Une nouvelle journée qui arrive à son terme. Comme tous les jours, Areku quitte le lycée pour rejoindre son campement dans la forêt environnante.

Évidemment, Areku outrepassait au moins deux ou trois règles et se mettait potentiellement à dos du comité de sécurité, mais en 15 mois, l'élève avait appris à quitter le lycée bien avant le couvre-feu et à ne pas attirer l'attention sur lui.

Avait-il peur de s'établir normalement dans un dortoir? Très certainement. La forêt et ses dangers ne l'intimidait pas. Sans ce sens erroné de sécurité, d'avoir l'obligation de prendre soin de soit, Areku se sentait de loin plus à l'aise. Ainsi, il ne relâchait jamais sa garde, il était donc prêt à réagir plus rapidement.

Le fait était qu'il n'était qu'à moitié monstre et encore, il ne s'agissait pas du classique d'un monstre qui impose sa volonté sur une faible humaine. Les évènements ayant mené à la naissance d'Areku était en fait l'inverse. C'était des Humains qui avaient imposé leur volonté sur son père et c'est dans leurs laboratoires qu'ils ont supervisé la naissance d'Areku. Un monstre qui se respecte aurait bien plus de raison qu'il n'en faut pour détester les Humains, mais pas Areku.

Ce dernier était certes né d'une expérience, mais sa vie n'en avait pas été malheureuse pour autant. Sa vie n'aurait probablement pas duré longtemps sans l'aide des Humains. Si Areku venait à être percé à jour, comment les autres élèves réagiraient? Il y en a bien trop à Yokaï qui ne supportent pas les Humains, sans compter ceux qui s'en nourrissent. La forêt était donc plus sûr et simple. Ce n'était pas partout que les hybrides dans son genre était accepté.

C'est donc d'un pas habitué qu'Areku s'enfonce dans la forêt brumeuse. Connaissant très bien la forêt depuis le temps, l'élève n'empruntait jamais le même chemin pour se rendre à son campement afin d'éviter de tracer un sentier.

Un arbre tombé, un passage parmi des conifères au branches denses, un petit saut par dessus un ruisseau... Au bout d'une trentaine de minutes de marche à bon rythme, l'élève sait qu'il approche de sa destination. Enfin, il allait pouvoir se défaire des liens qui entravaient ses membres et s'étirer un peu.

C'est alors qu'Areku l'entendis:
-Une voix.
-Féminine.
-Proximité alarmante.

Pas le choix, il fallait investiguer. La distance entre la fille et le campement n'était pas négligeable et le campement était bien camouflé. Toutefois, selon la nature de la personne, il sera peut-être nécessaire de relocaliser.

Furtivement, Areku pris la direction des paroles. Elles provenaient d'une fille à une vingtaine de mètres tout au plus. Attachant son long manteau pour qu'il ne s’emmêle pas dans les branches, l'élève entama une approche avec une discrétion dans les règles de l'art, presque inaudible. 

Cherchant à trouver la raison de la présence d'une personne aussi loin dans la forêt à cet heure, Areku ne trouva aucun motif logique. Par conséquent, son plan était simple:
1. S'approcher pour avoir un contact visuel.
2. Déterminer la nature de la situation.
3. Se replier discrètement et déplacer le campement au besoin.

Cette portion de la forêt étant plutôt dense, il fallait s'approcher de très prêt. C'est quelque peu avant qu'Areku arrive à apercevoir l'auteur des paroles qu'une légère brise souffla. Surpris, Areku s'arrêta net, toujours incapable de voir quoi que ce soit. Le vent s'était levé dans son dos...

La plupart des élèves qu'Areku avait aperçu à Yokaï ne semblaient pas avoir des sens particulièrement développé. Avait-il été découvert? Devait-il rester immobile? Devait-il se cacher? Devait-il se manifester pour ne pas donner l'impression qu'il tend une embuscade?

Hésitant, l'élève était toujours en équilibre sur un tronc d'arbre tombé. La brise s'était lever et ne semblait pas prête de s'arrêter ni de tourner.

Contourner la fille? Trop long et bruyant. Se cacher? Elle ne pouvait pas le voir où il était. Masquer son odeur? Impossible.

Areku attendit donc, sans bouger, respirant calmement et silencieusement. Il espérait que la fille se remette à parler, signe qu'elle ignorait la présence d'Areku...

Au bout de quelques minutes à réciter sans s'arrêter ce poème, Tenshi parvint à calmer ses pulsions et à rétablir son rythme cardiaque habituel pour ainsi évacuer le stress pouvant provoquer une rechute relativement violente.
Une fois parfaitement calmée et en pleine possession de ses capacités, la jeune aveugle frotta un bref instant ses yeux d'agathe violette et laiteux pour se remettre un tant soit peu de ses émotions alors qu'une légère brise vint se glisser dans sa chevelure grisonnante...

Soudain, la lycéenne se raidit de nouveau alors que ses narines se dilatèrent alors qu'une odeur s'y engouffrait sans effort... La brise lui apportait une odeur qui ne semblait guère la ravir...
Les traits de la jeune fille s'assombrirent et ses crocs refirent surface alors qu'un grognement non-humain s'échappait difficilement de sa gorge...

Dans un geste vif et impulsif, Tenshi se jeta sur l'origine de ce parfum en poussant un rugissement habité d'une rage sans nom et en abattant violement son poing sur la cible... Cependant, son bras ne brisa qu'un simple tronc d'arbre mort... sa proie s'était retiré avec une vitesse assez impressionnante...
L'élève retira son avant-bras droit du bois mort craquant dans un bruit sec dévoilant non pas un bras humain mais un membre pourvu de fourrure blanche immaculée munie de doigts griffues ayant une certaine similitude avec les loups.
Sans effort, le bras de Tenshi reprit son aspect humain mais en émettant un léger bruit d'os brisés et de chairs déchirées... Serrant et desserrant le poing de manière lente, la lycéenne huma l'air à la recherche de cette odeur lui rappelant avec horreur... Des années de douleurs...

"- Inutile de te cacher... Je te sens... Je vais te tuer comme les autres !" grogna Tenshi entre ses crocs

L'aveugle était dans un état de pure colère... L'odeur inconnue et pourtant familière lui rappelait celle des savants humains ayant fait d'elle... Un monstre conçu de toute pièce...

Il y eut un moment d'espoir... qui ne dura vraiment pas longtemps. Sitôt, Areku entendit qu'on se précipitait sur lui sans égard pour les branches ou toute autre forme d'obstacle naturel.

C'était brutale, c'était rapide et ça fonçait droit sur lui!

D'instinct, Areku initia la procédure d'urgence usuelle: détruire sa garde-robe et prendre de la hauteur.

