Rencontre au calme ~ [PV Eshin]

~Le bonheur n'est pas le fruit de la paix, le bonheur c'est la paix même.~

Mashâ entra en trombe dans la bibliothèque.
Les cheveux emmêlés, les yeux pétillants, un énorme sourire collé aux lèvres, elle chantonnait un air entendu à la radio le matin même.
Depuis le début de la journée, elle tournait dans tout le lycée, visitant les lieux où elle vivrait à présent une ou deux années.
Tout avait commencé à l'extérieur du lycée, où elle avait découvert les jardins de la roseraie, la falaise, et autres étendues vertes, et où elle avait admiré la forêt et le cimetière de loin, ne se risquant pas à y pénétrer.
"Un autre jour !" S'était elle dit, avant de sautiller vers l'intérieur du lycée.
Là, elle avait fait le tour complet des salles de classe, et était passée dans le couloir des clubs, s'amusant à lire les pancartes indiquant le sujet de chacun d'eux.
C'est ensuite qu'elle était arrivée en ce lieu...
Après quelques seconde, elle se rendit finalement compte qu'elle avait aboutit à la bibliothèque, lieu connu pour le silence qui y règne.
Elle s'arrêta donc de chantonner, gardant son grand sourire, parcourant des yeux les étagères remplies de livres, certains colorés et nouveaux, d'autres sombres et abimés.
L'un d'eux lui tapa dans l'œil, et elle fonça directement vers lui, le prenant en main, cherchant le titre.
Elle fut surprise de ne pas en voir. En effet, le livre qu'elle tenait à présent entre ses mains ne portait aucune écriture sur la couverture.
Regardant autour d'elle, comme pour vérifier s'il n'y avait personne, elle cru voir un mouvement derrière l'une des étagères.

"Il y a quelqu'un?'

Excitée à l'idée de rencontrer un élève de son nouveau lycée, elle lâcha le bouquin, le laissant s'écraser au sol dans un bruit sourd.

►BUMP◄

N'y prêtant pas attention, elle continua de s'agiter, sautillant sur place, impatiente.
N'osant pas rappeler pour voir si il y avait quelqu'un, elle attendit un autre mouvement ou une réponse.
Ne voyant rien venir, elle se baissa pour récupérer le livre, perdant son sourire, déçue.
Mais celui ci revint à la charge lorsqu'elle ouvrit le bouquin pour le feuilleter.

Si Mashâ possédait beaucoup de qualités, elle avait également hérité de beaucoup de défauts, tels que la curiosité, le manque de tact, et l'égoïsme.
Malgré tout, elle restait, pour qui savait l'adopter, une merveilleuse amie, et une bonne compagnie, toujours souriante, quel que soit le contexte.
On lui avait déjà reproché son sourire un peu trop persistant lors de certains évènements, tels que des enterrements.
En effet, même lors des plus tristes passages de sa vie, Mashâ avait gardé le sourire, criant à qui voulait l'entendre que c'était ça la vie.
Il n'y avait qu'un seul moment où son sourire s'était effacé, mais ne comptez pas sur elle pour en parler...

~°~Acte I, scène 1 : Un destin tragique~°~

Un dragon, un homme ailé et nez pointu, un autre aux cornes acérées et au croc présageant la déchéance...
Tant de Dieu... Et pourtant, qui sait s'ils existaient vraiment ?
Personne n'a pu constater de leur présence, de leur pureté, de leur force, de leur courage ou de leur arrogance...
Il avait beau prier pendant des heures auprès de ces soit disant Dieu, rien ne pouvait changer dans sa misérable vie.
C'est alors qu'un jour, on lui dit qu'un ange était apparut à un vieillard et que cette Ange ressemblait étrangement à sa bien aimée.
Le jeune homme n'y croyait bien entendu pas une seule seconde.
Mais tout pouvait arriver... Cependant, jamais il n'eut cette chance...
Etant comme seul, abandonner dans cette sinistre pièce aux allures d'antichambre.
Même le plus vaillant et le plus téméraire de tous les croyant ne serait resté plus de dix minutes à l'intérieur.
Bien qu'il soit accompagné d'un prêtre, le jeune Hermite n'avait âme pour prier.
Il se sentait mal à l'aise, névrosé, assoiffé d'une douceur qu'il ne pouvait attraper de ses mains moites.
Pour lui, c'était devenu une perte de temps, mais il ne savait que faire d'autre de ce temps qui lui était donné.
Il se demanda alors si sortir du Palais pouvait-être possible, si à l'extérieur tout avait changé ou si c'était comme dans ses souvenirs.
Basculent sans relâche devant une statuette tout en marmonnant dieu sait quoi à voix basse.
Il avait beau fermer les yeux, prier jusqu'à ne plus pouvoir penser ni rester éveillé, garder les mains l'une contre l'autre jusqu'à ne plus avoir la force de les tenir en place... Rien ne changeait dans cette vie qui était la sienne.
Le prêtre voyant que le jeune homme commençait à perdre tout espoir et que même prier devenait lassant pour ce jeune Hermite, il se rapprocha doucement et lui parla calmement.

