C'était une superbe journée de milieu d'hiver. Furu avait finie sa courte période d'hibernation qui s'étendait seulement sur un demi-mois cette année. Il y avait eu de nombreux problèmes qui avaient dérangés son sommeil et le premier était...

- AAAAAAHHH !!!

C'était... Uh, la jeune femme hurlait devant son miroir puis tripota fébrilement ses épines qui avaient virées au brun terne... Elles étaient... Non.... * Je suis brune ! * Pleurnicha-t-elle. Une bonne partie de la semaine était donc destinée à stagner à l'infirmerie là où plusieurs spécialistes se trouvèrent appelés pour finalement diagnostiquer un simple...

- Tu manques de réserves. C'est pour cela que tu dors mal et que tu as cette dépigmentation. C'est temporaire, rassure-toï. Mange et essaie de reprendre ton sommeil là où tu l'as laissé.

Nous voici donc avec une petite Furu fragile et pathétique. Elle était à moitié endormie et tenait nullement debout. A vrai dire, ses instincts la poussaient à se rendormir toutes les cinq minutes et il n'était pas rare pour elle de s'écrouler sur le sol.

Mais alors arriva un autre problème. Et ce problème, c'était ...
- TON GOUTER !! OU JE TE FAIS BOUFFER MON REVOLVER !! Hurla un Démon qui avait dépassé la vingtaine depuis quelques années. Il n'avait, pour dire vrai, aucune raison de trainer en ces lieux, mais la malchance voulait qu'il y soit retourné tout de même. En quelques années son look n'avait pas changé. C'était un Démon tout ce qu'il y avait de plus banale, les cheveux noir corbeau, la peau grise, un look d'éternel adolescent androgyne, coiffé au pétard et habillé de cuir sexy. Celui qui le collait, avec cet air de famille envers le Joker de Batman, c'était Jasdero, son jumeau. Souvent vu comme un faire-valoir il était en réalité son autre moitié, lui-même, en quelque sorte. Jasdero aux longs cheveux blonds et à l'immense sourire de l'ange cousu avec un élastique. Ils avaient débarqués, comme ça, dans le Lycée, et personne n'avait encore rien dit, alors ils en avaient beaucoup profité. Ils avaient rackettés un max de petits geeks et se baladaient désormais avec les bras pleins de chocolats et autres sucreries.

- On va les revendre à Skin ? Hii !! Fit le blondin, trottinant aux côtés de son frangin qui portait tout.
- Tu parles.... On va les bouffer, ouais ! Siffla David dans un rictus. Ils allaient s'en mettre plein la panse et puis ils feraient ce pour quoï ils étaient venus.

- Et après on fait le sale boulot ? Glissa timidement Jasdero, attrapant une barre chocolatée des mains de son frère.
- Et après on fait le sale boulot. Dit David, ayant l'air subitement gêné. Les ordres venaient d'au dessus, ça, rien à dire, mais bon... C'était la famille tout de même... Il eut l'air soudain pensif et son jumeau ne tarda pas à le remarquer. Il tenta de dire une quelconque parole réconfortante, mais abandonna bien vite, ne trouvant rien à dire.
Il allait croquer dans la barre de chocolat -Ayant seulement oublié d'en retirer le papier-, lorsque quelque chose attira son attention. C'était la bibliothèque ! Là où il y avait eut cette baston, il y a si longtemps...! Jasdero s'arrêta net et regarda la salle d'un air ému. David avait continué d'avancer. Il finit par remarquer que son jumeau ne le suivait plus et revint sur ses pas.

- Qu'est-ce que tu f... Hé, elle est là ! S'exclama-t-il en apercevant une Furu endormie sur un livre médicale, assise à une des tables au fond de la bibliothèque. D'un pas commun, ils avancèrent en sa direction, les flingues en joue, mais leur élan fût stoppé. Pas loin de Furu, ils reconnurent une autre tête qui leur était familière.

- Hiiii !! C'est le cousin !! Cria Jasdero, paniqué à l'idée que leur mission venait de prendre un autre tournant. David tenta de faire taire son frère à l'aide du pistolet doré qu'il comptait lui enfoncer dans la gorge, mais trop tard. Jasdero avait déjà attiré l'attention du rouquin...

Furu Rêvant a écrit:

On pouvait sentir la chaleur de l'été. La plage s'étendait à perte de vue et plus loin, je pouvais sentir la présence d'une grotte entourée d'un lagon d'eau claire et pure. Je pris dans mes bras un des enfants qui marchait à mes côtés. Celui-ci me regardait de ses grands yeux noirs puis attrapa une mèche de mes cheveux pour s'y cramponner.

