Bon sang de bois... Où suis-je ? (PV Greg)

Le froid... La peur... Le vent... La solitude.... L'obsc....

Bon, stop. On va pas non plus vous faire la liste complète, je pense que vous avez compris le principe. Suffi juste que vous ajoutiez une pauvre pionne, jeune zombie au milieu des ombres de la nuit. Et tout ça pourquoi ?

Pour chercher un élève qui avait décidé que c'est tellement plus drôle se sortir la nuit, dehors, dans ce lycée déjà super flippant durant la journée, sous le chaud soleil inexistant du ciel voilé par le Keikai. Bon et puis, pour rien arranger (parce que oui, dans ce genre de situation rien n'était jamais assez tortueux pour Gaëlle, il fallait qu'elle en rajoute) la surveillante s'était... Perdue. Au milieu des chemins inexistant de ce bois humide, peuplé de bruit étranges, angoissants, au mille yeux semblant vous écouter et aux milles oreilles semblant vous regarder (à moins que ce soit l'inverse, la jeune femme était trop terrifié pour réfléchir), elle tournoyait piteusement sur elle même, achevant de tuer le peu de sens de l'orientation qu'elle avait, le tout en essayant de retrouver son chemin.

Elle écrasait brindilles mortes et feuille sèche, marchant d'un pas précipité. Chaque bruissement que le contact entre le sol jonché de débris et son pied entraînait la faisait sursauter, l'amenant au bord de la crise cardiaque contre laquelle elle avait la chance d'être immunisée. D’ailleurs, il était assez... Étrange de voir un monstre trembler à l'idée de rencontrer un élève dans cet endroit pour la simple raison qu'il était de la même nature qu'elle. Un monstre... Comme tout le peuple de ce lycée.... De ce lycée... Terrifiant.

Et s'il possédait un pouvoir destructeur ? Elle essaya de trouver la lune... Mais n'y parvins pas. Et si elle était pleine ? Et si l'ado était un loup-garou ET que la lune était pleine ? Elle se mit à paniquer encore plus (si cela était possible) et commença à tourner en rond. Un flot de pensée ininterrompue lui traversait la cervelle, faisant tourner à plein régime l'organe à moitié décomposé.

Puis la zombie s’arrêta. Elle mourait d'envie de faire demi-tour, de fuir en courant vers sa chambre et de s'y terrer, d'y dormir et... D'y rester. Elle allait donc revenir sur ses pas, puis se ravisa, puis revint sur sa précédente décision avant de se dire que, finalement, elle devait continuer de chercher

Et si le jeune qu'elle cherchait était un pauvre gamin sans défenses aussi déboussolée qu'elle ? Si c'était la cas et qu'elle le trouvait ?

Alors il serait deux âmes errantes au milieu d'arbres tordus et...

Stop.

Elle arrêta de penser (ou du moins essaya) pour se mettre à réfléchir (sans y parvenir). Rester ou partir, telle était la question... Son regard courait à droite, à gauche. Ce geste, tout à fait inutile en raison des ténèbres environnantes, finit par lui donner le tournis et elle arrêta. C'est donc vacillante,déboussolée, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit que la jeune femme recula dans l’espoir de rencontrer quelque chose de solide. Elle s'adossa au premier arbre que son dos rencontra. Et là, dans cet endroit désert, elle hurla. Tout à fait ridicule, je vous l'accorde... Cela la faisait ressembler aux pathétiques héroïnes mamairement bien fournies que l'ont trouve dans les film d'horreur. Sauf qu'elle n'était pas blonde. Et qu'elle avait vraiment peur, contrairement aux mauvaise actrice qui jouent dans ce genre de film. Ses jambes ne la portaient plus, elle s'assit par terre et fit ce qui était devenue une manie alors qu'elle était en "service". Elle s’assoupit, oubliant jusqu'à l'obscurité qui la terrorisait tant encore quelque minutes auparavant.

Le froid... L'obscurité... Le vent...
La solitude.

Normale, après tout. Personne de sensé ne sortirait dans ces conditions.
Oui mais voilà, Greg disposait d'une petit chambre chaude, lumineuse, confortable. Et d'un colocataire qui le rendrait fou à petit feu, autant par ses actes que sa présence constance.

Autant dire que se retrouver seul était un luxe inestimable qu'il était prêt à tout pour conserver. Même à sortir de nuit - Itsuki ne lui avait jamais reproché de faire le mur, tout comme Greg faisait mine d'ignorer les marques de brulures qui entâchaient tous les papiers peints de l'étage. Même à aller se promener dans les pires endroits.

Et c'est comme ça que cette nuit là, il se retrouva à trainer dans la forêt brumeuse. Contraint et forcé, il doit l'avouer.
Enfant des villes, Greg témoignait d'une méfiance instinctive envers tout ce qui était vert et ne finissait pas dans son assiettes. Les plaques d'égout, le macadam et les briques érodées, il connaissait bien. Le truc vert à feuille, le truc vert à épine et le truc vert qui couvrait le sol, beaucoup moins bien.Peut-être exagérait-il un petit peu. Un tout petit peu. Il savait différencier un sanglier d'une hermine.
... Enfin théoriquement. L'hermine, c'était bien le truc qui vivait dans un coquillage, non ?

Bref, cette forêt était son dernier choix. Mais les rondes du comité s'étaient amplifiées depuis peu, et ciblaient de préférence ses endroits favoris. Difficile d'essayer d'escalader un bâtiment quand vous pensez vous retrouver sous le halo d'un projecteur dans les minutes suivantes. Et donc ce soir, il avait décidé malgré le vent hurlant et la pluie qui se préparait d'explorer un peu plus en profondeur la Forêt Brumeuse. C'était ça ou retourner dans sa chambre et assommer son colocataire à coups d'extincteur. Entre la colle pour balade et l'arrestation pour meutre au premier degré, il avait fait son choix.

Manteau chaud enfilé et gants aux doigts, il était parti faire un tour de reconnaissance. Au pire il se dégourdirait les jambes, au mieux il trouverait un arbre ou deux à escalader pour retrouver sa souplesse perdue. Pas trop loin, mais par mesure de sécurité il s'orienta par rapport à la lune avant d'entrer.

Humidité flottante, bruissements de pas étouffés, sol spongieux, obscurité perturbante... Mais solitude. La seule chose humaine dans le coin, c'était ce vent qui soufflait à lui en arracher la capuche, hululant comme une demoiselle en détresse. Le reste, quel que soit son nom, restait serein et faisait mine de l'ignorer.
Bonheur.

Il continua d'avancer tranquillement, essayant de percer de son regard les ténébres qui l'entouraient. Est-ce que cette forêt était comme la ville ? Un univers de blanc et noir, inversé par rapport à la journée ? Une aire de jeu pour gamins de tout âge ? Ou juste un coin de nature mesquin et paranoiaque ?
Des arbres, des arbres, un genre d'arbre plus petit - il ignora es voix des autres qui essayaient de le renseigner contre son gré, un ruisseau glougloutant, pleiiiiin d'arbres, un corps, des cailloux, des ar-
Wait.
Retour en arrière.
Un... Corps ?

Il s'approcha doucement. Peut-être qu'en se rapprochant, l'ombre du bras allait devenir un chapeau. Un lapin. Une bicyclette à vapeur. Ou un bras.
Oui, un bras. Et l'autre, deux jambes, un ventre, une tête.
Un corps.

Vivant ou mort ?
Rester à distance. Loin. Toujours loin.
L'appeler ?

"Eh oh, y'a quelqu'un ?"

Si ce truc lui répondrait "Brain", il serait dans deux seondes en train de courir tellement vite que le sol n'aurait pas le temps de garder ses empreintes.

Eh oh, y'a quelqu'un ?

