Première Danse {Libre}

...Quel grand bâtiment ! A vrai dire, cela me fait plus penser à un manoir qu'à un lycée. Et si je rentrais ? Non, pas la peine. Quelqu'un va bien venir me chercher... Qui ? Je sais pas, quelque qui sait que je suis inscrite... Sérieusement, non. Personne ne viendra. Allez, Furu ! C'est pas la première fois que tu entres quelque part... Oui mais la dernière fois que j'ai fait un truc comme ça, je me suis retrouvée dans de beaux draps... Et si c'était dangereux ? Non, ça n'est pas dangereux ! Allez, tu te ressaisis et tu y vas, d'accord ?
Ah, non ! Hors de question, y'a bien trop de monde... Regarde ! Y'en... Y'en a qui sorte du bâtiment, y'en a tout plein, ça grouille !
Je recule de quelque pas, moi, pas envie de me faire encercler ! ....Sérieusement, qu'est-ce que tu fais là ? Allez, t'arrête de tergiverser et tu y vas, ma Furu !
...Oui mais j'ai trop peur en fait. ....Donc "en fait" tu compte rester toute la journée à te tourner les sangs jusqu'à ce qu'il fasse nuit et que tu... AH NON ! Pas la nuit !
Bon, alors arrête de réfléchir et bouge-toï ! Je prends une graaaaaande inspiration d'abord, car plus je prendrais de temps à prendre mon souffle, plus je pourrais rester ici, puis... Je fonce. J'arrive au niveau des grilles, je les passes, au milieu de la foule, je baisse ma tête, je me fais toute petite, de temps en temps, mes épines se redressent, j'ai peur. Quelqu'un me bouscule, il s'est accroché la manche à mes épines. Terrorisé, je le regarde, les yeux béas et la bouche ouverte. Je ferme fort les yeux et, sous l'effet de la peur, mes épines se redressent un peu plus et lui arrachent ce qu'il reste de manche. Il me regarde. Je relève doucement la tête, je le regarde aussi. Il me regarde de haut, je suis à moitié recroquevillée sur moi-même. Il a pas l'air... Commode... JE COURS !!
Après avoir courue jusqu'à l'intérieur du lycée, et étant toujours sûre d'entendre ses pas derrière moi, j'ai rapidement regardée à droite, à gauche, trouvée un couloir et me suis mise à courir encore une fois, comme une dératée jusqu'à une porte que j'ai ouverte et claquée, puis je suis allée tout droit et bah... Et je me suis perdue.

- Oh noooooon ! Fis-je d'un air désolé, au point que l'on aurait pu dire que je venais d'apprendre la date de ma propre mort. J'avais palis et commençait à m'affoler. Si je ne savais plus où j'étais, l'élève me retrouverait surement..? Je sens toujours le poids de sa manche arrachée qui était restée coincée dans mes épines. C'était pas lourd mais je suis super sensible, quand je me cogne un orteil, je pleure, alors évidemment, quand j'ai quelque chose accroché dans les piquants, je le sais. J'essaie de l'atteindre, pas moyen. Un élève passe et me voit dans l'exercice d'essayer de retirer cette manche, située trop haute et trop vers l'arrière de ma tête pour mes petits bras. Il me regarde, je le regarde, je lui dit...

-Anooo.... Car je sais pas trop quoï lui dire pour justifier cette situation un peu gênante.

Depuis un moment déjà qu'Areku trainait ici et là autour du lycée Yokaï. Le jeune homme put faire de nombreuses découvertes intéressantes, plus souvent qu'autrement au détriment de ses résultats académiques. Évidemment, quand on ne vient pas en classe, c'est un peu comme demander de mauvais résultats et les obtenir.

Cette année, on lui donnait une nouvelle chance. Après un été plutôt mouvementé, Areku fut convoqué pour expliquer les raisons de ses pitoyables échecs scolaires. Après tout, le lycée Yokaï se devait de répondre aux exigences éducationnelles correspondants aux normes humaines. À quoi bon instruire les jeunes si les compétences étaient désuètes? Si le jeune homme ne pouvait dire les véritables raisons derrière son manque de présence en classe, ce dernier prétexta toutefois une semi vérité en déclarant qu'il s'était senti intimidé par le lycée et les monstres qui le constituait. L'expulsion ne semblait pas être un recourt, mais Areku dû quand même promettre de faire de meilleurs efforts et participer à ces classes.

Après un début d'année plutôt adéquat, on fini par cesser de surveiller Areku qui allait convenablement à chacun de ses cours. Ses résultats étant bon, la surveillance avait diminué, puis cessé. En bref, c'était près d'une demi-année qui s'était écoulé depuis qu'il suivait les cours normaux et c'était la demi-année qui lui avait le moins rapporté en connaissances sur ce lycée. Au mieux, Areku confirma des dires qu'il avait entendu de l'extérieur. Tout le reste était qu'une vie au sein d'un établissement scolaire privé. Si le lycée avait un côté plus sombre, Areku tardait à le déceler.

Afin d'augmenter ses chances de tomber sur des informations utiles, Areku explorait les corridors et les couloirs du lycée, cherchant ici et là des conversations intéressantes en tâchant de n'épier personne. Le jeune homme acquis ainsi une bonne connaissance des plans et des structures du lycée.

Aujourd'hui, Areku sortait d'un cours particulièrement ennuyeux. Il avait pas mal de temps libre devant lui avant son prochain cours, alors il parti ré-explorer les couloirs du lycée pour une centième fois. Comme d'habitude, il portait son long manteau noir et sa chemise bourgogne. Pas tout à fait la tenu d'un élève modèle, mais en excluant le long manteau, ses vêtements s'approchaient assez près du code vestimentaire d'usage.

Areku ne fait même pas dix mètres à l'extérieur de la classe qu'il venait de quitter qu'en tournant un coin, il tombe nez-à-nez avec une élève d'à peut près sa taille, tentant d'atteindre une manche déchirée, coincé dans des cheveux qui ressemblaient à s'y méprendre à une ample crinière rousse avec une texture assez particulière... Étrange chevelure, quoi que celle d'Areku n'était pas des plus naturelle non plus. Malgré son jeune âge, ses cheveux étaient totalement dépourvu de pigment et était d'un blanc assez frappant. Il aurait pu passer pour un albinos, mais sa peau était un peu trop bronzée et l'iris de ses yeux illuminait pratiquement d'un rouge éclatant. Évidemment, Areku projetait une illusion de lui-même qui dissimulait entre autre la véritable nature de sa «peau» ainsi que quelques unes de ses formes, mais cette illusion excluait les yeux et des cheveux. Apparemment, il était trop difficile de projeter une illusion assez convaincante pour tromper un œil averti. Si ses cheveux pouvaient être interprété comme le résultat d'une teinture, il était difficile d'expliquer des yeux aussi rouges, un rouge animal, voir monstrueux. Outre se détail, du moins pour ceux qui pouvaient en décrocher le regard, Areku apparaissait comme une personne de stature européenne, bâti solide, mais mince.

Voir une élève dans cette position, c'était... pour le moins inhabituel. Elle dit alors quelque chose qu'Areku ne pu pas saisir. Expression dans une langue étrangère ou juste un bruit quelconque? Elle semblait plus âgé que la moyenne des élèves qu'il avait croisé jusqu'à maintenant.

Lisant facilement l'inconfort de le visage de la jeune femme, Areku ne pu s'empêcher de dire:
« Hum... besoin d'aide? »

S'approchant quelque peu, Areku pu voir que les cheveux de la rouquine semblait à s'y méprendre à des piquants. Style de coiffure particulier ou cheveux naturelles? Le jeune homme s'arrêta toutefois à une distance respectable entre lui et cette fille. Outre la gêne plutôt visible, Areku pouvait discerner une certaine nervosité, voir peur dans le comportement de la fille. C'était comme si, malgré le fait qu'elle cherchait un peu son souffle après avoir visiblement couru, elle était prêt à décamper au moindre faux mouvement, tel un animal sauvage.

Si elle continuait de courir dans les couloirs, il était possible qu'elle se fasse remarqué par le comité de sécurité et ils étaient connus pour leurs méthodes plutôt persuasive pour faire comprendre aux élèves fautifs le prix à payer pour enfreindre les règles du lycée.
« Sinon, si j'étais toi, j'éviterais de courir dans les couloirs. Il y a certaines personnes qui tiennent très à cœur le respect du règlement et qui n'hésitent pas à punir ceux qui les enfreignent. »

- Hum... besoin d'aide?

