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 Knowledge is power [PV Isaac]

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Isaac Sandlord
Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] - Page 2 I_icon_minitimeDim 18 Nov - 11:53

Il me sembla que la psionique était agacée – ou, du moins, quelque chose la chiffonnait. Mais quoi... ? Avais-je dit quelque chose qui ne lui plaisait pas ? Pendant un instant, mon esprit embrumé conçut une réaction où Kent me laissait en plan et décidait de ne pas m'aider, toujours pour une raison que j'ignorais.

Mais elle sembla statuer sur l'état de non-tension dans lequel il fallait être – ce qui était loin d'être mon cas, il allait sans dire. Et sur ce, elle se leva et déplaça sa chaise. J'étais trop courbatu pour réagir, mais j'écarquillais les yeux en la voyant installer sa chaise derrière moi. Que faisait-elle... ?

Tout mon corps se hérissa au contact de ses mains sur mes épaules. Mais que... ?! Je n'entrais jamais en contact physique avec autrui tant que je pouvais l'éviter ; le moindre effleurement me perturbait au plus haut point, presque à me faire perdre mes moyens. En l'occurrence, tout mon corps se tendit comme un arc bandé, mes mains se crispant sur le bureau.

Et puis elle commença à appuyer. Quoi, elle... elle me massait ? Mais... Quelle idée saugrenue lui avait traversé l'esprit... ? Pourquoi faisait-elle – Aouch. Ah ! Mais, ça faisait mal en plus ! Je grimaçais alors qu'elle pressait stratégiquement les nœuds musculaires de mes épaules. Bon sang, non seulement elle me touchait, mais en plus elle me faisait encore plus mal que ce que je supportais déjà... ? J'avais pourtant entendu dire que les massages étaient agréables à recevoir !

Tandis que je m'insurgeais intérieurement, Kent – enfin, Hunter continuait de parler. Elle disserta sur les types de barrières mentales, leur utilité, comment les ériger... J'eus beaucoup de mal à suivre ce qu'elle disait, tant je devait me retenir de m'échapper de son emprise. Mais ses mains assurées m'empêchaient de m'esquiver, et je me retrouvais contraint à endurer la torture musculaire.

Je commençais cependant à m'intéresser plus à ses propos qu'à son contact : c'était, en quelque sorte, la première marche de mon enseignement. Et puis ses mains remontèrent, et vinrent se glisser dans mon cou – me déclenchant une vague de frissons électriques. Ses doigts dans mes cheveux m'électrisaient à un point difficilement supportable, et je faillis perdre le fil de la conversation tant je me hérissais.

Mais c'était une première leçon. Je devais suivre. La voie de l'apprentissage me mènerait à la puissance. Je fermais donc les yeux et tâchais de faire abstraction du contact physique qui me parasitait pour me focaliser sur ce que la psionique disait. Elle parlait de perceptions.

« Les vôtres semblent déjà déployées naturellement, ce qui va faciliter le travail. Plus vous sentirez l'attaque venir de loin, plus vous aurez de temps pour réagir. Si vous vous rendez compte de la présence d'un esprit dans le vôtre une fois qu'il est là, ça va être problématique. »

Si je me concentrais sur ce qu'elle me disait, j'en parvenais presque à oublier ses mains dans mon cou. Presque. Je frissonnais encore lorsque ses doigts filèrent dans mes cheveux pour atterrir sur mes tempes, délogeant temporairement mes lunettes. Lèvres pincées, je gardais les yeux pour ne pas partir en courant.
Rester calme. Se concentrer.

J'étais loin d'être détendu, mais je faisais de mon mieux pour me décrisper ; avec les courbatures et la douleur, je ne pouvais pas faire grand chose pour détendre vraiment mes muscles, mais au moins je me forçais à accepter le contact. C'était difficile pour moi de supporter ces mains sur mon corps, mais venant de Ke – de Hunter, je ne protestait pas.
Grande première dans mon monde. Une personne du sexe opposé posait les mains sur moi, et je la laissais faire.
Qu'étais-je encore prêt à faire pour la quête de puissance...
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] - Page 2 I_icon_minitimeLun 19 Nov - 12:50

Heliott soupira devant la crispation soudaine du sorcier. Non mais franchement, il n'était pas capable de supporter un simple contact physique, alors qu'il redemandait du défonçage barbare de ses barrières mentales... Elle ne comprenait décidément pas la logique de cet homme.