Un battement de paupière. Quelque chose venait de la réveiller, un appel lui semblait-il. Bien qu'elle ai les yeux ouverts, elle se demanda un moment si elle n'était pas encore en train de déambuler au milieu des rêves décharnés dont elle sortait. Il lui semblait que les arbres étaient des bras levés vers le ciel sombre éclairé par l'astre nocturne dont la lumière était filtrée par le kekai, que les ombres de tel ou tel buisson était un animal farouche près à bondir, que le bruissement du vent n'était que cri et que le craquement des feuilles était celui que ferait la terre qui se fend, se romps soudainement. Et parmi toutes ses menaces, ces figure, se projection imaginaire, une semblait plus réaliste que les autres, plus présente, plus pesante. Un regard la scrutait, épiant le moindre de ses mouvements. Elle pausa la paume de ses mains contre l'écorce rugueuse et se releva. Sa peau pâle brillait presque au milieu des ombres, ses cheveux lâchés et humide tombaient le long de sa nuque, lui donnant un air encore plus fantomatique que celui qu'elle abordait en temps normal. Face à elle, dans un imposant manteau, une jeune silhouette se détachait de l'obscurité, grise et impersonnelle mais étrangement... Attentive. Rien ne semblait pouvoir lui échapper et Gaëlle sentait le poids indéfinissable que son regard appliquait sur son cœur. La sensation indésirable qu'il ou elle est en train d'essayer de deviner ce vous pensez, qu'il peut devenir vous, savoir tout même ce que vous cachez...

Elle se tenait droite mais refusait de perdre le contact avec l'enveloppe irrégulière de l'arbre sous lequel elle s'était endormi. A dire vrai, elle était à moitié terrorisée et à moitié fascinée par cet être se fondant avec les ténèbres environnantes. Elle laissa le bout de ses doigts apposé sur l'écorce et fixa son regard sur la personne qui restait à une distance raisonnable comme si la surveillante était quelqu'un de dangereux qu'il fallait à tout prix fuir. Le scrutant à son tour elle finit par accrocher son regard. Bien qu'elle n'est aucune possibilité de voir les yeux de l' "autre", elle savait que leurs iris se croisaient à cause du sentiment qu'elle avait soudainement éprouvé. Elle était incapable de détourner sa vue, hypnotisée par les ombres qui la séparait de l'inconnu...

Elle aurait pu rester ainsi pendant longtemps si la pensée de ce pourquoi elle se trouvait là ne l'avait pas tiré de cette contemplation silencieuse. Et si cette étrange individu était l'élève qu'elle cherchait ? Elle ramena à elle les diverses informations qu'elle avait sur l'élève en question et quand elle parvint à se souvenir de son nom, elle l'interpella.

- Es-tu Gregory Ogramann ?

Sa voix avait été douce, presque chuchoté mais tout de même ferme. Elle ne lui voulait aucun mal, sauf s'il considérait qu'être ramené dans sa chambre en était un. Elle fit un pas en direction de l'objet concerné. La multitude de feuille mortes que son pied rencontra craqua mélodieusement, accompagnant son mouvement d'une splendide, mais discrète, plainte végétale. A ce pas s’enchaînèrent deux puis trois foulée, puis quatre et ainsi de suite. Elle se rapprochait doucement mais inexorablement de celui qu'elle avait identifié comme étant le fanfaron dont elle était à la recherche depuis un temps désormais indéterminé. Sa démarche était souple et régulière, presque religieuse. Elle avait oublié sa peur un instant, émerveillée par ce monde ténébreux dont elle faisait désormais parti. Elle en vint même à laisser se dessiner un sourire mélancolique le long de ses lèvres.

Décidément, quelle étrange soirée que celle-ci.

Un mouvement. Un bras blanc qui se tend vers un tronc, une tête qui se redresse, deux yeux vides qui s'ouvrent, des cheveux humides et raides qui luisent sous la lumière lunaire. Quelqu'un de vivant. Une femme.
Deux yeux qui d'un coup se fixent sur lui, scintillant presque sous la lumière de la pleine lune. Il se figea, sa peau sentant peser le poids du regard. Regard scrutateur et mouvant, étrange contraste avec le corps pâle et immobile face à lui. Elle... l'observait. C'était désagréable. Révélateur. Il détestait ça. Qu'on le mesure, l'évalue, le catégorise. Qu'on le juge. Alors il resta là, ne voulant pas lui donner d'autres informations sur lui par ses mouvements.

Et puis une voix douce s'éleva : Es-tu Gregory Ogramann ?

Gregory Ogramann. Pas Greg, Gregory. Elle était de l'école et connaissait son nom par papier uniquement. Par son dossier ? Pas une élève vu son âge. Un professeur ? Une pionne ? Quelqu'un de censément responsable, devant faire respecter le réglement.
Réglement. Couvre-feu. Il était en tort.
Mais... Comment savait-elle qu'il serait ici ? Lui-même n'était venu là qu'en dernier recours ; il avait prévu d'aller escalader la tour nord jusqu'à l'ancien pigeonnier. Alors comment...

Craquement de brindilles. Un pas en avant. Elle s'approchait. Deux pas. Trois pas.
Elle s'approchait. Mais si elle était une des responsables et avait lu son dossier, elle savait...
Quatre, cinq, plus vite, il se mit en marche à reculons, ne voulant pas détourner les yeux d'elle.
... elle devait être au courant de son pouvoir, qu'il ne fallait pas l'approcher. Mais elle l'approchait. Donc elle n'avait pas lu son dossier. Donc...
Six sept huitneuf. Plus vite encore, plus près. Reculer toujours.
Ce n'était pas une responsable du lycée. Il ne pouvait pas lui faire confiance.
Dixonzedouze... Il fit volte-face, manquant tomber sur le tapis de feuilles mortes, et détala.
Ne pas se laisser toucher, ne pas se laisser approcher. Fuir le plus loin possible. Lune à sa droite : il sauta par dessus un tronc tombé à terre, sauta par dessus un creux plein d'eau, courant toujours plus loin. Il était peu endurant mais agile et rapide – pour un humain : il devait rester en terrain accidenté s'il voulait s'en sortir.
Greg fonça plus profondément vers le coeur de la forêt, espérant semer sa poursuivante.

Bon. Il détallait comme un lapin. Merde. Ou plutôt, elle avait merdé. Brillamment. Elle avait oublié quelque chose. Sûrement... Son cerveau mort refusait de lui donner l'information qu'elle cherchait dans les tréfonds de sa mémoire disfonctionnelle. Voulant à tout prix se rappeler de ce qu'elle avait oublié, elle ramassa tout ce dont elle pouvait se remémorer de son entretient avec la cpe.

Gregory Ogramann... Alors.... Donc... Comment dire.... C'est... Délicat. Je ne peux pas vous expliquer son pouvoir en long et en large parce que, de un, c'est trop long et j'ai la flegme et de deux... Ça vous regarde pas.

Il avait surtout la flegme.

En gros, pas de contact avec cet élève.

C'était tout ?

OUI, C'EST TOUT !

Bon bah, c'était tout. Mais pourquoi il s'était barré en courant ? Elle l'avait pas touché, si ? Fixant l’obscurité à l'endroit même où la silhouette avait disparue, elle se sentait bête. Crétine de par son incapacité à comprendre cet élève.

Pourquoi ça n'arrivait qu'à elle ce genre de blague ? HEIN ?

Parce que bon, hein, voilà quoi... La vie scolaire avait déployé des pions à travers tout le lycée pour retrouver UN FOUTU ÉLÈVE. UN. Et l'endroit où il devait se trouver était forcément l'endroit où elle devait patrouiller. Purée.

Bon, bah, il ne lui restait plus qu'à remplir son devoir de... de... d'adulte responsable et de partir à la recherche (encore une fois) de fuyard récidiviste qu'elle était censée ramener dans sa chambre par la peau des fesses s'il le fallait. Bien que là, la méthode douce semblait être la plus appropriée.

Elle se remis donc en marche, sa peur de l'obscurité revenant petit à petit malgré elle. Enfin, il est tout à fait inutile de préciser "malgré elle " car il me semble pour le moins évident qu'elle n'en avait aucun envie. Enfin, je radote, donc, passons.