Il me regarde, je le regarde. Je me sens affreusement gênée et fais un rapide état des lieux. C’était un couloir pas très grand, en vérité de quoï laisser passer deux personnes mais peut-être pas plus. Il y avait des salles de classes par-ci par-là, mais voilà, aucune porte ne s’était ouverte alors j’avais au moins eu la chance d’être tombée dans un couloir désaffecté à cette heure-ci. Le garçon provenait du couloir sur ma gauche et donc venait d’atterrir dans l’angle qui reliait son couloir au mien, pour entrer dans mon champ de vision. Derrière moi c’était l’escalier et devant moi y’avait le coin avec le garçon. Pas d’obstacles où je pourrais me cacher et en plus, je paris qu’il m’a déjà vu. Je recule donc d’un, deux pas et me retrouve à deux doigts de chuter dans l’escalier, mais au final, pas assez pour vraiment y tomber. Puis maintenant je sais qu’il y a l’escalier derrière moi de toute manière. Je ferais attention. Mais si jamais il me pousse… ? Il y a bien cette rambarde mais est-ce que j’aurais le temps de m’y agripper comme si ma vie en dépendait ? Et certes, après une telle chute –Il devait bien y avoir une dizaine de marches !- … C’est sûr que ma vie aurait été remise en jeu ! Un mauvais coup sur la tête… On meurt si vite ça en fait peur. J’ai regardée à droite à gauche, pas moyen de m’échapper et moi j’ai toujours mes deux mains qui essayent d’atteindre le haut de l’épine qui se trouve vers l’arrière de ma tête parce que je n’ai pas vraiment osé bouger. Je sais que je suis rouge car je me sens affreusement mal et j’ai affreusement peur. Je ne veux pas mourir ! Mes yeux se remplissent de larmes et je me dis qu’il ne faut pas pleurer parce que si je pleure, c’est dangereux et que si je me mets en danger moi-même, il allait en profiter pour se moquer de moi et me tuer après !

Et là… Il s’approchait de moi ! Alors je tentai de reculer mais mon pied dérapa sur l’escalier et revint à sa position initiale. Trop terrorisée pour réfléchir, il ne me vint pas en tête l’idée de me retourner pour décamper. Si je décampais, ça serait à l’envers dans les escaliers et c’était dangereux. Aussi mon instinct me dictait-il de ne sauter en arrière que s’il se rapprochait encore un peu.
De mes yeux, je ne voyais qu’un garçon, rien de plus. Je veux dire que ma vue est et sera toujours mauvaise, parce que je suis née ainsi et que, de plus, elle a dégénérée des suites de cette mauvaise histoire de confiance –Rester séquestrée dans le noir d’une cave, ça vous use les yeux-, alors je voyais une forme plutôt fine, blanche, rouge et noire. Un visage presque fin au point que j’hésitais quelques mini millièmes de secondes sur le fait que ça soit une fille ou non. Il était grand pour moi car il faisait ma taille. Le rouge que je voyais, forme floue et vague, est-ce que c’était du sang ? Est-ce qu’il était plein de sang et qu’il allait me… Croquer ? Un gémissement m’échappa.

Alors je le vis ouvrir la bouche, ce fût comme un tilt pour moi, le mécanisme s’enclencha ; je poussais un cri perçant et me roula en boule, les bras serrés contre le ventre. « ME MANGE PAS !! » Fût ce que j’aurais dû hurler mais cette semi phrase ne sortit qu’à un débit potentiellement normal de ma gorge. L’émotion me coupait l’herbe sous le pied et la parole sur la langue au point que je ne pouvais plus crier.

- Sinon, si j'étais toi, j'éviterais de courir dans les couloirs. Il y a certaines personnes qui tiennent très à cœur le respect du règlement et qui n'hésitent pas à punir ceux qui les enfreignent.
Je relevais doucement la tête et jetais un œil embué de larmes au garçon.

- Tu… Tu vas pas me manger, alors ? Fis-je pitoyablement.
Dans ma tête, je me rappelais vite de ce que mon psy m’avait dit et me demanda si j’avais les caractéristiques nécessaires pour faire confiance au garçon. Premièrement, était-il amical ? …Il s’était avancé vers moi d’un pas menaçant et semblait plein de sang… Ou pas. A y mieux regarder, ce n’était peut-être pas du sang. Je serrais mes doigts contre mon pull.

- C’est… C’est quoi ces certaines personnes ? Murmurais-je lentement. J’avais un peu peur, encore, mais me doutait bien que le spectacle que j’offrais était plus effrayant que ce que je ressentais. Et puis après avoir croisée toutes ces personnes en uniformes à l’extérieur je me sentais plutôt proche de la menace potentielle que j’avais en face de moi car il était habillé aussi lambda que je l’étais.
- Tu me promets que tu vas pas me manger, hein ? Tentais-je. A coup sûr, même s’il ne voulait pas me manger, il allait vite se lasser de moi. C’est pas comme si j’étais très utile ni que… Je sais pas, mais ce que je sais, c’est que j’ai tendance à énerver les gens.
- …Oui, j’ai besoin d’aide. J’ai une manche coincée dans les piquants, elle me gêne. Et le garçon à qui elle appartient, je crois qu’il va vouloir la récupérer aussi il vaut mieux qu’elle me soit plus accrochée dessus. Je lui lançais un regard timide et plein de méfiance, de toute manière, s’il s’avérait dangereux, sans hésiter, je saute ! Je préférais mourir plutôt que de me faire dévorer vive par quelqu’un de dangereux !

« Kizuki-kun chéri, ton père et moi avons décidé de t'inscrire au lycée Yokaï » qu'elle disait « On aimerait que tu passe un peu plus de temps avec des jeunes de ton âge et que tu apprenne à connaître d'autre espèces » qu'il disait...
Non mais sérieusement. C'est quoi leur problème à mes parents ? Pourquoi est ce que je dois me farcir des années de lycée moi maintenant ? C'était pas plus simple quand je recevais mes cours directement à la maison ?
Regardant le masse de gens informe je laissais s'échapper un soupir. Dieu que ces années allaient m'ennuyer... Si encore Toyz était avec moi mais non, il n'arriverait que dans quelques jours.
Regarder foule excité passer d'une salle à l'autre, prise dans diverses conversations toute plus banales les unes que les autres ne faisait que me conforter dans l'idée que cet endroit allait être un supplice.
Ma feuille d'inscription de dortoir en main je cherchais désespérément l’accueil du lycée. Mais en 10min je n'avais toujours pas avancé.
L'élève à qui j'avais demandé mon chemin m'avait répondu que je n'avais qu'à aller dans l'aile opposé et marcher... Mais marcher ou ? … J'aurai dû le lui demander au lieu de croire pouvoir tous trouver tout seul.
Prenant la première sortie sur ma droite je fini par me retrouver dans la cours. Je n'allais décidément pas m'en sortir.
Marchant en direction du portail, les yeux toujours rivés sur ma feuille je pestais intérieurement quand je senti quelqu'un (ou quelque chose) tiré fortement sur la manche de ma chemise. D'abord surpris je levais la tête pour tomber nez à nez avec une jeune hybride au cheveux aussi dure que du béton (sûrement des piques de hérisson), qui se les étaient pris dans mon haut. Les nerfs à vifs à force de tourner en rond je lui lança un regard désapprobateur espérant ainsi qu'elle me lâcherait.
Prenant peur la jeune fille sorti encore plus ses piques ce qui eu pour effet d'arracher la totalité de ma manche.
Avant que je n’eus le temps de dire quoi que ce soit elle parti en courant.

- Hé ! Attend moi toi !

Rangeant précipitamment le bout de papier dans la poche de mon jeans je me mis à sa poursuite. Slaloment entre les différents élèves qui me lançaient des regards curieux je fini par la perdre de vus.
Laissant échapper un juron je cherchais un endroit tranquille ou je pourrais déployer mes ailes et partir à sa recherche. Une fois trouvé je pris mon envole et inspecta le sol vus d'en haut (essayant d'être le plus discret possible).
Il ne me fallu pas longtemps pour la repérer rentrer dans le lycée. Atterrissant précipitamment je rentrais à sa suite.
La suivant quelques mètres derrière elle je la vie rentrer dans une salle ouverte, suivie de peu par un autre élève.
Accélérant encore un peu je fini par rentrer dans la même pièce alors que celui-ci assayait de parler à mon agresseur paniqué. Celle-ci étant dangereusement proche des escalier.
M'approchant à pas feutré j'entendis sa phrase finir dans un murmure.

