vous excuse pas. Mais je ne pense que chaque homme à le droit au pardon et le regret est le premier pas sur le chemin qui mène à la rédemption. Après il ne tient qu'à vous de continuer sur cette voie.
Nicolas, sanglotant, prit un air interrogateur :
- La rédemption ? C'est impossible, pas après ce que j'ai fait...
- Mon enfant, tous peuvent être pardonnés et à la rédemption, les chemins qui mènent sont nombreux, mais chacun d'entre eux nécessite volonté, sincérité et une foi sans faille.
Sur ses mots le moine se leva et commença à partir, puis sur le pas de la porte il se retourna et dit :
- Excusez-moi, je suis vraiment impoli, je ne me suis pas présenté, je me nomme Philippe Gaspard et je suis l'abbé de ce monastère.
- Nicolas Cochet.
- Bien, alors je vous souhaite un bon rétablissement monsieur Cochet, si vous avez besoin de quoi que ce soit je serais dans le Cloître.
Quand l'abbé eut quitté la pièce, Nicolas se demandait ce qu'il allait devenir, il ne pourrait jamais rebâtir une vie normale. L'exil ou la vie d'ermite étaient des solutions, mais cela le rendrait fou. Après quelques instants de réflexion il eut la solution, simple et si prévisible. Il se leva péniblement pour aller retrouver le moine dans le cloître. Arrivé vers l'abbé, il lui demanda s'il pouvait rester, celui-ci était d'accord pour que Nicolas reste jusqu'à son rétablissement. Voyant que Philippe ne comprenait pas il reformula sa demande en disant qu'il voulait intégrer l'ordre. L'abbé eu un instant d'arrêt, puis il commença à balbutier, un peu perturbé, que la voie qu'il voulait prendre n'était pas facile, austère et sans reconnaissance. Après une discussion animée, l'abbé finit par accepter et Nicolas intégra l'ordre. Il dut combler de nombreuses lacunes en latin, lecture, écriture et en tout ce qui concerne de près ou de loin la connaissance biblique et évangélique. Malgré cela Il fut vite accepté par la petite communauté et au file du temps il s'intégrât parfaitement à celle-ci. Pourtant, en même temps et insidieusement, une chose en lui grandissait le transforment lentement et en profondeur. Le premier des changements à apparaitre fut une progressive vulnérabilité au soleil, au début l'astre céleste commença à le gêner puis à l'irriter et au final à le bruler. Il remarqua aussi qu'il ne cicatrisait plus quand celui-ci l'irradiait directement. Dans le même temps il se vit plus attiré par l'obscurité, il si sentait bien, il avait l'impression que sa vitalité et ses sens y était décuplé. A un moment il eut même l'impression qu'il pouvait se fondre dans les ombres et les ténèbres. Ces nouvelles contraintes poussèrent Nicolas à éviter la lumière du jour le plus possible. C'est donc tout naturellement qu'il prit le plus souvent possible les gardes de nuit, ce qui devint au file du temps son rôle attitré, au point que l'on le surnommait le ''veilleur''. L'une dernières choses qu'il remarqua fut le fait qu'il ne vieillissait plus. Ces changements, bien que perturbants, n'empêchèrent pas Nicolas de mener une vie paisible durant 40 années, où il retrouva la paix intérieure. Mais cela ne dura pas...
[...]
Lors d'une froide soirée d'hiver Nicolas partit chasser le cerf, pour fêter les 120 ans de l'abbaye. Bien qu'ayant dépassé le demi-siècle d'existence, il avait toujours l'air d'avoir 18 ans. Après avoir attrapé l'animal, il retourna au monastère. En arrivant vers celui-ci il vit dans le potager près de la porte une lueur de torche et entendit des murmures. Ne reconnaissant pas les voix des autres frères il crut qu'il s'agissait de vagabonds, il posa alors son chargement et alla dans sa chambre, située près de la porte. Il prit sa hache, qu'il gardait et entretenait religieusement pour ne pas oublier le mal qu'il avait commit avec elle . En regardant son arme Nicolas se dit que c'était seulement pour leurs faire un peu peur pour qu'ils partent. Retournant au potager, il ne vit aucun vagabonds, se disant qu'ils étaient partis, il prit le chemin du réfectoire avec son gibier où avait lieu la fête. En rentant dans la salle, une vision de cauchemar s'offrit à lui. Les corps de ses camarades étaient étendus par terre dans des mares de sang, leurs meurtriers étaient en train de piller les lieux. Sur le mur en face de Nicolas était écrit avec le sang de ses frères: « Le jeu n'est pas fini » accompagné du même signe que celui inscrit au milieu de son torse. Nicolas était choqué, cela faisait quatre décennies qu'il n'avait pas vues un tel massacre. il se sentit impuissant, mais en lui une chose qui durant six ans le consuma refit surface : sa folie meurtrière.