Le demi-dragon déploya donc ses ailes qui étaient fermement liées par des sangles de cuir sous son manteau, déchirant les sangles, la chemise et le manteau, pour laisser l'élève torse nu... encore. Areku grimaça à l'idée que ses vêtements allaient encore être déduit de son salaire.

Puis, tout juste avait que la créature ne vienne empaler Areku de ses griffes, ce dernier battit des ailes pour se retrouver trois mètres au dessus de la jeune fille, laissant derrière lui une bourrasque qui aurait forcé un être normal à fermer les yeux un instant. Pour Areku toutefois, normal était maintenant hors de question, alors sans prendre de chance, le demi-dragon s’agrippa aux arbres environnants, conservant sa hauteur.

Encore heureux qu'il se trouvait sur un arbre tombé récemment, c'est tout juste si Areku avait eu l'espace nécessaire pour ses ailes. En temps normal, l'élève aurait utiliser l'illusion qui l'entourait à son avantage pour désorienté son adversaire, mais là... Si l'odorat était fin, nul doute que l'ouïs ne devait être loin derrière. Il serait donc évident pour la fille qu'Areku venait d'utiliser une paire d'ailes pour éviter son coup.

Se permettant une respiration, Areku découvrit le bras qui venait de le rater de peu, un bras qui ressemblait à s'y m'éprendre à un bras de loup-garou. Il s'en suivit alors de la menace de mort, dont la voix était définitivement altérer par des crocs et des crocs d'une taille impressionnante à en jugé par la détérioration de la voix. C'était des crocs pour perforer les chairs les plus tenaces... Encore heureux que ce soir ne soit pas un soir de pleine lune...

C'est à trois mètres au dessus de la possible loup-garou (donc cinq mètres du sol), qu'Areku tenta de communiquer:
« Doucement! Je te jure que ce n'est pas ma faute! Je ne sais pas ce que j'ai fait... mais c'est pas ma faute! Euhm... si c'est à propos de la Gargouille, je voulais pas la casser, je le jure! »

C'est à ce moment que le demi-dragon les vit. Les yeux sans éclat, des yeux d'aveugle. Dès lors, Areku jura intérieurement. La clarté était maintenant une denrée rare puisque le soleil ne tarderait à se coucher. Son illusion n'était d'aucune utilité puisqu'elle n'était que visuel. Aussi bien dire que face à cette louve déchaînée, Areku pouvait bien être nu.

Impossible de distancer un loup-garou, encore moins en forêt et déjà que pour le demi-dragon, ses capacités de sprint en terrain plat ne valaient pas mieux que ceux des Humains... Il fallait espérer qu'en entendant la voix de l'élève, la louve allait se rendre compte de son erreur. Considérant l'état psychologique de la fille, c'était probablement peine perdu.

Tenshi tendit l'oreille lorsqu'une voix ayant une pointe de surprise lui parvint pour l'aider à confirmer que sa proie venait de prendre de la hauteur et qu'elle se tenait dans les branches d'un des nombreux arbres alentours.

« Doucement! Je te jure que ce n'est pas ma faute! Je ne sais pas ce que j'ai fait... mais c'est pas ma faute! Euhm... si c'est à propos de la Gargouille, je voulais pas la casser, je le jure! »

Gargouille ? Casser ? Mais qu'est-ce que c'est cette histoire de gargouille ?
Peu importe, la proie de la lycéenne portait cette immonde odeur de laboratoire et cela lui suffisait amplement pour se défouler un peu sur quelque chose de vivant.
Levant la tête vers l'origine de cette voix masculine, Tenshi dévoila encore plus ses crocs avant de courber le dos jusqu'à le voûter le plus possible...

Dans un bruit répugnant de chairs et d'os, deux petites bosses vinrent danser sous la pull de l'aveugle juste au niveau des omoplates... Arrachant des plaintes étouffées à la jeune fille, deux ossatures ailières s'extirpèrent de sa chair et déchirant le tissu pour se libérer... Lentement mais sûrement, les os se couvrirent de muscles, de peau et enfin de plumes parfaitement blanches alors que de fins filets de sang coulèrent le long du dos de l'élève râlant faiblement.
Se redressant sans peine, la lycéenne grogna férocement alors qu'elle se rua vers le perchoir de la proie... ses deux avant-bras abandonnèrent leur aspect humain pour revêtir celui de loup-garou... elle frappa violement le tronc avant d'y planter fermement ses griffes et de tirer l'arbre hors de terre...

Elle jeta l'arbre déraciné au sol comme si il s'agissait d'un simple fétu de paille alors qu'elle ouvrit ses ailes immenses dans un signe d'intimidation...

"- Viens jouer avec moi... On va bien s'amuser !" grogna Tenshi

Attendant une réponse de sa proie qui semblait avoir encore emprunter la voie des airs, le cobaye se mit à rire à gorge déployée... Un rire de démence et de soif de meurtre...

« Eh merde! »

Ce n'était pas un loup-garou, mais ça voulait définitivement le tuer. Chose certaine, Areku n'avait aucune idée de qui c'était.

Bras de loup, ailes en plumes... Pas un loup-garou, pas un ange. Griffon? Non, ça ne correspond pas.

Étant donné l'amplitude des ailes, la musculation et le faible poids de la fille, il pouvait être assumé qu'elle pouvait aussi voler. C'était mauvais. Areku n'avait que la capacité de planer ou de voler sur de courtes distances. Elle semblait capable de bien plus. Forte heureusement, ni Areku ni la fille n'allait pouvoir tirer profit de leurs ailes. Malheureusement, ça veut dire que la poursuite allait se faire à pied et le demi-dragon avait déjà estimé qu'il était le plus lent des deux.

Lorsque la créature déracina l'arbre, l'élève eu vite le réflexe de bondir pour agripper à un nouvel arbre, enfonçant ses propres griffes dans l'écorce pour ne pas tomber.

En récapitulatif:
- Selon les vêtements portés, c'était une élève. Aucune marque d'identification au comité de sécurité.
- La fille n'avait pas bronché en entendant la voix d'Areku. Elle a donc jugé que même si elle ne connaissait pas la voix, Areku devait être éliminé.
- Elle riait: donc, quelque chose dans l'optique de tuer Areku la rendait joyeuse.
- La créature avait besoin de temps pour passer de forme humaine à sa forme monstrueuse par le biais de transformations successives.
- La luminosité en forêt diminuait rapidement.

Pas moyen de rester là et de discuter, il fallait bouger. Impossible de se battre. Si cette fille a des amis et qu'Areku la malmène, le demi-dragon recevra une réputation du genre qu'il tient à éviter... et il se fera des ennemis. S'il a quoi que ce soit qu'Areku n'a pas besoin, c'est d'avoir des ennemis. Sa vie est déjà assez menacé sans, il fallait à tout prix éviter d'en avoir!