- Dis, Maman... On est bientôt arrivés ?
- Oui... Bientôt...

- Hiiii !! C'est le cousin !!

Cri perçant me confrontant à la réalité. Ce n'est jamais agréable d'être réveillée quand on dort. Soudain, un visage gris, aux immenses yeux jaunes apparut devant moi.

* JASDERO !! *

Réveil en sursaut, je tombe de ma chaise et me fracasse au sol, m’explosant la mâchoire au passage et me mordant la langue en m'explosant la mâchoire. J'ai mal. C'est la première chose à quoï je pense.

- Hey vous deux! Qu'est-ce que vous foutez ici?! Je vous préviens je ne vous laisserais pas approcher de ma sœur. Vous faites un pas et je vous étripes !

Un peu déboussolée, je regarde autour de moi. Je suis par terre, dans la bibliothèque. Je me souviens m'y être endormie. D'ailleurs j'ai encore un peu sommeil. J'étais en train de lire des livres médicaux, de peur que les médecins se soient trompés sur mon cas. Puis il y a eu ce bruit et...
Je relevais la tête pour voir en face de moi l'arrière de Kuruta. Ses fesses, son dos, sa crinière. -Dans l'ordre où j'ai aperçue tout ça.-

- Et maintenant vous allez me dire se que vous êtes venu foutre ici, et maintenant.

J'entendis quelqu'un tirer bruyamment la langue. Mon regard dépassa Kuruta. Il y avait... Non, c'est pas vrai, qu'est-ce qu'ils font ici ? Je clignais quelque peu des yeux et esquissa un sourire.

- Hé, Jasdero ! Fis-je en levant en l'air la main pour le saluer, faisant un effort sur moi-même pour respecter mes résolutions à son égard.
- Hii ! Répondit mon parrain tout en me rendant mon salut, souriant.
- Mais ta gueule ! Hurla David en lui donnant un coup de pied dans la tête. T'as oublié pourquoï on est venus ici ou quoï ?!
Jasdero ne sembla pas s'en formaliser et ne perdit même pas son équilibre. De nouveau syncro', les deux jumeaux se remirent en position de combat... Hein ? De combat ?!

- Depuis quand tu nous donnes des ordres, l'avorton ?! Gueulèrent David et Jasdero à mon grand frère, oubliant qu'ils avaient à peu près le même âge.

- ...Mais enfin, si t'y tiens tellement, on va te faire l'honneur de te dire pourquoï on est là. Reprit David, baissant la tête pour se donner l'air cool. Lullubell trouve que la gamine l'ouvre beaucoup trop, à parler de l'Antithèse à tout va. Elle nous a chargée de la faire taire.

L'antithèse ? L'anti... Et zut... C'est à cause de ça qu'il y avait tout ces problèmes ? Je me redressais, parce que cela m'était défavorable de rester allongée par terre. Je regardais mon frère, et mes cousins. Areku avait raison, alors...

- Et au lieu d'essayer de me faire taire, ça serait pas mieux de m'expliquer une fois pour toute ce que c'est, l'Antithèse ?

En guise de réponse, j'eus le droit à un regard noir, meurtrier, des Jasdavid, qui me fit détaler le plus loin possible, derrière une étagère.
- AAH !
Cachée de là-bas, je remarquais qu'on était pas seuls, dans la bibliothèque. Il y avait une dizaine d'autres élèves, plus la bibliothécaire, qui nous regardaient bizarrement. Peut-être même effrayés par notre comportement. La bibliothécaire murmura...

- Ce sont des armes à feu... Il faut évacuer les élèves... A l'intention de mon frangin, qu'elle avait dû reconnaître comme un membre du personnel.
- Personne ne bouge ! Hurla David qui avait toujours rêvé de dire ça. Ceci est une prise d'otage. Filez-nous l'hérissonne, sinon nous faisons tout sauter !

Ce qui suivi m'échappa un peu. Tout d'abord je vis Kuruta s'approcher des jumeaux et les distraire pendant que tout le monde évacuait. Je faillis les rejoindre, mais les autres étaient déjà sortis que je n'avais qu'eut le temps de me relever. J'étais à l'autre bout de la salle, cachée derrière les étagères. La situation, je ne la comprenais pas trop. Cette histoire d'Antithèse... Ils étaient idiots- C'était idiot. Si je ne comprenais pas quelque chose, c'était normal que je pose des questions, non ? Même s'il est vrai qu'ici, personne n'avait réellement voulu ou pu me renseigner sur ce qu'était cette Antithèse... Ce n'était pas une raison pour... Je soupirais et détournais le regard. Tout ça, c'était la faute de Tata ! A toujours vouloir se la jouer sérieuse, elle m'avait mise dans une situation pas croyable ! J'entendis un cri, ce qui me fit sortir de mes pensées. Les Jasdavid venaient de voler jusqu'à une étagère, comme deux fusées. L'étagère s’effondra dans un fracas... J'étais à côté !!
Retenant un cri, je me roulais en boule. Un de leur pistolet glissa près de moi. Par réflexe, je le ramassais.

