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 Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]

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Heliott Kent
Heliott Kent
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MessageSujet: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 4:10

Heliott, comme tout les soirs, comme chaque nuit, après avoir peigné ses cheveux avec un soin quasi-excessif, se réjouissait d'avoir une des colocataire les plus effacée.

En effet, toute les petites manies d'Heliott la rendait vraiment difficile à vivre. La façon étrange de ranger ses vêtements par couleur complémentaire, l'heure qu'elle passait chaque jour à prendre soin de sa chevelure noire aux doux reflets bleutés, son horreur du bruit pendant la nuit, et tout simplement, son goût pour la solitude... Tout ça mêlé faisait d'elle sans doute une des pire colocataire qui existe sur cette planète.

Elle prépara ses affaires pour le lendemain, avec soin. L'uniforme du lycée, et une botte noire qui remontait jusqu'au genoux.

Oui, une. L'autre pied serait chaussé d'une ballerine rouge cirée. Elle noua ses longs cheveux en une tresse pour qu'ils soient toujours bien coiffés demain, et se contempla dans le miroir.

Vêtue d'une simple chemise de nuit blanche un peu longue au niveau des manches, ses cheveux noués, avec ses grands yeux d'un bleu troublant, elle ressemblant à une sorte de spectre. Cette pensée la fit sourire. Après tout, n'était elle pas les âmes des défunts qui marchaient encore ?

Elle se glissa dans les draps et éteignit la lumière de sa lampe de chevet, avant de fermer les yeux. C'était sans doute la partie la plus énervante du sommeil pour Heliott. Attendre que les rêves viennent vous cueillir à même le lit.

Au bout d'une demi heure passée à respirer lentement et à chasser toute pensée de son esprit, elle finit par sombrer dans un sommeil de plomb, bercée par les souvenirs lointains et proches de sa longue vie.

Comme à chaque fois dans ses rêves, elle se retrouvait elle, debout, sans aucune maîtrise sur les événements, à contempler ses souvenirs. Sans que personne la voit.

Une déferlante de souvenirs assaillit son esprit, et elle s'appliqua à les trier, les ranger, les ordonner, ce qui consistait en fait à tous les regarder à nouveau, de supporter les émotions à nouveau, pour savoir comment les enfouir au plus loin de son esprit.

Le premier souvenir à se présenter, comme à chaque fois, était celui de sa naissance qui revint. La pièce sombre, lugubre, les meubles tachés de sang, une scène qu'elle connaissait dans les moindres détails. L'homme, penché sur le cadavre d'Amy.

Sa propre silhouette, nue, aux longs cheveux blancs et aux yeux miroitants, apparaissant derrière le meurtrier. L'éclat du poignard. Son premier meurtre. Sa naissance, sa renaissance, la baiser, l'âme, tout lui revenait naturellement, et tout était en ordre. Chaque détail de la scène lui venait avec une précision incroyable, tant elle avait eu à la voir et la revoir.

Elle soupira et s'assit sur le canapé du salon Londonien, attendant que le souvenirs se termine. Toujours les mêmes cauchemars, les mêmes horreurs, les mêmes âmes. Une larme coula sur le visage de la Psionique dans son sommeil. Les émotions, même après cent ans, étaient toujours intactes, et lui semblait pourtant toujours aussi lointaines, distantes.

Une nuit de plus. Elle se mit au travail.


Dernière édition par Heliott Kent le Dim 2 Déc - 23:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 4:49

Le silence. Autour de lui, n'était que le silence, interrompu de quelques larmes. Il avançait dans un doux monde de brume rougeâtre, flottant dans cet espace sans fin qu'est l'esprit humain. Nourri, satisfait, il jeta un regard par dessus son épaule pour voir l'esprit, décharnée, du petit garçon qu'il venait de traumatiser. Les enfants ne devraient pas avoir autant de peur, c'était malsain. Enfin. Celui-là avait eu un épisode plutôt drôle à lui présenter.

Danny Loyal, un jeune anglais, avait été élevé dans une famille très stricte. Et lui, petit déviant, avait trouvé sous le lit de ses parents, un magazine interdit. Il l'avait lu et relu, espérant toucher du bout des doigts la dentelle fine accrochée aux corps de femmes trop parfaitement retrouchées. Et puis, il s'était senti bizarre, et avait eu la réaction de tout adolescent. Depuis, il vivait dans la crainte. D'être un déviant. De se faire envoyer - où, on ne savait pas - avec pertes et fracas. De décevoir ses parents. Ah. Oui. Il l'avait dévorée avec grand plaisir cette peur, il pouvait désormais aller se reposer.

Sauf que.

Une pulsation régulière, intense et diffuse attira son attention. La Phobie leva la tête, dardant de ses six yeux roses un point qui était au-delà, bien au-delà des limites de l'esprit du petit Danny. Kyofushou sentit son visage démoniaque esquisser un large sourire et sortit de l'esprit de Danny aussi simplement qu'il y était entré. Le cerveau avait cela d'incroyablement jouissif qu'il se mettait en veille lorsqu'il se reposait. Il était alors aussi accessible que l'entrejambe d'une prostituée, pour peu qu'on savait y faire.

Et en la matière d'esprit, Kyofushou était un maître.

Le professeur de Sciences Occultes avait le visage craquelé, les yeux magenta, l'allure rigide d'un automate. Il fit quelques pas, s'arrêta devant la porte aux vibrations étranges, et ouvrit la porte avec un silence absolu. Une seule personne occupait la pièce. Une jeune fille aux cheveux d'ébène. Et elle dormait avec la même rigidité que lui. Kyô sentit son démon se délecter d'avance, prit place sur une chaise, et posa deux doigts sur le front de la fillette.

Une décharge électrique le parcourut, comme la main d'une mère réprimandant son fils. La phobie eut un grognement jouissif, et força cette décharge, pénétrant l'esprit ainsi à sa portée avec force et puissance. Il brisa les barrières affaiblies par le sommeil, et força l'entrée comme un barbare envahissant un village nordique.

A l'intérieur, l'esprit était dense. Epais, et recelait d'une multitude de souvenirs.

Il avait l'impression d'être dans une immense salle d'archives. Des rangées de centaines et centaines de faits marquants étaient ordonnés avec la rigueur d'un ordinateur. La phobie, dans son habit de diamants noirs et d'ombre, se sentait presque... impressionné. Dans quel genre d'esprit était-il arrivé là ? Des peurs ? Oui il y avait des peurs. Beaucoup de peurs. Mais il n'avait aucune envie de les toucher. Pas pour le moment. Une activité cérébrale forte, vibrante, l'attendait un peu plus loin. Il flotta avec impatience jusqu'au point nerveux, centre de cette agitation.

Il repoussa d'un revers de manches les peurs qui l'assaillaient. Il n'avait pas de temps à perdre.

Puis, lentement, comme entrant dans un bain trop chaud, il entra dans le souvenir qu'utilisait le rêve, débarquant comme une fleur. De ses deux mètres cinquante de haut, sa couronne d'ombres, et ses mains squelettiques, il contempla la scène qu'il avait devant lui. Une scène de massacre. Une scène qu'il avait produit lui-même dans d'autres circonstances. Ses lèvres cousues de fils noirs s'étirèrent, et il se mit à rire, lentement. D'un rire caverneux, profond, menaçant. Il était vraiment tombé sur un esprit plein de surprises.

Kyofushou : Il est toujours bon de ressentir au milieu d'un massacre, le doux parfum de la mélancolie.