- [...]accrochée dessus

L'entendant parler de moi je posais doucement ma main sur l'épaule du garçon en face d'elle en souriant.

- Oui, effectivement le garcon à qui tu as arraché une manche aimerai beaucoup la récupérer.

Regardant le jeune homme au cheveux presque aussi blanc que les miens avec un sourire amical je tira sur le bout de tissus afin de le récupérer avec qu'elle n'ai eu le temps de protester. Ma mettant à genoux devant elle je susurra.

- Il faudra qu'on parle tout les deux une fois que ton ami sera parti. Puis me tournant vers le garçon. Excuse nous veux-tu ? Tu n'es pas obligé de rester... Juste un petit problème d'accrochage, je vais régler ça... La pauvre à eu peur mais ce n'est rien... Riant innocemment je lui fis mon plus beau sourire. Sinon moi c'est Kizuki Kobayashi, ravis de t'avoir rencontré.

Areku senti qu'il avait eu le bon instinct en gardant une distance raisonnable avec la fille. Elle était déjà juste au bord d'un escalier descendant et plus que probablement prête à sauter quitte à se fouler une cheville ou pire pour s'enfuir. Elle observait Areku assez intensément, comme si elle cherchait à reconnaître une personne distante. Puis, sans avertissement, elle cria et se roula en boule sur le sol. Sa crinière de cheveux se redressa au même moment. Pour couronner le tout, la première chose que cette fille dit, fut d'affirmer à haute voix qu'elle avait eu peur qu'Areku la mange...

Monstre, type animal. Sous-type rongeur? Espèce probable, porc-épique? Non, le porc-épic n'a pas l'habitude de se rouler en boule, ses piquants se détachent et il se défend. Espèce connexe? Hérisson? Possible. Instinct de survie... développer? Courir pour échapper aux prédateurs, se rouler en boule et espérer que le danger passe en alternative? Peut-il attaquer s'il est poussé à bout? Où se trouve-t-elle par rapport à l'animal normal? Traumatisme intellectuel ou sur-nervosité? Premier jour à Yokaï? Fort probable. État émotionnel? Terreur, sens du danger surexcité. Capacité à se prendre en main? Douteuse. Capacité à agir normalement? Dans l'état actuel, impossible. Au calme, possible. Traits physiques particuliers observable? Piquants, faible vue. Évaluation du danger qu'elle représente? Instabilité, imprévisibilité.

En très peu de temps, Areku savait maintenant à quoi il avait à faire. Lorsqu'enfin elle releva la tête, c'est les larmes aux yeux et une série de questions en rafales qui sorti de sa bouche. Puis, enfin elle sembla prompte à accepter de l'aide. C'est à se moment qu'une présence fit son apparition derrière Areku et lui toucha l'épaule, ce qui lui fit sursauter.

Trop concentré sur la jeune femme, Areku fut pris au dépourvu et comme si de rien était, le nouveau venu franchis la distance personnelle de cette fille hyper-nerveuse pour reprendre la manche déchirée. Puis, ce dernier demanda à Areku de partir, qu'il allait «régler ça»... DANGER, DANGER, DANGER! Selon toute vraisemblance, ni l'un ni l'autre ne se connaissent et se dernier alla jusqu'à rire avant de se présenter. Peut importe d'où il venait, se niveau de familiarité ne s'adoptait qu'entre semblables. Un genoux à terre de la sorte devant cette fille pouvait être vu comme un tour de force ou une attaque.

Risques possibles:
-Elle saute dans les escaliers pour retrouver une distance intime. Risque de blessures.
-Elle se roule en boule et pleure.
-Son instinct sauvage prend le dessus. Possibilité qu'elle attaque avec ses piquants ou une quelconque arme naturelle.

Dans tous les cas, c'était l'entre-cours et le comité de sécurité se plaisait à arpenter les couloirs en quête de fauteurs de troubles. Une fille qui pleure rouler en boule et/ou blesser versus deux garçons. Pratiquement impossible de trouver un alibis. Mieux valait essayer de régler la situation au plus tôt.

En un clin d'oeil, Areku défigea et en une fente, agrippa le nouveau venu qui lui faisait face du bras et le tira sans effort pour l'éloigner de la fille, vers sa position initiale. Pour le nouveau venu, ce fut la sensation d'une poigne d'acier sur son bras et d'être soulever, comme s'il ne pesait pas plus d'une vulgaire plume. Areku laissa alors le nouveau venu retomber doucement sur ses pieds avant de le relâcher et de dire, comme si rien ne s'était passé:
« Veuillez me pardonner de cette brusquerie Kizuki, mais tel n'est pas la façon d'agir dans ce genre de situation. Cette jeune dame ici présente à besoin de son espace personnel. S'approcher à se point peut être perçu comme une forme d'agression et de domination, tout particulièrement lorsqu'il n'y a pas moyen de reculer. Je vous suggère plutôt d'éviter de faire référence à l'accident de votre manche, le temps que son esprit ait retrouver une lucidité capable de communiquer plus proprement. »

Puis, se tournant vers la nouvelle élève, Areku dit:
« Personne ici cherche à te faire du mal. Il y a eu un léger incident, mais c'est fini. Tu peux te relever. Moi, c'est Areku. Toi, quel est ton nom? »

Sur ces mots, Areku recula d'un pas afin de laisser assez de distance pour que la nouvelle élève puisse se lever et se dégager un peu des escaliers.

Il semblait ne pas répondre. Presque ailleurs, en train de… M’étudier ? Mon visage prit une expression de terreur lorsque je vis quelqu’un s’approcher de lui. Un peu plus imposant, les mêmes couleurs générales sans ce rouge chez l’étranger qui ne prit pas longtemps à être démasqué. C’était celui qui m’avait lancé ce regard noir !

- Oui, effectivement le garçon à qui tu as arraché une manche aimerait beaucoup la récupérer.

Je tournais un air effaré vers l’autre garçon et essayait de faire comprendre le danger que celui sans le rouge représentait, j’en étais sûre.
- N…Non. Aide-moi ! Fis-je implorante.
Mais déjà je vis fondre sur moi celui à qui j’avais piqué sa manche et l’arracher de mes piquants. Ceux-ci se redressèrent sous le coup de la terreur et je fis un pas en arrière, manquant de dégringoler dans les escaliers, je loupais juste une marche et attérit brusquement sur celle d’après, me faisant, par ce fait, mal aux pieds.
Le danger potentiel se posta devant moi, je me mis à trembler et chercher des repères. Il y avait quelque chose dans son regard que je n’aimais pas, quelque chose qui me rappelait… Qui me rappelait…

Citation :: « Viens avec moi… On va visiter ma maison. »

Oui, c’était exactement la même chose. Mon cœur battait à cent à l’heure au point que si je n’avais pas été aussi effrayée, je me serais effondrée. S’il parlait, je ne l’écoutais pas. Je regardais les deux garçons, l’un après l’autre et ne pouvant me décider à prendre la fuite dans les escaliers, de peur d’être poursuivie. Ce fût l’autre garçon qui le tira en arrière. Je ne pouvais y croire. Regardant encore la scène, inactive depuis tout à l’heure, je commençais plus ou moins à prendre conscience de ce qui se passait. Le garçon à qui j’avais arraché la manche s’était présenté il y avait quelques secondes à peine et son nom, resté dans mes oreilles, atteint enfin mon cerveau. « Kizuri ». Il s’était approché de moi pour faire bonne impression mais lui, c’était plus que sûr qu’il allait me dévorer si je me retrouvais seule avec lui ! J’étais donc bel et bien en danger, peut-être même plus ce que pourquoï je paniquais. La personne à côté, celle que je venais de rencontrer, en rouge –Qui était finalement proche de ma couleur à moi-, l’avait tiré en arrière. Je devais le remercier ? Oui, je venais de lui accorder ma confiance et il venait de faire quelque chose pour moi. Je me devais de le remercier, effectivement. C’était une personne que je venais de repérer comme aidante et je commençais à noter son apparence générale dans ma tête, ou du moins ce que j’en voyais. Bien qu’ils se ressemblent comme des jumeaux, le rouge faisait différence pour m’aider à les repérer. J’espérais juste que, dans l’avenir, il ne change pas de chemise, cela serait embêtant de les confondre.