L'un des bandits s'aperçut de la présence de Nicolas et commença à gueuler à l'intention des autres malandrins :
- Hey, les gars, il y a un survivant, ça vous dit de vous amuser un peu avec ?
Des grognements d'approbation s'élevèrent, puis les assassins avancèrent sur Nicolas. Mais brusquement ils arrêtèrent, les yeux emplit d'une terreur sans nom. L'homme qu'ils avaient devant eux s'était changé en un être d'aspect sombre, qui dégageait une vapeur obscure, semblable à de la fumée, tenant une hache et dardant sur eux une paire d'yeux rouges sang. Puis en une fraction de seconde le monde se perdit dans une tempête de coups et de hurlements. Quand le calme revint, l'être noir était à la même place, les seuls changements à ce décor dantesque furent sa hache rougie par le sang et les corps des bandits démembrés, étalés au tour de lui. Après ça, le peu de consciences qu'il restait à Nicolas disparut et tout devint noir. Quand Nicolas reprit connaissance il n'était plus au monastère, mais au milieu d'une prairie avec pour seul objets ses habits et sa hache... tous imbibés de sang. Alors, au moment où son esprit s'éclaircissait, la tristesse et le chagrin s'emparèrent de lui le plongeant dans un profond désespoir. Il resta là, interdit, pleurant ses frères de foi. En même temps un désir qu'il n'avait plus ressenti depuis longtemps grandissait en lui, ce bourgeon de la destruction se développa jusqu'à le submerger, Nicolas était alors animé par un puissant désir de vengeance.
Durant près de 200 ans Nicolas chercha Aslan Dagmar à travers toute l'Europe pour réclamer vengeance. Pendant cette période il ne se posa pas de question sur ce qu'il était devenu, la seule chose qui lui importait était de rendre justice à ses amis quoi qu'il en coute. Durant ses deux siècles il apprit aussi à maitriser ses nouvelles capacités, car ne pas s'en servir pour son objectif serait aussi bête que d'attaquer un ours avec la crosse d'un fusil. La traque qu'il avait engagée le fit visiter un bon nombre de villes italiennes, françaises, espagnoles, anglaises et allemandes. Ceci dura jusqu'à qu'il trouve une piste qui le mena dans un lieu reclus, en Forêt Noire...
[...]
Automne 1660, en Forêt Noire, Nicolas sur une piste d'Aslan était en train de suivre un chemin de terre menant à une petite ville montagnarde. Jusque là il y allait paisiblement, mais à un moment, pour une raison inconnue, il se perdit dans la forêt qu'il traversait. Voyant la nuit tombait, même si cela ne le gênait pas, il se dépêchât. Il n'avait qu'une envie très modérée de se battre avec les créatures qui étaient en maraude le soir venu. Il s'était donc mis à courir et continua ainsi jusqu'à un bosquet, où sur un banc de pierre à l'ombre d'un arbre, une jeune femme était assise. Sa peau blanche est ses cheveux d'argent parut bizarre pour Nicolas, qui, intriqué, s'en approcha. La jeune femme, dès qu'elle vit s'approcher Nicolas, le regardant fixement, avec des yeux d'un bleu profond. Ce regard mit Nicolas dans un état qu'il lui était inconnu. Il approcha donc de la belle femme, l'air un peu gêné et dit maladroitement :
- Excusez- moi mademoiselle, pourriez vous m'indiquer la direction de (******) s'il vous plait.
- Ho oui bien sûr, c'est à une demi-journée de marche d'ici au nord-est. « Sa voix cristalline était envoutante comme le chant d'une sirène » Mais n'est-il pas un peu tard pour un voyage comme celui-là ?
- Je me suis égaré dans la forêt. « Dit Nicolas d'une voix peu assuré »
- Je vois, vous n'êtes donc pas de la région, mais alors que faite vous dans notre magnifiques forêt ?
- Je cherche une personne « en disant cela il s'assit à côté de la femme »
- Un ami ?
- On peut dire ça ...