Il s'avança, traversant le souvenir comme s'il s'était agi d'un vulgaire hologramme, et conclut que la personne prostrée dans son coin n'était pas uniquement spectatrice mais aussi actrice de la scène. Menaçant, grand, envahissant, il s'assit à ses côtés sur une sorte de sofa, et fit suinter un peu de peur, histoire d'exciter son esprit, accélérer l'arrivée de peurs profondes.

Kyofushou : Ah. De la fierté. De la haine. De la jouissance et de la ... peur. Ô jeune âme... vos souvenirs sont ravissants de complexité.

Sa voix grinçait comme des ongles sur un tableau noir. Doublée d'un sifflement, ses paroles sortaient de sa gorge rauque. Il était proprement menaçant, mais comptait sur cette âme pour ne pas perdre le fil de son rêve, et lui laisser voir plus. Oui plus. Il appréciait une tête de cette capacité, c'était... grisant.


[HS : La Phobie. Tu remplaces le bleu par du rose, et tu tu lui mets un peu plus de fumée.]
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 5:07

Une intrusion.

Heliott détourna légèrement son attention du souvenir, pour scruter le nouvel arrivant. Elle n'était pas effrayée par lui, au début. Si il n'avait pas encore dévoré son esprit, elle ne voyait aucune raison d'en avoir peur. Ce n'était apparemment pas un Psionique. Il n'avait pas du tout la même aura. Sûrement un démon.

Un Démon. Un petit sourire ironique éclaira son visage. Un Démon de la peur, qui hantait ses rêves. Il allait en avoir pour son argent si il restait assez longtemps. Elle ne lui prêta pas une grande attention, vérifiant juste qu'il n'entrait pas dans ses souvenirs classés.

Ah, non, il débarqua avec des airs de propriétaire dans celui qu'elle était entrain d'analyser. Traversant les objets et les âmes. Son apparence était définitivement celle d'un démon. A côté, avec ses yeux miroirs et ses griffes, elle pouvait aller se rhabiller.

Oui, en effet, Heliott était dans sa forme de monstre, comme à chaque fois qu'elle se matérialisait dans ses rêves.

Elle ne broncha pas quand il s'assit à ses côtés, concentrée sur les détails du souvenir de sa naissance. Ses cheveux blancs trempés dans la teinture noire utilisée pour les vêtements. Elle grimaça, ce souvenir continuait le la faire grincer. Pauvre cheveux.

En revanche, quand il parla et qu'il se mit à dégager des ondes de peur pures, elle lui jeta un oeil curieux. Etait il conscient que la peur dont il parlait, tout comme la haine et la jouissance, n'étaient pas les siennes propres ? Elle pouvait lui montrer les scènes les plus effrayantes de sa vie, pourtant ce ne serait jamais vraiment sa propre peur.


- Cela fait longtemps que je n'ai eu l'honneur d'une visite démoniaque dans mon humble psychée. Généralement c'est moi qui visite celle des autres, mais passons.

Elle esquissa un petit sourire et se retourna vers le souvenir, qui s'effaçait de lui même, s'étant terminé par l'ouverture de la porte de la maison, et le commencement d'une non-vie.

- Et je dois dire que cela fait également un temps que l'on a plus qualifié mon âme de "jeune".

La scène fut spontanément remplacée par l'intérieur d'un train. Heliott s'installa dans un coin, observant avec attention son double du passé regarder par la fenêtre, emplie d’appréhension sur sa nouvelle vie... Et de peurs, bien sûr. Provenant des âmes qu'elle avait dévoré la veille. Une femme dans la force de l'âge, et un adolescent suicidaire. Toujours délectable.

La neige tourbillonnait par la fenêtre. Sur une gazette laissée à l'abandon par terre, on lisait très clairement la date : 1920.
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 6:06

L'âme ne marqua absolument aucune surprise quant à sa présence, et cela le satisfit au plus haut point. Elle n'était pas ordinaire. Elle, parce que les souvenirs qu'il avait devant lui et l'apparence de cet esprit était clairement féminin, pas uniquement à cause de sa forme. Pas ordinaire, car les jeunes filles même ayant vécu des dizaines d'années se cachaient d'ordinaire et attendaient que le maître de la Peur ait terminé son petit marché, avant de s'en aller en leur ébréchant l'âme. Elle avait l'air de s'en ficher comme de sa première chaussette - si elle avait jamais porté des chaussettes.

Le cas qui se présentait à lui était tout de même curieux. S'agissait-il d'une âme habitée par une autre ? D'une double personnalité d'une jumelle morte en couche ? Non. C'était autrement plus compliqué. Le corps de cette inconnue était bien le sien, il lui répondait parfaitement. Ou alors l'âme originelle l'avait déserté depuis si longtemps qu'elle n'avait plus aucune influence. Mais quelque chose, une intuition sans doute, indiqua à Kyô qu'il ne devait pas s'agir d'une telle chose.

??? : Cela fait longtemps que je n'ai eu l'honneur d'une visite démoniaque dans mon humble psychée. Généralement c'est moi qui visite celle des autres, mais passons.

Elle avait deviné, au premier coup d'oeil, que c'était un démon. Rares, très rares étaient les âmes suffisamment développées pour l'identifier immédiatement. Plus rares encore celles qui ne s'enfuyaient pas une fois qu'elles savaient qui il était. Soit cette personne était de l'Immatériel, soit il existait une race de monstre qui, d'un coup, l'intéressait beaucoup.

Elle n'était pas un démon, il en était certain. Il l'aurait senti, tout de même. Il ne fréquentait pas son corps depuis suffisamment longtemps pour avoir oublié la marque d'une âme démoniaque. De plus, il avait rencontré Philodamie quelques semaines auparavant, et il se souvenait exactement la résonance qu'avait son âme. Quelle autre créature envahissait la tête des gens ? La Peur avisa sa compagne d'esprit et sentit ses sourcils se froncer.

Avec une tête pareil, des yeux miroitant, et une peau et un corps entièrement blanc -blanc comme neige, blanc comme crème, blanc agressif - elle pouvait bien être n'importe quoi.

Son attention était, il faut l'avouer, à moitié spoliée par cette créature, et les souvenirs atypiques mais pas spécialement grinçants qui se déroulaient devant ses yeux lui échappaient quelque peu. Oubliée la vibration d'âme, c'était elle qui l'intéressait.

??? : Et je dois dire que cela fait également un temps que l'on a plus qualifié mon âme de "jeune".

Avec un intérêt non feint, la Phobie se pencha en direction du souvenir. Il avait devant les yeux un joli brin de fille qui avait dû faire fondre plus d'un coeur. Pas seulement parce que sa beauté insolente et cruelle était un doux contraste de noir et blanc, mais aussi parce qu'il sentait en elle... trois âmes. La Phobie n'avait jamais cru en dieu, mais il avait une notion de religion, et la Trinité avait l'air d'être tout sauf une jeune femme avec deux âmes coincées à l'intérieur.

Deux d'entre elles étaient en décomposition. C'était intéressant. Très intéressant.

Il semblait que ce que lui était à la peur, elle l'était à l'âme toute entière. Un instant, le rationnel professeur de Sciences Occultes se demanda comment une telle créature avait pu se balader dans la nature, et surtout ce qu'elle faisait comme élève à Yôkai.