« Même si chaque destin est éphémère, aussi longtemps que tu vis, la vie continue éternellement tant que tu en as la force... Trouve cette force et garde-la auprès de toi... La mort n'est pas une fatalité, la vie est une continuité de bons et de mauvais moments. La vie est une mélodie, une succession de souvenirs et d'instants qui forgent ce que l'on est et ce que l'on sera... Je sais que rien n'est plus douloureux que l'oublie... Mais pour ton bien pour toi, pour ta vie, tu dois trouver cette force. »

« Lorsque l'inéluctabilité de la mort prend le dessus, la peur de mourir se réveille et devient insupportable. On se met alors à haïr la vie et à jalouser les vivants... Est-ce que vivre c'est prouver que l'on vit ? Trouverais-je un jour un sens réel de l'existence ? Les Anges sont déjà loin, sous ces nuages argentés... Qui ont fait... ta beauté... »

~°~TO BE CONTINUED~°~

Tenant fermement le livre, le jeune Eshin revint à la réalité. Un texte fort intéressant sur ce que peut représenter la vie face à la mort et réciproquement tout en contant l'histoire d'un jeune Hermite dont la peine d'avoir perdu un être cher le ronge continuellement.
Retirant calmement ses lunettes tout en refermant le livre, Eshin le reposa sur l'étagère et lâcha un doux soupir imperceptible.

*C'est une histoire bien trop morne pour moi... Et dire qu'il y a des tas de livres de ce genre. Je suis encore loin de les avoir tous lus. Cependant, ils pourront m'apprendre bien des choses ! Hum... J'ai l'impression d'être un élève.*

"Il y a quelqu'un ?'

Soudain ! Une voix retenti dans la bibliothèque. Une douce voie qui laissait paraître une joie bien palpable. Une élève ? Un professeur ?
Eshin n'avait encore rencontré personne au sein du lycée Yokaï si ce n'est le principal pour l'adhésion en tant qu'employé. C'était tout de même étrange, la porte était pourtant fermée... Du moins elle aurait dû l'être.
Pensant que c'était son imagination, le jeune homme pris dans ses bras un tas de livres poussiéreux et se dirigea vers l'étagère d'en face pour les y déposer jusqu'à entendre un bruit strident qui résonna dans toute la bibliothèque.
C'était une évidence ! Il y avait bel et bien quelqu'un ! Mais qui ?
Déposant délicatement les livres qui le gênaient, il s'aventura plus amplement entre les étagères de cette magnifique bibliothèque. Serte elle n'était pas si imposante qu'on pourrait le penser, après tout, ce n'était qu'une bibliothèque d'école, mais elle était composée d'assez de livres tous aussi récents qu'anciens sur des dizaines d'étagères, si ce n'est plus, d'un bois sombre tel que du chêne noir ou du noyer moka.
Malgré tout, la bibliothèque était bien entretenu, rien ne paraissait abimé ou poussiéreux si ce n'est les livres...
Mais passons ! Tel un fauve guettant sa proie, un meurtrier épiant sa futur victime, le jeune bibliothécaire se glissa sans un bruit derrière la personne qui s'était introduite dans son repère.
A sa grande surprise, il vit que ce n'était autre qu'une jeune élève, une jeune fille pleine de vie qui avait été attirée par un livre assez sobre et sans nom.
Lâchant un petit sourire, Eshin lança à la jeune fille des paroles d'une grande douceur, mais avec une petite touche d'ironie.

