AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Partagez
 

 L'arrivée de Delare à Yokai

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Chryss Milhander
Chryss Milhander
Nombre de messages : 25
Age : 33
Localisation : Ma tête
Humeur : Instable
Date d'inscription : 17/12/2012

†Fiche Personnage†
Level: A
Race de Monstre: Alchimiste
Karma:
L'arrivée de Delare à Yokai Left_bar_bleue200/200L'arrivée de Delare à Yokai Empty_bar_bleue  (200/200)

L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitimeDim 3 Fév - 9:39

Le temps maussade d'un après midi de novembre obscurcissait le ciel et les esprits, alors que des brumes monocordes, les nébulosités monochromes et les rideaux de pluie, de leur douce et froide pâleur, délavaient le paysage du Kekkai, dans une symphonie muette de maelströms hypnotiques. L'environnement désertique et désolé ne semblait pas voir de fin, du moins jusqu'à ce que l'on aperçoive le Lac de Sang, étendue pourpre semblant parfaitement calme, ce qui ne contribuait qu'à la rendre plus oppressante encore. Ses rives hautes et escarpées étaient plus proches des falaises que des plages de sable fin, et leur sol d'un brun sombre et mat n'avait pas l'air des plus confortables.

Dans la pénombre écarlate de cette terre désolée, comme surgis du Néant, deux silhouettes se découpaient sur l’horizon illusoire de la Barrière. Avançant de conserve, avec la régularité et l’inexorabilité de la marche du Temps, droit en direction du Lac de Sang, l’étrange duo tenait de l’oxymore.
La plus imposante de ces deux ombres était un homme de stature moyenne, enveloppé dans une large cape sombre qui flottait sous la faible brise, et vêtu d’une ample mante noire mat, ourlée de symboles ésotériques argentés ; mais la manière dont baillait cette tenue, quasi-monacale mais toutefois majestueuse, les ondulations du riche et lourd tissu, la démarche hésitante et souffreteuse qu’il affectait, trahissait en quelque sorte la fragilité du personnage. Tel un pantin auquel il manquait des fils, cet homme fourbu d’une trentaine d’années paraissait avoir connu un revers considérable, l’ayant amaigri dans sa chair … comme dans son âme. Néanmoins cohabitaient, en une insondable et sinistre énigme, le mystère de son expression d’outre temps, figée et sévère, et l’écho de son regard scrutateur, incisant sans répit la réalité de son rayon ardent.

La seconde, en retrait car suivant le lugubre spectre aux traits d’homme, était quand a elle aussi éblouissante de jeunesse et d’énergie que lui semblait en manquer :
Comme une tâche de lumière projetée sur un écran noir, tentant vainement de se dissimuler dans l'ombre de celui qu'elle suivait, la jeune fille détonnait dans la pénombre ambiante. Plus petite et plus fine que la silhouette qui la précédait, elle paraissait pourtant bien plus redoutable. La blouse blanche qu'elle portait n'avait certes pas le cachet du manteau sombre de son compagnon, mais elle laissait deviner une musculature fine. Sa façon de marcher, sa manie de toujours garder les bras près du corps et ses mouvements fluides trahissaient une vigilance constante et un entraînement si intensif qu'il en était arrivé à devenir un réflexe.
Le vent qui faisait battre le manteau de celui qu'elle suivait ébouriffait constamment son abondante chevelure dorée dont l'éclat était presque aussi clair que celui de sa peau d'albâtre ou de ses yeux dont les iris semblaient faits d'or en fusion. Ses yeux qui, d'ailleurs étaient en permanence braqués sur le cadavre ambulant devant elle, son expression légèrement inquiète ne quittant jamais son visage, comme si elle avait peur de le voir s'effondrer à chaque instant...
Ce qui, étant donné son état, paraissait plausible.

L’atypique paire d’étrangers arrivèrent devant un simple rocher, qui n'avait en apparence rien de particulier. A leur approche, cependant, une sorte d'ombre s'étendit sur la surface du rocher, comme si un tunnel physiquement impossible venait de s'y ouvrir. Ils empruntèrent la faille magique, sans autre bruit que quelques froissements de tissu, sans autre trace de leur passage que leurs empreintes dans le sol meuble.

