Le voyage avait été long, enfin pas tant que ça, mais pour elle qui n'était pas sortie des enfers depuis des années, ou des siècles, elle ne savait même plus depuis quand. Un passage lui avait été ouvert pour se rendre à la surface, celà n'avait pas été simple de les convaincre de l'envoyer rejoindre Berith. Heureusement que Nergal avait appuyé sa demande, parce que Arioch, lui et son obsession pour la vengeance aurait préféré s'y rendre pour rapatrier le chef des fils d'Abaddon, et le faire passer en cours martiale. Bon au moins Alouka allait passer plus de temps avec Berith, elle lui avait évité des ennuis, et c'était l'occasion ou jamas de renouer des liens avec lui.
Elle était arrivé dans le lycée Yokai depuis peu, et s'était mise à la recherche de son amant directement. Si les info que Nergal, protecteur des espions et des délateurs, avait dégoté étaient justes, il se faisait appeler Suzuki, il était professeur dans cette école, et il était dans l'aile sud. Alouka se mit à soupirer : un grand démon comme lui, professeur? C'était vraiment gâcher son potentiel, et encore c'était peu dire. Mais bon n'avait-elle pas décidée d'être élève? Rien que d'imaginer cela elle déprimait. Elle devrait côtoyer des monstres de bas étage à longueur de temps, devrait supporter des cours dont elle savait sans doute déjà tout... Ce quotidien semblait ennuyeux à mourir et finalement elle compris pourquoi les statistique de suicide de la surface s'étaient considérablement accrues.

Elle arriva finalement dans l'aile sur et chercha au rez de chaussée. Rapidement elle trouva la porte qui portait le nom "humain" de Berith. Elle ne prit pas la peine de frapper qu'elle entra. A l'intérieur, c'était vide, pas de Berith, ni de preuve qu'il vivait effectivement ici : un frigo vide, un lit fait comme si personne n'y dormait, un bureau avec uniquement un stylo posé dessus... Si elle ne le connaissait pas si bien elle aurait jurée que personne n'habitait ici. Lais bon cela allait changer sous peu, elle commencerait par ajouter une plante verte dans ce coin là, puis sans doute achèterait-elle une table basse ainsi qu'un service à thé pour recevoir ses amis. Oui ce serait vraiment sympa d'habiter ici. Mais en attendant elle s'allongea sur le lit, en attendant que le disciple de la destruction veuille bien montrer le bout de son nez.

Regardant le plafond, elle se demandait quelle serait sa réaction. Serait-il content? Surpris? Fâché que le conseil ne lui fasse pas pleinement confiance? Ou pire, froid et distant comme il l'était habituellement avec son attitude de se foutre de tout? Ce serait sans doute difficile de se faire accepter ici, mais elle avait une carte maîtresse : personne dans tous les univers réunit ne connaissait aussi bien Berith qu'elle. Elle fut sortie de sa rêverie tandis que la porte de la chambre s'ouvrait. Apparemment il était déjà de retour.

Suzuki était épuisé, entre ses diverses obligations, il n'avait pas contacté le conseil des Diantrefosses depuis plus d'une semaine. Cela lui porterait sans doute préjudice, mais il avait l'habitude de se tirer de pas mal de situations périlleuses. C'était même devenu son quotidien.
Il rentrait donc avec en hâte de prendre un peu de repos, Suzuki ne dors jamais, vous vous en doutez, cela a même déjà été dis. Mais il n’empêchait qu'il avait parfois besoin de se terrer comme une bête sauvage dans son antre pour ne rien faire d'autre que des activité cérébrales et ainsi permettre à son corps titanesque de se reconstituer. Ne pas dormir ne veut donc pas dire ne pas se reposer.

Il arriva devant la porte de sa chambre et le simple fait de poser sa main sur la poignée réveilla son sang de démon. Il y avait quelqu'un à l'intérieur, et cette odeur était familière : une créature des enfers. Nergal aurait envoyé un de ses missionnaires pour lui délivrer une information capitale? Le sermonner de son absence? Le faire assassiner? Non, cette troisième solution était à exclure, car aucun des disciples de Nergal n'était capable de le terrasser, et tous en enfer en étaient conscient.
Dans le doute il entra avec une rapidité éblouissante, actionnant au passage l'interrupteur de l'éclairage pour plonger la pièce dans l'obscurité ; il se jeta sur ce que ses sens lui indiquaient comme l'emplacement de l’intrus pour le saisir à la gorge et le plaquer contre un mur avec violence.