Comme la fille était aveugle, l'illusion d'Areku était inutile. Ça veut dire qu'elle le repérera n'importe où, n'importe quand, quelque soit son apparence. Étant dans la forêt, techniquement, ils n'étaient plus au lycée et donc, plus tenu de respecté les règlements. Jugeant qu'il valait mieux qu'on ne reconnaisse pas la «forme» humaine d'Areku, ce dernier retirer l'amulette d'illusion de son cou, l'attachant fermement à sa ceinture.

Se retournant alors vers son adversaire, le demi-dragon constata que la créature pesait ses mots. Elle «l'observait» d'un regard vide. Même sans le sens de la vue, elle savait exactement où se trouvait sa proie et souriait, affichant ses larges crocs. Avoir eu le sens de la vue, la fille aurait su de quelle nature était son adversaire, mais Areku ne pouvait compter sur l'intimidation pour s'en sortir. De toute façon, jamais depuis son arrivé à Yokaï, quelqu'un n'avait été intimidé par l'apparence du demi-dragon, du moins le peu qui l'avait vu. Fallait croire qu'il était trop humanoïde pour ce faire. 

C'est toujours perché en hauteur qu'Areku répondit:
« Jouer? Et si on jouait, à je sais pas, prendre le thé? Non? Sinon pourquoi pas le jeu de la cachette? Je pari que si tu me laissais quelques minutes pour me cacher, il te serait impossible de me trouver!  »

« Jouer? Et si on jouait, à je sais pas, prendre le thé? Non? Sinon pourquoi pas le jeu de la cachette? Je pari que si tu me laissais quelques minutes pour me cacher, il te serait impossible de me trouver!  »

A ces mots, l'aveugle ne pu s'empêcher de lâcher un rire moqueur à l'égard de cette proie qui semblait croire aux miracles...
La lycéenne pencha la tête sur le côté alors qu'une paire de cornes courbées semblable à celles d'un bélier sorti lentement de son crâne et se faufilant à travers les mèches de sa chevelure, elle fit glisser une de ses menaçantes griffes sur le bois mort de l'arbre déraciné sans pour autant dévier son attention de sa proie toujours en sécurité dans les hauteurs... mais pour combien de temps ?

"- Tu crois pouvoir m'échapper ? Grave erreur... Vous m'avez conçu dans le but de ne jamais laisser de chance à mes proies !"

Dans un élan de frustration, Tenshi agrippa le tronc et en broya une partie entre ses doigts meurtris... apparemment outrée, la lycéenne se pencha en avant pour finir à quatre pattes et prenant appui sur ses antérieurs...
Grognant d'une douleur familière, une longue queue écailleuse et également blanche se délogea à la base du dos de la furie... Le membre tomba mollement au sol encore couvert de sang et d'une sorte de membrane transparente avant de commencer à s'agiter vivement pour fouetter l'air de son extrémité se terminant par une sorte de plumeau de poils ou de plumes... Exactement la même caractéristique des dragons orientaux !

Dans un long râle de douleur et de colère, le corps de la lycéenne se déchira de part en part libérant parfois de fines rivières de sang qui perlèrent sur sa peau d'albâtre... Son uniforme du lycée Yokai ne survécu pas à la procédure... Un épais manteau de fourrure blanche commença à apparaitre alors que son anatomie muta dans un raffut écœurant de déchirement organique...
Repliant instinctivement ses imposantes ailes sur elle, Tenshi se cacha ainsi au regard de sa proie afin de terminer sa mutation contre-nature...

Au bout de plusieurs minutes semblant avoir durer des heures, la jeune fille retira ses ailes et se redressa dans un effort surhumain...
Ce n'était plus une jeune fille qui se tenait debout mais... une sorte de loup-garou blanc ailé cornu et muni d'une longue queue de dragon asiatique qui fouettait l'air dans un certain amusement...
La bête chimérique dressa ses oreilles de Canis Lupus sur sa tête alors que ses naseaux se dilataient en restant concentrée sur l'odeur de sa proie...

"- J'ai envie de jouer au chat et à la souris !" souffla la chimère entre ses crocs

Aussitôt dit, Tenshi planta ses griffes postérieures dans le sol en déployant entièrement ses ailes alors qu'un rugissement bestial s'échappa sans contrainte de sa gorge...
Sentant la faim la ronger, la chimère se rua sur un arbre voisin et y planta ses longues griffes afin de commencer à escalader le tronc en ayant pour unique obsession... La mise à mort de cette proie à l'odeur familière !

Le demi-dragon hésita un moment avant de se rendre compte que la créature avait accepté son défi. Ainsi donc, elle avait décidé de tout donner et de se transformer entièrement avant de mener l'assaut final. C'était déjà ça. 

Areku ne perdit pas de temps et quitta son perchoir, sautant d'arbre en arbre jusqu'à ce qu'il soit impossible d'atteindre un arbre capable de soutenir son poids. C'est alors qu'il mis pied au sol et poursuivit à pied.

Si la créature était toujours d'origine inconnu, l'élève avait miantenant une hypothèse. La queue de la créature était indéniablement d'origine draconienne. S'il y a une race de monstre dont Areku connait de font en combe, c'était bien les Dragons. La queue de la créature devrait normalement provenir d'un Dragon oriental. La morphologie du corps présentait des caractéristiques semblable aux Loups-garous. Ailes de plumes, cornes... Et puis, il y avait dans les quelques paroles de la créature le mot clé: «conçu». Une hybride? Non, impossible qu'elle soit le produit de deux parents aussi différents. Il ne restait qu'une seule possibilités, une créature artificielle.

Le demi-dragon, aussi hybride soit-il, était membre d'une race. Il avait la capacité d'engendrer une progéniture viable qui elle-même avait cette capacité. Cette fille, c'était une aberration.

Areku couru aussi vite qu'il en était capable. Contrairement à la créature, sa posture était bipède, ce qui diminuait son potentiel de vitesse, un potentiel encore diminué par sa longue queue et ses ailes. Pour faire simple, les différences de morphologies entre Areku et la créature était telles qu'il était impossible pour le jeune homme de distancer son poursuivant.

Alors que le demi-dragon poursuivait sa course effrénée, ce dernier se demandait combien de temps il avait. En fonction des précédentes transformations de la créature, Areku pouvait espérer quelques minutes. L'élève était en bonne condition physique, mais il ne pourrait aller loin. Il fallait impérativement user de la seule chose qui était actuellement supérieur à la créature: ses capacités cognitives et son imagination.