Durant leurs conversations le soleil prit congé du monde, parlant de tout et de rien ils commencèrent à sympathiser. Toutefois, à un moment de la discussion la femme se mit à regarder Nicolas de manière étrange, puis elle rapprocha son visage du sien... En un éclair Nicolas se dégagea, de la femme qui voulait le mordre. Celle-ci, ayant raté son attaque, avait la tête d'une gamine prise en faute, Nicolas, au lieu d'être effrayé, lança à la femme un regard interrogateur, il demandait une explication. La femme surprise que son attaque ait échoué s'élança de nouveau sur Nicolas, mais se stoppa net quand elle vit "un manteau d'ombre" recouvrir l'homme. Nicolas était loin d'être gêné par l'obscurité, il y était dans son élément et l'aura qui l'entourait lui conférait une présence dissuasive. A ce moment, il prit le bras de la femme et la força à s'asseoir puis il exigea de très bonnes explications. La jeune femme, à la fois confuse et gênée, commença à se défendre maladroitement :
- Non...c'est juste que... et bien...
- Qui es-tu ?
Au bout de quelques minutes interrogatoire, la jeune femme, qui s'appelait Victoria Rosenthal, se présenta comme étant un vampire. Nicolas ne la crut pas au début, car pour lui les vampires étaient des créatures à l'aura terrifiante, à la force et la vitesse démesurée et possédant une insatiable soif de sang, alors que la jeune femme avait l'air tout à fait inoffensive. Mais son expérience lui avait appris à ne pas se fier aux apparences. Il écouta alors l'histoire de Victoria, qui, bien qu'étant un vampire, elle était plutôt faible. De plus, pour une représentante de sa race elle avait des traits de caractère très humains, ce qui lui portait préjudice auprès de ses congénères. Cela à un tel point, qu'elle du s'exiler peu après son 21ème anniversaire, pour ne plus subir les ''reproches'' de ses semblables. Et durant 120 ans elle dut vivre en ces lieux avec pour seule nourriture les trappeurs ou les rares voyageurs qui passaient dans la région. Puis elle dit à Nicolas d'un ton énervé :
- Maintenant que vous savez tout sur moi, j'aimerais bien savoir qui vous êtes ?
- Moi rien de plus qu'un humain, enfin presque... « dit-il d'un ton ironique » Je me nomme Nicolas DesLands, et, excusez- moi si cela paraît indiscret, mais que contiez vous faire après m'avoir sucé le sang ?
- ...
- Vous comptiez me laisser pour mort ?
Elle fit non de la tête.
- Bien, donc vous n'êtes pas un monstre si terrifiant. « Elle prit un air outragé » Et, bien sûr, pour vous faire pardonner vous allez sans doute m'inviter à passer la nuit chez vous. « Victoria était dépité par les paroles de Nicolas et ne sut quoi dire » bon ce n'est pas le tout, mais il faudrait y aller.
- Mais... « demanda Victoria perdu »
- Allons, dépêchons.
Quelques temps plus tard ils arrivèrent à la demeure de Victoria, qui était un petit manoir, situé sur un éperon rocheux. Ils passèrent la soirée dans une ambiance particulière, où un sentiment de méfiance et de gêne planait dans une atmosphère tendue. Victoria était un peu perdu, elle ne savait pas comment réagir devant l'inconnu qui mangeait à sa table, alors elle commença à le questionner sur son identité. Au fur et à mesure de la discussion, Nicolas lui raconta progressivement toute son histoire, lui révélant l'identité de son ''ami''. Au bout d'un moment Victoria interrompit Nicolas :
- Mais attendez, d'après ce que vous me racontez, vous devez avoir entre 60 et 80 ans au moins.
- En faite, j'ai 252 ans d'existence.
- Mais c'est impossible qu'un simple humain puisse vivre aussi vieux, sans vouloir vous offenser.
- Comme je vous l'ai dit plus tôt je pense que c'est du aux tatouages recouvrant mon corps. Mais comme pour le reste de mes "capacités", quelque peu inhabituelles, je ne me suis jamais réellement posé de question, car mon seul but et de retrouver celui qui me les à donné, et de le tuer.
- Mais comment avez-vous pu vivre si longtemps avec ceci pour seul objectif.
- « Le ton de Nicolas était devenu plus grave » Les sentiments de haine et de colère font faire des choses inimaginables.
- Mais ça ne m'explique pas comment vous avez vécu si vieux.
- On est jalouse, hein ? « dit Nicolas, en ayant reprit son ton jovial »
- Fait attention à tes propos, humain.