Son sang immobile dans ses veines froides battait à ses tempes, sa peau raide frissonnait de méfiance et tout les signes caractérisant un corps vivant sous l'emprise de sa phobie la plus pure (Gaëlle en avait beaucoup) se manifestait chez la zombie. Tant et si bien que lorsque qu'une chouette hulula juste à côté de son oreille elle fit un bond, se retrouva en déséquilibre et se mit à glisser le long d'une pente sans parvenir à s'arrêter. Arrivée à destination (dix mètres plus bas), les fesses aussi endolorie qu'elle le pouvait, le dos aussi fracassé que possible et les nerfs à vif, elle se laissa tomber sur le dos. Bon, là, elle avait gagné le jackpot. Tout les être vivant de ce bois, aussi maléfiques et monstrueux qu'il puissent être devait avoir fuit en entendant le bruit phénoménal de brindilles cassées, de feuille crissant douloureusement sous le poids du cadavre et le cris strident que ce dernier avait poussé.

Niveau discrétion, elle était arrivée au point le plus proche de moins quarante.

Théo venait de passer une autre journée d'enfer au sein du lycée Yokaï. Un petit malin lui avait volé son paquet de cigarette et de ce fait, il n'avait pas eu droit à sa dose de nicotine. Il était donc particulièrement sur les nerfs. Heureusement, après maintes recherches, il avait finalement réussi à coincé le larron vers la fin de la journée. Le professeur lui avait fait chèrement payer son audace. En effet, Théo avait amené le jeune homme de force dans la forêt brumeuse, après quoi il l'avait attaché solidement contre un tronc d'arbre.

''Espèce de petit morveux, tu aimes ça me faire suer hein!? J'ai déjà de la difficulté à supporter vos sales gueules de petits salopards même après avoir eu ma dose quotidienne de nicotine, donc tu n'imagines même pas comment j'en ai chié pour me retenir de ne pas vous étripez durant cette journée de merde!!''

Le professeur qui était habituellement stoïque et réservé venait de perdre les pédales. Normalement, il ne s'emportait pas aussi facilement, mais ce n'était pas le premier mauvais coup qu'il subissait de la part de ses élèves. Cette farce de mauvais goût avait été la goutte qui qui avait fait déborder le vase.

Théo sortit une cigarette de son paquet et la fourra dans la bouche du jeune délinquant. Pour éviter que l'élève la recrache, il pointa le canon de son colt sur le crâne du captif.

''On va jouer à un petit jeu qui s'appelle fume ou crève. C'est très simple, tu vas devoir fumer chacune des cigarettes que je te présenterai, sinon j'explose ta minable petite cervelle de moineau. Et je te conseille de ne pas hurler, sinon je t'arrache la langue!''

Le professeur n'avait pas l'intention de mettre ses menaces à exécution. Si l'adolescent se montrait trop bruyant, il se contenterait de l’assommer et de le laisser attacher contre cet arbre. Il pouvait bien aller se plaindre si ça lui chantait, car ça serait la parole de ce sale morveux contre la sienne.

Cependant, le captif était terrifié, il prenait vraiment les menaces de son professeur au sérieux. Il se montra donc docile et fuma chacune des clopes que lui présenta Théo.

Plusieurs heures plus tard, l'élève avait la peau livide et la gorge très irritée. Le pauvre bougre avait déjà dégobillé plusieurs fois, celui-ci n'ayant pas supporté cette trop grande consommation de tabac.

Satisfait du résultat, Théo détacha l'élève après lui avoir bien fait comprendre que s'il osait divulguer ce qui venait de se passer, il nierait tout en bloc et lui ferait connaître l'enfer sur terre pour le reste de l'année.

La petite crapule opina de la tête et tituba péniblement vers son dortoir. (HJ: Parce ce que: https://www.youtube.com/watch?v=g42z2fN6ES8 )

Il était déjà tard, mais au lieu d'aller se coucher, Théo décida de fumer l'une des clopes qui lui restait tout en profitant de la quiétude des lieux. Il était accoté contre un arbre et fumait tranquillement sa cigarette, quand soudainement, Théo aperçu une jeune homme détalant à la vitesse de l'éclair vers un lieu indéterminé. L'étudiant semblait effrayé. Peut-être venait-il de voir un monstre ou d'avoir été pris en flagrant délit pour un crime quelconque. Théo observa la direction dans laquelle le jeune homme se dirigeait. Il semblait courir vers l'est, mais le professeur n'aurait su dire pour quelle raison.

Toutefois, Théo ne poursuivit pas le jeune homme. L'enseignant avait préféré se diriger dans la direction opposé au coureur pour voir ce qui venait de se passer.

Après quelques minutes de marche, il entendit de multiples crissements de feuilles et de branches ainsi qu'un cri strident. Le professeur activa aussitôt son pouvoir et dégaina rapidement son pistolet, prêt à se défendre si nécessaire. Il se rendit rapidement vers l'endroit où il avait entendu le brouhaha pour constater qu'une jeune femme venait de dégringoler une pente. Le professeur descendit l'inclinaison avec aisance et aida la jeune femme à se relever.

''Ma pauvre, vous venez de faire une bien vilaine chute! Cependant, sachez que ces brindilles vous vont à ravir! '' dit-il accompagné d'un petit sourire taquin.

Il reprit ensuite son air sérieux ''Mais si je puis me le permettre, que faisiez vous en pleine forêt à cette heure tardive?''

La jeune femme semblait un peu plus âgée que ses élèves. Théo déduisit qu'il devait avoir affaire à un membre du personnel enseignant ou tout au moins appartenant au personnel de l'école. Par contre, ça n'expliquait pas le fait qu'elle était encore réveillée et dans ces bois en plein milieu de la nuit.

Des pas... Encore? Décidément, c'était une manie qu'avait les gens de se promener dans ces lieux à cette heure... Elle se retourna, repérant rapidement l'individu qui ne cherchait nullement à se cacher. Ce n'était pas un élève, il était bien trop âgé pour en être un. Il descendit la pente avec une démarche assurée et s’approcha.

''Ma pauvre, vous venez de faire une bien vilaine chute! Cependant, sachez que ces brindilles vous vont à ravir! ''

Elle accepta l'aide qu'il lui proposait pour se relever avant de répondre à son sourire.

''Mais si je puis me le permettre, que faisiez vous en pleine forêt à cette heure tardive?''

- Je cherche un élève... Mais je me permets de vous retourner la question...

Elle essaya de se tourner vers l'arrière lorsqu'elle se rendit compte que quelque chose clochait au niveau de sa cage thoracique. Sa chute lui avait sûrement déplacé une de ses côtes et bien qu'elle n'ai nulle envie d'empirer la chose en essayant de la replacer, ses mouvement était entravés par l'os rebelle. Elle se tourna vers l'"autre", attendit qu'il ai finit avant de reprendre:

-Excusez moi trente secondes...

Sans penser un seul instant que ce qu'elle allait faire risquait de révéler sa véritable nature et quelle enfreindrait ainsi la règle principale du règlement, elle tâta son flan, trouva l'élément de son squelette qui n'en faisait qu'à sa tête puis le redressa dans un bruit de craquement glauque. L'os se remis à sa place et elle se tourna, tout sourire en direction de l'homme.

Bon, c'était pas tout ça, mais à la base, elle était censée chercher le fuyard pour le ramener à sa chambre. Cependant... Comment faire. Etant donné qu'il était parti comme s'il avait la mort aux trousses il était sûrement déjà loin et la vitesse n'était pas vraiment le fort de Gaëlle. D'autant plus qu'elle ne savait pas comment il réagirait si elle l'approchait de nouveau. C'est alors que le jeune homme qui l'avait aidé apparu comme un sauveur providentiel. Elle tourna des yeux suppliant vers lui avant de déclamer.

- L'élève que je cherche est en fuite... Je ne suis malheureusement pas très douée pour la course et, si vous vouliez bien avoir l'amabilité... De... M'aider?
Voyez-vous, vous auriez du mal à être moins efficace que moi. Je vous en prie...

Son air de chien battu n'était pas feint. Elle s'en voulait vraiment de ne pas avoir été à la hauteur... Elle allait attendre sagement la réponse de l'"autre" lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas présentée et qu'elle ne savait pas qui il était... Ou bien, peut-être lui avait-il dit, mais elle ne s'en souvenait pas.