- Partie loup-garou
- Partie griffon
- Partie dragon oriental
- partie minotaure

Chose certaine, ce n'était pas une créature ultime. Elle semblait trop petite et n'a pas donné l'impression que la transformation implique une croissance corporelle substantielle. Les ailes et la queue nuise à la vitesse du loup-garou, les cornes ajoutent un surplus de poids à la tête... En terme d'adversaire, Areku n'avait que peu à craindre. En terme de se débarrasser d'une folie-furieuse qui voulait ses écailles, c'était une toute autre histoire.

Le demi-dragon couru jusqu'à ce qu'il atteigne l'endroit qu'il convoitait: un petit rocher qui surplombait le terrain environnant qui imposait une petite clairière baigné par la lueur du soleil couchant. Cet endroit, il l'avait choisi au moment de quitter la créature des yeux et c'est avec un record personnel qu'Areku l'atteignit en moins de 2 minutes.

Sur ce rocher, Areku avait de la place pour déployer ses ailes sans être encombrer par les arbres. D'un côté, le rocher était escarpé et le terrain en pente, alors que de l'autre côté, un petit bond suffisait à grimper sur la paroi rocheuse. Le demi-dragon s’accroupit donc pour reprendre son souffle.

Le plan était simple, il fallait raisonner la créature. De toute évidence, quelque chose dans l'odeur du demi-dragon rappelait un souvenir néfaste pour la bête. Les Humains qui avaient encadrer Areku? L'environnement où il avait grandit?

...Le plan venait de devenir plus compliqué. Il fallait non seulement raisonner la fille, mais aussi trouver moyen de la faire parler pour être en mesure de la raisonner.

Areku s'immobilisa donc. Tendant attentivement l'oreille, il espérait que la créature n'ait pas aussi en elle une portion d'un prédateur félin. Pas moyen de les entendre arriver ces bêtes-là...

La chimère tendit l'oreille et huma l'air avec férocité à la recherche de la piste de sa proie qui semblait avoir pris la poudre d'escampettes afin de trouver un endroit où se cacher ou même tenter de tendre un piège à sa poursuivante.

Lorsqu'elle parvint à localiser l'odeur, Tenshi se posa sur ses quatre pattes avant de commencer à courir entre les arbres déformés sans se prendre les pattes dans leurs racines sortant de terre mais son excitation à l'idée de planter ses crocs dans la chair de sa future victime rendait sa respiration forte et parfaitement stable.
Sentant l'odeur devenir de plus en plus forte, la chimère ralentit sa cadence jusqu'à s'arrêter totalement alors que ses oreilles tressaillirent sur le sommet de son crâne pour mieux localiser la future victime...
Après quelques secondes d'écoute, la lycéenne gratta le sol avec ses griffes jusqu'à creuser une ouverture large pour s'y engouffrer et suffisamment profonde pour ne pas causer de remous à la surface... Une fois sous terre, la créature déchainée commença à creuser une galerie pour accéder de façon plus discrète à son "camarade de jeu".

S'engouffrant de plus en plus dans la terre et la roche, la chimère sentit son esprit fuir vers une partie de son passé qu'elle tentait d'oublier mais il revenait toujours l'accabler...

Préférant ne pas repenser à ces moments de malheur et de folie, la jeune fille reporta sa concentration sur sa traque en sentant la présence de son "jouet" juste au-dessus de sa position souterraine.
La chimère remonta à la surface creusant une ouverture dans la terre fraîche en s'extirpant dans des grognements bestiaux mêlant fureur et amusement, la bête sortit complétement de terre et s'ébroua rapidement avant de lever la tête vers le perchoir de pierre.

"- Te voilà..."

Sans se faire prier, l'abomination entreprit son ascension par la voie des airs... Elle déploya ses immenses ailes avant de s'envoler mais elle se contenta de voler au-dessus de l'élève en dessinant de grands cercles parfaitement proportionnés.

"- Comment vais-je pouvoir te tuer ? Dans tous les cas, je dois manger ta chair pour assurer ma survie !" gronda la chimère

Concevoir une chimère artificielle n'était pas sans risque pour le spécimen qui mourait au bout de quelques jours ou qui se nécrosait en raison de son métissage forcé...
Tenshi avait besoin du sang de monstre de pure souche afin d'enrayer la nécrose qui parfois la submergeait... C'était pour cela que sa mère adoptive avait mis au point un traitement refoulant ses pulsions et enrayant sa dégénérescence ...

La chimère continua de voler en battant que très peu des ailes alors qu'elle "examinait" celui qu'elle se mit en tête de traquer et d'éliminer à cause de son odeur évocatrices...

"- Qui peux-tu bien être ? Tu ne peux pas être mon créateur et tortionnaire, le professeur Ginou Kyoufu... Je l'ai tué... Alors qui es-tu ? Quel membre du projet "Unification" es-tu ?"

C'est avec un brin de surprise qu'Areku aperçu la créature sortir de terre. Ça pouvait creuser et se mouvoir sous terre cette chose-là? La surprise fut toutefois de courte duré lorsque le demi-dragon vu son opposante s'envoler pour décrire de larges cercles autour de sa position. Décidément, elle n'avait aucune idée de ce qu'était l'effet de surprise... et Areku qui craignait qu'elle utilise une tactique féline. Fallait croire que la chance ne l'avait pas tout à fait abandonnée.

Que pouvait-elle avoir en tête? Ce n'était pas un petit faucon. Lourde comme elle était, si elle attaquait des airs, la gravité la forcerait inévitablement à s'écraser. Voulait-elle foncer sur Areku et l'écraser de son poids? Si c'était le cas, il était impossible de surprendre le demi-dragon. Il n'y avait qu'une trajectoire de descente qui n'impliquait pas foncer de le feuillage des arbres. Voulait-elle attendre la tombé de la nuit? Areku espérait que non, car il serait encore plus difficile de s'en sortir indemne.

Le demi-dragon se redressa donc et tâcha de ne pas perdre des yeux la créature volante, se préparant à la recevoir. En ce moment, c'était lui qui avait l'avantage. Certes, il ne pouvait pas fuir, mais il avait tout le loisir d'observer son adversaire.

Debout, le demi-dragon avait une bonne position stable. Ses ailes, semi-dépliées, étaient prête à réagir. Sa queue, se mouvant lentement de gauche à droite testait sa stabilité et son équilibre. L'ensemble du corps d'Areku attendait le prochain mouvement de cette fille. 



***Note: considérant l'altitude nécessaire pour un vol sans effort et le mouvement circulaire, il est impossible pour Areku qui a des sens humains d'entendre quoi que ce soit venant de Tenshi.***

La chimère continua de voler en cercles autour de sa proie cherchant visiblement à l'intimider uniquement par sa présence immonde et issue d'un laboratoire... alors elle arrêta son vol circulaire jusqu'à se tenir face à son repas en battant doucement des ailes afin de se maintenir en place et à la bonne hauteur...

