Du sang s'écoulait en un mince filet, partant de son arcade, glissant inévitablement le long de sa joue. Chaque goutte martelant silencieusement le sol humide.

Suzuki regardait son adversaire, là, à quelques mètres, immobile. Il lui avait porté un coup aussi, mais elle ne saignait qu'à la lèvre inférieure. Elle avait attaqué par surprise ; et maintenant, les deux Diantrefosses se toisaient, chacun attendant inlassablement que l'autre bouge.

-Tu sais que ce n'était que l'échauffement, et que je ne retiendrais pas mes coups...

Bien sûr qu'elle le savait : ils avaient combattu l'un contre l'autre de bien nombreuses fois pour qu'elle puisse l'ignorer. Cependant, ni lui, ni elle n'avait pris la peine de se transformer. Alouka n'avait d'ailleurs pas même convoqué son arme favorite, son instrument de mort : sa faux.

-Tu saignes... Tu es devenu faible.
-Toi aussi tu saignes, idiote.
-Je t'ai laissé me toucher pour jauger ce qu'il te reste de force. Et j'en conclu que tu es faible.
-Cesses de parler, viens te battre... Tu veux me tuer? Alors approche.
-C'est pas que je veuille... Berith, on en a déjà parlé : j'applique les ordres c'est tout.

Un sourire cynique se dessina sur les lèvres du professeur de maitrise des pouvoirs :

-Dans ce cas, prends garde de ne pas échouer à cette mission...

Dans un soupir accompagné d'une mine empreint de contrariété, elle invoqua finalement sa faux, le combat allait pouvoir reprendre...

Une question chiffonnait la Diantrefosse de la mort : comment Berith avait-il pu choisir ce lieu comme terrain d'affrontement. Alouka maitrisait une la quasi totalité des pouvoirs de nécromancie existants, il était donc évident qu'elle était largement avantagée sur ce terrain.

"Prends garde de ne pas échouer à cette mission..."

Il l'agaçait vraiment, pourtant elle l'aimait bien, et même un peu plus, mais bon la hierarchie avait parlée et même lui devait savoir qu'elle n'avait pas le choix.
Elle invoqua alors sa faux et la brandit au dessus de sa tête ; elle libéra de son énergie tandis que ses yeux verts étincelaient dans cette brume.

"Berith, je ne peux pas échouer, tu le sais, et en plus j'ai le droit de faire appel à tous mes pouvoirs et ce sans restriction : les ordres viennent d'en haut."


Les morts sortaient de terre, et bien qu'au fond d'elle, elle savait que ce n'était que du menu fretin pour Berith, elle leur ordonna de le dévorer. Une nuée de cadavre encore couverts de terre se dirigeaient sur Suzuki. Mais Alouka n'allait pas en rester là ; brandissant une fois de plus sa faux elle tendit une main devant elle comme pour saisir un objet invisible en récitant des incantations dans une langue ancienne et connue uniquement des enfers.

Instantanément des ronces d'ossements jaillirent du sol, poussant tout autours d'eux pour former une palissade meurtrière. Des cadavres pris dedans tendaient les bras pour tenter d'attraper qui oserait s'approcher de ce mur. Le malheureux serait saisit, empalé, et dévoré par les zombies. Cette incantation leur offrait une zone de combat circulaire d'environ cinquante mètres de diamètre.

"Je ne pense pas que tu tentes de t'échapper, mais ça pimente un peu le combat mon petit Berith."

Elle avait d'autres idées en réserve, aussi elle se coupa du bout d'un de ses ongles :

"Mes incantations par le sang sont les plus vicieuses et les plus puissantes, vas-tu rester là à attendre que je te tue?"

Une goutte du sang de la démone vint heurter la terre humide et fumante : et le sol se mit à gronder.

Quelques dizaines de minutes plus tôt, Suzuki avait ouvert sa porte de chambre après qu'on aie frappé : c'était Alouka. La mine grave, elle lui avait demandé s'il savait pourquoi elle était là, il avait répondu par l'affirmative. Elle lui avait également demandé s'il comptait résister ou se laisser faire : ce à quoi il avait répondu qu'ils s'éloigneraient d'ici pour régler cela, car bien que Suzuki n'était pas vraiment regardant sur les dommages collatéraux, il voulait éviter au maximum que des innocents soient embarqué là dedans.