La conversation continua jusqu'à tard dans la nuit. Le lendemain matin Nicolas décida qui pouvait rester quelques jours de plus ici, car la jeune femme lui était vraiment sympathique. Puis les jours devinrent des semaines, les semaines des mois et les mois des années. Au bout d'un temps ils ne firent plus chambre à part. 10 ans plus tard il était toujours là avec celle que son coeur avait choisi, savourant le bonheur enfin retrouvé. Il avait oublié son désir de vengeance et coulait des jours heureux avec son âme soeur,... et sa fille de 8 ans, Gaëlle. L'enfant avait les yeux bleus, des cheveux, de même couleur, coupé mi-long. Bien que la fillette avait acquis les traits vampiriques de sa mère (au grand désespoir des mollets de son père, plus accessible que le cou à son âge), elle n'eut pas la ''malédiction'' de son géniteur, ce qui fut un grand soulagement pour Nicolas. Espiègle, rusé et taquine, elle menait une vie heureuse, bien que l'isolement l'affectait parfois. Mais l'attention portée par sa mère et son père lui comblait ce vide. Cette vie paisible dura longtemps, jusqu'au jour où le passer de Nicolas le rattrapa inévitablement.
[...]
A l'équinoxe d'automne 1670, Nicolas partit tôt le matin pour aller en ville chercher un cadeau pour le 9ème anniversaires de sa fille. Il ne rentrerait pas avant le coucher du soleil. Quand il revint, la nuit c'était déjà bien installé, étonnamment quand il se rapprocha du manoir il ne vit aucune lumière, normalement, à cette heure, sa femme et sa fille veillaient encore. Quand il fut arrivé devant la porte d'entrer, celle-ci était défoncée, Il accourut alors à l'intérieur de la maison et là, le pire qu'il pouvait s'imaginer apparut devant ses yeux. Au milieu d'une demi-douzaine de cadavres d'inconnus gisait, dans une marre de sang, le corps sans vie de Victoria. Sur le mur, juste devant lui, écrit en lettres de sang, il vit les mots qu'il connaissait que trop bien : « Le jeu n'est pas fini » avec le signe si habituel. S'agenouillant devant sa femme, il la prit dans ses bras, pleurant toutes les larmes de son corps, le désespoir le submergea petit à petit. Puis, il eut un flash, sa fille... Il courut en direction de la cuisine là où elle avait l'habitude de lire le soir. Quand il y arriva, il vit sa fille allongée par terre, couverte de sang. Il la prit et lui releva la tête, elle eut juste la force de dire :
- Papa, j'ai... j'ai... peur... papa j'ai... peur, sauve moi...
A l'instant où la flamme de la vie avait disparu des yeux de la petite fille, en Nicolas une autre flamme s'alluma, celle qui, durant six années, avait dictée sa vie, la flamme de la folie meurtrière. Alors, ses yeux devinrent rouge sang et son corps s'enveloppa d'une cape d'ombre. Il reposa sa fille avec douceur, prit sa hache de guerre, puis il marcha vers de la sortie, là où la vengeance le guidait. Scrutant les alentours il trouva rapidement l'empreinte thermique de ceux qui s'étaient introduit dans le manoir, puis il commença sa chasse.
Nicolas trouva le camp des assassins vers le milieu de la nuit. Bien que sa rage fût passée, sa haine était toujours là. Il se cacha donc, guettant la moindre opportunité et écoutant les conversations :
- Et chef elle n'était pas facile la garce du manoir, 6 hommes ce n'est pas rien.
- Igor, un vampire, même très faible est quand même un gros morceau.
A leurs comportements et leurs physiques Nicolas comprit qu'il s'agissait de goules. Victoria lui avait expliqué ce qu'était ces créatures, comme pour la plupart des monstres connus, la bibliothèque du manoir l'ayant un peu aidé.
- Sinon Igor, l'objet que tu as trouvé...
- Ah oui, la voici « il sortit de sa poche une bague où deux roses étaient sculptées : les tiges et les pétales en argent formèrent l'anneau, au centre des fleurs deux rubis, d'un rouge vif, était serti » je l'ai trouvée sur la gamine, mais comme elle ne la lâchait pas, j'ai dû lui arracher le doigt pour la prendre, ah ah ah...