"- Qui es-tu ? Quel membre du projet "Unification" es-tu ? Quelle a été ta responsabilité dans ma conception ?" gronda la chimère

La créature artificielle grogna entre ses crocs meurtriers alors que sa queue draconique se balançait faiblement dans le vide... Tenshi pencha un peu plus la tête en avant afin de mieux renifler son gibier dont le parfum ressemblait à celle du complexe scientifique où elle avait passé une bonne partie de son enfance.

La lycéenne souffla de façon menaçante sur Areku avant de redresser la tête, elle grogna avant de reculer légèrement et de se laisser tomber lourdement sur le sol... Elle parvint cependant à retomber parfaitement sur ses pattes.
Elle se redressa afin de se maintenir debout sur ses pattes postérieures alors que ses larges ailes vinrent se replier gracieusement dans son dos, elle tendit l'oreille sans percevoir le moindre signe venant de l'autre.

La chimère ouvrit grand sa gueule dévoilant ses crocs servant à arracher les chairs avec aisance... en quelques secondes, elle cracha vers sa cible un jet de flammes aux couleurs de l'ambre espérant le toucher ou du moins l'intimider pour lui tirer les vers du nez.
Alors que les flammes foncèrent vers la proie, la chimère grogna en sentant une faible douleur lui parcourir le bras droit dont un léger morceau de peau et de poils tomba au sol...

"- ES-TU COUPABLE DE MA RENAISSANCE !" hurla la bête aux teintes pâles

1...
2...
3...
4...
5.

La créature offrit au demi-dragon pas moins de cinq ouvertures d'attaque. Si Areku avait voulut neutraliser par la force la créature, cette dernière serait en ce moment à terre en train de gémir. Or, la dernière chose qu'Areku voulait, c'était justement une élève blessée par sa faute qui chercherait vengeance.

Ayant évalué le potentiel de la créature, le demi-dragon se permis de rester de marbre à l'approche de cette dernière. Le jet de flamme, si une surprise, n'avait eu que peu d'effet. Le frère d'Areku étant un cracheur de feu, le demi-dragon bleu avait depuis le temps développé tout un réseau de réflexes et de tactiques à employer contre ce genre de flamme. Pour l'heure, il se contenta de se protéger avec son aile droite et se servi de l'aile gauche pour créer une bourrasque qui détourna les flammes plus loin vers la droite, rôtissant quelque peu la maigre végétation établi sur le rocher.

Dégât? Quelques brûlures sans importance à l'aile droite qui se régénèrent en quelques secondes.

C'est alors que la bête hurla.
« Pas besoin de crier, je suis juste en face de toi. Non mais! Et je veux pas te faire de peine, mais on doit être du même âge ou alors j'ai au plus quelques années de plus que toi. »

Areku avança alors d'un pas, positionnant son pied droit à l'avant. S'il n'en donnait pas l'impression, l'élève avait engagé une posture de combat partielle. C'est à ce moment que le demi-dragon étendit son bras vers l'avant, pointant du doigt le front de la créature avant de dire, d'un ton calme, mais menaçant:
« Trois éléments essentiels:

1. Tu es meilleurs que moi à la cachette.
2. Tu es dans une phase de désillusion.
3. Tu es nue, ta fourrure n'est pas si épaisse que ça et tu es debout devant moi.


Alors s'il te plait: calme-toi, couvre-toi et discutons, de préférence dans cet ordre. »


***Note: en cas d'attaque par morsure, les écailles d'Areku ont une consistance similaire à de l'acier d'environ 3 millimètres d'épaisseur.***

En ce moment, il était difficile, même pour Areku, de savoir ce qui venait de se passer. Pas de contact physique, aucun objet magique n'avait été utilisé et surtout, le demi-dragon n'avait rien fait.

Areku n'était pas sûr, mais il a cru apercevoir un début de mouvement d'attaque avant que la créature ne s'effondre au sol, apparemment incapacité par la douleur. Si ce n'était pas suffisant, elle semblait être dans un état de décomposition avancée.

La question était maintenant: est-ce qu'elle avait besoin d'aide? Évidemment, il lui fallait un psychologue, mais dans le moment présent, elle avait peut-être besoin de quelque chose. Jugeant que le danger était passé, Areku détacha l'amulette d'illusion de sa ceinture et l'enfila à son cou. Évidemment, l'aveugle ne vit rien, mais tout autre créature dotée du sens de la vue confondrait maintenant Areku pour un humain normal, bien que torse nu en pleine forêt au crépuscule.

Le demi-dragon s'assit sur le bord du rocher, regardant la chose se griffer le visage de douleur.
« Si je considère qu'il n'est pas normal que tu te décomposes de la sorte, je te rappel qu'on est au milieu de la forêt. Ici, il n'y a que moi et toi. Idéalement, j'aimerais bien ne pas avoir un cadavre à trainer jusqu'au lycée. Alors, si tu es en danger de mort, ça serait bien que tu me dises quoi faire pour l'éviter.

Si tout va bien pour toi, je peux très bien attendre que tu perdes connaissance pour te ramener au lycée. J'apprécierais toutefois que tu reprennes forme humaine avant. C'est qu'on est supposé être en forme humaine dans l'enceinte du lycée, je voudrais pas t'attirer des ennuis. »

Assit confortablement sur son perchoir, Areku se balançait tranquillement les jambes dans le vide.

Malgré la brûlure de la nécrose, la chimère continua de grogner entre ses crocs aiguisés alors qu'elle tendait difficilement une oreille en direction du perchoir rocheux pour y capter les paroles de son opposant, elle planta ses griffes dans le sol lorsque l'une de ses pattes arrières s'affaissa alors que la nécrose commença à attaquer ce membre quasi-invalide...

Sachant que dans son état, elle était à la merci de n'importe qui... La bête tourna la tête en direction des bois qu'elle pointa d'une de ses griffes alors que cette fois-ci, la décomposition commençait à attaquer son visage animal...

"- Mon sac... La petite boîte en métal... Mes injections... Dedans... La combinaison... Il me faut... la boîte de Mama..." respira difficilement la créature mourante

Essayant de se redresser, la lycéenne finit par se résigner sur son incapacité et s'écroula complétement sur le sol avant de se recroqueviller sur elle-même pour finir dans une position foetale en ramenant sa queue de dragon oriental contre elle et essayant de se dissimuler sous ses ailes décomposées...

Tenshi ferma lentement ses yeux violet laiteux alors qu'elle se concentra sur sa respiration et son rythme cardiaque pour tenter de le stabiliser et de ralentir la nécrose qui la dévorait.