- …le temps que son esprit ait retrouvé une lucidité capable de communiquer plus proprement.
Ce à quoï je venais de porter attention, par contre, ce n’était pas plaisant. Mais il avait visé juste. Mes esprits me revenaient petit à petit et je comprenais aussi la situation, surtout grâce aux agissements du garçon qui m’avait aidé. S’il n’avait pas écarté Kizuri, peut-être aurais-je prise cela comme une attaque, mais cela semblait bien plus dissimulé que ça. Dans ma tête, pas moyen d’oter l’idée qu’il était dangereux. Il ressemblait trop à cette personne, à l’époque…

- Personne ici cherche à te faire du mal. Il y a eu un léger incident, mais c'est fini. Tu peux te relever. Moi, c'est Areku. Toi, quel est ton nom ?

Venant de faire un pas en arrière, Areku me laissait le champ libre pour sortir de l’escalier. Ce que je fis, d’abord timidement, un premier pas vers eux, puis un second, puis je trottinait rapidement jusqu’à Areku, me cachant presque derrière son dos.

- ….Fu… Furu. Je m’appelle Furu. Finis-je par accoucher. Et le garçon là… Ne me laisse pas seule avec lui, je t’en supplie.

Je n'eu même pas le temps de comprendre ce qu'il était en train de m'arriver que je me senti tiré en arrière sans rien pouvoir faire. Certes j'étais de faible corpulence mais pas encore au point de me faire jeter comme si j'étais fais de plume (comble pour un ange). Vexé dans mon amour propre je préférais ne pas répliquer tout de suite sous peine de paraître trop suspect, surtout qu'ils avaient déjà repris leurs conversation et que m'y mêler ne m'aurais rien apporté de plus que du mépris.
M'adossant contre le mur je les écoutais d'une oreille indiscrète tout en me demandant pourquoi j'avais été si brutalement mis en arrière. M'aurait-il percé à jour ? … Pourtant cela fait des années que j’use ainsi d'une fausse gentillesse dans les cieux... Tout le monde n'y a toujours vu que du feu...
Prenant doucement ma tête dans mes mains après avoir vérifié que personne ne m'observais je souffla un grand coup.
A moins que ce soit justement parce que j'eus été trop gentil... Peut-être qu'ici bas il n'est pas aussi naturel que là haut d'être aussi attentif envers les gens...
Il vas décidément falloir que je m'acclimate à cette vie et le plus vite possible.
Ou est Toyz quand j'ai besoins de lui ? Je viens seulement d'arriver et je sens déjà que si je ne le vois pas dans la semaine qui suit je risque de faire une grosse connerie.
Serrant le points j'imaginais mon grigôl devant moi et donna un coup dans le vide. Frustration quand tu nous tiens...

- Ne me laisse pas seule avec lui, je t’en supplie.

Fermant hermétiquement mon esprit avant que celui-ci ne s'enfonce trop profondément dans les méandre de ma relation avec lui je repris mon sourire avenant.

- Je n'ai pas l’intention de te faire du mal voyons... Quels avantages cela m'apporterais ? M'approchant mais pas trop près de peur de me faire de nouveau poussé je lui montra ma manche. Je voulais juste la récupérer tu sais ? Tu me l'aurais rendu tout de suite au lieu de partir en courant on en serais pas là à en discuter.

Faire passer la victime pour le fautif, la meilleur des parades. Ne voulant pas trop en dire je me tu. Si ce garçon avait compris mes véritables pensées il ne servait à rien de rester ici plus longtemps, il n'en serait alors que plus suspect...
Légèrement déçu je décidais de les laisser seuls et de revenir voir la dénommé Furu plus tard. Je ne savais pas pourquoi cette fille ne sortais pas de mon esprit mais une chose est sur, je ne pourrai pas être tranquille avant de m'être vengé d'elle. Je n'ai jamais supporté les personnes niaise ! Même Toyz, qui pourtant encaissait les coups, était long d'être quelqu'un de faible et de niais.
Me levant je jetais un dernier coup d'oeil à la fille et tourna des talons.

- Bon, si tu as si peur de moi je pense que je vais y aller. De toute manière j'ai récupéré mon bien je dois aller à l’accueil alors... Puis me tournant vers Areku je finis. Je te laisse t'occuper d'elle. Désolé si j'ai paru un peu trop indiscret. Question d'éducation.

Fermant la porte je souri. Ci ce garçon m'avais percé si vite il promettait d'être intéressant.

Situation de crise évitée. Qui que soit le dirigeant de cette école, il avait en trop grand estime les capacités d'adaptation de sa population. Si imposer à tous une forme humaine pouvait donner l'impression que tous était sur un pied d'égalité, tel n'en était pas le cas, car tous n'avaient pas la capacité de prendre une véritable forme humaine...

L'élève du nom de Furu finit par atteindre un état prompt à la conversation.

Kizuki, toutefois, ne semblait pas comprendre la situation, ou alors il n'y portait pas attention. Élève normal pour son âge, ou alors avait-il réellement des arrières pensés? Cette proximité qu'il avait utilisé était suspecte. Pour un Monstre, un tel rapprochement en dehors du milieu familial... voir de couple, était hors norme vers un inconnu, particulièrement pour une affaire menant à la frustration de voir son bien être ainsi abimé. Était-ce une méthode d'attaque? S'approcher de très près de sa victime, paraitre amical et puis frapper au moment opportun tel une sirène appâte un marin avec sa voix?

Ce dernier fit alors un pas dans la direction de Furu, mais ce qu'il dit était troublant. Pourquoi parlait-il d'avantage à faire du mal? Puis, il prit la direction opposée. Avant de partir, ce que Kizuki lui dit prenait le sommet de son étrangeté. Paraître indiscret? Question d'éducation? Il n'était pas question de discrétion... Éducation? Avait-il été éduquer pour séduire une proie?

Areku ne dit rien en retour. Il ne semblait pas nécessaire de parler et Kizuki ne semblait pas attendre une réponse.

Puis, il parti. Étrange personnage. Non qu'il était le seul, ni même le pire. Nul doute qu'il n'aurait pas trop de mal à trouver sa place au lycée. Le problème étant la boule de nerfs... À voir l'état de ses yeux et des gestes qu'elle accomplissait pour distinguer les objets à «longue» distance, elle avait besoin de lunette, ou d'artéfact magique.

Problème deux, son instinct animal n'était pas adapté au lycée Yokaï. Pour elle, l'idéal était de passer inaperçu, de se cacher ou de s'enfuir. Dans un environnement où tous revêtaient une forme humaine, dissimulant ainsi leur véritable nature, elle sortait trop du lot pour passer inaperçu. Dans un environnement clôt qu'est le lycée et la barrière magique, s'enfuir avait des limites. Pour ce qui est de sa cacher, difficile à faire dans une école, particulièrement avec des vêtements aussi peu standard.

Qui avait eu la brillante idée de l'envoyer dans un lycée pour monstres seule...
« Bien, Furu. Es-tu seule? Si tu es avec quelqu'un il serait bien de trouver cette personne. Si tu viens d'arriver, il serait préférable de trouver un professeur pour s'occuper de toi. Sinon, si tu as des lunettes, il serait préférable de les porter. Dans le cas contraire, il t'en faudra, sinon tu auras bien de la difficulté en classe. J'imagine qu'il doit bien y avoir un sorcier ou une sorcière capable de t'arranger ça quelque part s'il le faut. »

Il n'y avait pas grand chose qu'Areku pouvait faire pour elle à se stade, si ce n'était de trouver quelqu'un de plus compétent que lui pour ce genre de situation. Cette école aurait bien besoin d'un meilleur système d'accueil aux nouveaux.

- Bien, Furu. Es-tu seule? Si tu es avec quelqu'un il serait bien de trouver cette personne.
Je fis oui de la tête. Je ne connaissait strictement personne vu que je venais d'arriver et c'est vrai que cela était plutôt embêtant pour moi. J'étais tout de même soulagée que Kizuri soit parti et j'émis même un soupir de soulagement à son départ. C'était évident qu'il était méchant et avait été loin de réagir comme ...Are...Ku-san l'avait fait ! Mes mains s'étaient d'ailleurs agrippées à sa veste et je ne pouvais m'empêcher de me rapprocher encore un peu de lui. Comme une enfant ayant trouvé quelqu'un de protecteur, je n'osais pas vraiment bouger ou aller voir ailleurs, simplement car il n'y avait personne d'autre et c'était la première personne amicale que je voyais ici. Je l'écoutais sans réel mot dire.