Celui d'après, le démon reprenait le dessus. A quel rythme devait-elle se nourrir ? Pourquoi se nourir ? Quelle puissance lui offrait une âme avalée ? Etait-elle née dans ce corps, ou avait-elle envahi ce corps, comme une gangrène psychique attendant une naissance ?

La phobie tendit la main vers le souvenir, et ferma ses six yeux démoniaques. Une douce chaleur l'envahit alors qu'une émanation de peur quittait le souvenir, grimpant le long de son membre, se figeait à son essence. Un suicide. Ses yeux rougeoyèrent doucement tandis qu'il effaçait une peur furtive, l'effaçant définitivement de ce souvenir. Son dos tremblota, et sa couronne d'ombre grandit imperceptiblement, sinon par le frisson que cela lui provoqua.

Kyofushou : 1920 ? Si vous êtes née à cette époque, votre âme est pour moi un poussin sorti de l'oeuf.

Il se leva, et se pencha en avant, comme un père pour réprimander son garçon. Des émanations d'ombre l'enveloppèrent, suintant de tous les pores de sa peau. Une menace se forma autours de son corps démoniaque tandis qu'un hurlement de frayeur absolue quittait le souvenir pour venir se greffer à lui. Celui de la seconde âme avalée, sans aucune doute. Il l'avala avec gourmandise, et se redressa lentement.

Kyofushou : Qu'êtes-vous donc... esprit ? Banshee ? Non... âme vagabonde ?

Il tenta de se contenir. Sa réflexion agitée gênait le souvenir et son déroulement normal. Il devait faire attention à ne pas trop s'imposer dans l'esprit d'un autre, c'était un coup à y rester bloqué, pour toujours. Au pire, il finirait par dévorer l'autre entité, mais tout de même, il appréciait son corps, alors le perdre l'embêtait quelque peu. La fumée noire qui s'échappait sous forme de cercle d'invocation se rétracta doucement. Et le souvenir, comme parasité par sa présence, redevint net tandis qu'il reculait, revenant s'asseoir.

Kyofushou : Je suis intrigué.
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeDim 18 Nov - 6:35

Si il y avait bien une chose qu'Heliott n'aimait pas, c'était d'être dérangée pendant qu'elle classait ses souvenirs. Qu'il soit là, d'accord. A la limite, qu'il dévore une ou deux peurs par ci par là, c'était tolérable et même parfois appréciable. Mais qu'il pose des questions sur sa nature...

Elle ne comprenait pas, si il était si ancien, il avait dû forcément croiser un Psionique au moins une fois dans sa vie. Mais il est vrai qu'un Démon d'une telle puissance devait être forcément âgé d'au moins quelques siècles...

Elle sentit la peur quitter son souvenir. Elle eut un petit pincement au coeur, mais ça ne dura pas longtemps. En revanche, son aura de peur intense qui perturbait son souvenir l'agaçait prodigieusement. Elle renforça sa vision pour éviter de perdre le moindre détail de la scène. Rien ne devait lui échapper, ou ses crises reviendraient encore plus périodiquement.

Il demandait des explications, après avoir calmé cette aura agressive. Banshee ? Âme vagabonde ?

Âmes vagabondes, plutôt.

Le fait qu'il soit intrigué par sa nature la flattait. Elle n'était pas aussi puissante que lui, et elle se ferait un plaisir de lui exposer tout cela. Elle se demanda l'espace d'une seconde si il était un professeur, un membre du personnel, ou un élève. Briser le règlement ainsi pouvait lui apporter des ennuis.

Mais cette réflexion disparut rapidement quand elle se rappela que hanter les rêves des élèves étaient sans doute une autre forme de piétinement des règles établies.

Un petit sourire éclaira son visage.


- Je suis une Psionique, personnification d'un meurtre commit en 1902. Je suis étonnée qu'un démon tel que vous n'ai jamais rencontré quelques représentants de mon espèce. Ma race est à la base la matérialisation... Des peurs humaines de voir leur esprit violé. Cela doit vous parler.

Devant eux, le souvenir fut remplacer par un autre, une sombre ruelle, une Heliott aux cheveux roux et bouclés penchée sur un cadavre frais. Un de plus.

- Je le nourris d'âmes, humaines et monstrueuses.

Devant eux, dans le souvenir, la jeune Psionique rousse déposa un baiser voleur d'âme sur les lèvres du cadavre. La Heliott actuelle agrandi son sourire, au souvenir de la délectation que lui provoquait le repas d'une âme.

- Je ne suis ni un démon, ni un esprit. Je suis le corps et l'âme dévoreuse née de la rancœur, de la peur et de la haine d'une jeune femme nommée Amy.

Le souvenir changea à nouveau. Heliott se tendit soudainement. Elle connaissait ce souvenir. Un baraquement, des centaines de lits de bois, des corps décharnés, des voix suppliantes, des regards vides, des femmes prêtes à crever, l'horreur qui suintait des murs.

Janka Epstein était allongée dans sa couchette, immobile, son visage creusé par les larmes. Elle n'était pas maigre, mais c'était comme si elle ressentait la tristesse, la peur et la désolation de toutes les résidentes. Ce qui était en partie justifié. En elle semblait mourir des centaines voir des milliers d'âmes suppliantes.
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeMar 20 Nov - 14:05

La phobie saisit sur le visage harmonieux de la jeune femme un sourire. Pas un sourire amusé, pas un sourire harmonieux. Un sourire d'ironie subtile, qui le prenait clairement et simplement pour un demeuré. Il sentit dans son égo d'entité démoniaque une incroyable bouffée de mécontentement. Elle le prenait pour une bille, un débutant, un bleu. Il était clairement offensé.

Ainsi, c'était une psyonique. Il en avait déjà entendu parler, il avait même rédigé un papier sur leur cas, mais n'y avait pas prêté plus d'attention que cela. C'était une race rare, et donc une race qui n'était pas vraiment vouée à perdurer. Elle n'avait pas de descendance connue, et il ne savait même pas si ce genre de création démoniaque était vouée à se reproduire, ni par quel moyen elle pourrait le faire. Lui savait que si son corps donnait une descendance, il créerait un hybride. Un demi-démon. Un descendant de la peur, avec une partie de ses pouvoirs ancrée profondément dans son code génétique. C'était d'ailleurs un sujet de dispute récurrent avec June. Elle voulait un enfant, lui n'en voulait pas. Elle voulait un fils, lui avait la crainte, lointaine, mais logique, du père qui lâche une calamité sur le monde. Une calamité, c'était ça qu'étaient réellement les psioniques.

Ce que lui était à la peur, elle l'était à l'âme toute entière. Dans le vaste monde de l'Immatériel était une hiérarchie particulière. On retrouvait des entités, à son image, profondément mauvaises, nées des pulsions humaines. Luxure. Colère. Envie. Jalousie. Gourmandise. Lui, était la peur. La Peur de tous les êtres vivants. Les variations de leurs âmes, les instants les plus noirs de leur existence. Il y avait les damnés, ces âmes pécheresses à jamais condamnées à errer dans un monde impalpable. Il y avait aussi les fantômes, esprits perdus sur le chemin de l'éternité. Les totems, les bannis, et enfin, les psyoniques.

Elle était à ses yeux une privilégiée. Car elle était née avec un corps, et n'avait en fin de compte pas eu à déployer autant de moyen que lui pour conserver un corps. Lui entretenait sagement Hideki Monohara, appréciant chaque parcelle de sa beauté comme un trésor, en bon physionomiste. Elle n'avait eu qu'à rester assise sagement sur ses fesses et dévorer les âmes d'innocents malheureux et persécutés. Quelle gentille petite fille.