« Et bien, je vois qu’on est féru de littérature. Je ne savais pas que des élèves étaient déjà arrivés et je suis d’autant plus surpris d’en voir aussi rapidement en ces lieux. Que puis-je faire pour vous mademoiselle ? »

C'est alors qu'il reprit son air sérieux et inébranlable, comme à son habitude.
Fixant la jeune fille de ses yeux d'un rouge aussi sombre que le bois de ces étagères, mais ne dégageant aucune hostilité.
Après tout, une personne venant humblement dans sa bibliothèque, cela ne pouvait être que par curiosité ou par gout. Il est vrai que les grandes baies vitrés laissaient passer aisément le soleil tout en apportant une chaleur réconfortante et chaleureuse. Sans oublier ce calme absolu qui pesait si bien en ce lieu qui paraissant reposante voir même un peu trop... En effet, depuis son arrivée, Eshin dormait dans la bibliothèque, que ce soit le soir ou même lorsqu'il lisait... Un peu trop calme et paisible dira-t-on, mais une bibliothèque ne sert-elle pas à ça ?

~Dans la vie, il est des rencontres stimulantes qui nous incitent à donner le meilleur de nous-même, il est aussi des rencontres qui nous minent et qui peuvent finir par nous briser.~

Le livre qu'elle avait ouvert était manuscrit. Une encre rouge avait été utilisées pour écrire ses pages, et les feuilles étaient jaunies par le temps.
Cela surpris Mashâ, et elle n'en fut que plus curieuse. Bien décidée à lire ce livre de la première à la dernière page, elle leva les yeux pour trouver de quoi s'assoir le temps de sa lecture.
Elle repéra au bout de la pièce un petit siège qui semblait bien confortable.
Souriant, elle allait se diriger vers celui ci... Mais c'est à ce moment là qu'une voix venant de derrière elle la fit sursauter.

« Et bien, je vois qu’on est féru la littérature. Je ne savais pas que des élèves étaient déjà arrivés et je suis d’autant plus surpris d’en voir aussi rapidement en ces lieux. Que puis-je faire pour vous mademoiselle ? »

D'un bond, elle se retourna complètement, faisant face à celui qui l'avait interpellée.
Bien que sa voix fut douce lorsqu'il prononça ces mots, lorsqu'elle regarda son visage, elle y trouva une sorte d'amertume, et un sérieux presque effrayant.
Malgré cela, elle lui fit un grand sourire, ne semblant même pas gênée d'avoir été repérée dans ces lieux qu'elle ne pouvait peut être pas fréquenter à toute heure du jour.
L'homme qui se tenait en face d'elle était grand et brun. Ses yeux rouge sombres et profonds attiraient son regard.
Elle se demandait de quelle race de monstre il pouvait bien être, et si il était dangereux de le rencontrer lorsqu'il était transformé.
Elle finit par conclure que oui, croyant lire sur les traits de son visage des expériences difficiles.
Elle pencha la tête, semblant le fouiller du regard, continuant de lui sourire.

"Salut... Vous êtes le bibliothécaire? En fait, je passais ici par hasard, et je suis tombée sur ce livre. J'ai le droit de le lire ou...!?"

Elle continuait de le fixer, souriant, puis, sans même attendre la réponse de l'homme, elle couru vers un petit siège qu'elle avait repéré, s'y asseyant.
Relevant les yeux vers lui, elle attendit une réponse, ouvrant déjà le bouquin à la première page...
Si elle avait appris à poser des questions et à demander des autorisations par politesse, elle n'avait jamais appris à attendre les réponses avant d'agir.
Cela pouvait attendrir, ou énerver, selon le caractère de la personne concernée...

