L'âge des ténèbres s'annonçait, arrivant au grand galop pour le plus grand plaisir d'une seule. La petite brune redoutait l'ombre, royaume des cauchemars et des détracteurs bellicistes, elle frémit tandis qu'elle tombait sous la coup de de la blonde. Lyra était encore une enfant, dont le mental était assez en retard avec l'apparence qu'elle pouvait exalter parfois. Figée là sur ce joli banc, la petiote espéra que la donzelle ne désira que jouer à cache-cache ou au chat. Le règne des ombres, s'opéra sans partage, de sorte à ce que le troisième œil de la belle, ne puisse plus exalter sa radiance. Soulagea par sa petite pensée enfantine, Lyra croyait avoir les mêmes chances au jeu. L'une ne pourrait voir l'autre, elle le pensait dur comme fer. Hélas le yokai inconnu étant créature de l'ombre, devait pouvoir y vivre sans le moindre mal. Aussi seule une petiote serait aveugle. Loin d'elle, l'idée de défaitisme, la chimère se réjouit à l'idée de jouer, comme tout enfant qui se respecte.

Soudain, un sourire invisible se posait sur elle, l'affreuse compagne fit même preuve de vilenie, voire de sadisme pur et dur. Boucle d'Or venait d'éjecter la brune de son perchoir, l'envoyant embrassé la terre. Dans sa petite convalescence, Lyra souffrit plus que d'ordinaire à cette chute simpliste. Fort heureusement, elle n'eut à déplorer la moindre fêlure d'os ou de plaie, tout juste quelques bleus d'après elle. La mégère se terra dans la noirceur avant de souffler mots. De sa bouche de créature lunatique, Lyra apprenait une chose, ne jamais baisser sa garde. Afin d'obtenir des réponses, elle devait triomphait d'une série d'épreuves. Redoutant cela, car seule elle n'avait ni courage ni force, la brune succombait à ses maux. Le jeu était bien trop sordide, à ses yeux. Sa détresse allait de pair avec la perte de l'astre diurne, car ses forces lui venaient de lui. Se gardant bien de lui révéler sa grande faiblesse, Lyra se mouva, paupières clauses histoire de bénéficier d'une meilleure ouïe.

Elle saisit bien vite l'inutilité de la chose. Elle dansait dans le creux de sa griffe, tel un pantin. Mais Lyra avait ce genre de pouvoir, de renverser le destin forgé pour elle, de réaliser l'impossible. N'avait-elle pas infligé une cuisante défaite à sa créatrice, pourtant yokai de bien haute volée ? Il lui suffisait de croire en elle, de ne plus se brider sottement. L'ennui ici, était qu'elle n'avait tant de forces. Fort heureusement elle su qu'elle n'en aurait besoin pour accomplir son travaux. Et filant dans le noir, galopant en bonne dératée, la belle pensa atteindre son entraineur par la ruse. Si elle avait l'air simplette à en mourir, elle cachait bien ce petit intellect éclairé. Jouant le jeu de la blonde, elle s'égarait mais elle eut la bonne idée de rendre imprévisible ses trajectoires de courses, en virant de bord, tandis qu'on la narguait d'aventure. L'autre prendrait alors des risques. Elle tentait alors de l'attraper au possible, mais avec sa maladresse, elle pouvait se vautrer lamentablement.

« A ce propos, navrée de ne pas m'être présentée plus tôt. Je m'appelle Lyra et je vous remercie de bien vouloir m'aider. » Souffla-t-elle, en toute sincérité.

Sa cavale à l'aveugle porta ses fruits, la belle andouille prenait au piège Boucle d'Or. Hélas, sa maladresse la rattrapait d'aventure, l'amenant à trébucher lamentablement. Chacun semblant surprise par le phénomène, la petiote rit pourtant. Une étrangeté se dessina dans les ténèbres, un sourire; plus sinistre que celui de la blonde. Lyra avait d'étrange, ces idées folles qui pouvaient naitre dans son esprit sot. On la voyait rarement faire preuve d'intelligence, hélas elle l'était bien, juste simplette en surface. Chacune vécu au ralenti cet instant, surprenant et magique. La brunette avait d'envie de surprendre d'aventure son compère, aussi irradiait-elle avant de retrouver une forme plus imposante. Si massive et portante, pour cette frêle créature, elle manquait de l'aplatir. Voilà l'optique de ce plaquage involontaire. Sa modeste masse corporelle ne pouvait blesser personne, bien que cette nouvelle poitrine soit édifiante et menaçante. Leurs lèvres manquèrent de s'unir ...

Mais voilà que la petite lui échappait. Cet avatar de fourberie lui avait caché pouvoir devenir elle-même une ombre. Et s'évadant à cet être portant, la donzelle filait dans son monde, un refuge ténébreux; laissant s'étaler sottement la belle enfant. Lyra amortit sa chute à demi, avec ses bien pratiques coussins, mais e gémissement paru. Elle était si frêle et vidée de ses forces. Sans l'astre diurne elle ne pouvait vivre, sans lui elle était faible. Larmoyant en conséquence, l'échec lui semblait si cuisant qu'elle s'apprêtait à renoncer. Soudain, la voix du détracteur se faufilait à ses esgourdes. On lui témoignait ovation, discutable certes mais elle avait réussi l'épreuve, la seconde. A ces yeux, elle était minable. Lyra avait le don de se dénigrer en permanence, on l'avait ainsi faite. Et se relevant, face à un regard inquiétant, elle frémit d'aventure. Cet sourire béant, ces saphirs déments, la brunette ne pouvait qu'être effrayée. Tous étaient trop bons, la ménageant toujours et l'encourageant.

Elle ne voulait cela, il lui fallait des mots justes, sincères et peut-être durs. L'enfant désira de la fermeté, plus d'hypocrisie, ce qu'elle souffla en murmure; sous sa frange chocolatée. Nouvellement enhardie, la jouvencelle ne pouvait que s'adonner à ce qu'elle faisait de mieux, réfléchir. Déployant alors ces sinistres ailes noires, la belle se soulevait de terre, pour fondre dans le noir, comme précédemment. Elle retrouvait au passage, sa forme juvénile, pour perdre en masse corporelle et trouver moins pénible l'effort. Elle savait d'avance que le farfadet sombre ne saurait plus dupé, ni pris à son piège. Aussi tenta-t-elle seulement de l'attraper. Elle pensait sa célérité de vol, meilleure que celle d'une créature gazeuse ou d'ombrage. Et si naguère elle lui parvenait, sa gemme émettrait une ultime radiance, afin de percer les ténèbres. Lyra pensait vulnérable à cet élément, sa comparse mutée en horreur véritable. Sinon à quoi bon se terrer dans l'ombre, se dit-elle ?