Elle semblait avoir vécu relativement longtemps, au vu du nombre hallucinant de souvenirs archivés à son arrivée. Mais son existence était une petite poussière dans la longue existence de la Phobie. Lorsqu'on est éternel, on a tendance à voir le temps passer différemment. Ce qu'elle considérait comme toute une vie pour lui ne représentait que quelques heures à l'échelle humaine. En tant que démon, il était ravi de savoir qu'une créature de son rang parcourait l'école. En tant que professeur, il était de son devoir de surveiller son cas. La direction lui aurait fait des reproches si le spécialiste des sciences occultes avait laissé passer une dévoreuse d'âme inaperçue.

Psyonique : Je ne suis ni un démon, ni un esprit. Je suis le corps et l'âme dévoreuse née de la rancœur, de la peur et de la haine d'une jeune femme nommée Amy.

Il réfléchit un instant à cette théorie. Née des peurs et des haines de quelqu'un. C'était un relent d'âme, un parasite dangereux et gangreneux, une puce sur l'esprit humain. En un mot comme en cent, cette jeune fille était plus qu'intéressante pour lui.

Le décor changea brusquement d'ambiance. Kyô cessa toute réflexion pour se pencher sur ce qu'il voyait. Oh. Cette fillette avait donc vu l'Holocauste. La torture sous sa forme la plus aboutie. Des humains tuant des humains. Des monstres achevés comme du bétail. Des êtres vivants parqués, massacrés, séparés pour la folie d'un seul homme qui cherchait la perfection. Pour lui qui était respectueusement resté en dehors de la guerre, c'était une première. Aucune des âmes de Yôkai n'était assez âgée pour avoir de telles images. Il y avait bien des peurs d'histoires anciennes, mais de cette taille, oh non.

L'apothéose du racisme pur. De la folie.

La jeune femme allongée devant lui émanait de la peur, de la terreur pure. Le Kyô humain au fond de lui ressentit une vague à l'âme. Une horreur crue, vive comme la lumière braquée par un policier zélé sur un suspect. Kyofushou, la Phobie, était infiniment satisfait. De ce souvenir des vagues de sentiments entremêlés lui parvenaient, dont un particulièrement fort.

Une distorsion dans la souffrance humaine. Plus que ce qu'une âme pouvait supporter. Un long gémissement, chaud comme la vie quittant un corps. La peur de la mort. De la séparation. De la fin du monde. De rester en vie, sans vie, vide d'humanité. De finir creux comme un tronc d'arbre, sec comme un squelette, suppliant ses bourreaux de ne plus lui faire de mal. Le travail sauve.

Un rire long, gras, et particulièrement caverneux gagna la Phobie. Il sentit une résonance sourde répondre à son appel, et les peurs de ce souvenir en sortir avec brusquerie, frappant contre la paroi de l'esprit de la Psyonique avec autant de force que s'ils avaient pu s'effacer de cette manière. Des centaines de corps décharnés, mourants, appelaient leur maître. Kyofushou était là, et les accueillait à bras ouverts.

Son rire mourut dans un tremblement sourd, une aura noire suinta de chaque parcelle de son corps, et il se déplaça autour de la scène avec l'aisance d'un maître de cérémonie préparant pour la millième fois sa table. Sa tête démoniaque grossit, s'étira, jusqu'à ne plus être qu'une illusion noire, spoliant tout espoir hors de ce souvenir.

Kyofushou : Voyons ce qu'on peut trouver de plus... que ça.

Il enfouit ses mains au centre du souvenir. Ses mains squelettiques et démesurément longues. La fumée magique sortait de lui sous forme de volutes épaisses. Il tourna le souvenir, le retourna, en cherchant les protagonistes. Il attrapa au hasard les malheureux enfermés dans ces camps de la mort et les retint au creux de ses mains démoniaques. La peur fit gémir, crier, hurler ces souvenirs douloureux, laissant échapper des roucoulements de plaisir absolu. Il se réjouissait de la mise à mort sanglante d'un proche. Appréciait le dernier souffle d'un mort de faim. Il contemplait les scènes de viol, de torture, les mensonges d'espoir, les illusions brisées, les bourreaux frappant, brisant leurs victimes.

Le fin fil qui le retenait à la réalité s'évapora soudain. Et la Phobie sombra dans la scène.

Il était complètement ivre, ivre de terreurs, ivre de peurs profondes. La misère humaine sous sa plus belle forme. Aussi crue et vulgaire qu'une pièce de boucher en préparation. L'esprit s'assombrit entièrement, et il se fit gigantesque, envahissant chaque parcelle que la Psyonique avait laissé accessible. Ce n'était plus son souvenir. C'était celui de la Phobie. Et elle se nourrissait comme un affamé après des semaines de privations. Oubliés les disputes adolescentes. Cette mort de la logique humaine, de la compassion. Il la dévorait, il s'en gavait, ne laissant plus visible à la Psyonique que ses six yeux magenta, luisants en toile de fond.

Kyofushou : Votre esprit est délicieusement torturé, Psyonique.

Sa voix ne lui appartenait plus. Elle était celle des mourants, des suppliciés. Une cacophonie qui formait un choeur démoniaque. Un choeur macabre. Une menace vibrante, tandis qu'il se mouvait avec menace, se gorgeant de toutes ces peurs. Dieux ! C'était un délice. Il se sentait comme une succube dans un bordel, un démon de la gourmandise en plein banquet, un ivrogne avec une cave à vin à disposition. Il se gavait, se nourrissait à s'en rendre malade, se sentant grossir, grandir, épaissir. Et son rire ne sonnait plus à ses oreilles démoniaques que comme l'écho démesuré de tout ce qu'il avait à portée de main.

La Phobie.
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeMar 20 Nov - 14:51

La Psionique n'écoutait déjà plus. Elle était replongée dans ces souvenirs, dan cette horreur. Les seuls souvenirs qui conservaient entièrement leurs effets sur Heliott. Avant même que la peur n'eut fait quoi que ce soit, la Psionique était tombée à genoux, sur le sol, et avait prit sa tête dans ses mains. Pourquoi ce soir ? Pourquoi le soir où son esprit était hanté par ses souvenirs les plus atroces était justement celui où elle recevait la visite d'un invité pareil... ?

Des larmes silencieuses coulaient déjà sur le visage d'Heliott. Le travail rend libre.

Le travail rend libre.

Le travail était la seule façon de sortir de ces camps, le travail était le seul échappatoire, car le travail menait à la mort, et la mort aux fours, et toujours au fours, au douches de gaz, la mort lente de la faim, l'horreur chaque jour, chaque heure, chaque minute, rien ne pouvait les sauver, et Heliott survivait en dévorant les âmes de ceux qui l'avaient précédés, elle laissait vivre encore en elle ceux qui avaient déjà souffert, elle endurait l'horreur de centaines de morts, de milliers de morts, et leur énergie lui servait à survivre, et elle ne vivait plus vraiment.

La seule façon que Heliott ai de vraiment vivre, c'était de revoir ces souvenirs. La période de sa vie où elle avait atteint et même dépassé le stade émotionnel humain.

Elle pleurait chaque jour, chaque nuit, elle hurlait à la mort chaque fois que le froid mordait sa peau, chaque fois qu'un autre prisonnier venait rejoindre l'immense nombre de morts, chaque fois qu'elle buvait une âme c'était comme une renaissance suivie d'une longue et douloureuse torture, la cruauté à l'état pur.