Lorsqu’ils en émergèrent à nouveau, sans que quiconque ne les aie croisés ou aperçu, au niveau des bâtiments abandonnés, le Maître et l’Apprentie contournèrent rapidement ces lieux désolés et peu sûrs dont l'ambiance angoissante n'avait rien d'accueillante, puis s’engouffrèrent dans le bloc de béton dont la porte était affublée d'une inscription en quatre langues différentes, qui signifiait "Bureaux administratifs" ; un ascenseur et deux couloirs uniformisés plus tard, et ils s‘arrêtaient devant la dernière porte de l’étage. Le bureau de la Direction, selon ce que la plaque de laiton gravée indiquait. Toquant brièvement au chambranle, l’homme se saisit de la poignée, entrouvrit le battant, et pénétra vivement, accompagné de son acolyte, dans la pièce faiblement éclairée ; puis referma la porte avec beaucoup de délicatesse, faisant le moins de bruit possible.

Une fois dans ce qui se trouvait être le cabinet de la secrétaire particulière du Principal Mikogami, une pièce sans fenêtre à l’ambiance feutrée, dont l’unique éclairage était la lueur blafarde de la lampe de bureau, le sévère individu au masque d’homme se présenta.
    - Bonjour, je suis le Professeur Lucien Delare, et voici mon … assistante, Chysséléphantine Milhander. Nous venons présenter à M. Mikogami notre candidature spontanée à un poste d’enseignant et de laborantine, au sein de votre établissement.
    - B… Bonjour … heu, vous aviez rendez-vous ? Il ne me semble pas que …
    - Non, nous n’étions pas attendus. Je puis en revanche vous procurer une lettre de recommandation, que voici.
Il accompagna son élocution posée et monocorde d’un geste vers son habit, dont il sorti une lettre couleur crème, presque parcheminée, et la tendit à la secrétaire, déstabilisée ; à aucun instant, il n’avait croisé son regard, posé les yeux sur son bureau ou même montré un quelconque signe d’intérêt pour elle. L’effet était … perturbant ; comme à se tenir en face d’une marionnette qui ne fait que singer le comportement d’un humain, l’impression générale était de ne pas avoir affaire à un être conscient … ou du moins, pas de son environnement proche.
    - Je pense qu’il vous suffira de lire de qui elle émane ; son contenu est confidentiel.
    - Je … Attendez un instant.
Désormais aussi intriguée qu’intimidée par l’angoissant Professeur, elle déplia la feuille, posa les yeux sur la signatu –
    - Ne me dites pas que …
    - Lui-même,
    Mademoiselle, lui répliqua Delare, en employant volontairement un terme français, dont il n’avait par ailleurs presque pas l’accent.
    - Ah … Je … B… Bien, veuillez patienter, le Principal Mikogami va vous recevoir.
Sans ajouter un mot, Lucien et la jeune … chose de charmante compagnie, restée muette jusqu’alors, qui lui tenait lieu d’escorte, prirent place sur les confortables fauteuils de la petite salle d’attente attenante. La secrétaire décrocha donc son combiné, pianotant un numéro …
    - Mikogami - sama ? … Oui, un certain Professeur Delare souhaite vous rencontrer … Quand ? Eh bien, il se trouve dans votre salle d’att… Oui, je comprends, mais il est recommandé par Fuhai Toho en personne … Oui, bien sûr ; tout de suite !
Puis elle se leva, vint chercher le Professeur, et ouvrit précautionneusement la porte insonorisée du bureau du révéré Principal.
    - Veuillez entrer, s’il vous plaît ; il va vous recevoir dès maintenant.
Puis, d’une voix timide, elle osa essayer de donner une dimension plus humaine à son accueil :
    - Dites … vous avez vraiment rencontré Toho – sama ? Quel honneur … Comment était-il ?
La réponse de Delare fut brève, sèche, laconique, concise et empreinte, oh miracle ! d’une pointe d’agacement :
    - Plus petit que je l’imaginais …
Et il franchi sans attendre la porte, en crabe, suivi de Chryss, avant que celle-ci ne se referme derrière lui dans un claquement étouffé.
Revenir en haut Aller en bas
Tenmei Mikogami
Tenmei Mikogami
Nombre de messages : 3
Age : 31
Date d'inscription : 21/12/2012