Ils étaient sortis tous les deux et Suzuki avait marché vers la forêt brumeuse ; ils finirent par arriver dans un cimetière. La brume donnait à ce lieu  une ambiance lugubre, et un silence pesant s'était installé, pas un cri d'animal... Rien qu'un silence de mort.

Alouka avait foncé sur Suzuki, et avait tenté de  l'attaquer. Prit par surprise le démon avait tenté d'esquiver mais les griffes de la demoiselle lui avait laissé une jolie entaille à l'arcade. Répondant instinctivement d"un coup au visage, les hostilités venaient de s'ouvrir.

Voilà comment ils en étaient arrivé là. Pas plus d'explication pour résoudre un conflit qu'eux seuls étaient capable de comprendre. Pour régler les affaires de l'Enfer et les manigances que celui-ci avait planifié pour la surface.

*********

La terre grondait sous les pieds des deux combattants, Suzuki connaissait ce pouvoir que possédait Alouka. Pourtant il ne l'avait pas vu depuis des centaines d'années... Ce n'était même pas ce corps à l'époque. Mais il gardait encore et toujours des souvenirs de son ancienne vie.
Un poids écrasant se faisait sentir sur toute l'arène de combat improvisée ; Suzuki avançait vers les cadavres ambulants et les mettait en pièce les uns après les autres.

-Alouka... Cette malédiction... Elle ronge les âmes de ceux qui se trouve dans le champ d'action... Mais toi et moi sommes largement au dessus de ça...

Malgré sa puissance, le professeur de maitrise des pouvoirs sentait l'influence de la malédiction de la Déesse de la Mort. Il ne savait pas si sur le long terme celle-ci pourrait avoir raison de lui, ou si cet sensation était la faute de son "pourcentage humain". Et il n'était pas pressé de le découvrir.

Encerclé par les morts, il bondit directement sur son adversaire principal, près à lui asséner un coup.

Sa malédiction de dévorement des âmes était en place, et tout ce qui en était pourvu se voyait atteint. En d'autres termes, le moindre visiteur ayant franchit le mur d'ossements se verrait tué, l'âme rongée en quelques minutes. Enfin sauf pour les plus forts d'entre les monstres : ce qui représentait moins d'un pourcent de la population de l'école.

Mais voilà que Berith ne l'entendait pas de cette oreille et vint pour l'attaquer ; la démone esquiva le coup, allant se placer sur une sépulture que le temps avait érodé. Debout sur son perchoir elle laissa exploser sa puissance. Ses cornes mignonnes poussèrent démesurément, ses ongles également et ses dents prirent un penchant carnassier. Ses yeux s'illuminaient d'un vert éclatant, fumant de ce même vert tel un poison mortel.

"Pour quelqu'un qui est largement au dessus de ça tu semble terriblement lent. Je passe à la vitesse supérieure, alors bats-toi ou meurs."

Une autre incantation, la terre continuait de trembler, les cadavres toujours plus nombreux s'entassaient pour former des immondices, des golems de putréfaction, immenses, ils encerclaient le démon. Ils étaient similaires à celui qu'elle avait construit durant l'attaque de l'école, mais cette fois ils étaient trois.

"Je me demande ce qui est le pire... De devoir rester là à la surface avec tout ces cloportes, et devoir faire semblant d'être faible pour entrer à cette école, gagner un rang ridicule sur mon formulaire ; ou alors me dire que raser cette école serait simple si nous en avions le droit, nos chefs tachent de ne pas trop influer sur le déroulement de la vie ici, mais ils nous envoient pour "suggérer" un chemin à prendre."

Elle croisa les bras et se mit à rire :

"Quoi que je fasse, une fois que tu seras mort je devrais de nouveau jouer la simple nécromancienne. Cela me rends triste en un sens. Mais je vais mettre le paquet sur ce combat, Berith, je suis un peu rouillée depuis le temps"

Elle prenait sa revanche sur l'affrontement avec le vampire :

"Ha et j'en suis à quatre incantations, pourtant je ne suis même pas fatiguée."