[Désolée, un peu court, mon temps d'ordi est limité ]

Cela était vraiment des plus étrange, voir même anormal. La jeune femme ne semblait pas si surprise de voir quelqu'un en ces lieux. En y réfléchissant bien, il était tout à fait normal d'y croiser une personne, même si peu de personnes s'octroie le plaisir de venir au sein de cette bibliothèque paisible où nul n'est en droit d'entraver cette tranquillité.
Lorsque la jeune femme se retourna, le regard de notre jeune Eshin se posa directement sur son visage. Elle était très mignonne, ses yeux mauves et ses cheveux noirs lui sied à merveille.
Malgré son air sérieux habituel, Eshin n'en demeurait pas moins heureux de voir enfin quelqu'un qui pouvait s'intéresser aux livres, même s'il ne le montrait pas, intérieurement il laissait éclater sa joie.
Il est vrai que la lecture était la seule passion qui le rendait « humain » et lire un livre lui procurait bon nombre d'émotions allant du rêve à l'épanouissement.
Quoi qu'il en soit, le regard du jeune homme restait immuable, fixant fermement la jeune femme.

"Salut... Vous êtes le bibliothécaire? En fait, je passais ici par hasard, et je suis tombée sur ce livre. J'ai le droit de le lire ou...!?"

Le sourire qui précéda sa phrase semblait montrer un caractère joyeux et bienveillant provenant de la jeune femme. Comme si rien ne l'inquiéter et que la paix et la bonne humeur tournaient constamment autour d'elle.
En effet, on pouvait ressentir la joie de vivre et un sentiment d'allégresse venant vous assouvir soudainement au plus profond de l'âme rien qu'en regardant son sourire.
Elle dégageait une aptitude positive qui ne pouvait déplaire.
Cependant, à la grande surprise du jeune bibliothécaire, la jeune femme se retourna et alla s'asseoir calmement sans même attendre une quelconque réponse à sa question.
Le regard du jeune homme changea totalement, s'approchant plus de l'étonnement et de la stupéfaction.

*Je rêve ! Elle n’a pas appris les bonnes manières on dirait…*

Il fouilla alors sous sa veste pour y sortir sa paire de lunettes. Pourquoi les porte-t-il s'il n'a aucun problème de vue ? Et bien disons que cela le rend encore plus sérieux qu'à son habitude, cherchant constamment à faire bonne impression même si ses expressions du visage semblent assez dures pour certain.
Il se rapprocha de la jeune fille pensant lui arracher le livre des mains et lui apprendre ce qu'est la politesse.
Mais l'idée disparut aussi soudainement qu'elle est apparue. Ce n'était pas dans son caractère, après tout, cela aurait donné un résultat peu convaincant et une personne en moins dans la bibliothèque alors que son but était justement d'en attirer davantage.
Il prit alors un certain nombre de livre dans ses mains qu'il déposa sur une table toute proche laissant la poussière des livres s'évaporer dans l'air.

« Pourquoi une telle question ? Bien entendu que tu as le droit de le lire. Les livres qui sont ici sont là pour ça. Et de toute manière, les livres interdits aux élèves ne sont pas aussi faciles d'accès. Bien que celui-ci m'est encore inconnu … »

C’est alors que le jeune Eshin jeta du coin de l’œil un regard empli de curiosité sur le livre que tenait fermement la jeune femme.
Il est vrai que cela ne faisait pas si longtemps qu’il occupait le poste de bibliothécaire et que donc beaucoup de livres lui étaient encore inconnus. Toutefois, il n’avait pas non plus pour ambition de lire tous les livres de la bibliothèque mais d’au moins les référencer afin de renseigner les élèves ou les membres du personnel du lycée.
C’est alors qu’avec une certaine maladresse, qui n’est pas dans les habitudes du jeune Eshin, il fit s’écrouler un tas de livres sur lui en essayant d’en ranger un en haut d’une étagère qui n’était, vraisemblablement pas aussi solide qu’elle paraissait.
En effet, l’étagère s’abattit carrément sur le jeune bibliothécaire. Seul sa main droite et sa jambe gauche étaient visibles sous ce tas de bouquins.
Une soudaine honte vint alors à le frapper sauvagement et se mit à maudire l’ancien bibliothécaire pour ne pas avoir assez bien entretenu son domaine.