-Si tu viens d'arriver, il serait préférable de trouver un professeur pour s'occuper de toi.
Je fis une petite moue déçue. Oui, c'est vrai... Je le gênais surement. Je gêne tout le temps, après tout. Je baissais la tête et me reculais à l'instant où, à force de me coller contre lui, j'avais faillit m'emmêler dans ses habits. Je ne lâchais pourtant pas mon emprise sur sa veste que je tenais toujours fermement, de peur que l'autre personne revienne. Elle faisait plus que m'effrayer, elle me terrorisait. Et pas moyen de me dire que c'était finit, je sentais bien que j'étais vouée à la revoir. Je n'avais pourtant pas envie de laisser s'en aller Areku et je l'aurais retenue contre vents et marées si les émotions que je venais d'avoir il y avait seulement quelques minutes ne m'avaient pas coupées l'herbe sous le pied.

- Sinon, si tu as des lunettes, il serait préférable de les porter. Dans le cas contraire, il t'en faudra, sinon tu auras bien de la difficulté en classe.

- J'en avais mais je les ais oubliées à l'hô... Pi... Tal. Me rendant compte que je disais des choses qui ne se disaient pas sous peine de se rendre ridicule, passer pour une folle ou créer des problèmes, j'essayais de me taire, mais c'était trop tard et il me fût impossible de couper mon mot en plein élan. Je baissais la tête. Encore une fois, j'avais faite une bêtise en trop qui allait me tourmenter pendant des semaines si pas plus.

- J'imagine qu'il doit bien y avoir un sorcier ou une sorcière capable de t'arranger ça quelque part s'il le faut.
J'hôchais la tête, un peu comme une gamine prise en faute. Je n'avais jamais aimée les lunettes de toute manière et me faire "opérer" par une sorcière d'une manière ou d'une autre me terrorisait, mais je n'osais le contredire. Si c'était la première relation "gentille" que je me faisais depuis que j'avais quittée mon kekkai, et au final peut-être la seule qui ne soit pas de ma famille hormis le médecin qui m'avait veillée et le psychologue qui m'avait suivie, je n'avais aucune envie de me retrouver de nouveau seule et l'envie était là, irrésistible et tentante comme une pomme bien dodue lorsque l'on meurt de fin et de soif, de le coller. Je levais un oeil interrogateur et timide vers lui, le questionnant du regard.

- ...Je n'ai pas vraiment envie que... Que... Tu es la... Le premier....

Zut, ça ne sortais pas. Je fermais les yeux et poussais un gros soupir. J'étais toute rouge, avait les mains moites et peut-être transpirait un petit peu à cause de tout cela -Tout le monde transpire, c'est naturel-, en bref, j'étais affreusement gênée et la seule chose que je trouvais à dire fût...

- ...Je vais chercher un professeur pour m'accom...Pagner, mais tu peux... Enfin, y'a moyen qu'on se revoie ?

Rien à voir avec autre chose qu'un besoin de protection, et peut-être celui de parler. C'était la première rencontre amicale que je faisais -Je ne me le répéterais jamais assez- et pas moyen de savoir si elle serait la seule ou non. Le mot "ami" était bien trop dur à prononcer pour une fille n'en ayant jamais eu mais l'idée était là.... Et c'était compliqué. Bien trop compliqué. ....Qu'est-ce que je faisais ? Et s'il n'avait pas envie de moi ? Et s'il me trouvait ridicule ? J'avais affreusement peur qu'il m'envoie balader ! Qu'il n'en ait rien à faire de moi ! Mais non, il avait l'air sympa... Ah, qu'est-ce que je suis niaise, c'est vrai. Je me déteste, si seulement j'étais un peu plus extravertie, comme mon jumeau ou franche comme Kuruta ! Pas moyen ! Je m'adossais contre le mur, mes piquants crissant contre puis se poussant sur les côtés, de manière à ne pas s'incruster dedans. J'attendais peut-être une réponse de sa part, mais, si empotée que j'étais, je ne savais pas non plus où aller ensuite. Je m'en voulais de lui causer des soucis, si du moins je lui en causais, mais dans tous les cas, je me détestais de l'embêter ainsi.

Que faire maintenant de Furu? Il pouvait certainement être intéressante de suivre son parcourt. Est-ce que cet école pouvait faire d'une boule de nerf à vif telle qu'elle, une personne capable de se fondre dans la masse des Humains?

Il ne fut pas très difficile de discerner les mots clés des phrases incomplètes de Furu, mais il en était tout autre de ses intentions véritables. Regardant sa montre, Areku détermina qu'il avait encore pas mal de temps avant son prochain cours. Arpenter les corridors pouvaient être remis à plus tard.

En récapitulatif: elle n'avait pas accès à ses lunettes, elle ne voulait pas l'intervention d'un sorcier, elle veut le revoir. Évidemment, c'était plutôt logique considérant que par opposition, l'autre individu qu'elle avait rencontré n'avait pas eu la conscience d'agir selon l'état mental de Furu.

Le jeune homme dit alors:
« Bien. J'imagine qu'un professeur sera comment faire pour ton problème de vue. Je ferais peut-être mieux de t'accompagner, histoire que tu sois remise à la bonne personne pour t'aider.

Sinon, je suis loin d'être finissant et si tu débutes... eh bien, disons qu'on va être dans le même lycée pendant au moins 2 ans. J'imagine que si tu y tiens, ce revoir n'est pas impossible. »

Sur ce, Areku tendit la main vers Furu et l'invita à le rejoindre. Au même moment, ce dernier réalisa qu'il avait peut-être fait erreur. Il voyait mal Furu se jeter sur lui, mais si elle touchait sa main, comment réagirait-elle? Si l'image qu'il projetait de lui était normal, Areku avait conscience qu'il ne l'était pas et pas de la manière d'un changeur de forme.

Sa main était en réalité froide et lisse parce qu'elle était écailleuse et ses griffes... Devait-il retirer promptement sa main? Non, cela pourrait être mal perçu. C'était d'ailleurs la raison majeur du pourquoi il cherchait à éviter les contacts physiques.

Est-ce qu'il pouvait espérer que dû à la pauvre vue de Furu, qu'elle n'aurait pas compris son geste? Pouvait-il miser sur sa gène et sa peur pour simplement accepter l'invitation sans plus ni moins? Pour le moment, Areku se contenta d'attendre la réaction de Furu et de lui sourire, espérant pour le mieux.

- Sinon, je suis loin d'être finissant et si tu débutes... eh bien, disons qu'on va être dans le même lycée pendant au moins 2 ans. J'imagine que si tu y tiens, ce revoir n'est pas impossible.

Un grand sourire éclaira mon visage, peut-être trop grand. Peut-être même qu’il faisait peur. Je fermais les yeux un instant, je me sentais mal et bien en même temps. J’avais eu peur qu’il s’en aille sans rien dire. Là de suite, loin de moi l’idée de répliquer que j’avais déjà dix-neuf ans et donc que l’année prochaine je serais trop grande pour rester ici, qu’on m’avait mise dans plusieurs classes en même temps, histoire que je rattrape mon retard et…
* Dans ce cas, je serais surement dans la sienne ? * Fût tout ce qui me vint à l’esprit. A vrai dire, j’avais la gorge totalement nouée.
- J’y… Tiens, oui. Dis-je, les yeux embués.

Sur ce, il me tendit la main. Un peu effrayée par cette invitation brusque de sa part –Depuis que je l’avais rencontrée, les seuls contacts qui avaient étés provoqués entre lui et moi était lorsque je m’étais agrippée à sa veste, devant le garçon qui me faisait peur. J’hésitais un instant avant de faire un pas vers lui et de m’agripper à sa manche. J’étais troublée et tentais de prendre un air sérieux.

- …Un professeur, donc. Tu sais où se trouve le bureau des enseignants ?

