Un retour chez soi après des moments très difficile, il n’y a rien de meilleur. La jeune bibliothécaire avait passé quelques temps en dehors du lycée pour une croisière qui promettait d’être intéressante et s’était retrouvé embarquer dans une sale affaire avec des combats, des monstres, des esprits, de la chaleur, bref, tout ce qu’il peut y avoir d’horrible. Entre son débarquement dans un désert brulant, des attaques de loup, des traductions, des combats, Précisa n’avait pas eu une minute à elle ! Elle avait cependant pu montrer ce qu’elle valait, même si elle avait fait beaucoup d’erreur de réaction, elle le savait pertinemment. Mais que voulez-vous, elle avait beau essayer de convaincre tout le monde de sa puissance, elle n’en avait pas l’étoffe. Enfin, sous sa forme humaine. Pendant quelques instants, elle s’était laissé aller, elle avait laissé le démon en elle prendre le dessus, et elle s’était sentie si puissante !! Grâce à ses attaques notamment, les autres membres du groupe avait réussit à mettre la misère à Akuma, et ils s’en étaient tous sortie. Mais elle s’était sentie si puissante, que se retransformer en humaine lui avait beaucoup couté. Elle était redevenue l’insignifiante bibliothécaire de Yokai.

Un rayon de soleil illumina la chambre de la jeune femme et se porta sur le visage de la jolie Précisa endormit. Cela faisait seulement quelques jours qu’elle était rentré, mais elle était toujours aussi épuisée. Il faut dire que les évènements récents l’avaient mise à plat. Mais au moins, elle s’en était sortie ! Yokai pouvait toujours compter sur sa bibliothécaire.
Le rayon de soleil s’installa donc sur le visage de Priecia à travers le rideau entrebâillé, la réveillant légèrement. Elle protégea ses yeux avec la manche de son pyjama violet, et se tourna légèrement pour éviter que le soleil ne lui brûle la rétine. Elle regarda le plafond de sa chambre, et soupira légèrement. C’était si fatiguant d’être une simple humaine occupée à travailler toute la journée dans une bibliothèque où personne n’avait le droit de parler et donc de se faire ennemi des élèves en leur rappelant cette règle. C’était tellement difficile de mener à nouveau cette vie après les évènements sur l’île. Mais pouvait-elle vraiment décider de son sort pour mener une autre vie ? Pouvait-elle comme Suzu laisser parler son côté démoniaque ? Après tout, elle était descendante de Gilgamesh, elle devait posséder un énorme pouvoir en elle encore inexploité.
Elle se redressa sur son lit, et regarda sa chambre autour d’elle. Des livres étaient entassés sur son bureau, quelques vêtements posés sur sa chaise, la vaisselle entassée dans son évier. C’était vraiment si insignifiant… Elle posa ses pieds sur le sol et retira la couverture d’au-dessus d’elle. Un sentiment de vide se faisait sentir en elle. S’était le pouvoir qu’elle avait perdu en reprenant le contrôle d’elle-même qui se faisait sentir. Que pouvait-elle bien faire pour éviter cela ? Alors qu’elle sortait de son lit et se dirigeait vers le placard à déjeuner, une voix se fit entendre dans sa tête.

« Le médaillon … »

Elle n’y prit pas garde, sortant un paquet de céréale du placard ainsi qu’un bol et du lait. Elle s’installa dans son clic-clac et commença à déjeuner, se remémorant tout les instants de son voyage. Elle avait revu Shyga et Suzuki, mais aucun des deux n’avaient eu le temps de pouvoir parler avec elle. Même sur le plan émotionnel sa vie était des plus insignifiantes désormais. Un nouveau soupir se fit entendre. Elle déjeuna rapidement puis rangea le tout avant de s’installer devant la fenêtre pour regarder le magnifique temps qui se présentait à elle. Il faisait si beau qu’elle aurait pu en temps normal être tentée par une balade au bord du lac. Mais ce n’était pas au programme. Aujourd’hui, elle préférait se morfondre sur elle-même.

« La fiole du médaillon… C’est ton seul espoir… »

Encore cette voix qui sonnait dans sa tête. Cette fois-ci, la bibliothécaire avait écouté ce qu’elle disait, mais elle ne comprenait pas ce que cela impliquait. Le médaillon, était-ce celui qu’elle avait ouvert avec Suzuki et qui avait transformé celui-ci en fils d’Abbadon ? Si, ce devait être celui-là. Mais pourquoi apporter une importance à cette fiole puisqu’elle avait été vidée ? La jeune femme sortie de sa contemplation du temps et se dirigea vers un petit tiroir dans le fond de sa chambre. Elle sortit de celui-ci un gros livre poussiéreux, une fiole vide et un médaillon en or gravé de runes. Elle les avait rangé ici après son retour du puits sans fond, et n’y avait plus jamais touché, cela lui rappelait trop de souvenir douloureux. Et maintenant, ils étaient de nouveau entre ses mains, et elle cherchait une explication à tout ceci. Certes, le sang de son ancêtre était un très bon moyen pour que son côté démoniaque prenne le pas sur sa bonté légendaire, mais resterait-elle toujours la même ? Et puis, comment faire pour s’en procurer à nouveau ? Ce n’était surement pas si courant que cela.
Elle alla s’asseoir sur une chaise, et posa son livre sur ses genoux, avant de faire tourner le médaillon entre ses doigts délicats. Elle avait passé du temps à traduire chacune de ses runes, et rien ne pouvait changer cela. Les mots avaient été traduits, et rien n’indiquait l’existence d’une autre fiole, enfin, une autre lui donnant ce qu’elle voulait.
Alors qu’elle tripatouillait le médaillon, un éclat s’échappa de celui-ci et tomba sur le sol, un morceau de parchemin avec. Précisa regarda étonné le bout par terre et ramassa le papier, posant le reste sur la table à côté d’elle. Le papier était froissé et avait l’air vieux, mais elle l’ouvrant elle remarqua une écriture qu’elle connaissait bien. Cette fois-ci, pas de runes, c’était du japonais.