[Pour ma part, une panne d’inspiration T-T Vraiment désolé]

~On ne force pas une curiosité, on l'éveille.~

Tandis qu’elle continuait de feuilleter les pages de l’ouvrage qu’elle tenait entre ses mains, Mashâ continuait d’observer discrètement le bibliothécaire.
Celui-ci s’approcha d’elle, posant des lunettes sur son nez.

*ça lui donne un air rigolo les lunettes…*

Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, et s’obligea à détourner les yeux pour ne pas rire bruyamment.
Après une ou deux secondes à peine, elle l’entendit s’approcher à grands pas. Il semblait déterminé à agir, mais il dut se raviser car il s’arrêta pour prendre une pile de livre, lui répondant le plus calmement du monde :

« Pourquoi une telle question ? Bien entendu que tu as le droit de le lire. Les livres qui sont ici sont là pour ça. Et de toute manière, les livres interdits aux élèves ne sont pas aussi faciles d'accès. Bien que celui-ci m'est encore inconnu … »

Livres interdits aux élèves ? Ces mots provoquèrent l’apparition d’une étincelle dans ses yeux, et à partir de ce moment, elle fut bien déterminée à les trouver et à y jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil.
Il lui faudrait absolument découvrir où ils étaient entreposés, afin d’assouvir sa curiosité exacerbée.
Discrètement, elle entreprit de parcourir toutes les étagères des yeux, sans lever la tête.
Cela devint évidemment impossible lorsqu’elle voulu regarder dans les plus hauts endroits de la pièce, et elle dut se résoudre à relever la tête.
Le tableau était à présent magnifique : Mashâ, la tête en arrière, la bouche grande ouverte, et les yeux passant de gauche à droite en quelques secondes, arpentait les étagères une à une.
Il ne manquait plus que la bave au coin des lèvres, et s’aurait été à mourir de rire.
Mais le tableau qui se préparait serait encore plus drôle.
En effet, le jeune bibliothécaire tentait depuis quelques minutes de replacer un livre en haut d’une étagère, quand celle-ci s’écroula littéralement sur lui, l’enfouissant sous des tonnes de livres.
Si Mashâ réussi à se retenir de rire cinq secondes complètes (un record), elle finit quand même par éclater d’un rire franc, montrant du doigt le pauvre homme dont seuls le bras et la jambe dépassaient du tas.
Quand elle fut un peu calmée, elle se leva enfin, prévoyant d’aller l’aider.

« Vous êtes toujours vivant ?? »

Ces simples paroles, pas si drôles au fond, déclenchèrent à nouveau une crise de rire, complétée cette fois de larmes.
Une fois son calme revenu, elle s’essuya les yeux d’un revers de manche, et se baissa pour écarter les livres qui encombraient le visage du jeune homme.

« On vas y aller par étape, parce que là, vous en avez un bon paquets, de livres, qui vous sont tombés dessus ! »

Elle lui lança un sourire à la fois moqueur et compatissant, continuant d’écarter les livres un par un, veillant à ne pas les abîmer.
Parfois, elle s’arrêtait sur l’un ou l’autre, lisant le titre tout haut, semblant se ficher complètement du bibliothécaire toujours coincé.
Alors qu’elle avait presque dégagé son deuxième bras, elle tomba sur un livre qu’elle ne put s’empêcher d’ouvrir.
Elle s’assit alors à même le sol, à côté du jeune homme, et commença à lire, sans un mot, semblant être captivée par le récit, ne pensant plus à l’aider…

[personnellement, y a pas de soucis :) Pour moi la longueur n'a pas vraiment d'importance, tant que c'est pas 10 lignes quoi :P]

Eshin ne savait vraiment pas comment réagir, totalement ensevelie, il n’avait pas la force de bouger ne serait-ce qu’un doigt.
Mais qu’elle était donc ce bruit ? Un rire ? Il fallait s’en douter… Ce n’était pas une situation amusante pour notre jeune bibliothécaire mais c’était sans doute le cas pour la jeune femme. Elle ne devait sans doute pas s’attendre à ça… Et Eshin non plus.
Comment avait-il put se mettre dans une telle situation ? C’était vraiment navrant, honteux et franchement pas professionnel… Bref ! Il se sentait bien plus mal à l’aise qu’on pouvait l’imaginer.

