Arrivée au dortoir [PV : Cornelia Kuran-Pouvoiris]

Après une rencontre avec le directeur qui ne fut pas des plus sympathique Salleal claqua la porte du bureau et partit dans une direction au hasard. Elle suivit un chemin qui la mena à un dédale de petites allées, certaines bordées de fleurs, d'autres pavées ou encore faites de graviers, longeant des bâtiments qu'elle allait bientôt connaitre. Elle se débrouilla seule dans ce labyrinthe pour trouver son chemin et tourna un peu en rond pendant près d'une heure. Elle trouva tant bien que mal le bâtiment qui lui servirait de dortoir désormais après un bon moment de recherche. Personne ne déambulaient dans les couloirs, cela n'empêcha pas la nouvelle de trouver sa chambre puisque son nom et celui de sa colocataire était écrit sur la porte.
Ce n'était pas la curiosité qui l'empêchait d'ouvrir cette porte, c'était plutôt le peur et la timidité qui la clouait sur place. Tous ses membres étaient paralysés, elle eut envie de faire demi-tour et prendre ses jambes à son coup mais elle se dit qu'elle avait choisi seule de venir ici et qu'elle n'avait nul par où se cacher puisque ce lieu ne lui était pas familier.
L'adolescente voulut frapper mais se ravisa, cela faisait bizarre de frapper à la porte de sa propre chambre. Alors elle se retourna et regarda dans les couloirs pour vérifier qu'il n'y avait personne qui passait au même moment, elle avait peur de voir les réactions des autres et de passer pour une idiote à attendre seule dans le couloir.
Salleal décida finalement d'entrouvrir la porte et de regarder dans son entrebâillement afin de voir si sa colocataire était à l'intérieur de la pièce. Au premier abord elle ne vit personne dans la chambre.

- Euh... Bonjour, y a quelqu'un ?

Elle n'attendit pas vraiment la réponse et prit son courage à deux mains et ouvrit en grand la porte. Puis regardant plus en détail elle vit une jeune femme de son âge, à peu près, allongée sur son lit, les yeux fermés qui étaient cachés par la porte avant qu'elle ne rentre. Embarrassée d'avoir peut-être réveillée cette demoiselle elle s'approcha en étant la plus discret possible. Quand elle vit que celle qu'elle supposait être sa colocataire ne dormait pas Salleal l'interrogea :

- Bonjour, excuse-moi si je t'ai réveillé, je m'appelle Salleal Lyrennia et apparemment à partir de maintenant je vais dormir ici. Tu es Cornelia Kuran-Pouvoiris c'est ça ?

Cornelia entra dans sa nouvelle chambre, sa valise portée d'une seule main grâce à sa force de buveuse de sang.Elle regarda l'intérieur.

Il y avait deux lits, séparés par une espèce de cloison. La pièce était spacieuse, avec assez de place pour personnaliser son coin et deux grandes penderies.

Un sourire étira les lèvres de la belle. Cet endroit n'était pas si mal après tout. Elle s'approcha d'une des couches et s'assit dessus.

D'un geste nonchalant, elle ouvrit sa malle de voyage et rangea tout ce qu'elle contenait avant de s’allonger sur le lit à baldaquins.

Les rideaux de soie l’enveloppait tel une princesse d'un conte de fées, sa crinière de jais étalée autour d'elle.ses paupières à demi fermés faisaient défiler des souvenirs, ceux d’une enfance si brève..

.comme la vie d'un papillon, celui là même dont le battement d'aile provoque un tremblement de terre à l'autre bout du monde.

Elle dansait une valse en Angleterre ses parents l'emmenaient...Dieu que ces souvenirs étaient heureux.Soudain, elle se leva et décora avec goût sa partie. Telle qu'était sa chambre, à l'époque dans le manoir familial.

Si ressacer les souvenirs ne servaient à rien, dormir dans l'ambiance feutrée du XIX siècle l'aiderait. Reprenant sa position, elle allait revenir à ses pesées heureuses quand elle entendit un bruit, celui de pas.

Elle n'y prit pas garde, quand une timide voix retentit derrière la porte:

- Euh... Bonjour, y a quelqu'un ?