L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: Re: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitimeMar 5 Fév - 5:41

Hrp/ Pour respecter un maximum le mystère entourant ce personnage, je me vois malheureusement dans l'obligation de n’écrire que le strict minimum. Je n'aime pas ça, mais je ne veux pas m'avancer sur ce personnage dont nous connaissons peu.

    Le bureau du Proviseur ressemblait à tout ce que l'on pouvait imaginer, mais pas un bureau de Directeur de Lycée. C'était une longue pièce, pas très large, un peu comme un couloir. En face, au bout, un bureau, qui ressemblait plus à un autel religieux qu'autre chose, avec derrière deux fenêtres qui laissaient filtrer la lumière extérieure. Il y avait bien un lustre, mais celui-ci restait délibérément éteint, Mikogami préférant un éclairage à la bougie. En effet, il y avait deux immenses bougeoirs aux extrémités de son bureau-autel, et tout un tas chandelier sur deux meubles, posé contre le mur, au milieu de la pièce, de chaque côté de la largeur de celle ci.

    Assis sur une large chaise ancienne, de bois sculptée, Mikogami, entouré de deux hommes en noirs qui semblaient des pâles de Néo dans Matrix. Le proviseur, flanqué encore et toujours de sa robe blanche, souriait en coin, ses yeux brillant de malice, alors qu'il attendait accoudé à l'autel, l'arrivée devant lui des deux recommandés.


    "Bienvenue au lycée Yokai, mes chers amis. En vérité, j'attendais votre venue, bien que j'ignorais quand celle-ci se produirait. Il est rare que Fuhai me recommandent ainsi quelqu'un."

    S'il pensa la moindre chose sur l’apparence de ses invités, il ne le laissa pas paraître. Il ne jeta qu'un bref coup d'oeil à Chryss, comme s'il comprenait que ce n'était pas elle qui lui parlerait.

    "Eh bien, je vous écoute. Qui êtes vous? Pourquoi ici? Et qu'est-ce que Fuhai a trouvé chez vous qui vaille la peine de vous recommander? Je suis... curieux."

    Le regard fixé sur l'homme, il ne perdit pas un centimètre de son sourire, les mains croisées devant lui, et le rosaire du jugement autour du cou.
Revenir en haut Aller en bas
Lucien Delare
Lucien Delare
Nombre de messages : 8
Age : 31
Date d'inscription : 17/12/2012

†Fiche Personnage†
Level: C
Race de Monstre: Humain
Karma:
L'arrivée de Delare à Yokai Left_bar_bleue200/200L'arrivée de Delare à Yokai Empty_bar_bleue  (200/200)

L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: Re: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitimeMer 6 Fév - 10:13