- Je me nomme Gaëlle Watanabe, je suis une surveillante. Et, je ne me souviens plus de votre nom, Monsieur....?

Edit par Greg : Je pense qu'il serait mieux que Théo réponde.. Considérez que Greg est toujours en train de courir plus loin.

- Je cherche un élève... Mais je me permets de vous retourner la question...

Théo n'allait évidemment pas lui avouer qu'il était venu dans ces bois afin de donner une petite leçon de savoir vivre à l'un de ses élèves. Il préféra plutôt lui donner la raison qui l'amenait en ces lieux en temps normal

''Vous parlez probablement du jeune homme que j'ai aperçu courir dans les bois quelques minutes plus tôt. J'étais d'ailleurs venu voir la raison de sa frayeur quand je suis tombé sur vous. Je suppose qu'il a commis un délit et que vous étiez à sa poursuite?

''De mon côté, j'étais venu dans cette forêt afin de profiter du calme et de la sérénité des lieux. Après tout, ces adolescents peuvent être tellement énervant parfois. Bref, comme je n'arrivais pas à dormir suite à cette journée particulièrement stressante, je suis donc venu dans cette forêt.''

Bien qu'il ne disait pas la vérité, ce n'était pas totalement faux non plus, puisque le professeur aimait de temps à autre venir dans la forêt brumeuse pour prier et fumer des cigarettes en toute quiétude.

-Excusez moi trente secondes... dit alors la jeune femme.

Après avoir prononcé ces paroles, la demoiselle replaça plusieurs de ses côtes comme si de rien n'était. Une telle opération aurait normalement dû lui causer une douleur atroce. Cependant, Théo n'en fit pas grand cas, car après tout, il se trouvait dans un lycée dans lequel une multitude de races différentes se côtoyaient. De plus, la jeune femme était assez jolie et aurait pu aisément passé pour une banale humaine si elle n'avait pas effectué cette manœuvre bizarre.

- L'élève que je cherche est en fuite... Je ne suis malheureusement pas très douée pour la course et, si vous vouliez bien avoir l'amabilité... De... M'aider?
Voyez-vous, vous auriez du mal à être moins efficace que moi. Je vous en prie...

- Je me nomme Gaëlle Watanabe, je suis une surveillante. Et, je ne me souviens plus de votre nom, Monsieur....?

La dénommée Gaëlle semblait sincèrement désemparée. Cette recherche avait sûrement été particulièrement pénible pour que cette pauvre femme s'abaisse à supplier un parfait inconnu. Théo décida donc de l'aider, car après tout, ne fallait-il pas s’entraider entre collègue?

''Ne vous en faites pas, je vous aiderez à débusquer le jeune homme. Dans mon précédent emploi, j'ai souvent eut recours au pistage, ça ne devrait donc pas être un problème. Cependant, j'aimerais savoir à qui j'ai à faire; cet élève est-il particulièrement dangereux et si oui, pourquoi? Quel pouvoir possède t-il?

En bon gentleman qu'il était, Théo retira sa veste et la donna à la surveillante.

''Tenez, prenez ceci, il fait un peu frisquet cette nuit et vous risqueriez d'attraper froid.''

Théo ne savait pas que Gaëlle était en fait un cadavre ambulant et qu'elle n'avait donc pas besoin de se tenir au chaud. Toutefois, le professeur avait aussi retirer sa veste, car il était conscient que la poursuite risquait d'être longue et ardue. Bref, il finirait bien par suer comme un porc s'il s'obstinait à garder son veston. Alors, autant en faire profiter quelqu'un d'autre

Elle prit la veste comme si elle en avait réellement besoins. Voyez-vous, pour Gaëlle, le fait d'être un cadavre sans sensations (ou presque) était assez abstrait. Elle l’enfila, faisant rouler ses épaules pour la mettre en place puis se ré-intéressa au professeur qui se tenait face à elle.

-On ne m'a pas dit grand-chose à son sujet mis-à part qu'il ne fallait pas le toucher... Et apparemment il craint même le fait d'être approché. Il s'agit de Gregory Ogramann. Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler. Visiblement, la méthode douce semble être la plus appropriée et il semble que la mienne est été trop brusque. ce qui m'agace fortement je dois le dire. Faire peur aux autres est quelque chose que j'ai vraiment du mal à accepter.

Elle regardait par terre. Oh, ça oui, elle n'était vraiment pas fière d'avoir mis l'élève en fuite. Et...

Et s'il tombait sur un monstre trop puissant pour lui? Et si un des membres de l'antithèse le croisait? Et s'il se blessait? et si...? Et si...?

Elle semblait de plus en plus blême au fur et à mesure que son imagination s'emportait. S'il lui arrivait quelque chose... Elle n'aura rien pu faire. S'il lui arrivait quelque chose, ce serait à cause de son incompétence et.... Ses yeux étaient presque vitreux, elle avait froid soudain. L'obscurité, les multiples bruits, les présences imaginaires qui évoluaient autour d'elle.

- Allez le chercher. Il faut pas qu'il reste seul, surtout vu comment je l'ai terrorisé. Il risque de se mettre en danger.

Elle regarda ses mains, fit jouer ses doigts dans la pâle lumière de la nuit. Un cadavre. les paluches d'un cadavre.

Elle n'avait pas la moindre idée de si Théo était encore là ou pas. Elle hurla, tel un ordre indiscutable, presque impérieux.

- Dépêchez-vous...

Puis, s'assurant de par son oreille que les pas s'étaient bien éloignés, elle se recroquevilla en boule, comme pour se protéger et resta là, les yeux ouvert, la respiration affolée, le corps tendu et immobile.

Il ne fallait donc pas toucher le jeune homme. C'était assez vague comme information, mais il s'en contenterait pour l'instant. La surveillante semblait beaucoup trop maladroite pour suivre son rythme maintenant que son pouvoir était activé et ne semblait pas avoir envie de continuer la poursuite de toute façon. Théo se contenta de lui faire un petit signe de la main pour la prévenir de son départ, après quoi il fila comme une flèche vers l'endroit où il avait aperçu l'élève pour la dernière fois. Par après, une fois qu'il eut retracé l'endroit, il parvint à découvrir des petits indices, l'élève n'ayant pas pris la peine de camoufler sa fuite, ce qui aurait été illogique puisqu'il semblait totalement apeuré la dernière fois qu'il l'avait vu. Son pouvoir étant activé, Théo courait aussi vite qu'un guépard et eut donc tôt fait de rejoindre l'élève qui avançait quant à lui à un rythme régulier et qui commençait à ralentir à cause de l'effort physique intense qu'il était en train de faire. Soudainement, le professeur contourna Greg et vint se placer devant le fuyard pour stopper sa course laborieuse.

''Bonjour jeune homme. Mais pourquoi fuyez vous donc votre surveillante? Auriez-vous quelque chose à vous reprocher? De plus, je vous préviens, recommencer à courir et je serai dans l'obligation d'ouvrir le feu sur vous.''

Théo démontra le canon de son arme qui était bien ancré au niveau de la ceinture de son pantalon. Toutefois, en cas de besoin, il était prêt à dégainer à toute vitesse. Il voulait éviter de passer par quatre chemin, mais il ne voulait pas trop en faire non plus, voilà pourquoi il ajouta:

''Ne vous en faites pas, bien que je sois armé, je n'ai pas l'intention de vous faire de mal si vous vous montrez coopératif. Contentez vous de répondre à mes questions et tout ira bien''

Le professeur observait Greg de ses yeux inquisiteurs, guettant la moindre réaction suspecte dans le cas où le jeune yokaì tenterait de l'attaquer. Après tout, il ne pouvait pas se permettre la moindre imprudence puisqu'il ne connaissait pas le pouvoir du jeune fuyard. Peut-être que s'il se faisait toucher, le professeur tomberait en cendre à l'instant même. Mieux valait se montrer un peu trop prudent plutôt que de périr bêtement.

Eviter les broussailles, sauter par dessus la caillassse, esquiver les troncs d'arbres... On ne pouvait pas vraiment dire que Greg détalait. Ou même courait, au sens propre du terme, vu les innombrables zig-zags qui parsemaient sa route. Mais dans tous les cas, il fuyait. Loin de cette femme qui avait tenté de l'approcher.