Ses yeux qui s'étaient déjà adapté au ténèbres lui permirent de ne pas frapper la personne et ainsi causer des blessures grave.

Au lieu de cela il resta figé :

-Alouqua ? Mais qu'est ce que tu fout là ? Et comment tu as fait pour venir à la surface ? T'es grave de rentrer comme ça dans ma chambre. Ou alors suicidaire !

La présence d'Alouqua n'était pas vraiment un bon présage. Pour tout avouer, elle avait plutôt le présage funeste : rien de plus logique pour la dirigeante des shinigamis. Mais le plus curieux était qu'Azraël avait accepté qu'elle quitte ses fonctions pour venir le voir lui? Beaucoup trop de questions étaient sans réponses et sa soirée tranquille laisserait inévitablement place à une longue discussion.

Alors qu'elle commençait à fermer les yeux, elle fut transportée contre le mur que sa tête frappa avec un bruit sourd. "Suzuki" était rentré visiblement.
Et comme pour lui souhaiter la bienvenue, il la harcelait de question. Toujours aussi charmant ce démon. elle plongea ses yeux dans les siens.

"Je n'ai rien contre l'absence de civilités, ni contre la façon que tu as de me violenter, mais si tu veux des réponses à tes questions il va falloir commencer par me reposer sur le sol."

Vu leur différence de taille, Alouka avait les pieds qui battaient dans le vide et ce n'était pas là une sensation agréable. Aussi elle se tut jusqu'à ce qu'il daigne lui permettre de se promener librement.
Une fois chose faite, elle se dirigea vers la porte pour la refermer. Elle retourna ensuite auprès de Berith et l'enlaça. Il était chaud comme à son habitude et elle sentait ses muscles au travers son gilet. Elle parlait à demi mot.

"Tu me manquais trop Berith, tu sais que je t'aime et qu'être loin de toi, ne pas sentir ta peau contre la mienne me remplit de tristesse. Je suis une fleure qui fane car je manque de l'eau qui me permettrai de m'épanouir."

Elle le fixait maintenant avec un air mélancolique et s'éloigna de lui avant de se mettre à pouffer de rire.

"Nan plus sérieusement, je suis là car il fallait un volontaire pour venir te filer un coup de main : tu traînasse dans ta mission mon joli et en bas certaines personnes s'impatientent. Et tu ferais mieux de pas te plaindre c'était soit moi soit Arioch et tu le connais, il est du genre rancunier."

Elle alla s'asseoir à nouveau sur le lit et sortit un petit dossier avant de reprendre.

"Regarde c'est mon dossier d'élève, je vais entrer dans cette école et loger ici avec toi. C'est pas une super bonne nouvelle?"

Elle était plutôt contente et brandissait fièrement le dossier de l'école qu'elle avait remplit avec soin. Tout n'était évidement que mensonge, mais il était difficile d'entrer dans cette école en ne disant que toute la vérité et rien que la vérité.
Elle donna le dossier à Berith et s'allongea sur le lit, il était tard, et elle avait besoin de dormir, pas comme ce psychopathe de démon. Mais elle pouvait lui mener la vie dure, elle n'en restait pas moins accro à lui, et ce depuis déjà tellement de temps. Elle avait même due défendre ses intérêts à plusieurs occasions. Il fallait bien l'admettre, les démons et les anges avaient souvent du succès avec le commun des... Tout ce qui se baladait sur cette terre et qui rebutait Alouka dans certains aspect de leur comportement.

Dans la série c'est quoi le pire, apprendre que vos collègues n'ont pas totale confiance en vous ; se rendre compte que le dossier d'Alouka était bidon ; ou savoir qu'elle allait allègrement squatter la chambre de notre professeur de maîtrise des pouvoirs ?

-Rang C ? tu te fous de moi ?! Dois-je te rapeller que de nos derniers combats tu en a gagné plusieurs ? C'est du foutage complet ! Et comment ça loger ici ? Les élèves ne dorment pas avec leurs professeurs, et ce même s'il se connaissent !!!