Les mots avaient toujours du mal à sortir de ma bouche et je devais souvent m’arrêter en pleine phrase, histoire de chercher dans ma petite tête le vocabulaire me manquant. C’était gênant d’avoir l’impression de ne pas savoir parler. Mais la moitié était déjà faite. Je regardais celui que je qualifiais déjà témérairement d’ami d’un air un peu stupide qui se voulait gentil. J’avais toujours cet air stupide, quoique je fasse. Je lui souriais et puis, j’étais contente. Mais qualifier quelqu’un de tel ne voulait pas dire qu’il en était un. J’espérais que cela soit réciproque, mais… Comment dire ? J’étais… J’allais beaucoup trop rapidement ! Le pauvre ! Qu’est-ce qu’il doit me trouver collante ! Il fallait surveiller ce que je dirais, désormais ! Il était hors de question de le vexer juste parce que j’avais dit un truc de travers ! J’étais déterminée à bien me comporter et à ne pas faire de faux pas… Ce qui rata, au sens propre du mois. Sans réel obstacle devant moi, je trouvais le moyen de m’emmêler mes pieds dans mes pieds de sorte qu’à cause de cet auto-croche-patte je me retrouvais le nez contre le sol.

- Aie…

Voyant que Furu s'était agrippée à la manche de son manteau, Areku fut soulager. Voyant qu'elle semblait prête à le suivre, le jeune homme pivota pour prendre la direction opposée à Furu, soit le chemin le plus rapide pour rejoindre les bureaux des professeurs. À cet heure, il devait y en avoir quelques uns en préparation pour leur prochain cours, ça devrait faire l'affaire, pensa-t-il.

Il avança d'un pas et jetant un coup d’œil à Furu, Areku ne l’aperçu pas instantanément. Il découvrit vite qu'elle était à plat ventre sur le plancher. Elle venait visiblement de tomber. Il n'y avait pourtant rien par terre.

Maladresse personnelle? Peu probable. Maladresse émotionnelle? Possible. À ce rythme, toutefois, il était loin le bureau des professeurs... C'est alors qu'Areku se demanda quel âge elle pouvait avoir? Elle était plutôt grande, mais il était connu que les filles grandissaient plus vite que les garçons. Difficile à dire et Areku n'avait pas suffisamment d'expérience avec l'évolution anatomique des filles. Ayant grandit en compagnie de son frère et d'adulte, la plupart des enfants qu'il a connu plus jeune était de sexe masculin.

Areku demanda alors, plus ou moins innocemment:
« Ça va? Un problème à la cheville? J'ai vu que tu as fait un faux-pas dans les escaliers tout à l'heure. Tu as besoin d'aide pour marcher? »

Pour Areku qui avait un physique aussi robuste, il fallait beaucoup d'efforts pour lui faire réellement mal. Certes, il n'était pas insensible aux chocs, mais il n'en tirait pratiquement jamais de séquelle physique. Toutefois, ayant grandit près d'Humains et d'êtres plus normaux, qui eux se blessaient plus facilement, Areku savait que ce qui pour lui signifiait très peu, pouvait être très douloureux pour les autres. Il évaluait donc toujours au pire les situations qui pourraient avoir causer de la douleur.

Sinon, rien n'indiquait qu'Areku semblait presser ou qu'il s'impatientait. Pour cause, sa présence même à Yokaï nécessitait patience et tact. Pour lui, en temps normal, la présence rapprocher de d'autres monstres était précurseur d'un combat à mort, du moins, c'était le cas lors de sa formation antérieure. En ce moment, la plupart des élèves ou des professeurs ne représentaient aucun danger ou ne lui voulait aucun mal. Areku ne baissait jamais sa garde pour autant.

- Ça va? Un problème à la cheville? J'ai vu que tu as fait un faux-pas dans les escaliers tout à l'heure. Tu as besoin d'aide pour marcher ?

La chute aurait été digne du Guinness Book des records. Ayant été projetée par l’impulsion qui aurait dû faire que j’aurais avancé à ce moment-là, celle-ci n’avait fait que me faire glisser sur le sol de quelques centimètres, étalée de tout mon long et m’étant râpée contre le sol, je me retrouvais blessée par un simple lino. Mon menton était écorché, ainsi que mes mains et mes genoux. Je regardais le sol les larmes aux yeux, me relevant péniblement jusqu’à une position à quatre pattes.

- N…Non, ça ira.
Non ça n’allait pas, ça faisait mal… Je me relevais du mieux que je pus sur mes deux jambes pour finalement retomber à quatre pattes. Je grognais contre moi-même et retentait l’expérience. Le second essai fût le bon. Une fois debout, je titubais jusqu’à Areku et fit un effort surréel envers moi-même pour afficher un air détaché.
- Bon, on continue ?
Qu’est-ce que j’avais l’air gourde ! Ce n’est pas possible… C’est tout moi, ça… Qu’est-ce qu’il va penser de moi, maintenant ? Il va certainement avoir envie de se moquer ! Je fais tout de travers, pas moyen. Essayant de me changer les idées, je regardais à droite à gauche autour de nous. Nous avions repris notre avancée et je visitais par le même temps les couloirs, suivant Areku-san et ayant attrapé sa main par inadvertance histoire de ne pas le perdre. Je regardais les autres élèves qui passaient à côté de nous, nous dévisageant parfois. Même si je ne voyais pas les détails, je remarquais que chez certains, l’aspect humanoïde était tout aussi raté que le mien. Cela me fit sourire. Ainsi, j’en suis sûre, je vis passer un Troll, une Neko ainsi qu’un garçon bizarre avec des yeux sur les poignets, qui me fixaient… Je tentais de leur sourire, mais pas moyen. J’étais gênée, intimidée par tout ce monde et toutes mes tentatives pour me montrer chaleureuse se soldaient par un cuisant échec.

- Dis-moi… Areku-san… Tu m’avais… Heu… Quand tu m’avais parlés de ces personnes qui punissent ceux qui enfreignent le règlement, tu ne m’as pas dit qui c’était…
Hésitant un peu, je lui laissais le temps de répondre avant de lui demander de nouvelles explications.
- Est-ce que tu voudrais bien m’expliquer un peu le règlement de l’établissement, s’il te plait ? Pardonne-moi de ne rien savoir…
Je serrais mes doigts autour des siens, comprenant enfin que le touché n’était pas tout à fait normal.
* C’est logique * Me dis-je *Ça doit être un Hybride lui aussi. Pourquoi pas un lézard ?* Me demandais-je innocemment avant de m’inquiéter de cette éventuelle froideur. J’espère qu’il n’a pas attrapé froid !
Cela me gênait de tenir la main de quelqu’un mais ne l’ayant pas attrapée tout à l’heure, j’avais culpabilisée et craint qu’il eut l’impression que je l’envoyais bouler. Non, ce n’était pas le cas ! C’est juste que je n’ai pas l’habitude de tenir la main de quelqu’un que je viens à peine de rencontrer ! Et puis qu’en penseraient les autres élèves ? Ils croiraient que nous sommes en couple ! Le pauvre, je risquais de lui faire honte devant ses amis et il ne manquerait plus que ça… Culpabilisant désormais sur le fait de la lui tenir après avoir culpabilisée sur le fait de ne pas l’avoir tenue, je faisais à côté de cela l’effort de retenir ses réponses concernant mes questions sur le fonctionnement de ce lycée. Quelque chose d’autre me préoccupait. Il fallait absolument que je retienne son visage et son nom ! Si jamais je l’oubliais, je n’aurais pas fini de m’en vouloir ! Et Dieu sait que je suis tête en l’air ! Je le dévisageais alors allégrement, tout en me laissant guider à travers les couloirs, en ralentissant parfois le rythme intentionnellement, histoire que notre conversation dure encore un tout petit peu plus longtemps.

Il semblerait que cette Furu ait une faible constitution. Quand finalement, elle fut debout, ils marchèrent en direction du bureau des professeurs et elle accepta finalement de lui prendre la main. Areku chercha pendant un moment à s'assurer que la consistance de sa main ne troublait pas Furu, mais comme ce ne fut pas le cas, ses inquiétudes s'arrêtaient là. Plusieurs fois, Areku remarqua que son rythme de marche était trop rapide pour Furu, alors il ralenti pour adapter sa vitesse pour ne pas brusquer Furu. Après tout, c'était elle qui avait de la difficulté à voir, pas lui.