Peut-être sa réaction avait-elle été excessive. Peut-être était-ce vraiment une surveillante de l'école venue le chercher. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que l'une des deux brutes qu'il avait... enfin que Luka avait... bref qu'un de ces deux élèves faisait partie de l'AntiThèse. Sans compter que lors de l'attaque, il avait failli y rester, laminé par une gargouille morte-vivante.
Trop de mentions de l'AntiThèse ces derniers temps. Trop de gens qui tentaient de le tuer. Trop de risques pour baser sa conduite sur un "peut-être".

Aussi Greg continuait de fuir, lentement mais sûrement, filant à travers les sous-bois. S'il restait à l'écoute de ce qui l'entourait, il se concentrait essentiellement sur sa respiration et le sol, ne voulant pas risquer de se retrouver atteint d'une crampe ou d'une entorse. Personne ne viendrait l'aider s'il s'écroulait ici. Erreur fatale.

Soudain une silhouette devant lui.

L'adolescent essaya de s'arrêter net, mais son corps, emporté par l'élan, lui fit perdre l'équilibre. Dérapage sur le sol, et il alla faire connaissance avec le tapis de feuilles mortes, amortissant heureusement sa chute en se réceptionnant mains en première.
C'est donc dans cette position ô combien glorieuse qu'il entendit la personne devant lui parler.

''Bonjour jeune homme. Mais pourquoi fuyez vous donc votre surveillante? Auriez-vous quelque chose à vous reprocher? De plus, je vous préviens, recommencer à courir et je serai dans l'obligation d'ouvrir le feu sur vous.'

Voix grave, adulte, jeune, avec un accent accentuant les U. Mais surtout, pas la même voix que tout à l'heure. Au moins deux personnes à sa poursuite, et celle-ci menaçait "d'ouvrir le feu sur lui".
Il releva la tête, otant distraitement quelques lambeaux de feuilles mortes qui s'étaient collés à sa joue. L'autre était un jeune homme d'une trentaine d'années à vue de nez. Il n'y voyait pas assez bien sous cette lune pâle pour distinguer les détails, mais toujours assez pour discerner sa posture fermement ancrée dans le sol, et le canon de son arme accroché à sa ceinture. L'intrus avait une arme et n'hésiterait pas à s'en servir.

Merde.
Greg commença à paniquer au fur et à mesure que les informations s'organisaient sous son crâne. Arme. Prêt à tirer. Complice de l'autre. Pouvoirs inconnus. Seul, loin de toute aide - à moins que le corbeau de Vika censé le filer n'appelle à l'aide sa maitresse. Dispositif d'alerte à l'école. Impossible de fuir.
Donc sa seule solution était de...

Encore besoin de moi ?

Ce serait avec plaisir...

NON !

Un petit sort, et tout serait réglé, Greg...

Il se rejeta en arrière, atterrissant sur les fesses. Ses pieds glissèrent une fois encore sur le tapis végétal trempé avant qu'il n'arrive à prendre appui et se relever, prêt à se défendre si besoin. Faites qu'il n'y en ai pas besoin, par pitié. Il ne voulait pas d'autres morts sur la conscience, ennemis ou non.

''Ne vous en faites pas, bien que je sois armé, je n'ai pas l'intention de vous faire de mal si vous vous montrez coopératif. Contentez vous de répondre à mes questions et tout ira bien''

Si ces paroles avaient pour but de le calmer, l'effet était totalement gâché par la formulation. "Si vous vous montrez coopératif". "Contentez vous de répondre". Ca ressemblait bien trop à un interrogatoire à son goût... et si cet homme venait vraiment du lycée, il aurait dû avoir déjà toutes les informations nécessaires. Pas logique. Pas cohérent.
Il va falloir te défendre.

T'enfuir plutôt !

Attaquer en premier...

Prudemment, il se redressa, essayant d'en savoir plus sur l'homme. Apparence humaine. Pas très grand, pas très costaud, mais il avait réussi à le rattraper après avoir parlé à la "surveillante". Pouvoir ? Téléportation ? Force accrue ? A quoi devait-il s'attendre ?

Arrête de dire des conneries. Regarde.

Greg se plaqua la main sur l'oeil droit, tellement fort qu'on aurait pu croire qu'il se giflait tout seul.
Elle avait recommencé. Pris le contrôle un instant, utilisé son pouvoir de lecture des auras, sans lui laisser le choix de refuser. Impression horrible que quelqu'un vous vole votre corps, le manipule sans votre accord, pouvant le désarticuler à la moindre envie comme un enfant capricieux qui en assez de son jouet. Un viol d'esprit, horrible. Et terreur à l'idée qu'elle recommence encore... Elle ou un autre... et qu'il se retrouve encore une fois au milieu d'un carnage, coupable malgré lui.

Il se mit à trembler imperceptiblement alors que Luka lâchait un éclat de rire strident dans sa tête avant de retourner se planquer dans un coin. Plus ça. Ne plus courir le risque.

Greg recula de deux pas, lentement, reportant son regard sur le nouvel arrivant - un sorcier relativement fort mais qu'il pourrait sans vaincre sans trop de mal, avec une aura particulièrement concentrée autour de sa main droite. L'instinct lui hurlait de se sauver de l'autre coté, il devait utiliser toute sa volonté pour ne prendre ses jambe à son cou.

-N'approchez pas. Qui êtes-vous ?

Spoiler:

-N'approchez pas. Qui êtes-vous ?

''Désolé, je ne me suis pas présenté. Je me nomme Théo Dubois et je suis professeur de langues dans cet établissement. J'étais venu me détendre dans ces bois quand j'ai vu un membre du personnel en détresse. Elle m'a demandée de lui donner un coup de main. Bref, je ne vous veux aucun mal. Par contre, on en revient à ma question du début, pourquoi êtes vous en fuite?''

Comme le jeune homme semblait trop craintif pour qu'il tente de s'approcher, Théo sortit un carton de sa poche et prit une cigarette qu'il s'empressa d'allumer. Il fuma un petit moment, après quoi il recommença à parler au fugitif'':

''Tu fumes petit? À moins que tu préférerais boire un bon coup. J'ai aussi une petite flasque contenant du cognac si ça t'intéresse. Il faut bien se détendre un peu de temps à autre.''

Théo avait décidé d'arrêter de le vouvoyer. Après tout, il valait mieux essayer de se montrer un peu plus familier, peut être que ça réussirait à alléger l'ambiance. Le professeur alla s'accoter contre un arbre en attendant la réponse de l'élève. S'il tentait encore une fois de s'enfuir, il n'aurait cependant pas le choix d'ouvrir le feu. Cela dit, il n'était pas question de l'abattre, il n'aurait qu'à viser les genoux. Après tout, c'est bien connu, tous ceux se prenant un projectile dans le genou sont voués à une retraite précoce. Peut-être le jeune homme prendrait-il sa retraite de la délinquance pour retrouver la voie de la sagesse s'il tentait le coup? L'enseignant ne put s'empêcher de rire tout seul en pensant à la mauvaise plaisanterie qu'il venait de se raconter. Il stoppa rapidement son rire se rendant compte qu'il risquait plutôt d'effrayer l'élève plus qu'autre chose s'il continuait ainsi.'

''Désolé, j'ai pensé à une mauvaise plaisanterie. Il faut pas que tu fasses trop attention, j'ai eu une journée éprouvante et je suis quelque peu fatigué. Bref, si tu pouvais m'éviter de te courir après, ça serait très apprécié, surtout que personne ne te veut du mal.''

''Désolé, je ne me suis pas présenté. Je me nomme Théo Dubois et je suis professeur de langues dans cet établissement. J'étais venu me détendre dans ces bois quand j'ai vu un membre du personnel en détresse. Elle m'a demandée de lui donner un coup de main. Bref, je ne vous veux aucun mal. Par contre, on en revient à ma question du début, pourquoi êtes vous en fuite?''