- Merci. Dit David en me l'arrachant des mains. Maintenant, finit de jouer. Puis, syncro avec Jasdero il sauta en l'air, en direction d'une autre étagère, car sur celle qui était devant moi, il y avait...

- KYAAAH...
...Mon frère, qui venait de la faire s’effondrer. Soufflée par la chute de celle-ci, je m'envolais carrément pour m'écraser contre le mur, quelques centimètres plus loin.
* C'est pas vrai, mais c'est pas vrai ! *
Je venais de me cogner la tête et j'étais vraiment, mais vraiment furax, là !
- BANDES DE DEBILES !! Hurlais-je alors que les Jasdavid essayaient de contenir Kuruta avec des sorts de glace et que mon grand-frère cassait la bibliothèque toute entière.
Pas de réaction des combattants qui étaient totalement pris par leur combat acharné... Mais ils allaient détruire l'école... Je me laissais tomber au sol. Ils sont malades, c'est pas possible, c'est pas normal ! Comme si un tout petit truc de rien du tout pouvait déclencher un si gros truc... Puis l'Antithèse, ça serait quoï, pour causer autant de dégâts ? Hein ? J'vous le demande ! C'est...
* T'as pas encore compris ? On est les méchants ! * Souffla une voix dans ma tête qui aurait pû s'apparenter à celle de mon jumeau.
- Les... Les méchants...?
Bah oui. Ça expliquait pourquoï cette organisation cherchait à m'éliminer, moi qui parlait trop. Ça expliquait pourquoï les cousins n'en avaient rien à faire de détruire le lycée -Ou alors ça, c'est car ils en avaient totalement rien à faire-, ...Mais bon. Dans tout les cas, c'était pas super marrant. Il fallait les arrêter le plus vite possible, avant qu'on se fasse renvoyer, moi et Kuru' !

- Mwahahah je vais vous faire crevé un peu...beaucoup... passionnément.
- KURUTA !! DU CALME !!

Comme s'il allait m'écouter, sous sa forme de louloup... Jusque là, les Jasdavid n'avaient fait qu'esquiver et attaquer de loin, comme s'ils ne semblaient pas motivés à un combat rapproché -Ce que je comprenais très bien, finalement.- et c'est ce qu'ils firent, esquiver, lorsque mon jumeau leur sauta dessus.

- A la folie!!! Mwahahah!!!

...Le... Le plancher...! Non, c'est pas vrai... C'est pas... Mais qu'est-ce que... Accrochés aux abords du trou béant que venait de faire mon grand-frère, les Jasdavid regardaient Kuruta à l'étage du bas. David explosa de rire, suivi de près par Jasdero. Et je crois que moi, je m'étais mise à pleurer.