Surement sa colocataire. s elle avait retrouvé son chemin jusqu'à l'aile c'est qu'elle avait un QI assez élevé pour faire la conversation. La porte s'ouvrit avec un grincement. Elle regarda la nouvelle venue sans pour autant se lever.

ezlle possédait tout d'abord une assez longue chevelure, presque châtain et méchée de noir, où certaines formaient des anglaises, tandis que le reste était raide. Une coiffure enfantine selon la goule.

deux oreilles de tigre, cela se voyaient aux rayures et au doux pelage, était de même couleur que sa queue.

des vêtements noirs complétait l'étrange tableau se tenant devant elle. La jeune inconnue fit, toujours aussi timide:

- Bonjour, excuse-moi si je t'ai réveillé, je m'appelle Salleal Lyrennia et apparemment à partir de maintenant je vais dormir ici. Tu es Cornelia Kuran-Pouvoiris c'est ça ?

Bien. Elle avait même déduit que la seule personne susceptible d'être présente était elle. Son propre cynisme la fit sourire. d'un ton froid et neutre elle répondit, glissant hors du lit, elle s'zexposa, belle comme le jour:

-En effet, c'est bien moi. Je te souhaites la bienvenue au lycée Yokai, Salleal.

Colocataires et timidité

D'un ton froid et neutre le jeune femme répondit, glissant hors du lit :

-En effet, c'est bien moi. Je te souhaites la bienvenue au lycée Yokai, Salleal.

Salleal reluqua sa camarade de chambre de la tête aux pieds et des pieds à la tête un bon nombre de fois. Elle la trouvait plus grande maintenant que Cornelia se tenait debout, ce qui était normal puisqu'elle devait mesurer un peu plus d'1 mètre 75 à vue d’œil. Sa taille la faisait paraitre encore plus mince qu'elle ne l'était. Sur sa tête deux petites oreilles de chat perçaient à travers les mèches de cheveux. Ses long cheveux noirs tombaient sur ses épaules et descendaient le long de son dos. Ses yeux intriguèrent beaucoup Salleal à cause de leur couleur bleu, à l'instar des saphir, mouchetés de points couleur or. A la base de son dos naissait une queue de chat. La lycéenne se fit la remarque que même sans sortir de chez elle, elle avait une peau plus foncée que celle de sa camarade.
A la façon d'agir de Cornelia, Salleal avait peur d'elle, elle se demandait si elle c'était une bonne idée qu'elle soit dans la même chambre. Cependant elle paraissait être digne de confiance et pour une raison qui était inconnue de la nouvelle étudiante elle était sur que Cornelia saurait garder un secret.
Réalisant que cela faisait un moment qu'elle regardait cette inconnue avec laquelle elle allait devoir vivre, Salleal reprit ses esprits.

- Merci. Si ce n'est pas trop indiscret qu'elle est ta race ? Demanda-t-elle curieuse de savoir si elle était comme elle, un animorphe.

Un peu tête en l'air, Salleal se retourna avant que sa colocataire ne réponde et commençait à regarder la chambre, enfin sa partie, de l'autre côté de la cloison. Elle posa sa valise, qu'elle n'avait pas lâchée depuis son arrivée, sur son lit. Et ce retourna de nouveau pour voir ce que faisait l’adolescente dans son dos, si elle continuait de la regardait sans bouger ni parler en attendant que Salleal fasse au moins semblant de l'écouter pour répondre ou si elle vaquait à ses occupations sans lui prêter la moindre attention.

Cornelia sentit les yeux de Salleal passer sur elle une bonne dizaine de fois. elle les vit s'attarder sur sa taille, s’intéresser à sa chevelure de jais,

s'arrêter sur se prunelles, son visage au traits fins, sa peau ses oreilles, sa queue...Ses oreilles? Sa queue? Et puis qu'elle étais bête. Elle les avait laissé exposées au grand jour.

*Voilà ce qui arrive, quand on est trop sure de soi, se maudit elle. Bon, tant pis. Mais à l'avenir, elle devrait être plus prudente. Elle surpris le regard vaguement apeuré que lui jetait en coin Salleal.

Une vague de mélancolie l’envahit. Pourquoi, pour une fois, ne pas abandonner sa méfiance maladive? Après tout, elle n'était pas le seul monstre. Mais comme d'habitude, elle ne pouvait se défaire des traces laissées par son passé.

D'un autre côté, les personnes nées au XIX siècle et kidnappée depuis leur plus jeune âge ne couraient pas les rues non plus, pensa t-elle avec pragmatisme.

Elle était tout à fait encline à se couper du monde extérieur, à se laisser aller à de déprimantes et profondes considérations, mais les prunelles de Salleal toujours fixées sur elle l'empêchaient de s'enfermer dans un monde de souvenirs et de douleur.