Se détendre. Dans une forêt obscure et supposée dangereuse. Avec un pistolet chargé. De quel genre de détente était-il question ?! Et en quoi c'était censé le rassurer ?
Sans compter qu'un professeur était censé être responsable et sérieux, pas un huluberlu armé d'un flingue prêt à mettre en péril la sécurité d'un élève. A qui esssayait-il de faire croire que...
Azazel von Wagner. Kyo Fushou.
Ah oui. C'était vrai. Les professeurs qu'ils avaient déjà eus auparavant. Un incompétent totalement irresponsable et un sadique dangereux.
Au temps pour lui. Au vu des standards de l'école, ce type pouvait véritablement être professeur. Et l'ahurie qui s'était approché de lui, une surveillante.
Oui, mais il pouvait. C'était bien là le problème, rien ne prouvait ses dires.

Le supposé Théo Dubois, visiblement imperméable à ses craintes, était tranquillement en train de s'en griller une en attendant qu'il se décide. Greg n'avait encore jamais vu de yokai s'adonner à cette habitude, mais en tant que sorcier, l'autre devait avoir pas mal circulé entre les deux mondes. L'attitude je m'en foutiste du fumeur contribua paradoxalement à rassurer le jeune homme : il voyait mal un membre de l'Antithèse s'adonner à cette habitude typiquement humaine. Il ne manquerait plus qu'il lui propose de s'en jeter un petit derrière la cravate pour que...

''Tu fumes petit? À moins que tu préférerais boire un bon coup. J'ai aussi une petite flasque contenant du cognac si ça t'intéresse. Il faut bien se détendre un peu de temps à autre.''

Nooooon....
Si.

Greg se mordit les lèvres pour ne pas laisser échapper un rire. Pas de joie, non, plutôt de nervosité mêlé de panique devant le coté totalement what-the-fuckesque de la situation. Une fuite éperdue dans la forêt, une menace de se prendre une balle, et maintenant l'autre lui proposait de se faire une pause cognac avec lui. Et après, quoi ? Un strip tease improvisé en chantant "A qu'est-ce qu'on est serré, serré dans cette boîte" ?

Il se rembrunit subitement en sentant Luka s'agiter une fois de plus. Elle voulait repasser devant, histoire de faire plus ample connaissance avec Mr Dandy et si possible lui...

Lui taxer une clope.

Oh putain. C'était encore plus improbable que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Et pourquoi pas Anju allant se faire une petite tequila-vodka-gin aussi ?
Il fronça les sourcils. Qui était Anju ? D'où venait ce nom ? Il en avait bien connu un il y avait longtemps, mais il ne l'avait pas dans sa tête. Non ? ]Aucune réponse sous son crâne, fait rarissime. Même la nécromante fit mine d'ignorer la question. Silence gêné, lourd de secret. Qu'est ce qu'on lui cachait ? Est-ce que ...

Rire à l'extérieur, tirant la doppelganger de ses pensées. Mister Dubois, adossé à un arbre, avait l'air mi réjoui mi embarassé du type qui vient de se raconter une blague osée en compagnie distinguée et cherche comment justifier son hilarité.

''Désolé, j'ai pensé à une mauvaise plaisanterie. Il faut pas que tu fasses trop attention, j'ai eu une journée éprouvante et je suis quelque peu fatigué. Bref, si tu pouvais m'éviter de te courir après, ça serait très apprécié, surtout que personne ne te veut du mal.''

Que personne ne lui veuille de mal, ça restait encore à prouver.
Mais Greg avait assez recouvré de sa panique pour savoir qu'il était possible – pas certain, mais possible – que toute cette affaire ne soit qu'un malentendu. Et il ne voulait pas, vraiment pas, risquer de commettre un autre massacre, surtout sur une personne qui ne lui voulait pas de mal. Enfin, corrigea-t-il en repensant au pistolet, qui ne lui voulait pas trop de mal.
Aussi le jeune homme se contenta-t-il de reculer d'un pas prudemment, pour s'accoter à un arbre mort. Ses jambes flageolaient, suite à sa course et à son accès de panique, il avait besoin de se calmer. Et si besoin, il pourrait toujours se mettre à couvert pour éviter les balles.
Que dire ? Comme d'ordinaire, donner le minimum d'éléments et essayer d'obtenir le maximum d'informations.

D'un vague geste de la main, il désigna le pistolet du professeur : "Rangez votre arme alors, ça me met vraiment très mal à l'aise. Je n'ai pas l'intention de me sauver. Et pour ce qui est de la

Clope

cigarette, je ne fume pas.

Si.

Non.
Foutue Luka.
"Et je ne bois pas non plus."poursuivit-il plus fort, pour couvrir la vague rumeur au fond de son crâne qui disait qui si, il picolait comme un trou, mais non juste une fois de temps à autre, t'as jamais testé un bon vieux gin-tonic, qu'elle avait pas encore l'âge mais que..
La ferme. Il secoua la tête d'un geste réflexe.

[font=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]"Je ne suis pas vraiment en fuite. Je voulais juste m'éloigner de l'autre. La femme. J'ignorais totalement qui elle était, et elle a voulu m'approcher. Pour notre sécurité à tous deux, il était préférable que je m'éloigne. C'est tout."

Ses jambes allaient mieux. Il était presque certain d'arriver à se mettre à couvert à temps si l'autre commençait à lui tirer dessus. Il se redressa, contractant alternativement ses muscles, prêt à bondir si besoin. Temps d'aborder les questions qui fâchent. D'un ton totalement neutre, il lâcha :

"Certains par ici ont des raisons de m'en vouloir. Vous dites que l'autre était une surveillante et vous un professeur. Prouvez le... Sinon, je prendrai le risque d'une balle."

Il prit position, tendu comme un arc, observant attentivement le fueur en face de lui. Dans sa tête, il sentit certains esprits se réveiller, prendre place eux aussi. De sa réponse allait dépendre son comportement futur. Sa coopération, ou sa fuite. Voire pire... Il espérait sincérement que l'autre était véritablement professeur. Il ne voulait plus tuer personne.

"Rangez votre arme alors, ça me met vraiment très mal à l'aise. Je n'ai pas l'intention de me sauver. Et pour ce qui est de la cigarette, je ne fume pas.

"Et je ne bois pas non plus."

Théo se gratta la tête de manière perplexe et dit alors ''Tu ne fumes pas et tu ne bois pas en plus d'être extrêmement poli! Si tu finis en prison mon pauvre, prend garde à ne jamais échapper le savon! Tu ferais véritablement office de femme pour des prisonniers en manque! Néanmoins, j'apprécie le fait que tu fasses preuves de bienséance.Ça me change de tous ces sales petits morveux impertinents.

Par après, il déchargea son arme et replaça le pistolet dans son pantalon. Cela dit, il avait toujours son petit deringer caché dans sa manche au cas où le jeune homme lui préparait un coup tordu et un couteau caché à la base de sa cheville.

''Voilà, mon arme est devenu inoffensive. Ça te va?''

"Je ne suis pas vraiment en fuite. Je voulais juste m'éloigner de l'autre. La femme. J'ignorais totalement qui elle était, et elle a voulu m'approcher. Pour notre sécurité à tous deux, il était préférable que je m'éloigne. C'est tout."

"Certains par ici ont des raisons de m'en vouloir. Vous dites que l'autre était une surveillante et vous un professeur. Prouvez le... Sinon, je prendrai le risque d'une balle."

''Comment ça pour votre sécurité? Je ne comprend pas en quoi t'approcher serait dommageable pour vous deux. Et pour quelle raison pourrait-on t'en vouloir. Si tu veux que je t'aide il faudra que tu sois plus précis.''

Théo prit son portefeuille et sortit une carte lui ayant été donné par la direction certifiant son statut de professeur. Il l'a positionna à la hauteur des yeux du jeune homme

''Ça te va comme preuve ou tu veux peut être aussi que je te prouve mes dires en te rajoutant sur la liste des élèves en retenu?'' dit-il tout en affichant un petit sourire narquois sur les lèvres.