C'était plutôt le fait de tenir la main d'un garçon en publique qui l'affectait. Pourtant, avec sa vision, sa faible constitution et ses instincts primaires, il serait très facile pour Furu de se laisser distancer. Avec sa vue, si elle se retrouvait au milieu d'élèves, elle risquait de le perdre de vu et de paniquer à nouveau. À toute fin pratique, lui tenir la main semblait être la solution la plus simple et efficace pour s'assurer qu'elle arrive à bon port et que des élèves ne cherchent pas à se faufiler entre eux.

Puis, Furu demanda à propos des règlements et des individus particuliers. Areku répondit alors:
« À Yokaï, il y a les règles qu'on retrouve dans la plupart des lycées, qui sont plutôt des directives de bonnes conduites afin de garder l'école un environnement où il est possible d'étudier normalement. Il s'agit de règles simples, du genre, ne pas courir ni crier dans les couloirs, ne pas se promener sans motifs dans les couloirs lors des temps de classe. Le soir, il s'agit de respecter le couvre-feu, que les garçons et les filles restent dans leur dortoirs respectifs... La liste est plutôt longue à énumérer, mais en général, il s'agit de ne pas déranger les autres lorsque ce n'est pas le moment.

Puis, il y a les règles spécifiques à Yokaï. Il s'agit là de toujours garder une forme humaine, de ne pas se battre et s'il y a lieu, de ne pas utiliser ses pouvoirs pour affecter ses résultats scolaires. »

Areku pris alors une courte pause. Comment pouvait-il expliquer le comité de sécurité sans paniquer Furu? Il tenta alors une approche douce, mais direct:
« Afin de s'assurer que tous les élèves respectes les règles, le directeur de Yokaï à accepter la création du comité de sécurité, dont les membres disposent de certains privilèges. Ils sont chargé de faire en sorte que le règlement soit appliquer et sont en droit de punir ceux qui enfreindraient les règles. Pour ce faire, ils ont également l'autorisation d'avoir recourt à leur forme véritable et de faire usage de force pour imposer le respect des règles.

Le seul ennui avec le comité de sécurité, c'est que, selon les rumeurs qui cours, certains d'entre eux seraient enclins à la violence et à l'abus de leurs privilèges. À ce qu'on dit, ils laisseraient tranquille ceux qui respect le règlement à la lettre, mais qu'ils y auraient parfois de l'acharnement. »

Areku s'arrêta là. Il avait entendu de nombreuses autres rumeurs, comme certaines qui affirmaient que certains membres du comité forçaient des élèves à enfreindre les règles pour pouvoir les «punirs» à leur guise. Toutefois, ce genre de rumeur aurait trop de chance d'effrayer, peut-être sans raison, Furu.

« Personnellement, je me suis retrouvé devant un membre du comité de sécurité pour une histoire de manquement au couvre-feu, mais je m'en suis sorti avec un simple avertissement... »

En réalité, si la situation n'avait pas dégénérer, c'était simplement parce que la présence de ce membre avait été exiger ailleurs au même moment qu'il n'y a pas eu d'affrontement.

« Évidemment, il n'est pas à la porter de tous de prendre une forme humaine parfaite. Je ne sais si ta vue est assez bonne, mais on a croisé plusieurs élève dont un ou plusieurs signes distinctifs démontraient qu'ils n'étaient pas humains, alors qu'on jurerait que d'autres sont de véritables humains. Sur ce point, je dois bien être parmi les pires. En temps normal, je suis incapable de prendre forme humaine. Il me faut un objet pour m'entourer d'une illusion qui me fait paraitre humain. Je ne sais pas si tu peux le constater toi-même, mais mon illusion n'est que visuelle. N'importe qui me touchant peut déterminer que je ne suis pas ce que je parais être. C'est pourquoi je dois toujours faire attention à ce que je fais. »

L’énumération des règles du lycée me rassurait. Il n’y avait pas de choses totalement impossibles à faire et le fait qu’elles soient basées sur la volonté de ne pas déranger les autres ne me dérangeait pas du tout. Au contraire, cela me rassurait-même. Comment expliquer le soulagement que cela me procurait, de savoir que j’étais en sécurité car les élèves cherchant des problèmes seraient punis ? Tout en gardant cette mine sérieuse je me sentais tout à fait mieux, détendue et sereine. Bien entendu, il y avait toujours le risque que ce soit moi qui soit source de problèmes, même sans le faire exprès, je me débrouillais très très bien pour cela ! Enfin, au moins je ne me ferais pas taper pour rien… Pour la question de la forme humaine, je fis une grimace. Comment ça ? Mais… Moi… Je peux pas faire autrement ! Je baissais la tête et mes piquants se relevèrent un peu, suivant les sentiments que j’éprouvais. J’allais me retrouver dans les problèmes juste à cause de deux ou trois piquants qui piquaient même pas du tout ? Mais pourquoi ? C’était pas juste !
…Je le savais bien qu’il y avait anguille sous roche. Ca semblait trop simple, trop bien, que le lycée tente d’être un lieu de paix et d’harmonie ! J’allais me faire renvoyer d’ici quelques jours car je ne savais pas me transformer… ! De la peur et de la déception pouvaient se lire dans mes yeux alors que j’étais totalement tracassée par cette histoire.
J’écarquillais les yeux car un mot retint mon attention. Je clignais plusieurs fois des paupières, tentant de me rappeler d’où cela me venait. Je devais être toute petite… Quel mot dans sa phrase avait pu retenir autant mon attention ? A vrai dire, je n’en savais rien, je ne m’en rappelais même plus, mais ça avait à voir avec cette réunion de famille…

Citation :: C’était il y avait environ quinze ans, j’étais toute petite. Mes parents avaient invités la famille par alliance, du côté de ma tante, et je crois bien qu’à ce moment-là, prostrée dans un coin, j’avais entendue le même genre de mots.

- Ouais, renvoyés ! Tu te rends compte, Jasd’ ? Tout ça à cause de ce foutu Comité de Sécurité ! N’empêche qu’on s’est pas laissés faire, hein ?

…Oui, c’était quelque chose comme ça. Je relevais la tête et dévisageait Areku-san qui avait continué à parler.

-Personnellement, je me suis retrouvé devant un membre du comité de sécurité pour une histoire de manquement au couvre-feu, mais je m'en suis sorti avec un simple avertissement...

-…Je crois… Que j’ai déjà entendue parler de ce genre de choses, oui. Ils peuvent nous faire renvoyer, c’est ça ?
Instinctivement, j’essayais de replacer des bribes de souvenirs dans la conversation –J’étais toute petite !-, essayant de leur donner sens. Je revoyais mes oncles gigotant comme des effrénés et ces souvenirs me terrorisaient plus qu’autre chose. Si je m’étais roulée en boule dans un coin de la salle, ça n’était pas pour rien. Cette branche de la famille m’a toujours fait peur…

- ...Il me faut un objet pour m'entourer d'une illusion qui me fait paraître humain. Je ne sais pas si tu peux le constater toi-même, mais mon illusion n'est que visuelle. N'importe qui me touchant peut déterminer que je ne suis pas ce que je parais être. C'est pourquoi je dois toujours faire attention à ce que je fais.
- Ça doit être difficile de vivre en étant toujours sur ses gardes, tu ne crois pas ? Tu n’as jamais eu envie de faire une pause ? Dis-je, presque inquiète. Pour ma part, je ne me voyais pas du tout capable de vivre ainsi, j’aurais toujours été trop angoissée de relâcher ma garde et ce faisant je l’aurais relâchée tout de même. Je lui serrais un peu plus la main, inquiète que j’étais pour lui.
Nous nous rapprochions surement de la salle des professeurs, car cela faisait un bon moment que nous marchions. Je lui adressais un sourire timide.

Citation :: - N’empêche, ce combat de l’Antithèse contre le Comité de Sécurité restera dans les mémoires à tout jamais ! Avait dit Devit en riant.

- Ah, Areku-san ! Une dernière question ! Est-ce que tu sais ce que signifie l’Antithèse par hasard ?

À la mention de renvoie, Areku n'était pas certain de la réponse appropriée à donner. D'un côté, le comité de sécurité n'avait pas le pouvoir de faire renvoyer un élève, au mieux ils pouvaient donner un rapport au directeur. Toutefois, officieusement, ils pouvaient utiliser leurs pouvoirs et leurs privilèges pour forcer un autre élève à commettre des actes menant au renvoi. Est-ce qu'Areku devait faire mention de ce danger, devait-il dire prétendre que le comité n'avait pas le pouvoir de faire des renvoies...