Elle surjouait, car elle avait dû sauver les apparences en prétendant un coma, et résultat : la louve l'avait sauvé et lui demandait une récompense.
Sans compter tout ces insectes qui passaient le plus clair de leur temps à la prendre de haut. S'ils savaient, si seulement elle pouvait leur montrer, elle les écraserait, jouant de leur frêle constitution, les torturant encore et encore... Elle avait quelques vampires dans le collimateur, et ils devraient longer les murs si un jour elle obtenait carte blanche.

D'un geste de le main, elle dirigea ce qui restait de zombies et les trois golems vers Berith. L'attaque serait violente, mais pas suffisamment pour le tuer, pas si facilement.

Pas de surprise, Alouka avait toujours été du genre a prendre de la distance et envoyer sa chair à canon ; mais Suzuki savait également qu'elle était capable de prouesses au corps à corps. Il ne fallait surtout pas la sous estimer.

-Fout moi la paix avec ces conneries, vous avez voté mon exécution et je suis persuadé que l'autre raclure s'est gaussé de mon destin. Mais je me demande comment vous avez obtenu la majorité...

Il y avait normalement Berith, Alouka, Lilith, Arioch, Masquerade... C'était quoi dejà les noms des autres? Si lui n'était pas là pour voter il suffisait de quatre voix. A se demander qui avait voté pour son exécution.

Mais si cela venait de plus haut, en ce cas les votes ne servaient plus à rien. Et à bien y repenser cette mission était idiote : sous prétexte qu'il avait été retrouvé dans cette école, on attendait de lui qu'il fasse de grandes choses ? Et si l'équilibre était si fragile entre les forces de l'enfer et les autres d'en haut, pourquoi on envoyait deux Diantrefosses ?
Les décisions étaient vraiment trop incompréhensibles parfois...

Mais il n'avait plus vraiment de temps pour y réfléchir, il bondit au "visage" de la première créature géante et lui asséna des coups jusqu'à ce qu'elle n'ai plus rien de reconnaissable. Une autre arrivait sur la gauche, et Suzuki du abandonner son hote pour battre en retraite. De là il remarqua que le golem se reconstituait en absorbant les cadavres environnants.
Cela allait mal finir s'il ne débarrassait pas d'abord les lieux du menu fretin.

Il changea alors de stratégie pour attraper les morts qui déambulaient et les jeter contre le mur d'os afin qu'ils s'y empalent, ou tout simplement le broyer le crane entre ses mains pour les mettre hors course.

Il perdait du temps et la malédiction continuait son labeur : il brisa alors une stèle et s'en servit d'arme pour écraser ses adversaires. Même avec ça c'était encore trop lent, et ça n'était certainement pas de cette façon qu'il viendrait à bout des golems.
Malgré cela il conservait un calme à toute épreuve, contrairement à Alouka qui passait du rire à la concentration.

Suzuki vint alors à bout du dernier zombie et se retrouvait face aux trois géants pourrissants. Il brisa le marbre en deux sur son genou et en lança les morceaux : un sur l'un des monstre et l'autre sur Alouka.

Qui avait voté pour la mort de Berith? Mais tout le monde. Enfin sauf Lilith, puisqu'elle aimait autant Berith qu'elle. Mais pour sa défense, Alouka aurait aimé que "Suzuki" meurt pour qu'elle puisse le ramener après de nombreuses négociations, et lui rendre son apparence d'antan. Et ce projet était toujours d'actualité.

"Je te donnerais la réponse si tu meurs sans faire d'histoire mon petit Berith ♥"

Lui répondit-elle joyeusement.
Suzuki continuait de se débattre contre les zombie et les géants putréfiés, et la petite armée de la démone réduisait assez vite. Mais le must était ce lancé de pierre qui arracha "la tête" d'un des golem qui s'effondra en une masse informe et nauséabonde.

Ce qu'elle n'avait pas vu, c'était le second projectile qu'elle voulu parer au dernier moment. Trop tard, le bloc frappa au ventre et projeta la demoiselle sur plusieurs mètres. contre la palissade.

Alouka repris ses esprits. Son esprit était embué tant la force de Berith l'avait violemment atteinte. Elle avait mal, et mit plusieurs seconde à comprendre ce qui se passait : elle était clouée au mur, ou plutôt empalée. Deux pointes qui la transperçaient à la hanche et aux cotes ; une autre à l'épaule gauche ; et une dans la cuisse droite.