Le professeur avait remarqué que l'élève était extrêmement tendu, peut-être se sentait-il menacé, il adopta lui aussi une position défensive au cas où Greg oserait s'en prendre à lui

Bon, ce n'est pas que je ne t'aime pas, mais j'aimerais bien rentrer dormir. De plus, demoiselle Gaëlle semblait quelque peu ébranlée quand je l'ai laissé sur place. Bref, si on pouvait terminer cette petite histoire au plus vite, on pourrait aller lui donner un coup de main.

Commentaires désobligeants. Probablement de l'humour noir. Greg laissa filer, essayant de ne pas prêter attention aux échos dissonnants qui rebondissaient sous son crâne. Le plus important était de se calmer, là, maintenant. De réfléchir. Il venait de décharger son pistolet, tant mieux. Mais la mention de la prison n'était elle pas une preuve de plus que l'homme en face venait du monde humain ? Est-ce que l'Antithèse irait vraiment recruter un yokai issu de ce monde là ? Oui, mais qui pourrait mieux hair les humains que quelqu'un ayant vécu parmi eux et ayant donc compris à quel points il pouvaient être

pitoyables

impuissants

géniaux

monstrueux

- humains, conclut-il faiblement. On détestait plus facilement ce qu'on connaissait que ce qu'on ne connai-

Bras vers lui.

Il recula d'un pas avant de se rendre compte que le sorcier en face de lui lui tendait quelque chose. Visiblement un carte plastifiée. Il fronça les yeux, essayant de le déchiffrer sans se rapprocher. La lumière de la lune était faible, trop faible pour qu'il puisse distinguer ce qui y était écrit. C'était à peine s'il pouvait distinguer une petite photo de la tête du sorcier dans le coin supérieur droit, visage impassible tel qu'il devait figurer sur les photo d'identité officielles.

'Ça te va comme preuve ou tu veux peut être aussi que je te prouve mes dires en te rajoutant sur la liste des élèves en retenu?''

Il ne répondit rien, préférant utilisant ce bref moment pour penser à la situation.
Ca n'était pas une preuve du tout, juste un bout de papier que n'importe qui aurait pu fabriquer. Néanmoins l'accumulation de preuves penchait plutôt en sa faveur. Et même si cette carte avait été trafiquée, mieux valait faire semblant d'y croire. Tant d'indices pour lui faire croire qu'il était en sécurité et le rassurer: cela indiquait alors que l'autre avait besoin de lui en bonne santé. Donc peu de chances de se faire attaquer par surprise et blesser gravement.

Aussi acquiesça t il à la proposition de ce Théo Dubois pour faire demi-tour et retrouver la femme qu'il avait fuit auparavant. Il chercha du regard la lune pour se remettre dans la bonne direction et interrogea du regard le professeur. Il était prêt à le suivre. Du moins pour l'instant.

Nombre de messages : 28 Age : 33 Date d'inscription : 10/08/2013

D'abord un œil. Puis deux. Quatre, huit, seize. Beaucoup trop. Des globes oculaires apparaissent, vous fixant d'un regard avide.

Puis un grondement sourd, sauvage. Le genre qui vous passe par les pieds, remonte jusqu'à votre estomac et tente de le faire sortir par votre bouche. Et qui accessoirement appuie sur votre vessie.

Ils avancent vers vous, Greg et Théo. Ils arrivent. Ils ont faim. Fuyez. Courez. Car les lapins garou sont à vos trousses, et ils mastiqueront de leurs dents pointues tout ce qui ressemble même vaguement à une carotte...

Un hurlement. Terriblement monstrueux qu'il tira la zombie de son mutisme. Elle commença par se redresser sur les avants bras, relevant doucement la tête. Les cheveux plein de feuilles et de terre, elle avait vraiment l'air de ce qu'elle était: un cadavre déterré. Elle se massa distraitement le crâne, poussant un léger de grognement au passage, du même genre que ceux qui nous échappe au réveil. La fraîcheur de l'humus sous ses doigts acheva de la réveiller. Elle avait encore la figure marquée par une expression de terreur mortelle, les yeux à-demie fermé. Mais elle était bel et bien consciente. Décidément, qu'elle soirée de.... De.... Mercredi à la carbonara Findus. Un instant, sa conscience continua de flotter avant que l'idée de fuir ne lui vienne à l'esprit. Un cri pareil ne pouvait venir que d'un monstre. Un monstre potentiellement dangereux. Elle se leva, faisant craquer toutes ses articulations les une après les autres. Cependant, bien que sa raison lui disait que, si son instinct avait réagi, elle serait déjà en train de courir, son estomac restait en place, dans son ventre, tranquillement et sa vessie était libre de tout poids. L'envie irrésistible de fuir ne la prenait pas aux tripes et elle était étrangement calme. D'ailleurs les cris s'étaient tus. Plus rien, un silence radio total. De plus, ce qu'elle avait entendu lui semblait venir de loin.... Loin....

Très honnêtement, l'état de Gaëlle correspondait assez à une sorte d'état second, perdu entre deux bouteille d'alcool et trois clopes peu légales....

Elle achevait de se lever, titubante, lorsque l'idée de sortir de la forêt lui vint. Pourquoi était elle là, à la base ? Elle ne s'en souvenait pas. D'ailleurs, sa conscience qui, peu avant, était la dernière lueur d'indépendance qui l'animait était en train de s'éteindre. Trop de souvenirs étaient remontés. Elle avait du tout enfouir. Loin. Très loin...

Si loin.

Okay. Narmol. Des boules de peluches hurlantes et qui en voulaient visiblement à sa chair. Dans une forêt.

Deux membres possibles de l'antithèse vs une armée de lapins aux yeux globuleux et à aux dents pointus. Charybde et Scylla ? Non, plutôt David et Goliath !

Pas d'hésitation à avoir. La fuite.

Laissant derrière lui le professeur, Gregory piqua un sprint. L'adulte saurait bien se débrouiller tout seul pour partir. De toute façon il ne pouvait rien faire.
Et au pire, il les retardera.
Le temps qu'ils le dévorent...
Arrachent la chair des os...
Lui rongent la carotte...
Croquent ses orteils dodus...
Vous êtes immondes.

Réalistes.

Son coeur lui semblait être au bord de ses lèvres alors que les pensées filaient sous son crâne, images assorties en prime. Bordel, détaler, le plus loin possible. Son imagination s'emballait, le terrifiant d'autant plus. Les arbres semblaient vouloir le retarder de leurs branches crochues, le sol se dérober sous ses pieds.

Passe par l'eau, ils ne savent peut-être pas nager.
Dans le fourré.
Evite de pisser dans ton froc, on te suivra à l'ammoniaque.
Les écoute pas, file tout droit !
Au contraire. Fais des écarts.
Réfléchis. Respire !
Fonce, ils sont pas loin !
Je les entends...

Moi je les sens !

Des images flous dans sa tête. La seule chose qu'il retenait, c'était les battements sourds de son coeur qui résonnaient à ses oreilles, comme un tambour de guerre géant. Et ses jambes qui devenaient de plus en plus lourdes, du plomb. Comme s'il allait s'enfoncer dans le sol sous le poids et attendre d'être bouffé. De plus en plus lourd, de plus en plus mort.

Non, vivant ! Toujours vivant, devant survivre !

Et devant lui, un visage qui ressort. La surveillante de tout à l'heure, l'air perdu. De l'antithèse ou non, il ne pouvait pas la laisser se faire dévorer vive. Personne ne méritait ça.

-Vite, faut qu'on se sauve !

Mais elle ne bougeait pas, poupée de chair attendant un ordre de son maitre. Et les autres se rapprochaient, il en était sûr.
Laisse-la...
Tu t'en fous.

Cours, survis.

Non ! Plus de morts à cause de lui ! Plus jamais !

- BOUGE TOI ! hurla-t-il, se concentrant de toutes ses forces sur elle. Essayant de faire passer sa panique, son horreur, son adrénaline. Essayant de la faire bouger même contre son gré.

Douleur dans son oeil droit et rire froid. Luka.

Zombie. Je peux la faire bouger. Si je veux...

Des odeur lui arrivent droit dans les narines. Un être. Humain ou presque. Un pas, un autre, de droite à gauche, chancelante, bras ballants. On dirait presque qu'elle danse. Un pas après l'autre.