Toutefois, avant qu'il ne puisse répondre, une autre question plus personnelle fut posée. Était-il difficile de toujours être sur ses gardes? À ce, il répondit:
« Faire attention à ce qu'on fait et être toujours sur ses gardes est deux choses plutôt distinctes. On ne peut pas rester sain d'esprit si on passe son temps à prévoir des catastrophes. Il faut savoir se faire confiance et faire confiance à autrui. Faire attention à ce qu'on fait, c'est d'abord et avant tout de s'accepter et d'agir en conséquence. C'est le lot de chacun des élèves de Yokaï. On ne nous apprend pas à nous intégrer dans la société humaine pour rien après tout. »

Évidemment, Areku faisait abstraction de tout ce qu'il devait faire pour assurer la consistance de son illusion et l'inconfort engendré. Malgré l'illusion, il était pratiquement costumé en Humain. Ses ailes étaient fermement repliées sous son manteau, sa queue attachée à des sangles pour prévenir les mouvements involontaires et il devait porter des chausses lourdes et inconfortables pour qu'ils ne soient pas déchiquetés par ses griffes. Le tout avait demander des années de pratique pour simplement pouvoir marcher normalement. En plus, avec sa force physique surhumaine, Areku avait pris encore plus longtemps avant de connaître la force normale à appliquer pour les gestes de tous les jours. Après il y avait les vêtements plus ou moins bien adaptés...

Le bureau des professeurs étaient maintenant en vu. C'est alors que Furu posa une étrange question. Que signifiait l'Antithèse?
« Antithèse? Ça ne me dit rien. Peut-être un obscure comité ou regroupement d'élèves. Si c'est le cas, il s'agit d'un groupe fermé plutôt discret. Ou encore, c'est peut-être une idée ou un projet. Sinon, c'est peut-être juste ce que le sens littéraire de ce mot indique. »

Évidemment, pour qu'elle pose la question, elle avait dû entendre ce mot quelque part et ce n'était probablement pas un simple mot. Considérant le contexte de ce lycée, où la thèse serait que les monstres peuvent s'intégrer aux Humains, une antithèse pourrait alors être que cette symbiose est impossible. Ce faisant, soit cette pensé pourrait faire référence au fait que les Monstres doivent vivre à part, soit qu'ils doivent imposer leur présence aux Humains. Une idée dangereuse lorsque les individus qui y adhères sont particulièrement puissants. Il faudra éventuellement découvrir s'il s'agit d'une menace potentielle...

Ils étaient maintenant à deux pas du bureau des professeurs, tout près de la porte d'accès.
« Et bien, voilà. Voici le bureau des professeurs. De mon côté, je vais avoir un cours sous peu, mais si tu veux, je peux te rejoindre ce soir après les cours, si jamais tu as encore besoin d'aide ou pour vérifier si tout va bien pour toi. »

- Antithèse? Ça ne me dit rien. Peut-être un obscur comité ou regroupement d'élèves. Si c'est le cas, il s'agit d'un groupe fermé plutôt discret. Ou encore, c'est peut-être une idée ou un projet. Sinon, c'est peut-être juste ce que le sens littéraire de ce mot indique.

Je regardais Areku quelques instants, surprise qu’il n’en sache pas plus, puis finis par lâcher un « C’est bizarre, d’après ce qu’on m’avait dit, c’était connu, ici. » En réalité, on ne m’avait pas dit grand-chose. Mais d’après ce que j’avais entendu, ce soir-là, c’était quelque chose de connu chez nous. Après, peut-être que c’était célèbre à l’époque et plus maintenant… Un genre de club crée uniquement pour une fête passée… ? Je n’y comprenais plus rien du tout du tout. Le mieux aurait que je puisse écrire à ma famille, cela ferait tomber pas mal de questions –Si d’aventures mon père avait arrêté de nous cacher des choses, mais comment faire pour avoir leur adresse ? Pour que les lettres parviennent à l’intérieur du kekkai ? Ils n’étaient tout de même pas dans l’annuaire !
C’est alors que je me souvins d’un bar humain où ma tante donnait souvent rendez-vous à mes parents… Si j’écrivais là-bas ? Peut-être y allait-elle encore ? Ce serait une bonne nouvelle ! Une si bonne nouvelle !
Mon visage s’éclaira sans que je n’en explique le motif. Je venais peut-être de trouver comment reprendre contact avec mes parents ! Hormis la joie que me procurerait ces retrouvailles, je savais d’avance qu’en plus, j’avais désormais de nombreuses questions à leur poser sur le fonctionnement de notre famille.

- Et bien, voilà. Voici le bureau des professeurs. De mon côté, je vais avoir un cours sous peu, mais si tu veux, je peux te rejoindre ce soir après les cours, si jamais tu as encore besoin d'aide ou pour vérifier si tout va bien pour toi.
- Hein ? Dis-je, sursautant. Non, pas déjà… J’affichais une moue triste. Perdue dans mes pensées, je n’avais pas vu la porte du bureau des professeurs si proche. Qu’allais-je y faire ? Je n’osais déjà plus y entrer toute seule.
- …D’accord. Non, je crois que ça ira. Je vais me débrouiller. Merci énormément. Dis-je en lui prenant les deux mains dans les miennes et en lui souriant. Tu as fait du très bon boulot, je crois que tu devrais toujours accueillir les nouveaux car tu te débrouilles très bien !
Bien entendu, j’étais triste de le laisser partir et me retenait péniblement de me mettre à pleurer- Je n’avais aucune envie de rester toute seule. Mais il avait cours et je n’avais pas l’intention de le forcer à sécher juste pour moi. J’avais l’air d’une assistée et me rendait désormais compte à quel point j’avais pû le gêner en le forçant à m’accompagner ici ou là. Je n’avais pas repérer beaucoup de choses, si ce n’était les salles de classe et cela sera certainement suffisant pour aller en cours. Mon emploi du temps, je l’avais perdu… Quelque part dans mes piquants, peut-être loin à l’arrière. Il avait fait l’erreur de s’envoler de mes mains à cause du vent et voilà qu’il semblait irrémédiablement perdu –Jusqu’à la prochaine douche. Il fallait donc que j’en demande un autre. J’attendis qu’Areku-san s’en aille avant de fixer la porte durant un moment, n’osant pas toquer. Finalement, ne me décidant pas, la timidité l’emporta et je fis demi-tour, cherchant un professeur sur lequel je pourrais tomber par hasard, histoire de lui demander dans quelle salle je devais être et ce que je devais faire ensuite.

Areku laissa donc Furu entre les mains des professeurs, ou du moins, devant leur porte.
« Si jamais tu as besoin d'aide, n'hésite pas à me demander. Je me débrouille bien dans toutes les matières et il n'y en a pas beaucoup qui peuvent m'intimider. »

Le jeune homme accepta donc les remerciements de Furu et partit dans la direction opposée. Avant de perdre Furu de vu, il lui adressa un signe d'au revoir de la main, puis il fut englouti dans la marée d'élèves en route pour leur prochain cours.

Ainsi donc, cette Furu aurait entendu parlé de quelque chose appelé l'Antithèse et qui serait associé à Yokaï. Elle venait d'arrivée, donc ce n'était pas au lycée qu'elle avait entendu parler de la chose. Peut-être un membre de sa famille ou un ami étant déjà venu au lycée. De part son nom, cela ressemblait à un mode de penser, peut-être un groupe. Quoi qu'il en soit, se groupe, si toutefois il existait, semblait secret. Il serait mauvais d'en parler ici et là, car si le groupe désirait resté secret, il était peut-être prêt à prendre des mesures drastiques pour assurer leur secret. Évidemment, il est impossible d'être puni si on n'est pas découvert. Peut-être était-ce simplement un ancien groupe qui avait disparu lorsque ses membres ont quitté Yokaï. peut-être était-ce qu'une information sans valeur.

Peut-être qu'il serait bien de surveiller cette Furu après tout. Si elle parlait innocemment d'un groupe qui se voulait secret, il n'était pas à négliger qu'ils la fasse taire. Si c'était le cas, ils se manifesteraient d'une manière ou d'une autre.

***Hors-RP: à moins d'un évènement m'affectant, ceci est ma conclusion pour ce sujet.***

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