Se positionnant bien en face de l'autel, en avançant de quelques pas, Lucien s'inclina respectueusement, puis releva la tête, regardant le vénérable Principal dans les yeux, un faible sourire à la commissure des lèvres.
    - Mikogami-sama ... Merci a vous de nous recevoir vous-même, c'est un privilège de vous rencontrer. Mais permettez-moi de nous présenter : je suis le Professeur Delare, et voici mon assistante, Mlle Millhander. Ne voulant pas abuser de votre temps, j'irais droit au but : je suis a la recherche de votre aide pour nous guérir, Chrysséléphantine et moi ; ce pourquoi nous aimerions trouver refuge dans cette enclave, profiter de vos lumières sur nos affections respectives, et avoir accès à un laboratoire. En échange de ce service, et sans autre forme de salaire, je me propose d'assurer les cours d'une matière de votre choix. Mathématiques, Philosophie, Physique, Biologie, Chimie, Sorcellerie Théorique ... ce qui vous arrange.
Puis, comme après un violent effort, ses épaules commencent à se vouter, sa voix à baisser ; son ton, glacial, se mit à soudre d'un profond désespoir. Le front ruisselant sous le simple effort de se maintenir debout, il chancella, mais tenta de maintenir les apparences, faisant toujours face à Mikogami.
    - Cependant, je dois vous prévenir : si Toho-sama nous a recommandé à vous, c’est parce qu'il est resté incapable de nous aider. Je ne voudrais pas, d'ailleurs, m'éterniser ... mais je manque de temps, d'énergie et de recours : vous êtes ... vous êtes sans doute ma dernière chance. Je n'ai plus la force de voyager sans cesse pour mes recherches ... et pour Les semer. J'ai de ... bonnes raisons de croire ... que l'on nous traque. Que nous sommes surveillés. Mais ici, non ... Ils ne nous retrouverons jamais ...
Enfin, éreinté, il conclut d'un filet de voix, peinant a chaque mot, alors que ses jambes commençaient à flancher :
    - Et ... et si je venais à ... disparaitre, mystérieusement ... Je voudrais ... je voudrais que ... que Chryss soit en ... en sécurité ... S'il vous plait ... Aidez nous ...
Revenir en haut Aller en bas
Chryss Milhander
Chryss Milhander
Nombre de messages : 25
Age : 33
Localisation : Ma tête
Humeur : Instable
Date d'inscription : 17/12/2012

†Fiche Personnage†
Level: A
Race de Monstre: Alchimiste
Karma:
L'arrivée de Delare à Yokai Left_bar_bleue200/200L'arrivée de Delare à Yokai Empty_bar_bleue  (200/200)

L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: Re: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitimeJeu 7 Fév - 2:49

    Chryss savait bien qu'elle n'aurait pas du laisser Doc' l'emmener ici. Elle n'aurait pas du le laisser venir ici. Elle n'aurait pas du le laisser sortir de son lit ce matin, il était bien trop, bien trop fragile ! Si il avait réussi à marcher jusqu'aux bureaux de... Euh... Du proviseur... Quel était son nom déjà ?

    Bref

    Si il avait réussi, elle se doutait bien qu'à un moment où à un autre sa santé déjà faible flancherait et laisserait de nouveau sur le carreau. Heureusement, Doc' l'avait, elle. Ombre dans son ombre, toujours à le suivre, attentive et obéissante, elle n'en restait pas moins celle qui lui permettait de marcher sans canne dans ses moments de fatigue extrême et lui procurait son aide à chaque fois qu'il en avait besoin...

    Et là, il n'y avait pas la moindre ombre du plus petit doute, même pour cette écervelée d'Alchimiste, qu'il en avait cruellement besoin. Elle qui tout d'abord s'était tenue en retrait, effrayée au plus haut point par le regard du proviseur - Mikogami, c'est ça, Mikogami - s'était précipitée vers son mentor à une vitesse plutôt ahurissante dès qu'elle avait vu ses jambes le lâcher.

    Elle fondit sur lui et le rattrapa avant qu'il ne heurte le sol, et passa son bras derrière ses épaules pour le soutenir. Si elle était moins grande que lui, elle n'en était pas moins forte, au contraire, et le soutenir ainsi ne lui causerait qu'une très légère fatigue au bout d'un moment. Complètement désintéressée par l'homme en tenue monacale devant elle, elle gardait le regard fixé sur le professeur, très inquiète.

    Elle murmura d'une voix douce à celui qu'elle maintenait debout, comme une prière, dans sa langue natale... Dans leur langue natale.