Elle a sommeil. Et froid. Et faim. Surtout faim. Arrête toi, bloque tes jambes, Trouve un moyen.... Et puis où vas tu ? Qui es-tu ? TU N'EST PAS CE QUE QU'ELLE ÉTAIT ! TU ES MORTE ! ELLE... Elle... Elle ne l'est pas.... Reviens.... Aller.... REVIENS !

Mais non. Pourquoi revenir ? Errer sans conscience est bien plus simple que de vivre avec, n'est-ce pas ? Et puis, tout est tellement plus beau vu comme ça, qu'en penses-tu ? Aller, endors tes sens, cesse de t’accrocher comme ça, tu est ridicule. Laisse toi faire. Doucement, tout doucement... C'est tellement plus sympa, cette vision déshumanisée du monde, non ? Tu es ce que tu es, un monstre. Un monstre qui, à la base, n'est pas vraiment prévu pour avoir une conscience.

Elle passe à côté de l'être. Il semble désespéré. Complètement affolé. Le pauvre... Oh, oui, le pauvre. Il gesticule, se presse, tente de faire quelque chose. Attention mon ami: le zombie a faim....

Toujours ces odeurs. Des créatures, de ça, de là. A droite, à gauche. Toutes ont une odeur différente, une âcre, une autre presque doucereuse, la dernière sanglante, les autres animale. Les feuilles qui crissent ne l’intéresses pas. Un seul facteur rentre en compte: ESTOMAC.

Mais l'être n'est pas qu'humain. Sont odeur est bizarre, comme si elle n'était pas unique. Il est sans doute fort. Peut être. Manger. Pas d'humain dans les environs proches. Manger. Il n'est pas une proie sûre, loin de là. Mais si, vas y. Tu as faim, non ? Manger. Non, bouffer. Demi-tours. Elle traine les pieds. Tu peux fuir. Mais elle a faim. Très faim.

Une autre fragance s'invite, s’immisce jusqu'à son organe digestif. Un autre être presque humains entouré, encerclé. Elle s'arrête un moment. Proie déjà prise, tant pis. Il reste celle ci. Elle hésite toute de même. Peut être que... Et si... Danger. Danger imminent mais... FAIM. Elle est morte. Elle n'a rien à perdre. Si. Son manger. Elle ne peut pas mourir de nouveau: elle est en chasse.

Oui, bon,; un zombie qui chasse, c'est relativement idiot je vous l'accorde. Mais ça fait quand même bobo. Un peu. Enfin...

L'autre semblait sans défense. Maintenant... Une torsion dans son ventre.

Elle sait, elle a faim. Si elle ne mange pas, son existence n'aura même plus de sens. "vivre" pour manger. Tituber pour bouffer. Pour remplir ce vide d’existence niché dans la bas de son abdomen.

Un pas après l'autre. Chancelante. De droite à gauche. On dirait presque qu'elle danse.

Mais attention.

La zombie a faim.

La surveillante se releva, titubante. On aurait pu croire qu'elle avait bu un coup de trop, sauf que...

Zombie ? Il y'avait vraiment des Zombies dans cette école ? Du genre à hurler "Brain" en trainant des pieds et à dévorer tout ce qui bougeait ? Pire encore, il y'avait des zombies comme surveillants ? Vika poussait vraiment l'idéalisme loin !

- Madame ?!

Mais la femme se dirigeait vers lui, lentement, mais surement. Ses prunelles vides le fixaient, pendant qu'un léger filer de bave lui coulait du coin de la bouche. Un regard mort sur une poupée de chair vide, guidée par un seul instinct : manger.

Et merde. Zombie. Et lui venait de s'arrêter et de perdre son élan, et les bêtes le suivaient de près. Elle lui coupait la route, le reste du chemin étant encombré de fourrés. Y passer le ralentirait trop. Avancer allait le tuer. Reculer aussi. Merde merde merde merde ! Il allait vraiment crever là alors que tout ce qu'il voulait c'était avoir la paix une soirée ! Il commençait sérieusement à paniquer là. Et elle se rapprochait, n'était plus loin. Quelques pas encore, et il ne pouvait pas reculer. Du bruit derrière, de plus en plus proche.

Il allait mourir. Il ne voulait pas...

Pas question de crever ici.

Elle survivrait. Parce qu'elle était forte, elle. Pas comme ce connard de doppelganger. Planqué. Et déjà le zombie, couché. Sage. Ou je te brise les os et en suce la moelle. Luka tendit la main, le prenant en son pouvoir. Sur un humain c'était facile, mais alors un zombie... du gâteau. Juste un connard de cadavre ambulant. Rien dans le crâne, tout dans le bide. Comme un mec, quoi. Quoique...

Derrière, les hordes de peluches mutantes s'approchent. Allez mes lapins, venez. Vite. Luka a un cadeau pour vous. De quoi bouffer à s'en péter le ventre. Et crever le lendemain. Viande moisie, viande pourrie. Date de péremption dépassée, et comment ! Gaelle croise Luka et continue sa route, prisonnière de sa volonté. Droit vers les carnassiers. Rien à battre. Elle est déjà morte, de toute façon, la greluche. Qu'elle serve au moins à quelque chose, à part à faire bander les nécrophiles.

Maintenant, l'école, au pas de course. Greg finira par reprendre la place et ce con est capable d'aller au secours du cadavre ambulant.

Ce creux, ce vide intenable qui lui tiens place d'estomac prend de plus en plus de place. A chaque pas, il descend dans son bas-ventre, remonte dans sa gorge, la fait avancer. BOUFFER ! A chaque pas, une odeur nouvelle. Une infinité de possible, une quantité phénoménale d'information palpitantes.... Gâchées, piétinées par un seul mot d'ordre: CROUNCH. Oui, crounch, même pas miam. Bouffer pour bouffer, même pas pour vivre encore moins pour le plaisir d'un plat. Rien, que dalle. Bouffer. Combler ce vide sans cesse grandissant, se maintenir à un état animal, rester un mort qui marche. Rien d'autre.

Stop. De nouveau. Danger. Imminent. Il s'est passé un truc. Odeur différente. Pas tout à fait la même. Danger. Dange... Trop tard.

Une volonté. Forte. Très forte. Trop forte. Que peut une pauvre volonté zombie face à une conscience écrasante ? Le vide devient total. Il n'y a plus d’intérêt à chercher de quoi se sustenter, elle ne trouvera pas. Elle est morte, cette fois-ci. Vraiment morte. Il n'y a même plus cet appétit incommensurable pour lui dire: oui, tu existe. Tu existe bel et bien: tu as faim. Quelqu'un qui n'est plus, plus du tout, n'a pas faim.Elle n'existe plus. Il n'y a que cette volonté.

Avance. Passe à côté. Devant toi. Ton "objectif" est juste devant toi. Une autre odeur, asse peu attirante en soi. Pas dangereuse. Moins dangereuse que la Volonté. Mais plus nombreuse, biieeeen plus nombreuse.

Mais elle avance. Un pas après l'autre. Droite gauche, bras ballant, on dirait presque qu'elle danse.

Ils sont droit devant toi. Juste là, si près... Trop près. Et eux aussi, ils pensent comme toi: MANGER ! Sauf que tu passe de prédateur à proie et tu n'as plus faim... Il n'y a aucun intérêt à chasser...

Laisse toi faire.

La volonté s'en va. Reste là. Elle te l'a ordonné. Reste là, mais... FAIM. Décidément, tu es bien prévisible. Trop peut être. A peine libérée, tu pense à bouffer. Ridicule. Tu va te faire croquer. Genre, là maintenant... Tu es lente. Lente et prévisible. mais tu frappe juste.

Deux morsures dans le dos, un bout de ton flanc arraché, une épaule... Ton bras gauche n'est pas loin, il traîne juste là, dans les feuilles... Cependant... Cependant, tu n'es peut être pas une proie aussi faible qu'espérée.

Entre ton pouce et le reste de ta main droite, le crane du lapin cède... Tu n'as plus de bras... Peut importe.

il tombe. Tu le suis.

Le festin peut commencer.

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