Même si, parfois, il lui arrivait des pensées que l'on pourrait qualifier de suicidaires, mais la goule admettait bien volontiers qu'elle n'était pas équilibré. Autant du moins qu'elle reconnaissait que le ciel était bleu (ce qui est une information parfaitement inexacte, puisque il était souvent noir, ou recouvert de nuages).

Plongée dans ces pensées relevant de l'ordre du "broyage de noir" qui l'avait tant occupée, elle sursauta réellement en entendant la voix de celle qu'elle supposait être une animorphe et qui allait partager son sommeil. Celle-ci semblait d'ailleurs réticente à cette idée, et dit:

- Merci. Si ce n'est pas trop indiscret qu'elle est ta race ?

Et voilà la fatidique question. Celle qui risquait de tomber à tous moments. Ah, mais elle ne voulait pas effrayer davantage Salleal. D'ailleurs, elle la trouvait mignonne, dans son genre. Enfantine. curieuse.

Elle n'avait aucune envie particulière de lui faire le moindre mal, que ce soit physiquement ou verbalement. Ce qui ne serait pas une mince affaire vu la verve et les appétits pour le moins incontrôlables de la jeune femme.

choisissant ses mot avec soin, elle essaya de répondre amicalement, et para son aristocratique visage d'un sourire à faire fondre la glace la plus pure:

-Non, je suis désolée, les règles de l'établissement ne me le permettent pas. Mais j'espère sincérement que tu t'épanouiras ici.

elle se tourna vers son sac et sortit une barre de céréales.

-tu en veut? fit elle gentiment en espérant que son offre n'était pas inopportune. On ne sait jamais, ces temps ci sont si bizarres.

Colocataires et timidité

Salleal fixait toujours sa colocataire attendant que celle-ci ne lui réponde. Cornelia se mit à sourire avant de lui dire :

- Non, je suis désolée, les règles de l'établissement ne me le permettent pas. Mais j'espère sincèrement que tu t'épanouiras ici.

La lycéenne fut déçue que sa camarade ne réponde pas à sa question mais bon elle devrait si fait, ici les élèves étaient plutôt solitaire avec un lourd passé qu’ils ne voulaient pas déterré en quelques secondes alors qu’ils avaient, pour la plupart, mit des années à l’enterrer. Elle remercia tout de même sa future amie, du moins elle espérait que ça serai le cas, avec un grand sourire.
Soudain Cornelia se retourna et sorti un objet de son sac. Salleal ne pouvait pas voir ce que c’était puisque l’adolescente était devant. Sans crier Cornelia lui mit une barre de céréale sous le nez et lui demanda :

- Tu en veux ?

Salleal fut surprise par cette demande et hésita à accepter l’offre. Dans son esprit il y eut comme un flash et elle se souvint qu’elle avait aussi un paquet de gâteaux qu’elle n’avait pas encore entamé dans son sac à dos. Avant de dire quoi que ça soit elle le sortit de son paquetage et le présenta à sa colocataire qui patientait, voulant certainement une réponse claire et net avec des sons sortant de sa bouche. La nouvelle étudiante de l’établissement finit par déclarer avec un large sourire jusqu’aux oreilles dessiné sur le visage :

- Si tu veux on peut partager, pour celer le début de notre colocation et aussi de notre amitié si tu le veux bien !?

Sans languir de la réponse de la jeune femme qui lui faisait face elle ouvrit le paquet et lui proposa un gâteau. Et enchaina avec une série d’interrogation.

- J’aimerais savoir, pour apprendre à te connaitre, depuis combien de temps es-tu dans ce lycée ? T’as déjà rencontré d’autre personne parce que moi, à part le directeur que je suis allée trouver dans son bureau je n’ai pas vu un chat. Et tu t’es inscrite à quels cours ?

Pendant le silence observait avant la réponse espéré par Salleal, cette dernière enfourna un gâteau dans sa bouche, c’était ses gâteaux préféré : les cookies avec des pépites de chocolats au lait. Salleal apprécier d’avoir fait cette rencontre, en souhaitait que celle-ci la sorte de sa solitude dans laquelle elle était obligée de s’enfermer pour ne pas risquer de blesser les humains qu’elle devait côtoyer. Bêtement elle souriait en pensant à cela, oubliant la présence de sa camarade.

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