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 Camil Weiss ♦ Notebook

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Camil Weiss
Camil Weiss
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MessageSujet: Camil Weiss ♦ Notebook   Camil Weiss  ♦  Notebook I_icon_minitimeMar 27 Nov - 13:19

Nouveau départ


La lune était réduite à un croissant, ce soir-là.
Un croissant parfait, lumineux, qui suffisait à éclairer le sous-bois en-deçà de mes pieds.

Jambes dans le vide, perchée sur l'épaisse branche d'un pin massif, j'observais la cime des arbres qui peuplaient la forêt. Il y avait de la vie, dans cette forêt ; de jour comme de nuit, des animaux passaient entre les troncs, se réfugiaient sous les feuillages, se perchaient sur les hautes branches. La forêt n'était jamais morte. Il y avait toujours de la vie, du mouvement, des odeurs pour l'animer.
Je me sentais bien, ici.
Loin du lycée, de ses bâtiments en béton, de ses élèves grouillant partout.
Ici, tout était calme, harmonieux.
Personne ne cherchait à me parler, on n'attendait rien de moi. J'étais un observateur discret, sentinelle muette du spectacle de cette vie nocturne.

J'avais pris l'habitude de venir me réfugier ici, depuis mon arrivée. Je supportais mal la proximité avec les autres la journée, et encore moins le soir venu. Dès que le soleil se couchait, je me demandais si je le reverrais se lever. Et tous les soirs, cette angoisse.

L'angoisse chaque fois que la porte du dortoir était poussée, l'angoisse chaque fois que quelqu'un pénétrait dans la même pièce que moi. Je refusais toute communication, et m'enfuyais dès lors que quelqu'un s'intéressait de trop près à moi.
Le lycée était vite devenu étouffant à vivre.

Alors, lorsque l'angoisse reprenait le dessus, je préférais fuir. Et je venais ici, dans la forêt, là où personne ne prenait ombre de ma présence, où je ne dérangeais pas, où on ne me dérangeait pas.

J'inspirais profondément.
J'aimais cette vue, calme et paisible, cet air frais et doux.
Et puis, encore, cette pensée.

Reverrais-je le jour ? Assisterais-je au lever de soleil... ?
Je me rassurais en me disant qu'ici, pour l'instant, je ne risquais pas grand chose. Et puis mes peurs s'emballaient.
Serais-je encore là demain soir ? Est-ce que je serais déjà morte... ?

Je ne parvins pas à me rassurer, cette nuit encore. Et la peur monta. Et si c'était demain ? Qu'est-ce qui allait m'arriver ? Mes mains commencèrent à trembler, mon équilibre précaire sur la branche fut mis en danger par mon instabilité. Je redescendis en quelques bonds maladroits, et m'appuyais contre le tronc rugueux.
Allais-je mourir demain... ?
Des larmes menacèrent de me monter aux yeux.

J'avais besoin de me changer les idées. Il fallait que j'aille voir quelqu'un, que j'aille là où j'avais confiance. Là où je saurai qu'il ne m'arriverait rien.


. . . ~ * ~ . . .

Je poussais les portes de l'établissement malgré l'écriteau en kanjis qui indiquait la fermeture et entrais. Le grincement de la porte résonna dans le silence de la pièce. La plupart des chaises étaient retournées sur les tables, pieds en l'air, le sol encore humide. A cette heure-ci, plus aucun client ; au fond de la pièce, seule âme qui vive, concentrée à sa tâche, celle que je cherchais. Natalia, en cette fin de journée, nettoyais la salle.

Je traversais la pièce en longeant le bar, évitant les zones encore humides, et m'approchais sans dire mot, restant soigneusement derrière elle. Elle faisait peut-être mine de ne pas me voir, mais je savais qu'elle avait parfaitement conscience de ma présence. Elle m'avait sentie avant même que je n'ouvre la porte.
Alors j'attendis sagement qu'elle finisse son ménage, sans m'imposer. Et quand finalement elle posa son balais, elle se tourna vers moi.