Il fallait croire que la créature était pas mal fragile. Encore heureux qu'Areku n'avait pas voulut la frapper. Se relevant, le demi-dragon, maintenant sous une apparence illusoire humaine, descendit de son rocher et contourna la fille sur une distance respectable. Cette élève semblait avoir légèrement plus de raison maintenant, mais pas la peine de chercher à provoquer une rechute.
Donc, elle avait besoin d'une petit boite de métal. Injections... Ça ne pouvait pas être pour garder une conscience, ça n'aurait pas été sa priorité dans la situation. Possiblement un élément permettant la stabilisation corporelle.
Areku accéléra le pas lorsqu'il fut à distance respectable de la créature, pour lui tourner complètement le dos. Fort heureusement pour le demi-dragon, il lui était facile de suivre ses propres traces. N'ayant pris aucune précaution, les empruntes de ses griffes étaient évidentes et au bout d'un moment, il y eu la dévastation causé par la créature. Bref, une piste que même le plus novice des chasseurs pourraient suivre sans mal. C'était en soit une excellente chose, puisqu'il faisait maintenant pratiquement nuit dans la forêt. Le soleil devait encore avoir le bout de son nez à l'horizon, mais sous le couvert des arbres, la noirceur commençait déjà son règne nocturne.
Enfin, Areku eu une théorie sur la nature de son opposante. Ses formes contre-natures, la méthode de transformation, les injections dans un artifice plus que probablement humain. Selon toute vraisemblance, cette fille était le produit d'une expérience de laboratoire. La source devait être une humaine auquel y avait été implanté des éléments monstrueux.  Les scientifiques auraient difficilement pu connaître le profil génétique d'un monstre avec assez de précision pour le muter. Muter un être humain, toutefois, était beaucoup plus facile.
Il ne fallut pas longtemps avec une piste aussi évidente, pour qu'Areku atteigne le lieu de leur rencontre. Il fallait dire qu'un sprint d'au plus deux minutes, la distance parcouru n'était pas si grande. Même en prenant le temps de bien suivre la piste, quelques minutes de plus et ça y était. Areku trouva les restes de sa chemise et de son propre manteau, tout comme il trouva les lambeaux ensanglantés des vêtements de la fille.

« Boîte de métal, boîte de métal, où es-tu boîte de métal? Bingo! »

La petite boîte en main, le demi-dragon repris la direction du rocher. Au moins, il savait exactement où était le rocher, alors il pu courir pour le retour, sans prendre attention à suivre une piste.
À supposer que c'était à la base une humaine, ce qui serait le choix le plus logique, étant donné que l'autre possibilité était une louve-garou, on aurait forcé pas moins de quatre mutations différentes sur un même corps... La décomposition doit donc venir d'une incompatibilité entre au moins deux mutations, dont les cellules doivent se détruire mutuellement. De base, il y avait deux mutations aérienne et deux terrestres. Le Dragon oriental et le Loup-garou étant deux des trois mutations les plus importantes, ce n'était probablement pas ces deux-là qui étaient en conflit. Les ailes ayant été les premières à tomber incapacités, quelque soit la race qui permettait à cet amalgame de voler, devait aussi être ce qui voulait la détruire... C'était une supposition, même si peut-être un peu farfelu. Le contenu de l'injection devait alors servir à dissocier les cellules opposées.
C'est au bout de prêt de 10 minutes qu'Areku revint, la boîte de métal demandé dans les mains, avec dans l'autre, les plus gros morceaux de vêtement qu'il avait récupérer sur place (les vêtements de la fille et les siens).

S'approchant de la créature en décomposition, Areku dit:
« J'ai ta boîte. »


S'approchant encore d'avantage, jusqu'à être assez prêt pour pouvoir toucher la bête, le demi-dragon s’arrêta, espérant recevoir une quelconque indication.

Lorsqu'il comprit que la créature reprenait forme humaine, Areku se tourna. S'il ne fit de cas de l'absence de manière de cette fille, les problèmes allaient commencer à s'empiler.

« Bon, heureux de constater que tu as enfin décidé de reprendre une attitude plus... amicale, mais on est pas sortie du bois. »

Effectivement, avec cette petite escapade en forêt, c'était l'heure du couvre-feu.
« Je ne sais pas si tu es nouvelle, mais il y a au lycée des individus très dédiés au respect des règles, le comité de sécurité. L'une de ces règles est le couvre-feu, que nous sommes en train d'outrepasser en ce moment même. Ce qu'il y a de particulier avec le comité de sécurité, c'est que pour forcer le respect des règles, ils utilisent la force brute. Donc, si par exemple, ils te prenaient à chercher à rentrer au lycée après le couvre-feu, un de leur gros-bras, qui doit n'attendre que ça, va s'amuser à te donner une bonne raclé pour qu'il ne te prenne plus jamais l'envie d'enfreindre une règle. Oh et ne pense pas que parce que tu es une fille ou aveugle, ils vont faire une exception. »

Les options étaient plutôt limitées en fait. Tant qu'ils restaient dans la forêt, ils n'étaient pas sujet aux règles du lycée, mais évidemment, si on savait qu'ils s'y trouvaient, rien n'empêchait quelqu'un d'autre de venir «s'amuser» avec eux.
« Je vois trois options:
1. Tu trouves le moyen de te vêtir avec les lambeaux de vêtement que je viens d'emporter, ce qui ne devrait pas être impossible et tu trouves le moyen de regagner ton dortoir sans te faire repérer.
2. Tu te prépares à passer la nuit dans la forêt par tes propres moyens et tu regagnes le lycée demain à la première heure.
3. Tu me suis et tu me fais un minimum confiance.

Je te mets en garde sur la première option, avec tes acrobaties aériennes, ça ne me surprendrait pas qu'on t'ait vu. Disons qu'on grand loup blanc avec des ailes, ça se remarque. À ce qui parait, celle qui est à la tête du comité de sécurité est particulièrement zélé et elle disposerait d'un réseau de surveillance. Pas que je mette en doute tes capacités, mais ils prennent des sadiques qui savent se battre dans le comité. »

Toujours tourné vers la forêt, Areku laissa tomber les lambeaux de vêtement par terre. Les vêtements de la fille étaient complètement déchiquetés et ensanglantés, mais le long manteau déchirer en deux du demi-dragon pouvait encore servir.

Puis, Areku commença à marcher pour contourner le rocher.
« Je te laisse trouver moyen de te couvrir. Si tu me cherches, je serai en haut du rocher... même si j'imagine que je n'ai pas besoin de te le dire. »

Tenshi écouta sans prononcer le moindre mot préférant rester enrouler dans sa queue draconique pour se réchauffer et dissimuler les affreuses marques parcourant son dos et sur l'emplacement de certaines vertèbres...
La lycéenne se déboita volontairement l'épaule gauche afin d'en faire sortir une excroissance qui ressemblait quelque peu à une patte reptilienne très fini presque tentaculaire qui se saisit vivement des lambeaux de tissu et les ramena à portée de l'aveugle avant de s'emparer des restes du manteau du demi-dragon et de disparaitre dans l'omoplate gauche comme si de rien n'était.