Elle ne s'arrêta pas pour autant de tenter de dénouer les muscles paralysés de son élève. C'était primordial de penser à autre chose à ses muscles ultra tendus pour avoir des perceptions efficaces, et des perceptions efficaces, c'était la base d'une barrière efficace.

Elle continua son petit discours, revenant aux épaules d'Isaac.


- Je compte commencer par entraîner votre percept- Détendez vous par les Démons, et concentrez vous -votre perception, par de simples intrusions sans conséquences... Mais imprévues. Pour vous assurez une réactivité constante.

Elle savait parfaitement quoi faire, car elle avait déjà connu cette situation. Certes, avec un jeune Psionique inexpérimenté, ce qui augmentait sensiblement l'efficacité de ses leçons, mais elle avait déjà un programme défini. Ce jeune Psionique avait d'ailleurs terminé dans son estomac. Il n'avait qu'à mieux écouter ses leçons, non mais.

Ce qu'elle ne disait pas à Isaac, en revanche, s'était qu'elle venait tout juste de tendre son esprit vers le sien. Elle restait sagement campée à l'extrême limite de son esprit, pour voir si il retenait bien ce qu'elle disait ou était définitivement un crétin incurable.

Déconcentré comme ça, il aurait du mal, mais c'était faisable. Et si il n'y arrivait pas, elle avait des mains agiles avec des nerfs à portée. Cette position était extrêmement stratégique, elle lui permettait de punir son élève en faisant mine de rien...

Toujours passionnant, les techniques d'apprentissage de Hunter. Elle savait parfaitement que si elle appuyait juste sur le dessus des épaules, à la jonction du cou, tendu comme il l'était, ça pouvait être vraiment très efficace.

Mais pour l'instant, elle se tenait sagement campée à un massage de détente, attendant de voir si Isaac se révélait valoir la peine qu'elle perde temps et énergie.
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] - Page 2 I_icon_minitimeDim 9 Déc - 10:10

J'inspirais profondément et fermais les yeux. Bon. Me détendre, me focaliser sur ce que me disait Kent - enfin, Hunter, ne pas me laisser perturber par ses mains sur mes épaules. Me détendre.
Non. J'ouvris les yeux. Non, j'étais trop crispé; les pressions des phalanges de la psionique sur mes muscles endoloris me faisaient grimacer plutôt qu'autre chose. Je ne pourrais pas me concentrer de la sorte.
Il faut que je me reprenne.

Je fermais les yeux à nouveau, inspirais, plus calmement et plus profondément. J'expirais. Lentement, calmement. Faire abstraction des mains. Ou, plutôt, non: faire abstraction de ma gêne. Souffler, longuement, calmement. Expulser toute cette tension que je me créais. Evacuer cette gêne. Expirer, vider mes poumons et ma tête de la confusion. Rester concentré.
Nouvelle inspiration, plus légère. Reprendre contenance, rester maître de soi. Garder son calme.

A force de respirations maîtrisées, que j'avais l'habitude de pratiquer lors de mes rituels quotidiens, je parvins à me détendre au prix de gros efforts de non-focalisation - exercice beaucoup plus compliqué que celui de la focalisation.
J'acceptais le contact des mains de Hunter sur mes épaules, en faisant fi du malaise et de la douleur que cela me causait.

Le corps est négligeable: le corps n'est qu'une enveloppe, rien de plus. Alors que l'esprit prime sur tout. L'esprit était la puissance, l'esprit n'a aucune limite. L'esprit ne devait pas se laisser entraver par des considérations corporelles.
Je devais m'en tenir à cela.

Voilà. Maintenant que l'obstacle du corps était mise de côté, je pouvais me concentrer sur ce que me disait la psionique. Et elle parlait de la perception. Et qu'elle allait continuer à entrer dans ma tête, de temps en temps, par petites touches. Bon. Cela voulait sûrement dire qu'il faudrait que je fasse attention.

Je ne savais pas quelles étaient les limites des pouvoirs de Hunter. Pouvait-elle atteindre mon esprit à n'importe quel moment, n'importe quelles heure et distance...? Il faudrait que je reste aux aguets sans interruption. Hm. Autant faire un tour des lieux avant l'inspection - quelque chose me disait que ma nouvelle instructrice ne tarderait pas à mettre en pratique la théorie. J'en appréhendais une pour le soir-même, si ce n'était plus tôt.

