« Chaque début d'écriture est un retour à la case départ. Et la case départ, c'est un endroit où l'on se sent très seul. Un endroit où aucun de vos accomplissements passés ne compte »

Loin de tout, loin de ce qui comptait jusqu'à présent, qui ne cessait de grandir et naître comme s'épanouirait un papillon sortant de son cocon, ou une fleur qui verrait l'aube dès le premier rayon. S'il y a bien une décision difficile à prendre un jour, c'était bel et bien le départ aux portes d'une nouvelle vie, qu'un horizon inconnu. Le regrettait-elle ? Non pour rien au monde, l'avenir et le présent étaient deux choses à toucher du bout des doigts avant d'écrire un nouveau chapitre et de l'insérer dans une biographie...Enfin nous n'en sommes pas à de la littérature, ne rendant pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà...Le bruit d'un moteur, et d'un tremblement résonnait aux oreilles de la délicate jeune femme...Un tremblement de terre ? Non en vérité, ce n'était que le bus qui roulait sur un terrain vague et qui venait de se stopper brutalement ! Assez pour que la jeune demoiselle décolle de son fauteuil...Non mais il ne pouvait pas faire attention, ce demeuré ? Elle frotta son pauvre fessier ayant subit le choc violent du sol, et cela va de soit l'a amortit...

« Huhu, oh je m'excuse, je ne connais pas ma force...»

Si elle n'était pas aussi calme et sereine, il y en aurait un qui aurait ravalé sa langue plutôt que de sortir des sarcasmes sans nom... La porte avant s'ouvrit, tandis que le chauffeur ricanait sournoisement avant de repartir...Est ce que tout les gens de ce monde étaient comme ça ? Oh non, elle ne l'espérait pas...D'ailleurs, nous évoquons notre sujet au féminin depuis tout à l'heure, mais qui est-elle vraiment ? Pas le temps d'évoquer la réponse, nous en reparlerons plus tard...Passant une main dans ses cheveux roses lui tombant en bas du dos, elle soupira en admirant la couleur du ciel...Hum rien avoir avec l'effet placide de l'azur humain...Une valise très lourde à porter à la main, elle avançait en titubant apercevant l'immense bâtisse aux allures de château somptueux, mais à la fois ressemblant trait pour trait à un décor de film d'horreur. Toute excitée à l'idée de partir à l'aventure, la demoiselle eut un frisson, remontant le long de son échine. Enfin...l'entrée s'ouvrait devant elle, et pour un lycée il était drôlement silencieux ? Pourtant la belle n'était pas arrivée pendant les heures de cours si ? Étrange que cela puisse paraître, il n'y avait que du vide, et ce silence pesant, où un simple éclaircissement de voix pouvait résonner à des kilomètres...

Elle ne se sentait pas à l'aise, et bien que cela l’inquiète quelque peu, elle se dit à elle même qu'entamer une petite visite, n'était pas impensable ! Chose qu'elle entreprit d'elle même en récupérant ses affaires. Avec une détermination sans mesure, elle ébaucha l'escalier qui menait au toit du bâtiment. La porte grinça comme si elle avait été vieille de plusieurs années et que le concierge n'avait pas songé à donner un petit coup d'huile...Effrayant n'est ce pas ? Et là, derrière la porte l'attend un monstre horrible qui va lui faire un « BOUH » ? En somme ce n'était pas qu'un semblant de film d'horreur, on avait l'impression de le vivre en direct... Pauvre d'elle...La délicate jeune fleur posa ses affaires dans un coin, prenant soin d'avoir la possibilité de les garder à l'oeil... Ben quoi on sait jamais ? Supposons qu'un lutin des forêts arrive pour lui piquer ses affaires...Il faut s'attendre à tout dans ce monde, même au plus imprévisible.