Finalement il était assez énervé par l'ensemble de la situation. La présence d'Alouka était la bienvenue dans le sens où on ne rechigne jamais sur un peu d'aide, mais tout ce que cela impliquait s'attaquait à sa fierté. Sans compter qu'elle n'avait pas l'expérience des longs séjours à la surface.
Il allait devoir la surveiller, tout en ayant le sentiment d'être surveillé. Sans cela il ne pouvait prévoir quel genre d'idiotie elle serait capable de faire ou de dire.

Il semblait désormais blasé rien que d'imaginer la scène : une Alouka qui entrerait dans la salle des professeurs et qui demanderait ou était "Berith"... Ce serait un cauchemard rien de plus.

-Bon ok, je pense que finalement ce serait pire de ne pas t'avoir avec moi en permanence. Mais je met plusieurs conditions : la première c'est que personne ne doit connaitre mon vrai nom de démon. La seconde est que personne ne doit savoir que tu loge ici et que donc la discrétion est de mise. Ensuite, pour notre mission elle restera totalement secrète et entre nous deux : même si tu rencontre une personne qui pourrais nous aider, ceux de la surface ne doivent pas être impliqué. Et la dernière, interdiction totale d'entrer dans le comité de sécurité.

Il boucla son monologue en croisant les bras avec un air catégorique. De toute façon c'était soit ça, soit il ouvrait un portail sur le champs pour la rebalancer en enfer et pousserait une grosse gueulante lors de la prochaine réunion.

Suzuki ne dormait jamais, mais franchement tout cela l'avait fatigué, aussi il alla vers son lit et s'assit.
Il regardait Alouka et des bribes de souvenirs de sa vie d'avant refaisaient surface. Mais il avait encore du mal à les accepter : il restait une infime part d'être humain en lui et cela avait complètement changé sa vision des choses. Il était moins puissant qu'avant et son jugement était beaucoup plus clément ; et puis sa relation avec Alouka n'avait pas reprise en vingt-cinq années. Dans un premier temps parce que l'enfer avait mit un temps fou à le retrouver, et ensuite parce qu'il était moitié humain à cinquante pourcent à l'époque.
Ce ne fut qu'une fois démon à plus de quatre-vingt pourcent que l'ordre des choses repris.

Tous les deux en avaient conscience, il n'était plus exactement le même qu'avant, mais ce sujet, ils l'évitaient tous les deux...

Plutôt satisfaite, elle écoutait les conditions et fit un salut militaire en guise de "oui" elle le regarda aller s'installer sur le lit. Elle semblait amusé par l'interdiction de rejoindre le comité. Elle n'en avait jamais eu l'intention en fait. Elle les méprisait totalement et avait trouvé un job quelque peu plus distrayant.

Elle vint s'asseoir près de Berith et le poussa en arrière pour qu'il s'allonge, après quoi elle posa sa tête contre son torse et passa une main sous son gilet noir et blanc.

"Promis, je serais sage comme une image, et dorénavant je t’appellerait Suzu, même si je trouve ce nom ridicule par rapport à l'autre."

elle continua de caresser sa peau inlassablement et dit à demi-mot avec une pointe de comique :

"C'est marrant, ton corps est brûlant comme l'enfer tandis que le mien est froid comme la mort. Suzu, on se complète depuis toujours, et même si tu les refusent tes souvenirs ont vraiment eu lieu. Cesses de les refuser, ils font partie de toi."

Elle savait que cela l'aiderai et qu'il ne serait jamais que l'ombre de lui même tant qu'il resterait dans cette situation.

"Ah et pour mon rang j'étais obligée de mentir, les monstres les plus fort sont toujours sous surveillance, et puis ils m'auraient collé une place de professeur comme toi."

Elle semblait amusée par cette remarque parce que même si elle n'excellait que dans quelques domaine, elle restait une créature de haut rang et une experte dans ses domaines de prédilection. Berith avait été surpris du dossier car il savait de quoi elle était vraiment capable.

La démone resta là contre son amant qui ne l'était plus vraiment, le regard dans le vague à repenser au bon vieux temps.