« Vous êtes toujours vivant ?? »

« Pfi fvu pfouvé médvé fe fré sinpa… » (Si tu pouvais m’aider ce serait sympas)

Ce fut avec stupeur qu'il entendit encore la jeune femme se mettre à rire joyeusement de sa situation peu enviable, mais sans doute amusante.
Il est vrai que cela ne pouvait que lui déplaire, mais après tout il aurait sans doute réagit de la sorte si cela avait été le cas d'une autre personne. Quoi qu'avec son caractère plutôt sérieux et réservé, ce serait un miracle d'arriver à le faire rire.
C'est alors qu'il ressentit que la charge se faisait moins lourde sur lui. Même s'il pensait à un moment qu'il allait suffoquer, ces livres n'étant plus tout jeune, il s'inquiétait plus de l'état dans lequel il retrouvera les livres plutôt que de sa propre santé.
En effet, recevoir une trentaine de bouquins sur la tête n'est guère plaisant et plutôt douloureux.

« On vas y aller par étape, parce que là, vous en avez un bon paquets, de livres, qui vous sont tombés dessus ! »

*Ce n'est pas de refus... Comment je vais arranger ça, moi ? J'espère qu'il n'y a rien d'abimé... Si je pouvais mettre la main sur ce $#\@& de bibliothécaire. On ne traite pas les livres de cette manière !*

Malgré le fait qu'il pouvait s'être blessé, ce qui ne l'inquiéta pas plus que ça, il n'arrêta pas de marmonner des injures inaudibles et incompréhensibles.
Pour lui, les livres représentaient la connaissance, les souvenirs du passé, regroupant certaines choses qu'il ne faut pas oublier. Bien que les étagèrent semblaient toutes bien entretenues, ce ne fut malheureusement pas le cas de celle-ci, ce qui ne pouvait qu'enrager notre jeune bibliothécaire.
Tout en attendant sagement que la jeune femme retire calmement les livres qui l'entravaient, il arrivait à percevoir les paroles de celle-ci, citant les titres de certains bouquins qui devaient sans doute attirer son attention.
C'est alors qu'il ne ressentit plus rien, il n'entendit plus rien si ce n'est des pages qui pouvaient être tournées.
Ce n'est pas possible ! Pas envisageable ! Elle lisait un livre et le laissait dans l'embarras !
Impardonnable ! Eshin se rendit compte qu'il fallait se débrouiller seul, après tout, ce n'était que des livres... Rien de bien sorcier.
Seulement voilà le hic : il ne voulait pas les abimer plus que ce qu'ils étaient déjà.
Ce fut alors si soudain. Eshin sentit que quelque chose n'allait pas, une chose étrange coulait le long de son front et descendit délicatement tout en lui caressant l'échine.
Fallait se faire une évidence : il était blessé !
C'est alors dans un cri strident qui retentit dans toute la pièce que le jeune homme se releva tout en envoyant valser de part et d'autre de la pièce les livres qui l'entravaient.
Ce n'était serte pas glorieux, mais du sang coulait bel et bien du front du jeune Eshin.
Son visage devenait si sombre et malsain qu'il pouvait paraître hors de lui, furieux, voir même monstrueux.
Mais c'est en relevant le visage et en replaçant ces mèches rebelles qu'il prit une expression totalement opposé. Il n'avait plus son visage sérieux, mais plutôt embarrassé et inquiet, tel une personne innocente qui venait de faire une bêtise.

« Alala… Je saigne maintenant ! Et qu’ai-je fait à cette pauvre bibliothèque »

[Expression du visage au moment où il parle : T-T]
Le haut du col avait déjà prit une couleur rougeâtre et les lunettes du jeune homme étaient totalement cassées.
Ce fut un grand moment de solitude et de chagrin...
Ce qui aurait dû l'interpeler dans la situation actuelle c'était d'avoir aperçu la jeune femme lire paisiblement dans son coin pendant qu'il se lamentait d'avoir balancé tous ces livres dans toute la pièce.
Cette jeune femme n'avait pas fini de l'étonner !