Le paysage qui s'offrait à ses yeux était sublime...Un lac de sang qui s'étendait à perte de vue, au loin une clairière, une forêt, mais aucun soleil...Quelle tristesse, finalement la beauté et l'émotion était deux choses totalement diverses...Dans le monde d'où elle venait, l'un n'existait pas sans l'autre...Seulement cette terre désolée n'avait rien à faire battre les cœurs, elle était plus mélancolique et un tant soit peu magnanime...La jeune femme ferma les yeux, espérant sentir un brin de vent mais rien...par contre, la porte, elle, grinça à nouveau pour signaler la présence d'une personne, ou d'un indésirable, tout dépend de comment il abordera cette beauté féminine, surtout qu'il venait de déranger son moment de plénitude et d'évasion…Pas de veine !

Suzuki était sortit de l'infirmerie et avait marché vers les toits du bâtiments principal. Pourquoi cet endroit? Tout simplement parce que la vue y était imprenable et que les gêneurs y étaient peu nombreux.

Il ouvrit la porte et...

*...'Tin y'a quelqu'un...*

Pensa-t-il se voyant déjà aller ailleurs. Mais finalement pourquoi devrait-il partir sous prétexte que cette demoiselle -à en juger de dos et par sa tenue vestimentaire- aux longs cheveux roses était présente ?

Finalement il passa à coté d'elle et aller s'assoir contre un mur un peu plus loin. Il n'avait pas spécialement envie de discuter ; et vu le jeune age qu'elle avait elle serait probablement élève : il la rencontrerai probablement bien assez tôt...
Plutôt contrarié par cet idiot d'infirmier, il semblait d'humeur grognon car il avait tout simplement faim. Le soucis était qu'il ne se nourrissait que la nuit : La journée promettait donc d'être longue et ennuyeuse...

Mais après tout, à défaut d'avoir eu de quoi patienter il pouvait se laisser aller à la discussion pour ne pas continuer à ressasser sa faim ; et puis qui sait il la rencontrerait peut être plus tard dans des circonstance plus propice...
Il valait donc mieux engager la conversation maintenant plutôt qu'à un moment inopportun. Il vint alors se poster à coté d'elle et commença :

-Hé salut, je t'ai jamais vu dans le bahu t'es nouvelle?

Pourquoi cette familiarité? tout simplement car comme il était plutôt jeune pour un professeur, il pouvait clairement passer pour un élève en dernière année ; bref cela l'amusait de laisser planer le doute...
Maintenant qu'il avait capté son regard, il la trouvait assez mignonne et il remarqua immédiatement le rosaire qu'elle avait autour du coup. Il pensa que c'était pour ça que son aura ressemblait à celle d'un humain ; il faudrait qu'il creuse un peu plus pour savoir à quel race elle appartenait...

Le gêneur, l'importun, appelez le comme vous le voulez passa à côté d'elle sans même la calculer. Eh bien pour un début, ça commençait plutôt bien dis donc ! Puisqu'il se décida de l'ignorer complètement, elle n'allait pas se plier à ses volontés et faire le premier pas... Non elle se contenta tout simplement de le mépriser, contemplant le paysage sans jamais s'en lasser. L'académie était vraiment grande, on pouvait distinguer de grands bâtiments reculés de l'enceinte, sans doute des dortoirs pour étudiants et professeurs ? Un petit sourire s'afficha sur les lèvres de la demoiselle, car bien que l'endroit semblait à première vue glauque et lugubre, normal pour un monde montres, elle s'y sentait bien, en sécurité ? Hum pas forcément, mais cela dit, elle était apaisée. Du coin de l'œil, elle distingua tout les éléments pour tenter par la perception de son excellente vue vampiresque, de connaître les divers alentours pour pouvoir s'y promener la nuit ? Ben quoi en tant que créature de l'obscurité, elle n'allait pas attendre dans sa chambre comme une parfaite petite élève que le couvre feu les enferme dans leur dortoir ! Bien sûr, je n'ai pas dit non plus qu'elle allait faire des escapades nocturnes tout les soirs.