Je laissais donc mes muscles douloureux aux mains de la psionique, et commençais mon inspection mentale. Quelles étaient mes capacité à mettre en place un mur de protection immuable, qui resterait en place...? Non, je dû reconnaître amèrement que je n'avais pas les capacités pour me protéger de la sorte. Hunter l'avait dit elle-même plus tôt: un mur épais élevé en continu demandait énormément de ressource - or je ne disposais pas de ces ressources.

Plutôt qu'un mur pour me protéger, il me fallait un fil pour m'avertir. Comme ces pièges composés d'une simple ficelle tendue en travers du chemin, qui se prend à vos chevilles lorsque vous progressez. Un fin voile qui filtrerait les intrusions, une ficelle qui sonnerait l'alarme. Un mécanisme de protection, discret mais efficace. Oui, voilà. Avec le peu de ressources dont je disposais, je devrais pouvoir être capable de cela.

Je me mis donc à évaluer la tâche que cela représentait; je commençais à faire le tour des perceptions psychiques, délaissant la perception physique pour le moment. Je m'en remettais pour ces quelques instants aux mains de Hunter.

Et puis, alors que je pataugeais encore dans les limites floues de mon esprit, il me sembla percevoir comme... Une fine brume, une bouffée d'air frais, un endroit indépendant de la douleur qui m'embrouillait, un élément... Etranger.
Hm. Elle n'avait pas attendu longtemps.

La psionique était là, discrètement. Une intrusion sans conséquence, et imprévue, en effet. Je dirigeais mon esprit à la rencontre du sien, afin de lui faire remarquer que je l'avais perçue. Depuis combien de temps était-elle là...? Mon état de fatigue extrême ne me permettait pas de pouvoir en juger. Peut-être venait-elle d'arriver, peut-être cela faisait-il plusieurs minutes... Je n'aurai su dire, tant mon esprit était embrumé par la douleur persistante des expériences précédentes.

"Quelle est la prochaine étape, donc...? demandais-je d'une voix rauque mais placide."

Je rouvris à demi les yeux, renouant avec les perceptions sensorielles pour constater que la psionique avait réussi à dénouer tant bien que mal les muscles de mes épaules. Hm. Je comprenais mieux le succès de cette coutume du massage; c'était sacrément efficace... Si je parvenais à m'habituer au contact physique, peut-être y aurais-je recours plus souvent. Je me fis la remarque qu'il faudrait que je me renseigne pour savoir où ce genre de massages était dispensé.
Le corps avait beau n'être qu'une enveloppe, s'il était débarrassé de toute sensation parasite, l'esprit n'en était que plus efficace. Et le massage semblait être une bonne solution aux courbatures musculaires. Je m'en souviendrais.

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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] - Page 2 I_icon_minitimeLun 10 Déc - 4:47

Hunter admirait les efforts constants de concentration de son élève. Il comprenait vite, au moins, ça ne pouvait que le servir dans ces leçons. Elle le sentait se détendre peu à peu, et l'entendait se marmonner de faire abstraction du contact. Elle recueillit précieusement cette information : Il ne supportait pas le contact. Cela pouvait lui être utile, sait-on jamais, on a déjà vu des exemples d'élèves dépassant le maître...

Ah, c'est fou ce qu'elle pouvait être drôle. Un simple sorcier, aux réserves magiques vides, surpasser une Psionique ? Décidément, elle aurait du devenir comique. Elle continua de masser le corps tendu de son élève, pensive, en attendant qu'il se calme et prenne conscience de sa prés...

Ah, tiens. Pas trop mal pour un début. Elle sentit lorsqu'il s'approcha, le projet d'un "fil" d'un piège tendu qui sonnerait "l'alarme". Une idée à construire et à consolider, simplement par la mise en place de cette alarme. Enfin, simplement, c'était vite dit.

La Psionique, toujours en continuant son massage, se plongea plus profondément dans l'esprit d'Isaac, en veillant à ne pas fouiller, à ne pas laisser des bribes de souvenir lui parvenir, elle ne voulait pas être intrusive ou voleuse, pour une fois. Elle observa avec attention les barrières mentales faible et branlantes érigées par le sorcier dans ses derniers réflexes.