"Merde, merde, merde..."

Elle tenta de s'extraire mais la douleur était vive, de plus un des zombie du mur la tenait par le bras pour tenter de la mordre.
Inutile de demander à Berith de l'aider, c'était un combat à mort ; de plus il était toujours occupé par les abominations. Elle utilisa sa faux qu'elle planta dans le sol pour s'y accrocher de son bras valide et s'extirper. Un coup au visage du zombie qui la retenait lui fit lâcher prise.

Elle tira de toute ses forces, dans un cri de douleur à vous donner des cauchemars pour les semaines à venir. Les pointes de plusieurs centimètre de diamètre glissaient dans sa chair pour ressortir dans son dos, là où ils était entrés. Des gargouillis répugnants accompagnaient l'extraction tandis que ces trous béants saignaient abondamment.

Alouka s'écroula finalement à genou. Recroquevillée, elle cherchait une solution à ça. Elle n'était pas en danger de ses blessures, mais Berith pourrait aisément prendre l'avantage de cette situation.
Elle trouva finalement, commençant une incantation qui dessina un cercle magique de lumière verte, sur le sol autour d'elle.

Il lui fallait juste un peu de temps.

Le premier tir de Suzuki avait fait mouche, et le second également au delà même des attentes de celui-ci. Un des golems s'était écroulé dans un craquement d'os sinistre, mais rien ne certifiait qu'il était vaincu. Suzuki devait rester vigilant et continuer de combattre contre les deux autres. Il se figea en entendant un cri qui déchirait le brouillard : d'un rapide coup d’œil, Suzuki compris qu'Alouka avait fait les frais de sa propre muraille.

Il se chargea de cogner suffisamment fort dans le ventre d'un des golems qui se trouvait proche de la barrière épineuse ; et celui-ci s'y retrouva épinglé.

-Plus que un...

Songea notre démon en s’apercevant que la seconde du Dieu de la Mort invoquait encore une saloperie. Impossible de l'interrompre, l'abomination se trouvait entre eux deux.
Suzuki opta pour arracher un morceau de tronc d'arbre mort pour s'en improviser une massue démesurée. Cette technique lui venait de l'explosive Tristanna : une louve au caractère bien trempé et avec qui le courant était assez bien passé.
Sous l'impact de la masse, et avec une décomposition avancée, le golem fut coupé en deux morceau et s'effondra. Suzuki se promis d'inviter Tristanna à boire un verre pour la remercier.

Reportant son attention sur son véritable adversaire, il marcha jusqu'à elle pour lui régler son compte.

-Si tu crois que je vais te laisser appeler encore une bestiole sortie de l'Enfer tu cr...

Une chose venait de lui agripper la jambe : encore des zombies. ceux qui constituaient les golems et qui avait survécu, ils lui tombèrent dessus sans crier gare et le Fils d'Abaddon dû se débattre pour se débarrasser d'eux.

Dans le genre dur à cuire, Berith décrochait toutes les médailles. L'incantation n'était pas finie et il marchait sur Alouka. Depuis longtemps que cela n'était pas arrivé, elle eut réellement peur : le regard du démon sous sa forme humaine était glacial et ne présageait pas la clémence.

Heureusement les zombies restant eurent l'idée géniale de le ralentir. Bon le terme "idée géniale" n'était sans doute pas le plus adapté au comportement d'un zombie, mais l'incantation touchait à sa fin. Le cercle disparu. et une main en armure apparue.

"Hahaha trop tard mon chéri, admire, cet ancien guerrier, guérisseur ultime de son temps, tranchant comme l'acier froid de sa lame : admire Gyokkuro le Chirurgien."

Vêtu d'une armure de samouraï, d'un masque : un Menpō rouge dont la peinture avait souffert des affres du temps. On devinait l'état de cadavre sous tout cet équipement. A la ceinture il possédait un Nodachi dont la tsuka était or. dans son dos il possédait une boite de rangement et au dessus un étendard avec une croix, symbole des guérisseurs, et un crane.