Un soupir après avoir inhalé de l'air pur à l'odeur découlant de l'analogie du sang...Le lac ? Ou bien alors l'école cachait bien des mystères ! Soudainement, une présence s'approcha d'elle, et même les yeux fermés, elle pouvait la sentir, une aura particulière étrange, un mélange de bien, de mal, découlant d'un brin perfectionniste ? Intéressant...Elle ne demandait qu'à emplir ses papilles, imaginant que l'inconnu devait avoir très bon gout.

Il s'adressa à elle familièrement, chose qu'elle n'apprécia pas au premier regard, jusqu'à ce que son côté un peu timide et nunuche apparaisse...Son visage s'empourpra légèrement, il avait des yeux si...envoutants, mais non il ne fallait pas se laisser avoir, c'était un monstre, il n'avait rien de l'odeur humaine...Il devait avoir ce charme pour séduire ses proies et ses victimes... Comment aurait-elle pu imaginer qu'elle n'était pas très loin de la vérité ? N'appuyant pas sur le fait qu'il l'avait totalement ignorée, il y a de cela quelques minutes, elle tourna son regard vers le paysage. D'après ses quelques analyses, le jeune homme avait au moins 5 ans de plus qu'elle, voir peut être même encore davantage. De sa voix douce et généreuse, elle se décida de répondre au jeune homme ayant dans l'optique qu'il pouvait peut être l'aider à retrouver son chemin ? à savoir où elle devait se rendre en tant que nouvelle ?

« En effet, je le suis, et je suis un peu déboussolée...Je viens à peine d'arriver, et je ne sais pas du tout quoi faire... »

Elle sentit la panique lui montait, ou plutôt donnait l'impression qu'elle paniquait, ce qu'elle était bonne actrice cette petite vampirette...Elle sentit ses instincts de créature l'habiter, et fit un saut derrière le muret pour venir s'assoir sur ce dernier balançant ses jambes dans le vide. N'importe qui aurait pu croire qu'elle sauterait mais pensez vous réellement qu'elle est aussi peu avertie ?

Suzuki se demandait à quel petit jeu était elle en train de jouer : elle semblait d'abord perdue, puis elle s'asseyait sur le rebord d'un air serein. Deux états d'âme totalement contradictoires mais qu'importe il allait continuer sur sa lancée et lui répondre de manière convenable.

-Hé bien si tu es nouvelle le mieux c'est encore d'aller voir le planning des classes dans le hall ; souvent les liste des élèves y sont affichées en début d'année... C'est pratique de savoir à quelle classe on appartient...

Mais puisqu'il était dans les conventions, et qu'après tout c'était lui qui avait engagé la conversation, il se présenta alors :

-Au fait moi c'est c'est Suzuki, mais tu peux m'appeler "Suzu" ; et ça fait un bout de temps que je suis dans ce lycée... A croire que je n'suis pas fait pour m'intégrer dans le monde des humains...

Il laissa s'échapper un petit rire presque comme s'il se moquait de pouvoir y retourner un jour; puis il ajouta :

-On est tous un peu là pour ça non? Être capable de s'intégrer parmi les humains comme si de rien n'était... Pas évident hein? Tu y as déjà vécu dans le monde des humains?

Il réalisa qu'il allait peut être se modérer sur les questions, parce que limite il la bombardait ; cela dit il passait sans doute pour un élève "gentil" et qui était probablement un peu trop curieux.
Advienne que pourra il voulait la jauger un peu et voir si elle était du genre sociable ou non : et il aurait vite sa réponse...

La manipulation, un art qui n'était pas facile à maîtriser. Ce n'est pas en claquant des doigts qu'on devenait un bon acteur, et cela pour tout les domaines quel qu'ils soient. Un pianiste ne devient pas talentueux, en ne jouant qu'une seule fois, un artiste ne devient pas compétent d'un seul coup de crayon, un photographe ne devient pas professionnel en ayant touché qu'un seul appareil... Vous voyez où je veux en venir ? Nous touchons, donc au but. La vampire n'était pas une manipulatrice hors-pair, mais elle avait des bases et c'était amplement suffisant, après tout la nature même d'une créature comme elle n'était pas ce concept inavoué ? Je crois qu'il est inutile de rappeler les caractéristiques des bêtes assoiffées de sang, leur regard suffit à nous le faire comprendre. Les yeux rivés sur la beauté du lac sanglant, elle continuait d'écouter les paroles du jeune homme. Pourquoi elle ne le regardait pas ? Parce que son regard était tellement puissant, si perturbant qu'elle aurait du mal à se concentrer sur son véritable objectif... De toute façon, quand elle lui faisait face, elle n'arrivait pas à détourner son regard du sien ! Quelle étrange attraction que voila. Il lui expliqua clairement qu'une liste devait être affichée dans le hall d'entrée, indiquant les classes et les étudiants placés dans ces dernières. Tiens, c'était donc le même système que chez les humains ? Cette école ne faisait vraiment pas les choses à moitié ! Moka se sentit un peu stupide et passa une mèche de cheveux derrière son oreille, signe qu'elle affectionnait particulièrement pour montrer sa gêne.

« Etant nouvelle, j'ignorais que c'était le même principe que dans un lycée installé dans le monde des humains...Je ne suis pas encore habituée, ayant quittée mon domicile et ma famille pour venir ici...Je n'ai vécu que parmi les humains, et jamais parmi les monstres.. »

Et oui, c'était criant de vérité, et la demoiselle ne s'amuserait pas à lui mentir sur un tel sujet. Moka à toujours vécu dans le monde des humains et a étudié dans ce dernier, nous ne parlerons d'ailleurs pas de l'incident passé dans son école avant qu'elle n'arrête sa scolarité pour venir ici... De toute façon, persécutée par ses camardes féminines, jalouses, elle ne se sentait plus à l'aise, elle savait qu'elle n'avait pas sa place. Inutile de vous dire que ses parents n'ont absolument pas apprécié cet écart de conduite de sa part... Vous connaissez ces familles, où vous ne pouvez dicter votre avenir et devenir ce que les parents vous demandent d'être ? Moka vit précisément, dans une de celle ci...ou du moins vivait puisqu'elle avait fuguée la maison le plus vite possible...Elle imaginait la rage que devait avoir son père, elle qui venait de famille noble...Si elle rentrait maintenant, à coup sûr, elle se ferait tuer par le tuteur légal de la famille. Moka ne veut pas rentrer, elle a peur, peur de cet homme qu'elle appelle " père ". Elle fut déstabilisée son sourire si ravissant qui venait de s'éteindre en repensant à ce que lui avait dit son géniteur. On voyait qu'elle n'était absolument rassurée... Et si son père débarquait ici ? Comment allait-elle faire ?

Le jeune homme se présenta à elle...ce qui étonna la jeune femme, et dire qu'il ne semblait pas très éloquent tout à l'heure...Changement de personnalité ? Etait-il lunatique ? Il s'appelait Suzuki, et lui donna la permission qu'elle l'appelle Suzu. Elle sourit, son prénom lui allait bien et collait parfaitement à son image. Il se permit de rajouter que cela faisait longtemps qu'il était au sein de l'établissement ! Mais alors, il allait vraiment pouvoir l'aider ? Quelle chance elle avait eue de tomber sur lui.

« Oh je vois, dans ce cas vous pourriez me faire visiter les lieux, un jour ? Je ne suis absolument pas à l'aise toute seule, et je sais que je risque de me perdre facilement...Mais si vous ne voulez pas, je ne vous y obligerais pas bien sûr... »

Oui, la demoiselle n'est pas très douée en orientation, c'est bien là toute la différence. Moka se remit derrière la barrière, ayant eu un déséquilibre soudain, et maladroite comme elle est...c'était beaucoup plus prudent ! Tiens, elle même ne s'était pas présentée, et alors les politesses ?

« Enchantée de vous rencontrer Suzu, je m'appelle Moka Akashiya, mais vous pouvez m'appeler comme tout mes amis, par mon prénom...»

Le jeune homme ne semblait pas vraiment en paix avec lui même, comme s'il n'avait jamais connu autre que ce monde... Dans ce cas il n’avait jamais du ressentir la fraiche rosée d'un matin ensoleillé, une brise de vent légère, et un azur aussi serein. Ayant chassée ses peurs et ses craintes concernant son père, elle reprit son sourire habituel, il n'était ni faux, ni vrai, il était juste là et ça suffisait. Ses iris émeraudes eurent la malchance de rencontrer le regard de Suzuki, ce qui la fit rougir automatiquement, jusqu'à en détourner le visage. S'appuyant contre la barrière, sentant l'odeur apaisante d'un printemps en voie d'apparaître, elle ferma les yeux avant de répondre aux interrogations de son vis à vis.

« J'ai vécue toutes mes années là bas, dans le monde des humains, j'y suis même née… mais je ne sortais pas beaucoup, et je n'avais pas d'amis proches... Les garçons ne voulaient pas devenir des camarades à mes côtés, ils voulaient bien plus, quant aux filles, elles me méprisaient toutes, elles disaient que j’étais une victime, que je faisais semblant d'être fragile et gentille pour m'attirer la sympathie de tout les hommes...J'étais jugée par les apparences, et même pas pour ce que je suis réellement, c’en est déplorable...Enfin, ne dit-on pas que l’erreur est humaine ? »

Le passé de Moka, c'est une histoire qu'on pourrait énumérer dans tout les détails, en écrire des milliers et des milliers de roman, des récits dignes de grand auteurs de haute renommée, tellement elle sortait de l'ordinaire, et pourtant...beaucoup trop de ténèbres l'entourait et l'enveloppait chaleureusement dans ses filets...Des secrets que personne ne voudrait connaître par ailleurs...

C'était donc ainsi qu'elle se prénommait ; un joli prénom en somme...

-Ravis de faire ta connaissance.

Avait-il dit sur un ton enjoué.
Moka répondit ensuite à sa question. Loin de Suzu l'idée d'entendre tout le récit des aventures de Mademoiselle Moka ; surtout pas comme ça de but en blanc et sans vraiment la connaitre... De plus il ne savais pas vraiment s'il serait capable d'écouter d'un bout à l'autre sans montrer de signe de fatigue... Il ne posa donc pas plus de question.
Il se contenta de répondre :

-Je vois le genre, t'as pas dû avoir la vie facile... Le monde des humains est un endroit hostile... Enfin après tout dépend de l'adaptation de chacun...

Il repensa lui a la façon dont il s'était "intégré" dans la société humaine ; rien de vraiment concluant, il enchainait ce que le directeur voyait comme des échecs...
Lui n'avait pas le sentiment d'avoir échoué, il était là dans ce lycée et entretenait de bonne relations avec les autres enseignant. Il ne s'en était pas fait des meilleurs amis, mais malgré tout en fréquentait de temps a autre...

Son regard se porta vers le lac de sang, il avait pas mal de travaux à boucler, et certaines personne mal intentionnées lui mettaient des battons dans les roues.
Après tout il allait bien trouver une solution...

Il revint ensuite à ce qu'elle lui disait : a savoir lui faire visiter les lieux. Pourquoi pas ? Mais pas dans l'immédiat ; sait-on jamais si avec la nuit qui arrivait vite ces temps-ci il se trouvaient nez à nez avec un problème plutôt féroce...

-Hum... Ouai pourquoi pas... Faudra qu'on se revoit par contre parce que ce ce soir ce serait pas très prudent de sortir... Enfin bref mieux vaut un autre soir...

Il souriait naturellement car lui avait également d'autre projets et une bonne dose de travail ; cela lui prendrai probablement la nuit...

Incroyable, était-ce tout le temps ainsi ? Ce ciel pourpre, qui ne donnait aucune indication de durée...La nuit était-elle vraiment tombée ? Comment peut-on le savoir sans se tromper ? Décidément, il y a vraiment des choses qui échappe à la vampire, mais bon, après c'est comme tout...Il faut s'y adapter. Peut être qu'elle se sent perdue et complètement désorientée, et pourtant c'est normal pour une jeune fille qui quitte la terre sur laquelle ses pieds ont pris racines...Un soupir, puis une mine triste comme si quelque chose avait perturbé son humeur... Le manque ? L'obligation de trouver le plus vite possible sa chambre, alors qu'elle ne savait même pas où se trouvait une seule salle de cours ? Hum...eh bien, il va falloir qu'elle se débrouille toute seule. Suzuki parlait d'acclimatation au sein du monde humain...En savait-il quelque chose, si lui n'a jamais vécu dans le monde des humains ? Pensait-il réellement que c'était comme ici ? Non c'était bien plus doux, et plus joyeux...

La jeune femme se redressa, et s'étira longuement tandis que le jeune homme qu'elle évitait le plus possible de regarder, lui proposait de se revoir pour qu'il puisse lui faire visiter l'école. Oh, Moka n'avait nullement eut l'intention de perturber se nuitée, elle pourrait très bien visiter l'école plus tard, après tout...

« D'accord, eh bien, ça sera pour une prochaine fois alors...»

Elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être mais il valait mieux pour elle qu'elle commence à chercher, car n'étant pas très débrouillarde dans l'orientation, elle risquait de dépasser le couvre-feu ! Moka ne voulait pas donner une mauvaise image d'elle alors qu'elle venait à peine d'arriver, ça serait complètement stupide...Un sourire s'étira sur ses lèvres tandis qu'elle alla chercher son sac qu'elle avait laissé près de la porte pour revenir vers le jeune homme...

« J'ai été ravie de vous avoir rencontré Suzu, il faut que je m'en aille pour aller chercher l'endroit où se trouve les dortoirs, sinon je vais être embêtée et comme je suis nouvelle, ça serait embêtant pour un premier jour... Je vais trouver mon chemin, ça va aller...Désolée de vous avoir dérangé, et d'avoir perturbé votre tranquillité...»

Elle s'inclina par marque de respect, se releva en passant sa mèche de cheveux derrière son oreille, prit les attaches de son sac, et descendit du toit par là où elle était arrivée....quelle idiote, si elle avait sut, elle n'aurait pas du lui proposer qu'il lui fasse visiter l'école...C'est comme si son rejet avait sonné creux à l'intérieur d'elle, mais bon, ce n'était pas plus mal au moins, elle ne ferait pas entorse au règlement grâce à lui...Elle emprunta un chemin ou était planté une rangée d'arbre des deux côtés, un peu digne des plus grand film d'horreur, et aperçut une bande de trois garçons assis près de la fontaine qui longeait le parc...Tiens et si elle leur demandait le chemin ? Il allait surement l'aider sans qu'elle n'ait besoin d'utiliser de ses charmes non ? Tandis qu'elle s'avançait vers eux, l'un se leva comme pour l'accueillir chaleureusement avec une certaine technique de drague intempérante ? Il avait passé son bras autour de la taille de la demoiselle qui se permit de le lui rappeler avec gentillesse...

« Excusez moi, je cherche le bâtiment des dortoirs, est ce que vous pourriez m'indiquer le chemin ? »
« Avez vous été voir le proviseur pour demander votre clé ainsi que votre numéro de chambre, beauté ? »

Euh...c'était une blague ? voilà un détail qu'on avait omis de lui transmettre, et quand elle écarquilla les yeux, ils comprirent tous les trois dans quelle galère, elle venait de se mettre...Ll'un des hommes qui la déshabillait du regard vint alors à sa rescousse.

« Si tu n'as pas de chambre, tu peux toujours venir dans la mienne, je t'y hébergerais pour une nuit » dit-il avec son sourire le plus persuasif qui soit.
« C'est gentil, mais je pense que je vais aller voir le directeur, je ne voudrais pas abuser de...»