Puis la Peur s'avança. Un rire presque plus effrayant encore emplit l'esprit tout entier de la Psionique endormie. Heliott ne pouvait pas se relever, ne pouvait plus contrôler ses propres pensées, ne pensait pas pouvoir un jour en réchapper. Le son de ce rire résonna et battait à ses tympans, elle voulait arrêter ce rire, elle le voulait, elle le voulait !

Les peurs, les âmes, les souvenirs, tout, tout se dilata, prenant chaque parcelle du maigre espace qu'elle leur accordait, faisant presque céder ses barrières, la réveillant presque, mais le Démon la tenait aussi sûrement que des chaînes, elle devait rester endormie, elle le devait pour qu'il puisse faire festin de ses peurs, elle ne devait pas se réveiller.

Elle sentit toutes les peurs s'agiter, toute la souffrance être engloutie, elle entendit la voix de la Phobie se répercuter sur les parois du souvenir fragile, et elle ne vit plus que le noir, et ces yeux, ces six yeux brillants, il avait sombré, sombrer dans l'excès, la démesure, il ne pourrait plus s'arrêter, elle devait faire quelque chose mais elle ne pouvait spa bouger, pas penser, pas agir, elle ne pouvait que contempler sa propre douleur et de souffrir encore, et encore tout ces instants de malheur, de misère, de mort, de mort, et encore de mort, et toujours de mort, si nombreuses, si dense, si vives et en même temps si sombres.

Ivre, oui, il l'était, elle se doutait de la jouissance que pouvait lui provoquer la douleur de centaines de torturés, les souvenirs de mères prisent dans les douches à gaz, les articulations détachées par leur désir de vivre et les jointures de la porte qui refusait de s'ouvrir, leurs poumons qui s’emplissent de gaz, leur suffocation si courte et pourtant si longue, interminable, la mort de leurs enfants avant la leur, la douleur de voir le fruit de leur amour succomber, tant de souffrance que pourtant elle n'avait pas vécu, mais répétés, torturés, avalés, les souvenirs et la douleur avaient finit par se graver, indélébiles, inoubliables, condamnant une Psionique à ressentir, condamnant une Psionique à souffrir pour ses victimes indéfiniment.

"Votre esprit est délicieusement perturbé Psionique"

Un choeur de morts. Un choeur d'âmes défuntes et hurlantes. Elle ne pouvait en supporter plus, elle ne le pouvait pas, mais pourtant le regard du Démon l'ancrait comme à jamais dans ce souvenir maudit, la fixait pour toujours dans les peurs qu'elle avait tant cherché à fuir, pourquoi elle, pourquoi ?

La Psionique était prostrée, les yeux tournés vers Kyôfushou, ses yeux miroitants relfétant la douleur, le noir, la lumière intense des yeux magentas du Démon. Incapable de bouger. Seulement capable de pleurer, de hurler, et de maintenir faiblement les limites de son souvenir.

Elle hurlait de douleur, de tristesse, d'horreur, elle hurlait pour chasser les souvenirs, elle hurlait encore pour oublier qu'elle souffrait, elle voulait oublier, elle devait oublier.

Heliott Kent, Amy Mc Clane, Janka Epstein, Maïa Beaumont, Hunter, tout ces noms n'avaient plus aucun sens pour elle, car elle n'était plus que douleur, recroquevillée à même son esprit, ses cris couvrant presque les voix des damnés, ses hurlements déchirant se gorge, ses yeux déversant un flot ininterrompu de larmes, devant ce souvenir qui lui échappait.

Elle n'avait plus le contrôle sur ce souvenir. Elle parvenait à peine à garder celui de son esprit, une crise menaçant dangereusement de se déclencher, elle parvenait à la contenir, mais tout tenait d'un équilibre si fragile qu'elle avait peur à chacun de ses cris que tout ne s'effondre autour d'elle.

A nouveau, Hunter vivait
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeDim 2 Déc - 11:57

La souffrance de Heliott Kent était un délice au-delà de tout ce qu’il avait jamais pu ressentir. Plus que la satisfaction de voir ses sombres desseins se réaliser. Plus que le visage tordu d’une mère perdant son enfant. Plus que la peur panique qui avait envahi son corps lorsqu’il en avait pris possession. Kyofushou ne se faisait pas prier, il prenait toute possession de ce qu’on lui laissait, se gavant comme une oie avant l’abattoir. Il tentait de repousser les limites de cet esprit si vaste, de ces barrières si solides. Il voulait voir, une à une, les maigres protections restantes de la psionique céder sous ses assauts. Il était entièrement connecté à son esprit, et ressentait chaque variation de son âme.

Chaque impulsion cérébrale. Chaque nuance de sa souffrance. La honte, qui la rongeait lorsqu’elle s’exposait de cette manière à une adversaire. Le désespoir, de voir tant que souvenirs intimes envahir son esprit. La colère. Le regret.

Il avait l’impression de vivre chaque minute, chaque microscopique seconde dans la peau de Heliott Kent. De revivre en direct chaque instant où elle avait pu faire un pas de travers. Ses hésitations. Ses erreurs. Les camps de concentration étaient une abomination humaine. La pire des inventions que cette espèce déjà fragile avait pu trouver pour mettre une fin radicale à son existence. La sienne s’effaça doucement, tandis qu’il entrait dans une euphorie compulsive. Une boulimie d’âme qui le poussa plus loin dans les tréfonds de l’âme de Kent. Il raclait les bords de son âme, prêt à les faire céder. Prêt à la lancer dans une phobie éternelle, qui la mènerait à la folie.

Il n’avait pas vécu assez curieux pour s’intéresser aux morts de masse ni à la guerre. Concentré sur son petit égo de démon, il avait laissé de côté le plus important gouffre de peurs existant. Les tueries d’êtres à peine humaine. La chair vivante, tout juste bonne à être baisée, puis exécutée. Des animaux qui se pensent l’élite. Une espèce redoutablement stupide, qu’il aurait pu aider à supprimer.

Il sentit l’esprit se débattre, tenter de lui échapper en se réveillant. Il maintint sa prise fermement, ancrant ses griffes décharnées dans la tête de la pauvre petite psionique.

Kyofushou : Pas encore, Heliott Kent.

Il se concentra sur son regard miroir, qui reflétait ses propres yeux. Six yeux luisants comme des phares démoniaques. D’immenses brasiers de souffrance. Il aurait pu à cet instant chasser la psionique de sa tête, la balayer d’un revers de main. Il commençait à voir les différentes parts de son âme. Il aurait pu lui voler son corps, et le démon au fond de lui en mourrait d’envie. Elle était plus jeune, et bien plus intéressante que Hideki Monohara. Elle était entière, intelligente, et son corps avait des proportions tout à fait intéressantes.
Il pouvait le prendre, le manipuler. Il pouvait le briser. Il pouvait le faire sien

La Phobie entendit sa propre voix, un métal grondant contre une roche frileuse, commencer une incantation hébraïque. Les mots coulaient entre ses lèvres comme un miel empoisonné, épais et prêt à tuer. Kyô Fushou, le professeur de Sciences Occultes, tapis tout au fond de cette coquille envahissante, se réveilla, doucement. Il força son esprit à clore ses lèvres. Il n’était pas question qu’il prenne possession de Heliott Kent. Il n’était pas question qu’il risque sa peau et sa place pour une gourmandise passagère. Il n’était pas question qu’il redevienne un animal, prêt à tout pour quelques vapeurs de panique. Il n’était pas question qu’il se laisse submerger par sa propre nature. Et surtout, il n’était pas question qu’il perde son objectif premier.