    - Doc', s'il vous plaît, reposez vous... Vous ne pouvez pas continuer ainsi...
Revenir en haut Aller en bas
Tenmei Mikogami
Tenmei Mikogami
Nombre de messages : 3
Age : 31
Date d'inscription : 21/12/2012

L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: Re: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitimeSam 16 Mar - 6:58

    L'echange mental fut aussi bref qu'intense. Fort heureusement pour notre cher directeur, il était capable de sceller l'accès à certaine partie de son esprit. Mais il laissa la possibilité à Delare d'absorber tout ce qui lui serait utile. Car, s'il connaissait la malédiction qui avait frappé l'homme, il n'était aucunement capable de la faire disparaître. Ainsi, il lui offrit ses connaissances magiques, s'il pouvait y trouver une application, l'assurance qu'il allait faire son possible pour eux, et surtout, ses connaissances sur Lui, ainsi que son actuelle localisation.

    S'attendant à ce qui allait arriver, il claqua des doigts et deux sièges apparurent, afin de soulager Chryss. Il prit bien garde à ne pas recroiser son regard, afin d'eviter de l'épuiser davantage.


    "Vous savez déjà ce que je sais. C'est donc à mon grand regret que j'avoue mon impuissance. Je vous offre avec plaisir la protection de mon établissement, et je prendrais Chryss sous mon aile si la nécessité nous l'impose. Puisque vous désirez un labo, le rôle de professeur de physique chimie vous ira à ravir. Ce lycée sera votre pied à terre."

    Il soupira doucement en pensant à ce qui les attendait. Il faudrait être terriblement fort, ou incroyablement rusé pour parvenir à atteindre l'ultime chance de rétablissement.

    "Vous souhaitez bonne chance serait futile. Bon courage aussi. Mais, pour une raison que j'ignore, je suis persuadé que vous arriverez à vos fins. Si vous avez un quelconque besoin matériel, venez me trouver, je ferais mon possible."

    Il ignorait si c'était suffisant, mais il avait déjà offert tout ce qu'il pouvait.
Revenir en haut Aller en bas
Lucien Delare
Lucien Delare
Nombre de messages : 8
Age : 31
Date d'inscription : 17/12/2012

†Fiche Personnage†
Level: C
Race de Monstre: Humain
Karma:
L'arrivée de Delare à Yokai Left_bar_bleue200/200L'arrivée de Delare à Yokai Empty_bar_bleue  (200/200)

L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: Re: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitimeDim 17 Mar - 14:11

Alors que Chryss le soutenait, puis l'affalait sur les fauteuils providentiels, dans la pénombre de l’oppressant bureau, le Professeur Delare buvait les paroles et les pensées du Seigneur Noir ; il fallait que Mikogami sache comment faire ... Il fallait qu'il trouve un moyen ! Toutes ces années passées à errer parmi les mages, à arpenter les demeures des mystiques, à rencontrer ces sages occultistes, pour le délier de sa funeste destinée ... Tout ce temps, perdu jusqu'à présent, à courir après un objectif inatteignable !

Et alors qu'il détournait enfin les yeux, en un afflux torrentiel d'analyses et de déductions, la lumière se fit soudain pour Lucien :
le Proviseur de Yokaï était certes très compétent, suffisamment pour qu'il le considère au moins en égal ...
le savoir, les connaissances qu'il avait engrangées, étaient inestimables, vastes ...
Mais aucun de ses artefacts mystérieux, aucun de ses enchantements, aucune de ses bénédictions ...
AUCUN DE SES POUVOIRS !? NON, C'EST IMPOSSIBLE ! IL EXISTE FORCEMENT UN MOYEN !
Compulsant frénétiquement ses connaissance fraichement acquises, les comparant avec le Savoir polymathique dont il jouissait déjà, Delare tentait de se concentrer ; mais perdu dans ses insondables calculs, le regard désormais dans le vague, il n'était plus qu'un homme brisé, accablé, qui constatait, une fois de plus, son échec.

Le désespoir envahissant, telle une fièvre maligne, l'esprit brillant de l'Homme de Science, si ce dernier s'était écroulé, littéralement drainé par son effort, ce n'est qu'en serrant brutalement les dents, à l'annonce de son énième échec, qu'il s'affaissa tout a fait, offrant le triste spectacle d'un être qui cède, à l'épuisement comme à la folie ... fendillant, puis faisant voler en éclat son froid masque d'impassibilité.