La lycéenne recousu les lambeaux de vêtement tant bien que mal en se servant d'une épine et d'un des longs poils couvrant le bout de sa queue...

Après quelques minutes de couture improvisée, la lycéenne put se revêtir sans trop de peine mais craignant que cela ne suffise pas, elle fit "disparaitre" sa queue avant de refaire pousser ses ailes mais dans un format plus restreint qu'elle put enrouler autour de ses épaules pour former un manteau ou plutôt une cape de plumes...

L'aveugle tourna la tête en direction du perchoir rocheux pour y déposer le manteau du demi-dragon qu'elle avait restaurer comme elle avait pu.

"- Je veux bien te faire confiance mais uniquement pour assurer ma survie... Si tu tentes de me berner, je te tuerais !" grogna la jeune fille

Areku resta immobile pendant de nombreuses minutes, enroulant son torse de ses ailes pour se couvrir de la légère brise qui, sans la chaleur du soleil, était très fraîche. C'était agréable de se sentir ainsi libre de ses mouvements, sans les entraves des sangles sur ses membres non-humains. Son illusion dissimulant son corps, Areku ne tenait pas à ce qu'un regard les surprennent. La fille ayant reprise une apparence sensiblement humaine, si lui ne se camouflait pas en humain, un passant pourrait venir à de mauvaises conclusion et compromettre encore plus la soirée.

Il y eu quelques bruits suspects en provenance de la créature, mais aucun signe d'attaque ou d'agressivité. Il n'y avait pas non plus de pas s'éloignant. C'était bien, ça signifiait que l'offre d'aide n'avait pas été rejeté, du moins pour l'instant.

Puis, la fille lui apparu, couverte d'une cape de plumes, apportant le manteau du demi-dragon, réparé à l'improviste. L'attention était agréable. Il y eu par la suite une nouvelle menace et grongnements.
« Bien, on progresse! Je te remercie pour mon manteau. »

Puis, Areku ramassa le manteau et le tendis à la fille:
« Entre nous et sous le couvert des arbres, nul ne se souci de ton apparence. Toutefois, dès que nous mettrons pied dans l'enceinte du lycée, les règles seront de vigueurs. Je te prierais donc d'accepter ce manteau comme d'un don de ma part, ou si tu préfères, d'un prêt jusqu'à ce que tu obtiennes de vrais vêtements. »

Le demi-dragon fit alors volte-face pour s'enfoncer dans la forêt à une cadence de marche normale.
La direction que prenait Areku au travers des arbres et de la végétation l'entraînait dans la direction opposé au lycée.
« Tâchons de reprendre du début: moi, c'est Areku Sando. Oui, je sais, ce nom est ridicule, mais ceux qui m'ont nommé n'avaient qu'une vague idée de ce qu'est le japonais, alors ils ont fait comme ils ont pu. Je ne suis pas certain du pourquoi tu m'en as voulu, mais j'imagine que c'est lié à mon odeur. Il doit être impossible de te cacher que je suis en réalité à moitié humain. Je ne le nierai pas. Étant toi-même, au moins en partie, Dragon, j'estime que tu as remarqué que je suis également issue de la branche occidental de la race draconienne. »

À ce moment, Areku entamma alors une pause silencieuse tout en poursuivant sa marche, attendant les présentations de la fille.

« Bien, on progresse! Je te remercie pour mon manteau. »

La chimère resta silencieuse préférant ne pas devoir poursuivre la conversation avec ce dernier suite à leur confrontation.

« Entre nous et sous le couvert des arbres, nul ne se souci de ton apparence. Toutefois, dès que nous mettrons pied dans l'enceinte du lycée, les règles seront de vigueurs. Je te prierais donc d'accepter ce manteau comme d'un don de ma part, ou si tu préfères, d'un prêt jusqu'à ce que tu obtiennes de vrais vêtements. »

Celui-ci lui tendit le manteau réparé à la va-vite qu'elle accepta toujours sans un mot pour le mettre sur ses épaules sans pour autant renoncer à la protection de ses ailes plumeuses.
L'aveugle tendit l'oreille pour s'apercevoir que le demi-dragon s'avançait mais dans le sens opposé menant au lycée et elle devait reconnaitre qu'il avait raison, elle ne pouvait retourner aux dortoirs sans tomber nez-à-nez avec un membre du comité.

« Tâchons de reprendre du début: moi, c'est Areku Sando. Oui, je sais, ce nom est ridicule, mais ceux qui m'ont nommé n'avaient qu'une vague idée de ce qu'est le japonais, alors ils ont fait comme ils ont pu. Je ne suis pas certain du pourquoi tu m'en as voulu, mais j'imagine que c'est lié à mon odeur. Il doit être impossible de te cacher que je suis en réalité à moitié humain. Je ne le nierai pas. Étant toi-même, au moins en partie, Dragon, j'estime que tu as remarqué que je suis également issue de la branche occidental de la race draconienne. »

Il semblait vouloir discuter sans raison particulière et la lycéenne lui emboita le pas sans trop se presser afin de réfléchir à la meilleure façon de lui répondre sans provoquer une réaction déplacée.

"Tenshi Sasurai... Orpheline et aveugle de naissance... "Sujet 00" du projet "Unification"... Chimère artificielle comme tu l'as remarqué et oui, j'avais remarqué que tu étais en partie dragon occidental... je croyais juste que ces dragons préféraient vivre cacher......" souffla la jeune fille

La lycéenne au cheveux gris continua d'avancer sans réelle difficulté en suivant l'odeur d'Areku ainsi que le son de ses pas.

Une réaction non agressive et un nom. C'était un bon début.

« Content de connaître ton nom, Tenshi. Tu es une Chimère donc. Désolé, je n'étais pas au courant que les Humains avaient réussi à créer un Monstre avec des capacités cognitives. D'où je viens, ce genre d'expérience est proscrite et c'est limite si moi et mon frère n'étions pas considérés comme un produit de laboratoire...

Sinon, tu as raison, les Dragons vivent caché, ce qui ne leur empêche pas de parfois se rassembler en horde pour tenter d'arracher des territoires aux Humains ou à d'autres Monstres pour s'y établir. »

Continuant de s'enfoncer plus profondément dans la forêt, Areku s'arrêtait parfois pour chercher ses repaires. Le demi-dragon dit alors en souriant:
« Ça va prendre un peu plus long que d'habitude... Normalement, je n'attend pas qu'il fasse noir! Hum... Ah! C'est par là. »

Retournant sur ses pas, l'élève bifurqua légèrement à gauche, puis s'arrêta devant un arbre mort, tombé à l'horizontal sur le sol. Le sol inégale laissait un petit espace pour passer en dessous, tout juste assez haut pour qu'il soit possible de ramper. Autour, la végétation était normal. Sous l'arbre mort, semblait provenir une odeur très faible, mais désagréable et repoussante. Il était impossible d'identifier précisément l'odeur, elle était simplement repoussante.