Faire revenir Eugénie.

Pourtant, Hunter hurlait. Vive, souffrante. Elle criait, elle s’égosillait de douleur. Et il crevait d’envie de la posséder, si près de lui. C’était une âme infinie, un puis de souffrances à exploiter. Mais il se devait de penser avec sa tête.

Faire revenir June.

Kyofushou sentit ses six yeux se plisser, alors qu’il s’efforçait de se décrocher des souvenirs de la psionique. Son âme noire, si puissante et si sombre se contracta. Il était si bien, au chaud dans cette marre de souvenirs tourbillonnants. Il ne voulait plus en sortir. Son âme noire, si noir, si puissante, se contracta une seconde fois. Il ressentit une souffrance infinie, hurlant sa frustration alors qu’il réduisait de taille. Il était trop gros pour être contenu dans une part de l’esprit de Heliott Kent. Il voulait l’envahir, violer ses barrière, briser son âme, la chasser, la réduire en charpie.

La phobie sentit sa forme démoniaque craquer, se fissurer, hurler, se tordre, se lamenter, souffrir, gémir, se recroqueviller. Il mit un genou au sol, tandis que son corps agité de spasmes magiques restait prostré sur lui-même, inoffensif, abattu. Il était incapable de bouger, comme un ivrogne vomissant ses tripes. Il était mal, très mal, tellement mal.

Et pourtant, il en voulait encore plus. Alors, la partie rationnelle de son âme tendit le bras, marquant lentement des runes sur l’esprit tendre et dur à la fois de Kent. La chasseuse chassée.

Kyofushou : Peur laisses-moi marquer son âme et son corps, laisse-moi à tout jamais apposer sur son esprit la stigmate de la Phobie.

Un cercle d'incantation doucement prit forme sur ce qui servant de sol. Kyofushou rampa lamentablement, cherchant à sortir de cet esprit qui l’obsédait. De cet esprit qui le donnait envie de s’arracher la tête, et de retourner dans les limbes, pour s’y reposer. Il tenta de se lever, mais il était comme un roi trop gras après un banquet interminable. Incapable de bouger. Incapable d’agir. Et sachant parfaitement que, s’il sombrait dans l’inconscience, il ne se réveillerait pas : un couteau entre les omoplates.

Comme un roi, il fit appel à ses humbles serviteurs. Les sciences occultes

Kyofushou : LAISSES-MOI SORTIR .

L’ordre tonna comme un coup de gong trop près du tympan. Il sentit la peur tout autour de lui s’activer, s’exciter, et se jeter sur lui. Il sentit ses membres maléfiques glisser, déraper, alors que les images défilaient devant lui. Peu. Terreur. Colère. Amour. Tristesse. Besoin. Envie. Jalousie. Toutes ces émotions l’emportèrent dans un torrent d’allégories qui lui donnèrent froid dans le dos. Il sentit une sensation de malaise mordre sa peau toute entière, et l’éjecter brusquement. Sa tête se reversa en arrière, faisant voler ses cheveux violine.
Sa nuque rencontra une tête de lit, il poussa un grognement de douleur.

Il haletait, son cœur lâché au galope entre ses côtes. La sueur avait collé des mèches contre son front, tant il transpirait. Il entendait sa voix grave respirer, de manière très rauque. Il gémissait, ne pouvant se lever, comme ivre mort. Ses poumons le faisaient souffrir, il devait être en pleine crise d’asthme. Sifflant, suant, il déglutit, s’efforçant de se calmer.

Il souffrait notre petit démon, il souffrait beaucoup trop. Bien plus qu’il ne pouvait le supporter.

Son corps devait se reposer, ou il allait s’évanouir. Il laissa le temps à son cerveau de se réalimenter en oxygène, et se força à respirer la bouche fermée. Son cœur battait au rythme d’une musique diabolique. Celle de la faim qui le tiraillait encore. Il s’efforçait d’ignorer Kent devant lui, se concentrant uniquement sur sa personne et elle seule. Il ne voulait pas avoir à réfléchir. Il ne voulait pas se voir se relever, s’agenouiller près d’elle, et se replonger dans son pauvre petit esprit torturé. Les jambes flageolantes, il se rendit compte qu’il sentait la sueur. Cela devait donc faire plus d’une bonne demie heure qu’il était là, à dévorer son âme jeune et si violente.

Sa peau si blanche et si parfaite était craquelée de toutes parts, de la fumée épaisse, aux odeurs d’encens divinatoires, s’en échappait. Son âme contenait une masse de peur trop vaste et épaisse, trop puissante, trop importante pour le pauvre corps de Hideki Monohara. Désespérément, il serra la poignée de la porte et l’arracha à moitié. La force de la Phobie était proportionnelle à la peur qu’il avalait. Et là. Il venait de dévorer une quantité telle qu’il aurait pu renverser une voiture à mains nues.

Il avait l’impression d’être totalement ivre, ses geste désordonnés le guidaient en trébuchant vers la sortie. Il se prit les pieds dans son propre pantalon et attrapa au vol le rebord d’une table de nuit, s’efforçant de ne pas faire trop de bruit. Si la colocataire de Kent avait le sommeil léger, elle devait être bien réveillée à présent. Alors il se pencha, nimbé de son aura de peur panique, et fit luire ses yeux magenta dans la nuit. Menaçant, les cheveux tombant sur la couverture, il s’approcha de la jeune personne. Une femme blonde, très belle. Diablement belle, même.

Il porta un index tremblant à ses lèvres, fit une moue boudeuse, et eut un sourire impulsif. Fou. Irréel.

Kyofushou : Shhhh…

Comme si elle pouvait vraiment faire plus de bruit que lui. La Phobie gronda comme un animal, et sa voix poussa dans les aigus alors qu’il tentait de renflouer toute l’énergie qu’il contenait. Son visage était pris de spasmes qui secouaient sa peau. Des runes s’y dessinaient par intermittence, la peur qu’il utilisait d’habitude prenait un malin plaisir à lui rappeler combien il était mieux dans l’Immatériel. Le maître marionnettiste avait la nausée. Besoin de reposer son corps brisé. Pourtant, il savait qu’il ne pourrait rien vomir.

Il trébucha à moitié en sortant de la pièce, et la ferma délicatement – fissurant à peine le mur qui l’encadrait. Par-dessous le rempart de bois, des fils longs et épais de peur le reliait encore à Kent. Lien de fumée vaguement violette, qui s’estompait au fur et à mesure qu’il s’éloignait. Il se traina avec lenteur et maladresse jusqu’à son bureau, comme un blessé de guerre. Il était mal fagotté, transpirant. Il n’en pouvait plus, il allait exploser. Il se sentait comme une bombe à retardement, prête à péter à la moindre contrariété.

Il se devait, pour la sécurité de tous, d’exploser avant qu’il ne soit trop tard.

Les iris totalement magenta, drogués par une dose de peur qu’il n’aurait pas dû pouvoir supporter, il se jeta à quatre pattes sur le cercle sacrificiel. Fou de douleur et de désespoir, il se mordit à s’en faire saigner, et badigeonna les runes de gouttes pourpres. Il réagit immédiatement à sa présence, et se mit à luire, violemment.

