- "Pff le trajet est long entre les dortoirs et la bibliothèque! De toute façon c'est un vrai labyrinthe cette école, plus compliqué c’était pas possible."
Après avoir parcouru un dédale de couloirs et de chemin à travers l’école j’arrivais enfin au lieu recherché : la bibliothèque. J’aime beaucoup lire, cela a toujours été mon passe-temps favori. Je me sens apaisée au milieu de toutes ses feuilles noircies et de l’odeur des livres vieillissants. Avant même d’avoir visité l’école, de savoir où se déroulerais mes cours et quel serais mon emploi du temps, j’avais foncée dans ce lieu qui semblait magique à mes yeux. Avec tous les problèmes causés par mes pouvoirs c’était la pièce de chaque établissement scolaire que j’avais privilégié depuis l’école primaire, je pouvais m’isoler sans pour autant être totalement coupée du monde grâce aux enfants qui venaient y travailler ou emprunter pour la nième fois leurs livres préférés.
- "Bon, que vais-je lire aujourd’hui ? "
Cette question était récurrente, quasi quotidienne par le passé. Pour éviter que mes camarades de classe ne viennent m’importuner aux récréations et à la pause déjeuner, je m’enfermais dans des bouquins, presque un par jour en fonction de l’intérêt que je portais au sujet traité ou tout simplement la longueur de l’ouvrage. Aujourd’hui j’avais décidé de trouver une œuvre sur le XVIIème siècle espagnol, très intéressant pour une mordue d’histoire comme moi. Avant de me diriger vers les étagères concernées je fis le tour de toutes les allées qui s’étalaient entre l’entrée et le rayon où je me rendais. Arrivée à destination je parcourut des yeux les titres les livres rangés par ordre alphabétique du nom de leurs auteurs, essayant d’en retenir le plus possible pour choisir plus rapidement la fois suivante, puis je pris l’ouvrage qui me servirait de livre de chevet. En partant, je repris ma course en tournant dans les allées dans lesquelles je n’avais pas encore mis mon nez. Marchant d’un pas rapide entre les étagères dont le thème portait sur la biologie, vaste sujet, et regardant plus les manuels que là où je mettais les pieds. L’inévitable collision arriva, attirée par les livres, je percutais une jeune femme d’à peu près mon âge, enfin c’est l’impression que son corps me donnait. Celle-ci était fine et bien proportionnée, la peau pâle, presque blanche comme la neige, avec de longs cheveux noirs de jais, lisses, qui lui tombe jusqu’au milieu du dos. Son visage n’était pas visible car dans notre chute ses cheveux l’avaient recouvert.
- "Ça va? je suis désolée, je ne regardais pas où j'allais, j'étais trop absorbée par les livres."
Je lui tendis la main pour l’aider à se relever.