« Nous y voilà. Derrière cet arbre mort ce trouve mon campement. Je t'invite à y passer la nuit, tu y trouveras confort et sécurité.

Toutefois, ça va peut-être être ennuyant pour toi Tenshi, mais pour me suivre, il va te falloir ignorer ton sens de l'odorat. Devant nous se trouve une petite cavité causé par un arbre mort et un creux du sol. C'est très petit, il va falloir ramper. L'odeur qui s'y dégage à pour but d'éloigner les animaux, voir même les monstres trop curieux.

De ce qu'on m'a dit, plus l'odorat est fin, plus l'odeur est repoussante et plus il est difficile de progresser sans perdre la tête. Moi-même, quand je passe, j'en ai des nausées et mon odorat n'est pas mieux que celui d'un Humain ordinaire. Il y a en tout trois mètres à franchir en rampant. Fait attention, l'odeur devient de plus en plus forte à mesure que l'on progresse. Je te recommande d'agripper ma queue, comme ça je pourrai te tirer et tu n'auras qu'à retenir ton souffle. »

Sans plus attendre, le demi-dragon se laissa tomber à quatre pattes, puis à plat-ventre, fouettant doucement le sol de sa queue pour signaler sa position et commença à ramper tranquillement vers son campement en positionnant ses ailes bien repliées et compacts sur son dos.

« Content de connaître ton nom, Tenshi. Tu es une Chimère donc. Désolé, je n'étais pas au courant que les Humains avaient réussi à créer un Monstre avec des capacités cognitives. D'où je viens, ce genre d'expérience est proscrite et c'est limite si moi et mon frère n'étions pas considérés comme un produit de laboratoire...

Sinon, tu as raison, les Dragons vivent caché, ce qui ne leur empêche pas de parfois se rassembler en horde pour tenter d'arracher des territoires aux Humains ou à d'autres Monstres pour s'y établir. »


Tenshi ne savait que très peu de choses sur la race des dragons mais elle était curieuse alors toute information utile ou juste sympathique était la bienvenue.

« Ça va prendre un peu plus long que d'habitude... Normalement, je n'attend pas qu'il fasse noir! Hum... Ah! C'est par là. »

Apparemment l'obscurité ambiante empêchait le demi-dragon de trouver aisément ses repères et la lycéenne devait donc lui laisser le temps de se repérer afin de ne pas se perdre même si elle était capable de retrouver son chemin en suivant sa propre odeur ou en se servant des particularités environnementales.
Alors qu'ils progressaient lentement mais sûrement, Tenshi sentit une odeur assez ignoble lui agressait le nez la forçant à mettre sa main devant son nez pour s'en protéger.

« Nous y voilà. Derrière cet arbre mort ce trouve mon campement. Je t'invite à y passer la nuit, tu y trouveras confort et sécurité.

Toutefois, ça va peut-être être ennuyant pour toi Tenshi, mais pour me suivre, il va te falloir ignorer ton sens de l'odorat. Devant nous se trouve une petite cavité causé par un arbre mort et un creux du sol. C'est très petit, il va falloir ramper. L'odeur qui s'y dégage à pour but d'éloigner les animaux, voir même les monstres trop curieux.

De ce qu'on m'a dit, plus l'odorat est fin, plus l'odeur est repoussante et plus il est difficile de progresser sans perdre la tête. Moi-même, quand je passe, j'en ai des nausées et mon odorat n'est pas mieux que celui d'un Humain ordinaire. Il y a en tout trois mètres à franchir en rampant. Fait attention, l'odeur devient de plus en plus forte à mesure que l'on progresse. Je te recommande d'agripper ma queue, comme ça je pourrai te tirer et tu n'auras qu'à retenir ton souffle. »

La lycéenne pouvait le confirmer, cette odeur était vraiment insupportable et il leur fallait ramper sur trois mètres avec cette puanteur qui gagnait en intensité ! Et bien, ça promet...
Lorsque Tenshi entendit le son de la queue d'Areku, elle se glissa à son tour sous l'arbre mort en prenant la peine d'agripper la queue du demi-dragon avec la sienne pour ne pas se perdre alors qu'elle se bouchait le nez au mieux.

"- J'espère ne pas rester en apnée trop longtemps..." souffla la chimère

Le tunnel naturelle semblait s'enfoncer sous terre en une pente assez prononcée. La voute du tunnel, constitué par l'arbre mort, dont le tronc devait faire un mètre de diamètre, fut remplacé par un grillage en métal lourd et particulièrement solide. C'était le genre de grillage qui pouvait supporter une voiture. Malgré tout, au passage du demi-dragon dont les ailes et le dos frottaient vigoureusement le métal, la grille ondulait avant de reprendre sa forme normale.

Areku ne traina pas dans le tunnel et rampa à une vitesse militaire, n'hésitant pas à trainer Tenshi si cette dernière était agripper à sa queue. En peu de temps, l'élève avait atteint l'extrémité du grillage et pu se relever, s'assurant que Tenshi le suivait, l'aidant au besoin à sortir du passage. L'odeur repoussante s'estompait très rapidement à la sortie du passage, pour ne plus être perceptible à seulement quelques pas de l'entrer.

Derrière le tunnel se trouvait un espace circulaire, d'environ 5 mètres carrés, sans branches, brindilles ou même de feuilles mortes. Il n'y avait aucune racine visible. Il était possible de voir que la zone avait été creusé dans le sol pour être un mètre plus bas que le sol de la forêt. Au centre de ce trou, il y avait une tente, assez spacieuse. Ici et là se trouvait quelques bacs empilés et quelques objets d'origine magique.

« Nous y voilà. Devant, il y a ma tente. Autour de nous, il y a un petit champ de force de type mineur, doublé d'une illusion pour nous rendre invisible. Il y a une entré d'air non loin de la tente et la seule sortie d'air est par le passage que nous venons d'emprunter, mais les odeurs sont détruites par l'artefact magique qui génère l'odeur du tunnel. Tant qu'on ne cri pas, on ne devrait ni nous voir, ni nous entendre, ni nous sentir.

Tu peux prendre le côté droit de la tente. Il y a des couvertures si tu as besoin. Il fait chaud ce soir, mes ailes me suffiront. Si tu veux sortir, il te faudra prendre le passage sous la grille ou attendre à demain pour partir avec moi. Je part pour le lycée un peu après l'aube pour prendre une douche. »

Sur ce, Areku alla ouvrir la tente en baillant pour ensuite y entrer.