De tout son corps partirent des effluves de peur, solides, qui tapissèrent ses murs. Comme une toile d’araignée prise d’assaut par la rosée, le bureau et la chambre de Kyô Fushou furent pris dans une toile épaisse de sort de protection. Rien ne pourrait y entrer. Et surtout. Lui ne pourrait en sortir avant d’avoir retrouvé son calme. Il ne devait voir personne. Il risquait de faire du mal à ses élèves. Pire. Il risquait de se faire remercier proprement par le corps enseignant.

Il voulait voir June.

Un long hurlement de folie le prit à la gorge, alors qu’il sortait de sa poche intérieure la précieuse page du Necronomicon. Cette page sans queue ni tête qu’il ne parvenait pas à déchiffrer. Cette page qu’il mourrait d’envie de déchirer, d’avaler, et de recracher par un autre conduit. Cette page qui lui avait donné tant d’espoir, et pris tant de raison. Furieux, il roula sur le dos, et se mit à hurler.

Kyofushou : POURQUOI TU NE ME DIS RIEN ? Je veux tout savoir de toi. REVELES-MOI TES SECRETS.

Comme obeissant à son impulsion, une violente tempête de peur le cloua au sol. Il était comme ivre, incapable de sentir ses jambes, une sensation de chute permanente le prenant aux tempes. Il sentit ses yeux s’écarquiller, alors que toutes les peurs de Heliott Kent envahissaient son bureau, recrachées par son âme trop pleine. Cambré, son regard était vide. Son esprit était ailleurs. Dans les limbes. Aux portes des limbes. Prêt à atteindre June. Prêt à la revoir.

Heliott Kent venait de lui donner la puissance suffisante pour revoir sa bien-aimée.
Il en voulait encore. Il en voulait plus. Mais il savait aussi que s’il obtenait le fruit de ses désirs, il en deviendrait totalement fou.

Bientôt June. Très bientôt.
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeLun 3 Déc - 8:37

Elle n'était plus qu'une pulsation, qu'une faible source d'énergie, elle n'était plus rien d'important à vrai dire. Plus rien que la plus simple expression de ce qu'elle appelait avec orgueil : Une âme. Un filet d'énergie pure et claire, qui subsistait encore et toujours aux assauts voraces de la Phobie. Ses peurs, ses sentiments, sa douleur, tout était lentement absorbé par la masse gluante et flasque qui avait été un démon racé, fin, et gracieux. Comment son propre esprit pouvait ainsi avilir une âme aussi noble ?

Comprenez moi, Heliott n'était pas offensée par la présence de Kyô. Elle respectait les démons et encore plus ses aînés. La douleur était insupportable, certes, mais elle ne faisait que revivre son passé. Elle avait déjà vécu cette douleur, cette peur, cette souffrance infinie. Mais le fait de se faire littéralement aspirer par une chose molle, énorme, et agrippée à son esprit comme un parasite à un papillon... Ce n'était certes pas des plus agréable pour son égo.

Peu à peu, au fur et a mesure que ses peurs étaient aspirées, elle retrouvait son calme. Elle souffrait, toujours, bien sur. Mais elle reprenait une logique, une assurance. Elle était spécialiste des esprit et celui ci était le sien, et elle n'allait certainement pas rester prostrée là, à rien faire. Elle renforça du mieux qu'elle put les limites de son souvenir, l'empêchant de s'étendre plus que raison. Toujours prostrée, toujours hurlant, elle était cependant ailleurs, concentrée, laissant son enveloppe psychique de côté.

Elle s'appliquait à remettre en ordre ce qu'il avait brouillé quand elle entendit retentir dans son crâne une incantation. En hébreu. Une langue qu'elle avait apprit à connaître lors d'un stage dans un musée en Égypte. Si elle ne se rappelait pas de tout, elle parvenait sans peine à comprendre l'idée générale : prendre possession d'elle.

Elle s'affola. Ce corps, dans lequel elle était née, qui n'avait pas changé d'un pouce depuis plus de 110 ans, ce corps qu'elle soignait chaque jour qui passait, ce corps qu'elle ne concevait pas de devoir quitter. Elle paniqua complètement, laissant presque, presque ses barrières s'effriter. Non, non, il ne devait pas prendre le contrôle il ne devait pas !

Mais heureusement pour elle, il se fit taire de lui même. La tique semblait vouloir se décrocher du chat. Elle ne se fit pas prier pour l'y aider, de toute les maigres forces qui lui restaient. Elle le décrocha, et le laissa chuter à terre, gorgé de peur jusqu'à en avoir la nausée, à en être drogué. Un moustique trop plein. Mais il n'en resta pas là. Se trainant au sol, il traça à même son esprit un cercle. Et prononça une incantation pour l'animer de...

Ses propres peurs. Enfin, non, mais l'idée est là.

Après avoir tracé ce cercle, il tenta de s'extirper de l'esprit meurtrit de la Psionique. Psionique qui enfin se redressa, essuyant ses larmes, un regard dur planté sur lui. Elle le regarda se trainer jusqu'à la sortie, propulsé par ses restes de sentiments.

La Psionique était réveillée. Pas de doute là dessus. Mais elle garda les yeux fermés. Les larmes avaient coulé dans son sommeil parasité. Elle prit un malin plaisir à écouter le professeur haleter pendant dix bonnes minutes avant de pouvoir se lever, et l'entendre se cogner contre tout les meubles. Si Camil se réveillait... Ah, la pauvre. Mais elle avait le sommeil lourd. Elle l'entendit sortir, et elle ouvrit les yeux. Elle se leva, alla se prendre une longue, longue douche froide, sans allumer la moindre lumière.

Elle ne savait pas ce qu'avait posé ce démon dans sa tête. Elle ne savait pas comment et si elle allait le retrouver. Elle ne savait pas si elle devait ou non lui en vouloir. Mais ce qu'elle savait, c'est qu'il avait absorbé tant de peur qu'elle n'aurait plus à supporter ses crises pendant un bon moment. Mais elles étaient gravées dans sa mémoire. Digérées. Répétées. Elles reviendraient.

Mais elle les attendrait.
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Camil Weiss
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeSam 8 Déc - 5:57

Visite nocturne


Camil se recroquevilla au fond de son lit, cachant ses larmes et ses tremblements sous ses draps.
Elle avait cru mourir.

~*~

Elle avait peiné à trouver le sommeil, ce soir-là aussi. Comme souvent. Mais une fois trouvés les bras de Morphée, il était difficile de l'en tirer.
Pourtant, sa camarade de chambrée semblant y parvenir sans grande difficulté.
Il n'était pas rare que la demoiselle qui dormait en face d'elle - une certaine Heliott Kent, avait-elle lu un jour sur ses affaires - s'endorme le plus calmement du monde. Immobile, respiration profonde, bref, la colocataire parfaite. Mais ce soir-là, elle réservait une surprise à Camil...
Et quelle surprise.

Camil avait ouvert grand les yeux, avec la sensation que quelque chose n'allait pas. Sans même attendre que ses pupilles ne se soient habituées à l'obscurité, Camil avait perçu que quelque chose de mauvais se passait dans la pièce. Juste là, à côté de son lit.
Son coeur avait ralenti. Lentement. Au point de presque s'arrêter.
C'était le moment...? Le destin la rattrapait, on venait la tuer, ça y est...? Non, pas déjà! Pas alors qu'elle venait de se décider à mener une nouvelle vie, non...