Après avoir ouïe les mots de l'homme, Nicolas ne se souvint que d'un voile rouge tombant devant ses yeux. Fumant littéralement de rage et de haine, il n'en pouvait plus. Au moment , étrangement, la fumer prit consistance autour de ses mains et son corps, au moment où fonçait sur sa cible. Le dénommé Igor continuait de rire, exhibant son trophée. Mais soudain, il s'arrêta nette, car une main avait traversée son torse au niveau du cœur. Cette main était recouverte d'un voile d'ébène et elle possédait, sertis sur chaque doigt, des griffes de 4 pouces de long. Les compagnons d'Igor restèrent interdits devant ce spectacle, la main sombre sotie de la poitrine de la goule, qui peu après perdit la tête d'un coup de hache. L'être ténébreux, encapuchonné portait une cape noire et une d'armure de même couleur, tout son corps dégageait de la vapeur sombre. De sa main droite il tenait une hache ensanglantée et de l'autre la tête d'Igor, il fixait l'assistance d'une paire d'yeux rouges, rappelant ceux d'un démon. La vision était digne d'un aperçu de l'enfer. L'être qui un jour fut un homme, poussa un cri strident. Ce fut alors la panique parmi les goules, entre celle qui se ruèrent sur l'individu en noir et les autres qui prirent la fuite. Mais pour Nicolas cela n'avait pas d'importance, car ils devaient tous mourir. Les premières qui l'approchèrent furent simplement décapités à la hache d'arme, mais les autres, en revanche, eurent la chance de se faire écorcher vif avant d'être démembré lentement. Quelques goules parvinrent à s'enfuir dans les bois, cela fut leurs dernières erreurs. Parce que, lors d'une traque, un chasseur qui s'énerve compense cela avec les souffrances infligées à ses victimes, je vous laisse imaginer la suite... je peux juste dire qu'il les rattrapa tous.
Après cela, Nicolas retrouva son état normal, mais son désir meurtrier n'avait pas totalement disparu. Bien sûr la tristesse et le chagrin revinrent vite le submerger, mais maintenant des sentiments malsains si mêlait. Mais pour le moment Nicolas n'en avait cure, car l'heure était au deuil. Il retourna au camp des malandrins pour récupérer la bague de sa fille, que sa femme et lui avaient offert à cette dernière pour son 7ème anniversaires. Il retourna au manoir pour donner une sépulture descente à sa famille. Il prit leurs corps avec une précaution religieuse, les déposa dans l'arrière cour sur un lit de feuille et il creusa leurs tombes. Quand il finit de creuser le tombeau il y déposa, dans un drap de lin, les corps de sa femme et sa fille. Il les recouvrit de terre et d'une dalle de granite sur laquelle il grava leurs noms. Ceci accomplit, il laissa libre court à son chagrin, pleurant durant des heures, demandant pardon et se maudissant pour ne pas avoir était la. Le jour était levé depuis quelque temps déjà quand il s'arrêta. Commençant à ressentir les affres du soleil, il se mit à l'abri. Il était retourné dans la maison pour poursuivre son deuil et durant la journée qui suivait, il eut plusieurs fois envie de mourir. Mais comme toujours une chose en lui, l'empêchait de se laisser dépérir et le forçait à aller de l'avant, même si du plus profond de son âme il voulait mourir. C'est comme ça qu'il commença une nouvelle traque vengeresse, mais cette fois s'il n'avait plus de gêne, il n'hésita donc pas à espionné ou à assassiner pour avoir les informations qu'il voulait. Au bout de quelque temps, il loua même ses servisses à des gens susceptibles de l'aider dans sa traque. Cette vie de tueur dura 200 ans, où il se forgea une solide réputation, il presqu'une légende. Mais bon, comme on peut s'en douter, cela ne dura pas.
[...]
6 octobre 1874, 21h30 sur un quai, Barcelone. Nicolas fumait une pipe en attendant un bateau, direction le Japon. Il avait retrouvé la trace de son ennemi et celle-ci finissait sa course dans l'archipel nippone. Pourquoi si loin, il ne le savait pas et il s'en fichait. Tout ce qui comptait c'était qu'il avait enfin trouvé le lieu où séjournait se rat. Le bateau arriva et repartit dans l'heure suivante. Pour Nicolas ce fut dur d'abandonner le vieux continent, mais il ferait tous pour faire payer Aslan Dagmar, avec des intérêts, sur 450 ans.