« Tu devrais être dans ton dortoir. »

Un reproche, mais qui ne sonnait pas accusateur.
C'est ce qui faisait que j'aimais ma tante : elle me disait simplement ce qui n'allait pas, sans me faire les gros yeux.
Elle descendit deux chaises d'une table et m'invita à m'asseoir.

« Bon, soupira-t-elle en prenant place. Qu'est-ce qui t'amène ? »

Je m'installais en face d'elle, le regard fixé sur mes mains posées sur mes genoux. Je ne sortis mot pendant quelques secondes, au point d'en arracher soupir exaspéré à ma tante.

« Ecoute, Camil. Tu fugues de ton dortoir pour venir ici aussi tard, tu dois bien avoir quelque chose à dire, alors parle. »

Je me renfrognais. Fuguer, fuguer... Oui, bon. J'avais fait le mur. Mais rien de dramatique, ce n'était pas la première fois... Sauf que ça, Natalia ne le savait pas.

Ma chambre était trop petite. Ils m'avaient mise dans un dortoir mixte – non non, pas mâles et femelles mélangées. Nous n'étions que des filles. Mais il y avait une mixité raciale, qui m'insupportait tout simplement. Et ma camarade de chambre était tout bonnement étouffante. Heliott Kent avait l'art et la manière de vous rendre dingue le plus subtilement du monde. Je préférais ne pas lui adresser la parole, je me conformais silencieusement à ses exigences en matière de rangement minutieux, et évitais soigneusement toute forme d'interaction avec elle. Comme avec tous les autres élèves, en fait.

Au point que je préférais passer le moins de temps possible dans ma chambre, la rejoignant le plus tard possible et tâchant de me lever avant tout le monde pour m'esquiver. Hors de question de croiser les autres, supporter leur présence dans la pièce était déjà beaucoup me demander. De temps en temps, même, je prenais ma forme de loup – la seule transformation complète qui se faisait couramment pour nous – et allais passer la nuit en forêt, loin de l'établissement.

« Tu ne t'intègres toujours pas, c'est ça... ? Devina Natalia. »

J'eus une moue coupable, hochant la tête en levant une épaule en guise de vague signe d'acquiescement. En effet, j'avais encore quelques difficultés à me fondre dans la masse – et encore, le mot était plutôt faible.

Je refusais de parler autre chose que ma langue maternelle – ou l'anglais, à la limite, mais les personnes qui se sentaient capables de tenir une conversation dans une autre langue que la leur étaient souvent découragées par mon manque flagrant de motivation pour me sociabiliser. Je restais dans mon coin, le nez dans les bouquins en anglais que je trouvais à la bibliothèque, et fronçais le nez dès qu'on m'approchait. Et les rares qui m'adressaient la parole tournaient rapidement les talons, intimidés par mon regard noir.
Alors, pour sûr, l'intégration, c'était pas encore tout à fait ça.
Nouveau soupir de ma tante.

« Camil, pourquoi es-tu venue ici ? »

Mon cœur se serra. Ah, c'est vrai qu'elle ne savait pas la vraie raison. Officiellement, j'étais venue ici pour fuir mes responsabilités de future compagne d'alpha, de louve adulte, de femme.
Mais officiellement seulement.
La vérité, c'était que je m'étais toujours sentie prête à assumer ces responsabilités. Même, j'en étais fière, et j'avais hâte de les endosser. Répondre à son devoir au sein de la meute était un devoir sacré pour nous autres Loups germaniques ; rares étaient ceux qui tentaient de s'esquiver, et ceux-là étaient marginalisés.

Natalia avait réussi à prendre ses libertés, tout en restant intégrée. Elle avait repoussé son mariage avec Claus, se contentant des fiançailles alors qu'ils auraient dû être mariés depuis bon nombre d'années, et s'était consacrée à aider son père Rikon avec l'auberge du bourg et à m'élever. Natalia était la seule louve qui osait tenir tête un tant soit peu à mon père, l'alpha de la meute ; et elle était bien la seule à qui il n'en tenait pas rigueur, même s'il lui posait des limites à ne pas franchir.
Mais si Natalia avait décidé de profiter de sa jeunesse avant de se marier, je n'étais pas comme elle. A choisir, j'aurais même épousé Egon avant l'heure.