Une minuscule veine saillant à sa tempe presque parcheminée, un effroyable rictus déforma alors son visage défait, alors que se fermaient ses paupières, crispées pour la première fois depuis bien longtemps, comme pour nier ce que ce son terrible regard avait découvert, sans que son esprit ne veuille y croire. Et face à l'indicible vérité qui s'imposait en lui, cette certitude qui sonnait comme une condamnation à mort, comme sous les coups de boutoir d'un bélier ... tout son être, aujourd'hui, s'effondrait.

Hoquetant, en proie à une douleur insoutenable, prisonnier d'un corps qui le trahissait, d'un esprit qui s’embrumait et d'une âme mutilée, seule sa volonté, trempée jadis par le drame qui l'avait damné, l'animait encore, en une macabre parodie de vie ... Mais aujourd'hui, dépouillé de tout espérance, meurtri par la futilité de son existence ... cette volonté vacillait, comme la flamme d'une chandelle allumée depuis trop longtemps ... ou plutôt, brûlant avec trop d'intensité. Et avec elle, la vie entière du Professeur.

Puis, l'étincelle. L'idée lui vint d'un ultime recours. De sa haine, envers cette réalité qui le broyait peu a peu, et de sa jubilation, très semblable à celle d'un ivrogne qui découvre une bouteille oubliée au milieu de sa cave pillée ... Delare trouva la force de revenir à lui, pour affronter cette épreuve finale. Car, au beau milieu de la mémoire de son illustre interlocuteur, alors qu'il s’apprêtait à renoncer, Lucien prêta attention à un détail ; une information capitale, donnant toute sa valeur à cette piste, qu'il n'avait jamais envisagée, et pour cause !

En effet, un être avait peut-être encore le pouvoir de le soustraire à une mort certaine et atroce ; un être dont il ne soupçonnait jusqu'alors pas la survie. Mais, comme le disait si bien le Mage de Providence ...
N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au cours des ères peut mourir même la Mort ;
Dans sa dernière demeure, le défunt Alucard rêve, et attend.
Oui, lui lui donnerait les réponses ; lui, saurait comment le libérer. Alucard parlera : il y sera bien forcé ! S'il n'est pas mort, c’est qu'il dort ; et s'il dort ... c’est qu'il rêve. Ne lui restait plus qu'à accéder à sa dépouille. Au beau milieu d'une forteresse volante, quartier général de Fairy Tale. Surveillée par le Commandant, dont le regard infatigable défendait toute intrusion.

Très heureusement, au vu de ce qu'il avait pu apprendre, et en particulier d'un curieux flou, spécifique à la victoire antédiluvienne des Seigneurs Noirs sur le Vampire de triste mémoire, qui résistaient à son examen dans la psyché du vieillard, il avait de bonnes raisons de croire au succès de son nouveau plan. Un flou qui faisait écho à une curieuse omission, de la part de Toho ... Le Savoir, c'est le Pouvoir ; restait à en user avec discernement.

Se drapant de toute la dignité qu'il pouvait encore lui rester, le Professeur Delare bascula vers l'avant, pour se relever péniblement, en prenant lourdement appui sur les accoudoirs massifs de son fauteuil ... Puis, après trente longues secondes d'un silence mortuaire, répondit d’une voix voix se voulant forte et claire, vibrant encore, cependant, des sanglots qu'il retenait :
    - Merci infiniment. Veuillez m'excuser, je suis indisposé, je dois me retirer ; au revoir, Mikogami-sama.
Puis il tourna les talons, se dirigeant en claudiquant plus que jamais vers la sortie de l'antre enfumé de son nouvel allié et protecteur, le visage à nouveau figé dans son énigmatique, inquiétant et impassible masque d'insensibilité.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


L'arrivée de Delare à Yokai Empty
MessageSujet: Re: L'arrivée de Delare à Yokai   L'arrivée de Delare à Yokai I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

L'arrivée de Delare à Yokai

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Rosario † Vampire rpg  :: Hors RPG :: RPs finis/abandonnés :: TOUS RPS AVANT FERMETURE-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser