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 Souvenirs lupins

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Adam Mayers
Adam Mayers
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MessageSujet: Souvenirs lupins   Souvenirs lupins I_icon_minitimeJeu 12 Juil - 14:21

Adam s'étira longuement, et fit craquer son cou de gauche à droite. C'était la treizième livraison de pizza qu'il faisait pour le soir, et Dehvi était ravi. Plus rapide qu'un scooter lâché en trombe, Adam passait directement par les toits de la capitale pour arriver bien avant les autres. Juste chaudes, ses pizzas étaient accueillies par de grands sourires, et même des invitations à rentrer boire un verre. La fille qui vint lui ouvrir était toute petite, avec des cheveux d'un noir ébène coupé court. Surprise, elle ouvrit grand les deux yeux et lui claqua la porte au nez. Le lycanthrope pencha la tête sur la droite et fronça les sourcils. De la phallange de son index, il frappa à la porte.

Cliente : Il n'y a personne !

Adam : Mademoiselle... Kurokawa ? C'est pour la livraison que vous avez commandée il y a un quart d'heure.

Un silence lourd et pesant lui répondit. Le loup entendit distinctement le bruit d'une couverture qu'on renverse. Sa cliente était retournée se mettre au lit. Une odeur doucereuse d'encens lui arriva aux narines. Et aussi quelque chose qui tenait de... du pétale de rose laissé négligemment sur le sol. Le lycanthrope frappa de nouveau à la porte.

Adam : Mademoiselle Kurokawa, je ne partirai pas sans que vous m'ayez réglé votre végétarienne. J'ai fait du chemin, vous savez.

Mlle Kurokawa : J'attendais Dehvi, pas une espèce de serpillère rousse pirate !

Déconcerté, le lycanthrope secoua la tête comme pour se remettre les idées en place, et grimpa sur le toit bas de l'immeuble. Doucement, il passa au dessus de la chambre et baissa la tête dans l’entrebâillement du velux. La toute petite cliente était en train de se démaquiller et éteignait une à une les bougies qu'il y avait dans la pièce, comme déçue.

Mlle Kurokawa : Allez-vous en, je n'ai plus faim.

Captant soudain ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux, le lycanthrope manqua de tomber et passa la tête toute entière par la fenêtre de toit, bouche grande ouverte.

Adam : Vous attendiez Dehvi... Pour coucher avec lui ?

La cliente le remarqua, marquant un regard effrayé, puis se mit à pousser un hurlement qui fit frémir le loup garou. Il craignait les cris aigus, particulièrement lorsqu'ils étaient lancés à pleins poumons à quelques centimètres de son oreille. Se glissant par la petite fenêtre, le lycan atterrit lourdement et tenta de calmer mademoiselle Kurokawa qui, complètement hystérique, s'était enroulée dans son rideau pour se cacher.

Mlle Kurokawa : SORTEZ DE CHEZ MOI ! IMMÉDIATEMENT !

Adam : Il n'y a pas de mal. Je ne vous veux aucun mal ! Mademoiselle ! Calmez-vous je suis juste venu vous apporter votre ...

Mlle Kurokawa : DEHOOOOORS ! TOUT DE SUIIIITE !

Effrayé, Adam recula, trébucha sur une peluche de chaton, et court à quatre pattes jusqu'à la sortie, poursuivi par le jet de divers objets dont- il en aurait mis sa main à couper - une boîte de préservatifs. Le souffle court, il se mit à courir, et rejoignit la "Pizza Celte" en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Dehvi était aux fourneaux. Ses dreadlocks maintenues en arrière par un lacet de cuir, il sifflotait une chanson paillarde en faisant sauter une pâte à pizza presque prête. Son pantalon de jean noir et son tshirt n'éteignaient en rien l'animalité qui se dégageait de lui. Pire. Les flammes rougeoyantes du four à Pizza lui donnaient un aspect prédateur qui se reflétait sur sa peau hâlée. Adam en vint à jalouser son père. Il comprenait pourquoi les femmes se pâmaient en sa présence. Et pourquoi celle-là s'était préparée à l'attendre pour la nuit.

Adam : Tu couches avec tes clientes, maintenant ?

Tranquillement, Dehvi se tourna et essuya du revers du poignet le fin filet de sueur de son front. Il attrapa entre son index et son majeur gauche le papier avec l'adresse de la cliente et lâcha un petit rire moqueur, avant de secouer négativement la tête et de retourner à son travail.

Adam : Dehvi... tu aurais AU MOINS pu me prévenir. Elle m'a littéralement jeté dehors.

Dehvi : Tu n'avais qu'à en profiter fils. Cette fille est chaude comme de la braise.

Adam : Elle était surtout terrifiée comme un agneau devant un couteau. En plus, je t'ai dit que ce genre... d'aventure ne m'intéresse pas.

Dehvi posa la pizza dans un carton et ferma la porte du four à pizza. Il était vingt-trois heures, l'heure de fermer boutique. Ce qui voulait dire que cette dernière pizza était pour eux. Le lycanthrope adulescent s'assit sur le comptoir et se coupa un sixième de pizza avant de la dévorer goulument, le regard rivé sur son père. Dehvi attrapa l'aspirateur à main et commença à nettoyer le comptoir.

Dehvi : Je ne comprends pas. Avant, tu aurais sauté sur l'occasion. Maintenant, tu fais le chevalier blanc.

Adam : C'est peut-être parce que je n'ai connu le sexe qu'à travers le sexe. Parce que tu me l'as enseigné ainsi.

Dehvi : Le sexe, fils, c'est très salvateur. Tu ne peux faire des petits poilus qu'avec une autre poilue. Donc fais le tant que tu veux, au pire tu peupleras ce monde d'humains roux aux pectoraux d'Hercules.

Adam : Je n'ose même pas imaginer combien d'enfants tu as à travers le monde.

Dehvi : Mais un seul fils. Toi.

Adam croqua la croûte de sa part de pizza avec les molaires et jeta un regard lourd de sens à son mentor qui leva à son tour les yeux au ciel. Prenant une part à grignoter, il s'assit à ses côtés. Adam et lui avaient un drôle d'air, voûtés dans la même position, les pieds sur les tabourets hauts du bar. S'ils n''étaient pas de la même famille, leur lien de parenté crevait les yeux. C'était des moments simples comme ceux-ci qu'Adam appréciait en compagnie de son père.

Père qui avait un sourire beaucoup trop grivois pour être innocent.

Dehvi : Allez, dis-moi pourquoi la petite Kurokawa ne t'a pas fait envie.

Adam : En dehors du fait que j'aurais eu l'impression de pouvoir la casser en deux ? J'ai déjà quelqu'un.

Le rire qui sortit de la gorge de Dehvi fut titanesque. Adam écarquilla les yeux en voyant son père adoptif se tenir les côtes, s'étouffer avec un bout de pizza, puis tousser violemment des miettes et en asperger le carrelage. Intérieurement, le lycan ne sut s'il devait se sentir flatté ou bien vexé.

Dehvi : TOI ? UNE NANA ? Arrête, je meurs de rire et je reviens.

Adam : Pas... exactement. Disons que je l'apprécie, et que je la respecte suffisamment pour ne...

Dehvi : Tu l'as tronchée ?

Adam : NON ! DEHVI bordel, est-ce que...

Dehvi : Est-ce que c'est encore la fille corbeau dont tu m'as parlé au téléphone ? Qu'est-ce que tu attends pour la troncher ?

Adam : Troncher, baiser, culbuter, renverser, jouer, passer la soirée, faire crier, mener au paradis. Tu n'as que ça à la bouche.

Dehvi : Je te trouve généreux de synonymes pour un chaste chevalier dragueur.

Adam : ... Écoute. Dehvi, je ne sais pas qui est Vika. Elle est ma sempai, mon modèle, celle que je respecte le plus dans ce lycée de fou. Par Maureen ! Quand je suis avec elle soit j'agis comme un abruti, soit je souris comme un abruti. Soit je me sens comme un abruti et je me comporte comme un gosse. Je ne peux... enfin, merde !

Le lycanthrope passa un bras protecteur autours de l'épaule de son fils et le secoua avec vigueur. Adam sentit la colère monter en lui et grogna, tandis qu'il se dégageait de cette étreinte moqueuse. Pourtant, le visage de Dehvi était on ne peut plus sérieux. Derrière son nez aquilin, il le fixait avec un air presque douloureux. Celui de quelqu'un qui a déjà souffert et qui sait que vous partez dans le même calvaire.

Dehvi : Fils. J'espère que cette femme corbeau est de meilleure trempe que l'était Maureen en son temps.

Adam : Père, écoute. Maureen et Vika...
Dehvi : Maureen m'a rendu visite, une fois. Elle s'est offerte à moi et m'a ravi le cœur, littéralement. puis elle m'a dit que jamais plus je ne sortirai du bois, pour payer la faute de l'apha de l'alpha de mon alpha, et elle a disparu. Vika te rend droit et juste. Mais un jour elle apprendra que tu as tué et que tu dois tuer pour vivre, et elle t'enfermera de la même façon. Parce que tu dois toi aussi payer pour ce que tu fais. Trouve une gentille louve disciplinée, arrondis-lui les hanche et donne-moi plein de petits pizaïolos à garder pendant les vacances scolaires.

Adam : Sauf s'ils s'amusent à manger leurs camarades de classe.

Dehvi poussa un soupir qu'Adam ne lui avait jamais entendu, puis se leva. Il ferma le volet de la vitrine, partit dans l'arrière-boutique, puis fit signe à son fils de monter. Adam le rejoignit, légèrement confus. Alors quoi, qu'était-il sensé faire avec Vika ? Il l'aimait... Quoi ? Il l'appréciait, oui. Est-ce qu'il l'aimait ? Il n'en était pas sûr. Peut-être. Peut-être pas. En tous cas, il avait envie de la revoir. Que ces vacances se finissent vite pour qu'il puisse de nouveau la voir. Ce serait un plaisir certain. Avec son père, il monta à l'appartement de l'étage, et s'enroula dans le futon le plus proche de la porte d'entrée. Le silence était pesant. D'autant que la pleine lune n'était pas loin, et que Dehvi et lui savaient pertinemment qu'ils ne dormiraient pas beaucoup.

Dehvi : Mais tu sais, fils ?

Adam : Oui ?

Dehvi : Il faudrait quand même que tu me la présentes un jour, ta Vika.

Le sourire aux lèvres, le lycan tourna le dos à son père. Il n'était pas sûr qu'elle l'entende de la même oreille.
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Adam Mayers
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MessageSujet: Re: Souvenirs lupins   Souvenirs lupins I_icon_minitimeMar 6 Nov - 12:56

Pour la première fois depuis fort longtemps, Adam haletait. Son souffle irrégulier soulevait sa poitrine d'homo sapiens par saccade, des éraflures plein les bras. Son regard ambré avait viré à l'or liquide, et son air calme cachait une colère immense. Une colère terrible qu'attisait son père. Face à lui, n'ayant même pas pris la peine de décrocher de son atelier de pizzas, Dehvi lui tournait ostensiblement le dos. Seules ses mains aux ongles allongés et recroquevillés comme des serres, et peut-être une légère pilosité pouvait laisser comprendre qu'il était en phase de Changement.

Adam : Père. Dehvi. S'il te plait.

Dehvi : Tu as d'abord crié comme une pucelle, maintenant tu vas me supplier comme une gamine ? Je t'ai élevé mieux que ça fils.

Le ton n'était pas monté du moindre centième de décibel. Et pourtant la tension venait de se faire épaisse, la sensation d'harmonie qui régnait entre les deux loups était tendue, tordue, opaque comme du goudron. Les deux egos de mâle en puissance s'affrontaient dans un silence religieux, tandis qu'Adam commençait à suer à grosses gouttes. Il détestait sa situation. Il détestait avoir à affronter de la sorte son père. Il détestait d'avoir à braver un interdit fixé depuis des années : contredire une décision de son alpha.

Adam : Mais... pourquoi.

Ce n'était pas vraiment une question. Juste un murmure de consternation. Il y avait de milliers de réponses négative de la part du loup de Maureen qui auraient pu convenir à n'importe quel loup. Mais Adam, le jeune Adam Mayers, ne pouvait encore en comprendre toutes les variations. Son dos large droit comme un i, relâchant ses dreadlocks sur ses épaules, Dehvi posa le couteau qu'il tenait de sa main gauche, et pivota lentement, toisant son fils adoptif avec une rage et une autorité qui suintèrent jusque dans son pas unique dans sa direction.

Dehvi : Pourquoi ? Laisse-moi t'expliquer pourquoi jeune imbécile.

Menaçant, grondant comme un moteur de voiture de luxe, le loup de Maureen fit un pas de plus, écrasant de son aura son pauvre soumis qui se sentit presque rapetisser. Adam s'était senti puissant face aux trois adversaires qu'il avait tué. Il avait goûté à la liberté de dominer son propre domaine. Il avait touché du doigt le plaisir d'être dominant. Mais face à Dehvi, à sa présence, ses sourcils froncés, ses griffes transperçant sa propre paume, il n'était rien.

Rien d'autre qu'un chiot désobéissant qui allait se faire punir.

Vif comme l'éclair, le dominant saisit Adam à la gorge, le renversa, et le plaqua contre le carrelage. La tête du rouquin éclata un carreau, et il vit trente-six chandelles. La douleur raviva sa hargne, et il gronda en puissance face à la menace qui se rapprocha de son cou suffisamment pour qu'il puisse sentir son haleine. L'alpha répondit au grognement, l'amplifiant doucement alors que celui de son fils diminuait, sagement.

Dehvi : J'ai passé chaque année de ta putain de vie lycanthrope à te choyer. T'es pas mort de faim. T'as eu autant de culs à tripoter que je pouvais en avoir. Je t'ai donné à manger. Je t'ai envoyé dans une école pour que tu puisses retourner au pays des bisounours. Et toi qu'est-ce que tu me demandes, hein ?

Adam sentit la prise de son père se desserrer à peine. Suffisamment tout du moins pour qu'il puisse lui offrir un son étranglé. Une réponse infime.

Adam : Vi... Vika... Nightwing.

Le regard de Dehvi n'aurait pu être plus noir. Il recula un moment, maîtrisant les tremblements de colère de ses mains, et s'appuya sur le comptoir. Adam en profita pour se redresser sur les coudes, affrontant une nouvelle fois son alpha, ne voulant lui laisser le dernier mot. Non, il ne culpabiliserait pas. Pas cette fois. S'il avait été sauvé, c'était d'une situation dont seul son père était responsable. Lui pauvre infortuné n'était pour rien dans ce qui lui était arrivé. Ragaillardi par cette pensée, il se redressa, ramena ses cheveux en arrière, et gronda plus qu'il ne parla.

Adam : Et je l'aurai Dehvi. Avec ou sans ton consentement.

Quelque chose se brisa. Le monde partit sens dessus dessous, et quelqu'un hurla à ses oreilles, lui éclaboussant le visage. Clignant difficilement de son oeil unique, le lycanthrope vit le visage recouvert d'un doux duvet de son père lui hurler au visage. La bave lui était montée aux lèvres, le loup ne le toucha pas, se contentant de se rapprocher suffisamment pour qu'il puisse voir que ses dents étaient toutes taillées en pointes. Toutes. Impassible et tel une statue de marbre, Adam tenta de calmer les tremblements de ses jambes, et déglutit, la voix chevrotante.

Adam : Je revendique mon émancipation. Je veux fonder ma meute. Tu es mon père, mon guide, mais je suis mon propre maître.

Immédiatement après avoir prononcé ces mots, Adam sut qu'il les regretterait. Peut-être était-ce l'étincelle de déception que lui offrit le regard de son père. Ou bien l'instant d'hésitation qu'il marqua. Son aura dominatrice s'évapora soudainement, et le loup à demi métamorphosé jeta son attirail au sol, d'un geste rageur. Lorsqu'un loup s'émancipait de son alpha sans son accord, cela ne pouvait se faire que d'une seule manière...

Dehvi : Tu sais ce que cela engage, hein fils ?

...D'où ne ressortait qu'un seul dominant.

Le fier loup de Maureen redressa le menton, décidant que ne pas bouger serait plus prudent pour éviter de s'uriner sur les jambes que faire dans l'esbroufe.

Adam : Et je suis prêt à l'accepter.

Dehvi Murha marqua un instant d'hésitation. Celui qu'il fallut à son fils pour comprendre qu'il serait prêt à renoncer à sa domination pour éviter d'avoir à le tuer. Et que s'il avait le malheur de perdre leur combat bestial, il le regretterait tout le reste de sa piètre existence. Adam déglutit, voyant son maître attraper son trousseau de clefs, et prendre un couteau de cuisine particulièrement affûté. Un frisson d'attente lui parcourut l'échine alors qu'il réfléchissait à l'accord qu'ils pouvaient passer.

Dehvi : A ta défaite j'exige d'ajouter la crevaison de ton oeil. Par mes soins.

Adam sentit une enclume lui descendre le long de l'estomac. Ok. Il était vraiment content de ne pas avoir d'eau dans la vessie. Le regard que lui lança son père à cet instant était tout... oui tout sauf bienveillant. Il était sérieux. Et Adam en avait déjà fait les frais une fois.

Adam : ... J'accepte. A ta défaite j'exige de... te voir aimable avec Vika quand je l'amènerai ici.

Dehvi : Il est HORS DE QUESTION QU'ELLE POSE UNE SEULE DE SES PLUMES SOUS MON TOIT.

Adam : Tu ne veux donc pas accepter ce marché ? Alors j'ai le droit de t'imposer un dilemme équivalent à ma perte.

Dehvi : Fils. Crois-tu vraiment pouvoir me vaincre ? Restes sagement dans ton coin et attend que je t'appelle.

Le loup de Maureen sentit son dos se voûter alors que son aura de domination sortait de tous les pores de sa peau. L'oeil jaune vif qu'il darda sur son paternel ne laissait aucun doute sur l'issue de ce combat. Qu'il perde ou qu'il vainc, Adam serait vainqueur.

Adam : A ta défaite j'exige compensation. Dent pour dent, oeil pour couille.

Dehvi : Ne sois pas ridicule.

Adam : Tu as le choix Dehvi. Être aimable avec Vika ou me laisser t'arracher un de ces bijoux dont tu te sers tant.

Le silence se fit épais, pesant, visqueux et désagréablement chargé de testostérone. Adam s'approcha de son père, saisit son couteau de cuisine, et joua avec.

Adam : Sur ton honneur de loup de Maureen, si tu refuses ce marché Dehvi tu seras forcé d'accepter mon départ définitif. Ravale ta putain de fierté de mes couilles et AGIS COMME UN ALPHA NOM D'UNE MERDE.

Un long rugissement qui sembla presque appartenir à un ours sortit de sa gorge, s'en échappa pour ricocher dans toute la pièce. Dehvi retroussa les babines, lui arracha la lame des mains, et coupa Adam au niveau de l'épaule droite. Son fils en fit de même, et ils échangèrent leur chair d'une manière peu commune, laissant sur chacun la trace de l'autre. Dehvi cracha, Adam s'essuya du revers de la main, et les deux hommes sortirent à vitesse lycane retrouver un endroit isolé. Un chantier de démolition.

La lune était dans son premier quartier. Autrement dit tout juste assez visible pour que les adversaires puissent jouer à s'en casser des os. Arrivant comme des dératés sur le terrain troué de toutes parts, Adam prit place sur le bras mécanique d'un boulet. Dehvi grimpa sur le toit d'une maisonnette à l'abandon. Le silence était tendu. Presque trop présent pour paraître réel. Personne ne passait. Ou personne n'osait passer. Les adversaires avec précaution jetèrent leurs vêtements à l'abri, et s'offrirent un regard cruel, mutuel.

Dehvi, sa musculature impressionnante et sa mâchoire d'acier. Adam, son oeil crevé et ses mains coupantes.

L'alpha leva la tête avec une langueur qui aurait fait se pâmer une midinette. Lèvres légèrement écartées, il commença le chant lunaire, ses dreadlocks se balançant lentement. Son aura emplit le terrain vague, balaya Adam comme un fétu de paille, et le força à hurler, lui aussi. La gorge rauque et métallique de Dehvi s'emmêla dans celle, plus douce, mais rugueuse comme un papier de verre, de son fils. En une monstrueuse minute de hurlement interrompu par quelques jappements de douleur, les deux combattants furent tout de poils vêtus.

Les chiens de chasse de Dieu se toisèrent une longue seconde. La fourrure rousse et incroyablement épaisse d'Adam contrastant avec celle, emmêlée et noire de jais, de Dehvi. Puis, vite, trop vite pour un oeil humain, trop vite pour n'importe qui, les combattants furent l'un sur l'autre.

Rugissant, pestant, claquant des mâchoires, ils se battirent comme jamais ils ne l'avaient fait. Chaque coup de griffe faisait écho à une morsure. Chaque esquive méritait une claque. Chaque coup en traître accueillait une nouvelle coupure. Adam se battait, frappait, avec le calme le plus olympien dont il était capable dans son état. Dehvi laissa une ouverture, Adam s'y jeta, fonça tête baissée sous son bras, et reçut une large balafre sur toute la longueur de la colonne vertébrale.

Un avertissement.

Furieux, le jeune loup grimpa sur la maisonnette, se propulsa de toutes la puissance de ses jeunes pattes, et renversa son maître. Dehvi répondit avec agilité, se servit de la poussée pour le rejeter, mais son fils s'accrocha. Désespérément. Ses griffes plantées à travers l'épaisse fourrure de son paternel, traçant de longs sillons dans ses épaules noires. L'alpha se débattit, le projeta d'un ébrouement. Adam prit une pelleteuse en plein bassin, et couina de mécontentement.