Devant mon mutisme, ma tante se passa une main dans les cheveux.

« Ecoute, Camil. S'adapter à un nouvel endroit, ce n'est jamais facile. Mais dis-toi que tu ne pourras pas rester éternellement ici ; tu as peu de temps pour apprendre tout ce qu'il te faut pour pouvoir assumer ce qui t'attend à ton retour. »

Je serrais les dents. Mon retour. Sujet encore plus délicat.
Rentrerais-je seulement un jour... ? Reviendrais-je parmi les miens, lâcher mon dernier souffle ? Ou ramènera-t-on seulement ce qui restera de moi après... ? Ou bien étais-je vouée à rester loin des terres de mon sang...

« Arrête un peu de regarder tes mains! S'agaça ma tante. Redresse-toi, et fais honneur à ta meute. »

Ses remontrances allégèrent ma peine d'un coup. C'est vrai, je n'étais pas encore six pieds sous terre ; je portais encore le nom des miens, j'avais encore la fierté de la Forêt-Noire à porter. Je n'étais pas encore abattue.
Je secouais doucement la tête pour montrer à ma tante que j'avais reçu le message. Elle fit un petit geste de la main, comme pour balayer son agacement, et se leva souplement.

« Tu veux quelque chose à boire? me demanda-t-elle en japonais. »

Je pinçais les lèvres.

« S'il-te-plaît. »

Ma gorge était un peu rauque. J'avais répondu en Allemand ; hors de question de parler cette langue d'étrangers. Mais ma tante ne bougea pas d'un pouce, stoïque à côté de la table. Je relevais les yeux sur elle, et constatais qu'elle me fusillait du regard, me donnant envie de m'aplatir pieusement.

« Alors... ? réessaya-t-elle, toujours en langue nippone.
- Oui, je veux bien. S'il-te-plaît. »

J'avais répondu d'une petite voix, mais obstinée. Je. Ne. Parlera pas. Cette. Langue.
Natalia fronça les sourcils.

« Arrête de faire l'idiote. Il faudra bien que tu parles cette langue un jour ou l'autre, alors arrête de faire ta mauvaise tête. Tu es au Japon ici, tout le monde parle Japonais alors tu vas parler Japonais comme tout le monde. »

Je grommelais. Ma tante utilisait des mots simples, qui étaient faciles à comprendre, même pour moi qui refusait d'apprendre cette langue. Le fait qu'Aya parle sans cesse en japonais à mon frère avait habitué la famille et nos proches à cette syntaxe. Je crois que même Egon avait fini par maîtriser les bases du Japonais.

« Alors... ? réessaya-t-elle. »

Je me renfrognais.

« S'il-te-plaît. »

Natalia sourit et partit chercher des verres d'un pas léger. Le regard sombre, j'avais comme la sensation qu'on venait de me brûler les lèvres, à prononcer cette simple formule. Ma tante revint vite, avec deux grands verres de diabolo multicolore ; elle en pose un devant moi et se rassoit.

« Camil. »

Je relevais les yeux en l'entendant m’interpeller aussi sérieusement. Elle avait l'air grave, ce qui m'inquiéta. Ce n'était pas dans les habitudes de Natalia de se départir de son sourire.

« Réponds-moi franchement. Pourquoi es-tu venue ici ? »

Oh. Lui répondre franchement... ? Délicat...

« Je... J'avais besoin de... de prendre du recul, de m'éloigner... Par rapport à la meute.
- Oui, je peux comprendre... Et que comptes-tu faire de ces quelques années à Yokai ? »

'Mourir' n'étant décemment pas une réponse à fournir dans ces circonstances, bien que ce soit la plus honnête, je dus me résoudre à opter pour une autre solution. Mon cerveau chercha à toute allure.

«Eh bien, je... »

Ma voix s'étrangla. Une réponse franche, et honnête.

« Je... cherche à... Je voudrais... trouver... »

Franche, honnête, et crédible.

« Tu voudrais trouver ta place dans ce monde, c'est ça... ? Finit Natalia à ma place. »

Je relevais les yeux vers elle.