C'était assez difficile à décrire, mais la matière dont était faites ces barrières ressemblait à des briques, ou du béton. Un mur dur, lourd, demandant beaucoup d'énergie, même s'il était fin, il devait absorber une partie de sa concentration. Hunter soupira et se matérialisa complètement, faisant apparaître son avatar de forme de monstre au milieu de cet esprit. Il était ravagé, et n'avait plus aucune consistance, s'en était désolant.

- La prochaine étape, cher Sandlord, est de mettre un peu d'ordre dans cet esprit. Une structure précise, rapporté à un souvenir visuel aide beaucoup dans l'érection de barrières efficaces. Voilà pourquoi se faire charcuter à coup d'offensives brutales n'est en aucun cas une aide pour progresser. Remettez de l'ordre, Isaac. Il vous suffit d'imaginer votre esprit sous une forme visuelle connue, comme un placard, une maison ou autre, où vous rangerez souvenirs, sentiments et émotions. Essayez de faire ça, pendant que je m'occupe de vos barrières. Oh, et, essayez de vous créer un avatar, de la forme de votre choix, cela vous aidera à naviguer dans votre organisation mentale.

Hunter, après son discours, laissa Isaac à son modelage pour se tourner vers ces murs. Durs, cassants. Inutiles. En soupirant de nouveau, elle s'appliqua à modifier une toute petite partie de la structure du mur, pour montrer au sorcier ce qu'il devait faire de ces briques. Entre ses mains psychiques, le mur fins se changea progressivement en une sorte de filet extensible, aux mailles rétractables à volonté, le prototype parfait de barrière efficace. Si il parvenait à modeler toutes ses barrières ainsi et à mettre en place un système d'alarme, comme il disait, il serait bientôt très difficile d'entrer dans son esprit.

Mais cette maille était l'objectif à atteindre, et Hunter avait mis des années à la mettre au point, elle doutait que le sorcier parvienne du premier coup à contrôler ces mailles rétractables, ou même à les fabriquer correctement. Mais bon. Après son oeuvre, Hunter se retourna vers l'esprit de son élève, impatiente de voir ce qu'il en avait fait.

A l'extérieure, le corps de Heliott baissa les bras, restant immobile, les yeux fermés, pour mieux se concentrer sur sa tâche. Et Démons qu'il y avait de choses à faire ici...
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Isaac Sandlord
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MessageSujet: Re: Knowledge is power [PV Isaac]   Knowledge is power [PV Isaac] - Page 2 I_icon_minitimeSam 12 Jan - 11:44

Attendant la réponse d'Hunter, j'échauffais les muscles de mon cou; le massage se révélait efficace, mais la sensation de détente s'estompait, brouillée progressivement par la lente prise de conscience des crampes du reste de mon corps. Mes trapèzes semblaient la seule zone épargnée par la douleur persistante, dorénavant...

Je refermais les yeux; il fallait que je reste concentré, que je reste coupé des sensations physiques. Mettre la douleur à l'écart. Garder la fatigue dans un coin. Faire abstraction des obstacles imposés par mon corps.
Mais je commençais à m'épuiser. J'étais moins efficace, moins apte à faire le tri de mes sensations.

M'enfonçant à nouveau dans mon esprit, mes perceptions brouillées malgré tout par la douleur que je ne parvenais pas complètement à occulter, je revins aux côtés d'Hunter, observant les vestiges de mes réflexes défensifs. Elle venait de se matérialiser dans mon esprit, sous la forme de monstre que j'avais aperçue un peu plus tôt; yeux miroirs, crocs, griffes. Puis elle me donna ses instructions.

Mettre de l'ordre dans mon esprit... Le concept me laissa perplexe, mais j'étais trop fatigué pour la questionner. Comment étais-je sensé m'y prendre...? Réorganiser ma tête selon une structure visuelle... Plus facile à dire qu'à faire. Ordonner mes souvenirs, sentiments et émotions. Voilà qui ne serait pas une mince affaire...

Aux remarques d'Hunter, je pris conscience qu'effectivement, tout s'enchevêtrait, ici ou là. Aucune organisation dans ce fatras, tout s'était entassé au fil des ans, pêle-mêle, sans aucune considération pour le désordre que cela pouvait laisser dans sa tête.
Je soupirais. Une tâche ardue en perspective...

Je fus cependant soulagé lorsqu'Hunter déclara qu'elle s'occupait de mes barrières. Ce serait déjà ça de moins à faire... Et de la sorte, je pourrai me baser sur ce qu'elle aurait fait pour acquérir sa méthode et améliorer plus encore mes défenses. En tant que Sorcier, je serai très certainement amené à rencontrer des détenteurs de pouvoirs psychiques de toutes sortes - sorciers, démons, et j'en passe et des meilleurs. Il me faudrait donc des barrières solides; très solides...