- Bwahaha ! Éclatèrent finalement les Jasdavid, toujours suspendus au plancher, à quelques mètres de hauteur du Barbare qui ne se sentait plus. Devid lui tira magistralement la langue. Tu vas te faire virer, tout comme nous ♪ Et il était tout à fait vrai que Kuruta aura beaucoup de mal à expliquer tout cela. Ils ne savaient s'ils devaient désormais s'appliquer à réaliser leur mission ou réduire en purée le clown excité qui détruisait son propre lieu de travail. Il est vrai qu'il nous a bien trop insultés. Pensèrent-ils de concert. Et avant de lui laisser le temps de réagir, ils étaient remontés à l'étage du dessus et avaient fait leur petit travail de fusion. Dû à de nombreux problèmes de temps, ces dernières années, ils avaient un peu accélérés le rythme de ce qui était auparavant toute une cérémonie, se contentant de fredonner une très vieille chanson pour se mettre sur la même longueur d'ondes.
Il serait désormais temps d'expliquer, ne serait-ce que pour refaire le point, le réel pouvoir de ces deux démons. Une seule personne ou réellement deux êtres totalement synchronisés ? Personne n'avait jamais pû le savoir. Toujours en était-il que leur pouvoir était celui d'un Démon de rang S, un peu comme tout les Noah. Le tout était de savoir le maîtriser. Heureusement pour eux, à vingt et un an révolus, les Jasdavid se permettaient de maîtriser un tant soit peu tout cela. Leur pouvoir, disais-je, était la Matérialisation. S'ils pensaient fortement et tout les deux à la même chose, la chose apparaissait réellement. Bien qu'en temps réel, cela était principalement utilisé pour crée des peaux de bananes un peu partout sous les pieds des gens -Les trolleurs auront le pouvoir-, eh bien, il arrivait que ceux-ci utilisent cette puissance pour les attaques. Un peu comme des sorciers, ils utilisaient leur pistolets comme conteneur pour leur pouvoir. Ceux-ci n'étaient en réalité pas même chargés. Ils les aidaient juste à se concentrer. La fusion, débouché ultime d'un combat qui s'éternise, était de créer pour tout deux un corps surpuissant, magnifique et rapide. Physiquement indétrônable... Ou presque, il pouvait résister à quelques centaines de fois son poids. Bref, ce n'était pas pour rien que ces deux Démons avaient étés renvoyés du lycée quelques années auparavant, après avoir cependant bien gêné le Comité de Sécurité. Ils avaient étés des grands bonnets de l'Antithèse et maintenant avaient rejoints leur famille dans le Fairy Tale, où ils y déployaient tout leur talents... En tant que sous-fifres aux ordres de leur grande-sœur.

- Maintenant, il est temps de mettre fin à ce petit jeu. Dit-il, sautant à l'étage du dessous pour rejoindre le Barbare.

J'arrivais dans la bibliothèque avec la ferme intention de travailler dans le calme, mais en arrivant, la pièce était dans un désordre à faire très, très, très peur. Je clignais des yeux deux fois, non, trois fois. J'étais surprise. Très. Je regardais à gauche et ensuite à droite. Je finis par remarquer la présence de Furu, mais aussi de Kuruta et il était plutôt enragé. Il y avait aussi les jasdavid, en mode union. Je regardais la scène qui se déroulait sous mes yeux, sans avoir l'intention d'y participer. Ah, non, pas question.... Sinon je vais devenir enragée et passer en mode dark. Et là, ce serait la fin de tout.... Non, j'exagère mais j'avais vraiment pas envie d'y participer. J'étais trop fatiguée pour ça. Je me dirigeais sans trop faire de bruit, pour ne pas attirer l'attention sur moi, vers Furu. Mais je fis à peine, trois pas, peut être quatre, que je trébuchais sur des livres tombés au sol et je fis un bruit énorme, c'était flippant. En me relevant, je remarquais que je saignais un peu du front. Je poussais un petit soupir de désespoir.

Pfffff, qu'est ce que je suis maladroite, décidément...

Je rampais tranquillement jusqu'à Furu, ma très chère cousine. Bien sur, je ne me retournais pas, pour ne pas croiser le regard des jasdavid. Je ne voulais pas être mêlée à ce combat, surtout quand ils sont énervés. Uwh, dur dur, tout ça....Ma vie de lycéenne allait être bien mouvementée. Surtout avec Kuruta que je haissais plus que tout et qui me provoquais à chaques fois que l'on se voyait. Et à chaques fois, ça se terminait en bagarre. Pour ne pas changer. C'en était carrément lassant à force. Mais, en même temps, je ne m'attendais pas à autre chose venant de lui.Non décidément, je n'allais pas avoir la vie facile dans ce lycée. J'en étais déjà fatiguée d'avance. C'était bizarre, mais c'était aussi mon dur quotidien. Bon si j'arrêtais de me plaindre ?

Il n'y avait plus âme qui vive dans ce CDI. Ce qui restait de Restiel après une telle bataille avait volé par la fenêtre, et était retombé quelques mètres plus bas, sur le sol, dans un fracas aberrant. Kuruta gisait à l'étage du dessous, sans connaissance. Quant aux Jasdavid, ils s'avançaient d'un pas majestueux, titubant cependant de part les séquelles qu'un affrontement aussi acharné leur avait causés. On pouvait voir un sourire sur le visage du corps chancelant, ensanglanté désormais, qu'était leur forme ultime. Ses vêtements en lambeaux, ses cheveux... Arrachés. Il aurait suffit d'une once de pouvoir pour permettre à cette illusion de retrouver sa splendeur originelle, mais... Il n'y en avait plus... Ou juste assez. Furu, à son plus grand malheur, avait repris connaissance, juste à temps pour voir l'état dans lequel se trouvait les membres de sa famille. Elle gémit et avala difficilement sa salive. La peur l'étreignait jusqu'aux fond des os. Elle regardait l'aberration s'approcher d'elle, tout en sentant se mêler de la terreur et de la douleur au fin fond de son cœur. Comment ? Comment avait-on pu s'entretuer à ce point ? ... Comment des membres d'une famille pouvaient-ils faire des choses aussi stupides ?
Sur l'instant, le carnage lui parut plus effrayant que le sort que lui réservait son propre parrain. Celui-ci continuait de s'avancer lentement, du mieux qu'il pouvait après avoir subi tant de dommage. Jasdavid se retrouva devant l'Hérissonne.