Il lui prit le poignet pour l'attirer vers lui

« Oh mais je t'assure que tu n'abuses pas, allez viens...avec des amis ce soir, on organise un petit jeu, on serait content que tu y participes... »

Un petit jeu...Vous savez quel est le problème avec Moka ? C'est qu'elle est trop naïve et pas assez méfiante, si ces hommes veulent abuser d'elle, il pourrait très bien le faire sans aucune résistance, car sous cette forme, elle est inutile, faible, et impuissante...Elle insistait pour refuser leur proposition, mais ces derniers ne voulaient pas la lâcher...Le stress commençait à monter chez la demoiselle, avait-elle dépassée le couvre-feu ? Non s’ils étaient là, ça ne pouvait être possible... Sauf s’ils ne suivent pas les règles, et qu'elle ne puisse leur faire confiance...Que faire ?

La spécialité de Suzuki était de ressentir la présence des autres et même de pouvoir identifier à quelle race appartenait les unes ou les autres. Et en ce moment même notre professeur incognito faisait une quasi obsesion de l'aura de la... presque humaine? qui s'éloignait de lui et semblait se diriger vers...
Trois autres aura et ils étaient clairement des mi-animaux.

Suzuki entreprit alors de se diriger vers eux aussi l'air de rien ; il était courant que des élèves disparaissent de temps à autre, et dans ces cas là on ne pouvait plus rien pour eux...
C'était hors de question : c'était sa proie et il ne la cèderai à personne. Il se sentait beaucoup plus d'audace qu'à l'accoutumée s'il s'agissait de protéger certaines personnes.

Il arriva finalement auprès de la bande et de la demoiselle.

Toutes les têtes se tournèrent alors vers lui et un semblant de crainte se lisait dans les regards. Un peu sadique, notre démon laissa déferler son énergie comme pour montrer son mécontentement : l'atmosphère devint alors lourds, les fleurs fanaient et la terre semblait frémir sous le flot de l'énergie non contrôlée.
On eu également dit que le ciel s'assombrissait face à ce silence et toute cette tension.

-C'est Suzu... Venez on s'casse...

Lâcha finalement celui qui semblait diriger le trio. Il faut dire qu'un regard menaçant s'était aussi dessiné sur le faciès de notre protagoniste et qu'il avait grandement influé sur la situation.


Suzuki et Moka se retrouvèrent alors seuls dans la foret et immédiatement le démon repris un air doux et une aura très modérée. Cela dit il aimait vraiment l'odeur de la peur ; ce sentiment de terrifier les autres...
Il était évident que de son coté la demoiselle avait ressentit la pression de toute la noirceur de son âme.
Qu'importe il jouerait l'indifférence :

-Est ce que ça va ?

Avait-il demandé une fois auprès d'elle.
Il se dit alors qu'elle n'avait nul pars où aller ; personne ne cautionnerai ce qu'il s'apprêtait à proposer mas d'un autre coté c'était un cas de force majeure :

-Si tu n'a pas d'endroit où dormir tu peux venir dans ma chambre ; je ne vais pas dormir car j'ai trop de travail...

Un beau mensonge que voilà mais après tout c'était mieux que de la laisser errer sur le campus et exposé à tous les psychopathes du coin... D'ailleurs en parlant de psychopathe...

Bref qu'allait-elle dire de cette proposition? D'un coté il se voul:ait rassurant et elle n'avait réellement rien à craindre de lui... Pour cette nuit entendons nous...

Coincée, Moka n'arrivait pas à se dépaître de ces trois garçons qui semblaient rechercher en elle, quelque chose comme une réponse à un désir ardent. Pensait-il réellement qu'elle allait leur faire une fleur et accepter de donner son corps à n'importe quel inconnu. La jeune femme avait beau être innocente, elle connaissait parfaitement l'esprit d'un homme, et elle n'avait certainement pas besoin de savoir lire dans les pensées pour le deviner. Un jeu qu'il disait ? Franchement, il pensait réellement que la vampire était née de la dernière pluie ? Continuant sans relâche de refuser la proposition, elle tenta d'avancer, mais se faisait barrer le passage à chaque nouveau pas qu'elle entreprenait. Il ne valait mieux pas qu'elle commence à créé des problèmes alors qu'elle venait à peine d'arriver... La demoiselle poussa le jeune homme en lui ordonnant d'un ton fort de la laisser passer, et elle n'eut aucune réponse de sa part, son regard venait de changer subitement, on pouvait y lire le doute, la peur, l'angoisse. Moka se tourna à son tour, et aperçut Suzuki, le brave jeune homme qu'elle avait rencontré sur les toits... Soudain, les jambes de la demoiselle se mirent à trembler, son coeur à s'accélérer plus vite comme s'il allait exploser à l'intérieur...

Elle tenta de ne pas céder sous le poids, et fut frappée de plein fouet par une aura meurtrière....Une telle puissance ne pouvait provenir de lui ! C'était inconcevable...Les trois hommes semblaient complètement déchirés, comme si cette prestance les déchiraient de l'intérieur, on y apercevait même des perles de sueurs...La respiration de la belle s'accéléra comme si l'oxygène manquait autour d'elle, son corps tremblait de toute part...Comment était-ce possible, comment une vampire de son rang pouvait avoir peur d'une aura aussi puissance ? Est ce que son rang dépassait le sien ? Elle recula légèrement, prenant sa tête entre ses mains, puisqu'un horrible ultrason résonna...

« C'est Suzu... Venez on s'casse... »

La demoiselle ferma les yeux, elle ne voulait plus penser, elle tentait de faire le vide. Lorsqu'elle aperçut le regard mécontent du jeune homme, elle eut l'impression de voir sa vie défiler, alors qu'elle ne connaissait que quelques parties de cette dernière...Et finalement, tout s'arrêta, comme si rien ne s'était passé...L'aura avait disparue soudainement, libérant l'emprise de la pauvre demoiselle qui venait de passer cinq minutes de cauchemar...Il s'avança vers elle, et son premier réflexe fut de mettre ses mains en avant pour se protéger de lui, se protéger de cette menace...Complètement déboussolée et retournée, sentant une fièvre lui monter, elle ne répondit rien, et se contenta de se mordiller la lèvre pour tenter de se réveiller...Non elle ne dormait pas, c'était bel et bien la réalité...Il lui demanda comment elle allait, mais même les sons n'arrivèrent pas à sortir de sa bouche, il avait brisé ses cordes vocales, avec seulement une émanation de sa part...Le jeune homme par la suite, lui proposa de l'héberger puisqu'elle ne savait pas trop où dormir insistant sur le fait qu'il aurait du travail ce soir....Un travail ? Quel genre de travail pourrait avoir un élève en pleine nuit, hormis les révisions et les devoirs ? Ce n'était que le début de l'année, impossible qu'il ait déjà tant de choses à faire....

Non il cachait quelque chose, il tentait de camoufler des secrets qu'il essayait de garder uniquement pour lui-même. Une amante peut être ? De toute façon, ça ne la regardait pas, elle n'irait pas fouiller quelque chose qui ne lui appartenait pas... Il semblait gentil, et sincère, mais son aura avait été toute autre, et complètement terrorisée par cette dernière, sa réponse n'en fut que plus brève et plus directe...

« Si tu veux me tuer, ne te donne pas cette peine de le faire dans mon sommeil....Tu n'as qu'à le faire maintenant, ça n'en sera que moins douloureux...»

Moka était persuadée qu'il lui voulait du mal, elle n'avait peut être pas les idées en place, mais elle n'était pas complètement ignorante non plus. Elle alla s'assoir sur une pierre non loin de la route, pour tenter d'arrêter tout ces tremblements. D'un autre côté, si elle dormait dehors, c'était se donner en nourriture à tous les psychopathes de cette école. Il est vrai qu'à choisir entre souffrir torturée, et souffrir après avoir été mutilée, violée...Le choix était vraiment vite fait. La demoiselle mit de la distance entre elle et lui en se contentant de se retourner dos à ce dernier, devait-elle le suivre ? Comment allait-il arriver à la convaincre après avoir dégagé une telle atmosphère ? Moka sentait sa vue se troublait, sa tête lui tournait, et avant qu’elle ne s’en rende compte, elle commençait à s’évanouir subitement…