Le guerrier porta sa main à sa boite de rangement, et en extirpa une fiole qu'il donna à Alouka. Celle-ci la bu d'une traite, et sentit que ses blessures commençaient à se refermer. C'était désagréable et douloureux, mais au moins cela fonctionnait.

De son coté, le guerrier dégaina son sabre et se mit en garde, regardant Berith et se tenant prêt à l'affronter. De son coté Alouka se releva, elle ne saignait plus et s’empara de sa faux, pour venir se ranger aux coté de Gyokkuro.

Deux contre un, le combat serait sans doute intéressant, mais avant cela...

Alouka ouvrit le boitier dans le dos de son servant, et s’empara d'une fiole. Un certain Itsuki de l'Antithèse voulait une récompense de ce genre, et Alouka venait de trouver l'endroit idéal pour la dénicher. Une fois la fiole rangée, Alouka revint à son combat.

"Prêt mon Berith d'amour? ♥"

En quelque minutes elle venait de reprendre le dessus, que ferait Berith contre ça?

S'il était prêt ? C'était sans doute un trait d'humour qu'elle lui faisait là. Il venait à peine de se débarrasser des zombies qu'elle avait ramené un cadavre d'un tout autre niveau, et par dessus le marché ce pourri venait de la guérir ! A quoi cela servait qu'il s'enquiquine à l'attaquer ?! Déjà qu'elle ne pouvait pas mourir !!!

La seule option qu'il avait était de rendre son corps hors d'usage pour qu'elle ne puisse plus nuire. La meilleure défense étant l'attaque, il bondit à l'assaut du guerrier samouraï, mais celui-ci para le coup sans sourciller. Suzuki ressentit alors une vive douleur dans le dos : Alouka attaquait aussi. Il se retourna pour la frapper mais celle-ci bloqua le coup avec le manche de sa faux. Elle recula, les pieds glissant dans la terre humide sous l'impact du coup, mais elle était indemne.
Sans crier gare, le guerrier putréfié transperça le professeur de maitrise des pouvoirs, et Alouka revint à la charge pour qu'il soit emplalé et bloqué sur la lame. Elle brandit alors sa faux pour achever le démon...

Suzuki reprenait son souffle. Il avait eu le temps de briser la lame et esquiver l'attaque. Mais l'arme tranchante était toujours dans son corps. Il souffrait, et saignait abondamment, mais il ne voulait pas baisser les bras. Surtout que les deux adversaires revenaient à la charge. L'autre n'avait plus qu'une moitié de sabre mais il restait dangereux malgré tout ; la démone, elle, semblait plus en forme que jamais...

Ça commençait à sérieusement se corser : Suzuki se décida à se transformer.

...
...

Ça ne fonctionnait pas. Il n'y arrivait pas... Il était trop épuisé sans doute, et la malédiction qui opérait depuis le début du combat ne devait sans doute pas arranger les choses... Le soucis était qu'il comptait sur cette transformation, et que les deux autres étaient déjà sur lui à cause de cet échec.
Un coup du manche de la faux au visage de la part d'Alouka, le bras droit tranché par ce chirurgien en décomposition, Suzuki tomba sur le dos et l'autre le planta au sol jusqu'à la garde de son sabre...

Le démon à forme humaine lâcha un râle de douleur et se mit à tousser du sang. Merde, c'était foutu... C'était trop tard... Elle avait gagné et il allait crever ici...

-Allez... Qu'on en finisse... Mais tu n'as aucun mérite à deux contre un... Tu as toujours été une lâche...

Il toussait encore, cherchait son bras coupé du regard mais il ne le trouva pas... Il ferma les yeux, attendant le coup de grâce.

Des attaques bien menées : même lui ne pouvait survivre à ça. Un instant Alouka cru qu'il abandonnait, mais elle compris rapidement qu'il n'arrivait pas à se transformer. Tant pis pour lui, une victoire était une victoire et qu'importe les moyens utilisés.

Berith était donc planté au sol avec un bras coupé au coude. Il s'était résigné cette fois. Et il donna ses derniers mots :

"Allez... Qu'on en finisse... Mais tu n'as aucun mérite à deux contre un... Tu as toujours été une lâche..."