L'animalité ne baissa pourtant pas d'un poil. Dehvi chargea, crocs en avant. Son fils fit le tour de la machine, manqua de peu de se faire ravir une touffe de poils, et joua au chat et à la souris, perché sur son piédestal. Bien plus fin que son paternel, il profita de sa vitesse et son expérience pour grimper le bâtiment en démolition, attirant un grondement et des claquement de mâchoires qui ressemblaient à des insultes.

Les deux loups grimpèrent, côte à côte. Se donnant des coups de patte, manquant de trébucher plus d'une fois. Dehvi était plus lent, mais donnait des poussées plus fortes. Paniquant à demi, Adam pénétra par une fenêtre brisée dans une salle de séjour. Son père l'y rejoignit.

Les deux se toisèrent un instant, puis se placèrent en position de chasse. Dos creusé, fessier relevé, oreilles rabattues et rictus toutes dents dehors. Adam fit un pas sur le côté, imité par son père. Le grondement gagna en intensité, et chacun des partis retroussa d'avantage son sourire, dévoilant toutes ses dents.

Puis, d'une discrétion rare, les deux adversaires se jetèrent l'un sur l'autre.

Dans un tohu-bohu digne d'une ménagerie en chaleur, ils brisèrent le mobilier encore présent, roulant l'un sur l'autre. Adam claqua ses mâchoires sur le bras de Dehvi, qui l'envoya visiter le mur adjacent avec la tête. Le poing de la bête rousse vint le cueillir au creux de la cuisse, à l'emplacement de l'artère phémorale.

Toucher pour tuer.

Dehvi poussa un hurlement de douleur, déchiqueta l'épaule de son fils qui le repoussait de son mieux pour lui interdire l'accès à sa gorge.

Mordre pour tuer.

Adam sut que tout esprit avait quitté Dehvi en fixant son oeil jaune vif, presque blanc de tant de fureur contenue. Par les couilles de ... Vika avait raison. Vika. Il se battait pour elle. Et il devait vaincre. Non.

Écraser pour régner.

Il se battait pour lui. Pour Arthur. Pour ses parents. Pour cette existence paisible que l'égoïsme de Dehvi avait ravi. Pour toutes ces années de souffrance à l'argent. D'humiliation. De haine de soi-même. Pour tout ce mensonge. Pour ces dreadlocks et ce sourire qui avaient hypnotisé son jeune frère. Pour sa place à Yôkai.

Écraser pour régner.

Il se battait parce que chaque cellule de son être lui hurlait que la soumission était terminée. Il était Adam Mayers. Loup de Maureen. Et il prenait possession de la meute, et de toute personne ayant une truffe et des poils. Il était un loup de Maureen. Il avait juré fidélité à une déesse et à ses principes. Et ce n'était pas cette mâchoire puante qui le pervertirait d'avantage.

Écraser pour régner.

Un hurlement de colère, de domination, de rage, de haine et de désespoir à la fois sortit de sa gorge, emplissant toute le bâtiment, vibrant jusque dans ses os meurtris. Tremblant de tous ses muscles tendus à l'extrême, Adam repoussa avec lenteur et détermination son assaillant, le fit plier, avec cette jubilation nouvelle de la domination. La bouche pleine de sang, les poils suintant de ce même liquide, il se redressa, arrondit le dos, se fit grand, puissant, menaçant.

Alpha.

Adam : Maintenant, DORS.

Son ordre sonna comme une claque. Une véritable déferlante d'obéissance s'infiltra sous la peau de son père, le renversa. Il le vit lutter de longues secondes, serrant les dents, jurant à demi, grognant totalement. Ses griffes se plantèrent dans ses avants-bras et les lacérèrent, dans l'espoir de le faire plier. Mais Adam tint bon, son oeil unique imposant respect et soumission, sans aucune autre porte de sortie.

Sa poigne se desserra.

Adam appuya son regard, sentant un hurlement lupin, impérieux, quitter son corps. Un éloge à l'astre lunaire. Une ode à sa puissance. Et, parmi les vibrations de sa gorge gonflée de fierté, les dernières bribes de sa soumission.

Dehvi s'écroula, sombrant dans un profond sommeil.

Alpha.
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