Suzuki ne répondit rien, il avait obtenu un semblant de compréhension, et Alouqua n'avait visiblement pas envie de lui créer des ennuis. Pourtant elle excellait en la matière : c'était un véritable aimant à problèmes!

Il reconsidéra la question du mensonge sur son dossier. Après tout, lui était arrivé sans connaitre ses pouvoir et avec une puissance moindre en comparaison à celle d'aujourd'hui ; et maintenant il était devenu professeur et était sous haute surveillance... Elle avait raison, et à bien reconsidérer la chose, s'il avait pu mentir lui aussi il l'aurait probablement fait...

Il regardait le plafond. Et rapidement il jeta un oeil à la pendule : il était quarte heure du matin.

-Encore deux heures et il faudra se préparer pour la journée.

Si Suzuki avait été une créature qui dormait, il se réveillerai vers six heure pour commencer sa journée. Mais ce n'était pas le cas et il passait ses nuit à attendre, à vagabonder, ou a travailler. Il savait que Alouqua elle pouvait passer des jours et jours sans dormir, pourtant il arrivait un moment où elle fermait les yeux et se reposait. Faisait-elle semblant? Ou avait-elle vraiment besoin de récupérer?
Il se dit qu'il lui poserait la question un de ces jours... En attendant il se contenta de poser une main sur la tête de la démone pour caresser ses cheveux d'ébène. Ils étaient doux, rien à voir avec les créatures de la surface.

Toujours dans ses pensées, Suzuki estima que le monde était vraiment injuste : les créature de la surface étaient faibles, mortelles, pas toujours belles, sensibles aux maladies... Et encore tellement de chose. Alors que les créatures angéliques ou démoniaques de haut rang étaient toujours de condition physique optimale, séduisantes, et doté d'une espérance de vie défiant tout ce qu'on pouvait imaginer.

Il remarqua alors qu'Alouqua ne parlait plus, et ne bougeait plus. S'était-elle endormie? Aucun moyen de le savoir sans risquer de la réveiller. Aussi il resta là à attendre l'écoulement des minutes...

Alouka s'était assoupie. Elle avait tellement apprécié qu'il la caline qu'elle s'en était endormie ; elle se redressa donc et regarda la pendule : bientôt six heure et Berith n'avait pas bougé du tout. Sans doute pour ne pas la réveiller : et ça n'aurait pas été l'ancien Berith qui aurait eu ce genre de petite attention. Peut être qu'une part d'humanité était nécessaire pour profiter de ce que ces cafards d'humain appelaient "les petits plaisirs de la vie".

Mais puisqu'elle était la mort en personne, elle ne comprenait vraiment rien à ce que la vie pouvait bien avoir de si plaisant : elle ne pouvait pas mourir...

Elle s'étira et lui sourit.

"t'es mignon quand tu veux, faudra que tu le sois plus souvent avec moi, et j'en connais une qui aimerai aussi que tu la chouchoute un peu."

Évidemment elle pensait à Etsuko, leur camarade de toujours ; et avec qui Berith avait partagé plus que de simples discussions. Cela ne dérangeait pas la démone : elle adorait Etsuko et à eu trois ils étaient un groupe imbattable dans tous les enfers.
Se relevant finalement elle se dirigea vers la salle de bain pour réajuster sa coiffure et se passer un peu d'eau sur le visage. Elle était nostalgique quand elle repensait que l'ancien Berith lui en aurait déjà fait voir de toute les couleur. Sans doute qu'il l'aurait prise, là, sur ce lavabo blanc, sans préavis.

Elle secoua la tête pour chasser ces idées, son corps s'était éveillé rien qu'à y songer ; et comme elle ne réussirait sans doute pas à le convaincre, il vallait mieux se calmer tout de suite.

"Bon, mon petit Berith, heu, Suzuki, je vais pas te déranger plus longtemps, et puis de toute façon on est amené à se revoir non? Tu sais pour la mission? Le plan est génial, et je suis contente que tu te soit rapproché un peu de cette fille explosive : ça nous facilitera la tâche."

Elle se dirigea ensuite vers la porte et le salua avant de s'enfuir vers les salle de cours. Elle ne savait pas ce que ce monde avait encore à lui apprendre, mais elle était assez curieuse de voir ce qu'on lui proposerait.