Ma chère Priecia,
Je suppose que tu ne t’attendais pas à voir un morceau de papier dans ce magnifique médaillon alors que tu as du t’embêter à traduire les runes qui étaient dessus. Tu sais, j’ai toujours eu comme des pouvoirs de prédictions, et je suppose que si tu touchais au médaillon au point de sortir ce papier c’est que tu es dans un profond désespoir. Tu dois avoir affronté notre famille anglaise à l’heure qu’il est, et perdu tous ceux qui t’étais cher comme ce brave Suzuki. Tu veux du pouvoir, mais la fiole à déjà été utilisée. Je te comprends tout à fait, et je suis bien contente de pouvoir t’aider. Dans le livre que je t’ai donné avec le médaillon, se trouve dans la page de couverture une trappe avec une seconde fiole procurant les mêmes effets.
Tu peux en faire ce que tu veux, mais je sais d’avance le choix que tu feras.
Ta mamie qui t’aime fort.

La jeune femme lâche le papier qui s’enroula et roula sur le sol après être tombé. Elle se précipita sur le livre, arracha à moitié la grosse couverture et en sortie une minuscule fiole d’un noir presque brillant.

« Laisse toi aller… Laisse-moi te posséder… »

Encore cette voix. Allait-elle la suivre ? Elle garde la fiole entre ses doigts et alla devant le fenêtre. Elle savait que si elle succombait elle ne serait plus jamais la même. Mais avait-elle vraiment envie de rester la même ? Devenir une démone à part entière ne l’enchantait pas tant que cela, mais il pouvait lui assurer des jours meilleurs. Après tout elle avait perdu tout ce à quoi elle tenait : son enfance, Suzu, Shyga, Saphire, tous ceux auquel elle avait tenu l’avait lâché, avec ou contre leur gré, puisque Saphire était morte. Elle n’avait plus rien qui la rattachait à la vie, tous cela à cause des assassins et de sa famille anglaise qui l’avait arraché sa vie tranquille. Elle voulait du pouvoir, pour être en mesure de ne plus perdre ceux auquel elle tenait, mais aussi pour honorer la mémoire de son ancêtre, ce sui puissant démon qui faisait peur à toute une société. Mais c’était surtout pour cette envie de pouvoir, cette possibilité de faire face, d’être forte et puissante, d’être respecté de tous. Elle avait bien vu sur l’île que personne ne la respectait malgré son rang. Non, ils ne respectent tous que la puissance. Alors elle allait leur en donner de la force !

« Oui c’est ça… donne moi le contrôle… »

-Non, je te laisse m’imprégner, mais je garderais le contrôle complet ! Je te ferais plier !

Elle avait prononcé ces mots tels une sentence, puis se leva et déboucha la fiole. Elle regarda dehors une dernière fois, puis elle avala d’un trait le contenu de celle-ci. Il était tant de craindre la bibliothécaire ! Le contenu avalé, la fiole tomba sur le sol, Précisa secouée de spasme. Elle tomba inconsciente sur le sol, une aura maléfique se dégageant d’elle. Un duel se commença alors dans son esprit, un duel pour savoir quelle partie d’elle-même aurait le contrôle de la totalité de son potentiel.

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« Tu n’as pas la force, gamine, de me surpasser ! «

-Tu ne me connais pas si bien que ça finalement… J’ai peut-être été faible par le passé, mais maintenant, je suis bien décidé à te posséder entièrement. Je suis descendante de Gilgamesh, et j’ai bien l’intention de profiter de ce pouvoir.

« Tu dois donc savoir que devenir une démone t’obligera à manger de la chair fraiche, humaine comme animale. Es-tu vraiment prête à cela ? »

-Je suis prête à tout pour ne plus rien perdre de ce que je suis, de ceux que j’aime !

« C’est cet attachement typiquement humain qui te conduira à ta perte. Mais soit, je suis prête à l’effacer pour voir ce que tu avec faire d’un tel pouvoir… »

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C’est seulement le lendemain matin que la jeune femme sortie de son coma, totalement épuisée sur le plan psychologique, mais enfin victorieuse. Elle avait enfin le contrôle total des pouvoir sommeillant en elle. Elle était enfin devenu un démon à part entière, sa force décuplée, sa mage plus ravageuse. Une aura maléfique se dégageait à présent d’elle, une aura qu’on ne lui avait jamais connue. Elle poussa un cri de douleur, et cette aura se dégagea autour d’elle comme une onde de choc pour se répandre dans les moindres coins et recoins du lycée, comme pour annoncer sa présence. Elle était là !

-J'arrive !