Après un périple de quelques mois, Nicolas arriva enfin dans ce pays, varitablement, de l'autre bout du monde. La première chose qu'il le marqua était l'architecture totalement différente de tout ce qu'il connaissait. La seconde fut les vêtements qui n'avaient aucune équivalence en d'Europe, que ce soit en Russie ou en Espagne. La langue aussi le dérouta, mais là il avait prit les devants, durant le voyage un des passagers, originaire de ce pays, à bien consentit, à lui enseignait sa langue. Toutes ces surprises passées, Nicolas commença par ouvrir la lettre qui contenait sa nouvelle identité, que l'une de ses relations ayant des contactes au Japon lui avait fourni. Les noms tels que Nicolas, Pierre ou Paul dans ce pays attire trop l'attention. Bien que son physique ne colle pas avec un nom typé japonais, sur les registres ça fesait moins tâche. C'était avec sa nouvelle identité que « Sasaki Hiraka » apprit les uses et coutumes de cette culture, pour pouvoir si intégrer, même si cela fut dure et fastidieux. Le temps d'adaptation fut de quasiment de 30 ans, ce fut long mais nécessaire, les différences étaient bien trop grandes. Mais il n'arrêta pas la traque pour autant, car durant ce temps il se forma un bon réseau d'information. Mais, comme toujours, ses recherches le menèrent à rien, jusqu'à un printemps 1939, à la veille du 2ème conflit mondial, il retrouva sa proie. Le seul bémol est qu'à ce moment les rôles étaient inversés, le chasseur était devenu le chasser.
Sasaki se réveilla dans une pièce sombre et humide, tout son corps lui faisait mal. Il était attaché solidement sur une chaise d'acier fixée au sol, avec l'impossibilité de se libérer. Il ne se rappelait pas vraiment comment il avait fini comme ça. Après quelques instants, une porte s'ouvrit et dans son encadrement apparu plusieurs hommes, dont celui traqué par Sasaki durant un peu plus d'un demi-millénaire. Aslan le regarda, en 500 ans il n'avait pas changé d'une ride, il affichait un sourire de joie aux lèvres :
- Salutation, mon ami. « Il parla à Sasaki comme s'il était de vieux amis, mais celui-ci ne broncha pas, fixant Aslan dans les yeux, la haine la plus noire inscrite dans le regard» Pas de réponse, je sais que vous n'avez pas été bien loquace à notre première rencontre, mais tout de même après cinq siècles vous n'avez vraiment rien à dire.
Bien qu'il ne disait rien, Sasaki, par le regard, exprimait un sentiment pouvant être traduit par la phrase « La salle pourriture que tu es, peut aller crever en enfer, bâtard de putain »
- Bon je vois... sinon, la famille ça va. « Cette insinuation et son petit sourire sadique mirent Sasaki dans une telle colère qu'il fumait littéralement de rage. Son corps se couvrit d'un voile noir, des griffes se formèrent autour de ses doigts et ses yeux devinrent rouges sang. La seule chose qui n'avait pas changé d'aspect était la bague de sa fille, qu'il portait au cou avec une chaine. »
- « Quelque instant plus tard, Aslan dit visiblement ravit » Alors, voilà... l'aboutissement de ton évolution, c'est donc la forme que prend ta haine... pas mal, pas mal du tout. « Il se tourna et prit à part l'un de ses hommes » Si tu arrives à prendre la bague qu'il a au cou tu pourras la garder.
L'homme, ou plutôt l'être qui y ressemblait, fort de ses mensurations colossales s'exécuta. Il avança son énorme main pour saisir la bague. A ce moment là, Sasaki avec toute sa rage se jeta, toutes dents dehors, sur cette main qui s'approchait. Il la mordu si fort que l'homme qui la possédait, perdit deux doigts, dans un concert de cris de douleur. Aslan congédia alors l'estropié, malgré ses vives protestations. Il se tourna ensuite vers Sasaki :
- Bien... comme je le pensai ton instinct de survit est très développé. « Il tourna un peu autour» Bon maintenant passons au bute de ta présence ici, mais avant, je vais te rendre plus '' réceptif '' à mes paroles. « Aslan commença à incanter et au même moment Sasaki redevenait progressivement normal. Cela terrifia Sasaki, car il avait poursuivi un adversaire dont il ne savait rien et qui savait tout de lui. »
Le regard du captif comprenant son impuissance fit apparaitre un sourire terrifiant sur le visage d'Aslan.
- Bien, maintenant Nicolas, ou plutôt Sasaki Hiraka, bien que cela importe peu, je vais te parler de notre jeu. Tu sais, celui qu'on a commencé il y a cinquante décennies. Et bien pour des raisons que tu n'as pas besoin de connaitre je vais faire une entorse à son règlement : je vais le mettre en pause pour une durée indéterminée. Mais comme tu peux t'en douter, je ne te laisserai pas pour autant libre, j'ai donc décidé de t'exiler, le temps de régler mes affaires. Comme cela, nous pourrons reprendre le jeu directement après. '' Pourquoi ne pas me laisser ? '' Penses-tu, c'est simple, tu aurais de trop nombreuse possibilité de disparaitre si je le fessais, ce qui compromettrait le jeu. Maintenant tu es suffisamment puissant pour te substituer totalement à ma vu.
Le regard de Sasaki, désespéré, se posa sur la bague qu'il portait au cou.
- Nico... Sasaki, toutes les fois où tu tentas de reconstruire ta vie, on te surveillait. Toutes ces nouvelles vies ont toutes étaient prévues dans leurs formes comme dans leurs durées. Avec les moines, nous avons fait exprès de te déposer non loin de leurs monastère, car il était les seuls à vivres dans la région, donc les seuls que tu aurais pu atteindre à pied. De plus j'ai estimé à 78% tes chances d'intégration dans cette communauté. Ce fut la même chose avec cette vampire, Victoria. On t'avait attiré en Allemagne pour que tu la rencontres, elle avait le profil parfait pour te plaire, avec 89% de chance de réussite. Elle était suffisamment humaine pour t'attirer et en même temps elle ne l'était pas donc elle pouvait te comprendre. Aussi nous avions espéré que tu installes et vives une autre vie au Japon, mais à parement tu n'en avais pas la volonté. Tout ça, toutes ces vies créé pour une seule chose : les détruires, dans l'unique but de faire grandir ta haine et la noirceur de ton coeur et ça a marcher, tu es devenu le tueur le plus efficace de ces 150 dernière années.
Nicolas... ou bien Sasaki, de toute façon il ne savait plus qui il était réellement, était brisé. On venait de lui montrer que tout ce qu'il avait vécu n'était qu'une mascarade écrite d'avance.
- Pour en revenir à nos moutons, je vais t'exiler sur une île quelque part dans le Pacifique. La faune et la flore locale te permettront de survivre le temps que la partie reprenne.
Sasaki était si désespéré qui ne bougea même pas quand une aiguille lui traversa le cou, puis il retourna au pays des songes avec le désir profond d'y rester.
[...]
Sasaki se réveilla à nouveau dans un endroit inconnu, plus exactement sur une plage à l'ombre d'un palmier, le soleil était haut dans le ciel. Il n'avait que ses vêtements, sa hache et la bague de sa fille pour tous biens. La mer était calme, il resta sous la protection du palmier, pour méditer. Brisé comme il l'était il ne savait pas ce qui le désespérait le plus : savoir que sa vie n'était qu'une expérience dont le bute final était d'en faire une des créatures les plus maléfique de la planète, un tueur ultime. Où bien le fait que l'homme qu'il avait traqué durant plus de cinq siècles était d'une telle puissance qu'il ne put rien contre. Il resta durant des heures sans bouger, à se morfondre sur lui-même. La nuit s'installa progressivement sur l'île et la lune se reflétait sur la mer, légèrement déformé par le mouvement perpétuel de l'onde. C'est dans ce décor idyllique que Sasaki se laissa porter par la mélancolie, il repensa aux moments heureux de son existence, les 40 ans passés au monastère et les quelques années vécus avec sa famille. Ces souvenirs le remplirent de regrets et de tristesses, les moines, Victoria et Gaëlle tous avaient disparu, et lui il n'a pas put les venger même quand il en avait eu l'occasion. Il prit la bague de sa fille entre ses doigts et la regarda longtemps, puis il se releva, la flamme de la détermination dans les yeux. Même si pour l'heure il ne pourrait pas se venger, car trop faible, il allait y remédier. Et depuis se jour il s'entraînait inlassablement, développant sa force, ses sens, la maitrise de ses pouvoirs et sa volonté. Il le fessait pour les êtres chers qu'il avait perdu, pour leur rendre justice, pour eux aussi il avait décidé de se retouner sur le chemin de la vertu. Parce que la folie meurtrière en lui, bien que refoulé, ne pourrait jamais disparaitre.Donc il se devait de renforcer sa volonté pour contenir cette folie le plus possible. Et voilà comment commença le long entrainement de Sasaki qui dura tout le temps de la pause du jeu mortel dans le quel il avait été jeté.
[...]