Et puis elle avait senti. Cette odeur forte, l'effort mêlé à la peur, ce mélange d'odeurs âcres et désagréables que dégageaient les corps.
Et puis elle avait vu. Des lueurs roses vaporeuses dans le noir qui scrutaient Kent, autant d'yeux menaçants...
Il avait commencé à gesticuler, puis s'était levé. Camil avait eut un sursaut de panique.
Il venait la tuer? Il allait l'emmener, c'est ça? Il allait tuer Kent, et ensuite il allait la tuer. Elle se tassa contre le mur. Bon sang. Toutes les possibilités défilaient devant les yeux de Camil, qui commença à trembler. Ce moment, elle l'avait appréhendé depuis assez longtemps. Elle avait appris à reconnaître les monstres à éviter. Et ce monstre-ci, de toute évidence, était à fuir. A toute allure.
Elle s'était assise silencieusement sur son lit et avait glissé un oeil vers la porte. Pourrait-elle avoir le temps de se tirer de ses draps assez vite pour se précipiter hors de la chambre avant qu'il ne la rattrape...?

Alors qu'elle caressait cette perspective de fuite, le monstre vaporeux avait tourné ses six yeux luisants vers elle. Son coeur fit un bond.
Trop tard pour fuir. Sa vie allait s'arrêter là. Ca y est. Le monstre avançait vers elle...

Les entrailles de Camil semblèrent se figer lorsqu'elle arrêta de respirer. Oh mon Dieu. Le monstre s'approchait...
Il pencha ce qui lui servait de visage vers elle. Camil ferma les yeux, et ses yeux pleurèrent, et ses mains tremblèrent. Son coeur lui faisait mal. Elle attendit. Elle retint son souffle. Son coeur allait exploser. Elle allait mourir, l'heure était sonnée. Et elle tremblait.... Comme une feuille.
Elle ne pouvait empêcher des larmes de peur et de frustration couler sur ses joues. Elle ne voulait pas mourir.
Qu'il arrête de jouer avec elle, qu'il fasse ce qu'il avait à faire, qu'il l'achève...!
Elle entrouvrit les yeux.

Les yeux étaient là, l'odeur à plein nez, les cheveux frôlant ses mains crispées sur les draps. La Mort, sa mort, juste là. Tout son corps tremblait, et ses joues étaient inondées.
Elle allait mourir.
Il allait la tuer.
Il allait...

Les yeux exorbités par la peur de Camil suivirent le doigt qu'il leva et plaça devant ses lèvres. Elle eut un instant d'hébétude devant la grimace du monstre. Et puis -

« Shhhh… »

Un sifflement qui lui hérissa tout le corps. Et puis le grondement rauque qui suivit, qui la transperça dans son instinct animal, lui donnant envie de montrer les crocs et répondre par le même grognement... Mais elle resta tétanisée de peur, le visage à peine agité par quelques réflexes nerveux, observant terrifiée les changements successifs d'apparence de la créature en face d'elle.

Il amorça un mouvement, et elle ferma aussitôt les yeux. Ca y est. Il allait la tuer. Il allait la - l'odeur s'éloigna. L'odeur de peur et de transpiration, l'odeur rance d'un corps fatigué, terrifié et terrifiant s'écartait d'elle... Camil se risqua à rouvrir un oeil. Il partait.
Il partait.

Elle observa encore un long moment la porte par laquelle il était parti. Parti. Elle peinait encore à y croire. Il était parti! Il ne l'avait pas tuée, il ne l'avait pas emmenée, rien. Elle était toujours en vie... Terrifiée, encore sous le choc, mais en vie.
Camil sursauta lorsqu'elle entendit Kent se lever et se rendre à la douche. Oh. Sa colocataire. Elle était donc encore en vie, elle aussi...?

Elle garda les yeux dans le vague encore de longues minutes. Elle s'emmitoufla un peu plus dans ses draps, se tassa au fond de son lit. Elle frissonna malgré la couverture. Elle essuya d'un revers de main tremblant les larmes qui sillonnaient ses joues.
Elle avait cru mourir.

Mais ce n'était pas encore pour cette nuit-là...

Elle resta les yeux humides et grands ouverts, au fond du lit, tremblant silencieusement dans ses draps. Kent ne devrait pas tarder à revenir. Peut-être ne remarquerait-elle pas qu'elle était réveillée. Elle l'espérait. De toute façon, dans son état, elle n'était pas en état de communiquer avec qui que ce soit.
Elle se recroquevilla encore un peu plus, et ne bougea plus d'un pouce. Autant dire qu'elle n'était pas près de s'endormir...
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Heliott Kent
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MessageSujet: Re: Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô]   Nightmares ? And so, what ? [PV Kyô] I_icon_minitimeLun 10 Déc - 4:59

Heliott laissait le jet d'eau glacé couler le long de son dos, refroidissant progressivement sa peau brûlante. Elle frissonnait constamment, sa forme de monstre venait de réapparaître, bref, elle n'était pas en bonne posture. Elle s'assit sur le sol froid de la douche et se concentra. Elle érigea de nouveau ces barrières élastiques qu'elle avait mit tant de temps à construire, elle remit en place ses perceptions et s'attela à remettre en ordre les souvenirs brouillés par l'intervention de ce maudit Démon.

Elle rangea, classa, arrangea, plia, elle remit de l'ordre, brossa, classa encore, elle nettoya les dernières traces de peur parasites et respira lentement, faisait refluer les émotions étrangères, enfermant une fois de plus ces souvenirs ingrats et parasites, elle retrouva son calme, sa forme de monstre disparut lentement, elle redevint l'innocente lycéenne aux grands yeux bleus et aux manies étranges, elle n'était plus la proie traumatisée d'un Démon affamé et désormais ivre de puissance.

Heliott se releva, elle avait sans doute attendu longtemps, mais comme l'eau était déjà froide, elle ne pouvait pas en juger précisément. Elle arrêta l'eau et s'enveloppa dans une serviette, séchant soigneusement ses longs cheveux, et se rhabillant de sa chemise de nuit blanche aux manches trop longues. Elle ouvrit la porte de la salle de bain, après en avoir éteint la lumière, et retourna à son lit. Elle sentait l'esprit de Camil en éveil, et terrifié.

Elle soupira, s'assit sur le matelas et fixa à travers la pénombre sa jeune colocataire. Elle n'était pas spécialement gentille, ce soir là, mais elle comprenait parfaitement ce qu'elle ressentait. Elle attendit une minute, avant de prendre la parole, d'une voix douce et mesurée.


- Camil... Ne t'inquiète pas... Il ne reviendra pas... Il a eu ce qu'il voulait.

Elle ne voulait pas forcément rassurer sa colocataire, juste lui permettre de dormir, car elle savait très bien ce qu'un manque de sommeil, et en l'occurrence, de rêve, pouvait provoquer chez les autres créatures. Et il faut dire qu'elle était, en règle générale, assez inquiète à propos de Camil.

Elle avait bien sûr scanné son esprit rapidement, pour vérifier qu'elle n'avait aucune nature de psychopathe, mais le fait qu'elle ne réagisse presque pas à ses directives de rangement et de comportement et qu'elle les exécute sans broncher la laissait penser qu'elle se contenait, et une telle frayeur couplée à un manque de sommeil pouvait justement la faire réagir assez violemment.

En fait, elle la rassurait pour sa propre sécurité. Oui, Heliott est très, très égoïste, mais sait comment le dissimuler en cas de besoin.
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