« Trouver ta place, celle que tu es une fois libérée des obligations de la meute... Essayer de comprendre qui tu es pour mieux savoir ce qui t'attend. »

Mes yeux se mirent à briller. Elle venait inconsciemment de me sauver d'une réponse maladroite qui m'aurait mise dans l'embarras.
Ma tante sembla le remarquer, et l'interpréter selon ce qu'elle comprenait de mon état d'esprit – autrement dit, elle projetait sur moi ce qu'elle-même ressentait depuis quelques années. Et ce n'est pas moi qui irais la contredire : qu'elle croie ça m'arrangeait, et je n'avais même pas à mentir sciemment pour ça.
Elle soupira une nouvelle fois.

« Tu sais, Camil... enchaîna-t-elle sur un ton fatigué, comme alourdi par le poids de l'expérience. Tu ne trouveras pas ta place en restant prostrée sur toi-même. Tu ne comprendras pas le monde si tu te bornes à ce que tu connais et acceptes. »

Je baissais les yeux sur mes mains autour du verre. Là, c'était un reproche déguisé qu'elle me faisait. C'est vrai que je n'avais pas vraiment fait preuve de bonne volonté jusque là...

« Tu ne veux toujours pas me dire pourquoi tu es venue ici ce soir... ? Tenta-t-elle à nouveau. »

Je pinçais les lèvres.
« Je suis venue ici parce que c'est le seul endroit de confiance que je connaisse, parce que tu es mon seul point de repère, parce que je ne supporte pas la foule de représentants des autres races qui grouillent au lycée et que j'ai peur que le premier qui se pointera dans ma chambre en pleine nuit ne vienne pour me zigouiller, alors je ne trouve plus le sommeil et je deviens agressive et parano avec tout le monde. »
Non, vraiment, je ne pouvais pas lui répondre ça.

« Tu sais, Camil... Je pense que ça irait mieux pour toi si tu t'ouvrais un peu au monde. »

La voix de Natalia était douce, dénuée de tout reproche. Juste le conseil inquiet d'un proche, qui se fait du souci et souhaite sincèrement que la situation s'améliore.

« Ca ne te ferait pas de mal d'entrer en contact avec les autres, même s'ils sont d'une autre race ou d'un autre pays. En rencontrant d'autres monstres, tu apprendras qui tu es. Nous ne sommes plus au sein de la meute, ici ; tu n'es plus la fiancée d'Egon, tu n'es plus la fille de Wilkon, tu n'es plus une Louve de la Forêt-Noire. Il faut que tu oublies ces limites que tu t'es imposées, et que tu ailles voir un peu plus loin. Maintenant, tu es juste toi, Camil. Juste Camil. »

« Juste Camil. »

Ses mots entrèrent en résonance avec mon cœur lourd.
Elle avait raison. J'étais encore trop attachée aux valeurs de la meute, trop définie par d'où je venais et non pas par qui j'étais. Mais là où j'allais, d'où je venais n'avait plus grande importance... Je n'avais plus à me soucier du poids des responsabilités qui m'incombaient, ou qui ne tarderaient pas à le faire. Je n'avais plus de responsabilités. Pas ici.
Si j'étais définie par ce qui m'entourait, mes anciens repères étaient loin, à l'autre bout du monde avec la meute. Et aujourd'hui, il fallait que je me retrouve, que je me fasse de nouveaux repères...
Mes yeux s'embuèrent.

« Que... Qu'est-ce que je peux faire, alors... ? Lâchais-je dans un souffle étranglé. »

Je sentis ma tante sourire.

« Et si tu commençais par accepter de parler japonais ? Ce serait un début. La suite viendra d'elle-même, tu rencontreras des gens, tu apprendras des choses. Le monde se présentera à toi, tu n'auras qu'à l'accueillir comme il viendra. »

Une larme perla au coin de mes yeux tandis que je hochais faiblement la tête.
Très bien... J'apprendrai cette langue, je la parlerai, et je la maîtriserai.
Je rencontrerai des monstres, je découvrirai des choses, j'irai de l'avant.
J'étais décidée.

Je n'attendrai plus mon destin les bras croisés.

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