Elle évoqua rapidement le fait de me concevoir un avatar avant de se détourner. Hm. Il est vrai que ma présence floue et vaporeuse ne me permettait pas de bien me centrer. Je me concentrais encore un peu, grimaçant sous l'effort pour mettre la douleur sous verrou le temps de m'exécuter, pris une grande inspiration, et me lançais dans le modelage hâtif d'une enveloppe.

La douleur faisait pression sur mon esprit, m'obligeant à bâcler l'avatar. Lorsque je relâchais mon souffle, mon front perlant de sueur, je disposais de longs membres effilés, un corps trop fin, une masse fileuse en guise de pâle image de mes véritables cheveux, et un visage sans traits, où s'esquissait à peine l'arrête d'un nez droit, avec deux masses ombrageuses en guise d'orbites.

Un résultat peu convaincant, mais je ne me sentais pas le courage de rectifier le tableau. Je sentais mes forces commencer à me quitter de plus en plus vite, la douleur se faire de plus en plus oppressante. Sur mon enveloppe physique, mon visage était crispé de concentration, contenant tant bien que mal la douleur et la fatigue. Je ne tiendrais plus très longtemps...

Je me tournais péniblement vers l'amoncellement de souvenirs de mon esprit. Prenant une longue inspiration, je me lançais dans un ultime effort de concentration. Visualiser un espace de rangement. Je commençais par former une boîte, un vaste enclos pour contenir tout cela. Maintenant, le meubler... En fouillant rapidement dans mes souvenirs liés à cette notion, un endroit me vint en tête: la bibliothèque où j'avais pu travailler en arrivant au Japon, il y avait de cela bien cinq ans.

J'étais fatigué. Exténué. Et ne pus empêcher la suite du souvenir, lié à l'endroit que je me remémorais, de ressurgir.

Hichimoto.
Le souvenir du petit bibliothécaire nippon s'esquissa face à moi. Son crâne dégarni, sa petite taille, ses lunettes rondes qui cachaient mal l'étincelle d'intelligence de son regard. Et son infinie bonté.
Je me revis à seize ans, petit étranger blond fraîchement débarqué et bourré d'orgueil, courant les rues pour trouver de quoi subsister dans ce pays inconnu.

Je me souvins de mon arrivée hasardeuse dans la grande bibliothèque. De l'impression de décalage que j'avais ressenti en voyant cet homme, plus petit que moi, travaillant avec aisance dans cet endroit si grand, si imposant. Je ne me souviens plus quelles raisons l'avaient poussé à m'engager. Aide ménager, je donnais des coups de mains un peu partout, nettoyant, rangeant, me répétant sans cesse que je partirais bientôt d'ici pour trouver quelque chose de plus digne de moi.
J'esquissais un sourire. J'avais été si imbu, si sûr de moi.

Il faisait partie des rares japonais que j'ai croisés qui parlaient convenablement anglais. Autour de moi, la salle de travail de la bibliothèque tokyoïte se dessina, m'englobant dans cette atmosphère de travail studieux, où le vieil homme m'apprenait à parler sa langue. Je me vis, penché de mauvaise grâce sur les manuels couverts d'une écriture que je ne comprenais pas, Hichimoto me reprenant durement alors que le jeune moi faisait une fois de plus preuve de mauvaise volonté.

Et puis un autre endroit se dessina, estompant sous mes yeux les larges rayons de la bibliothèque. L'appartement de Hichimoto. Il m'y avait invité, une fois. Et je me souvins...

Je tournais mon regard vers le jeune Isaac. A peine entré, son regard se voila, son expression se fit triste. Pour quelle raison se départissait-il soudainement de son air supérieur qu'il abordait toujours...? Pour une raison simple, qui me pinça le coeur. C'était un foyer. L'appartement d'Hichimoto était modeste, mais il était évident qu'il ne vivait pas seul. Du moins, pas complètement: des photos ornaient sobrement les murs et les meubles, des portes de chambre étaient visibles dans un couloir. Veuf, mais ses enfants revenaient, de temps en temps. Et il les attendait, toujours.
Je n'avais plus de foyer. Depuis longtemps.