Alouka s'agaça et lui répondit sans retenue :

"Une lâche? UNE LÂCHE?!! Te moquerais-tu de moi Berith? Regardes-toi, tu es arrivé ici tu n'étais rien... Un demi démon raté !
Tu as commencé par en pincer pour cette Miranda Lotto, mais comprenant rapidement que cette fille ne voudrait jamais de toi tu t'es rabattu sur cette Maeko..."

Elle pris ensuite une mine niaise :

"Vous êtes sortis ensembles, comme c'est mignon, sauf que voilà tu n'a jamais osé la toucher, la seule fois où tu ais tenté elle s'est refermée... Elle t'as REPOUSSE et pourquoi? Parce que toi même ne sais pas ce que tu veux : tu as PEUR de tout, de TOI, des AUTRES, d'être amoureux et d'assumer ton coté humain..."

Le ton redevint froid :

"Tu es faible que c'en est risible et c'est pour ça qu'elle t'as abandonné. Ensuite il y'a eu cette garce, cette petite p*te d'Emy Kinji, ta pseudo soeur, elle a pleurée comme une catin lorsque je l'ai tuée."

Un sourire dément apparu sur le visage d'Alouka :

"Et si elle avait eu un corps normal j'aurai pu la torturer avant de la détruire. Sa voix et ses sanglots étaient insuportable, mais je suis certaine que ses cris auraient été divins..."

Elle marqua alors une courte pause et se redressa. Elle toisait Berith et lui adressait la parole d'un ton condescendant.

"Pour Maeko c'était plus amusant : elle s'est défendu un peu, mais elle était faible psychologiquement. Une enfant... La pauvre, rien que d'y repenser et me dire que tout cela est de TA FAUTE. Si seulement elle ne t'avait pas rencontré. Elle serait sans doute encore en vie..."

Alouka savourait sa victoire et surtout se délectait de montrer à ce démon qu'elle n'avait jamais cessé de l'épier depuis l'enfer.

"Ensuite, c'est mon passage préféré : tu t'es mis en couple avec Priecia. HA! La bonne blague, tu la sauve du suicide et elle tombe amoureuse... Ça s'apelle comment déjà en psychologie déjà?

Suis-je bête, c'est de la FAIBLESSE comment tout le RESTE! et toi tu est le roi des pourriture, car si je ne me trompe pas... Comment s'appelait cette succube déjà? Ha oui..."

Alouka jubilait totalement :

"NAKAMURA! Une autre sal*pe qui trainait autours de toi! Mais elle n'a pas eu ta "première" fois, car c'était l'autre c*nnasse de Priecia Ark, alias la bibliothécaire qui l'avait eu!!! Mais si je ne m'abuse, en enfer, on appelle cela l'adultère non? Déjà le lolita complex avec Lyra c'était moyen mais alors là, excuse moi mais tu es juste un enfoiré de première.

Et alors tes combats n'en parlons pas, soit tu évitais de te battre, soit tu t'arrangeais pour essayer d'y passer avec ton adversaire... Ce combat avec ce vampire était juste à vomir... Et ce baiser avec Emy à ce moment : c'est ce qui lui a coûté la vie."

La démone inspira et expira à fond pour reprendre un ton beaucoup plus posé et calme.

"Bon je pense que niveau lâcheté je suis battue à plate couture hein? Mais tuer Maeko et Emy n'a pas étanché ma soif de vengeance ni calmé ma jalousie. Je vais donc te dire ce qui va se passer.

Je vais te tuer, et ensuite je tuerai Priecia, je la ferais crier, et elle me suppliera, ensuite ce sera le tour de Myra, cette chaudasse qui te dévore de ses yeux à chaque occasion. Elle je la torturerai, sans doute lui infligerai quelques sévices, ou je la donnerai en pâture à Arioch. Je me débarrasserai aussi de Moka Akashiya cette petite prétentieuse qui se fout totalement des hommes et joue la naïve avec ses airs de ne pas y toucher... Et enfin je tuerai Lyra, car je sais qu'elle a douté, elle a vu en toi une sorte de protecteur, de plus je dois terminer le travail...

Tu m'entends Berith? Elles vont mourrir, par TA faute, et personne ne sera là pour les protéger de ce qui est sur le point de se produire."

Alouka bradit sa faux au dessus de sa tête :

"Adieu Berith... Mon amant, mon amour..."