Pacifique, le 06 juin 2012 à 03h32, un commando d'une vingtaine de mercenaires russe s'apprête à accoster au large d'une île inhabité. Le chef du détachement récapitule l'objectif à ses hommes :
- Bien les gars, l'objectif d'aujourd'hui est un homme de type occidental aux cheveux bleus. Nous devons le capturer vivant, mais l'utilisation de la force est autorisée, car l'individu et extrêmement dangereux. D'après les infos en notre disposition il vivrait de l'autre côté de l'île. Nous allons donc devoir traverser la forêt pour le prendre par surprise. Des questions avant de partir.
- « Un des hommes prit la parole » Chef, pourquoi on doit remettre une lettre à la cible après sa capture ?
- Je ne sais pas, mais pas question de discuter les ordres du commanditaire, surtout si le contrat est de 3 millions de dollar. Bon maintenant en route.
La compagnie commença à se mouvoir dans la nuit, munit de paires de lunettes à vision nocturne elle n'avait aucun problème pour se déplacer dans les ténèbres. Après une longue marche la troupe se regroupa quand elle arriva en vue d'une habitation, faite de troncs de palmier. Le chef procéda au décompte des troupes : 1, 2, 3...15, 16... il manquait un homme à l'appel, il n'avait pourtant ordonné qu'à deux hommes de surveiller le bateau. Bien que ça l'inquiétait il ne pouvait pas s'en occuper pour le moment, il ordonna donc à ses hommes d'entamer la manoeuvre pour encercler le bâtiment. Quand ils furent tous en place, la moitié d'entre eux entrèrent par l'unique ouverture de l'habitation, la porte d'entré. A l'intérieur l'obscurité la plus totale régnait, les huit hommes entrèrent à pas feutrés. Bien que de l'extérieur elle paraissait petite, la maison était plutôt grandes, mais le plus frappant était la totale absence de fenêtres. Après 10 minutes de fouille, le détachement sortie du bâtiment et découvrit un véritable carnage, les corps des soldats restés dehors était étalés ça et la au tour d'eux.
- Mais putain c'est quoi ça boss !
- Ch'ai pas bordel, ça doit être l'autre connard !
- Mais t'avais dit qu'il était seul !
- Mais merde il l'ait !
A ce moment là tous entendirent le bruit d'un égorgement, ils se retournèrent comme un seul homme, mais ne virent que le cadavre étalé du pauvre qui avait tardé à sortir de la maison. Puis, dans l'incompréhension générale, ils tombèrent tous, les uns après les autres. La chose noire qui les avait décimé se dirigea alors vers leur bateau, tuant les deux soldats qui si trouvaient. Quand il monta à bort son oeil fut attiré par une lettre, avec inscrit dessus ''SASAKI HIRAKA ''. Il l'ouvrit et lut son contenu :
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Pour monsieur Hiraka
29/03/2012
Mon cher ami
Bien le bonjour, si tu lis ceci c'est que tu as déjà tué tous mes mercenaires et cela me rend un peu triste, mais bon. Comme tu peux t'en douter, le jeu va reprendre et ce bateau et ta ligne de départ. Mais avant d'entamer les hostilités, tu vas devoir aller dans une école, ou plus précisément l'institue Yokaï qui n'est pas faite pour les gens "normaux". Elle est en effet réservée uniquement aux monstres et autres créatures magiques. Donc ils seront plus à même de t'accepter toi et tes capacités. Cette perspective d'un retour dans un système éducatif, ne t'enchante pas ? Et bien c'est dommage, car c'est nécessaire, en plus de 70 ans le monde a évolué plus que tu ne peux imaginer. Je ne fais pas ça par charité, mais parce que le jeu en serait moins amusant. Je te laisse donc quelques années pour t'adapter et qui sait, te faire des alliés, cela pourrait pimenter la partie. Dans l'enveloppe tu trouveras ton dossier d'inscription et une carte avec la localisation de l'établissement, situer au Japon, je pense que tu n'auras pas de problème avec la langue. Pour tes besoins monétaires l'acompte que j'ai donné aux mercenaires, l'équivalent de 300 000$ en yen, devrait suffire. Pour finir je te souhaite bonne chance pour notre jeu.
Aslan Dagmar
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Sasaki sourit, comme d'habitude Aslan avait tous prévu et ses arguments étaient imparables. Alors, très bien, il irait dans cette institution pour apprendre à vivre dans ce nouveau monde et pour ce faire des alliés. Mais, la seule chose que Aslan avait oublié, cette fois si il l'emporterait, d'une victoire sans condition, d'une victoire totale.