L'endroit se brouilla. Le jeune Isaac rajeunit encore un peu. Il devait avoir treize, quatorze ans. Et il rentrait des cours, sans un bruit. Mon coeur se souleva en entendant l'écho d'une voix qui m'avait été familière. Je relevais les yeux brusquement, pour voir apparaître, au bout du couloir d'entrer, arriver ma mère.

Je me figeais sur place.
Voilà bien longtemps que je n'avais pas repensé à celle qui m'avait élevé.

J'observais, spectateur médusé, la scène que j'avais joué tous les jours de mon enfance et une bonne partie de mon adolescence. Rentrer sans un bruit, voir ma mère arriver, son visage si dur et sévère s'illuminer d'un sourire. Sa voix, qui me parvenait comme sous l'eau, qui parlait au jeune garçon taciturne au visage fermé. J'avais le regard si dur...

Froid. Sûr de moi. Intrinsèquement orgueilleux. Je savais que je valais mieux que les autres. Que je leur étais supérieur. Que j'étais différent.
J'avais grandi au milieu des Humains. Et bien que ma mère ne m'aie jamais dit un seul mot sur l'existence des monstres ou sur ma nature, j'avais toujours senti cette différence.

Je soupirais en observant ma mère. Il était si étrange de la revoir...
J'en gardais un souvenir à la fois très net et très flou. Je me souviens de ses cheveux, son visage lisse, son regard parfois un peu inquiétant. De ses membres qui sonnaient creux quand elle se cognait. De ses gestes saccadés quand elle s'énervait. De sa voix qui montait en décibels à vitesse ahurissante dès que quelque chose la contrariait. Et son sourire, dans le noir de ma chambre, que j'apercevais à peine alors qu'elle venait me dire bonne nuit.

J'inspirais un grand coup, et fis un effort pour me détacher du souvenir. Je ne voulais pas revoir ces moments, je ne voulais pas replonger dans tous ces souvenirs. Pas maintenant. Ce n'était pas le moment.

Grinçant des dents, je contins ma douleur et me forçais à sortir du souvenir, l'enfermer dans... un livre. Je baissais les yeux sur la couverture de cuir sombre qui venait de se matérialiser dans mes mains. Hm... Voilà une bonne idée pour classer mes souvenirs.

Je relevais les yeux, et fus surpris de constater que la boîte que j'avais formée autour de moi, si elle n'était toujours pas ordonnée, avait désormais une organisation par pièces. Un habile mélange, entre la bibliothèque du vieil Hichimoto, et de la maison de mon enfance...

Je me sentis flancher. Mes jambes, même virtuelles, peinaient à me porter. Je me sentis sortir de l'enveloppe de mon avatar un instant, le livre tombant au sol. Je serrais les dents. Merde. Je n'en pouvais plus. Je luttais un instant pour réussir à contenir ma présence dans l'enveloppe que j'avais esquissé, pour un résultat encore plus brouillon qu'auparavant. Les contours étaient indistincts, je n'étais qu'un amas de formes floues.

Dans un dernier effort de concentration, je me focalisais sur Hunter. Je devais la rejoindre.
Je pris une grande inspiration, me redressais, et sortis de la maison-bibliothèque.

Elle était non loin, devant le mur risible que j'avais érigé en réflexe précédemment. Sous ses doigts, la pitoyable protection s'effritait, partait en miettes... Et puis elle le transforma. Sous mes yeux ébahis - enfin, ce qui me servait d'yeux sous cette forme - elle changea la structure du mur. Les briques s'affinèrent, se lièrent entre elles, devinrent fils et mailles...

Un grillage. Un gigantesque filet pour intercepter les intrus. Voilà ce qu'il fallait faire...

Je me sentis sortir de mon enveloppe, encore. Y revenir, en ressortir. Je n'arrivais plus à contenir mon esprit dans l'avatar. Je me débattais avec la douleur, mais la fatigue jouait contre moi; tous mes membres tremblaient, ma présence clignotait, brouillée...

Mon corps physique s'affaissa sur la chaise, mon buste tomba vers l'avant et tout mon corps bascula sur le côté, s'affalant mollement sur le sol, ma tête produisant un son mat en rencontrant le sol froid.

Je tremblais convulsivement d'exténuation. Mon visage fiévreux était crispé, couvert d'un voile de sueur froide. Je n'en pouvais plus. J'en avais trop fait. J'avais atteint ma limite...
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