- ...On peut dire que la bête nous as donnés du fil à retordre... Murmura-t-il, un filet de sang coulant de ses lèvres. Il fixa un instant la jeune fille désormais à ses pieds, qui tentait en vain de reculer, voir de disparaitre dans l'épave d'étagère sur le point de se briser en deux, contre laquelle elle se tenait.

* Je suis piégée ! * Pensa-t-elle, en faisant une grimace digne d'un roman de fantastique.
- Oui, nous t'avons piégé. Il n'y plus d'échappatoire. Dit-il, devinant totalement les pensées de la greluche.
Furu retint un sanglot. Loin des trips morbides et scatophiles, il en aurait fallut de peu pour qu'elle salisse sa culotte. Moite de sueur, elle se faisait une idée on ne peut plus clair de ce qui allait se passer, maintenant que son protecteur était à terre.

- Pi...Pitié. Elle murmurait, crispant ses poing de désespoir. Mais la créature sourit, d'un rictus effrayant.
- Les ordres... Commença-t-il. Mais elle n'eut pas le temps d'entendre la suite que déjà une mèche des cheveux que la créature utilisait comme une arme fila comme l'éclair et se planta dans le ventre de la pauvresse. S'en suivit une gerbe de sang. Elle n'avait même pas eut le temps d'hurler ! Sa bouche s'était emplie de ce liquide chaud qu'elle avait toujours trouvée franchement dégueulasse. Elle fût agitée d'un spasme ou deux avant de se figer totalement.

- ...Sont les ordres. Il lui tourna le dos, s'apprêtant à repartir, Jasdavid secoua ses cheveux à la loréal, fier de sa tignasse blonde, qui venait encore une fois de le sortir d'un mauvais pas, lui ayant été très utile dans ce combat contre ces foutus neveux !
L'Hérissonne, quand à elle, ne donnait plus signe de vie. Le sifflement strident qui perçait ses tympans semblait lui signaler qu'elle allait bientôt s'évanouir. Cependant, c'était tout autre chose. Ses yeux s'illuminèrent soudain dans des tons orangés, et, aidée d'un spasme assez violent, elle frappa du coude contre la bibliothèque à moitié brisée, détachant ainsi le haut du bas. Le haut s’effondra juste devant elle, dans un fracas... Sur les Jasdavid.

* Oh p*tain, oh p*tain. * Fût tout ce qui traversa son esprit à cet instant. Les livres presque tous déchus, le bois seul n'avait pas fait grand poids mais avait finit d’assommer ceux qui s'étaient battus pendant plusieurs heures. A peine Jasdavid avait-il eu le temps de se retourner pour voir ce gros truc lui tomber dessus qu'il se fit écrabouiller. Il n'avait pas eu le temps de réagir, et c'était tant mieux. Car s'ils avaient pu se relever à cet instant, ils auraient méchamment martyrisés celle qu'ils avaient tentés de tuer sans boucherie. Furu, quand à elle, avait toujours ce gros trou dans le ventre, d'une dizaine de centimètre à peu près. Quand elle remarqua enfin qu'elle pissait le sang, elle s'effondra.
Elle reprit connaissance comme si de rien n'était, une journée plus tard, à l'infirmerie de l'école. Elle avait un gros bandage autour du ventre mais lorsqu'elle le retira... Surprise ! Le trou s'était rebouché de lui-même. Il n'y avait pas de mots pour expliquer sa contestation, sinon d'avouer qu'elle se crut un long moment schizophrène. Elle était néanmoins trop troublée pour réellement s’inquiéter du fait qu'elle soit schizophrène ou non. La nature du combat, soit deux gros bourrins qui s'étaient affrontés, souleva trop d’inquiétudes en son petit cœur vierge pour qu'elle aille réfléchir sur la singularité de son sort. Inconsciemment, elle prit cependant confiance en elle et commença à se douter qu'elle pouvait se sortir d'un mauvais pas toute seule, si elle en prenait le courage.